L'affaire Le Roux est une affaire criminelle survenue à Nice en France en octobre 1977, qui a pour point de départ la disparition de l'héritière du Palais de la Méditerranée,
Agnès Le Roux. Son corps ne sera jamais retrouvé et aucun élément matériel ne viendra jamais démontrer sa mort.
Le principal suspect, condamné pour assassinat après 31 années d'atermoiements et d'hésitations judiciaires, est l'ex-avocat niçois Jean-Maurice Agnelet, ancien amant de la disparue. L'affaire a
défrayé la chronique pendant une trentaine d'années et conserve encore une part de mystère.
Le mobile présumé serait le vol de trois millions de francs que détenait Agnès Le Roux dans un contexte de conflit entre associés pour le contrôle et la direction du Palais de la Méditerranée («
guerre des casinos » entre Jean-Dominique Fratoni et le Groupe Lucien Barrière). Dans le but de permettre à un groupe de casinos concurrent, dirigé par Jean-Dominique Fratoni, de prendre le
contrôle du Palais de la Méditerranée au détriment de sa mère, Renée Le Roux (veuve d'un riche homme d'affaires), Agnès Le Roux aurait cédé ses parts pour la somme de trois millions de francs versés sur un compte en Suisse ouvert en
commun avec son amant Jean-Maurice Agnelet.
En effet Renée Le Roux est en difficulté financière après avoir perdu en une soirée quatre millions de francs à une partie de 30 et 40. Elle est persuadée que la partie a été truquée par son
concurrent Jean-Dominique Fratoni et refuse de lui vendre son casino. Jean-Dominique Fratoni engage Jean-Maurice Agnelet, avocat niçois proche de la famille Le Roux, pour séduire Agnès Le Roux et intervenir dans la rédaction de l'acte de cession, l'avocat ayant eu l'ambition de devenir le nouveau
directeur du Palais de la Méditerranée. Agnelet aurait éliminé Agnès, dont la Range Rover n'a jamais été retrouvée. Les soupçons se précisent lorsque l'enquête montre qu'il a récupéré en
septembre 1978 une partie des fonds versés dans une banque Suisse qu'elle avait reçus en échange de ses parts. Inculpé en 1983, il bénéficie d'un non-lieu en 1985.
Agnelet a longtemps bénéficié du doute grâce à un alibi fourni par son ancienne compagne, Françoise Lausseure, qui avait affirmé s'être trouvée en Suisse avec lui lors de la disparition
d'Agnès Le Roux. La position de Jean-Maurice Agnelet a basculé lorsque Françoise Lausseure, qui entre-temps est
devenue l'épouse de Jean-Maurice Agnelet mais s'en est séparé, a reconnu en 1999 qu'elle avait menti pour rendre service, à sa demande, à son amant. Remis en examen en 2000, il est jugé par la
Cour d'assises de Nice en 2006. Il est acquitté mais le Parquet fait appel. Il est condamné en 2007 à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône pour
complicité dans l'assassinat d'Agnès Le Roux. En 2008 la Cour de cassation confirme le verdict et rend
définitive la condamnation à 20 ans de réclusion de Jean-Maurice Agnelet.
En 2010, Jean-Maurice Agnelet demande sa libération conditionnelle. Début mars 2011, Jean-Pierre Hernandez, ancien truand jadis impliqué dans la « French Connection » affirme qu'Agnelet est
innocent, car selon lui, ce serait son « frère » de la pègre Jeannot Lucchesi, qui appartenait alors au clan du parrain marseillais Gaëtan Zampa qui aurait commis l'assassinat. Celui-ci lui
aurait confié quelques mois avant sa mort, en 1987, qu'il a tué l'héritière du casino de Nice le Palais de la Méditerranée en 1977, dans le cadre d'un contrat. Il aurait jeté son corps dans les
calanques et fait écraser sa voiture puis mis à la ferraille. La famille Le Roux considère qu'il s'agit d'un « coup de pub » à l'occasion de la sortie du livre de Jean-Pierre Hernandez tandis que
les avocats de Jean-Maurice Agnelet, Maîtres Saint-Pierre et Versini-Campinchi y voient un fait nouveau qui leur permettent de saisir la Cour de cassation d'un recours en révision : leur demande
est rejetée en septembre 2012. Suite à cette révélation, l’avocat de la famille Zampa, Me Gilles-Jean Portejoie, dépose plainte pour complicité de « diffamation publique envers la mémoire d'un
mort », accusant Hernandez d'avoir porté atteinte à l'honneur de Gaëtan Zampa.
Chronologie de l'affaire
- Toussaint 1977, disparition d'Agnès Le Roux
- 1985, Jean-Maurice Agnelet bénéficie d'un non-lieu
- 23 novembre 2006, Agnelet comparaît devant les assises des Alpes-Maritimes. Il est acquitté.
- 11 octobre 2007, Jean-Maurice Agnelet comparaît en appel devant les assises d'Aix en Provence. Il est condamné.
- 2008: le pourvoi en cassation formé par Agnelet est rejeté: la condamnation à vingt années de réclusion criminelle devient définitive.
- 2011: Rebondissement, un ancien truand marseillais affirme connaitre le vrai nom de l'assassin et que Jean-Maurice Agnelet "n'a jamais été un assassin".
- septembre 2012 : La Commission des révision pénales rejette la demande de révision du procès de Jean-Maurice Agnelet.
- janvier 2013 : LA CEDH condamne la France car le verdict rendu à Aix-en-Provence n'a pas été motivé. La Cour de Cassation ordonne un troisième procès et Jean-Maurice Agnelet est libéré.