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Hindenburg von Beneckendorff Paul von

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Hindenburg von Beneckendorff Paul von

 

Maréchal et homme d'État (Posen - Pologne, 2 octobre 1847 - Neudeck - Allemagne, 2 août 1934). Commandant en chef de l'armée allemande. Militaire de tradition, von Hindenburg accomplit une carrière classique jusqu'à la Première Guerre mondiale, sans laquelle il n'aurait pas connu de destin historique: il n'était, en effet, qu'un général en retraite lorsqu'il fut rappelé au service en 1914.

Responsable du front de Prusse‑Orientale et assisté dans son commandement par le général Ludendorff, il réussit à briser l'offensive russe à Tannenberg (août 1914 en Pologne) et aux lacs de Mazurie (automne 1914 en Pologne), remportant ainsi des victoires qui, pour n'être pas totalement décisives — car l'armée russe était loin d'être anéantie — étaient toutefois assez brillantes pour servir de support à un mythe d'Hindenburg sauveur de la patrie.

Promu feld‑maréchal, Hindenburg fut nommé commandant en chef de l'armée allemande en août 1916, à la place de Falkenhayn, condamné par l'échec subi devant Verdun (France) au début de l'année. Toujours secondé — ou inspiré — par Ludendorff, et tirant parti des succès remportés à l'est par les Allemands à la faveur de la révolution russe de 1917, il tenta, au début de 1918, d'emporter la décision à l'ouest avant que l'équilibre des forces, modifié par l'entrée en guerre des États‑Unis, ne fût défavorable à l'Allemagne. Mais, faute de réserves pour exploiter les succès initiaux, les quatre violentes offensives qu'il lança de mars à juillet 1918 échouèrent les unes après les autres, et, au mois d'août, la retraite allemande commença.

Conscient de la gravité de la situation, Hindenburg pressa le gouvernement de demander l'armistice: il dégageait ainsi sa propre responsabilité dans le désastre final et parvenait à accréditer la thèse selon laquelle l'armée allemande n'avait pas été vaincue sur le terrain mais trahie par les responsables civils qui, après avoir renversé le gouvernement impérial, avaient été signataires de l'armistice, puis de la paix. Lorsqu'il quitta l'armée en 1919, son prestige était au zénith.

Sortant de cette nouvelle retraite en 1925, il fut élu — quoique monarchiste — président de la République. Présentée au deuxième tour, sa candidature, théoriquement apolitique mais soutenue par les partis nationaux, avait recueilli, en fait, les voix de la droite, hostile à la République, tandis que son principal adversaire, le catholique Marx, avait réuni sur son nom les suffrages des partisans du régime de Weimar.

En 1930, il contraignit le chancelier social‑démocrate Müller à démissionner, et fit appel pour le remplacer au catholique conservateur H. Brüning. Laissant ainsi paraître ses sentiments conservateurs, voire réactionnaires, Hindenburg amorçait le passage du régime parlementaire au régime présidentiel. Mais il encourageait aussi les pires adversaires de la République, au premier rang desquels les nationaux‑socialistes d'Adolf Hitler, dont les slogans frappaient d'autant plus l'opinion publique que l'Allemagne était, au même moment, très durement touchée par la crise économique.

La poussée des nazis était si forte qu'Hindenburg ne l'emporta sur Hitler qu'au second tour de l'élection présidentielle de 1932. Mais, vieilli, entouré d'une camarilla réactionnaire, Hindenburg, après deux tentatives infructueuses de gouvernement par chancelier interposé — expériences von Papen et von Schleicher —, devait se résigner, le 30 janvier 1933, à confier la chancellerie à Hitler, qu'il méprisait. La gravité de la situation était telle — et le chef nazi s'était acquis de tels concours dans l'armée et dans les milieux capitalistes — qu'aucune autre solution ne paraissait possible. Il ne s'imposera pas contre les dispositions prises par les nazis qui interdiront les syndicats et les partis politiques. À la mort d'Hindenburg, en août 1934, Hitler, dont il avait, en véritable apprenti sorcier, si bien favorisé l'accession au pouvoir, lui succédait comme président du Reich.


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