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Schindler Oskar

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Oskar Schindler (né le 28 avril 1908 à Zwittau-Brinnlitz en Moravie et mort le 9 octobre 1974 à Hildesheim, en Allemagne) était un industriel allemand qui a sauvé durant l'Holocauste 1 100 personnes en les faisant travailler dans sa fabrique d'émail et de munitions située en Pologne (actuellement en République tchèque). 

Schindler Oskar

Sa vie a été le sujet d'un roman de Thomas Keneally et d'un film de Steven Spielberg. Il est enterré au cimetière chrétien du Mont Sion à Jérusalem. Oskar Schindler naît le 28 avril 1908 à Zwittau-Brinnlitz, en Moravie alors en Autriche-Hongrie, dans une famille catholique. Industriel allemand sudète, membre du parti Nazi, Oskar Schindler a fait fortune dans la fabrication de batteries de cuisine en émail à Cracovie en profitant du travail obligatoire des Juifs en dirigeant la Deutsch Emailwaren Fabrik. Interpelé par leur sort, il prend parti pour eux et, aidé de sa femme Émilie, sauve ainsi la vie de 1 100 d'entre eux en les rachetant et en les amenant en Tchécoslovaquie pour les faire travailler dans une usine d'armement. Il orchestre alors la faillite de cette nouvelle usine.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il émigre en Argentine où il devient fermier. Ne prospérant pas, il revient en 1958 en Allemagne. Là, il essaye de se relancer dans l'industrie et échoue constamment. Même après la guerre, il se tient au courant de la vie des personnes qu'il a sauvées et reste en contact avec elles. Il obtient en 1961 le titre de Juste parmi les Nations, il reçoit la Croix du mérite en 1966 et une pension d'État en 1968. Un roman de Thomas Keneally, Schindler's List (La liste de Schindler, 1982), adapté au cinéma par Steven Spielberg sous le titre La Liste de Schindler (1993), a fait connaître son action au grand public.


Schindler Emilie

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Emilie Pelzi Schindler (née le 22 octobre 1907 à Alt Moletein, Allemagne, décédée le 5 octobre 2001 à Berlin, Allemagne) était l'épouse d'Oskar Schindler

Schindler Emilie

Elle a aidé à sauver 1200 Juifs des camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Les efforts d'Oskar et Emilie Schindler inspirèrent La Liste de Schindler, un film de 1993 réalisé par Steven Spielberg. Emilie Pelzi épousa Oskar Schindler le 6 mars 1928 à Alt Moletein.

Après la guerre, le couple immigra en Argentine, avant de se séparer en 1957, et ne s'est plus jamais revu par la suite. Elle vivait toujours en Amérique du Sud lors de la sortie du film de Steven Spielberg, touchant une pension mensuelle de 650 dollars du gouvernement allemand ainsi que de courts émoluments de la part d’Israël. En 1998, le gouvernement argentin décida de lui accorder une pension de 1 000 dollars par mois pour améliorer sa situation financière.

En mai 1994, Emilie Schindler a reçu le titre de Juste parmi les nations en tant que personnalité non-juive s'étant portée au secours des Juifs durant l'Holocauste. Miep Gies, qui a préservé le Journal d'Anne Frank jusqu'à sa publication, reçut le même honneur par la même occasion.

L'ancien époux d'Emilie Schindler porte aussi le titre de Juste parmi les nations. Emilie Pelzi Schindler est finalement rentrée dans son pays natal, où elle est décédée d'un arrêt cardiaque dans un hôpital de Berlin, à l'âge de 93 ans, le 5 octobre 2001. L'actrice britannique Caroline Goodall a interprété en 1993 le rôle d'Emilie Schindler dans le film La Liste de Schindler (Schindler's List) de Steven Spielberg.

Gies Miep

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Miep Gies, née le 15 février 1909 à Vienne et morte le 11 janvier 2010 aux Pays-Bas, est une Néerlandaise ayant caché Anne Frank et sa famille des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle découvrit et protégea le Journal d'Anne Frank après l'arrestation et la déportation de cette dernière.

Gies Miep

Hermine Santrouschitz, né à Vienne en Autriche-Hongrie, émigra à Leiden aux Pays-Bas en décembre 1920 à l'âge de 11 ans, afin d'échapper aux restrictions alimentaires mises en place en Autriche après la Première Guerre mondiale. En 1922, elle déménagea pour Amsterdam. Là, en 1933, elle rencontra Otto Frank et posa sa candidature à un poste de secrétaire dans son entreprise, Opekta. Au début, elle dirigeait le bureau des Réclamations et des Information à Opetka, et elle fut ensuite promue à un poste administratif plus général. Sa connaissance des langues aida à familiariser les Frank à leur nouvelle vie aux Pays-Bas, et elle et son mari devinrent des invités réguliers. En effet, elle devint une proche amie des Frank, tout comme Jan Gies, qu'elle épousa le 16 juillet 1941 après avoir refusé de rejoindre une association de femmes nazies et avoir été menacée de déportation à son retour en Autriche.

Le matin du 4 août 1944, un délateur anonyme dévoila à la Gestapo la cache des Frank. Tous ceux qui s’y trouvaient, ainsi que Victor Kugler et Johannes Kleiman furent arrêtées. Trois enquêtes criminelles menées après la guerre ne permirent pas de connaître l’identité du dénonciateur. Miep échappa à une détention car l’officier qui vint l’interroger était tout comme elle d’origine autrichienne. Plus tard Miep essaya sans succès de soudoyer des personnalités nazies afin d’obtenir la libération de ses amis. Légalement, Miep et les autres personnes les ayant aidés auraient du être exécutées , étant accusées d’avoir caché des Juifs. Miep Gies est décédée le 11 janvier 2010, à l'âge de 100 ans. Miep trouva dans la cachette les journaux intimes d’Anne Frank et les conserva sans les lire dans un tiroir , en attendant le retour d’Anne. La guerre finie, elle apprit le décès de l'adolescente dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Miep confia alors tous les documents relatifs au Journal à Otto Frank, le père d’Anne, le seul survivant de l’Annexe, qui fit publier le livre en 1947.

Elle signala plus tard que, si elle avait lu le journal de la jeune Anne, elle l’aurait détruit à cause des informations compromettantes qui s’y trouvaient. Elle fut cependant persuadée par Otto Frank de lire le journal à sa seconde impression. Après la publication et la traduction du livre, Miep et Jan Gies devinrent des célébrités aux Pays-Bas; leur courage fut distingué par de nombreuses récompenses de plusieurs organisations internationales. Entre autres, ils obtinrent le prix Raoul Wallenberg de la bravoure, et la reconnaissance par l'Etat d'Israël en étant nommés Justes parmi les nations. En 1994, Miep reçut l’Ordre du Mérite de la République Fédérale d’Allemagne, en 1995, elle reçut la médaille de Yad Vashem, et en 1997, elle fut anoblie par la Reine Beatrix des Pays-Bas.

Pendant le tournage du film documentaire Anne Frank Remembered, Peter Pepper, le fils de Fritz Pfeffer, put rencontrer Miep Gies pour la première fois. Après le divorce de ses parents, Pepper fut élevé par son père, jusqu’à ce que ce dernier pense qu’il était trop dangereux pour lui de demeurer en Allemagne et l’envoie à Londres pour vivre avec son oncle, en 1939. A la fin de la guerre, il avait perdu la plupart de sa famille proche, notamment son père et sa mère, qui avaient péri à Neuengamme et Theresienstadt respectivement. Pepper décida d’aller aux Etats-Unis, où il monta une entreprise florissante. Il eut, en rencontrant Miep, l’occasion de la remercier d’avoir tenté de sauver la vie de son père. Il mourut d’un cancer deux mois plus tard. L’unique fils de Miep, Paul, naquit le 13 juillet 1950, et son époux décéda du diabète en 1993.

Frank Otto

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Otto Heinrich « Pim » Frank (12 mai 1889 à Francfort-sur-le-Main, Allemagne – 19 août 1980 à Birsfelden, Suisse) fils de Michael Frank et d'Alice Betty Stern, était le père de Margot et Anne Frank, il fut marié à Edith Frank (Edith Holländer).

Frank Otto

Otto Frank est né à Francfort-sur-le Main. Il est le second fils de Michael Frank et d'Alice Stern Frank. Ses frères et sœurs sont Robert Frank, Helene (Leni) Frank et Herbert Frank. Otto est le cousin du célèbre décorateur d'intérieur Jean-Michel Frank et le petit-fils de Zacharias Frank. Otto Frank sert dans l'armée allemande en tant qu'officier durant la Première Guerre mondiale. Il travaille dans la banque familiale avant qu'elle ne stoppe ses activités au début des années 1930. Il se marie à Edith Holländer —une héritière d'une entreprise de ferraille et d'approvisionnement industriel- le 12 mai 1925 à Francfort, et leur première fille, Margot Betti, naît le 16 février 1926, suivie d'Anne (Annelies Marie) le 12 juin 1929.

Lors de la montée du Nazisme en Allemagne et des décrets antisémites encouragés par les attaques envers les personnes et familles juives, Otto Frank décide de fuir avec sa famille vers les nations libres d'Europe de l'Ouest. En août 1933, il part avec sa famille à Aix-la-Chapelle, où sa belle-mère réside, pour préparer son dernier départ vers Amsterdam, aux Pays-Bas. Là-bas, il fonde une entreprise qui vend des épices et des pectines utilisées dans la préparation des confitures. Après l'invasion de la Hollande par l'Allemagne en mai 1940, Otto Frank rend son commerce en apparence "aryen" en transférant son contrôle à des non-juifs.

En 1938 et 1941, Otto Frank tente d'obtenir des visas pour sa famille dans le but d'émigrer aux États-Unis ou à Cuba. Il reçoit un visa seulement pour lui vers Cuba le 1er décembre 1941, mais personne ne sait s'il a pu le récupérer. Dix jours plus tard, lorsque l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste déclarent la guerre aux États-Unis, son visa est annulé par La Havane. Otto Frank avait deux compagnies basées à Amsterdam qui se trouvaient dans le même bâtiment : Opekta et Pectacon.

Des huit personnes qui se cachèrent dans l'annexe qui se situait derrière les bureaux d'Opekta, seul Otto Frank survécut à l'arrestation et à la déportation. Il récupéra les manuscrits d’Anne après sa mort en 1945, remis par Miep Gies, et permit la première publication de son journal le 25 juin 1947. Il se remaria en 1953 avec Fritzi Geiringer, une ancienne déportée d'Auschwitz ayant perdu son mari et son fils dans le camp. La fille de Fritzi, Eva, était une connaissance d'Anne et Margot Frank. Avant que leurs familles dussent se cacher, Otto et elle se voyaient de temps en temps et discutaient en allemand.

Otto Frank consacra le restant de sa vie à lutter contre la discrimination et les préjugés. Il participa activement à l'ouverture de l'annexe en tant que musée, en 1960. Jusqu'à sa mort, survenue en 1980, il répond aux lettres de milliers de lecteurs du journal d'Anne.

Lopokova Lydia

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Lydia Lopokova (Lidia Vassilievna Lopoukhova), baronne Keynes, née à Saint-Pétersbourg le 21 octobre 1892 et morte à Seaford le 8 juin 1981, était une célèbre danseuse étoile russe du début du xxe siècle. On la connaît aussi en tant que Lady Keynes, l'épouse de l'économiste John Maynard Keynes.

 

Lopokova Lydia

Lydia Lopokova naquit à Saint-Pétersbourg, où son père était ouvreur de théâtre. Ses quatre enfants devinrent tous danseurs et l'un d'eux, Fedor Lopoukhov, fut maître de ballet au Théâtre Mariinsky à trois reprises, entre 1922 et 1956.

Lydia fut formée à l'école impériale de la danse. Elle quitta la Russie en 1910 pour rejoindre d'abord les Ballets russes de Serge de Diaghilev, mais elle n'y resta que le temps de se faire remarquer dans L'Oiseau de feu et, après la tournée d'été, partit pour les États-Unis où elle demeura six ans. Elle revint chez Diaghilev en 1916, dansant avec les Ballets russes et son ancien partenaire, Vaslav Nijinski, à New York, puis à Londres. Elle commença à attirer l'attention des Londoniens dans The Good-Humoured Ladies en 1918, puis connut un retentissant succès avec Léonide Massine dans le cancan de La Boutique fantasque (1919).

Quand son mariage avec l'homme d'affaires Randolfo Barrochi fut rompu en 1919, elle disparut subitement, mais décida de rejoindre la troupe de Diaghilev une seconde fois en 1921 et y dansa la Fée des Lilas et la Princesse Aurore dans La Belle au bois dormant de Tchaïkovski. C'est au cours de ces années qu'elle se lia d'amitié avec Igor Stravinski et Pablo Picasso, qui l'a peinte de nombreuses fois.

À Londres, elle fit la connaissance de son futur époux, John Maynard Keynes. Ils se marièrent en 1925, une fois qu'elle eut obtenu son divorce de son précédent mariage avec Barrochi. Bien que Keynes fût très engagé dans le Bloomsbury Group, la plupart des autres membres, comme Virginia Woolf et Lytton Strachey, n'acceptèrent jamais vraiment Lydia comme l'une des leurs, même si elle était une amie de Thomas Stearns Eliot1. Lopokova est représentée comme Terpsichore, la muse de la danse, dans L'Éveil des Muses, une mosaïque de la National Gallery de Londres, réalisée en 1933 par Boris Anrep.

Elle s'impliqua dans les premiers temps du ballet anglais, parut sur scène à Londres et à Cambridge en 1928, dansa notamment dans Façade de Frederick Ashton (1931) et dans Coppélia avec le Vic-Wells Ballet, et participa à des radiodiffusions de la BBC. Elle dansa également dans le film Dark Red Roses de Sinclair Hill (1929) et dans The Selfish Giant d'après Oscar Wilde.

Elle vécut avec Keynes à Londres, Cambridge et dans le Sussex jusqu'à la mort de ce dernier en 1946, et par la suite continua de vivre aux mêmes endroits, quoiqu'elle eût en grande partie quitté la vie publique. Elle mourut en 1981, à l'âge de quatre-vingt-huit ans.

Une biographie a été écrite en 1983 par Milo Keynes, le neveu de son mari, sous le titre : «Lydia Lopokova», aux éditions St. Martin's Press. En 2008 est paru aux éditions Weidenfeld l'ouvrage «Bloomsbury Ballerina : Lydia Lopokova, Imperial Dancer and Mrs John Maynard Keynes», écrit par Judith Mackrell.

Accords de Bretton Woods

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Les accords de Bretton Woods sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international après la Seconde Guerre mondiale. Leur objectif principal fut de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre.

Accords de Bretton Woods

Ils furent signés le 22 juillet 1944 à Bretton Woods aux États-Unis après trois semaines de débats entre 730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. Un observateur soviétique était également présent. Les deux protagonistes principaux de cette conférence ont été John Maynard Keynes, qui dirigeait la délégation britannique, et Harry Dexter White, assistant au secrétaire au Trésor des États-Unis, qui avaient tous deux préparé un plan d'ensemble. Le plan Keynes fut ébauché dès 1941 et préparait un système monétaire mondial fondé sur une unité de réserve non nationale, le bancor. La partie américaine mettait en avant le rôle de pivot du dollar américain et proposait plutôt de créer un fonds de stabilisation construit sur les dépôts des États membres et une banque de reconstruction pour l'après-guerre. Finalement, c'est la proposition de White qui prévalut, organisant le système monétaire mondial autour du dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l'or. Deux organismes ont vu le jour lors de cette conférence, qui sont toujours en activité :
 

  • la Banque mondiale (BM) formée de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l'Association internationale de développement (IDA)
  • le Fonds monétaire international (FMI)


Un troisième organisme aurait dû être créé, chargé du commerce international. Mais en l'absence d'accord, il ne verra le jour qu'en 1995 avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après les cycles de négociations de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Depuis la révolution industrielle, le système monétaire international est essentiellement basé sur l'or. Toutes les monnaies ne sont pas convertibles, mais compte tenu des sphères d'influence et du rôle déterminant de la livre sterling, l'étalon-or permet un grand développement du commerce international et des échanges sans crises majeures. Cet étalon-or permet d'assurer une confiance dans les monnaies émises en billets. Néanmoins, l'existence des deux Guerres Mondiales induit un financement des États par la création monétaire, ou "planche à billets", ce qui crée de l'inflation et donc une défiance devant la monnaie en billet. Dans les cas extrêmes du début du XXe siècle, la parité or-billet est abandonnée et provoque de l'hyperinflation.

Pour John Maynard Keynes, l'étalon-or n'est pas un système autorégulateur mais dépend de la volonté des politiques de respecter ses règles et aussi de la capacité d'un pays puissant à les faire appliquer. Or après 1914, l'Angleterre n'a plus les moyens d'assumer ce rôle et les États-Unis n'en ont pas le désir. Par ailleurs, l'étalon-or fait reposer l'ajustement sur les pays qui ont des balances de paiement déficitaires. Or, Keynes, ce sera un de ses objectifs à Bretton Woods, veut que le rééquilibrage soit assumé à la fois par les pays déficitaires et par les pays excédentaires. La Première Guerre mondiale crée des pertes matérielles et humaines considérables qui ont des conséquences économiques majeures. L'endettement s'est considérablement accru. Beaucoup de pays ruinés n'ont plus d'or. Beaucoup de monnaies sont inconvertibles. Une première historique de flottement des monnaies s'instaure de facto qui aura parfois des conséquences extrêmement fâcheuses comme l'épisode d'hyperinflation allemand.

Les accords de Gênes de 1922 créent un système d'étalon de change-or qui permet aux États d'émettre de la monnaie non plus en contrepartie d'or mais de devises convertibles en or. Ce système s'avère instable. Précédemment, on savait que Londres garantissait le système. Ensuite il y eut concurrence entre plusieurs places, chacune prétendant présenter la meilleure garantie de remboursement en or. Le système monétaire international s'en est trouvé fragilisé à la veille de la plus grande crise économique du XXe siècle. La crise boursière puis bancaire qui frappe les États-Unis provoque l'explosion du système d'étalon change-or, chaque pays cherchant son salut dans des mesures de protection nationale. En 1931, l'Allemagne établit un contrôle total des changes, la Grande-Bretagne suspend la convertibilité de la livre en or et crée la zone sterling, le Japon suspend la convertibilité du yen en or et instaure un contrôle total des changes. En 1933, les États-Unis suspendent la convertibilité de leur monnaie en or et créent une Zone dollar. En 1934, ils dévaluent de plus de 40% le dollar par rapport à l'or. La France abandonne la convertibilité du franc en or en 1936.

En dépit de tentatives d'ententes entre pays, et notamment de certains pays européens pour constituer un « Bloc-or », c'est la mort du système de l'étalon change-or de Gênes et une des causes de l'ampleur et de la durée de la crise de 1929. Des politiques nationales incohérentes transforment une récession économique survenue aux États-Unis en dépression économique mondiale. Les politiques des différents gouvernements de l’époque, utilisant les dévaluations monétaires pour améliorer la compétitivité de leurs exportations en vue de réduire le déficit de leurs balances commerciales, accélérèrent les spirales déflationnistes et eurent pour conséquence une plongée des revenus nationaux, un rétrécissement de la consommation, un chômage de masse et un déclin global du commerce international. Les échanges commerciaux devinrent alors limités à des échanges entre zones ou pays utilisant la même monnaie (échanges entre pays et leurs colonies par exemple). Cela eut pour effet d’entraver les flux financiers internationaux et de limiter les investissements, prolongeant d'autant la sous-activité générale.

Les économistes américains qui ont bâti le système de Bretton Woods étaient profondément marqués par les écrits de Keynes et d'autres auteurs pour lesquels le traité de Versailles avait échoué parce que ses soubassements économiques étaient inadéquats. Pour eux Woodrow Wilson en établissant la Société des Nations ne s'était occupé que des problèmes politiques et avait oublié que la paix dépendait également des problèmes économiques. En 1945, Henry Morgenthau, le ministre des finances de Franklin Delano Roosevelt déclarera à ce sujet : « les mesures collectives pour sauvegarder les peuples du monde de ce qui menace la paix, ...ne doivent pas être basées seulement sur une machinerie internationale pour gérer les disputes et prévenir les agressions, mais aussi sur une coopération économique entre les nations visant à prévenir et supprimer les désajustements sociaux et économiques .. »

Lorsque les perspectives de victoire se précisent, les Alliés réfléchissent à un nouveau système permettant d'éviter d'une part les secousses monétaires internationales qui avaient suivi la Première Guerre mondiale et d'autre part les erreurs qui avaient transformé la crise de 1929 en grande dépression. Politiquement, les États-Unis craignent que les pays européens ayant le plus souffert de la guerre deviennent des lieux de révolte et offrent un terreau au communisme et au socialisme. L’économie américaine sort de la guerre confortée dans sa position d’économie la plus puissante au monde, avec une industrie en croissance rapide et ayant accumulé de nombreux capitaux. Les États-Unis n’avaient pas été touchés par les ravages de la guerre et s’étaient enrichis en vendant des armes aux autres Alliés et en leur prêtant des fonds. La production industrielle de 1945 a doublé par rapport à ce qu’elle était juste avant la guerre. En comparaison, l’Europe et l’Extrême-Orient sont ruinés militairement et économiquement.

Au sortir de la guerre, les États-Unis disposent de la plus grande partie des capitaux mondiaux et dominent la production manufacturière et les exportations. Ils produisent la moitié du charbon, les deux tiers du pétrole et plus de la moitié de l’électricité au niveau mondial. Ils sont en mesure de produire de grandes quantités de navires, d’avions, de voitures, de produits chimiques, d’armes et d’autres produits manufacturiers. De plus, 2/3 des réserves mondiales d’or sont détenues par les Américains. Les États-Unis décident donc d'organiser en 1944 une conférence dont le but est de créer un système monétaire capable de fournir un cadre solide à la reconstruction et à l'expansion économique du monde libre, en faisant des États-Unis et du dollar les piliers de la nouvelle architecture économique. Ils vont jouer respectivement les rôles que jouaient le Royaume-Uni et la livre avant la guerre de 1914.

Le retour à l'étalon-or est impossible. Le système d'étalon de changes-or multi-polaire a montré ses limites. Les représentants des États créent un Gold-Exchange Standard fondé sur une seule monnaie, le dollar américain : toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or. Le rattachement à l'or, sur la base de 35 dollars américains l'once d'or, suppose qu'il n'y aura pas de dérapage incontrôlé de la part des États-Unis et qu'ils chercheront à maintenir la valeur « réelle » de leur monnaie. Dans ce système, les différentes monnaies nationales (autres que le dollar américain) ont un taux de change fixe mais ajustable en cas de besoin sous réserve de l'accord des partenaires. Le Fonds monétaire international est créé. Il a pour but de surveiller les politiques nationales pour vérifier qu'elles ne dérapent pas et d'intervenir en cas de crises de change pour fournir de la liquidité au pays concerné moyennant la mise en place d'une politique de redressement. On pense que ces disciplines éviteront les dévaluations compétitives et autres pratiques malthusiennes qui avaient eu des effets si néfastes dans les années 1930.

Une règle implicite est qu'on ne demande pas la conversion des dollars américains en or. Tous les dollars américains qui entrent dans un pays servent donc à la création de monnaie locale tout en étant le plus souvent replacés auprès du Trésor américain. Du dollar dépendent désormais la croissance et l'inflation mondiales. Ce système servira de cadre aux Trente Glorieuses, cette période qui, de 1945 à 1974, verra le décollage économique et l'opulence du monde occidental. Les accords ont donné naissance à deux organismes internationaux :
 

  • la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou BIRD, aujourd'hui l'une des composantes de la Banque mondiale ;
  • le Fonds monétaire international ou FMI.


Un organisme visant à réguler le commerce international devait également voir le jour, cependant les États n'ont pu se mettre d'accord sur sa définition exacte. Aussi, c'est une série d'accords qui est née de cette volonté de réguler le commerce : les accords du General agreement on tariffs and trade (GATT), formalisés en 1947 et modifiés par la suite sous forme de cycles. Au terme de l'accord de Marrakech, le 1er janvier 1995, le GATT a été doté d'une personnalité morale officielle : l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors que le GATT dépendait de l'Organisation des Nations unies (ONU), l'OMC elle, n'y est plus soumise puisqu'une partie de leurs objectifs respectifs sont en contradiction, ce qui permettra à l'OMC d'élaborer ses propres règles.

Aucun contrôle n’ayant été instauré par les accords de Bretton Woods sur la quantité de dollars américains émis, les États-Unis ont la possibilité de ne pas respecter leurs engagements envers les comptes extérieurs. Jusqu'en 1958, il y a famine de dollars. Puis la situation se retourne. Une inflation de dollars se produit notamment du fait des dépenses considérables de la guerre du Viêt Nam et de la course à l'espace. Les pays qui exportent le plus vers les États-Unis accumulent d'immenses réserves en dollars qui donnent lieu à autant d'émissions dans leur propre monnaie, alimentant une inflation de plus en plus inquiétante.

Techniquement, c'est la République fédérale d'Allemagne, très sensible en matière d'inflation, qui met fin aux accords de Bretton Woods en cessant de mettre en œuvre ses dispositions. Les demandes de remboursements des dollars excédentaires en or commencent. Les États-Unis ne veulent pas voir disparaître leur encaisse-or. Ils suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971. Le système des taux de change fixes s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime de changes flottants, c'est-à-dire qu'ils s'établissent en fonction des forces du marché. Le 8 janvier 1976, les Accords de la Jamaïque confirment officiellement l'abandon du rôle légal international de l'or. Il n'y a plus de système monétaire international organisé.

Du jour au lendemain, le FMI perd le rôle technique qui était le sien de gendarme en cas de dérapage. La crise d'identité de l'institution ne fera que s'accentuer avec le temps. Les États européens chercheront à maintenir une certaine stabilité entre leurs monnaies. Le Serpent monétaire européen mis en place dans les années 1970 ne résiste pas. Cette expérience conduit l'Europe sur le chemin de la monnaie unique. Les dispositifs européens, notamment en matière de prix agricoles, ne supportent pas les variations permanentes des taux de change.

La conjoncture internationale est désormais assujettie aux variations de valeur du dollar américain qui sont extrêmement fortes et souvent brutales. Le premier choc pétrolier en 1973 est largement dû à la réaction disproportionnée de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à une baisse très forte du dollar. En sens inverse, la crise économique asiatique est largement provoquée par la remontée ultra-rapide du dollar en 1998 qui met en difficulté tous les emprunteurs en dollars qui ne peuvent plus rembourser.

Les économistes sont partagés sur les bienfaits des taux de change flottants. Milton Friedman, prix Nobel d'économie, en est le théoricien principal. Avec son « école de Chicago », il a largement conforté le consensus général sur les bénéfices des taux de change flottants. Dans le même sens, dans L'Or et la crise du dollar (1960), Robert Triffin note que les accords de Bretton Woods induisent que les États-Unis aient une balance des paiements déficitaire afin d'alimenter le monde en moyens de paiements internationaux. Toutefois, ce phénomène contribue à un affaiblissement progressif de la confiance des étrangers dans le dollar américain. Les besoins importants de l'économie mondiale en une devise fiable, le dollar, contribuent paradoxalement à la perte de confiance en la fiabilité de cette monnaie. Triffin voit dans ce paradoxe un dilemme insurmontable, connu comme le « dilemme de Triffin », qui mène nécessairement à un effondrement du système et invite, dès 1960, à une réforme du système monétaire international.

En sens inverse, Maurice Allais, prix Nobel d'économie, affirme que le flottement des monnaies introduit un risque nouveau dans les contrats et qu'il est une des sources du développement de produits financiers complexes, comme les produits dérivés dont le gonflement est critiqué au début du XXIe siècle. Craignant une crise systémique, il annonce, en 1999, que « ce qui doit arriver arrive » (La Crise mondiale d'aujourd'hui, éditions Clément Juglar, Paris, 1999). Également, des observateurs ont souvent relevé que la spéculation sur les monnaies de la part de fonds spéculatifs avait été encouragée par le flottement des monnaies, provoquant un développement des flux financiers sans rapport avec les flux de marchandises.

L'once d'or qui valait 35 $ en 1971 cotait plus de 1 000 $ en 2008. Le dollar avait alors perdu 96.5% de sa valeur en or. La crise monétaire et bancaire intense qui se développe depuis la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008, a fait resurgir le spectre d'une nouvelle dépression aussi grave que la crise économique de 1929. Suite à un article de Dooley, Folkerts-Landau et Garber, de nombreux économistes désignent l’actuel système monétaire international de sous le nom de "Bretton Wood 2".

Ces auteurs considèrent que le système de Bretton Woods était basé sur la relation d’un pays au centre du système financier, les États-Unis, relié par un système de taux de change fixes aux pays de la périphérie, l’Europe et le Japon. Aujourd’hui les États-Unis sont toujours au cœur du système, mais la périphérie est occupée par les pays asiatiques, au premier rang desquels la Chine. Dans les années 1950 comme aujourd’hui, les pays de la périphérie maintiennent leurs taux de change sous-évalués, afin d’encourager la croissance par les exportations, au détriment de la demande intérieure.

Ces analyses sont au cœur du débat sur le rôle des déséquilibres macroéconomiques dans la crise financière dite des subprimes. En 2008, des voix s'élèvent pour demander un nouveau Bretton Woods. Même si les mesures souhaitées ne sont pas claires, ces appels soulignent l'importance historique et symbolique que garde l'effort fait à Bretton Woods pour créer un environnement économique international stable, efficace et organisé. En avril 2009 lors d'une réunion du G20 à Londres les principales puissances économiques s'entendent pour mettre en place de nouvelles règles pour les marchés financiers qui sont considérées par Nicolas Sarkozy comme sans précédent « depuis les accords de Bretton Woods en 1945 ».

Special Operations Executive (SOE)

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Le Special Operations Executive (SOE, « Direction des opérations spéciales ») est un service secret britannique qui opéra pendant la Seconde Guerre mondiale (créé le 19-22 juillet 1940 par Winston Churchill et dissous le 30 juin 1946), avec pour mission de soutenir les divers mouvements de résistance, au départ ceux des pays d'Europe occupés par l'Allemagne, et progressivement ceux de tous les pays en guerre, y compris en Extrême-Orient. Il eut aussi une action dans les pays faisant partie de l'Axe, et eut des sections dans les pays neutres (Espagne, Syrie, etc.). 

Special Operations Executive (SOE)

Pour bien comprendre la place du SOE dans l'histoire de la Résistance et éviter certaines confusions parfois observées, il y a lieu de ne pas faire dépendre ce service du War Office (WO) ni des autres services secrets britanniques, tels que l’Intelligence Service. Les Britanniques, très marqués par la Grande Guerre, se refusaient pour la plupart à imaginer qu'un nouveau conflit fût possible ; mais quand même l'Anschluss, c'est-à-dire l'annexion de l'Autriche par Hitler en mars 1938, leur fit prendre conscience du danger. Et, comme ils ne pensaient évidemment pas que le Royaume-Uni pourrait, à lui seul, venir à bout de l'ennemi dans une bataille ordinaire (ils comptaient plus sur un blocus et sur des opérations capables d'affaiblir son moral et sa capacité de résistance), ils mirent alors sur pied diverses petites équipes chargées d'étudier, qui les voies d'une action psychologique sur les forces et sur la population ennemies (on se souvenait des résultats obtenus par la campagne de propagande menée en 1917), qui les moyens de frapper l'ennemi d'autre manière que selon les méthodes militaires classiques. Ce furent :
 

  • EH (pour "Electra House", nom de l'immeuble où furent installés ces quelques journalistes et spécialistes de la radio qui s'occupaient des questions de propagande) relevant du Foreign Office ;
  • la Section D, au sein du Secret Intelligence Service, relevant aussi du Foreign Office ;
  • MI(R), pour Military Intelligence (Research), au War Office, c'est-à-dire au Ministère de la Guerre.


MI(R) et la Section D ne tardèrent pas à se découvrir l'une l'autre et se partagèrent le travail : la première s'occupant de ce qui pourrait être entrepris par des troupes en uniforme, l'autre de ce qui devait rester plus discret. Leurs chefs établirent, ensemble, un rapport qu'ils soumirent au chef de l'État-Major Impérial, Lord Gort, lequel en parla au ministre des Affaires Étrangères Lord Halifax ; et celui-ci organisa, le 23 mars 1939, une réunion au cours de laquelle une certaine forme de coopération pratique fut décidée, et de premières autorisations d'entrée en action furent données, visant des régions du centre et du sud-est de l'Europe alors déjà manifestement menacées par l'Allemagne.

Vinrent le 3 septembre 1939 et l'entrée en guerre. Aussitôt, chaque ministère récupère ses troupes ; et bientôt le manque de liaison, la dispersion des efforts, deviennent manifestes. Les mois passent. Le 10 mai 1940, un gouvernement de coalition est formé, et Churchill devient Premier Ministre. Il ne tarde pas à se rendre compte de la situation et prend l'initiative de l'indispensable remise en ordre. Il confie l'affaire à Lord Hankey qui, de Secrétaire dans le gouvernement de Neville Chamberlain (il avait donc une solide expérience des problèmes de coordination), était devenu Chancelier du Duché de Lancastre dans le gouvernement de coalition et disposait à la fois de l'autorité et du temps nécessaires.

Le 6 juin 1940, la chute de Dunkerque marque la déroute de l'armée britannique aux côtés de l'armée française. Les troupes régulières ne pourront pas reprendre pied sur le continent avant longtemps. Churchill envoie une note au général Hastings Lionel Ismay, chef du secrétariat militaire du cabinet de guerre britannique et du comité de défense impériale :« Nous devons nous mettre dans la tête que tous les ports de l'autre côté du Channel et que toutes les régions qui s'étendent entre ces ports sont un territoire ennemi. Des entreprises contre ce territoire doivent être préparées avec des troupes spécialement entraînées à débusquer le gibier et à répandre la terreur le long de ces rivages. Je compte sur le comité des chefs d'état-major pour me proposer des mesures appropriées à une vigoureuse et hardie offensive, menée sans répit contre toute la côte occupée par les Allemands. »

Lord Hankey entend tous les intéressés, sait les convaincre et amène Lord Halifax à réunir et présider, le 1er juillet 1940, une grande conférence à laquelle participent, entre autres, Lord Lloyd (ministre des Colonies, et — surtout — vieil ami de T.E. Lawrence dont il connaît bien les méthodes), Hugh Dalton (ministre de la Guerre économique), Stewart Menzies (nouveau chef du SIS, à la tête duquel il a succédé à l'amiral Sinclair, et patron de la section D) et le chef du Renseignement Militaire, dont dépend MI(R). Débats constructifs, et conclusion unanime : tous les services en cause doivent être rassemblés, et être placés sous une autorité unique disposant des pouvoirs les plus étendus. Dès le lendemain, Hugh Dalton confirme dans une lettre qu'il adresse à Lord Halifax, les vues qu'il a exprimées au cours de la conférence. Il écrit : « Nous devons organiser, dans les territoires occupés par l'ennemi, des mouvements comparables au Sinn Fein en Irlande, à la guérilla chinoise opérant actuellement contre les japonais, aux irréguliers espagnols... dans la campagne de Wellington... Ce dont nous avons besoin, c'est d'une nouvelle organisation qui soit en mesure de coordonner, d'inspirer, de contrôler et d'aider les ressortissants des pays opprimés, qui doivent eux-mêmes participer activement aux opérations... »

Le 11 juillet, Halifax voit Churchill. Neville Chamberlain, l'ancien Premier, et Clement Attlee, chef du Parti Travailliste, sont présents. La décision est prise ; et c'est Chamberlain, l'homme de Munich, qui est chargé de la mise en forme : il est maintenant Lord Président du Conseil et a le temps de s'occuper d'« extras » de la sorte. Il le fait tambour battant ; et ce n'est pas un papier de compromis qu'il prépare. Le 13 juillet, il fait déjà tenir son projet à tous les intéressés. Le 16 juillet, Churchill, document en main, reçoit Hugh Dalton, et lui demande de prendre la tête de l'organisme à créer. Son choix est déterminé par les capacités de l'homme (le Royaume-Uni est pratiquement seul face à l'Allemagne et, dans la conception stratégique de l'époque, seuls blocus et subversion peuvent permettre de venir à bout de l'ennemi : c'est donc l'instrument clef de la victoire qui est en cause) ; mais c'est aussi un choix politique : Dalton est travailliste et, depuis longtemps son parti se plaint que tous les services secrets soient dirigés par des conservateurs ; sa nomination est un moyen de rétablir l'équilibre ; en outre c'est vers les couches populaires des pays occupés que va devoir se tourner la nouvelle organisation et un homme de gauche paraît tout indiqué pour la mener dans cette voie. C'est lors de cette entrevue que Churchill aurait exprimé la mission du SOE par une phrase lapidaire devenue célèbre : « And now, set Europe ablaze ! » (« Et maintenant, mettez le feu à l'Europe ! »)

Le 19 juillet, Chamberlain signe son texte définitif. C'est la dernière tâche importante de sa vie, quelques jours avant son hospitalisation. Et c'est ce document qui est vénéré par le SOE comme sa charte de fondation. Le 22 juillet, le Cabinet s'en saisit et l'arrête formellement (après une correction mineure). Et le procès-verbal de la réunion du Cabinet ajoute seulement qu'« il serait très peu souhaitable que des questions relatives au SOE apparaissent à l'ordre du jour de la Chambre des Communes ». Les liaisons et échanges que les dispositions adoptées imposent sont les seules restrictions à l'autonomie du nouvel organisme qui, pour le reste, est donc tout à fait indépendant. Il l'est en particulier des autres services secrets et, d'abord, du S.I.S. dont le chef, Stewart Menzies (qui, rappelons-le, a participé à la réunion fondatrice présidée, le 1er juillet, par Lord Halifax) doit s'accommoder de la situation. En fait, pris par ses autres occupations, il a complètement perdu l'affaire de vue : il ne s'est même pas aperçu qu'un accord, intervenu dès le 16 août, entre Dalton et Halifax, l'a privé de sa section D et a fait passer celle-ci, en même temps que l'équipe de Electra House (propagande), sous l'autorité du SOE (personne n'a songé à l'avertir !) ; et lorsqu'il prend conscience de la situation, au début de septembre, il est évidemment trop tard pour tenter quoi que ce soit.

Il reste qu'il n'apprécie pas, et que le ressentiment qu'il éprouve — ajouté à la conviction qu'une fois en place les agents du SOE risquent fort de susciter des réactions peu propices au travail de ses agents à lui, chargés du renseignement — n'est pas de nature à le mettre dans de bonnes dispositions à l'égard de ce nouveau partenaire. Le Ministère de la Guerre, de son côté, a accepté le transfert du MI(R) : les discussions à ce sujet ont cependant pris un peu plus de temps, et c'est seulement en octobre qu'intervient la décision formelle. Mais la partie à proprement subversive de l'unité a pris les devants et a, tout simplement et sans attendre, rejoint la nouvelle formation.

Dalton organise rapidement son domaine :

 

  • Il s'assure de la coopération d'un diplomate de talent, Gladwyn Jebb (qui sera, de 1954 à 1960, ambassadeur à Paris), qu'il nomme Chief Executive Officer et qu'il installe auprès de lui, à Berkeley Square House, c'est-à-dire au Ministère de la Guerre Économique, où il sera une sorte de Permanent Under Secretary (l'équivalent du Secrétaire Général de certains ministères français) pour le SOE (Sir Robert Vansittart, l'« assistant » désigné dans la « charte » du 22 juillet, reste, pour sa part, au Ministère des Affaires Étrangères, où il continue d'assumer ses fonctions de Chief Diplomatic Adviser, et ne consacre que relativement peu de temps au SOE, encore qu'au début, au moins, il soit consulté chaque fois que se posent des questions politiques importantes) ;
  • Il met en place trois divisions, chargées respectivement de la propagande (SO1), des opérations (SO2) et du planning ainsi que de la sécurité (SO3) ;
  • Et il nomme un Directeur Général à la tête de SO2, en la personne de Frank Nelson, un homme d'affaires (il a été dans le commerce des Indes), qui a été député conservateur et, en 1939, consul à Bâle, où il a acquis une certaine expérience des problèmes du renseignement et de la sécurité (il a été question, un moment, pour ce poste, du général Edward Spears), Grand et Holland, qui commandaient respectivement l'un la section D, l'autre MI(R), quittent le SOE pour rejoindre l'armée.


Mais les choses ne resteront pas longtemps en l'état. Un haut fonctionnaire des Affaires Étrangères, Rex Leeper, chef du Political Intelligence Department du ministère, est appelé à diriger SO1 (Sir Campbell Stuart, patron d'Electra House, est courtoisement renvoyé à ses journaux) et se met au travail. Aussitôt, ou presque, le ministère de l'information intervient (deux ministres se succèdent, Duff Cooper et Brendan Bracken, qui, tous deux, sont à la fois des personnages de poids et des amis personnels de Winston Churchill), exigeant qu'une coordination appropriée soit organisée entre ce que font ses services, chargés de la propagande officielle, et l'action moins « avouable » conduite par le SOE. Le ministère de l'information entend que le tout devrait être placé sous son autorité. Il obtient la création d'un second executive : le Political Warfare Executive, auquel est confiée la guerre politique ou psychologique et qui passe dans le giron des Affaires Étrangères. La charte du nouvel organisme prévoit heureusement que les autres ministères intéressés et le SOE auront leur mot à dire sur les orientations à donner et sur les choix à faire ; et le résultat sera satisfaisant : les relations entre PWE et SOE seront bonnes et leurs agents, assez souvent, coopéreront sur le terrain.

SO3 est confié à Philip Broad, arrivé comme assistant personnel de Gladwyn Jebb. Il est assisté, pour les questions de sécurité, par le brigadier van Cutsem. Et le service se noie rapidement dans les papiers et dans les complications de sa structure. Ses tâches concrètes passent à une unité nouvelle, qui est reprise par SO2, et est bientôt augmentée d'une administration des finances et d'une administration du personnel : SO2 ainsi agrandie et désormais seule, est alors... le SOE, tel que nous le connaîtrons.

L'organisation du SOE comprend :

 

  • le quartier général,
  • les antennes, créées dans les capitales neutres ou alliées,
  • les Sections, chargées de l'action dans les pays étrangers (finalement sans se limiter à l'Europe)
  • les Stations, situées en territoire britannique, qui se répartissent en :
  • Stations expérimentales
  • Écoles d'entraînement spécial (STS, Special training schools).


Le SOE est formé par la réunion de trois départements secrets, qui lui fournissent ses dirigeants et ses moyens initiaux :
 

  • SO1 provient du département EH chargé de la propagande au Ministère des Affaires étrangères, dirigé par Sir Campbell Stuart. Plus tard, en septembre 1941, cette section sera détachée du SOE pour former le PWE, Political Warfare Executive, (en français : « Direction de la guerre politique »).
  • SO2 provient de la section D, une sous-section de l'Intelligence Service créée en 1938, service action agissant plus particulièrement dans les Balkans, dirigée par le Major Lawrence Grand avec George Taylor comme adjoint, et dont le quartier général est installé dans The Frythe. Fin 1941, après la suppression de SO3 et le nouveau rattachement de SO1, SO2 représente la totalité du SOE.
  • SO3 provient du MIR (Military Intelligence, Research), un département du Ministère de la Guerre, chargé de la planification des actions subversives et de sabotage, dirigé par le Major John C. Holland, avec le lieutenant-colonel Colin Gubbins pour adjoint ; le 17 janvier 1941, le SO3 est supprimé et ses principaux éléments rattachés au SO2.


Sir Frank Nelson est nommé à la tête du SOE. Pour des raisons de santé, il est remplacé par Sir Charles Hambro (1897-1963, KBE, MC) en avril 1942. Désapprouvant le regroupement des activités du SOE et de l'armée sous la même autorité, en août 1943, Hambro démissionne. Il est remplacé par son adjoint, le général de division (Major General) Colin Gubbins, qui prend lui-même pour adjoint R. H. Barry.

Tout commence petitement dans les locaux qu'occupait à Londres la section D à Caxton Street, non loin de la station de métro de St James's Park. L'espace manque vite ! SO2 s'installe dans un hôtel du voisinage, le St Hermin's6, et y est bientôt à l'étroit. La chance veut qu'un immeuble entier de bureaux devienne alors vacant, qui se trouve au 64 Baker Street, au nord d'Oxford Street, et appartient au gouvernement (il avait été occupé par les services de l'administration pénitentiaire, entre-temps casés ailleurs) : l'emménagement se fait le 31 octobre 1940. Le développement du SOE conduit à l'occupation d'espace sur une bonne partie du côté ouest de Baker Street. Ainsi, il s'étend au 84 dans d'anciens locaux des magasins Marks & Spencer, qui abrite le chiffre et les transmissions, en laissant le 62-64 à sa section française (section F). Au 84, le seul signe de la présence de services officiels est la plaque indiquant Inter-Services Research Bureau. En outre, plusieurs sections sont amenées à louer, dans le quartier, des appartements (ainsi la section F à Orchard Court) ou de petits hôtels particuliers (ainsi la section RF au 1, Dorset Square), pour y recevoir les agents sans que ceux-ci aient à accéder à la maison-mère (discussions préalables au recrutement, communication des consignes avant le départ en mission, exposé des rapports au retour des missions). Plus tard, le SOE occupera aussi Norgeby House, au 83. Le nom de Baker Street, celui de la rue où demeurait Sherlock Holmes, vaudra aux agents du SOE le surnom d'« Irréguliers de Baker Street ».

Le SOE comprend un certain nombre de sections régionales (country sections) qui coordonnent l'action des réseaux dans les différents pays :

 

  • France : Deux importantes sections régionales du SOE (F et RF) sont consacrées aux opérations en France, et six autres sections sont impliquées à des titres divers :
  • Section F : section française du SOE, sans relation avec la France libre. C'est la section la plus importante. Elle donna lieu à la formation de 95 réseaux.
  • Section RF : section chargée de travailler avec les gaullistes (en l'occurrence André Dewavrin « Passy », chef des services de renseignements, qui devint le BCRA).
  • Section DF : section chargée de la mise en place des filières d'évasion devant permettre le retour des agents en Angleterre.
  • Section EU/P : section en relation avec les réseaux polonais du nord de la France.
  • Section AL : section servant de bureau de liaison avec le ministère de l'Air britannique et chargée des liaisons aériennes clandestines avec le territoire français.
  • Section Stockage-Emballage, pour les chargements de ravitaillement.
  • Section MT : organise les écoles d'entraînement spécial qui forment les agents à la guerre secrète et subversive.
  • section AMF : à partir de fin 1942, section basée à Alger qui opère dans le midi de la France ; après avoir brièvement collaboré avec les giraudistes, elle se met au service des gaullistes.


Autres pays
 

  • Section H : Espagne ;
  • Section I : Italie et Suisse ;
  • Section MP : Pologne ;
  • Section MPH : Hongrie ;
  • Section MY : Tchécoslovaquie ;
  • Section N : Pays-Bas ;
  • Section S : Scandinavie :
  • Section SD : Danemark ;
  • Section SN : Norvège ;
  • Section SS : Suède ;
  • Section T : Belgique et Luxembourg ;
  • Section X : Allemagne et Autriche ;
  • Section Y : Yougoslavie.
  • Autres sections : Grèce, Albanie, Roumanie, Abyssinie, Asie du Sud-Est.


Pour l'entraînement de ses agents, le SOE dispose de plusieurs dizaines d'écoles d'entraînement spécial (Special Training Schools ou STS) dont la liste est présentée dans l'article Liste des établissements du SOE. Le quartier général de l'entraînement du SOE est situé à Norgeby House, 83 Baker Street. Il est dirigé par le colonel J.S. Wilson. Les écoles d'entraînement spécial du SOE se répartissent en plusieurs catégories. Pour les présenter, suivons la séquence du programme d'entraînement d'un agent :
 

  • Écoles préparatoires (preliminary schools). Ces écoles sont situées dans les Midlands et le sud de l'Angleterre et sont dirigées par le colonel Roger de Wesslow. Les futurs agents des deux sexes y sont répartis par nationalité, chaque Country section disposant de la sienne. Le stage dure quatre semaines, et permet de tester le caractère, les capacités physiques et les aptitudes à des tâches particulières de l'agent. Bien que formé par plusieurs instructeurs, l'agent est suivi par un même officier qui l'observe, le note, l'aide et finalement donne son avis sur son orientation. Avant l'été 1943, des aménagements sont apportés aux méthodes de recrutement : les preliminary schools sont alors remplacées par un Student Assessment Board (à Wanborough Manor, pour la section F) qui soumet les agents potentiels à toute une série de tests pratiques et psychologiques qui permettent de vérifier plus solidement leur aptitude au travail clandestin et, de plus, facilite leur orientation vers tel ou tel type de mission.
  • Écoles d’endurcissement (roughning schools). Ces écoles sont situées en Écosse, dans l'Invernessshire : quartier général à Arisaig House, demeure familiale des Nicholson située près de Loch Ailort ; six autres manoirs réquisitionnés aux alentours. Elles sont dirigées par deux vétérans de la Première Guerre mondiale, le lieutenant-colonel Pat Anderson et le major James Young. Le stagiaire qui a été reconnu apte à la fin de son stage en école préparatoire y suit une nouvelle phase d'entraînement (tir instinctif, techniques de combat, techniques de démolition, maniement des explosifs, télégraphie morse, etc.) en cotoyant cette fois des stagiaires d'autres nationalités.
  • École d'entraînement au saut en parachute no 1 de Ringway Airport. Cette école est située près de Manchester. Elle est dirigée par le wing commander Maurice Neuwham. Elle accueille des stagiaires du SOE, des commandos-parachutistes ou des combattants des troupes aéroportées, mais ceux du SOE sont logés à part, à Dunham Lodge (Bowdon, près d'Altrincham, dans le Cheshire).
  • Écoles de finition spéciale (special finishing schools). Ces écoles sont situées sur les terres de la famille Montagu près de Beaulieu dans le Hampshire. Elles sont dirigées par le colonel Frank Spooner. Le stagiaire est préparé individuellement à sa future mission. Il est présenté à son futur officier traitant. Il suit un cours général sur les techniques de sécurité : comment trouver un refuge, organiser des liaisons, rompre une filature, communiquer en secret (chiffrage, encres invisibles, camouflage des documents), utilisation de « boîtes aux lettres », procédés du contact, prévention contre les méthodes de la police, comportement lors des interrogatoires, etc.). Il est informé des conditions et des habitudes de vie du pays où il va se rendre. À la fin du stage, il est soumis à un exercice spécial de trois à cinq jours destiné à tester sa débrouillardise : il reçoit un objectif de sabotage (décrit dans un dossier sommaire qu'il doit entièrement mémoriser) ; on lui retire tous ses papiers ; on lui laisse dix shillings ; s'il se fait prendre par la police et ne parvient pas à s'échapper ou à se faire libérer, il peut utiliser comme ultime recours un numéro de téléphone appris par cœur, qui le protège contre l'incarcération pour espionnage mais probablement pas de la radiation du SOE pour incapacité.


Les futurs radio passent, eux, à l'école spéciale d'entraînement située à Thames Park, dans l'Oxfordshire. Cette école à part ne dépend pas de la direction de l'entraînement, mais de celle des signals, dont dépendent également les stations centrales (Home stations), le service du chiffre et une section de recherche spécialisée dans la conception et le perfectionnement des appareils émetteurs et récepteurs (postes récepteurs dits biscuits, appareils Rebecca-Eureka, S-phone). Les moyens aériens dont les sections régionales du SOE ont besoin pour leurs opérations leur sont fournis par la Royal Air Force. Grâce à l'appui de Churchill, les effectifs du SOE croissent rapidement, au point d'atteindre finalement environ 13 000 personnes, employées directement ou contrôlées.

Le 30 juin 1946, le SOE, devenu sans objet, est dissous. Ce qui reste du personnel et des équipements, absorbé par le MI6, est réparti entre les différentes divisions opérationnelles et le nouveau Directoire de l'entraînement et du développement pour la préparation à la guerre (DEWP).

 

Tito Josip Broz

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Josip Broz Tito, né le 7 mai 1892 (25 mai sur son certificat de naissance officiel) à Kumrovec, aujourd'hui en Croatie et mort le 4 mai 1980 à Ljubljana, en RS de Slovénie, État de la République fédérative socialiste de Yougoslavie (aujourd'hui en Slovénie), était un homme politique et un militaire yougoslave, dirigeant de l'État socialiste yougoslave avec les titres officiels de premier ministre, puis de président, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à sa mort en 1980. Il était également « Maréchal de Yougoslavie » (du 29 novembre 1943, à sa mort, en 1980), le grade le plus élevé de l'armée de ce pays, dont il fut le seul titulaire. C'était par ailleurs l'un des fondateurs du mouvement des non-alignés.

Tito Josip Broz

Josip Broz est né le 7 mai 1892 à Kumrovec, dans le Zagorje, en Croatie, dans ce qui était alors l'Autriche-Hongrie. Il est le 7e enfant de la famille de Franjo et Marija Broz. Son père, Franjo Broz, était croate alors que sa mère Marija Broz, née Javeršek, était slovène. Après avoir passé une partie de son enfance avec son grand-père maternel à Podsreda, il entre à l'école primaire à Kumrovec qu'il quitte en 1905. En 1907, il est embauché en tant que machiniste à Sisak.

Sensibilisé au mouvement ouvrier, il célèbre la fête du Travail pour la première fois. En 1910, il rejoint le syndicat des ouvriers de la métallurgie et, en même temps, le parti social-démocrate de Croatie et de Slavonie. Entre 1911 et 1913, il travaille de courtes périodes à Kamnik (Slovénie), Cenkovo (Bohême), Munich et Mannheim (Allemagne) où il est employé par le constructeur automobile Benz. Il se rend ensuite à Wiener Neustadt (Autriche), où il travaille pour Daimler en tant que pilote d'essais. Fin 1913, Broz est mobilisé et sert dans l'armée de l'Autriche-Hongrie. En mai 1914, il remporte la médaille d'argent d'un concours d'escrime au sein de l'armée austro-hongroise à Budapest. Il est envoyé à Ruma (Voïvodine). Arrêté pour propagande anti-guerre, il est emprisonné à la forteresse de Petrovaradin près de Novi Sad. En 1915, il est envoyé sur le front de l'est, en Galicie combattre contre la Russie. En Bucovine il est gravement blessé par un éclat d'obus. En avril, le bataillon entier est fait prisonnier par les Russes.

Après avoir passé plusieurs mois à l'hôpital, Broz est envoyé dans un camp en Oural fin 1916. En avril 1917, il est arrêté pour avoir organisé des manifestations de prisonniers de guerre. Il s'évade et rejoint les manifestations de Saint-Pétersbourg du 16 et 17 juillet 1917. Il fuit en Finlande pour échapper à la police mais est arrêté et enfermé à la forteresse de Petropavlovsk pendant trois semaines. Après avoir été transféré à Kungur (Kraï de Perm), il s'échappe d'un train. En novembre, il s'engage dans l'Armée rouge à Omsk (Sibérie). En 1918, il s'inscrit au parti communiste russe. En 1920 il devient membre du parti communiste de Yougoslavie qui sera bientôt interdit.

Il devient agent clandestin du parti dans son pays natal (entre 1923 et 1928), activités qui lui valurent d'être emprisonné pendant 5 ans (entre 1928 et 1934). En 1935, il travailla un an dans la section Balkans du Komintern et est élève à l'École internationale Lénine. Il était membre du parti communiste soviétique et de la police secrète soviétique, ancêtre du KGB, le NKVD. En 1936 le Komintern envoie le camarade Walter en Yougoslavie pour purger le parti. En 1937, Staline fait exécuter le secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, Milan Gorkic, à Moscou.

Tito est nommé par Staline secrétaire général du parti communiste de Yougoslavie, toujours hors-la-loi. Selon l'historien Jean-Jacques Marie (Staline, Fayard, 2001), il fut question à Moscou de liquider également Tito, mais Staline s'y opposa et le laissa repartir d'URSS, non sans avoir fait fusiller son épouse. Pendant cette période, Tito suit la politique du Komintern et soutient Staline, critiquant les démocraties occidentales, l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie. Au moment de la guerre d'Espagne, il fut à Paris une plaque tournante du recrutement et de l'organisation des Brigades internationales.

Josip Broz adopta le nom de Tito en 1934 alors qu'il était membre du bureau politique du parti, alors à Vienne en Autriche. Une explication populaire mais non avérée dit que le nom vient de la concaténation de deux mots croate ou serbe. Il aurait utilisé ces mots pour donner des ordres en pointant une personne puis une tâche à accomplir. Tito est aussi un ancien nom croate correspondant à Titus. Le biographe de Tito, Vladimir Dedijer, affirmait que son nom viendrait de l'auteur croate Tituš Brezovački. Après que la Yougoslavie a été envahie par les forces armées allemandes en avril 1941, les communistes furent parmi les premiers à organiser un mouvement de résistance. Le 10 avril, le politburo du parti communiste de Yougoslavie se réunit à Zagreb et décide de commencer la résistance, nommant Tito chef du comité militaire. Tito se révèle être un redoutable leader sur le plan politique et militaire contrairement à ses rivaux royalistes.

Le 22 juin, un groupe de 49 hommes attaque un train de réserve allemand près de Sisak ; ainsi commencent les premières actions anti-fascistes dans l'Europe occupée. Le 4 juillet, Tito fait imprimer et diffuser publiquement un plaidoyer pour la résistance armée contre l'occupation nazie, en tant que commandant suprême de l'Armée populaire de libération et des détachements de Partisans de Yougoslavie. Ses troupes, désignées sous le nom de partisans, sont les protagonistes d'une grande campagne de guérilla et ils commencent à libérer des parties du territoire, qui constitue à partir du 29 novembre 1943 la Fédération démocratique de Yougoslavie, état communiste autoproclamé. Les adversaires sont nombreux : Allemands, Italiens, Oustachis (fascistes croates), Bulgares et Hongrois. Les Partisans entrent également en conflit ouvert avec l'autre principal mouvement de résistance, les Tchetniks (monarchistes serbes) de Draža Mihailović. A la fin 1943, les Partisans reçoivent le soutien matériel des Alliés, aux dépens des Tchetniks.

Après l'expulsion des Allemands de la Serbie (Belgrade est libérée avec l'aide de l'Armée rouge en octobre 1944), Tito devient d'abord le chef d'un gouvernement provisoire le 7 mars 1945, avec le représentant monarchiste Ivan Šubašić au sein d'un Front national qui regroupe toutes les tendances politiques anti-fascistes : Communistes, Démocrates, représentants du gouvernement royal en exil. Ce gouvernement de coalition se met d'accord sur la tenue d'élections en novembre 1945 pour se prononcer sur la forme de gouvernement. Le 28 septembre 1944, Tito avait signé un accord avec l'Union soviétique permettant l'"entrée temporaire de troupes soviétiques sur le territoire yougoslave".

La présence de l'Armée Rouge lui permet de s'imposer face aux Monarchistes et les élections du 11 novembre 1945 se déroulent alors que le Parti Communiste Yougoslave (PCY) domine déjà tous les rouages de la vie publique et peut effectuer toutes les pressions nécessaires. Le représentant des démocrates, Milan Grol quitte alors le Front National et son journal est interdit. Un système d'urnes truquées permet de connaître les électeurs non membres du front National qui sont emprisonnés peu après. Le Front National alors composé du seul PCY, obtient 91% des voix. La nouvelle assemblée constituante nomme Tito Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, ce qui lui permet de diriger les politiques interne et extérieure du pays et Tito crée la police politique secrète l'UDBA (Uprava državne bezbednosti/sigurnosti/varnosti, Administration pour la Sécurité de l'État) dont le rôle officiel est de traquer les collaborateurs des Nazis. Sous le prétexte de collaboration, Tito fait fusiller son rival, Draza Mihailovic, résistant monarchiste dont le prestige était grand, notamment auprès des habitants serbes de la Yougoslavie. Le roi Pierre II est déposé le 29 novembre 1945 et Tito peut fonder la République fédérative populaire de Yougoslavie qui est proclamée le même jour.

En 1946, une nouvelle constitution, copie de celle de l'URSS de 1936, consacre le fédéralisme de la Yougoslavie et le pouvoir de Tito. En effet, les deux chambres législatives réunies nomment leur Président qui deviendra le Chef de l’État. "Le gouvernement fédéral est investi du véritable pouvoir. À l’instar de Staline en URSS, Tito décide en 1953, de remplir les fonctions de premier ministre fédéral et de chef du parti communiste. L’opposition est neutralisée avec sévérité et déclarée illégale. "(Revue Internationale de Politique Comparée, Vol. 10, n° 1, 2003 page 42).

La constitution instaure six républiques : la République socialiste de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la République socialiste de Croatie (capitale Zagreb), la République socialiste de Macédoine (capitale Skopje), la République socialiste de Monténégro (capitale Titograd), la République socialiste de Serbie (capitale Belgrade), et la République socialiste de Slovénie (capitale Ljubljana). L'idée de fédéralisme en Yougoslavie datait de la monarchie constitutionnelle mais sans trouver d'application. En 1929, après l'assassinat d'un député croate par un collègue monténégrin, le roi Alexandre avait instauré une dictature royale. En revanche pour Tito, le fédéralisme est un moyen d'assurer son pouvoir personnel. Le but de Tito est résumé par sa phrase : "La Yougoslavie a six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti". Tito crée donc un État où toutes les différences sont reconnues sauf au plan politique : si les nationalités sont reconnues, elles ne peuvent s'exprimer que par le seul parti autorisé et dont il est le chef.

Commencée comme une lutte pour le pouvoir en Yougoslavie, la rupture entre Staline et Tito va permettre à la Yougoslavie un certain développement économique grâce aux crédits accordés par les États-Unis interessés à l'idée d'entretenir une rupture dans le bloc communiste. L'adhésion de la Yougoslavie titiste au Kominform exige une obéissance absolue de Tito à la ligne fixée par le Kremlin. Or Tito désire rester indépendant des volontés de Staline. Il calcule qu'en jouant de la concurrence des deux géants, soviétique et américain, il peut obtenir l'indépendance. Cette rupture intervient en plusieurs étapes.

Dès 1945, Tito entre en lutte contre les hommes de Staline placés dans l'administration et le parti communiste yougoslave. Il lutte contre la subordination de sa police, son armée et sa politique extérieure et refuse de voir se créer des sociétés mixtes de production par lesquelles les Soviétiques contrôleraient les branches essentielles de l'économie du pays et réduiraient son pouvoir à une simple expression. Tito prend des initiatives qui déplaisent aux dirigeants soviétiques : soutien aux communistes grecs dans une insurrection que Staline tient pour une aventure, projet d'une fédération balkanique (qui devait grouper l'ex-Yougoslavie, l'Albanie, la Bulgarie et la Grèce si les communistes y prenaient le pouvoir).

La rupture entre les deux hommes est inévitable, car Staline, irrité par le prestige de Tito, n'envisage pas de partager l'autorité et il craint que son esprit d'indépendance ne devienne contagieux dans les démocraties populaires. En mars 1948, Staline rappelle tous ses conseillers militaires et ses spécialistes civils basés en Yougoslavie. Ce faisant, Staline commet une erreur politique car il débarrasse Tito d'autant d'opposants internes. Peu après, une lettre du Comité central soviétique critiquant les décisions du PC yougoslave tente d'y semer la discorde. Mais Tito n'a plus que des fidèles autour de lui et les fidèles à Moscou sont exclus du Comité central puis arrêtés.

Le Kremlin tente alors un dernier recours en portant l'affaire devant le Kominform. Mais Tito refuse, se sentant « inégal en droits » et « déjugé par les autres partis frères ». Le Kominform considère cet acte comme une trahison. Le 28 juin 1948, le Kominform publie une résolution condamnant l'attitude yougoslave. En excluant la Yougoslavie du Kominform, Staline espère ainsi provoquer un recul des Yougoslaves. C'est un échec : le PC yougoslave, épuré des kominformistes, élit un nouveau Comité central totalement dévoué à Tito.

Très intéressés par ces tensions au sein du bloc communiste, les États-Unis apportent un soutien discret à Tito lors de cette crise, lui demandant, en échange, de retirer ses partisans communistes de Grèce et de cesser d'aider les communistes grecs. En contrepartie, ceux-ci font savoir à Staline de ne pas toucher à la Yougoslavie. À noter qu'au moment de cette crise balkanique, l'URSS ne possède pas encore la bombe atomique qui aurait été une menace de poids. Staline tente alors de subordonner la Yougoslavie par l'arme économique. Il réduit les exportations de l'URSS vers ce pays de 90 % et oblige les démocraties populaires à faire de même. Ce blocus économique contraint Tito à augmenter ses échanges avec le bloc occidental. Il reçoit des crédits américains via le Plan Marshall mais reste néanmoins toujours fidèle au socialisme. En 1949, Tito crée le camp de Goli Otok où il enferme les communistes staliniens bientôt rejoint par les autres opposants.

La dictature se caractérise par l'interdiction précitée de pluralisme politique et l'absence d'alternance au pouvoir : comme seul le parti Communiste est autorisé et que Tito en est le chef, il gouverne sans interruption de 1945 à sa mort à 88 ans, en 1980. A sa mort, la Yougoslavie voit aussitôt renaître les tensions inter-ethniques entre les peuples dans un pays créé par les traités de l'après Première Guerre mondiale. Les opposants au régime sont des monarchistes, des indépendantistes ou autonomistes des différentes nationalités qui composent la Yougoslavie, des Communistes staliniens, des Catholiques. Les camps de Goli otok et de Sveti Grgur sont les lieux de détentions du régime pour les opposants. On peut citer : Stepinac : En 1946, Tito fait condamner le cardinal Stepinac à 16 ans de prison officiellement pour collaboration pour son opposition à la création d'une église catholique en Yougoslavie, séparée de Rome.

Des opposants communistes comme Panko Brashnarov et Pavel Shatev sont arrêtés en 1950. Accusés de collusion avec la Bulgarie et de déviation sécessioniste, ils demandaient davantage de droits pour les Macédoniens. Shatev meurt de faim à Goli otok. Des militants pour plus de droits ethniques comme Metodi Antonov Chento qui demandait des droits pour la minorité bulgare de Macédoine et qui est condamné en 1950 à 5 ans de prison pour y être "rééduqué" ; Valentin Logar, linguiste slovène, professeur d'université (auteur de "dialectes slovènes", Slovenska narečja et Karta slovenskih narečij, "cartes de dialectes slovènes) est arrêté et envoyé à Goli otok puis dans les mines en Bosnie.

En 1967, paraît un manifeste qui demande la reconnaissance de la langue croate. En 1971, sous la direction de Drazen Budisa, les Croates demandent plus de liberté et la reconnaissance de leur culture. La répression est dure (2000 arrestations) car Tito déclare qu'il s'agit d'une tentative d'inspiration oustachi mais le gouvernement est obligé de céder à la pression populaire et le 16 mai 1974, une nouvelle constitution renforce le fédéralisme en cédant davantage de droits aux peuples constituant la Yougoslavie12 mais elle nomme Tito président à vie (officialisation d'une situation de fait datant de 1946). Tito a 82 ans.

Auto-proclamé maréchal de Yougoslavie, Tito s'accroche au pouvoir jusqu'à l'âge de 87 ans. Les journaux yougoslaves publient sans cesse ses photos dans toutes les activités de la vie quotidienne, les municipalités ne cessent d'inaugurer de ses statues, plusieurs localités sont baptisées de son nom. Tito fait coïncider le jour de son anniversaire avec celui de la fête nationale et en 1974, la nouvelle constitution déclare dans son article 333 que c'est "en raison de son rôle historique dans la libération nationale" que Tito est nommé président à vie. Sans limitation de durée, il cumule les mandats. En 1978, Tito déclare que sa succession sera une présidence collective au sein du Parti ce qui empêche la perspective d'un successeur désigné qui pourrait le renverser et lui permet à 86 ans, de s'assurer le pouvoir.

Tito s'appuie d'abord sur les Serbes qui sont les plus unionistes des Yougoslaves, face aux tendances autonomistes des Slovènes et des Croates. L'influence des Serbes culmine dans les années soixante avec la nouvelle constitution de 1963. Cette constitution voit les Musulmans reconnus comme nationalité. Auparavant, les Yougoslaves de culture musulmanes se déclaraient alors comme Croates, comme Serbes, ou comme nationalité "autre" ou "Yougoslave". La nouvelle constitution créé également le poste de Vice-Président fédéral au profit de Rankovic, Serbe très en vue, également chef des services secrets. Il devint ainsi le n° 2 du régime et semble à tous l’héritier d'un Tito vieillissant. Les non-Serbes de la direction du parti communiste, au cours de l’été de 1966, le privent de sa charge de chef des services secrets et de sa fonction de Vice Président. L’influence serbe décline.

Sa politique de rupture avec l'URSS entraîne l'intérêt des pays occidentaux qui y voient un moyen d'affaiblir le monde communiste. Tito remet en cause la direction unique du monde socialiste par l'URSS et ouvre la voie à l'idée d'un socialisme national. Avec la déstalinisation lancée en URSS sous l'impulsion de Nikita Khrouchtchev et la volonté de ce dernier de repenser les relations nationales, s'opère la normalisation des rapports soviéto-yougoslaves. Suite à la conférence de Bandung en 1955, Tito se rapproche de Nehru et de Nasser, qu'il rencontre à nouveau à la conférence de Brioni en 1956. Il devient ainsi l'un des principaux représentants du mouvement des non-alignés, créé en 1961 lors de la Conférence de Belgrade.

Cette politique de non alignement montre bien la volonté de la Yougoslavie de renvoyer dos à dos le modèle americain et soviétique. En effet, pour Tito, les non alignés sont le regroupement des pays qui n'avaient rien à gagner dans le conflit est ouest. Entre 1955 et 1980, la diplomatie yougoslave est très active surtout parmi les nouveaux pays afin de ralier le plus grand nombre de dirigeants à sa cause. Ainsi, le premier sommet des non alignés est organisé à Belgrade, sommet durant lequel participe le gouvernement provisioire alégerien et que la Yougoslavie ainsi que le Ghanna et le Cambodge reconnaissent de jure. Ce sommet consolide la notoriété deja très forte du Maréchal Tito: Ayant été le plus grand résisitant à Hitler dans l'Europe occupée par les nazis, étant l'homme qui a osé dire non à Staline, Tito se postionne après 1950, comme l'homme voulant combattre le colonialisme, et promouvoir l'égalité entre les pays.

A partir de 1970, sous l'impulsion de la diplomatie yougoslave, les sommets des pays non alignés vont s'intitutionaliser: Lusska 1970, Alger 1973, Colombo 1976, La Havanne 1979 pour ceux du vivant de Tito. La Yougoslavie prête alors son savoir faire ainsi que les équipement nécessaires au bon déroulement des conférences. Mais bien plus que cela, le pays se pose en champion du defenseur de l'egalité entre les peuples et de l'égalité politique entre les pays. La Yougoslavie n'a pas entretenu de relations diplomatiques avec des pays comme le Portugal jusqu'en 1970, l'Espagne jusqu'en 1975 ou l'Afrique du Sud à cause de son régime d'apartheid. En 1967, lors de la guerre des Six jours, guerre preventive qu'Israel mena contre plusieurs adversaires en même temps, Tito en raison de ses amitiés dans le monde arabe, rompt les relations diplomatiques avec Tel Aviv.

Élisabeth II en visite officielle en Yougoslavie, en 1972. Le 1er janvier 1967, la Yougoslavie est le premier pays communiste à ouvrir ses frontières à tous les visiteurs étrangers. Tito critique violemment l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968, ce qui lui permet d'améliorer son image dans les pays occidentaux. Tito doit se faire hospitaliser au centre médical de Ljubljana en janvier 1980, à l'âge de 87 ans, pour une thrombose à la jambe gauche. L'amputation ne suffit pas ; il meurt le 4 mai. Tito est honoré par des funérailles nationales, auxquelles assistent de nombreuses têtes couronnées et responsables politiques, dont Indira Gandhi, Margaret Thatcher ou Willy Brandt, avec au total 209 délégations de 127 pays.

Tito repose aujourd'hui dans un mausolée (« Kuća Cveća » ou la « Maison des fleurs ») situé dans les faubourgs sud de Belgrade, à côté du Musée du 25 Mai, où sont exposés les cadeaux qu'il a reçus. C'est encore aujourd'hui le lieu de Serbie le plus visité par les touristes du monde entier. Le culte de la personnalité développé par Tito a fortement marqué la toponymie de la Yougoslavie. Aujourd'hui, bien que les villes aient retrouvé leur nom d'avant le communisme (« Titograd » est redevenu Podgorica), de nombreuses rues et places portent encore le nom de Tito. L'éclatement de la Yougoslavie et la guerre qui l'a suivi ont fait naître une idéalisation de la dictature titiste chez les habitants des républiques issues de l'ancienne Yougoslavie. Les pays occidentaux ont longtemps passé sous silence les exactions de son régime afin de mieux soutenir sa rupture avec le bloc soviétique pendant la Guerre froide.


Mihailovic Draza

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Dragoljub "Draza" Mihailović, également retranscrit Mihajlovic, connu aussi sous le surnom de Čiča, né à Ivanjica le 27 avril 1893 et mort à Belgrade le 17 juillet 1946, était un général et résistant royaliste serbe connue pour avoir dirigé les Tchetniks (Četnici) pendant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, Mihailović a été condamné à mort et fusillé par le nouveau pouvoir yougoslave dirigé par Tito.
Mihailovic Draza

Son rôle et celui des Tchetniks pendant la Seconde Guerre mondiale restent toujours sujet de débat. De petites unités combattantes pro-allemandes, parfois photographiées en habits de "Chetnik" au côté d'Allemands pour casser le mouvement pro-chetnik, jeta le discrédit sur ce mouvement de résistance qui fut le premier en Europe à prendre le maquis et à lutter contre les Allemands (près de 46 000 hommes réunis à Ravna Gora, au printemps 1942). Des accords de non-agression furent parfois signés entre les forces italiennes du Monténégro, bien plus "pacifistes" et respectueuses de la population que les troupes nazies. Ces interprétations parfois erronées de collaboration persistèrent jusqu'il y a peu; cependant le droit à une pension d’anciens combattants a été récemment accordé aux anciens membres de ce mouvement. Quant à Mihailovic, il n'a été jamais officiellement réhabilité en Serbie.

Draža Mihailović avait un frère, Mihailo, et trois sœurs, Smiljana, Milica et Jelica. Peu après la naissance de Jelica, son père meurt de la tuberculose. Cinq ans plus tard, en 1900, sa mère meurt aussi. Les orphelins sont confiés à leur oncle Vladimir. Après avoir étudié la musique pendant 3 ans, Draža Mihailović s'inscrit à l'école militaire de Belgrade. Il combat pendant les guerres balkaniques. En 1912 il obtient la médaille du Courage. Il est blessé en 1913 en se battant contre les Bulgares. Lors de son passage à la Sorbonne et à l'École de guerre, il se lie d'amitié avec un jeune officier, Charles de Gaulle.

Il a participé à la Première Guerre mondiale et a fait partie de la longue retraite de l'armée serbe par l'Albanie en 1915. Il a ensuite combattu sur le front de Salonique et a reçu plusieurs décorations pour ses faits de guerre. En 27 mars 1941, par un coup militaire, les cercles antifascistes et les officiers yougoslaves rompent le pacte signé entre les pays de l'Axe et le Royaume de Yougoslavie. Hitler fait envahir la Yougoslavie pour venir en aide aux Italiens qui se battent en Grèce. Le roi Pierre II se réfugie à Londres. Dans beaucoup de villes et de villages, le peuple serbe se soulève par groupe de petites dizaines d'hommes, les Tchetniks. Le colonel Dragoljub Mihailović organise alors cette résistance depuis son quartier général de Ravna Gora, en Serbie. Près de 46 000 hommes ont alors rejoint, en l'espace de quelques mois, cette organisation de résistance dirigée par les ex-officiers de l'armée Royale. Fidèles au roi, ils sont parmi les premiers à opposer une résistance aux Nazis.

En juin 1941 Josip Broz dit Tito, secrétaire général du Parti Communiste de Yougoslavie et ancien agent de recrutement des troupes croates au sein des brigades internationales durant la Guerre d'Espagne, décoré de la croix de guerre en 1917 lors de son engagement auprès de troupes austro-hongroises, lance un mouvement de résistance sous couvert de communisme, qui s'étend lentement dans tout le pays; ses soldats s'appellent les Partisans. Les Partisans, qui comptent dans leurs rangs des représentants de toutes les communautés yougoslaves et qui sont tous membres du Parti communiste, reçoivent un large soutien populaire et libèreront certaines régions de Yougoslavie. Tito contacte durant l'hiver 1941 Winston Churchill, pour lui demander un soutien inconditionnel de la part des Alliés, s'attribuant, sous le couvert de la propagande, des victoires contres les Allemands qui furent normalement attribuées aux Chetniks (ex: bataille de Sabac, 23/01/41, ou bataille de Smederevo (12/02/41).

Churchill, au fur et à mesure des contacts, décide d'attribuer exclusivement l'aide de la Grande-Bretagne à Tito à partir de la fin 1943, jugeant que depuis la défaite allemande de Stalingrad, l'avancée russe englobera en cas de victoire une grande partie des Balkans, et Tito pourra, du fait de son "Titisme", être un acteur privilégié pour une future coopération de la Grande-Bretagne dans les Balkans car plus ouvert vers l'Occident. Tito, déterminé à montrer sa résistance face à l'envahisseur, n'hésite pas alors à attaquer des troupes allemandes près de Kragujevac ; ainsi, le 17 octobre 1941, les troupes communistes tuent une trentaine de soldats allemands de la Wehrmacht, ce qui signa un des premiers massacres de population civile commis par les troupes de l'armée régulière allemande, car en représailles, l'armée allemande rassembla et massacra 2 900 civiles serbes et juifs, parmi eux des enfants et adolescents.

La politique de l'armée allemande en Serbie, était « Cent serbes pour chaque allemand tué. ». Ce qui ne stoppa pas Tito, qui considérait que c'était le prix de la libération, et de nouvelles attaques furent lancées, malgré les messages du Général Mihailovic, qui conjura Tito à se restreindre à n'attaquer que les convois de chemins de fer ou à saboter les voies d'approvisionnements vers la Turquie. Ainsi, n'écoutant que lui, les troupes de Tito attaquèrent et tuèrent près de Gornji Milanovac près de 40 Allemands, ce qui conduisit à des exécutions de civils à hauteur de 7 000 dans la région de Kragujevac.

Le 11 janvier 1942, Mihailović est nommé Ministre de la guerre par le gouvernement en exil du roi Pierre II. Le 17 juillet, il est fait général. Contrairement à Tito, de peur de représailles brutales de la part de l'Allemagne nazie contre la population civile, Mihailovic adopte une politique de résistance restreinte, en attendant que les Alliés lui accordent plus d’assistance. Il se concentrèrent donc sur le sabotage des voies de chemins de fer et des routes, stoppant ou retardant l'acheminement du matériel destiné à l'Afrika Korps, et transitant via la Turquie pour l'Afrique.

En revanche, les Partisans soutenaient une politique plus agressive contre les Allemands, agrémentée d'une propagande anti-tchetnik assez radicale, qui induisit les Alliés à penser que les troupes de Draza Mihailovic se battaient désormais au côtés de Allemands (et ce malgré le fait que les troupes de Mihailovic aient développé un réseau pour la récupération et l'évacuation de près de 500 pilotes américains dans le sud de la Yougoslavie, des unités Tchetniks réussirent à signer des trêves avec les troupes d'occupation italiennes (ex: Monténégro), peu combattives et bien plus tolérantes avec les populations locales, ce qui conduisit les unités Tchetniks à diriger ces attaques contres les Allemands, les Croates oustachis et Bosniaques SS (2e Handzar SS division) et contre les Partisans, opposés par leurs idées idéologiques et politiques aux troupes de Mihailovic, fidèles au Roi. Mais ce retournement de situation et ces attaques réciproques entre ces frères ennemis, poussés par la propagande titiste, conduisirent les Alliés à abandonner Mihailovic et à offrir leur soutien à Tito en 1944.

À la fin du conflit, les Partisans, soutenus notamment par les Britannique et appuyés par la puissance militaire soviétique, libèrent le pays. Après un référendum populaire, le nouveau pouvoir communiste renverse la monarchie et persécute les Tchetniks pour traitrise et collaboration avec l'ennemi, mensonge qui fut rétabli au début des années 2000, mais qui persiste encore. Le 12 mars 1946, Draža Mihailović est arrêté alors qu'il se cachait en Bosnie-Herzégovine.

Du 10 juin au 15 juillet 1946 se déroule à Topčider le procès des traîtres et des criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale, considéré comme un procès pour ruiner l'apparition de toute opposition à Tito. Draža Mihailović figure au nombre des accusés et est jugé en même temps que des personnalités ayant appartenu au gouvernement collaborateur serbe. Reconnu coupable, il est fusillé le 17 juillet 1946. Charles de Gaulle refusera toujours de rencontrer Tito, le considérant responsable de l'exécution de Draža Mihailović, avec qui il avait tissé des liens amicaux avant la guerre. « Sa condamnation à mort reposait sur des considérations de politique intérieure plus que sur sa réelle culpabilité ». La disparition de Draža Mihailović débarrassait Tito d'un héros encombrant. Le corps du général Mihailovic fut enterré près du château de Beli Dvor, mais personne ne sait où exactement, les communistes de Tito ne voulant pas que celui-ci soit récupéré pour qu'un monument à sa mémoire soit érigé.

Il firent de même avec de nombreux Tchetniks, dont de nombreux officiers. Par exemple, le massacre de 8 000 soldats Tchetniks ayant rendu les armes, par les troupes de Tito en 1945, entre la ville de Foca (Bosnie) et Sarajevo. Ou l'assassinat en 1957 du dernier officier Tchetniks resté fidèle au Roi et à Mihailovic, l'un des rares n'ayant pas voulu se rendre après guerre, le commandant Vladimir Sipcic. Son corps n'a jamais été retrouvé (Priljepolje, frontière Bosno-Serbe). De fait, dans un contexte de Guerre froide et de conflit politique ouvert avec la Yougoslavie au sujet de l'occupation de Trieste, le Président Truman lui avait accordé une médaille à titre posthume dès 1948. Et en 1989, les États-Unis ont décidé d'ériger une statue en son honneur à Washington, « en reconnaissance du rôle qu'il a joué en sauvant plus de cinq cents pilotes américains en Yougoslavie ».

Pavelic Ante

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Ante Pavelić (Bradina, Bosnie-Herzégovine, 14 juillet 1889–Madrid, 28 décembre 1959), était un homme politique yougoslave d'origine croate. Fondateur du mouvement nationaliste croate des Oustachis (Ustaše), il fut le dirigeant de l’État indépendant de Croatie (Nezavisna Država Hrvatska, NDH) pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pavelic Ante

Après des études de droit à Zagreb, il s’engage en politique dans le parti croate du Droit, un mouvement nationaliste opposé à la monarchie du Royaume de Yougoslavie et partisan de l’indépendance de la Croatie. Élu conseiller municipal de Zagreb puis député (1927), il est contraint à l’exil en 1929 par l’avènement du roi Alexandre Ier, lequel met en place une dictature pro-serbe. Pavelić se réfugie d’abord à Vienne, où il prend contact avec des officiers autrichiens anti-yougoslaves. À Rome où il réside ensuite, il fonde un nouveau parti nationaliste, en collaboration avec les membres de la faction dure du Parti croate du droit, exilés comme lui. Ce sera le parti des oustachis (de ustaš, « insurgé, rebelle »).

Le groupe a d’abord des activités terroristes : il assassine le 9 octobre 1934 Alexandre Ier ainsi que le ministre français des affaires étrangères Louis Barthou, en visite d'État à Marseille. Soutenu par les mouvements fascistes italiens, il prend de l’ampleur et implante des camps d’entraînement en Hongrie. Le 6 avril 1941, la Yougoslavie est envahie par les forces de l’Axe. Pavelic devient le dirigeant de l’État indépendant de Croatie crée le 10 avril 1941, inféodé de fait à l’Allemagne et à l’Italie, dont il copie les institutions.

Le régime en place pourchasse les Juifs, les Serbes, les Tziganes, les opposants croates (notamment communistes). Son mot d’ordre à l’égard des Serbes est d’en « exterminer un tiers, en chasser un tiers, en convertir un tiers. » Après avoir promulgué des lois anti-juives, Pavelić crée un camp de concentration appelé Jasenovac. L’armée du NDH combat également, avec les forces de l’Axe, contre le mouvements des résistants de Tito (les Partisans communistes) et les Tchetniks (royalistes).

En 1945, Pavelić s’enfuit et se réfugie d’abord en Autriche, puis à Rome, avant de s’installer en Argentine où il reçoit la protection de Juan Perón. L’Église catholique romaine est fortement soupçonnée de l’avoir aidé à fuir, en alléguant de la bienveillance du pape Pie XII à son égard pour le soutien que le régime des oustachis et l'église catholique se sont mutuellement accordé pendant la Seconde guerre mondiale.

En 1957, il fit l’objet de deux tentatives d’assassinat, probablement commanditées par les services secrets yougoslaves. Découvert, il fut forcé une nouvelle fois de fuir pour éviter l’extradition. Il se réfugia en Espagne, où il mourut en 1959, des suites de ses blessures. Il est enterré à Madrid.

Filliol Jean

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Jean Filliol (12 mai 1909 - ?), militant nationaliste français et membre de La Cagoule. Militant de l'Action française, (il dirigeait la 17e équipe des Camelots du Roi), il est très actif durant la manifestation des Ligues, le 6 février 1934 à Paris. 

Filliol Jean

À la suite de cet événement, il fonde avec l'ingénieur Eugène DeloncleLa Cagoule ou Comité Secret d'Action Révolutionnaire (C.S.A.R.), un groupe d'extrême-droite qui à partir de 1935 s'oriente dans des actions de plus en plus violentes dans le but de renverser le régime républicain. Le 13 février 1936, il tente de porter un coup de baïonnette à Léon Blum. En 1937, il participe à l'assassinat des frères Carlo et Nello Rosselli à Bagnoles-de-l'Orne pour le compte de Mussolini et se réfugie en 1937 en Italie puis en Espagne.

En 1941, il revient en France et rejoint l'équipe dirigeante du Mouvement social révolutionnaire (MSR) de Deloncle où il est en charge du renseignement. Le 14 mai 1942, il organise un "putsch" pour évincer Deloncle. Mais Laval, échaudé depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime de la part de Collette en août 1941, voit en lui un assassin en puissance et le fait interner en novembre 1942 au camp de Saint Paul d'Eyjeaux. Joseph Darnand, secrétaire d'État au maintien de l'ordre et chef de la Milice, le fait libérer début 1944 et l'affecte à la Franc-garde de la Milice dans le Limousin, en charge, encore, du renseignement.

C'est à ce titre qu'il devient le personnage clé de la tragédie d'Oradour-sur-Glane car c'est lui qui indique le nom de ce village aux Allemands comme hébergeant un maquis. Jean Filliol, réfugié en Espagne, est condamné par contumace à la peine capitale. Il travaille pour la branche espagnole de L'Oréal. Pour l'historien Robert O. Paxton, il est évident que Jean Filliol fait partie de ces Français marginaux qui « ont émargé aux fonds secrets de l'Allemagne et de l'Italie à la fin des années 30 » (La France de Vichy, 1940-1944).

Alexandre 1er de Yougoslavie

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Alexandre Ier de Yougoslavie ou Alexandre II de Serbie, né le 16 décembre 1888 à Cetinje - Monténégro - assassiné à Marseille - France - le 9 octobre 1934, a été roi du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes de 1921 à 1929 puis du Royaume de Yougoslavie de 1929 à 1934. 

Alexandre 1er et Marie de Yougoslavie

Alexandre 1er et Marie de Yougoslavie

Alexandre est le second fils de Pierre Ier Karageorgévitch (1844 - 1921), souverain du Royaume de Serbie (1903-1921), puis du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (1918-1921). Il a une sœur, née quatre ans auparavant, Hélène, et un frère de deux ans son aîné, Georges, qui dans la tradition royale, doit accéder au trône à la mort de son père. Il devint prince héritier de Serbie lorsque son frère Georges renonça au trône. La politique menée par les états balkaniques le conduit à servir au sein de l'armée serbe en octobre 1912 lors de la Première guerre balkanique qui voit la Grèce, le Monténégro, la Bulgarie et la Serbie s'élever contre l'Empire ottoman qui subit plusieurs revers cuisants avant d'être contraint de se rendre à la table des négociations où il perdit la plupart des territoires sous son contrôle en Europe au profit des quatre autres belligérants.

C'est sous le règne de son père que la Serbie affronta l'épisode de la Première Guerre mondiale. Elle fut amenée à combattre l'Autriche à la suite de l'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Elle fut écrasée et occupée en 1915 par les puissances centrales. Durant ces longues années de guerre, de nouveau, Alexandre servit dans l'armée de son pays. Cette attitude lui permit de jouir en France d'une énorme popularité, surtout à la suite des combats s'étant déroulés dans la péninsule balkanique, où il épaula les fameux « Poilus d'Orient ». C'est de cette période que naquit le leitmotiv de l'héroïque Serbie.

Après l'armistice de 1918, un nouvel État naquit, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes dont la couronne est offerte à Pierre Ier de Serbie. Or, celui-ci est très malade et dans l'impossibilité de régner. Le Prince Alexandre accepte d'endosser la régence le 1er décembre 1918. La régence que pratique Alexandre est implacable. L’unité doit se faire envers et contre tout, sous la domination serbe. À la mort de Pierre Ier le 16 août 1921, Alexandre devient à son tour "Roi des Serbes-Croates-Slovènes". Il imposa dans un premier temps un régime parlementaire avant de basculer, le 6 janvier 1929, en un régime dictatorial royal. Le Royaume prend le nom de Royaume de Yougoslavie et Alexandre Ier devient "Roi de Yougoslavie". Entre temps, le 8 juin 1922, il épouse la princesse Marie de Roumanie qui lui donna trois enfants :
 

  • Pierre, l'aîné, né à Belgrade le 6 septembre 1923,
  • Tomislav, né à Belgrade le 19 janvier 1928
  • Andrej, né à Bled (Slovénie) le 28 juin 1929.

 

Le 9 octobre 1934 lors de sa visite officielle en France à Marseille, il est assassiné avec le ministre français des Affaires étrangères du moment : Louis Barthou. L’attentat a été planifié par le mouvement terroriste croate Oustachis d’Ante Pavelić et exécuté par l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne par un pistolet automatique Mauser C96. Le tireur, Vlado Tcherrnozemski, a été battu à mort par la foule furieuse. Le ministre a été tué accidentellement par un policier français. A la suite de l'assassinat d’Alexandre, son fils Pierre II, âgé de onze ans, lui succéda. Étant trop jeune pour régner, un Conseil de Régence tripartite fut mis en place sous la direction d'un cousin du Roi défunt, le Prince Paul dont la politique devint rapidement favorable aux forces de l'Axe.

Dalton Hugh

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Homme politique et économiste britannique (Neath, Glamorganshire, 1887-Londres 1962).

 

Dalton Hugh

Député travailliste à partir de 1924, il fut ministre de la Guerre économique (1940-1942), puis du Commerce (1942-1945) dans le gouvernement de Winston Churchill, et devint chancelier de l'Échiquier (1945-1947) après la victoire électorale des travaillistes. Démissionnaire, il dirigea ensuite (1950-1951) le ministère de l'Urbanisme et de la Reconstruction régionale.

Le trésor des nazis existe-t-il vraiment ?

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Après la défaite de l’armée allemande à la fin de la Seconde Guerre mondiale, on a assisté à une frénétique chasse à ce qui a été appelé « le trésor des nazis ». En réalité, il conviendrait plutôt de parler « des trésors des nazis », car plusieurs ont été trouvés et beaucoup d’autres restent à découvrir...

 

Afin de renflouer ses finances, Hitler donne l'ordre de piller systématiquement les coffres des banques centrales des pays qu'il envahit : 100 tonnes d'or aux Pays-Bas, 221 tonnes en Belgique...

Afin de renflouer ses finances, Hitler donne l'ordre de piller systématiquement les coffres des banques centrales des pays qu'il envahit : 100 tonnes d'or aux Pays-Bas, 221 tonnes en Belgique...

Partout où les troupes d’Adolf Hitler passaient, les soldats volaient le maximum de biens précieux aux populations rencontrées : cette pratique de « prises de guerre » par des armées a toujours été la règle lors des conflits, quelle que soit la période historique considérée.

Mais les nazis sont allés beaucoup plus loin : ils ont élaboré une stratégie de vols à très grande échelle, vols ordonnés par tout l’état-major allemand, de Hitler à Goering en passant par Rommel ou Eichmann. Puis, quand leur défaite devint inéluctable, les nazis commencèrent à cacher la plupart de leurs butins, en attendant des temps meilleurs pour venir les récupérer. Voici l’inventaire des principaux trésors nazis... trouvés ou à découvrir.

L’or volé aux banques des pays occupés

En janvier 1939, Adolf Hitler devient littéralement fou furieux en entendant Hjalmar Schacht, le président du directoire de la Reichsbank, la Banque d’Allemagne (devenue, après la guerre, la Bundesbank), lui révéler que les caisses de l’État nazi sont vides. L’or confisqué à l’Autriche lors de son annexion est, en effet, déjà épuisé. La raison est simple : l’effort de guerre entrepris par Hitler demande des capitaux colossaux. Or seul l’or est le « nerf de la guerre », car il permet d’acheter les matériaux stratégiques nécessaires aux forces armées du Reich : tungstène, pétrole, wolfram, uranium… Ces achats se font surtout auprès des pays neutres : ainsi, la Suède fournit le fer et les roulements à bille, la Turquie le chrome, le Portugal le tungstène pour la construction d’armes de qualité.

Afin de renflouer ses caisses, Hitler donne l’ordre de piller systématiquement les pays qu’il envahit : Pologne, Tchécoslovaquie, Belgique, Pays-Bas, France… Tout ce qui a de la valeur l’intéresse : lingots et pièces d’or, bijoux, devises, oeuvres d’art… Il confie cette « mission » aux SS, qui créent alors une unité spécifique chargée d’agir sur le terrain et surnommée DSK : le Devisen Schutz Kommando (détachement pour la mise en sûreté des devises). Ces derniers s’arrogent tous les droits : ils vident les coffres des banques centrales mais aussi des banques privées, pillant lingots et pièces d’or et n’hésitant pas à confisquer tous les objets en or des bijoutiers.

Leur première action d’envergure consiste à rafler 100 tonnes d’or à la Banque nationale des Pays-Bas, en lingots (1 kg) et en barres (12 kg). Puis, en juin 1940, direction la Banque nationale belge (BNB), mais les coffres sont vides. L’explication est simple : à la déclaration de la guerre, la BNB a déposé ses 221 tonnes d’or à la Banque de France. Le gouvernement de Vichy ayant envoyé, peu avant, tout son stock d’or à Dakar au Sénégal, Johannes Hemmen, le chef de la délégation allemande chargé de récupérer l’or belge, met les choses au point avec le gouverneur de la Banque de France, Bréat de Boisanger : « En Belgique, c’est nous qui sommes les maîtres. Nous avons donc tous les droits sur la Banque de Belgique et c’est à titre de client que je vous demande de mettre notre or en sécurité en le faisant transporter en Allemagne. » Le gouvernement français est contraint de s’incliner et doit rapatrier l’or belge après un parcours rocambolesque : utilisant camions, bateaux, trains et même chameaux, le convoi des caisses contenant l’or belge passe par Bamako, Tombouctou, Gao, Colomb-Béchar, puis Alger. De là, le tout est transféré par avion à la Reichsbank à Berlin. Le voyage aura duré au total dix-huit mois ! (voir « L’incroyable sauvetage des 736 tonnes d’or de la Banque de France ! » dans E&C n°40 et n°41).

L’or des victimes des camps allemands

Parallèlement au vol des stocks d’or des banques centrales des pays occupés par les nazis, une autre opération a lieu dès l’été 1942 : le Reichsführer Heinrich Himmler, responsable de la trentaine de camps de concentration nazis, ordonne de voler aux prisonniers les objets en or qu’ils portent sur eux (alliances, montres, bracelets, chaînes, montures de lunettes…). Et, dans les six camps d’extermination (ou « camps de la mort ») qu’il supervise, il demande d’arracher leurs dents en or aux cadavres sortant des chambres à gaz. Tout cet or non monétaire est ensuite refondu en lingots, frappés de l’aigle allemand et de la croix gammée, puis envoyés, sous bonne escorte, à Berlin, à la division SS chargée de la gestion des biens, qui les remet enfin à la Banque centrale allemande. Quand Hitler est certain de perdre la guerre, il fait effacer toute trace de cette effroyable opération, en donnant l’ordre de détruire les archives de la Reichsbank relatives à l’or provenant des camps.

À cette période, beaucoup de pays comme l’Espagne et le Portugal se mettent à refuser cet or : on commence, en effet, à savoir qu’il a été acquis de façon épouvantable. Le rôle de la Suisse devient alors incontournable, ce qui explique que le franc suisse soit resté la seule devise convertible durant toute la guerre. C’est Paul Rossy, le vice-président de la Banque nationale suisse basée à Berne, qui a eu l’idée de blanchir cet « or sale » en transformant l’or allemand en or suisse. Voici le mécanisme très efficace qu’il a mis au point : Hitler lui échange l’or volé contre des francs suisses, puis paye avec cette monnaie les matières premières stratégiques en provenance de pays neutres qui, ensuite, revendent leurs francs suisses contre de l’or, porteur d’un certificat d’origine suisse. La boucle est bouclée et « l’or sale » est désormais blanchi.

Le trésor des nazis existe-t-il vraiment ?

Le trésor découvert dans les mines de sel de Merkers

Le 3 février 1945, plus de 900 bombardiers américains B-17 lâchent 2 300 tonnes de bombes sur Berlin, détruisant presque entièrement la ville. Walther Funk, le président de la Reichsbank, craignant de voir tout son stock d’or pulvérisé, décide alors de le mettre à l’abri dans un endroit secret, à Merkers, ville située à 300 km au sud-ouest de Berlin.

Deux mois plus tard, le 4 avril 1945, des soldats du 358e Régiment d’infanterie de la 3e Armée entrent dans Merkers : ils libèrent des prisonniers polonais et français qui leur apprennent alors avoir travaillé dans la mine de sel de la ville et avoir été obligés d’y ranger des milliers de sacs, caisses et valises. Un commando de GI’s est immédiatement dépêché sur place : les soldats utilisent le monte-charge qui les descend à 800 m de profondeur. Ils se trouvent face à une galerie dont l’entrée est protégée par un mur de béton d’un mètre d’épaisseur. Après avoir dynamité ce dernier, ils découvrent une grande salle de 50 m de long sur 25 m de large et 4 m de haut. À l’intérieur, un trésor colossal s’offre à leurs yeux et à ceux du général Dwight D. Eisenhower, commandant des Forces alliées en Europe, arrivé le lendemain sur le site : plus de 8 000 lingots d’or, 1 300 sacs remplis de marks en or, 711 sacs de pièces d’or de 20 dollars, des centaines de sacs contenant des napoléons français et des livres anglaises en or, des centaines de sacs remplis d’objets en or, 40 sacs de lingots d’argent, plus de 400 oeuvres d’art (peintures, dessins…).

Pour emporter l’ensemble du trésor, il faudra remplir 1 100 containers et charger un premier convoi de 32 camions de 10 tonnes chacun. Deux jours plus tard suivra un second convoi de 26 camions, emportant les oeuvres d’art. À la fin de la guerre, les services secrets des États-Unis ont calculé que les Allemands auraient pillé pour environ 580 millions de dollars en or (environ 6 milliards d’euros d’aujourd’hui) aux banques centrales des pays occupés et aux particuliers. Ils en auraient transféré 440 millions vers la Suisse, soit les trois-quarts. La Suisse a donc servi de banque privilégiée aux nazis, ce qui lui a évité d’être envahie par Hitler et lui a permis de conserver son statut de pays neutre.

Le 25 mai 1946, un accord est signé à Washington. Il y est stipulé que « les gouvernements alliés ont fait valoir leurs droits aux biens allemands en Suisse et ont demandé la restitution d’or qu’ils disent avoir été pris contre tout droit par l’Allemagne aux pays occupés, pendant la guerre, et transféré par elle en Suisse ».

Puis, en septembre 1946, on confie l’or récupéré aux nazis à une commission internationale nommée Tripartite Commission for the Restitution of Monetary Gold composée, comme son nom l’indique, de représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Sa mission : s’assurer que chaque pays demandeur obtienne la restitution de l’or monétaire volé, en proportion de ce que les Allemands avaient pillé dans leurs banques centrales (l’or non monétaire, c’est-à-dire celui volé aux particuliers, n’est pas concerné). Dix pays émettent officiellement des revendications : Albanie, Autriche, Belgique, Tchécoslovaquie, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne et Yougoslavie. Un premier versement de 143 millions de dollars a lieu en 1947, puis un deuxième entre 1958 et 1966. Le dernier a eu lieu seulement en 1996 (Albanie). Au total, une quantité d’or d’une valeur de 4 milliards de dollars a été remboursée. À noter que l’ensemble des demandes ayant été supérieures à la quantité d’or nazi récupérée, chacun des dix pays a reçu 65% de ce qu’il réclamait.

Enfin, en avril 1998 (soit presque cinquantedeux ans plus tard), afin d’indemniser les victimes et les survivants de la Shoah, l’Allemagne, les principales banques suisses (Crédit Suisse, Union des Banques Suisses…), et des compagnies d’assurances, proposent 1 milliard de dollars pour solde de tout compte. Le Congrès juif mondial, basé à New York, réclame et obtient 1,25 milliard de dollars, par l’entremise de son département nommé Conference on Jewish Material Claims Against Germany (Organisation mondiale juive pour la restitution des biens).

Le trésor des nazis existe-t-il vraiment ?

Les trésors des lacs d’Autriche

Depuis 1945, de nombreux chercheurs ont plongé dans le lac Töplitz en Autriche car des témoins avaient vu, cette année-là, des SS y jeter de lourdes caisses. En 1959, beaucoup de faux billets de banque (essentiellement des livres anglaises), ainsi que des plaques d’imprimerie, ont été retrouvés au fond du lac par des plongeurs. Il s’agissait des faux billets de l’« Opération Bernhard », destinés à être largués par avion au-dessus de l’Angleterre, afin de créer une panique financière dans le pays. Mais rien d’autre ne fut trouvé dans le lac Töplitz.

En revanche, dans la ville d’Altaussee, toujours en Autriche, a été cherché et trouvé le trésor de l’Autrichien Ernst Kaltenbrunner, chef de la Gestapo, qui fut capturé par les Américains le 12 mai 1945. Ces derniers découvrent d’abord dans sa résidence, transformée en véritable forteresse, 76 kilos d’or enterrés dans le jardin. Puis ils mettent au jour 50 caisses contenant 2 tonnes de lingots d’or et une collection de timbres valant 5 millions de marks-or. En 2001, dans le lac voisin de la propriété, un plongeur retrouve même le sceau personnel de Kaltenbrunner : ce dernier a dû le jeter à l’approche des troupes américaines, afin de ne pas être identifié. Certains pensent qu’il reste probablement d’autres objets précieux dans ce lac.

Le trésor des nazis existe-t-il vraiment ?

Le vol par Rommel des biens de riches familles juives de Tunisie

Erwin Rommel, le célèbre général allemand, a été surnommé « le Renard du désert », durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de la grande campagne militaire qu’il mena en Afrique du Nord de 1941 à 1943, à la tête de son armée : l’Afrikakorps.

Lors de ses campagnes en Tunisie et en Libye, Rommel aurait amassé un véritable trésor de guerre, regroupé dans six énormes caisses en bois, remplies de lingots d’or, de diamants et de bijoux, volés à de riches familles juives de Tunisie. Quand Rommel est rentré en Allemagne en mars 1943, il a demandé à un commando de convoyer le magot par bateau. Ce dernier quitte le port de Bizerte le 12 mai 1943 et arrive en Corse en septembre, où il est bloqué dans le port de Bastia. On perd alors la trace du trésor… jusqu’en 1948, lorsqu’un ancien SS tchèque du nom de Peter Fleig affirme avoir été chargé, avec d’autres SS, d’emporter les caisses à bord d’une vedette et de se rendre sur la côte italienne. Mais l’embarcation ayant été attaquée par l’aviation américaine au sud de Bastia, au large de l’embouchure de la rivière Golo, Fleig et ses compagnons sont obligés de jeter les six caisses par-dessus bord. Depuis, Peter Fleig a monté plusieurs expéditions sous-marines sur place, afin de récupérer le magot, sans succès à ce jour faute d’avoir effectué à l’époque un relevé précis de sa position.

Dans le prochain numéro, nous verrons comment les nazis, après avoir profité de la Seconde Guerre mondiale pour voler les principaux stocks d’or des banques centrales européennes et détrousser les prisonniers des camps de leurs objets personnels en or, n’ont pas hésité à confisquer aussi des milliers d’oeuvres d’art de très grande valeur à de nombreux collectionneurs.

Le trésor des nazis existe-t-il vraiment ?

Goffin Gerry

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Gerry Goffin est un parolier américain, né le 11 février 1939 à Brooklyn, New York, et mort le 19 juin 2014 à Los Angeles.

 

Goffin Gerry

Gerry Goffin grandit à Jamaica, un quartier de l'arrondissement du Queens. Il sort diplômé de la Brooklyn Technical High School1. Il s'engage dans le corps des Marines, puis intègre l'Académie navale d'Annapolis, mais quitte la Navy au bout d'un an. Il poursuit ensuite des études de chimie au Queens College de New York, où il fait la connaissance de la compositrice Carole King. Goffin écrit des paroles de chansons depuis l'enfance, mais n'arrive pas à composer des musiques pouvant les accompagner. Goffin et King commencent à travailler ensemble et se marient en 1959. Au début de leur collaboration, Gerry Goffin travaille comme chimiste assistant et Carole King comme secrétaire. Ils se consacrent à la musique durant leur temps libre. En 1960, ils sont engagés par la maison d'édition musicale Aldon Music (en), fondée par Don Kirshner et Al Nevins. Durant la décennie suivante, le couple écrit une série de tubes. 

Plusieurs se classent numéro 1 des ventes aux États-Unis, comme Will You Love Me Tomorrow, interprété par The Shirelles en 1960, The Loco-Motion, chanté par leur baby-sitter Little Eva en 1962, et Go Away Little Girl, enregistré par Steve Lawrence (en) en 1963. Une cinquantaine de leurs chansons se classent dans le Top 40 comme Up on the Roof, popularisée par les Drifters en 1962, ou encore One Fine Day, enregistrée par The Chiffons en 1963. Le couple écrit également pour des artistes comme The Animals, The Monkees et Aretha Franklin. Goffin et King continuent de collaborer après leur divorce, prononcé en 1968. Ils cosignent trois chansons sur l'album Tapestry, qui permet à Carole King de connaître le succès en tant qu'interprète.

Le parolier travaille également avec d'autres compositeurs. En compagnie de Barry Goldberg, il écrit I've Got to Use My Imagination, rendu célèbre par Gladys Knight and the Pips. Avec Michael Masser, il cosigne Theme from Mahogany (Do You Know Where You're Going To) et Saving All My Love for You, des titres interprétés respectivement par Diana Ross et Whitney Houston, qui se classent en tête des charts américains. Gerry Goffin enregistre deux albums solo, It Ain't Exactly Entertainment, sorti en 1973, et Back Room Blood en 1996. Ce dernier est coécrit avec Barry Goldberg, Tim Drummond, Ralph Schuckett et Bob Dylan, qui participe à l'écriture de deux morceaux.


King Carole

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Carole King, née le 9 février 1942 dans le quartier de Brooklyn à New York, est une auteur-compositrice-interprète et musicienne américaine. Très populaire dans les années 1970, elle fut aussi active avant et après cette période.

 

King Carole

Carole Klein (son vrai nom) a commencé à jouer du piano, puis s’est mise au chant et a formé le quatuor vocal The Co-Sines. Elle comptait Paul Simon, Neil Sedaka et Gerry Goffin parmi ses amis étudiants. Gerry Goffin et Carole King, qui se sont mariés, ont formé un duo réputé pour la composition de chansons pendant les années 1960. Leur premier hit fut Will You Love Me Tomorrow, interprété par les Shirelles en 1961.

Parmi leurs nombreuses compositions qui ont eu du succès, on trouve :Take Good Care of My Baby (par Bobby Vee), The Loco-Motion (par Little Eva, puis par Grand Funk Railroad et Kylie Minogue), One Fine Day (The Chiffons), Pleasant Valley Sunday (The Monkees), Up on the Roof (par The Drifters, puis par James Taylor), Chains (par The Cookies puis par les Beatles), (You Make Me Feel Like) A Natural Woman (Aretha Franklin) et He Hit Me (and It Felt Like a Kiss) (The Crystals). Carole King a aussi remporté un succès public en interprétant sa propre composition It Might As Well Rain Until September (1962).

Carole King a formé le groupe « The City » avec Danny Kortchmar et Charles Larkey qu’elle a épousé après avoir divorcé de Goffin. Leur album Now That Everything's Been Said fut un échec commercial, de même que Writer (1970). Elle connut le succès avec un l'album Tapestry (1971) qui se vendit à 23 millions d’exemplaires et la rendit très célèbre comme compositrice et interprète. Ses albums suivants ont été aussi bien reçus : Music (1971), Rhymes and Reasons (1972) et Wrap Around Joy (1974).

En 1973, Carole King fit un concert gratuit en plein air, à Central Park (New York), qui a attiré plus de 100 000 personnes. Goffin et King ont repris leur collaboration pour composer son album Thoroughbred (1975) avec David Crosby, Graham Nash et James Taylor. Carole King s’est mariée avec un autre compositeur, Rick Evers, après avoir réalisé Simple Things (1977). Son nouveau mari est mort d’une overdose à l’héroïne une année plus tard, en mars 1978. En 1978, elle a réalisé l’album Welcome Home, où elle rend hommage à Rick Evers (il joue sur Venusian Diamond).

Après avoir réalisé Speeding Time en 1983, elle quitte la musique pendant six ans pour se consacrer au militantisme écologique. Elle fit son retour en 1989 avec l’album City Streets, suivi de Color of Your Dreams en 1993. Carole King est engagée politiquement, elle a soutenu John Kerry pendant la campagne pour la présidence des États-Unis en 2003-2004. Carole King a fait une tournée, Living Room Tour, au Canada et aux États-Unis en 2005.

 

Discographie

  • 1970: Writer
  • 1971: Tapestry (Album classé parmi les 50 (21/50) plus grands albums de tous les temps catégorie "Women who rock" par Rolling Stone Magazine)1
  • 1971: Music
  • 1972: Rhymes and Reasons
  • 1973: Fantasy
  • 1974: Wrap Around Joy
  • 1974: Jazzman
  • 1975: Really Rosie
  • 1976: Thoroughbred
  • 1977: Simple Things
  • 1978: Welcome Home
  • 1979: Touch the Sky
  • 1980: Pearls: Songs of Goffin and King
  • 1982: One to One
  • 1983: Speeding Time
  • 1989: City Streets
  • 1993: Color of Your Dreams
  • 1994: In Concert
  • 1994: Time Gone By
  • 1996: Carnegie Hall Concert: June 18, 1971
  • 1997: Time Heals All Wounds
  • 1998: Goin' Back
  • 2000: Super Hits
  • 2001: Love Makes the World
  • 2005: The Living Room Tour
  • 2010: Carole King and James Taylor : Live at the Troubadour
  • 2012: The Legendary Demos

Kempner Robert

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Robert Kempner, né à Fribourg-en-Brisgau, Allemagne, le 17 octobre 1899 et mort à Königstein im Taunus, Allemagne, le 15 août 1993, était un avocat américain d'origine allemande. Il fut accusateur au procès de Nuremberg et, selon certaines sources, détint illégalement par-devers lui jusqu'à sa mort un grand nombre de pièces de ce procès, notamment le journal d'Alfred Rosenberg.

 

Kempner Robert

Kempner fut dans les années 1920 un florissant avocat à Berlin. Il était membre de l'Union républicaine des juges, fondée en 1922. Dans une conférence de novembre 1926, Walter Simons attaqua cet organisme en soutenant que des juges sociaux-démocrates seraient portés à se considérer comme moins obligés par le droit que par la lutte des classes. Kempner devint en 1928 conseiller juridique principal de la police prussienne. Il participa en 1924 aux poursuites menées contre Adolf Hitler et Wilhelm Frick à la suite du putsch de la Brasserie. En 1933, les nationaux-socialistes étant arrivés au pouvoir, il fut destitué de son poste par Hermann Göring. Il fut plus tard détenu deux mois dans un camp de concentration sous l'accusation d'avoir divulgué des informations sur le réarmement de l'Allemagne, réarmement interdit par le Traité de Versailles. En 1935, Wilhelm Frick, à l'époque ministre de l'Intérieur, retira à Kempner la citoyenneté allemande en raison de ses origines juives.

Kempner quitta alors l'Allemagne pour l'Italie, puis émigra aux États-Unis. Après la Seconde Guerre mondiale, Kempner retourna en Allemagne en tant que substitut du procureur général américain (assistant U.S. chief counsel) dans l'accusation au procès de Nuremberg. Une notice de l'United States Holocaust Memorial Museum dit à ce sujet : « Par un retournement du sort, Kempner allait poursuivre deux de ses anciens supérieurs et persécuteurs, Göring et Frick. (...) Kempner présenta aussi le dossier d'accusation contre son ancien vainqueur Wilhelm Frick. L'ironie de cette situation ne passa pas inaperçue de la presse américaine. Un journal titra : ‘ L'homme qu'il exila présente l'accusation contre Frick. ’. ». Kempner fut ensuite procureur au procès des ministères (1947-1948). On lui attribue la découverte du procès- verbal de Wannsee (ou protocole de Wannsee).

Après les procès de Nuremberg, Kempner représenta des clients juifs dans des réclamations de réparations à charge de l'Allemagne. Il apparut aussi comme témoin expert au procès d'Adolf Eichmann à Jérusalem in 1961. Il a écrit en 1964 : « Toute prise de position à caractère propagandiste de l’Église contre le gouvernement de Hitler aurait non seulement été un suicide prémédité, mais elle aurait accéléré l'assassinat d'un nombre bien plus grand de Juifs et de Prêtres. » Selon l'U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE), Kempner, quand son rôle à Nuremberg fut terminé, vers le milieu des années 1940, emporta des milliers de pièces du procès et les amena chez lui à Lansdowne, Pennsylvanie, près de Philadelphie. Selon l'United States Holocaust Memorial Museum, l'office du procureur avait donné à Kempner l'autorisation d'emporter les pièces, mais selon l'U.S. Immigration and Customs Enforcement, la soustraction des documents par Kempner était contraire à la loi et à une procédure correcte.

Contrairement à l'U.S. Immigration and Customs Enforcement et à l'United States Holocaust Memorial Museum, Ernst Piper, biographe d'Alfred Rosenberg, a donné une version selon laquelle le véritable responsable de la soustraction des pièces serait inconnu. Particulièrement important, parmi les documents soustraits, était le journal d'Alfred Rosenberg, un des auxiliaires de premier plan de Hitler, qui avait été condamné et pendu pour ses crimes de guerre en 1946. Le journal, écrit sur des feuilles volantes de 1936 à 1944, passa par diverses mains après la mort de Kempner, survenue en 1993, jusqu'à ce qu'on annonça qu'il avait enfin été récupéré par des agents de l'U.S. Immigration and Customs Enforcement en juin 2013, auprès de l’ancienne secrétaire de Robert Kempner, qui habitait près de Buffalo, chez l'universitaire Herbert Richardson. Lors du procès de Rosenberg, le Tribunal Militaire International avait décidé le 19 août 1945 de donner à la défense accès au journal, mais Alfred Thoma, avocat de Rosenberg, nota : « Kempner ne nous le remet pas. » Selon Thoma, l'accusation lui déclara que le journal était introuvable.

Frühbeck de Burgos Rafael

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Rafael Frühbeck de Burgos, né le 15 septembre 1933 à Burgos et mort le 11 juin 2014 (à 80 ans), à Pampelune, est un chef d'orchestre espagnol.

 

Frühbeck de Burgos Rafael

Né de parents allemands, Rafael Frühbeck de Burgos étudie le violon, le piano et la composition au conservatoire de Bilbao puis à celui de Madrid tout en dirigeant des opérettes. Il travaille ensuite la direction d'orchestre à la Hochschule für Musik de Munich d'où il sort diplômé et remporte le prix Richard Strauss. Son premier poste est à la tête de l'Orchestre symphonique de Bilbao (1958-1962) avant qu'il ne soit nommé directeur musical de l'Orchestre national d'Espagne (1962-1978).

Sa carrière internationale le mène ensuite à la tête de l'Orchestre symphonique de Montréal, de l'Orchestre symphonique de Vienne, de l'Orchestre symphonique de la radio de Berlin. Entre 1992 et 1997, il est directeur général de la musique au Deutsche Oper de Berlin. Il est également l'invité régulier des plus grands orchestres européens et américains (en particulier, l'Orchestre de Philadelphie avec lequel il fit ses débuts américains).

De 2001 à 2007, il a été chef principal de l'Orchestre symphonique national de la RAI (Turin) et directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Dresde. Depuis 2012 il dirige l'Orchestre symphonique national du Danemark. Il a créé de nombreuses œuvres de compositeurs contemporains : Alberto Ginastera, Joaquín Rodrigo, Joan Guinjoan, Cristóbal Halffter, Luis de Pablo. La production discographique de Rafael Frühbeck de Burgos est importante. On distingue notamment ses enregistrements de l'oratorio Elijah de Mendelssohn, du Requiem de Mozart, Carmina Burana de Carl Orff, Carmen de Georges Bizet ainsi que l'œuvre intégrale de Manuel de Falla.

Kulka Otto Dov

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Otto Dov Kulka, né en 1933 en Tchécoslovaquie, est un historien israélien. 

 

Kulka Otto Dov

Son père, Erich Kulka, est un journaliste tchèque. La famille fait partie des milieux juifs germanophones de Prague. Tous sont déportés à Theresienstadt, puis à en 1943 à Auschwitz. Otto Kulka gagne Israël en 1949. Professeur émérite d'histoire juive contemporaine à l'Université hébraïque de Jérusalem, il a notamment écrit Deutsches Judentum unter dem Nationalsozialismus, prix Buchman de Yad Vashem. Professeur émérite, il est également membre du comité exécutif de Yad Vashem.

Eichmann trial - Session No. 1

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