Karl Marx et Friedrich Engels se sont intéressés au mouvement révolutionnaire russe dès sa naissance, en particulier à l’analyse des « populistes » (narodniks) qui, rejetant le capitalisme occidental et ses maux, préconisaient le passage direct à un socialisme s'appuyant sur les communautés paysannes (mir, obchtchina). Le Groupe "Libération du Travail" est formé en 1883 par d'anciens populistes (Georgui Plekhanov, Pavel Axelrod, Véra Zassoulitch,...). En mars 1898, lors d'un congrès clandestin réuni à Minsk, pour unifier les diverses organisations révolutionnaires (en l'absence de Lénine, alors en exil en Sibérie ; Pierre Strouvé était l'un des participants), le Congrès réunit des délégués de trois organisations: le groupe de la Rabotchaia Gazeta de Kiev, les Unions de Lutte pour la libération de la classe ouvrière de Saint Pétersbourg, de Moscou et d'Ekaterinoslav et le Bund.
L'unique délégué ouvrier présent au Congrès était un militant du Bund. Ce congrès procéda à l'élection d'un Comité Central composé par trois personnes: Boris Eidelman (de la Rabotchaia Gazeta de Kiev), Arkady Kremer (du Bund) et Stepan Radchenko (de l'Union de lutte de Saint-Petersbourg). Le Congrès adopta un manifeste (dont la rédaction finale fut confiée à P. Strouvé) et fixa des règles de fonctionnement du Parti même si, sur le plan formel, il n'adopta ni programme, ni statuts. Le jeune parti fut durement frappé par la répression tsariste. Peu après sa fondation, des arrestations de masse frappèrent 500 militants et sympathisants. Sept des neuf délégués au Congrès furent emprisonnés. A partir des années trente, l'historiographie officielle soviétique s'est attachée à minimiser l'importance de ce premier Congrès, le seul pourtant à avoir été organisé sur le territoire de la Russie tsariste.
Peu de temps après le congrès de Minsk, les neuf membres du Comité Central sont arrêtés. Le POSDR est créé en opposition au narodnichestvo, le populisme révolutionnaire, la tactique des révolutionnaires qui rejoindront ultérieurement le Parti socialiste-révolutionnaire (SR, эсеры). Le programme du POSDR se base sur le marxisme. Selon son analyse, en dépit de la prédominance de la petite production agricole en Russie, le vrai potentiel révolutionnaire résiderait dans le prolétariat industriel.
Avant le second congrès, un jeune intellectuel nommé Vladimir Ilyitch Oulianov, mieux connu sous le pseudonyme de Lénine (Ленин) rejoint le parti. En 1901, de l'étranger où ils étaient venus rejoindre les anciens immigrés du groupe "Libération du Travail", Lénine et Julius Martov commencent la publication de l'Iskra (L'Etincelle). Ils voulaient grâce à cette publication bâtir un grand parti centralisant, si nécessaire de façon volontariste, les différents groupes socialistes et cercles ouvriers existant en Russie. En 1902, Lénine publie Que faire ?, qui expose sa conception organisationnelle du parti.
Très rapidement se développe à l'intérieur du POSDR l'opposition entre deux tendances : "Iskristes" et "Economistes". Le terme "économistes" désignait les sociaux-démocrates russes qui luttaient plus pour l'amélioration des conditions de vie immédiate des ouvriers que pour la révolution (position logique par rapport à la Deuxième Internationale). Après l'élimination des "économistes", c'est au sein des "iskristes" que des divergences profondes allaient se révéler.
En 1903, le second congrès réunit en Belgique émigrés et intellectuels vivant à l'étranger, pour tenter de constituer une force politique unifiée. Le Bund (l'Union générale des travailleurs juifs), groupe nationaliste juif, ne participera que partiellement aux travaux du congrès. Le parti se scinde en deux factions le 17 novembre: les Bolcheviks (большевик; de bolchinstvo, "majorité"), dirigés par Lénine et regroupés autour de l'Iskra, et les Mencheviks (меньшевик; de Menchinstvo, "minorité"), dirigés par Julius Martov. Le terme de majorité provient du résultat d'un vote effectué au congrès au sujet de questions d'organisation et de stratégie, bien que le parti bolchevik soit resté en minorité politique jusqu'en octobre 1917.
Schématiquement, les bolcheviks rassemblent la tendance en apparence homogène de Lénine, alors que les mencheviks regroupent différentes tendances: sociaux-démocrates traditionnels, tendance plus "à gauche" de Julius Martov, tendance "gauchiste" de Trotsky. La scission est surtout due aux divergences en matière d'organisation. À la conception léniniste du parti de cadres, formé de révolutionnaires professionnels, s'oppose la conception d'un parti de masse, où l'adhésion au parti est ouverte plus largement. Malgré toutes les tentatives de réunification, les deux parties demeurent inconciliables.
Trotsky siège au II° Congrès au titre de délégué de l'Union Sibérienne. Après y avoir combattu durement le Bund, il se retrouve lors de la scission du côté de la "minorité". Il continue alors pour une courte période à collaborer à l'Iskra, contrôlée par les Menchéviks. Pour fournir à ses mandants un exposé de son action lors du congrès, il publie en 1904 le "Rapport de la délégation sibérienne" ou il s'attaque à Lénine, le comparant à Robespierre, l'accusant de mettre le parti "dans un état de siège", de lui "imposer sa poigne de fer", et de transformer "son modeste comité central en comité de salut public".
Tout comme plus tard en février 1917, les évènements de 1905 surprennent toutes les composantes du "mouvement ouvrier" russe, à commencer par celles du POSDR. Fidèles à leurs conceptions, les menchéviks voient dans les évènements de 1905 et l'apparition des soviets le moyen de construire enfin le large et véritable parti social-démocrate, les comités ouvriers étant appelés dans l'avenir à se transformer en syndicats. Les bolchéviks eux tentent de plaquer sur la situation la tactique léniniste développée dans Que Faire ?.
Il s'agit pour eux de "convaincre ces organisations (les soviets) d'accepter le programme du parti social-démocrate comme étant le seul conforme aux vrais intérêts du prolétariat. Après l'acceptation de ce programme, elles doivent évidemment déterminer leur attitude envers le parti social-démocrate, reconnaître sa direction et finalement se fondre dans ce parti. Cette position sera nuancée après l'arrivée de Lénine qui tout en se méfiant de cet organe spontanément apparu, ne répudiait pas à l'idée d'y travailler.
Les sociaux-démocrates boycottent les élections de la première Douma (avril-juillet 1906), mais sont représentés à la seconde Douma (février-juin 1907). Ils détiennent avec les socialistes-révolutionnaires 83 sièges. La seconde Douma est dissoute sous prétexte d'une conspiration de subversion de l'armée. Sous de nouvelles lois électorales, la présence des sociaux-démocrates à la troisième Douma (1907) est réduite à 19. À la quatrième Douma (1912), les sociaux-démocrates sont définitivement divisés. Les mencheviks ont cinq membres et les bolcheviks sept, dont Roman Malinovski, qui se révèlera plus tard être un agent de l'Okhrana.
Les bolcheviks prennent le pouvoir politique lors de la révolution d'Octobre en 1917, qui renverse le gouvernement provisoire de Kerensky (qui avait succédé au régime tsariste après la révolution de Février). En mars 1918, il prend le nom de Parti Communiste de Russie (bolchevik). La faction menchevique est exclue des soviets en 1918, puis interdite après la révolte de Kronstadt en 1921. En janvier 1934, le parti devient le Parti Communiste d'Union Soviétique (bolchevik), puis le Parti communiste de l'Union soviétique en octobre 1952.