Ida Kamińska est une actrice polonaise, née le 4 septembre 1899 à Odessa et morte le 21 mai 1980 à New York. Ida Kaminska naît le 4 septembre 1899 à Odessa, grande ville
portuaire de l’Empire Russe (aujourd’hui en Ukraine). Fille d’artistes, sa mère n’est autre que Esther Rachel Kaminska, grande comédienne de la scène yiddish, et son père, Abraham Izaak Kaminski,
est réalisateur et producteur.
Elle a une sœur Regina, qui deviendra également comédienne, et un frère Josef, dont la carrière s’orientera vers la musique. Ida Kaminska commence sa carrière à l’âge de cinq ans sur scène. C’est
à treize ans qu’elle fait ses premiers pas devant la caméra de Andrzej Marek pour «Mirele efros» (1912), un court-métrage polonais, également interprété par sa mère et sa sœur. Son parcours
cinématographique est relativement brève, préférant le théâtre au septième art.
En 1913, elle apparaît encore une fois aux cotés de sa sœur dans «Gots shtrof», sous la direction de leur père Abraham Izaak Kaminski, puis dans «Zayn vaybs man», avec Samuel Landau et Ajzyk
Samberg. Ida Kaminska met sa carrière cinématographique entre parenthèses durant dix ans pendant lesquels elle éblouie de sa prestance la scène du théâtre juif polonais. Elle revient vers le
cinéma en 1923 pour «Tkies Khaf», réalisé par Zygmunt Turkow, avec également Joseph Bulloff, un autre grand nom du théâtre yiddish et Jacob Mestel. Durant les quinze années suivantes, Ida
Kaminska retourne à ses premières amours, le théâtre, puis joue en 1938 dans «On a haym», une adaptation de la célèbre pièce de théâtre écrite par le très prolifique Jacob Gordin, réalisé par
Aleksander Marten, qui sera la dernière production polonaise tournée en langue yiddish.
La seconde guerre mondiale éclate, n’ayant plus le droit d’exercer son métier, Ida Kaminska fuit son
pays et se réfugie aux Etats-Unis. Elle revient en Pologne en 1945 et reprend ses activités théâtrales. En 1948, l’année ou l’état d’Israël proclame son indépendance, elle participe au premier
documentaire mettant en avant des artistes juifs polonais, «The Jewish people live» et apparaît dans le film de Aleksander Ford «Ulica Graniczna» pour un petit rôle non crédité au générique. Le
théâtre polonais reprend son essor et Ida Kaminska prend le chemin des planches durant dix-huit ans, voulant, dit elle rattraper le temps que tous les acteurs juifs polonais ont perdu lorsqu’ils
ont été obligé de fuir ou de se cacher face au régime nazi. En 1965, elle est la vedette du «Miroir aux alouettes», un drame sur fond de seconde guerre mondiale, réalisé par Ján Kadár et Elmar Klos.
L’actrice est nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice. La statuette est finalement décernée à Elizabeth
Taylor, mais le film reçoit l’Oscar du meilleur film étranger. À Cannes, lors du festival de 1968, Ida Kaminska et son partenaire Jozef Króner reçoivent une mention spéciale pour leur
interprétation. En 1967, elle tourne, pour la première fois, pour la télévision polonaise «Czarna suknia» dirigée par Janusz Majewski. En 1969, de retour au USA, elle donne la réplique à Harry
Belafonte, Zero Mostel et Eli Wallach, dans «The angel Levine» ou elle retrouve Ján Kadár derrière la caméra. Ce sera sa dernière apparition à l’écran. Ida Kaminska nous quitte le 21 mai 1980, à
l’âge de quatre-vingt-un ans, des suites de complications cardiaques. Elle est enterrée dans la section des comédiens, dans le cimetière juif du Mont Hébron à Flushing, dans l’état de New
York.
Filmographie
- 1912 : Mirele Efros d'Andrzej Marek : Szlojmele
- 1913 : Gots shtrof d'Abraham Izaak Kamiński
- 1924 : Tkies khaf de Zygmunt Turkow : Rachel Kronenberg
- 1939 : On a heym d'Aleksander Marten : Bas Szewa
- 1948 : La vérité n'a pas de frontière (Ulica graniczna) d'Aleksander Ford : Helena
- 1965 : Obchod na korze de Ján Kadár et Elmar Klos : Rozalie Lautmann
- 1970 : The Angel Levine de Ján Kadár : Fanny Mishkin