Le lieu peut être l'Allemagne Nazie à son apogée, les États alliés de l'Allemagne, et les pays occupés. Il faudrait s'interroger également sur d'éventuelles spoliations dans des pays neutres, Suisse, Espagne, Portugal etc. L'attitude de Staline envers les juifs doit aussi être évoquée. Le début peut être défini en prenant pour date les premières mesures de l'État National-socialiste, la fin de la Seconde Guerre mondiale peut être retenue comme limite chronologique. Un large débat peut s'engager pour savoir si les mesures des pays arabes par rapport à leurs ressortissants israélites, peuvent être considérées comme des spoliations des biens juifs dans le cadre de cet article.
Rose Valland au Jeu de Paume en 1934
Un autre problème vient de la quantité des objets concernés, environ un million de mètres cubes et de la diversité des objets d'art, de collection et de valeur saisis par les allemands. Figurent
à côté des biens juifs les biens des déportés non israélites. Lionel Jospin fut assez étonné qu'un journaliste américain, lors d'une conférence de presse aux États-Unis lui demande s'il n'était
gêné d'être à Matignon assis sur un fauteuil volé aux juifs. Le premier Ministre d'alors ignorait le sort des biens retrouvés en Allemagne. Lors de son retour, il convoqua les responsables du
musée du Louvre, et leur demanda de prendre toutes les mesures pour hâter les restitutions des meubles, tableaux et objets d'arts détenus par les musées. Certains départements firent le
nécessaire, mais pas tous. Par exemple, le département des peintures eut une incompréhensible attitude d'obstruction à la restitution.
Tableau restitué par le département des peintures du musée du Louvre, suite à une décision de justice: La spoliation des Juifs en Suisse a surtout concerné les biens qui avaient été placés dans
les banques suisses par des personnes vivant à l'étranger et qui furent ensuite déportées. Leurs héritiers n'ont pas pu récupérer les avoirs, et les comptes sont tombés en déshérence. Après de
fortes pressions exercées par les communautés juives américaines notamment, la Suisse a décidé de se pencher sur son passé et a ouvert une enquête sur son attitude durant la Seconde Guerre
mondiale, mandatant pour cela une Commission indépendante d’experts « Suisse – Seconde Guerre mondiale » (CIE), présidée par l'historien Jean-François Bergier. Cette commission, créée en 1996 par
le Parlement, a rendu son rapport en 2002. En 1997, la Confédération suisse mettait en outre sur pied le Fonds suisse en faveur des victimes de l'Holocauste, sans lien avec l'accord à conclure
par les banques en faveur des plaignants juifs.