Gudrun Burwitz, née Himmler, le 8 août 1929, est la fille d'Heinrich Himmler. Elle est membre de l'association d'entraide d'anciens nazis, Stille Hilfe dont le siège est en Allemagne.
Gudrun Himmler, unique enfant légitime du Reichsführer SS, naît à Munich le 8 août 1929, de l’union d’Heinrich et de Margarete (née Boden), infirmière et homéopathe diplômée, de sept ans son aînée. Heinrich est très attaché à sa fille, qu’il surnomme affectueusement Püppi. La même année, sa ferme (élevage de poulets) de Waldtrudering fait faillite. Membre du NSDAP (d’abord provisoirement) depuis 1923, Heinrich Himmler a vu son destin décoller en 1925, lorsque Hitler décide de créer une « garde prétorienne » dévouée corps et âme à sa protection personnelle, la SS (qui au début ne sera qu’une faction sous l’autorité de la SA)… Nommé Reichsführer SS en 1929 (année de la naissance de Gudrun), ses obligations officielles le mènent à s’absenter de plus en plus du domicile conjugal ; le couple s’effrite. Heinrich et « Marga » se séparent onze ans plus tard, en 1940, mais ne divorceront jamais. Entre temps, le Reichsführer SS – petit-bourgeois propret, flic suprême, et grand nettoyeur ethnique tout à la fois – entretient une relation avec Hedwig Potthast, une de ses secrétaires, fille d’un homme d’affaire de Cologne, de 12 ans sa cadette. Ils auront ensemble deux enfants illégitimes : Helge et Nanette.
À la fin de la guerre, lors de son arrestation par les Anglais, Margarete Himmler affirme être cardiaque. Pour cette raison, les officiers en charge du camp d’internement ne lui annoncent pas le suicide de son mari, survenu quelques jours auparavant (23 mai 1945). Trois semaine plus tard, Marga et Gudrun, maintenant âgée de 15 ans, sont transférées dans une luxueuse villa, et détenues parmi d’autres prisonnières allemandes. Le 13 juin 1945, la journaliste Ann Stringer de l’United Press rencontre et s’entretient avec Margarete. Frau Himmler se déclare fière de son défunt mari, et balaye la haine du monde envers le chef SS avec la simple remarque que personne n’aime un policier. Informée par Ann Stringer de la capture d’Heinrich par les troupes Britanniques, et de son suicide au cyanure, Frau Himmler n’extériorise aucune émotion. N’ayant plus de nouvelles de son époux depuis un dernier appel téléphonique remontant au mois d’avril précédent, elle reste assise, les mains croisées sur ses genoux ; se bornant à hausser les épaules.
Ann Stringer raconte : « Je lui ai alors dit qu’Himmler était enseveli dans une tombe non marquée ; Frau Himmler ne montra ni surprise ni intérêt. Ce fut l’exhibition d’un contrôle total et glacial des sentiments humains comme je n’en avais jamais vu. […] Je lui demandais si elle était consciente de l’activité de son mari et de la Gestapo, et elle me répondit ‘Bien sûr’. Puis je lui demandais si elle était consciente de ce que le monde pensait de lui. Elle répondit ‘Je sais qu’avant la guerre nombre de personnes avaient une haute opinion de lui’. » Demandée ce qu’elle pensait du fait que son mari était probablement considéré comme le criminel n° 1, elle répondit : « Mon mari ? Comment cela se pourrait-il alors que Hitler était le Führer ? ».
Maragerete et sa fille sont maintenues en détention par les Britanniques pendant quatre ans, jusqu’en 1949. À nouveau libre, Gudrun, âgée de 20 ans, épouse Wulf Dieter Burwitz, journaliste, auteur… et militant néo-nazi. Dès 1951, Gudrun devient membre du Stille Hilfe, une association d’aide aux SS arrêtés, condamnés, en détresse ou en cavale (dont Erich Priebke). En 1952 elle est co-fondatrice de la Wiking-Jugend, un ersatz de la Hitler-Jugend. L’organisation fut interdite en Allemagne en 1994.
Dans le passé récent, Gudrun Burwitz a participé à nombre de colloques et réunions SS à l’Ullrichsberg, en Autriche, ou encore avec les Freikorps Oberland à l’Annaberg. Pendant nombre d’années, l’ex-Obersturmführer SS danois Sören Kam sera son garde du corps. Gudrun n’a jamais désavoué l’idéologie de son père et a, à plusieurs reprises, tenté de le réhabiliter en « justifiant » ses actes. Elle est amie de Florentine Rost Van Tonningen, connue aux Pays-Bas comme la « Veuve Noire » (elle se maria le 21 décembre 1940 lors du Solstice d’Hiver avec Meinoud Rost van Tonningen, officier Waffen-SS – cette union fut le 1er « mariage SS » officiellement reconnu comme tel). Pendant des années, Gudrun Burwitz a été considérée comme un symbole, et comme idole par l’organisation Stille Hilfe. Dans les manifestations où elle apparaît, elle est perçue à la fois comme une star et une autorité…