publié le 15/02/2014 à 23h54 par Gérard Corneloup
Rhône. Au Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation, l’horreur le dispute à l’espoir et la vie quotidienne cohabite avec les combats contre l’occupant.
À voir jusqu’au 13 avril au CHRD, l’exposition « Pour vous, mesdames ! la mode en temps de guerre »
Lyon « capitale de la Résistance ». Ce glorieux label fut décerné, il y soixante-dix ans, en septembre 1944, par un expert en la matière : le général de Gaulle lui-même, juste après la libération de la cité des griffes l’occupation allemande. Si la collaboration y
connut également une vie active, bien des Lyonnais, de souche ou d’adoption, parfois tout jeunes, tel René Leynaud, s’y engagèrent, y combattirent et y laissèrent parfois la vie. Et c’est à Lyon
que les trois grands mouvements de Résistance de la zone Sud se regroupèrent autour de Jean Moulin pour donner
naissance aux M.U.R. (Mouvements unis de résistance).
Afin de garder vivace ce souvenir et les témoignages qui s’y rattachent, afin aussi d’en informer les jeunes générations, est né le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD),
musée mais aussi centre d’expositions, de conférences, de manifestations, qui traite l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à Lyon, en France, voire dans le monde entier. Il est d’ailleurs symboliquement
aménagé dans l’ancienne École de santé militaire, occupée par la Gestapo en 1943-1944 et où les caves, cœur actuel du
musée, servaient alors de geôles aux prisonniers avant les violents interrogatoires.
Dans l’exposition permanente, de sobre mais impressionnante manière, le visiteur voit et sent défiler l’atmosphère des années d’Occupation, avec recours à un système d’audio guidage permettant
d’obtenir le son allant avec ce que l’on observe (chansons, explications, paroles et sons des films). Là est la nuit de la clandestinité et du secret, la nuit de la peur et de la trahison, la
nuit des wagons plombés. Là apparaît, aussi, la lumière de la Résistance et avec elle l’espoir. Le tout scandé par maints textes symboliques gravés aux murs, tels les mots d’Elie Wiesel : «
Toutes les victimes n’étaient pas juives, mais tous les Juifs étaient des victimes ». Vient ensuite le temps du premier procès pour crimes contre l’humanité en France, celui de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo lyonnaise,
surnommé « le boucher de Lyon ». Un moment d’importance, en mai 1987, pour la mémoire mondiale. Qui se déroula au palais de Justice de Lyon et dont le CHRD diffuse en exclusivité des extraits du
procès, grâce à l’autorisation exceptionnelle de l’autorité judiciaire.
> 14, avenue Berthelot, Lyon 7e. Tél. 04 78 72 23 11. Visite de l’exposition permanente : 4 € (réduit : 2 €). Gratuit pour les moins de 26 ans. Ouvert du mercredi au dimanche de 10 à 18
heures. www.chrd.lyon.fr