Malgré les vives tensions entre les Occidentaux et la Russie sur l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, participera, le 6 juin, aux célébrations du 70e anniversaire du débarquement allié en Normandie, selon l’Elysée. « Le président russe a donné une réponse positive à l’invitation de François Hollande et a confirmé sa venue en France » pour ces célébrations, a affirmé au Monde, jeudi 8 mai, un conseiller du chef de l'Etat.
« Il y avait encore une incertitude jusqu’à ces derniers jours, mais le doute n’est désormais plus permis », a souligné ce proche de M. Hollande, en dévoilant que le président français avait adressé un courrier à son homologue russe, le 2 mai, dans lequel il lui avait renouvelé son invitation à se rendre aux cérémonies en Normandie. Pour sa part, l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, a été catégorique. Vladimir Poutine « viendra le 6 juin, il sera en Normandie », a-t-il déclaré, jeudi.
Toutefois, le Kremlin n’a toujours pas officiellement confirmé la venue du président russe. L’ampleur de la crise en Ukraine a alimenté les interrogations sur la présence de M. Poutine, d’autant que le quotidien progouvernemental Izvestia a indiqué, mardi, que la décision n’avait pas été prise, en citant Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe.
« BONNE NOUVELLE », POUR LA CHANCELIÈRE ANGELA MERKEL
La chancelière allemande, Angela Merkel, a, elle aussi, contribué à semer le doute. Tout en qualifiant, jeudi, de « bonne nouvelle » la participation de M. Poutine aux commémorations en Normandie, elle a laissé entendre que l’incertitude était encore de mise. « Il faut attendre le 6 juin, il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici là », a-t-elle déclaré, en faisant allusion au conflit en Ukraine.
De son côté, François Hollande a réitéré, jeudi, l’invitation qu’il avait déjà formulée publiquement, en mars, au président russe. « On peut avoir des différends avec Vladimir Poutine en ce moment (…), mais je n’oublierai jamais que le peuple russe a donné des millions de vies pour que nous soyons libres », a-t-il souligné, en marge des commémorations du 8 mai 1945 à Paris. « C’est pourquoi j’ai dit à Vladimir Poutine, comme représentant du peuple russe, qu’il était le bienvenu pour ces cérémonies. »
La présence de M. Poutine aux côtés de seize autres chefs d’Etat en Normandie s’annonce comme un exercice diplomatique périlleux. Ce rendez-vous hautement symbolique interviendra dans la foulée d’une rebuffade des Occidentaux vis-à-vis du Kremlin. Les pays du G7 doivent, en effet, se réunir, les 4 et 5 juin, à Bruxelles, en remplacement d’un G8 initialement prévu à Sotchi, annulé après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie.
Signe des tensions qui entourent ce déplacement : les Etats-Unis ont indiqué, jeudi, que le président Barack Obama ne prévoyait pas de rencontre en tête à tête avec Vladimir Poutine lors des commémorations du Débarquement.