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Schleicher Kurt von

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Kurt von Schleicher Kurt von Schleicher, né le 4 juillet 1882 à Brandebourg-sur-la-Havel et mort le 30 juin 1934 à Neubabelsberg) est un militaire et homme politique allemand, dernier chancelier de la république de Weimar avant son successeur Adolf Hitler. Il fut assassiné par des soldats SS lors de la nuit des Longs Couteaux. 
Schleicher Kurt von

Né à Brandebourg-sur-la-Havel, près de Berlin, Kurt von Schleicher est le fils d'un officier prussien et d'une fille d'armateur. Le jeune homme intègre l'école d'officiers de Lichterfelde en 1896 pour en sortir sous-lieutenant quatre ans plus tard. Il prend alors son premier poste au 3e régiment de gardes à pied à Berlin. Nommé lieutenant en 1909, il fait ses preuves à l'académie de guerre, où il fait la connaissance du fils de Paul von Hindenburg, et est placé, en 1913, à la division ferroviaire de l'état-major, sous les ordres du lieutenant-colonel Wilhelm Groener, son mentor. Schleicher est élevé au grade de capitaine dès le début de la Première Guerre mondiale et suit Groener à l'administration berlinoise. Premier officier d'état-major sur le front de Galicie en 1917, il est promu commandant l'année suivante. Dans le sillage de Groener, il parvient à se créer des relations au sein de la République de Weimar et entre en contact direct avec Friedrich Ebert.

En septembre 1919, Schleicher prête serment à la République et est nommé directeur du bureau politique du ministère de la guerre, puis chef du département des forces armées de la Reichswehr nouvellement créé (1926). 1929 est la première grande année pour lui : la transformation de son département en ministère lui permet de devenir secrétaire d'État, et il est élevé au rang de général de brigade. L'interdiction des SA en avril 1932 signe la rupture entre Schleicher et Groener. La volonté de Schleicher de fidéliser les SA en les intégrant dans une organisation armée au-dessus des partis n'obtient pas une large adhésion. Pourtant, le 1er juin, Schleicher devient ministre de la Défense (Reichswehrminister) au gouvernement de von Papen, dont il avait lui-même demandé la nomination au président Hindenburg, en remplacement de Heinrich Brüning.

Pourtant, les deux hommes entrent en conflit quand l'ultraconservateur Papen décrète la loi martiale : en réaction, Schleicher annonce à la radio sa ferme opposition à la mise en place d'une dictature militaire. Après les élections du 6 novembre, cet affrontement entraîne la chute du gouvernement dès le 17 novembre. Après avoir mené de vaines négociations avec Hitler pour organiser la participation des nazis au pouvoir, Schleicher est alors appelé comme Chancelier par Hindenburg et chargé de former un nouveau gouvernement (Präsidialkabinett). Il essaie de créer son équipe sur une solide assise populaire en montant une alliance avec les syndicalistes de droite et l'aile gauche des national-socialistes (Gregor Strasser), mais il en est empêché par les dirigeants sociaux-démocrates (SPD) et nazis (NSDAP). Le 22 janvier 1933, sans que Schleicher en soit informé, Hindenburg charge Franz von Papen de négocier avec Hitler la nomination de ce dernier au poste de chancelier. Le 28 janvier, Schleicher annonce à la radio qu'il quitte le pouvoir et « recommande » son remplacement par le chef des nazis : ce sera chose faite deux jours plus tard…

Le 30 juin 1934, au cours de la fameuse nuit des Longs Couteaux, l'ancien chancelier et son épouse sont abattus dans leur villa de Neubabelsberg par un commando SS. Schleicher fait partie des personnalités gênantes dont Hitler s'est débarrassé en même temps que les SA de Röhm, sous le prétexte d'un grand complot fomenté par tous ses ennemis politiques. Kurt von Schleicher n'est resté au pouvoir que deux mois, ses réalisations ont donc été minimes. Mais, historiquement, Schleicher est important dans la mesure où son conflit avec Franz von Papen a, sinon permis, du moins accéléré l'arrivée au pouvoir du dictateur nazi. En effet, les deux hommes, en s'empêchant l'un l'autre de conserver la mainmise sur la politique allemande, ont ouvert une brèche dans laquelle l'ambitieux dirigeant national-socialiste a eu beau jeu de s'engouffrer. Ainsi, Schleicher fut, à son corps défendant, un des promoteurs du pouvoir nazi.


ReichsSicherheitsHauptAmt (RSHA)

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Le RSHA ou Reichssicherheitshauptamt ( « Office central de la sécurité du Reich ») était une organisation créée par le Reichsführer-SS Heinrich Himmler le 22 septembre 1939 par la fusion du SD, de la Gestapo et de la Kriminalpolizei pour neutraliser les « ennemis du Reich » et, en particulier, les « indésirables ». 

Reinhard Heydrich

Reinhard Heydrich

Son premier chef fut le SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich jusqu’à son assassinat le 4 juin 1942, puis le SS-Gruppenführer Ernst Kaltenbrunner jusqu’à la fin de la guerre. Il était organisé en sept divisions (Ämter), plus les groupes mobiles Einsatzgruppen. Le RSHA fournissait des forces de sécurité, sur demande, aux chefs de police et aux SS locaux.

La IVe division, celle de la Gestapo dirigée par le SS-Brigadeführer Heinrich Müller, est l'une des plus connues dans la mesure où elle fut directement chargée, entre autres, de l'extermination des Juifs d'Europe et autres « indésirables » (tsiganes, etc…). C'est dans celle-ci que travaillait le SS-Sturmbannführer Adolf Eichmann, qui dirigeait la section IV B-4 chargé des « affaires juives ». D'autres sections s'occupaient de l'Église, des francs-maçons, de la police des frontières, du contre-espionnage (Horst Kopkow pour le IV A 2), etc.

Les divisions du RSHA, leurs fonctions et responsables :

 

  • Ire division Organisation et personnel SS-Brigadeführer Bruno Streckenbach
  • IIe division Administration et économie SS-Standartenführer Dr. Hans Nockemann
  • IIIe division SD-Inland Renseignement et sécurité intérieur Organe du parti nazi NSDAP s’occupait de ceux qui étaient ethniquement Allemands, mais hors des frontières du Reich avant les annexions SS-Standartenführer Otto Ohlendorf
  • IVe division Gestapo Police secrète d'État     SS-Brigadeführer Heinrich Müller
  • Le SS-Sturmbannführer Adolf Eichmann, à la tête de la section IV B-4 Judenangelegenheiten, Räumungsangelegenheiten fut l'exécuteur de la solution finale. D'autres sections s'occupaient de l'Église, des francs-maçons, de la police des frontières, du contre-espionnage (Horst Kopkow pour le IV A 2), etc.
  • Ve division Kripo Police criminelle, dans le sens non politique SS-Brigadeführer Artur Nebe
  • VIe division SD-Ausland Renseignement et sécurité - extérieur Organe du parti nazi NSDAP Espionnage à l'étranger et contre-espionnage SS-Brigadeführer Heinz Jost, puis SS-Brigadeführer Walter Schellenberg (également l'Obersturmbannführer Wilhelm Höttl)
  • VIIe division Documentation et conception du monde (propagande, idéologie, archives, etc…) SS-Standartenführer Pr. Franz A. Six

 

La section dirigée par Eichmann comptait comme responsables, selon le témoignage de l'Hauptsturmführer Dieter Wisliceny :

 


Dans l'équipe personnelle d'EichmannWisliceny citait aussi l'Untersturmführer Richard Hartenberger et l'Hauptsturmführer Franz Novak.

Ordnungspolizei

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L’Ordnungspolizei (OrPo) était la police régulière allemande du Troisième Reich de 1936 à 1945. Ses membres portant un uniforme vert, elle est aussi connue sous le nom de Grüne Polizei (police verte). 

Kurt Daluege

Kurt Daluege

Par un décret du Führer du 17 juin 1936, Heinrich Himmler, Reichsführer SS, est nommé chef de la police allemande au sein du ministère de l'intérieur du Reich. Cette décision place l'ensemble des forces de la police allemande du IIIe Reich sous l’autorité du chef de la SS. Le 1er décret publié par le RFSS et chef de la police allemande en date du 26 juin 1936 précise la nouvelle organisation de la police qui distingue l’Ordnungspolizei (Orpo police régulière) de la Sicherheitspolizei (Sipo ou police de sécurité).

L’Orpo assure les missions de maintien de l’ordre de la police régulière en uniforme alors que la Sipo regroupe la Gestapo, police secrète d’Etat et la Kripo, police criminelle d’investigation. La Gestapo est composée d’enquêteurs professionnels qui s’occupent des tâches relevant de la police politique; la Kripo, quant à elle, poursuit une mission classique de lutte contre la criminalité. En septembre 1939, la Sipo est regroupée avec le service de renseignement et de sécurité de la SS, le Sicherheitsdienst, pour former le Reichssicherheitshauptamt ou RSHA, sous la direction de Reinhard Heydrich. Le RSHA symbolise l’interconnexion entre la SS, organisation du parti nazi, et les forces de polices, relevant des compétences de l’Etat.

L’Orpo est placée sous le commandement de Kurt Daluege, nazi des premiers jours, SS Oberstgruppenführer und Generaloberst der Polizei (équivalent à Général d'Armée), qui relève directement de l’autorité de Heinrich Himmler, non seulement Reichsführer SS mais aussi Chef der Deutschen Polizei. En 1943, Daluege, malade, cède le commandement exécutif de l'Orpo au SS-Obergruppenführer und General der Polizei Alfred Wunnenberg ancien Commandant de la SS-Polizeidivision, toutefois il restera le chef en titre de l'Orpo jusqu'à la fin de la guerre. En 1941, l’Orpo est répartie entre différents services couvrant tous les aspects du maintien de l’ordre en Allemagne. L’Hauptamt Ordnungspolizei est la Direction centrale de l’Ordnungspolizei au Ministère de l'intérieur du Reich. Il est placé sur le même plan hiérarchique que les autres Direction Centrales de la SS et de la Police sous l'autorité de Himmler . La Schutzpolizei (police de protection) est la police chargée du maintien de l’ordre en secteur urbain. Elle est comprend deux branches : 

 

  • La Schutzpolizei des Reiches ou Police nationale qui s’occupe des villes principales et assure le service dans les commissariats (revierdienst) ; elle dispose également d’unités cantonnées dans des casernes pour les interventions de maintien de l’ordre en cas d’émeutes ou de manifestations (Kasernierte Polizei) .
  • La Schutzpolizei der Gemeinden ou Police municipale, qui est responsable du maintien de l’ordre dans les villes de petite taille. La Gendarmerie ou police rurale est chargée du maintien de l’ordre dans les villages, les districts ruraux et les zones montagneuse.


Ses membres sont surtout utilisés dans la lutte contre le braconnage et comme troupes de montagne pour la défense intérieure. Avec le développement du réseau d’autoroutes en Allemagne, des compagnies motorisées de gendarmerie sont créées en 1937 afin d’assurer la sécurité du trafic. La Verwaltungspolizei est la branche administrative de l’Orpo et dispose d’une autorité générale sur tous les bureaux de police de l’Orpo. La Verwaltungspolizei est également en charge de la centralisation des archives. Elle contrôle diverses polices administratives spécialisée comme la Gesundheitspolizei (police de la santé), la Gewerbepolizei (police du commerce), et la Baupolizei (police de la construction). Dans les villes de grande et moyenne taille, la Verwaltungspolizei, la Schutzpolizei et la Kriminalpolizei sont regroupées au sein d'administrations de police (Polizeiverwaltungen) : "Polizeiprasidium" ou "Polizeidirektion" qui coordonnent l’ensemble des forces de police de leur district.

Ces administrations de police sont dirigées par des préfets de police (Polizeiprasident) ou des directeurs de police (Polizeidirektor)qui sont des hauts fonctionnaires non professionnels majoritairement membres de la SS ou de la SA. La Verkehrspolizei est chargée de la police de la route en milieu urbain et sur les grands axes à l’exception des autoroutes dont la sécurité relève des compagnies motorisées de gendarmerie. Elle assure également l’escorte des dirigeants nazis parcourant de longues distances par la route. La Wasserschutzpolizei est la garde côtière du troisième Reich. Elle est responsable de la sécurité des rivières et des fleuves, des ports et des voies d’eau intérieures. C’est de son autorité que relève les SS-Hafensicherungstruppen, unités de l’Allgemeine SS assignées à la sécurité des ports. La Bahnschutzpolizei est compose d’officiers de police à temps partiel qui sont également employés par la Reichsbahn. Elle est chargée de maintenir la sûreté et la sécurité du réseau ferroviaire mais aussi de lutter contre l’espionnage et le sabotage dans ce secteur.

La Postschutz ( police postale) composée de plus ou moins 4 500 hommes est responsable de la sécurité des bureaux de poste mais aussi de celle d’autres moyens de communication comme les lignes téléphoniques et télégraphiques. Depuis un décret du 23 novembre 1938, tous les pompiers professionnels sont incorporés au sein de l’Ordnungspolizei comme police technique sous l'appelation de "Feuerschutzpolizei". La Feuerschutzpolizei (Police de protection contre les incendies) reprend en un seul corps toutes les brigades de pompiers professionnels, avec une structure de commandement au niveau national. L’Orpo Hauptamt à également autorité sur les Freiwillige Feuerwehren, les brigades de pompiers composées de civils volontaires et non professionnels. Pour lutter contre les incendies déclenchés par les bombardements alliés, la Feuerschutzpolizei et les Freiwillige Feuerwehren compteront jusqu’à deux millions de membres.

Quasi quotidiens, ces bombardements stratégiques font des dizaines de milliers de victimes comme à Hambourg, fin juillet et début août 1943, ou à Dresde en février 1945. Le Sicherheits und Hilfsdienst (SHD), ou service de sécurité et d’assistance est créé en 1935 comme police de protection aérienne. Il s’agit de la protection civile en charge de la défense contre les raids aériens et des secours aux victimes des bombardements, en collaboration avec le Technische Nothilfe et la Feuerschutzpolizei. En avril 1942, le SHD est rebaptisé Luftschutzpolizei (police de défense aérienne)). Le réseau d’alerte en cas de raid aérien (Lutschutzdienst) est épaulé par le Reichsluftschutzbund ou RLB, une organisation contrôlée depuis 1935 par le Ministère de l’Air d’Hermann Goering. Connu sous le nom TeNo, le Technische Nothilfe ( service technique d’urgence) regroupe des ingénieurs, des techniciens et des spécialistes de la construction. Le TeNo avait été créé en 1919 pour maintenir en fonctionnement les services publics et les industries essentielles durant les grandes vagues de grèves.

A partir des années 1930, il est renforcé afin de pouvoir faire face aux catastrophes naturelles, comme les inondations. Par un décret du 18 août 1937, le TeNo devient un service technique auxiliaire de la police sous le contrôle de l'Orpo. Fin novembre 1941, Il est intégré à l’Orpo Hauptamtcomme Reichsamt Teno. Vers 1943, il compte 100 000 membres. Des commandos du Teno ont été mis sur pied dès la campagne de Pologne pour assurer le redémarrage des services publics (eau, gaz et électricité), la remise en état des ponts et des moyens de production dans les usines (machines outils, générateurs électriques...) dans les territoires occupés par la Wehrmacht. Ces unités mobiles serviront sur tous les fronts à l'Est comme à l'Ouest comme unités du Génie de la Police. La Funkschutz (garde de la radio) comporte du personnel de sécurité de la SS et de l’Orpo, qui doit assurer la protection des stations de radio allemandes contre des attaques ou des tentatives de sabotage. La Funkschutz est aussi le premier organisme d’enquête pour poursuivre les écoutes illégales de radios étrangères.

La Werkschutzpolizei (police de protection des usines) regroupe les gardes de sécurité et les gardiens de nuit des entreprises du Troisième Reich. Il s’agit d’employés civils placés sous l’autorité du bureau central de l’Orpo. Ses membres sont généralement vêtus d’uniformes paramilitaires, provenant des surplus de l’Allgemeine SS, des vestes grises ou noires arborant un insigne de l’Orpo. De 1939 à 1945, l’Ordnungspolizei dispose également d’unités militarisées, constituées à partir des effectifs de police non mobilisés pour le service actif au front. Les premières de ces unités sont les bataillons de police, destinés au maintien de l’ordre dans les territoires occupés et à la lutte contre les partisans. Ils sont placés sous les ordres des Chefs supérieurs de la SS et de la Police Höheren SS und Polizeiführer (HSSPF) et assurent notamment le maintien de l’ordre en patrouillant dans les ghettos juifs de Pologne et de Russie.

Les bataillons de police fournissent également une partie du personnel des Einsatzgruppen, en fonction des besoins. En 1942, ces bataillons sont regroupés au sein de 28 régiments de police dont beaucoup combattent sur le front de l’Est lors de la retraite de l’armée allemande. A l'automne 1941, Kurt Daluege se voit investir d'une nouvelle mission dans le cadre de la Solution finale: la garde des trains de déportés en route vers l'est. D'emblée, Heydrich se met d'accord avec Kurt Daluege sur la division du travail: la police de celui-ci gardera les transports organisés par la police de celui-là. En règle générale, l'Ordnungspolizei fournira un officier et quinze hommes pour chaque transport. Sous les ordres de Karl Oberg, l'Orpo est dirigiée par le Befehlshaber der Ordnungspolizei (BdO), qui est le SS-Standartenführer und Oberst der Schupo von Schweininchen (remplacé en 1944 par le SS-Brigadeführer und Generalmajor der Polizei Scheer).

Il se compose de bataillons de police d'environ 450 hommes et de commandos régionaux. En 1942 elle totalise environ 2400 hommes. A Paris, l'état-major du BdO était logé 44 et 49 rue de la Faisanderie ; en 1942, le BdO était en même temps commandant du 4e SS-Polizeiregiment déployé en France dont 2 bataillons (316e et 323e bataillons de police) stationnés à Paris. L'un d'entr'eux était caserné dans le lycée Claude Bernard (16e arrondissement), et ses véhicules (des camions et des blindés légers) étaient parqués sur le parc des Princes. Des éléments du 323e bataillon ont servi pour le transfert de juifs vers le camp de Drancy avant leur déportation pour Auschwitz. Le 316e et le 323e bataillons participeront en novembre 1942 à l'invasion de la zone libre. Le 62e bataillon était déployé sur la côte atlantique de la Manche à la Bretagne. Le 4e SS-Polizeiregiment a été remplacé en 1943 par un nouveau régiment le SS-Polizeiregiment "Todt" chargé notamment de la protection de la construction du mur de l'Atlantique par l'organisation Todt en Bretagne. Le 14e SS-Polizeiregiment a été déployé en 1943 dans le Sud de la France, pour assurer la protection des zones cotières. En 1944, le 19 eSS-Polizeiregiment est déployé en Auvergne et en Limousin ainsi que dans les Alpes. Il participera aux opérations militaires contre le maquis du Vercors. Les commandos fixes de l'Orpo (aussenstellen der Orpo) étaient stationnés dans les villes les plus importantes.

A Bordeaux le commando extérieur de l'Orpo était logé 358 Avenue du Maréchal Pétain, Le Bouscat. Dans les livres portant sur l'Occupation, l'ORPO est peu citée, car elle n'a pas opéré les rafles de juifs comme dans les autres pays d'Europe du fait de l'accord proposé par Laval et négocié par René Bousquet, qui a fait que c'est la police française qui a opéré ces rafles. Elle effectuait les exécutions d'otages. Elle est intervenue pour la destruction du quartier du vieux port de Marseille en janvier 1943 (14e SS-Polizeiregiment), sans être très visible puisque les bataillons envoyés sont restés dans la gare, la police française opérant l'expulsion des habitants. Elle est intervenue dans la lutte contre la Résistance dans le Sud-Ouest (19e SS-Polizeiregiment). La première unité militaire de l’Ordnungspolizei est la 4e division de panzergrenadiers de la Waffen-SS, la division SS Polizei. Crée le 3octobre 1939, comme une division d'infanterie, elle participe à la campagne de France comme unité de réserve et connait quelques brefs engagements en Argonne et dans le secteur de Langres. De 1941 à 1943, elle est engagée dans les combats sur le secteur Nord du front de l'Est : Louga, Leningrad, Lac Ladoga. En octobre 19441, elle participe à la prise de Louga et en mars 1942, elle contribue à l'encerclement et à l'anéantissement de la 2ème armée soviétique du Général Vlassov. Elle est retiré du front après de durs combats défensifs au sud du Lac Ladoga.

Reconstitué en division de Panzer Grenadier, ses effectifs sont éclatés, un groupe de combat est engagé jusqu'en mai 1944 dans le secteur de Leningrad, cependant que l'essentiel de l'unité est transférée en Grèce où elle participe à la lutte contre les partisans. Elle est notamment responsable des l'assassinat de 223 civils à Klissura et de 300 à Bistromo, entre les mois d'avril à juin 1944. A partir d'octobre 1944, elle repart pour le front avec le Groupe d'Armée "Sud Ukraine" en Roumanie puis en Hongrie et retraite vers la Slovaquie avec la 8ème Armée Allemande en janvier 1945. Transférée en Poméranie en janvier 1945 où elle subit de lourdes pertes. Encerclée à Danzig, elle est évacuée par la mer vers l'Ouest en avril 1945 où ses derniers éléments sont capturés par les troupes U.S. La Polizeidivision en dépit de ses 18 chevaliers de la Croix de fer, n'a jamais été considéré comme une unité d'élite de la Waffen SS.Forte de 3 régiments de police et d'un régiment d'artillerie, elle est utilisée pour permettre la rotation des membres de l’Ordnungspolizei entre fonctions de police et opérations militaires.

En février 1945, une éphémère division de police est formée à partir du personnel du bataillon d'instruction de la Police de Dresde-Hellerau : la 35. SS-Grenadier-Division "Polizei II" Engagée à l'Est de Berlin, des éléments constitués en Kampfgruppe (groupe de combat) sont quasi anéantis dans les combats de la poche de Halbe. Le reste de l'unité est capturé par les russes. L’Ordnungspolizei ne fait pas à proprement parler partie de la SS et elle maintient son propre système d’insignes et de grades. Tout policier peut cependant aussi être membre de la SS. Les officiers supérieurs de police également membres de la SS sont, durant la guerre, systématiquement désignés par leurs deux grades : par exemple,un Generalleutnant de police également membre de la SS sera mentionné en tant que SS Gruppenführer und Generalleutnant der Polizei. De plus, les officiers supérieurs de l’Orpo qui accomplissent les tâches de Höheren SS und Polizeiführer obtiennent un rang équivalent dans la Waffen-SS à partir d’août 1944 quand Heinrich Himmler est nommé Chef der Ersatzheeres (Chef de l’armée de l’intérieur), parce qu’ils ont autorité sur les camps de prisonniers situés dans leur territoire. L’objectif final d’Heinrich Himmler était de dissoudre l’Orpo pour la remplacer par un corps de protection de l’Etat, le Staatsschutzkorps, uniquement constitués d’unités de la SS.

Pour Himmler, la maintien de l’ordre au niveau local devait à l’avenir être assuré par des unités de l’Allgemeine-SS, la Waffen-SS s’occupant de la sécurité du territoire et de la police politique. Connus des principaux officiers de l’Orpo, ces plans suscitèrent une forte opposition. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Ordnungspolizei cesse d’exister, mais nombre de ses membres poursuivent leur tâches normalement, assurant notamment les services de police pour les troupes d’occupation alliées. Les traditions de l’Orpo se sont perpétuées en Allemagne de l’Est, qui avait conservé une force de police de l’état, la Volkspolizei , dont la structure était calquée sur celle de l’Orpo. En Allemagne de l’Ouest, la police a été décentralisée dans chaque état fédéral ou Bundesländer, qui dispose de leurs propres forces de police, la Landespolizei, structure qui est toujours d’actualité dans l’Allemagne réunifiée. Dans de nombreuses Landespolizei, les règlements, les procédures, et même certains uniformes et insignes trouvent leur origine dans l’Ordnungspolizei et même dans la police de la République de Weimar.

Gauleiter

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Un Gauleiter était soit le chef d'une branche régionale du NSDAP (mieux connue sous le nom de « parti nazi »), soit le chef d'un Gau, ou soit le chef d'un Reichsgau. Le mot allemand Leiter signifie chef, alors que « Gau » se traduit au mieux en français par "région" ou "pays" (dans le sens primitif de "pagus").
Julius Streicher, Adolf Wagner, Martin Mutschmann, Josef Bürckel

Julius Streicher, Adolf Wagner, Martin Mutschmann, Josef Bürckel

Ce titre est forgé en 1925 après la réorganisation du parti nazi suite au putsch manqué de la brasserie. En 1928, ce titre devient un rang dans la force paramilitaire nazie. Avec les années, il sera le deuxième plus haut titre, juste après celui de Reichsleiter. L'emblème consiste en deux feuilles de chêne portées sur un tissu rouge. L'insigne était accroché à un col.

Jusqu'à 1938, le titre de Gauleiter junior existait, Stellvertretender-Gauleiter (que l'on peut traduire mot-à-mot par « Gauleiter délégué »). Son emblème consistait en une seule feuille de chêne. Ce poste sera aboli au début de la Seconde Guerre mondiale.

En théorie, un Gauleiter coordonnait les évènements régionaux du parti nazi et servait en tant que conseiller du gouvernement local. En pratique, il était le seul chef du comté dont il avait la responsabilité. Le gouvernement local était le plus souvent son fantoche.

Les Gauleiter les plus connus sont  :

 

CdZ-Gebiet

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Le CdZ-Gebiet (Territoire du ressort d'un chef de l’administration civile) désigne une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie. 

Julius Streicher, Adolf Wagner, Martin Mutschmann, Josef Bürckel

Julius Streicher, Adolf Wagner, Martin Mutschmann, Josef Bürckel

L’Allemagne nazie suit une politique expansionniste dés l’arrivée de Hitler au pouvoir. Cette politique se poursuit activement pendant la Seconde Guerre mondiale avec la création de "CdZ-Gebiet" à la marge du Reich allemand. Dans l'Allemagne nazie, chaque "CdZ-Gebiet" nouvellement annexé au Reich est rattaché géographiquement et administrativement à un Gau déjà existant. Le "CdZ-Gebiet" relève d'un "Chef der Zivilverwaltung", siglé "CdZ" en allemand, un haut fonctionnaire nazi faisant fonction de chef de l'administration civile. 

L'administration mise en place dans ces territoires devait préparer l'intégration de ces derniers au Reich allemand. Situés à la marge du Troisième Reich, ces territoires étaient annexés de fait à l'Allemagne nazie et étaient, par conséquent, considérés comme parties intégrantes de l'Allemagne. Durant la Seconde Guerre mondiale, cinq CdZ-Gebiet sont créés entre 1940 et 1945, à la marge du IIIe Reich :
 

  • le "CdZ-Gebiet Lothringen", créé à partir de la Moselle annexée, et placé sous l'autorité de Josef Bürckel, Reichskommissar et Gauleiter du "Gau Saarpfalz", futur Gau Westmark, siégeant à Sarrebruck ;
  • le "CdZ-Gebiet Elsass", créé avec l'Alsace annexée, placé sous l'autorité de Robert Wagner, Reichsstatthalter et Gauleiter du "Gau Baden", siégeant à Karlsruhe ;
  • le "CdZ-Gebiet Luxemburg", créé avec le Grand-Duché de Luxembourg annexé, et placé sous l'autorité de Gustav Simon, Gauleiter du "Gau Koblenz-Trier", futur "Gau Moselland", siégeant à Coblence ;
  • le "CdZ-Gebiet Kärnten und Krain", créé en Carinthie et Carniole, et placé sous l'autorité de Friedrich Rainer, Reichsstatthalter et Gauleiter du "Gau Kärnten", siégeant à Klagenfurt ;
  • le "CdZ-Gebiet Untersteiermark", créé en Basse-Styrie, et placé sous l'autorité de Siegfried Uiberreither, Reichsstatthalter et Gauleiter du "Gau Steiermark", siégeant à Graz.

 

Geheime StaatsPolizei (Gestapo)

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La Gestapo, acronyme tiré de l’allemand Geheime Staatspolizei signifiant « police secrète d'État », était la police politique du Troisième Reich. Fondée en Prusse par Hermann Goering , son pouvoir s'étendit ensuite, sous l'impulsion d'Heinrich Himmler, à l'ensemble du Reich, puis aux territoires envahis par l'Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Le siège de la Gestapo, Prinz-Albrecht-Straße à Berlin

Le siège de la Gestapo, Prinz-Albrecht-Straße à Berlin

Intégrée au Reichssicherheitshauptamt de Reinhard Heydrich, elle fut dirigée par Heinrich Müller de 1934 à 1945. Chargée de lutter contre les opposants internes ou externes, réels ou supposés, puis contre les adversaires du régime nazi ou les résistants dans les pays occupés, elle fut synonyme de terreur et d'arbitraire en Allemagne, puis dans une grande partie de l'Europe. Elle joua un rôle essentiel dans l'extermination des Juifs d'Europe, notamment via son Amt B4, dirigé par Adolf Eichmann.

Évolution et structure

De l'insurrection spartakiste aux actions des corps francs, de l'assassinat de Walter Rathenau au putsch de la brasserie, la République de Weimar est marquée par un profonde instabilité et de fréquentes violences politiques, au cours desquelles s'illustre notamment la Sturmabteilung du parti nazi. L'appareil d'état allemand met en œuvre une stratégie de lutte essentiellement dirigée contre les communistes et la nazis, exécutée par la police régulière, comme en Bavière, ou par la police politique, comme en Prusse. De son côté, à l'initiative d'Heinrich Himmler, le parti nazi se dote d'un service de sécurité interne, le Sicherheitsdienst, confié à Reinhard Heydrich.

« Pendant des semaines, j'ai travaillé personnellement à la réorganisation pour arriver à créer, moi seul, de mon propre mouvement et de ma propre initiative, le service de la Gestapo. Cet instrument, qui inspire une profonde terreur aux ennemis de l'État, a puissamment contribué au fait qu'on ne peut plus parler aujourd'hui d'un danger communiste ou marxiste en Allemagne ou en Prusse » Lors de l'arrivée au pouvoir des nazis en janvier 1933, ceux-ci mettent en place une politique de répression suivant trois axes : l'écartement, l'internement et l'élimination des opposants politiques en dehors de tout cadre légal, menés par la SA et la SS, notamment avec l'ouverture des premiers camps de concentration ; la mise en place d'un cadre juridique permettant de donner à la répression un cadre légal ; la création d'un organe consacré à la police politique, la future Gestapo.

Député au Reichstag et membre du Landstag de Prusse depuis mai 1928, président du Reichstage en 1932, ministre sans portefeuille, commissaire à l'aviation et ministre de l'Intérieur de Prusse dans le gouvernement d'Adolf Hitler, Hermann Göring prend les rênes de la police prussienne, la plus importante d'Allemagne, le 12 février 1933, dont il entreprend immédiatement la nazification. Dans cette opération d'écartement des policiers aux sentiments républicains, il dispose d'une aide précieuse, celle de Rudolf Diels. Chef de la section politique de la police prussienne, l' Amt IA, qui avait combattu communistes et nazis avec efficacité et énergie, Diels met ses fichiers au service du nouveau pouvoir. Dès le 22 février, Göring accroît ses forces, en nommant les membres de la SA et du Stahlhelm, policiers auxiliaires.

Immédiatement après la proclamation des lois d'urgence du 28 février 1933 pour la défense du peuple et de l'état, officiellement justifiés par l'incendie du Reichstag, la police prussienne prend part, aux côtés de la SA et de la SS à la première grande rafle d'opposant organisée à Berlin dans la nuit du 28 février au 1er mars 1933. Dès ce moment, la Gestapo « pouvait agir sans restriction et sans responsabilité, pratiquer l'arrestation secrète et la détention à perpétuité sans accusation, sans preuve, sans audience. Aucune juridiction ne pouvait s'y opposer, ni ordonner la mise en liberté et réclamer un nouvel examen du dossier ». Göring est nommé ministre-président de Prusse le 5 mars 1933, tout en conservant son poste de président du Reichstag ; c'est à ce titre qu'il fait adopter, le 23 mars, lors de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire une loi couvrant les crimes et délits commis dans une intention patriotique, complétée, le 23 juin, par l'amnistie des condamnations prononcées contre des nazis avant la prise du pouvoir.

La Gestapo est officiellement créée le 26 avril 1933 ; elle est dirigée par Göring lui-même, avec Diels comme adjoint. Dans la foulée, la Gestapo, dont les activités sont jusqu'alors officiellement limitées à Berlin, ouvre un bureau dans chaque district prussien et met en place, dès le mois de juin, un réseau de surveillance de l'opinion publique et de délation. Elle démantèle l'organisation clandestine du parti communiste mais enquête également sur les activités de la SA, perçue par Göring comme une rivale, et dont elle fait fermer ou transférer à la SS, ses camps de concentration « privés ».

Suite aux manœuvres de Wilhelm Frick, qui n'accepte pas que la Gestapo échappe à son autorité, Diels est révoqué en septembre 1933, pour être remplacé par Paul Hinkler, alcoolique notoire ; son mandat dure moins d'un mois, avant le retour en fonction de Diels, qui fait aussitôt arrêter son éphémère successeur. Afin d'éviter la répétition de tels soubresauts, la Gestapo est officiellement soustraite des attributions du ministère de l'Intérieur, le 30 novembre 1933 pour ne relever que du ministre-président de Prusse, c'est-à-dire, Hermann Goeöring. Le 1er avril 1934, Diels est à nouveau limogé, pour être remplacé, le 20 avril, par Heinrich Himmler, Göring conservant toutefois officiellement la direction de la Gestapo.

La prise en main par la SS et l'intégration au RSHA

Pendant que Göring organise la Gestapo en Prusse, Heinrich Himmler prend petit à petit le contrôle des polices des autres états allemands : en mars 1933, il est nommé préfet de police de Munich, puis, un mois plus tard, président de la police de Bavière ; dans les mois qui suivent, il prend le contrôle des polices de Hambourg, du Mecklenbourg, de Lübeck, de la Thuringe. Au printemps 1934, il dirige toutes les polices allemandes à l'exception de la Prusse. Sorti vainqueur d'une lutte pour le pouvoir qui l'oppose à Kurt Daluege, le protégé de Wilhelm Frick , Himmler unifie toutes les polices allemandes dès sa nomination à Berlin et étend le champ d'action de la Gestapo à toute l'Allemagne ; à la tête du service central de la Gestapo, il nomme son plus proche adjoint, Reinhard Heydrich, déjà responsable du SD.

Heydrich prend comme adjoint à la direction de la Gestapo un ancien membre de la police criminelle de Munich sous la République de Weimar, Heinrich Müller, qui s'était notamment illustré dans la lutte contre les communistes. Le 17 juin 1936, Himmler est nommé chef de toutes les polices allemandes (Chef der Deutschen Polizei) ; il contrôle l'Ordnungspolizei de Kurt Daluege et la Sicherheitspolizei, qui regroupe la Gestapo et la Kriminalpolizei(KRIPO) , dirigée par Arthur Nebe. La SIPO est chargée de lutter contre les ennemis de l'État : la KRIPO poursuit « les individus qui par la suite de dégénérescence physique ou morale sont séparés de la communauté populaire et qui violent, dans leur intérêt particulier, les dispositions prises pour préserver l'intérêt général », la Gestapo s'occupant « des individus qui, comme mandataires des ennemis du peuple allemand national-socialiste, veulent détruire l'unité nationale et anéantir la puissance de l'État. » Le 22 septembre 1939, la SIPO est incorporée, avec le SD, au Reichssicherheitshauptamt, placé sous la direction de Heydrich, puis de Ernst Kaltenbrunner.

Missions et pouvoirs

« La Gestapo a la tâche de rechercher toutes les intentions qui mettent l'État en danger, et de lutter contre elles, de rassembler et d'exploiter le résultat des enquêtes, d'informer le gouvernement, de tenir les autorités au courant des constations importantes pour elles et de leur fournir des impulsions » L'absence de tout cadre légal, avant le décret de Göring, n'empêche pas la Gestapo d'agir dès 1933. Sur la base des décrets des 28 février 1933 et8 mars 1934, qui mettent en place la détention de protection (Shutzhaft), elle peut emprisonner ou interner en camp de concentration qui bon lui semble, sans limite de durée, sans chef d'accusation et sans procès.

L'absence de tout contrôle juridictionnel sur les agissements de la Gestapo est officiellement confirmé le 10 février 1936, par une loi qui indique notamment que « les ordres et les affaires de la police secrète ne sont pas sujets à l'examen des tribunaux administratifs », loi qui ne fait que confirmer un avis de la Cour administrative de Prusse de 1935, selon lequel une mise en détention de protection ne peut être contestée devant un tribunal.

L'organisation interne

Dirigée de 1935 à 1945 par Heinrich Müller, la Gestapo est organisée en 6 départements (en allemand Amt, au singulier), qui comportent plusieurs sections. La plus connue d'entre elles, la section B4, dirigée par Adolf Eichmann, sera le principal organisateur de l'extermination des Juifs d'Europe.

Amt A : adversaires du nazisme

  • 1. Communistes, marxistes et organisations apparentées, propagande illégale ou hostile
  • 2. Contre-Sabotage et mesures de sécurité générale
  • 3. Réactionnaires, libéraux, légitimistes, émigrés
  • 4. Service de sécurité, prévention des attentats
  • Amt B : églises, sectes religieuses, Juifs et francs-maçons
  • 1. Catholicisme politique
  • 2. Protestantisme et sectes
  • 3. Autres églises et francs-maçons
  • 4. Juifs

Amt C

  • 1. Fichier central, gestion du personnel, surveillance des étrangers
  • 2. Internements de protection
  • 3. Presse et publications
  • 4. Affaires du parti

Amt D : territoires occupés et travailleurs étrangers en Allemagne

  • 1. Protectorat et Tchécoslovaques résidant dans le Reich
  • 2. Gouvernement général et Polonais résidant dans le Reich
  • 3. Ennemis de l'état étrangers
  • 4. Territoires de l'Ouest : Pays-Bas, Belgique, France, Luxembourg, Alsace, Lorraine, Norvège, Danemark

Amt E : Contre-espionnage

  • 1. Problèmes généraux et contre-espionnage dans les usines du Reich
  • 2. Problèmes économiques généraux
  • 3. Pays de l'Ouest
  • 4. Pays nordiques
  • 5. Pays de l'Est
  • 6. Pays du Sud

Amt F

  • 1. Police des frontières
  • 2. Passeports
  • 3. Cartes d'identité
  • 4. Police des étrangers

Amt P : Relations avec les polices étrangères

  • Referat N (1941) : centralisation des renseignements

Le rôle de la Gestapo

Dans le Reich

L'élimination des opposants (1933-1939)

Au travers de l'appareil du parti nazi, du Gauleiter au Blockleiter, la Gestapo dispose en Allemagne, « de dizaines de milliers d'oreilles et d'yeux attentifs. » Si le rôle réel de la Gestapo dans l'incendie du Reichstag est controversé, elle est bien au centre la la préparation de la nuit des longs couteaux. Elle contribue à monter le dossier du faux complot de Ernst Röhm contre Adolf Hitler et à rédiger la liste des personnes à assassiner ; elle participe également aux meurtres et commet notamment ceux de Herbert von Bose, de Kurt von Schleicher et de son épouse et de Erich Klausener. Désormais indépendante, la SS peut mener à bien sa besogne. Le parti nazi étant reconnu parti unique, la Gestapo continue à traquer sans relâche les opposants politiques, en particulier les membres du KPD. De même, ceux qui n'entrent pas dans l'idéal du parti que les nazis appellent la Volksgemeinschaft (la communauté du peuple), sont rapidement repérés et interceptés.

On commence alors à s'intéresser aux minorités en particulier aux Juifs. Le parti va mettre à la disposition de la Gestapo une base légale pour multiplier les arrestations : le 19 septembre 1935, sont votées les lois de Nuremberg dans lesquelles il est disposé que tout mariage entre juifs et allemands est strictement interdit. Un climat général de terreur s'est installé en Allemagne. Alors que la police apparaît lors des films de propagande comme proche du peuple, les dénonciations se multiplient. Durant l'été 1936, Himmler est nommé Chef der Deutschen Polizei (chef de toutes les polices d'Allemagne) mais c'est Heydrich, son bras droit qui la dirige véritablement. En outre, le ministère de l'Intérieur possède encore un contrôle important. Les intellectuels SS ont un rôle de plus en plus déterminant au sein de la machine nazie à partir de la fin des années 1930. Werner Best, juriste et technocrate SS, est l'un d'eux.

Il assiste Heydrich à la tête de la Gestapo jusqu'en 1940. Franz Six est quant à lui le concepteur du Gegnerforschung (section de la Gestapo qui traque les ennemis du Reich) et recruté par Heydrich au sein du SD. En 1938, suite à l'Anschluss, les dirigeants de la gauche autrichienne sont arrêtés. L'année suivante, la Gestapo établit une liste des opposants tchèques à supprimer.

La poursuite de la répression

Les oppositions grandissent contre la brutalité du régime policier. L'association de la Rose blanche, dirigée par Sophie et Hans Scholl, critique la boucherie de Stalingrad ainsi que les déportations. Dénoncés, ils sont arrêtés par la Gestapo puis décapités le 22 février 1943 près de Munich. La police secrète traque les auditeurs des radios étrangères, dont l'usage est strictement interdit, reconnu comme un acte de trahison. Les amateurs de musique américaine (jazz et swing) sont également pourchassés puisque le régime n'autorise pas l'écoute de la "musique nègre".

Enfin, les mariages mixtes sont analysés au peigne fin. À Francfort, Heinrich Baab ordonne l'arrestation des Juifs mariés avec des Aryens : la ville va connaître des dizaines de milliers d'arrestations (1941-1943). Au mois d'août 1943, Himmler est nommé Reichs-und Preussischer Minister des Innern (Ministre de l'Intérieur) : il est désormais le maître incontesté du régime policier allemand.

La répression dans les territoires occupés

À l'Est

Au cours de l'année 1939, les dirigeants de la Gestapo forment leurs hommes à une prochaine entrée en guerre. Müller coordonne l'opération Tannenberg qui sera un prétexte pour attaquer sans scrupule la Pologne en septembre.

Le 4 juin 1942, Heydrich décède suite à un attentat à Prague. Cet événement intensifie la violence et les arrestations. Himmler reprend provisoirement la direction du RSHA jusqu'en janvier 1943, période à laquelle Ernst Kaltenbrunner lui succède. En représailles à la mort, près de la capitale tchèque, les SS et la Gestapo rasent de la carte le village de Lidice en fusillant tous les hommes et en déportant les femmes et les enfants.

En Pologne, par exemple à Lublin, le chef de la Gestapo, Oswald Gudenlach fait assassiner des dizaines de milliers d'innocents et organise une gigantesque rafle antijuive entre le 3 et le 4 novembre 1943, plus de 43.000 personnes sont assassinées.

À l'Ouest

À Paris, c'est l'Obersturmbannführer Kurt Lischka qui dirige la Gestapo à partir de l'automne 1940 en s'installant rue des Saussaies (8e arrondissement). Le président du Conseil français, Pierre Laval, se met d'accord avec les nazis pour mener efficacement l'arrestation des Juifs par la police française : au total 80 000 Juifs français sont déportés.

En France, elle a aussi la charge de parfois contrôler et censurer le courrier (travail généralement assuré par la Wehrmacht) : elle appose sur les plis contrôlés un cachet rond où figure la légende "Geheime Staatspolizei" avec au centre l'aigle allemand à croix gamée.

La déportation et l'extermination des Juifs d'Europe

Entre l'automne 1939 et le printemps 1940, Hitler veut gagner la guerre au plus vite. Il ordonne l'élimination de 70 000 personnes par les Einsatzgruppen (commandos SS) en Europe de l'Est en particulier en Ukraine et en Biélorussie. Les unités SS et la Gestapo prêtent main forte à ces unités mobiles pour exterminer les hommes en âge de combattre. Avec la réquisition des moyens de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), c'est notamment au sein de la Gestapo dans le service IV.B.4 dirigé par Adolf Eichmann, que sont organisés tous les transports de prisonniers vers les camps de concentration. C'est également elle qui procède aux arrestations des Juifs - qui, désormais doivent porter l'étoile jaune - et des opposants politiques en Allemagne et dans les territoires conquis.

Le 31 juillet 1941, Heydrich établit un plan pour l'élimination des Juifs à "grande échelle" : l'opération Reinhard. L'objectif est de planifier l'extermination de 2 millions de Juifs polonais. Durant l'automne, Himmler ordonne sa mise en place. Le 20 janvier 1942, Müller est présent à la conférence de Wannsee, durant laquelle on coordonne la Endlösung (Solution finale). Le projet est diffusé au sein de la Gestapo, auxiliaire incontournable de sa mise en place. Heydrich veut faire de ses policiers non plus les modèles de la Volksgemeinschaft, mais "des policiers politiques", véritables acteurs de la Solution finale.

La Gestapo fonctionne sans aucun tribunal et décide elle-même des sanctions à appliquer. Elle s'est rendue célèbre, en Allemagne d'abord, puis dans toute l'Europe occupée, par la terreur implacable qu'engendrent ses procédés. Elle incarne l'arbitraire et l'horreur des forces nazies. La Gestapo est une police des esprits, ayant des informateurs dans toutes les couches sociales de la population. Aux policiers allemands ou aux 1 500 policiers présents sur le territoire français, s'ajoutent 40 000 auxiliaires d'origines diverses, y compris le grand banditisme.

En avril 1942, Himmler obtient d'Hitler que les pouvoirs de police soient transférés des militaires au général de police SS Karl Oberg. La Gestapo peut alors appliquer à la France les méthodes employées en Allemagne et dans les autres territoires occupés. Dès le 10 juin, le pouvoir central nazi lui recommanda d'utiliser la torture lors des interrogatoires pour arracher des aveux et des informations aux prisonniers récalcitrants. C'est le cas notamment du chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie qui sera le bourreau de Jean Moulin.

Sicherheitspolizei

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La Sicherheitspolizei est la Police de Sécurité allemande créée en 1936 par Heinrich Himmler en accord avec Hitler qui regroupe deux organes : la "Gestapo" (GEheime STAats POlizei) qui regroupe l'ensemble des services de police politique du Reich, la "Kripo ("KRI"minal "PO"lizei)la police criminelle qui lutte contre la criminalité. La Sicherheitspolizei (« Police de sûreté ») est appelée communément Sipo. 
Sicherheitspolizei

A partir de 1939, le " Sicherheitsdienst (service de sécurité de la SS) est associé au sein du R.S.H.A. à la "Sicherheitspolizei" (Police de sécurité de l'Etat) et la nouvelle structure sera appelée communément Sipo-SD. Le 17 juin 1936 paraît un décret qui unifie la police d’ordre (Ordnungspolizei) et la police de sureté (Sicherheitspolizei) qui comprend deux branches ; la section criminelle « Kriminalpolizei »(en fait, un équivalent de la police judiciaire) et la Gestapo (Geheime Staatspolizei). Heinrich Himmler est nommé à la tête de ce nouvel organisme, avec des moyens humains qui laissent apparaître des intentions belliqueuses. Himmler recrutera 50 000 hommes en civil et 200 000 hommes en uniforme noir engagés parmi les soldats les plus subordonnés et disciplinés (Schutzstaffel ou SS).

La police de sûreté Sipo (Sicherheitspolizei) est chargée de la sécurité intérieure c’est-à-dire de la surveillance des ennemis du parti nazi comme les marxistes, les communistes, les juifs, les francs-maçons et le clergé politique. Siège central : 8, Prinz-Albrecht-Strasse à Berlin. la Police de sûreté et des services de sécurité (Sipo-SD) administrée par la Gestapo dispose de pouvoirs étendus et use fréquemment de méthodes expéditives comme les exécutions sommaires, la torture...etc. Son activité est essentiellement concentrée sur la poursuite des opposants politiques, des résistants et des Juifs.

Débarquement - 6 juin 1944, 6 h 30 à Omaha : "La boucherie a commencé"

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L'opération Overlord a commencé. D'abord incrédules, les nazis s'organisent et réagissent ! Les combats les plus meurtriers battent leur plein...

À 4 heures du matin, les soldats au large des côtes normandes montent dans les barges de débarquement.

À 4 heures du matin, les soldats au large des côtes normandes montent dans les barges de débarquement.

Avril 1944. "La guerre sera gagnée ou perdue sur ces plages. Les vingt-quatre premières heures de l'invasion seront décisives. Pour les alliés comme pour nous, ce sera le jour le plus long", écrit le maréchal Erwinn Rommel, commandant des forces du mur de l'Atlantique, à sa femme. 

6 juin 1944. Ce jour est arrivé. Un peu après minuit, l'opération Neptune, la phase d'assaut d'Overlord, est lancée. Elle engage plus de 156 000 hommes. Des ports d'Angleterre convergent plusieurs convois rassemblant près de 7 000 navires. À leur bord, l'infanterie mais aussi les chars, les véhicules, les engins amphibies... À leurs côtés, 137 navires de guerre qui bombarderont pour leur ouvrir le passage. En face 150 000 Allemands de la 7e armée stationnés en Normandie, dont environ 50 000 dans la zone de débarquement. À proximité des plages, une seule division blindée et six divisions d'infanterie.

L'opération d'intoxication Fortitude a fonctionné, les Allemands ne croient pas que le débarquement principal aura lieu ce jour-là, en Normandie... Le jour le plus long peut commencer.

La météo, alliée clé du D Day

Au printemps 1944, l'imminence d'un débarquement dans le nord de la France n'est plus un secret pour personne. Quand aura-t-il lieu ? Les Allemands en sont convaincus : les Alliés ont besoin d'au moins six jours d'une météo clémente. Or, en ce début de mois de juin, le temps est exécrable. Sur conseil de son chef prévisionniste James Stagg, le général Eisenhower décide d'un premier report du 5 au 6 juin. Une accalmie, dans l'après-midi du 5, devrait permettre de lancer Overlord le lendemain à l'aube. Risqué. Mais manquer cette fenêtre de tir aurait reporté le débarquement de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. La brume, le vent, la houle compliquent les opérations. Au moins ont-ils le mérite de tromper les Allemands : lorsque l'armada alliée prend la direction de la Normandie, la Kriegsmarine a suspendu ses patrouilles devant les côtes et les plus grands chefs de la Wehrmacht ont quitté leur poste.

Le Point

0 h 5. Au milieu de la Manche, les convois se scindent en cinq flottes distinctes, une par plage de débarquement. L'Ouest (Utah et Omaha) pour les Américains, l'Est (Gold, Juno et Sword) pour les Britanniques et les Canadiens.

0 h 7. 

Des parachutistes américains et britanniques sautent en éclaireurs afin de baliser la zone d'atterrissage des divisions aéroportées qui doivent sécuriser chaque flanc de la zone de débarquement. La 6e division aéroportée britannique est chargée de l'est de l'Orne (flanc gauche), la 101e division aéroportée américaine (US Airbone) doit soutenir les débarquements à Utah Beach et la 82e US Airbone assurer la protection du flanc ouest d'Utah Beach. 

Le capitaine Franck Lillyman, chef des pathfinders (les éclaireurs) de la 101e division aéroportée américaine, est le premier soldat américain à poser le pied en Normandie. 

0 h 10. Des centaines de faux parachutistes, les mannequins "Rupert", sont largués près de Saint-Lô, Yvetot, ainsi qu'au sud de Caen et à l'est de la Dives pour désorienter les forces allemandes. De petites équipes d'hommes les accompagnent, chargées de déclencher au sol des bruits de tirs de mortiers afin d'augmenter la confusion. 

REGARDEZ - Les forces en présence, les lignes de front et les zones de défense sur la côte normande le 6 juin 1944 :

REGARDEZ - Les forces en présence, les lignes de front et les zones de défense sur la côte normande le 6 juin 1944 :

Le planeur britannique Horsa n° 91, piloté par Jim Wallwork, arrive en trombe (150 km/h) sur une rangée de barbelés protégeant les défenses allemandes du pont de Bénouville sur le canal de Caen à la mer. Deux autres suivent. Le fracas "épouvantable", aux dires des Britanniques, n'attirera pas les Allemands. 

Au même moment, trois autres planeurs britanniques se posent près du pont de Ranville, sur l'Orne. À bord de ces six planeurs de la 6e division aéroportée britannique, 124 hommes d'élite surchargés d'armes et de matériel. Ils vont accomplir l'une des missions les plus périlleuses et les plus essentielles du jour J : prendre le contrôle des deux ponts pour empêcher l'accès aux plages des troupes allemandes, s'emparer ensuite de la batterie de Merville, menace potentielle pour la plage de débarquement Sword et, enfin, détruire cinq ponts situés à l'est de l'Orne pour désorganiser les Allemands et empêcher une importante contre-attaque depuis cette région. 

0 h 21. La bataille est courte, mais violente. Le D Day fait ses premiers morts britanniques : le lieutenant Danny Brotheridge, 29 ans, tué d'une balle dans le cou, et David Wood, resté coincé dans la carcasse du second planeur et qui meurt noyé dans l'étang. 

0 h 26. Les deux ponts sont pris. Le major Howard (à la tête de la 6e division aéroportée) envoie par radio ce message : "Ham and Jam", soit "jambon et confiture". Il s'agit du code pour signaler la capture du pont de Bénouville (Ham) et de Ranville (Jam). Howard siffle un V de la victoire.

Les soldats entrent dans le café Gondrée, à deux pas du pont de Bénouville, qui sera renommé après la guerre "Pegasus Bridge" en référence à l'emblème des forces aéroportées britanniques. Elle est la première maison à être officiellement libérée. 

À la même heure, le général Erich Marcks, chef de la 7e armée allemande postée dans le secteur, fête son anniversaire à Saint-Lô. Le général Feuchtinger, commandant de l'unique division blindée présente dans le Calvados, a, lui, rejoint sa maîtresse à Paris. 

Mais où sont les Allemands ?

La réussite du débarquement allié tient aussi au fait que les Allemands ne croyaient pas en une opération d'envergure le 6 juin, notamment pour des raisons météorologiques. Alors, ce jour-là, les chefs de guerre allemands sont occupés ailleurs ! Le maréchal Rommel est en Allemagne pour l'anniversaire de son épouse ; le général Erich Marcks, chef de la 7e armée allemande postée dans le secteur, fête son anniversaire à Saint-Lô ; Feuchtinger, commandant de l'unique division blindée présente dans le Calvados, est avec sa maîtresse à Paris... Plus savoureux, tous les commandants de division sont en route pour Rennes pour un Kriegspiel (littéralement "jeu de guerre") au cours duquel il est prévu qu'ils s'entraînent à contre-attaquer un débarquement aérien. 

0 h 30.

Les parachutistes français de la brigade SAS (Special Air Force, créée quelques mois auparavant) sautent au-dessus de la Bretagne. Ils doivent empêcher les troupes allemandes présentes là-bas de rejoindre la Normandie. Ils s'appuieront sur la résistance locale pour mener une guérilla et des sabotages contre les Allemands. 

00 h 34.

Après avoir été prévenus par une station d'écoute de la Luftwaffe que des bombardiers de l'US Air Force se livrent à des missions dites "de météo" (vols Mercury) au-dessus de la Manche, des chasseurs de nuit allemands décollent, patrouillent le secteur indiqué... avant de rentrer, bredouilles.

0 h 40.

Blessé au combat, le caporal Émile Bouétard de la brigade SAS est achevé par un supplétif ukrainien ou géorgien de l'armée allemande, à Plumelec.

0 h 45.

L'alerte commence à courir côté allemand : "Sie Kommen ! Ils arrivent !"

0 h 50.

Pour les paras américains chargés de sécuriser le flanc ouest de la zone de débarquement et notamment de prendre Sainte-Mère-Église, le largage s'est avéré plus difficile, voire catastrophique. Les mauvaises conditions climatiques perturbent les aviateurs. Les soldats se retrouvent au sol, dispersés, désorientés. Certains, largués dans des marais, se noient sous le poids de leur équipement. 

"Arrivé au sol, je me suis retrouvé désespérément seul et j'ai eu l'impression d'avoir à marcher et à ramper dans le marais pendant une éternité avant de rencontrer âme qui vive, raconte Albert Webb, 22 ans, originaire de Brooklyn. Ça te donne le sentiment d'une effroyable solitude, d'être tout seul, perdu, derrière les lignes allemandes." L'état-major l'avait prévu : ces hommes, des volontaires souvent très jeunes et inexpérimentés, vont au sacrifice.

1 h 5.

À Saint-Lô, le général Marcks s'apprête à se coucher lorsqu'on lui signale, par téléphone, que des parachutistes ennemis se sont posés à l'ouest de l'Orne.

Au même moment, en mer, un petit-déjeuner est servi aux troupes d'assaut. Sur le Samuel Chase, qui transporte les unités de la 1re division d'infanterie américaine, les hommes mangent "steaks, porc, poulet, glaces et friandises" autant qu'ils peuvent. Côté anglais, c'est "sandwich au corned-beef et une goutte de rhum d'une grande jarre en terre". Partout, ceux qui restent en mer n'hésitent pas à offrir leur ration à ceux qui vont débarquer. 

1 h 15.

Dans le parc de Southwick House (Portsmouth, Angleterre) où se trouve l'état-major du Shaef (Supreme Headquarter Allied Expeditionary Force), le général Eisenhower rejoint sa caravane, cachée par des filets de camouflage. Là, il rédige un texte pour le cas où Overlord échouerait. "J'ai ordonné le repli de nos troupes (...). Si l'on cherche un responsable ou un fautif, c'est moi seul."

1 h 50.

À Paris, l'amiral Karl Hoffmann convoque les différents états-majors suite à l'accumulation de rapports inquiétants et envoie en Allemagne ce message : "Signalez au quartier général du Führer que c'est l'invasion." 

2 h 15.

Le général Marcks réveille Hans Speidel, le second de Rommel, absent, puis le maréchal von Rundstedt à qui, deux ans plus tôt, Hitler a confié le haut commandement Ouest et dont le PC est à Saint-Germain-en-Laye. "Il s'agit d'une affaire locale, aurait conclu Speidel, une action de soutien à la Résistance."

2 h 30.

Les premiers navires de la force U américaine, chargée de débarquer sur Utah Beach, jettent l'ancre à 18 kilomètres de la plage.

2 h 40.

Le maréchal von Rundstedt signale par radio à la 7e armée allemande qu'il ne croit pas en un débarquement de grande envergure.

2 h 50.

Les navires américains de la force O jettent l'ancre à 23 kilomètres d'Omaha Beach.

3 heures.

Au Berghof, sa résidence secondaire dans les Alpes bavaroises, Hitler va se coucher sans avoir été informé de la situation, après avoir passé la soirée en compagnie d'Eva Braun... et de Wagner.

3 h 5.  

L'attaque aérienne commence sur les batteries côtières d'Omaha et Utah Beach, puis sur Sword, Gold et Juno Beach. 500 tonnes de bombes sont larguées. 

4 heures.  

Ranville est conquise par les Britanniques.

Parallèlement, les Américains hissent la bannière étoilée au fronton de la mairie de Sainte-Mère-Église. Sur la flèche du toit de l'église de la commune, on peut voir le soldat John Steele, 32 ans, de la 82e division aéroportée. Le parachute du soldat, qui a reçu une balle dans le pied au moment où il est arrivé sur la ville, est resté accroché. Steele fait le mort avant d'être fait prisonnier, puis de parvenir à s'évader. Des années plus tard, cette anecdote - immortalisée par Le Jour le plus long - prêtera à polémique, certains témoins assurant n'avoir jamais vu de para à cet endroit. 

4 h 5.

En mer, des appels résonnent. Dans une nuit noire et glacée, sur une mer agitée, les premiers soldats américains à destination d'Utah et Omaha montent sur les barges de débarquement. Déjà, les soldats sont trempés jusqu'aux os et, pour beaucoup, malades. Les embarcations à fond plat tanguent et roulent dans des creux de presque deux mètres. À l'état de la mer s'ajoute l'odeur. Celle des moteurs mais aussi des uniformes, imprégnés d'un produit chimique censé neutraliser les effets toxiques. Les effets du mal de mer n'ont rien d'anecdotique puisqu'ils épuisent les hommes avant leur arrivée sur la plage.

 

Débarquement - 6 juin 1944, 6 h 30 à Omaha : "La boucherie a commencé"

4 h 30.

Les forces britanniques du lieutenant-colonel Otway (6e division aéroportée britannique) attaquent la batterie de Merville. En dépit d'un entraînement très poussé en Angleterre sur une réplique exacte de la batterie, l'assaut est particulièrement meurtrier. La batterie, qui figurait parmi les objectifs prioritaires du débarquement, n'abritait en réalité que de vieilles pièces tchèques que les Britanniques vont néanmoins saboter.

Par prudence, von Rundstedt, qui a demandé que l'on alerte Hitler et son quartier général, met en route vers les côtes du Calvados la 12e Panzer SS Hitlerjugend, étalée entre Paris et Caen, ainsi que la Panzer Lehr, basée entre Orléans et la côte. Il envoie en outre une demi-division d'infanterie traquer les parachutistes.

5 heures.

Le croiseur HMS Glasgow et le cuirassé USS Texas jettent l'ancre afin de préparer l'assaut des rangers sur la pointe du Hoc, un éperon rocheux où se trouve une batterie allemande de six pièces de 155 mm, des canons dont la portée de 20 kilomètres menace à la fois Omaha et Utah. 

5 h 10. Depuis la mer, les tirs alliés commencent à Gold Beach, notamment sur la batterie de Longues-sur-Mer et sur Vaux-sur-Aure.

5 h 20. La garnison allemande de la pointe du Hoc signale la présence de vingt-neuf navires, dont quatre gros bâtiments.

5 h 30.
  
Les navires de Juno Beach jettent l'ancre. 

5 h 36. Les cuirassés, les croiseurs et destroyers pilonnent sans relâche les différents points d'appui côtiers et les batteries allemandes à Utah Beach, Sword Beach et Omaha Beach. Les conditions météorologiques compliquent les tirs.

5 h 37. Le 726e régiment de grenadiers allemands rapporte : "Au large de (Gold Beach), de nombreux navires, la proue vers la côte, sont en train de débarquer. Les unités navales commencent à ouvrir le feu par le travers des plages."

5 h 45. Bombardement naval de Ouistreham.

5 h 52. Le régiment d'artillerie de la 352e division d'infanterie allemande signale : "60 à 80 bateaux rapides de débarquement s'approchent de Colleville (Omaha Beach)."

6 heures. Le soleil se lève dans un ciel couvert. 

6 h 30.

Omaha Beach, la première vague de soldats, 1 450 au total, débarque. Rien ne se passe comme prévu : le débarquement devait avoir lieu à mi-marée montante, mais la mer s'est retirée de 250 mètres, autant de distance que les soldats doivent parcourir à découvert ; la mer démontée a fait sombrer 27 des 32 chars amphibies qui devaient appuyer les soldats et la défense allemande, à peine touchée par les bombardements qui ont souvent manqué leurs objectifs, a été renforcée. À cela s'ajoute le poids du matériel. La charge excessive des soldats de la première vague devait se révéler fatale pour beaucoup d'entre eux. "Quand la rampe s'est abaissée, notre barge a été directement mitraillée", rapporte un soldat du 16e régiment. 

La "boucherie" commence, selon les mots du caporal Franz Gockel, 18 ans, qui fait partie de la 352e division d'infanterie allemande, positionnée là depuis des jours sans que les services de renseignements alliés en aient eu connaissance. Les Allemands laissent les Américains sortir des barges, s'empêtrer dans leur barda et puis : "On tir(e) sur tout ce qui boug(e). La plage est bientôt couverte de corps de soldats américains." De toutes parts, on entend le même cri : "Je suis touché !" Déjà, Omaha est "Omaha la sanglante".

À Utah Beach, la première vague de débarquement se déroule dans de meilleures conditions. 28 chars amphibies gagnent le rivage et attaquent les points fortifiés allemands. Le destroyer USS Corry heurte une mine. Il est bombardé simultanément par la batterie de Crisbecq et finit par couler, une heure plus tard. 22 marines meurent. 

On réveille le porte-parole du Führer, le général Jodl, qui ordonne que les divisions déplacées par von Rundstedt gardent leur position jusqu'à nouvel ordre de Hitler : 40 000 hommes, 500 chars lourds et 100 canons d'assaut vont ainsi rester bloqués, inutiles.

6 h 35.

Radio Berlin est la première radio à annoncer le débarquement, aussitôt reprise par les agences de presse. Au même moment, à Omaha, les défenses côtières allemandes entrent en action.

Sources : Jour J, Le grand atlas du Débarquement, Stephen Badsey, Atlas, 286 pages, 30 euros. D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, Calmann-Lévy, 638 pages, 26, 40 euros. Les secrets du jour J, Bob Maloubier, La Boétie, 295 pages, 18, 50 euros. Le Débarquement pour les Nuls, Claude Quétel, First Éditions, 380 pages, 22, 95 euros. Opérations aéroportées du Débarquement, Benoit Rondeau, Editions Ouest-France, 144 pages, 18, 50 euros. "Invasion !", le Débarquement vécu par les Allemands, Benoît Rondeau, Tallandier, 440 pages, 23, 90 euros. Chronographie du Débarquement et de la bataille de Normandie, Stéphane Simonnet, Editions Ouest-France, 14, 90 euros.

Le Point


Débarquement - 6 juin 1944, 9 h 45 : les chars spéciaux débarquent à Juno

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À l'occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, Le Point.fr vous propose de revivre le D Day heure par heure, en images, témoignages et vidéos.

 

La première vague d'alliés américains débarque à 6 h 30

La première vague d'alliés américains débarque à 6 h 30

Le débarquement allié a commencé dans la nuit. Après l'arrivée des parachutistes britanniques et américains, après le bombardement naval et aérien des défenses allemandes, les premières vagues de soldats, américains, ont atteint les plages de Normandie sous la mitraille (voir la première partie de notre direct). Pendant que les Britanniques, les Canadiens et les Français s'apprêtent à débarquer à leur tour sur Omaha Beach, le carnage est tel que le commandant de la force O demande l'arrêt des opérations...

9 h 45. Juno : les chars spéciaux débarquent.

9 h 35. Juno : la ville côtière de Courseulles-sur-Mer est libérée.

9 h 30. Le premier communiqué officiel du SHAEF est diffusé : "Des forces navales alliées, soutenues par d'importantes forces aériennes, ont commencé à débarquer ce matin sur la côte nord de la France."

Alors qu'il s'apprête à frapper la tête de pont britannique, le régiment de von Oppeln-Bronikowski reçoit l'ordre de faire demi-tour pour contre-attaquer vers les plages. Le général Marcks demande le déploiement de la 12e division de panzers SS "Hitlerjugend".

Mais, au Berghof, on continue de temporiser en attendant le réveil de Hitler.

Omaha : à l'extrémité est, sur la falaise, tombe le point d'appui WN60. 

Gold : une dizaine de chasseurs allemands mitraillent la plage.

9 h 29.Sword : Colleville et Hermanville sont libérées. 

9 h 20.Omaha : les navires alliés lancent un nouveau tir de barrage sur les défenses allemandes, au risque de toucher les soldats américains. 

9 h 15. Le chef d'état-major Speidel alerte Rommel, qui s'est autorisé un court séjour en Allemagne ( lire la première partie de notre direct et l'encadré "Mais où sont les Allemands ?")

9 heures.Omaha : le chef des forces terrestres américaines, le général Bradley, envoie un message urgent au général Eisenhower, lui demandant l'autorisation d'abandonner les opérations de débarquement en cours. 

Côté allemand, le rapport du colonel Goth est rassurant : "Les équipes du génie ont arrêté leurs démolitions. Tout débarquement a cessé. Les navires restent au large. Le feu de notre artillerie est bien ajusté et a déjà infligé de lourdes pertes à l'ennemi." 

8 h 40. Sword : l'Écossais Simon Fraser, 15e Lord Lovat, débarque précédé de son joueur de cornemuse personnel, le piper Bill Millin. Celui-ci fait les cent pas, au milieu des tirs et des cris, en jouant "The Road to The Isles".

"J'ai commencé à jouer dès que nous avons sauté à l'eau et puis, pendant que la brigade se préparait à faire mouvement vers l'intérieur des terres, moi, je faisais l'aller-retour sur la plage en jouant quelques airs. Les morceaux de musique avaient été choisis spécialement par lord Lovat et son aide de camp. (...) J'ai joué en traversant Bénouville et tout le long de la route menant au "pont Pégasus". J'ai arrêté de jouer juste avant que nous n'arrivions au pont où il y avait des tireurs embusqués puis (...) tout le long de la route jusqu'à ce que nous apercevions le deuxième pont, qui était également sous le feu de l'ennemi. J'ai vu deux paras à l'autre bout (...) qui nous faisaient de grands signes pour nous faire arrêter. Je me suis retourné vers lord Lovat qui avançait tranquillement, comme s'il se promenait chez lui, à faire le tour du propriétaire. Il m'a fait signe de continuer... Je peux dire que c'est le pont le plus long que j'ai jamais traversé !"

8 h 30. Omaha : les Allemands commencent à croire à la victoire : faute de place sur la plage, le débarquement s'est interrompu. La mer ne cesse de rejeter les corps de soldats tués ; des hommes errent, en état de choc, entre des véhicules carbonisés ; au large, des barges tournent en rond faute d'ordre précis, "comme un troupeau de bestiaux pris de panique", selon le mot du chef adjoint de l'état-major de Gerow. Le général Cota établit son poste de commandement au milieu de ce chaos.

Quelques minutes plus tard, les Américains font leurs quatre premiers prisonniers.

Gold. Les Britanniques parviennent à réduire le redoutable point d'appui de "La Rivière", à l'est de leur zone, dont le canon a détruit plusieurs chars. La batterie de La Marefontaine est rapidement prise : la garnison allemande, sous le choc du bombardement naval, n'oppose qu'une faible résistance.

8 h 25. Gold : les commandos peinent à se former dans l'embouteillage de la plage.

8 h 5.Juno : le journal de bord de la 3e division d'infanterie canadienne fait état de l'explosion d'environ seize obus à la minute.

8 heures. À Caen, la Gestapo décide de fusiller les détenus du quartier allemand de la maison d'arrêt. Au cours de la journée, 86 prisonniers sont exécutés, par groupes de six, dans une courette de la prison. 

Au même moment, un régiment de panzers commandé par le colonel von Oppeln-Bronikowski se met en marche pour détruire la tête de pont britannique à l'est de l'Orne.

7 h 55. Juno : le débarquement canadien commence. Un décalage de dix minutes était prévu par rapport à l'arrivée des Britanniques pour que les barges des Canadiens ne s'échouent pas sur les rochers qui se découvrent à marée basse, mais le mauvais état de la mer a retardé l'opération. 

C'est le lieutenant-colonel Dawnay qui a choisi le nom de code la plage, celui de son épouse. Montgomery a proposé celui des zones britanniques : Goldfish (poisson rouge) et Swordfish (espadon), tandis que Bradley, pour le flanc américain, a choisi Utah et Omaha.

Sword : les 177 Français du 1er bataillon de fusiliers marins de la France libre débarquent au niveau de Hermanville-sur-Mer. Le commando Kieffer, seule unité française du débarquement, a été autorisé par les forces britanniques à descendre des barges en tête.

7 h 30. Pointe du Hoc : la batterie est conquise. Le message qu'envoie alors le colonel Rudder, "Gloire à Dieu", n'arrivera cependant jamais à destination : l'émetteur a été noyé par l'eau de mer. Peu après, le colonel et ses hommes découvrent qu'ils ont été pour partie leurrés : les Allemands, pour qui un débarquement était impossible par pareil temps, n'ont pas remis en place les canons qu'ils avaient démontés quelques jours auparavant pour les protéger des bombardements, et qu'ils avaient remplacés par des poteaux de bois.

7 h 25. C'est l'heure H sur Gold et Sword. Les heures de débarquement sur les différentes plages ont été prévues avec de légers décalages afin de suivre les horaires des marées. À Sword, le 2e bataillon du Middlesex Regiment voit venir à sa rencontre le maire de Colleville, coiffé d'un casque de pompier et accompagné d'une jeune femme qui se met à soigner les blessés.

Gold : les assaillants, protégés par des chars qui s'en prennent immédiatement aux bunkers allemands, prennent rapidement le point d'appui W35, l'un de leurs premiers objectifs. Ils parviennent à progresser au-delà des dunes et à neutraliser la batterie de Mont-Fleury.

7 h 10. Pointe du Hoc : l'assaut des 225 rangers du colonel Rudder commence, avec 40 minutes de retard. Leur mission est l'une des plus dangereuses du Jour J : les hommes doivent escalader 30 mètres de falaise sous le feu ennemi afin de prendre une batterie qui menace à la fois Omaha et Utah, et que les bombardements d'avril et de mai ne sont pas parvenus à détruire. Le commando s'est entraîné en grandeur réelle sur les falaises de l'île de Wight. Mais le retard qu'il a pris a des conséquences dramatiques : les renforts, n'ayant pas reçu de signal à l'heure convenue, ont été redirigés vers les plages d'Omaha.

7 heures. Omaha : la deuxième vague débarque, dans le chaos et le sang. "La plage n'est plus qu'un cimetière dévasté recouvert de morts, d'équipements hors service et d'autres vagues de soldats qui essaient de débarquer après nous, écrira le sergent Estes. C'est la confusion totale !" Plus tard, le colonel Taylor s'efforce de galvaniser ses troupes : "Il y a deux sortes d'hommes sur cette plage : ceux qui sont morts et ceux qui vont mourir. Foutons le camp d'ici !"

Sources : Jour J, Le grand atlas du Débarquement, Stephen Badsey, Atlas, 286 pages, 30 euros. D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, Calmann-Lévy, 638 pages, 26, 40 euros. Les secrets du jour J, Bob Maloubier, La Boétie, 295 pages, 18, 50 euros. Le Débarquement pour les Nuls, Claude Quétel, First Éditions, 380 pages, 22, 95 euros. Opérations aéroportées du Débarquement, Benoit Rondeau, Editions Ouest-France, 144 pages, 18, 50 euros. "Invasion !", le Débarquement vécu par les Allemands, Benoît Rondeau, Tallandier, 440 pages, 23, 90 euros. Chronographie du Débarquement et de la bataille de Normandie, Stéphane Simonnet, Editions Ouest-France, 14, 90 euros.

Le Point

Chamberlain dit Lafont Henri

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Henri Lafont, de son vrai nom Henri Chamberlin, est né à Paris en 1902 et mort à Arcueil le 26 décembre 1944 . Il fut le chef de la Gestapo française (la Carlingue) durant l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale

Chamberlain dit Lafont Henri

Il grandit dans un milieu populaire. Son père était mort et sa mère l'abandonna. Il traînait souvent dans le quartier des Halles à Paris. À l'adolescence, il exerça de nombreux métiers, de manœuvre à coursier. En 1919, il vole la bicyclette de son patron qui lui a confisqué un pourboire et décide de partir sur la Côte d'Azur. Il est rapidement arrêté et passe devant le tribunal qui le condamne à la maison de correction. Il voyagera à travers la France, de Chambéry au Havre en passant par Marseille où il sera de nouveau condamné, mais pour proxénétisme.

En 1932, il fait son service militaire dans les tirailleurs algériens, puis il se marie et aura deux enfants, Pierre et Henriette. Il commence une vie tranquille avec un travail régulier. Mais un nouveau coup dur s'annonce avec la fuite de sa femme qui part avec la caisse du magasin où il travaille. Il est responsable de la caisse ; la justice lui demande des comptes. Il décide de prendre la fuite et change de nom. Jusqu'à la fin de 1940, il sera condamné onze fois à des peines de prison. Au début de 1940, Chamberlin s'appelle Lafont, il est gérant d'un garage Simca à la Porte des Lilas où il fait connaissance du voisinage et même de la police.

En mars, il réussit à devenir gérant du mess de l'Amicale de la préfecture de la police. En mai, il est poursuivi et arrêté pour insoumission, mais, comme la Wehrmacht approche, il est transféré au camp de Cepoy. Dans le camp, il y a des personnes diverses et quelques Allemands. En juin 1940, c'est la défaite et l'exode dans toute la France. Le désordre du camp permet à Lafont de s'évader assez facilement avec deux Allemands pour compagnons. « Pourquoi ne pas travailler avec nous ? »

Les deux Allemands font partie de l'Abwehr et comme ils sympathisent avec Lafont, ils lui proposent de venir avec eux à Paris. « Nos services viennent d'arriver à l'Hôtel Lutetia. Pourquoi ne pas travailler avec nous ? » Lafont dira plus tard à l'un de ses avocats : « Au début, cette histoire d'Allemands ne me plaisait guère. Si les gars d'en face, les résistants, m'avaient proposé quelque chose, je l'aurais fait. Il n'y a pas de doute. Et je n'aurais pas fait de cadeaux aux fritz ! Seulement voilà, à l'époque, des résistants, j'en ai pas connu, j'en ai pas vu la couleur. Je ne savais même pas ce que c'était. C'est à cela que tient le destin d'un homme : un petit hasard, une histoire d'aiguillage. Ou alors c'est la fatalité! ».

Il crée un bureau d'achats pour le compte de la Wehrmacht. Il achètera toute sorte de produits, des vêtements aux meubles en passant par les denrées alimentaires. Il joue les utilités et se fait remarquer par Otto Brandl et le capitaine Radecke de la Wehrmacht. Les affaires marchent bien, mais les locaux deviennent exigus. Il déménagera deux fois pour finalement s'installer au 93 rue Lauriston, un immeuble appartenant à un juif américain d'origine polonaise ayant fui en 1940 pour les États-Unis. Lafont décide de s'entourer d'une bande, mais à sa manière c’est-à-dire composée d'ancien détenus de droit commun.

En août 1940, en compagnie de Radecke, il va à la prison de Fresnes muni d'un laissez-passer. Il choisira 25 personnes : « T'es libre!...mais tu m'appelleras patron. ». Quelques jours plus tard et grâce à "Otto" il obtiendra sa carte de policier allemand no 10 474R. « Les petits chefs de la collaboration font des discours, moi j'agis. Vous jugerez sur pièces » dit Lafont à Radecke. Pour son premier coup, il partira à Toulouse où il arrêtera un espion belge Lambrecht qu'il torturera de ses mains, le ramena à Paris dans le coffre de sa voiture pieds et mains liées. Le résultat aboutit à l'arrestation d'un réseau de 600 personnes. « Tout le monde est à vendre, il suffit de savoir acheter. »

Sa bande se composera d'une centaine de permanents sur lesquels il règne en maître. Il instaure un système d'amendes pour ceux qui feraient des écarts aux règles édictées, pouvant aller jusqu'à la peine de mort. Il n'y a pas que des gangsters et autres malfrats, mais aussi des policiers dont le plus connu, l'ancien "premier policier de France" Pierre Bonny qui deviendra le second de Lafont avec des qualités d'ambition et de minutie.

Vers la fin de l'année 40, Hermann Brandl demande à Lafont de faire passer un agent de liaison en Afrique du Nord pour y installer un émetteur clandestin en communication avec les services allemands. Lafont s'installera avec son équipe au Cap Doumia près d'Alger. Mais deux des complices seront arrêtés par la police, et la mission échouera. Lafont fut condamné à mort par contumace. L'activité s'exerçait dans plusieurs directions, la lutte contre la résistance et les opérations relevant de la Gestapo où ils étaient efficaces, à leur actif de nombreux réseaux démantelés. Les services excellaient dans les interrogatoires : arrachage des ongles, limage des dents, nerf de bœuf, coup de poing, de pied, brûlure à la cigarette ou au fer à souder. Mais aussi le supplice de la baignoire glacée, de l'électricité, etc.

Début 1942, il s'entend avec le "Devisen Schütz Kommando" (Détachement pour la mise en sûreté des devises, DSK) installé au 5 rue Pillet Will chargé des devises et de la lutte contre le marché noir. Dans les trafics, il obtenait jusqu'à 20 % de commissions. Il s'agissait de s'introduire dans la bonne société, de mettre en confiance ses interlocuteurs, de se concentrer sur les personnes ayant des ennuis et désireuses de cacher de l'argent en Suisse ou d'obtenir des laissez-passer. Lors du rendez-vous, les membres de l'équipe sortaient leur carte de police allemande ou française et négociaient le rachat de devises, d'or de meubles à des prix bradés. Quand il s'agissait d'un Juif, tout lui était confisqué, puis il était emmené au SD de l'avenue Foch .

La chasse aux trafiquants était des plus motivantes car très lucrative pour les permanents. Les trésors s'accumulaient rue Lauriston, un jour de décembre 1942 Lafont partagea le butin de l'ancienne ambassade US, composé de vaisselle de luxe, avec les principaux chefs allemands de Paris. Henri Lafont mène une grande vie, une revanche sur sa jeunesse, ce qui lui procure une jouissance de voir des gens importants lui faire des demandes. Il organise beaucoup de soirées mondaines où il multiplie les contacts et devient incontournable grâce aux faveurs qu'il distribue.

Pour récompenser ses chefs, il les emmène dans les grands cabarets et établissements de nuit de la capitale dont le One-two-two. Ayant obtenu la nationalité allemande avec le grade de capitaine, il fit la tournée des établissements de nuit parisiens en uniforme allemand, ce qui déplut aux services de renseignement de la Wehrmacht. Il y a beaucoup d'habitués du "93", comme le préfet de police Amédée Bussière, le journaliste Jean Luchaire, l'actrice Yvette Lebon et sa fille ainsi que beaucoup de femmes appelées les « comtesses de la Gestapo ».

Paradoxalement, les rapports avec les collaborationnistes seront plutôt mauvais. Fernand de Brinon refusera d'entrer dans les combines de Lafont . En 1943, la bande inflige de lourdes pertes au réseau "Défense de la France" dont une soixantaine de membres sont arrêtés. Cependant, "Défense de la France" survivra à ce coup dur. Parmi les personnes arrêtées se trouve Geneviève de Gaulle nièce du général, arrêtée le 20 juillet 1943 par l'ancien inspecteur Bonny au 68 rue Bonaparte.

Celle-ci sera enfermée dans un hôtel particulier réquisitionné en juin 1940 par Wilhelm Radecke au 3bis place des États-Unis dont le propriétaire avait fui à New York. Lafont s'en servira comme entrepôt de marchandises, et au printemps 1943, Karl Boemelburg fera emménager aux derniers étages des cellules avec barreaux. Le problème de Lafont était qu'il devait partager et composer avec d'autres gestapistes parisiens. Les frictions et les règlements de comptes parfois mortels, étaient constants. Il y avait "la bande des Corses" dont l'indiscipline agaçait Lafont. Beaucoup d'incidents l'ont opposé avec "la Gestapo de Neuilly" dirigé par Frédéric Martin alias Rudy de Mérode connu pour être l'un des plus dangereux gestapistes, un temps associé avec Gédéon van Houten. La bande à Lafont finira par arrêter des hommes de Mérode et les envoyer en déportation pour se débarrasser d'eux.

En août 1944, les gens compromis dans la collaboration fuient Paris vers l'Allemagne, Sigmaringen, Baden-Baden, Steinhorst . Mais Lafont reste en France car il est confiant, peut-être trop, car il finira par être dénoncé. Il s'installera dans sa ferme des Baslins à Bazoches-sur-le-Betz laissant derrière lui les locaux de la rue Lauriston abandonnés, en demandant toutefois à Pierre Bonny de détruire les fichiers . Il était accompagné de sa maîtresse, de ses deux enfants ainsi que de Bonny et sa famille.

Ils comptaient tous attendre que la situation redevienne normale pour ensuite fuir en Espagne et récupérer une partie du magot accumulé. Toutefois, à ce moment là, les routes n'étaient plus du tout sûres, et un rançonnement était possible. Les FFI réquisitionnèrent leurs voitures, une Bentley et une Jaguar. Cet imprévu obligea Lafont d'envoyer le fils de Pierre Bonny rejoindre Paris en bicyclette et obtenir de Joseph Joanovici des voitures. Joanovici dit "le chiffonier milliardaire" fut agent du Kommintern, de la Gestapo et soutien du mouvement de résistance "Honneur de la police". Il livre Lafont et sa bande à l'inspecteur Morin en lui indiquant la ferme.

Le 30 août 1944 au matin, la ferme est encerclée et Lafont et ses acolytes sont arrêtés sans résistance. Cinq millions de francs en liquide, des bijoux, des armes et des papiers sont saisis. Pierre Bonny et Henri Chamberlin dit Lafont furent interrogés à la Conciergerie. Devant le magistrat instructeur Pierre Bonny avouera tout, et citera plus de mille noms impliqués dans "l'affaire de la rue Lauriston". Un vent de panique se répand à Paris surtout après la révélation d'un marché au noir de faux certificats de résistant.

Le procès commencera le 1er décembre 1944 pour finir le 11 décembre. Des personnes témoigneront en faveur de Lafont pour service rendu, y compris des résistants pour lesquels il aurait eu une indulgence ou dont il aurait sauvé un membre de la famille. La police retrouvera à la ferme, dans un bac à linge sale 2,5 millions de francs en petites coupures.

Lors du verdict (il est condamné à mort), Pierre Bonny sera soutenu par les gendarmes alors que Lafont l'accueillera avec le sourire aux lèvres, très détendu.  Le 26 décembre au fort de Montrouge, Lafont adresse quelques mots à son avocate Me Drieu : « Je ne regrette rien, Madame, quatre années au milieu des orchidées, des dahlias et des Bentleys, ça se paie ! J'ai vécu dix fois plus vite, voilà tout. Dites à mon fils qu'il ne faut jamais fréquenter les "caves". Qu'il soit un homme comme son père ! » Dans "la comtesse de Palmyre", livre de Marie-Cécile de Taillac publié aux éditions Belfond en 1995, Henri Lafont qui aurait été un temps l'amant de l'héroïne, aurait lancé à son défenseur avant d'être fusillé : "Cela m'est égal de mourir. J'ai vécu dix vies, je peux bien en perdre une…" précédemment, marchant vers le peloton d'exécution, il aura fait remarquer : "on devrait moderniser tout cela - envoyer une belle nana, par exemple, à la place d'un curé"

Il est 9h50, Henri Chamberlin dit Lafont est attaché au poteau, la tête découverte et la cigarette aux lèvres. La French Connection aurait été financée par l'argent de la Carlingue par l'intermédiaire d'Auguste Ricord, agent de Lafont, arrêté en septembre 1972, jugé et condamné aux États-Unis.

Porochenko Petro

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Petro Oleksiyovytch Porochenko, né le 26 septembre 1965 à Bolhrad, est un homme d'affaires et homme d'État ukrainien. Il a été ministre des Affaires étrangères entre 2009 et 2010 puis ministre du Commerce et du Développement économique entre mars et décembre 2012.

 

Porochenko Petro

Le 25 mai 2014, les premières estimations à l'issue de l'élection présidentielle anticipée le donnent vainqueur dès le premier tour. Celle-ci faisait suite aux événements engendrés par le mouvement Euromaïdan, qui avait chassé l'ancien président Viktor Ianoukovytch du pouvoir, et se déroulait alors que l'Ukraine est toujours aux prises avec le problème des soulèvements pro-russes à l'Est et au Sud de son territoire. Petro Porochenko naît en 1965, à Bolhrad, dans l'oblast d'Odessa. En 1989, il obtient un diplôme d’économie à la faculté de relations internationales et de droit international de l'université d'État de Kiev.

Après son diplôme, Porochenko crée une société de commerce de fèves de cacao. Dans les années 1990, il prend la contrôle de plusieurs entreprises de confiserie, qu'il fusionnera dans le groupe Roshen, devenant ainsi le plus grand producteur de confiseries d'Ukraine. Ses succès dans l'industrie du chocolat lui vaudront le surnom de « Roi du chocolat ». Porochenko s'est diversifié dans d'autres secteurs d'activité, puisqu'il détient notamment plusieurs sites de production d'automobiles et d'autobus, le chantier naval Leninska Kuznya, la chaîne de télévision 5 Kanal et le magazine Korrespondent. Selon le magazine Forbes, sa fortune serait estimée à 1,6 milliard de dollars. Petro Porochenko devient député à la Rada en 1998. Il est d'abord membre du Parti social-démocrate d'Ukraine (unifié) (SDPU(O)), à l'époque parti le plus fidèle au président Leonid Koutchma. En 2000, il quitte le SDPU(O) pour créer un mouvement indépendant de centre-gauche, Solidarité. En 2001, il participe à la fondation du Parti des régions, également fidèle à Koutchma (le parti Solidarité ne rejoint cependant pas le Parti des régions).

En décembre 2001, Porochenko se désolidarise des soutiens de Koutchma pour devenir le chef de campagne de Viktor Iouchtchenko, au sein de la coalition d'opposition Notre Ukraine. À l'issue des élections législatives de 2002, Notre Ukraine remporte le plus de suffrages, et Porochenko obtient un siège au Parlement. Il présidera la commission parlementaire du budget. Il est un proche conseiller de Iouchtchenko, ce dernier étant le parrain des filles de Porochenko. Il est l'un des principaux financeurs de Notre Ukraine et de la Révolution orange.

À la suite de l'élection de Viktor Iouchtchenko à la présidence, Porochenko est nommé secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d'Ukraine. En septembre 2005, il est accusé de corruption pour avoir voulu défendre les intérêts du milliardaire Viktor Pintchouk, qui souhaitait bénéficier de la privatisation de la société d’État Nikopol Ferralloy en l'achetant à 80 millions de dollars seulement alors qu'elle était estimée à 1 milliard de dollars par des experts indépendants. À la suite de la crise de confiance consécutive aux soupçons de corruption dans le milieu politique ukrainien, ce poste lui est retiré par le président Iouchtchenko. Le gouvernement de Ioulia Tymochenko, rivale de Porochenko, doit également démissionner.

En mars 2006, Petro Porochenko est réélu au parlement au sein de la coalition Notre Ukraine. Il préside la Commission des finances et des banques. Il se présente pas aux élections législatives de 2007. Depuis février 2007, il préside le Conseil de la Banque nationale d'Ukraine. Le 7 octobre 2009, il est proposé au poste de ministre des Affaires étrangères par le président Iouchtchenko, et est officiellement nommé par le Parlement deux jours plus tard. Le 12 octobre 2009, le président le réintègre dans le Conseil national de sécurité et de défense. Porochenko soutient la candidature de l'Ukraine à l'OTAN. Bien que son portefeuille de ministre lui soit retiré par le président Viktor Ianoukovytch le 11 mars 2010, ce dernier déclare vouloir coopérer avec Porochenko à l'avenir8. Il est ainsi nommé ministre du commerce et du développement économique, poste qu'il conserve de mars à novembre 2012.

Le 7 mars 2014, le milliardaire est reçu avec Bernard-Henry Lévy et Vitali Klitschko par François Hollande à l’Élysée. Avant même qu'il n'ait déclaré officiellement sa candidature, il apparaît dans les sondages comme favori pour l'élection présidentielle prévue en mai 2014. Le 26 mai 2014, il est élu président de l'Ukraine avec 54 % des suffrages. Il sera investi le 7 juin 2014.

République de Weimar

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La république de Weimar désigne la démocratie parlementaire que connut le Reich allemand (Deutsches Reich) entre 1919 et 1933. C'est en effet dans la ville de Weimar que, à la suite de la défaite allemande à la fin de la Première Guerre mondiale, l’Assemblée nationale constituante allemande rédigea la Constitution de Weimar qui fut adoptée le 31 juillet 1919.

Friedrich Ebert (SPD) - Il est le premier chancelier de la République de Weimar, démocratie représentative qu'il a érigée après la défaite allemande en 1918. Il instaure les premières élections législatives et le Reichstag l'élit en 1919 chancelier-président. Ce social-démocrate est réélu en 1922, puis est accusé de haute trahison en 1924

Friedrich Ebert (SPD) - Il est le premier chancelier de la République de Weimar, démocratie représentative qu'il a érigée après la défaite allemande en 1918. Il instaure les premières élections législatives et le Reichstag l'élit en 1919 chancelier-président. Ce social-démocrate est réélu en 1922, puis est accusé de haute trahison en 1924

Premier régime démocratique allemand, il fut marqué par de nombreuses tensions et des conflits internes. Il disparut de facto après l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler en janvier 1933. Si la constitution ne fut formellement invalidée qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mesures légales prises par le gouvernement nazi détruisirent tous les mécanismes du système démocratique et donnèrent naissance à ce qu'on appelle le Troisième Reich.

Depuis 1916, l'empire allemand de 1871 est gouverné par les militaires de Oberste Heeresleitung (OHL, commandement suprême de l'armée), avec comme chef d'État-major Paul von Hindenburg. Lorsqu'il apparut que la guerre était perdue, l'OHL demanda qu'un gouvernement civil soit formé (le gouvernement civil existait déjà puisqu'au début de la guerre ce fut Bethmann-Hollweg, le chancelier au "chiffon de papier"; il fut remplacé par Maichaelis et ce dernier par Hertling. En octobre 1918, lorsque Ludendorff demanda que des contacts soient pris pour un armistice et qu'il demandait de parlementariser le régime, Hertling démissionna et fut remplacé par le prince Max de Bade. Le 28 octobre 1918, la constitution de 1871 fut amendée pour faire du Reich une démocratie parlementaire, ce qui avait été refusé depuis un demi-siècle. Le chancelier serait désormais responsable devant le Reichstag et non plus devant l'empereur. Le plan originel de transformer l'Allemagne en une monarchie constitutionnelle devint rapidement obsolète alors que le pays grondait de révolte. L'Allemagne croulait sous les soldats et les blessés revenant du front. La violence était omniprésente, des combats se produisaient entre groupes rivaux de gauche et de droite.

Le 29 octobre, une rébellion éclata lorsque le commandement militaire, sans consultation du gouvernement, ordonna une ultime sortie à la flotte allemande. Une manœuvre était sans espoir d'un point de vue militaire et risquait de mettre fin aux négociations de paix. Les équipages de deux navires de Wilhelmshaven se mutinèrent. Lorsque les militaires arrêtèrent environ 1 000 marins, et les transportèrent à Kiel, cette révolte locale se transforma rapidement en une rébellion généralisée qui s'étendit rapidement à toute l'Allemagne. Des marins, des soldats ainsi que des ouvriers se solidarisèrent avec les mutins. Ceux-ci commencèrent à élire des « conseils ouvriers » qui regroupaient ouvriers et soldats sur le modèle des soviets de la Révolution russe. Ceux-ci prennent alors le pouvoir civil et militaire dans de nombreuses villes. Le 7 novembre, la révolution atteignit Munich, provoquant la fuite du dernier souverain allemand, Louis III de Bavière.

À l'origine, la demande des conseils d'ouvriers était modeste, ils voulaient obtenir la libération des marins détenus. À l'opposé de la Russie une année auparavant, ces conseils n'étaient pas contrôlés par le Parti communiste d'Allemagne, qui n'était pas encore fondé. Toutefois, avec l'émergence de l'Union soviétique, cette rébellion provoqua une grande inquiétude dans les classes supérieures et moyennes. Le pays semblait à la veille de devenir une république socialiste. Les représentants de la classe ouvrière étaient eux-mêmes divisés. Les sociaux-démocrates indépendants (USPD) qui tendaient à l'instauration d'un système socialiste se séparèrent des sociaux-démocrates majoritaires (M)SPD. Le reste des sociaux-démocrates (« (M)SPD »), qui soutenaient un système parlementaire, décidèrent de prendre la tête du mouvement et demandèrent le 7 novembre à l'empereur Guillaume II d'abdiquer.

Le 9 novembre 1918, la République était proclamée par Philipp Scheidemann au palais du Reichstag à Berlin, deux heures avant la république socialiste de Karl Liebknecht. Toujours le 9 novembre, dans un acte litigieux, le chancelier du Reich, le prince Max von Baden, transféra tous ses pouvoirs à Friedrich Ebert, le dirigeant du MSPD. Il était clair que cet acte ne suffirait pas en lui-même à satisfaire les masses. Le lendemain, un gouvernement révolutionnaire appelé Conseil des commissaires du peuple (Rat der Volksbeauftragten) fut créé. Il comprenait trois membres du MSPD et trois membres de l'USPD, et était co-dirigé par Ebert pour le MSPD et Hugo Haase pour le USPD. Bien que ce gouvernement fût confirmé par le conseil ouvrier des travailleurs de Berlin, les spartakistes, qui composaient l'aile gauche de l'USPD et étaient dirigés par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, s'y opposèrent.

Ebert appela alors à un Congrès des conseils d’ouvriers et de soldats du Reich, qui eut lieu du 16 au 20 décembre 1918, et dans lequel le MSPD obtint la majorité. Ebert réussit à faire tenir rapidement des élections pour former l’Assemblée nationale constituante afin de mettre en place au plus vite une constitution parlementaire, marginalisant ainsi le mouvement pour l'instauration d'une république socialiste. Afin de s'assurer un nouveau gouvernement capable de conserver le contrôle du pays, Ebert s'allia avec l'OHL, dirigé par le successeur de Ludendorff, le général Wilhelm Groener. Ce pacte Ebert-Groener stipulait que le gouvernement ne réformerait pas l'armée tant que celle-ci jurerait de protéger le gouvernement. D'un côté, cet arrangement symbolisait l'acceptation de ce gouvernement par l'armée et rassurait les classes moyennes, et d'un autre côté, l'aile gauche considérait cet accord comme une trahison des intérêts des travailleurs, et faisait de l'armée un groupe conservateur qui aura une grande influence sur le destin de la république de Weimar. Le 11 novembre 1918 l'armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale est signée.

L'accord entre les militaires et le nouveau gouvernement marqua aussi une des étapes du partage de la classe ouvrière entre le SPD et le Parti communiste (KPD). La rupture devient définitive le 23 novembre 1918 lorsqu'Ebert fait appel à l'OHL pour mater une mutinerie à Berlin lors de laquelle des soldats avaient pris le contrôle de la ville et bloqué la Chancellerie du Reich. L'intervention brutale fit de nombreux morts et blessés, provoquant l'appel de l'aile gauche à la sécession avec le MSPD, qui de leur point de vue avait pactisé avec les militaires contre-révolutionnaires afin de supprimer la révolution. L'USPD quitte alors le Conseil des commissaires du peuple après seulement quelques semaines. La scission devient encore plus profonde lorsqu'en décembre, le Parti communiste d'Allemagne (KPD) est fondé par le mouvement spartakiste et d'autres groupes se réclamant du marxisme révolutionnaire.

En janvier, une nouvelle tentative d'établir un régime socialiste par les travailleurs dans les rues de Berlin est réprimée par les unités d'un Freikorps, un groupe paramilitaire composé de volontaires. Le point de non retour est atteint le 15 janvier avec l'assassinat de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht. À la demande d'Ebert, les meurtriers ne sont pas jugés par une cour civile, mais par un tribunal militaire, qui rend des sentences très légères. Le général Walther von Lüttwitz réprima avec ses hommes le soulèvement spartakiste. Les élections à l’Assemblée nationale constituante eurent lieu le 19 janvier 1919. À ce moment-là, les partis de gauche, y compris l'USPD, n'étaient pas vraiment organisés, et le KPD avait refusé de se présenter aux élections, ce qui mena à une solide majorité en sièges pour les mouvements modérés. À lui seul, le SPD obtient 45 % des suffrages exprimés ce qui permet à Ebert de devenir le premier Reichspräsident de la République de Weimar. Pour éviter les émeutes en cours à Berlin, l’Assemblée nationale constituante se réunit dans la ville de Weimar, lui donnant ainsi son nom non officiel.

Durant les débats à Weimar, les combats continuaient. Une « république soviétique » fut même déclarée à Munich, mais elle fut arrêtée en mai 1919 par le Freikorps et des unités de l'armée régulière, provoquant la poursuite des combats dans le pays. Des combats eurent aussi lieu dans les provinces orientales qui restaient fidèles à l'empereur et ne voulaient pas d'une république. Pendant ce temps, la délégation aux pourparlers de paix signa le traité de Versailles, acceptant d'importantes réductions dans l'armée allemande, le paiement d'importants dommages de guerre, et une clause de responsabilité de la guerre. Ainsi naquit le mythe du coup de poignard dans le dos qui connut un grand succès. Adolf Hitler (parmi de nombreux autres) reprochera plus tard à la République la signature de ce traité. Le président du Reich, Friedrich Ebert du MSPD, promulgua la nouvelle nouvelle constitution le 11 août 1919.

Dès le début, la République fut sous la pression des extrémistes de tous bords. L'extrême-gauche accusait les sociaux-démocrates de trahir l'idéal du mouvement ouvrier en s'alliant aux forces de l'ancien régime, au lieu de poursuivre une révolution communiste. La droite était opposée au système démocratique et préférait conserver l'État autoritaire qu'était l'empire de 1871. Le 13 mars 1920 a lieu le putsch de Kapp. Des troupes du Freikorps occupèrent Berlin avec la complicité du commandant militaire de la ville, le général Walther von Lüttwitz et installèrent Wolfgang Kapp, un journaliste de droite, au poste de chancelier du nouveau gouvernement. Ebert se retira avec le parlement de Berlin et s'installa à Dresde. La riposte fut immédiate, un appel à la grève générale fut lancé. Celle-ci fut totale et dura quatre jours, bloquant toute l'économie, ce qui obligea Kapp et le Freikorps à se retirer dès le 17 mars. Toutefois, cet épisode illustre la faiblesse du nouveau régime puisque l'armée régulière refusa d'intervenir pour mater le putsch malgré les ordres d'Ebert. Inspiré par le succès de la grève générale, une révolte communiste se produisit dans la Ruhr en 1920 lorsque 50 000 personnes formèrent une armée rouge et prirent le contrôle de la province. L'armée régulière et le Freikorps mirent fin à celle-ci sans avoir reçu d'ordre du gouvernement. D'autre rébellions communistes furent aussi arrêtées en mars 1921 dans la Saxe et à Hambourg.

Le 24 juin 1922, le ministre des Affaires étrangères Walter Rathenau est assassiné par l'Organisation Consul, un groupe terroriste d'extrême-droite qui lui reproche sa volonté de se rapprocher avec les Alliés ainsi que ses origines israëlites. Des centaines d'attentats perpétrés par l'extrême droite à l'encontre des personnalités politiques des mouvances modérées ensanglantent les premières années de la république de Weimar et déstabilisent le régime. En 1923, la poussée inflationniste provoque de nouveaux troubles. Une armée clandestine, la « Reichswehr noire », qui rassemble en tout 20 000 hommes, tente un putsch, mais est matée en octobre par l'armée régulière. Des vagues révolutionnaires se développent en Thuringe, à Hambourg et en Saxe, mais sont là encore écrasées par l'armée. Le 8 novembre 1923 a lieu une nouvelle attaque contre la république : le Putsch de la brasserie fomenté par Adolf Hitler à Munich. Malgré l'échec du putsch et son interdiction temporaire, le NSDAP (Parti nazi) fondé en 1920 deviendra l'une des forces principales qui mèneront à l'effondrement de la république.

L'Allemagne de l'après guerre connut une crise économique sans précédent dont l'hyperinflation fut la caractéristique principale. En 1923, la république n'avait plus les moyens de payer les réparations fixées par le traité de Versailles, et le nouveau gouvernement cessa les paiements. En réponse, la France sous la direction de Raymond Poincaré et la Belgique occupent la Ruhr, la région la plus industrialisée de l'Allemagne. Ils prirent le contrôle des mines et des usines le 11 janvier 1923. L'appel à la grève générale et à la résistance passive pendant 8 mois amena l'économie allemande vers l'effondrement. Bien qu'en grève, les ouvriers devaient être payés par l'État, pour ce faire, de la monnaie fut imprimée en masse, ce qui ouvrit une période d'hyperinflation. La valeur du mark décline de 4,2 mark par dollar à 1 000 000 de marks par dollar en août 1923 et passe à 4 200 000 000 000 de marks par dollar le 20 novembre de la même année. L'inflation est telle que les prix changent d'heure en heure et que les ouvriers se font payer une voire deux fois par jour pour s'assurer que leur salaire aura encore de la valeur à la sortie du travail. L'apparition du troc (notamment pour se procurer des produits alimentaires) témoigne de la perte de confiance dans la monnaie.

L'hyperinflation n'a pas été endiguée pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les grandes compagnies industrielles allemandes voyaient d'un bon œil ce phénomène qui permettait d'alléger leur dettes auprès des banques et d'exporter plus facilement leur production (le mark perdant de la valeur auprès des autres monnaies internationales, les produits allemands devenaient moins chers). Mais l'État allemand porte également une part de responsabilité puisque l'hyperinflation lui permettait de combler lui aussi ses dettes et de restaurer ainsi l'équilibre budgétaire. Le 1er décembre 1923, une nouvelle devise, le Rentenmark, est créé au taux de 4 200 000 000 000 de marks par dollar. Après l'adoption du plan Dawes, pour le rééchelonnement des dommages, le paiement des réparations put reprendre et le 17 août 1924 les troupes françaises commencèrent à quitter la Ruhr. La première action du nouveau chancelier, Gustav Stresemann, fut d'introduire une nouvelle monnaie, le Rentenmark, pour arrêter l'hyperinflation qui rongeait l'économie et la société allemande. Il fut assisté dans son action par le docteur Schacht, directeur de la Reichsbank ainsi que par le ministre des Finances, Hans Luther qui mirent tous les deux en place une banque chargée d'émettre cette nouvelle monnaie, la Rentenbank. Le gouvernement réussit son opération en refusant à plusieurs reprises d'augmenter la masse monétaire, première cause de la spirale inflationniste. Afin de poursuivre la stabilisation de l'économie, il diminua les dépenses de l'État et augmenta les taxes et les impôts.

Durant cette période, fut introduit le plan Dawes qui visait à associer le remboursement des réparations de guerre avec la capacité économique de l'Allemagne. Simultanément, l'Allemagne est admise à la société des Nations, trouve des arrangements pour sa frontière ouest, signe un pacte de neutralité avec la Russie, et arrête le désarmement. Toutefois, ces progrès sont financés par des prêts étrangers, augmentant la dette du pays, pendant que le commerce diminue et que le chômage augmente. Les réformes que Stresemann met en place ne modifient pas en profondeur les faiblesses de la République de Weimar, mais elles lui donnent l'apparence d'une démocratie. En 1929, la mort de Stresemann coïncide avec la fin de l'âge d'or de la République de Weimar. À la fin des années 1920, malgré une relative prospérité, l'Allemagne se trouve dans une situation peu stable. Elle est en effet dépendante de l'extérieur sur deux niveaux :

  • premièrement, elle a un déficit budgétaire impressionnant (6,5 milliards de dollars) ce qui rend indispensable l'importation de capitaux étrangers pour l'investissement dans l'industrie nationale. De plus, environ 40 % de ces capitaux sont des prêts à court terme aux banques allemandes alors que ces dernières les investissent ensuite dans l'industrie nationale sous forme de crédits à long terme. Si le prêt des capitaux étrangers n'est pas renouvelé, les banques se trouvent donc dans l'impossibilité de rembourser leur dettes ;
  • deuxièmement, même si la balance commerciale est déficitaire, l'Allemagne exporte, ce qui la rend dépendante de la conjoncture internationale. Si le commerce mondial diminue, l'économie allemande en souffre.

Or, la crise de 1929 va porter au grand jour les faiblesses de l'économie allemande des années 1920. Dès la fin de 1928, les capitaux provenant de l'étranger, notamment ceux des États-Unis, diminuent. Puis, à partir de 1929, l'affaiblissement du commerce international (provoqué par le ralentissement du commerce américain) se répercute sur le niveau des exportations allemandes qui baissent de 25 % en volume de 1929 à 1932. La Bourse allemande s'effondre, la production industrielle chute de 20 % et le 11 mai 1931, la plus importante banque autrichienne, le Kredit Anstalt, fait faillite. Le gouvernement allemand doit donc faire face à une situation de panique bancaire, car les Allemands, n'ayant plus confiance dans les institutions bancaires qui sont au bord de la faillite, se ruent vers les banques pour opérer des retraits massifs. La Danatbank, importante institution de crédits, annonce le 12 juillet 1931 l'impossibilité de régler ses paiements. Le lendemain, le gouvernement de Brüning (« Zentrum ») annonce la fermeture temporaire des banques et des caisses d'épargne pour tenter de calmer les esprits.

L'économie allemande plonge dans la récession (baisse de la production et des prix dans l'industrie et dans l'agriculture) et l'État voit donc ses recettes diminuer (baisse de l'activité, donc baisse des prélèvements fiscaux). Face à ces difficultés, le gouvernement opte pour une politique de déflation et de restauration de l'équilibre budgétaire. En mars 1930, le gouvernement de Brüning (« Zentrum ») augmente les impôts sur les entreprises, ce qui déplaît au patronat puis, en septembre 1931, il baisse des salaires, des prix et des loyers (baisse des salaires dans la fonction publique, réduction des allocations chômage et des prestations sociales...). Le gouvernement décide également de limiter les importations afin de limiter l'endettement extérieur. Cette politique échoue (le chômage atteint six millions de personnes en 1932) et mécontente tous les citoyens. Lors des élections anticipées du 11 septembre 1930, le KPD et surtout le parti nazi réalisent de bons résultats du fait de leur programme qui promettent le plein-emploi. Le parti nazi comprend alors 375 000 membres.

Nazis et communistes s’affrontent dans les rues : le gouvernement est dépassé par la situation. Au second tour de l’élection présidentielle (10 avril 1932), Paul von Hindenburg, héros de la guerre de 1870 (il avait fait prisonnier Napoléon III à Sedan) et de la Première Guerre mondiale, bat Adolf Hitler qui réalise tout de même 13 millions de voix contre 39 millions au vieux maréchal, conservateur, mais ayant bénéficié du report des voix des socialistes. Aux élections législatives anticipées du 31 juillet 1932, les nazis obtiennent une majorité relative, le Parti compte 1,4 million d’adhérents. Hindenburg veut nommer Adolf Hitler chancelier. Ce dernier refuse, car il n’est pas encore en position de force. Hindenburg dissout alors le Reichstag, et aux élections du 6 novembre 1932, il y a un léger recul des nazis, mais le patronat se met à voter pour eux pour faire échec aux communistes, qui ne peuvent s’allier aux socialistes sur ordre de Staline qui prône encore la tactique « classe contre classe ».

Hitler accepte le poste de chancelier le 30 janvier 1933, à condition de procéder à de nouvelles élections. Dès le 4 février 1933, certains journaux socialistes et communistes sont interdits. Le 27 février 1933, le bâtiment du Reichstag est incendié par un chômeur communiste néerlandais, peut-être manipulé. Le lendemain, un décret présidentiel, le Reichstagsbrandverordnung, restreint les libertés individuelles. Hitler accuse les communistes de cet incendie, fait interdire le KPD, suspend la liberté d’opinion (28 février 1933), ce qui permet d’arrêter de nombreux anti-nazis. Malgré le climat de terreur, les élections du 5 mars 1933 ne donnent que 44 % des sièges pour les nazis au Reichstag. Les députés communistes sont arrêtés, ce qui lui donne la majorité absolue (51 % des voix). Le 23 mars 1933, la loi « sur la suppression de la misère du Peuple et du Reich » lui accorde les pleins pouvoirs par 441 voix contre 92.

Le 12 novembre 1933, de nouvelles « élections » au Reichstag sont organisées sur une liste unique ne comportant que des nazis qui sont élus avec 92 % de « oui ». Hitler supprime alors les Assemblées dans les Länder et dote l’Allemagne d’une administration centralisée. Conformément à sa stratégie, Hitler a accédé au pouvoir par la voie légale, sur un programme démagogique et populiste, avec l’aide des partis politiques de la droite et du « Zentrum », comme « rempart » contre le communisme. Le 14 juillet 1933, le Parti nazi devient le seul parti légal ; son emblème et son idéologie sont présents partout. Le président Hindenburg meurt le 2 août 1934, mais les élections présidentielles sont supprimées. Hitler cumule alors les deux fonctions : Président de la République et Chancelier sous le nom de Führer. Près de 90 % des électeurs approuvent ce bouleversement constitutionnel par référendum. Par le « Führerprinzip », il affirme n'être responsable devant personne. Dès lors, on parle de Troisième Reich, même si formellement la République de Weimar n'a jamais été abrogée par les nazis.

Pacte germano-soviétique

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Traité de non-agression conclu entre l'Allemagne et l'Union soviétique. 

Pacte germano-soviétique

Devant les réticences des pays de l'Europe orientale, de la Grande-Bretagne et de la France, avec lesquels Litvinov tente de s'entendre contre HitlerJoseph Staline décide d'améliorer ses relations avec l'Allemagne (avril 1939).

Le pacte de non-agression signé le 23  août à Moscou par Joachim von Ribbentrop et Molotov est accompagné d'un protocole secret qui prévoit les zones d'influences soviétique et allemande (en Finlande, Estonie, Lettonie, Bessarabie et Pologne orientale pour l'URSS ; en Lituanie et Pologne occidentale pour l'Allemagne).

Cependant, Hitler, dès l'été de 1940, ordonne à son état-major de préparer une offensive contre l'Union soviétique pour le printemps suivant, tandis que Staline essaie d'éviter les provocations à l'égard du IIIe Reich.

Débarquement - 6 juin 1944, 12 h 20 : les Alliés parviennent à pénétrer dans les terres

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À l'occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, Le Point.fr vous propose de revivre le D Day, heure par heure.

En fin de matinée le 6 juin 1944, les défenses allemandes commencent à tomber et les alliés à avancer vers les communes.

En fin de matinée le 6 juin 1944, les défenses allemandes commencent à tomber et les alliés à avancer vers les communes.

Le débarquement allié a commencé dans la nuit. Après l'arrivée des parachutistes britanniques et américains, après le bombardement naval et aérien des défenses allemandes, les premières vagues de soldats, américains, ont atteint les plages de Normandie sous la mitraille à 6 h 50 (voir la première partie de notre direct). Du côté des Allemands, on ne croit pas à un débarquement d'envergure, plutôt à un leurre (lire la deuxième partie de notre direct). Hilter est au Berghof, sa résidence secondaire dans les Alpes bavaroises. Il s'est couché à 3 heures du matin sans être informé de la situation et a demandé à ce qu'on ne le réveille pas...

 

Débarquement - 6 juin 1944, 12 h 20 : les Alliés parviennent à pénétrer dans les terres

12 h 20. Omaha : les premiers soldats de la force O atteignent Colleville.  

Midi. Churchill prend la parole à Londres devant la Chambre des communes.

Utah : les quatre routes de sorties de plage sont aux mains des parachutistes américains. 
Pointe du Hoc : le colonel Rudder transmet en morse le message suivant : "Mission achevée. Avons besoin urgent munitions et renforts. Beaucoup de pertes". Sur les 225 rangers de l'opération, seuls 90 sont en état de combattre. 

Juno : le général Keller, qui dirige les opérations, débarque. Comme dans les autres zones, les plages sont terriblement encombrées et les troupes, qui ont notamment pour objectif de s'emparer de l'aérodrome de Carpiquet et de la ligne Caen-Cherbourg, peinent à se mettre en marche.

Au Berghof. À la même heure, Hitler prend connaissance du dernier compte rendu du colonel von Roenne, chef d'état-major chargé de surveiller la façade atlantique. Celui-ci affirme : "Le débarquement sur la côte normande est, certes, d'envergure, mais les forces engagées ne représentent qu'une faible proportion des effectifs ennemis disponibles. (...) Cela donne à supposer que l'ennemi projette une opération de grande envergure, prochainement, dans la Manche. Elle visera, probablement, le secteur du Pas-de-Calais...

Débarquement - 6 juin 1944, 12 h 20 : les Alliés parviennent à pénétrer dans les terres

11 h 30. Juno : la ville de Saint-Aubin-sur-Mer est libérée. Quelques minutes plus tard, la dernière vague de débarquement pose le pied sur la plage quand la première est déjà à 8 km à l'intérieur des terres. À l'est de la plage, les troupes canadiennes ne parviennent cependant pas à franchir Langrune-sur-Mer pour effectuer comme prévu la jonction avec les troupes britanniques de Sword, elles-mêmes arrêtées sur leur flanc ouest. Toute la journée, une dangereuse brèche restera ouverte entre les deux zones.

11 h 15. Omaha : le colonel allemand Goth se montre cette fois sûr de la victoire. "La tête de pont est maintenant liquidée. L'ennemi a été rejeté à la mer. Il reste seulement à nettoyer des infiltrations américaines que nos forces sont en train de contre-attaquer du côté de Colleville."

11 heures. Sword : Le commando Kieffer prend la batterie du casino de Ouistreham (voir ci-dessous). La garnison allemande se rend quelques minutes plus tard.

Membres du Commando Kieffer

Membres du Commando Kieffer

1 heures. Gold : la deuxième vague d'assaut débarque. La 50e division britannique s'enfonce dans les terres, en direction de Bayeux.

10 h 46. Omaha : l'USS Ancon, navire amiral de la force O, reçoit ce message : "Les choses semblent aller mieux." 

10 h 30. Omaha : deux brèches sont ouvertes au niveau de Saint-Laurent-sur-Mer, et à l'ouest de la plage.

10 heures. Hitler se réveille et prend connaissance de l'arrivée des alliés. "Enfin, on va pouvoir en découdre ! Mais il faut attendre d'y voir plus clair", aurait-il déclaré alors. Le Führer ne semble pas croire que le Jour J est arrivé. Devant Albert Speer, ministre de l'Armement, il soutient que les opérations en cours sont une tentative de diversion menée par les services d'espionnage ennemis pour lui faire engager ses troupes prématurément, et loin de la véritable zone d'invasion.  

La BBC diffuse les messages enregistrés à l'intention des peuples d'Europe. Dwight Eisenhower est le premier à parler, suivi par le roi de Norvège et le Premier ministre belge.

Le matin du Jour J, à la radio, le président Roosevelt appelle les Américains à se joindre à sa prière pour les soldats engagés en Normandie. Il en a rédigé le texte la veille, avec sa fille et son gendre. "En ce jour, dit-il, nos fils entament un effort considérable, un combat pour préserver notre République, notre religion et notre civilisation, et pour libérer une humanité souffrante." Lire l'intégralité de la prière. 

Omaha : 200 soldats sont parvenus à escalader la falaise et atteignent Vierville-sur-Mer. 
Le général Edgar Feuchtinger reçoit l'ordre de contre-attaquer avec ses chars le long de la rivière de l'Orne face aux parachutistes britanniques de la 6th Airborne Division.

Sources : Jour J, Le grand atlas du Débarquement, Stephen Badsey, Atlas, 286 pages, 30 euros. D-Day et la bataille de Normandie, Antony Beevor, Calmann-Lévy, 638 pages, 26, 40 euros. Les secrets du jour J, Bob Maloubier, La Boétie, 295 pages, 18, 50 euros. Le Débarquement pour les Nuls, Claude Quétel, First Éditions, 380 pages, 22, 95 euros. Opérations aéroportées du Débarquement, Benoit Rondeau, Editions Ouest-France, 144 pages, 18, 50 euros. "Invasion !", le Débarquement vécu par les Allemands, Benoît Rondeau, Tallandier, 440 pages, 23, 90 euros. Chronographie du Débarquement et de la bataille de Normandie, Stéphane Simonnet, Editions Ouest-France, 14, 90 euros.

Le Point

Débarquement : pourquoi Poutine est aujourd'hui en Normandie

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Si le débarquement allié fut un succès, l'opération concomitante de l'Armée rouge sur le front de l'Est a provoqué une saignée dont le Reich ne se remit pas.

 

Le leader soviétique Staline (à gauche), le président américain Roosevelt (au centre) et le Premier ministre britannique Winston Churchill (à droite), lors de la conférence de Téhéran, première rencontre des trois grands Alliés de la Seconde Guerre mondiale le 28 novembre 1943

Le leader soviétique Staline (à gauche), le président américain Roosevelt (au centre) et le Premier ministre britannique Winston Churchill (à droite), lors de la conférence de Téhéran, première rencontre des trois grands Alliés de la Seconde Guerre mondiale le 28 novembre 1943

La présence de Poutine aux célébrations du 70e anniversaire du Débarquement en fait grimacer plus d'un. Mais reconnaissons que le président russe a toujours bien su son histoire. En l'occurrence, cette histoire lui donne raison. Alors que les Alliés amorçaient leurs grandes manoeuvres en 1944, les Soviétiques, sur le front de l'Est, lancèrent une très vaste opération, méconnue en Occident, l'opération Bagration, en Biélorussie, qui provoqua une saignée dont le Reich ne se remit pas. Comme l'écrit l'historien Jean Lopez, qui lui a consacré un ouvrage, Caen, Cherbourg, Le Havre parlent plus que Polotsk, Moguilev et Bobruisk. 

Pourtant, la comparaison est très favorable à l'Armée rouge : déclenchée entre le 23 juin et le 15 juillet, Bagration va détruire 28 divisions allemandes, trois armées entières, permettre une avancée de 600 kilomètres et faire plus de 400 000 tués et blessés chez les Allemands, soit plus de trois fois les pertes infligées par les Alliés en Normandie. Dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, Bagration compte autant, voire plus, que la contre-offensive de Moscou (printemps 1942), Stalingrad (hiver 1943) ou la grande bataille de chars de Koursk (été 1943).

Offensive conjointe des Alliés et de l'Armée rouge

Overlord et Bagration sont intimement liées l'une à l'autre. Les Soviétiques ont compris qu'ils ne pourraient lancer une offensive majeure que si les Alliés ouvraient un véritable second front. Les débarquements en Afrique du Nord, en Sicile ou en Italie comptent à leurs yeux pour des prunes, car ils ne fixent pas assez de divisions allemandes. Dès la conférence de Moscou, fin octobre 1943, Staline demande au général Deane, le chef de la mission militaire américaine à Moscou, quand les Alliés comptent lancer ce fichu débarquement à l'Ouest. Deane répond très vaguement. À la conférence de Téhéran, le 28 novembre 1943, Staline insiste auprès de Churchill et Roosevelt pour avoir une date, évoquant pour la première fois la perspective d'une offensive conjointe de l'Armée rouge. 

Mais jusqu'en juin 1944, les Alliés auront beau presser les Soviétiques de leur dire où ils attaqueront, ils n'en sauront jamais rien. Il faut dire que Staline ne fera porter son choix sur la Biélorussie, renforcé par deux offensives conjointes en Ukraine, qu'en mai 1944. Auparavant, il aura essayé, en avril, d'autres attaques, vers la Roumanie et vers les pays baltes. En vain. De leur côté, les Alliés s'inquiètent. Staline leur a-t-il fait miroiter de fausses promesses ? Le 7 juin, Deane se heurte encore au silence de Staline, qui n'a pas confiance dans les Alliés et leur manque de discrétion.

Guerre froide

L'objectif de Staline est également politique. Depuis Téhéran, il a compris que les Alliés lui avaient abandonné la Pologne. Encore faut-il mettre la main sur ce territoire. Bagration va le lui permettre, avec des attaques en direction de Sandomir, sur la Vistule, et de Lublin. C'est un triomphe. Pour la première fois, les Soviétiques sont supérieurs en tout, aviation, mobilité, renseignements, aux Allemands, qui perdent le noyau dur, aguerri, de leur armée de l'Est et sont moralement profondément touchés, confrontés pour la première fois à un double front. En trois semaines, ils perdent la Biélorussie, un quart de la Pologne, l'Armée rouge est aux portes du Reich et menace les pays baltes. 

Mais le plus important est ailleurs, dans l'exploitation des deux tournants que furent le D Day et Bagration. Plutôt que de foncer vers Berlin, comme il en avait la possibilité, Staline préfère se diriger vers la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie et les pays baltes, pour s'assurer un glacis de pays à sa botte. Churchill aimerait en faire de même et filer vers Berlin et le coeur de l'Allemagne. Mais Eisenhower, qui préfère un front large, tergiverse : ce sera l'échec d'Arnhem et des Ardennes. La guerre froide a commencé, avec un avantage aux Soviétiques.

 


Medvedev Dmitri

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Dmitri Anatolievitch Medvedev, né le 14 septembre 1965 à Léningrad, est un homme d'État russe. Premier vice-président du gouvernement russe, il est élu à la présidence de la Fédération de Russie en mars 2008. Entré officiellement en fonction le 7 mai suivant, il nomme à la présidence du gouvernement son prédécesseur, Vladimir Poutine, qui ne pouvait effectuer plus de deux mandats consécutifs.

 

Medvedev Dmitri

Menant une politique tournée vers le libéralisme et la technologie, il parvient à se distancier de son chef du gouvernement, même s'il s'efface à son profit pour l'élection présidentielle de 2012. Il est nommé à son tour président du gouvernement, en mai 2012, lorsque Vladimir Poutine retrouve ses fonctions de président de la Russie. Fils unique d'Anatoli Afanassievitch Medvedev, décédé en 2004, professeur à l'Institut technologique Lensoviet, et de Ioulia Veniaminovna, née Chapochnikova, professeur de langue à l'Institut pédagogique Herzen, puis guide de musée. Ils vivaient dans le quartier Kouptchino à la périphérie de Saint-Pétersbourg. Dmitri Medvedev est diplômé de la faculté de droit civil de l'Université de Leningrad en 1987 et obtient son doctorat en 1990. Pendant ses études, il se passionne pour la photographie et le hard rock (son groupe préféré est Black Sabbath, il apprécie spécialement le chanteur Ozzy Osbourne), et remporte des compétitions d'haltérophilie.

Il se marie en 1989 avec sa camarade d'école Svetlana Linnik, née en 1965 à Kouptchino, dans l'oblast de Léningrad, dans une famille de militaires. Diplômée de l'Institut de finances et d'économie, elle travaille à Moscou et organise des manifestations publiques à Saint-Pétersbourg. Un fils, Ilia, naît de cette union en 1996. De 1990 à 1999 il est professeur de droit privé à l'université d'État de Saint-Pétersbourg. De 1990 à 1995, il est conseiller du Président du Conseil municipal de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak, expert près du Comité des relations extérieures de la Mairie de Saint-Pétersbourg, donc directement sous la direction de Vladimir Poutine. Il était chargé de la mise au point de divers contrats et projets d'investissement. En 1993, il est un des fondateurs de l'entreprise « Fincell », elle-même fondatrice de « Ilim Pulp Enterprise », l'un des géants forestiers russes. Dans cette dernière structure, Medvedev est directeur des affaires juridiques. En 1998, il entre au conseil de direction de l'une des plus grandes entreprises contrôlées par celle-ci : le combinat forestier de Bratsk.

Il devient, en novembre 1999, directeur adjoint de l’administration du Gouvernement, puis en décembre 1999, directeur adjoint de l'administration présidentielle, puis premier directeur adjoint de 2000 à 2003. Depuis juin 2000, il siège au conseil de surveillance du groupe énergétique russe Gazprom, dont il a endossé la direction en juin 20021. C'est lui qui est à l'origine du gazoduc sous-marin reliant directement la Russie à l'Europe de l'Ouest en évitant les États Baltes et la Pologne. En octobre 2003, il devient chef de l'administration du Kremlin, collaborant avec le président Vladimir Poutine, dont il deviendra l'un des plus proches collaborateurs, et ce même si leurs relations seront parfois conflictuelles sur certains sujets de société. Entre le 14 novembre 2005 et mai 2008, il est premier vice-président du gouvernement affecté à la mise en œuvre des projets nationaux et prioritaires.

Le 10 décembre 2007, Dmitri Medvedev est désigné candidat à l'élection présidentielle de 2008 par quatre partis, Russie unie, Russie juste, le Parti agrarien et Pouvoir civil, partis de la coalition au pouvoir et soutenant le président Poutine. Medvedev est considéré comme un des chefs de file de l'aile « libérale » au Kremlin, par opposition aux « siloviki » (armée, police, services de sécurité). Le 2 mars 2008, il est élu à la présidence de la Fédération de Russie dès le 1er tour de l'élection présidentielle de 2008 avec 70,28 % des suffrages. À 42 ans, Dmitri Medvedev devient le troisième président de la Russie postsoviétique après Boris Eltsine (1991-1999) et Vladimir Poutine (2000-2008), et également le plus jeune. Le 7 mai 2008, Dmitri Medvedev a prêté serment en tant que troisième président de la Fédération de Russie lors d'une cérémonie au Kremlin.

Après avoir prêté serment à la Constitution, il a déclaré : « Je crois que mes objectifs les plus importants seront de protéger les libertés civiles et économiques... Nous devons lutter pour un respect véritable de la loi et de surmonter le nihilisme juridique, ce qui entrave gravement le développement moderne. » Comme son inauguration a coïncidé avec la célébration du Jour de la Victoire, le 9 mai, il a assisté à la traditionnelle parade militaire sur la Place rouge et a signé un décret pour fournir des logements aux anciens combattants. Le 8 mai 2008, Dmitri Medvedev nomme Vladimir Poutine comme président du gouvernement russe. En septembre, le pays est frappé par la crise économique. Dmitri Medvedev attribue le déclin du marché boursier russe à cette crise mondiale, et soutient que la crise en Russie avait peu, sinon rien à voir avec des problèmes internes de son économie, et les politiques gouvernementales. Il ordonne l'injection de fonds importants du budget de l'État sur les marchés pour stabiliser la situation.

Plus libéral que son prédécesseur Poutine, Medvedev parle souvent de « moderniser » la Russie. Il est même parfois considéré comme un « nouveau Gorbatchev ». Le président Dmitri Medvedev envoie une proposition de révision constitutionnelle à la Douma le 12 novembre 2008 pour faire passer le mandat présidentiel de quatre à six ans et celui de la Douma de quatre à cinq ans, ainsi qu'une proposition offrant à cette dernière des moyens de contrôler le travail de l'exécutif. Le 10 mars 2009, Medvedev signe un décret présidentiel réformant le système de la fonction publique entre 2009-2013 dans le cadre de sa campagne contre la corruption. Ces réformes comprennent l'établissement d'un nouveau système pour gérer le service civil, l'introduction de technologies efficaces et des méthodes modernes d'exploitation des ressources humaines, afin d'accroître l'efficacité et le professionnalisme des fonctionnaires, qui manquaient sérieusement de technologies récentes. Medvedev veut également réformer le système de justice en profondeur, notamment pour lutter contre la corruption.

Le 2 juin 2009, Medvedev signe un amendement par lequel le président de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie et ses adjoints sont proposés au Parlement par le Président de Russie, et non élus par les juges, comme c'était le cas avant. En mai 2009, Medvedev crée la « Commission présidentielle de la Fédération de Russie pour contrer les tentatives de falsifier l'histoire au détriment des intérêts de la Russie ». Medvedev déclare que l'innovation technologique est l'une des grandes priorités de sa présidence. En mai 2009, il crée la Commission présidentielle sur l'innovation qu'il préside. La commission est composée de l'ensemble du gouvernement russe et de certains des meilleurs universitaires et entrepreneurs14. Medvedev déclare que les grandes entreprises étatiques seront inévitablement privatisées, et bien que l'État avait joué un rôle accru dans l'économie ces dernières années, cela devrait rester une mesure temporaire, ce qui confirme son engagement plus libéral que Poutine.

Tout comme le premier ministre Vladimir Poutine quelque temps plus tôt, le 15 septembre 2009, Medvedev annonce qu'il pourrait se représenter à la présidence en 2012, mais souligne qu'il ne s'opposerait pas à Poutine, et qu'ils réfléchiront pour trouver un accord. Au cours du même discours, il approuve la suppression de l'élection directe des gouverneurs de régions datant de 2004, et met en avant l'efficacité de leur nomination par le Kremlin. Il ajoute qu'il ne voit pas de possibilité d'un retour à des élections directes, même dans 100 ans. En octobre 2009, Medvedev déclare qu'il ne veut pas voir le prix du pétrole revenir à des niveaux records vus en 2008. Au lieu de cela, dit-il, un prix entre 80 $ et 90 $ le baril serait juste. « La Russie n'a aucun intérêt à un prix du pétrole sans cesse élevé. ».

En août 2009, Medvedev promet de briser le quasi-monopole du parti au pouvoir Russie unie sur le système politique, qu'il trouve injuste, affirmant que les « nouveaux temps démocratiques commencent ». Le 11 octobre 2009, les élections régionales sont remportées par Russie unie, avec 66 % des voix. Mais, selon Lilia Chibanova, chef de l'organisation non-gouvernementale Golos, « la concurrence politique est pratiquement nulle ». En octobre 2009 toujours, un membre du gouvernement russe, Vladislav Sourkov, avertit que les expériences plus démocratiques pourraient entraîner plus d'instabilité et donc déchirer la Russie, faisant allusion à l'instabilité politique pendant la présidence de Boris Eltsine dans les années 1990.

Président sortant en 2008, Vladimir Poutine ne peut se représenter en raison de la limitation à deux mandats consécutifs inscrite dans la constitution russe. Alors que cette constitution énonce clairement la prééminence du président, des journalistes se demandent qui, de Vladimir Poutine ou de Dmitri Medvedev, détient le plus de prérogatives. Il semble que Poutine laissa progressivement la place à Medvedev. Selon certains politologues, au bout de deux ans, Medvedev avait cessé d'être le simple « successeur » de Poutine, pour devenir « président » tout court. Toutefois, les deux hommes annoncent le 24 septembre 2011 que c'est Vladimir Poutine qui sera candidat de Russie unie à l'élection présidentielle russe de 2012, Dmitri Medvedev partant favori pour devenir son président du gouvernement.

Medvedev a déclaré à maintes reprises que le Ministère Interne (responsable de la police) doit devenir plus efficace. Le 6 septembre 2009, il a signé un décret (Oukaz) pour abolir le Département fédéral de l'Intérieur de la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme, ainsi que les entités correspondantes au niveau régional, et sur cette base, il a créé de nouvelles unités spéciales chargées de lutter contre l'extrémisme. Selon le décret, les fonctions anti-crime organisé seront transférés au Ministère de l'Intérieur et des services d'investigation criminelles et de lutte contre les crimes économiques. Le président Medvedev a lancé une politique appelée « Notre nouvelle école » et a demandé au gouvernement de présenter l'avancement du projet chaque année.

La politique étrangère de Medvedev est fortement marquée par la Guerre d'Ossétie en 2008. Lorsque le 7 août 2008, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili décide de bombarder la capitale de l'Ossétie du Sud, région séparatiste, pour y reprendre le pouvoir, perdu depuis des années, des milliers de civils sont tués, et provoquent la mort de militaires russes de la force de paix. Le gouvernement russe décide donc immédiatement de réagir, et d'envahir militairement l'Ossétie du Sud, et l'Abkhazie, autre région séparatiste. Le 26 août 2008, après le conflit militaire avec la Géorgie au sujet de l'Ossétie du Sud, Medvedev signe les décrets reconnaissant l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.

Le déploiement des boucliers anti-missiles américains en Europe de l'Est est également un autre fait marquant de la politique étrangère de Medvedev, qui promet de déployer dans l'enclave de Kaliningrad des éléments militaires de défense. Mais il se rétracte après l'abandon du projet par le président Obama. Les relations entre la Russie et les États-Unis et entre les présidents Medvedev et Obama sont dans l'ensemble positives, notamment en avril 2010, lorsque les deux pays signent un nouveau traité de désarmement nucléaire START. Obama veut amener Medvedev à voter des sanctions contre l'Iran et le programme de l'enrichissement du nucléaire iranien, qui est très attentivement suivi en Occident. Le 9 mai 2010, à l'occasion du 65e anniversaire de la victoire, Medvedev et la Fédération de Russie veulent marquer le coup en invitant des soldats étrangers, notamment de l'OTAN (américains, britanniques, français et polonais) à participer au traditionnel défilé sur la place Rouge avec les soldats russes. Les armées de toute l'ex-URSS ont également été invitées à défiler. Medvedev déclare que « la participation des troupes de Russie, de pays membres de la CEI et de pays membres de la coalition antihitlérienne témoigne que nous sommes prêts à protéger ensemble la paix, à ne pas admettre la révision des résultats de la guerre et à empêcher l'apparition de nouvelles tragédies ».

La tenue du sommet tripartite de Deauville, en octobre 2010, entre le président Medvedev, le président Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, devrait clarifier les positions de chacun sur la question du bouclier anti-missile, bien que les États-Unis aient instamment demandé qu'aucune décision n'y soit prise.

Matzelberger Hitler Franziska

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Second wife of Alois Hitler (his first wife was Anna Glassl Hitler), they had two children, Alois Jr (born 1882) and Angela (born 1883), half siblings of their future half-brother, Adolph Hitler, who was born to Alois' third wife, Klara


 

 

Matzelberger Hitler Franziska

Franziska and Alois were married in 1883, after the birth of their second child, common in Europe at the time. There is no record as to what happened to her remains, but it is likely that they were destroyed sometime after her death, in keeping with the Austrian custom of renting out all grave spaces, and destroying the remains when the rent was not paid. 

Loren Sophia

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Sophia Loren (née Sofia Villani Scicolone le 20 septembre 1934 à Rome) est une actrice italienne.

 

Loren Sophia

Sophia Loren a été une des actrices incontournables du cinéma italien et mondial. Elle a tourné dans de nombreux films depuis la fin des années 1950. Elle obtient ses plus grands rôles dans les années 1960 avec notamment le personnage dramatique de La Ciociara. Son interprétation est couronnée par les deux plus grandes récompenses du cinéma (prix d'interprétation féminine au festival de Cannes et l'oscar de la meilleure actrice). Dans Hier, aujourd'hui et demain elle réalise un striptease devant Marcello Mastroianni : cette scène est devenue une des plus célèbres de l'histoire du cinéma. L'année suivante, le réalisateur Vittorio De Sica réunit à nouveau le couple napolitain Loren/Mastroianni dans Mariage à l'italienne.

Elle a été mariée deux fois avec le producteur de cinéma Carlo Ponti (1912-2007) : la première fois en septembre 1957, mais l'annulation de ce premier mariage pour non-enregistrement du divorce de Carlo Ponti les oblige à se remarier, dans les formes cette fois, le 9 avril 1966. Ils auront deux fils : Carlo (né en 1968) et Eduardo (né en 1973). Elle est la fille illégitime de l'ingénieur Riccardo Scicolone. Sa mère, Romilda Villani, est une professeur de piano, sosie de l'actrice Greta Garbo. Sofia Scicolone passe une enfance et une jeunesse difficiles à Pozzuoli, ville portuaire d'environ 80 000 habitants sise à une quinzaine de km de Naples. Jeune, elle n'est pas attirée par le monde du spectacle, car elle se destine au métier de professeur d'anglais. Fortement encouragée par sa mère, elle « monte » à Rome à l'âge de seize ans. 

À l'âge de dix sept ans, elle participe au concours de beauté Miss Italie, à l'époque appelé Mille lire per un sorriso et s'y classe deuxième, mais le jury, impressionné par la beauté, la grâce et la sensualité qui se dégage de cette jeune adolescente crée rien que pour elle le prix de Miss Élégance. Depuis, toutes les participantes au titre de Miss Italie convoitent également cette écharpe. Elle réussit alors à se tailler une certaine réputation en apparaissant dans des romans-photos (genre populaire alors) sous le pseudonyme de Sofia Lazzaro et obtient des petits rôles dans des films, où elle apparaît parfois seins nus, comme Si Si, Era lui... ! en 1951 ou Deux nuits avec Cléopâtre en 1953, alors qu'elle n'avait que 16 ans pour le 1er film, et 18 pour le second. Ces apparitions ont été vues en France mais pas en Italie puisque la censure, toujours vigilante dans la péninsule, les avait supprimées. Ces films sont depuis extrêmement recherchés par les fans de la star, en raison de leur extrême rareté. Une photo de Sophia Loren seins nus, tiré de Si Si, Era lui... ! a été reprise en 1957 dans Playboy quand l'actrice avait déjà acquis la notoriété. Elle ne s'est jamais remontrée nue depuis, arguant du fait qu'elle ne se sentait pas à l'aise dans ces conditions et que « Sophia Loren nue, ça représente beaucoup de nudité ».

C'est sur le tournage, en 1952, du film Sous les mers d'Afrique de Giovanni Roccardi que naît Sophia Loren, ainsi « rebaptisée » par le producteur Goffredo Lombardo. Le producteur Carlo Ponti, qu'elle épousera plus tard bien qu'il soit de 22 ans son aîné, lui fait alors signer un contrat de sept ans. Sophia Loren entame sa longue et prestigieuse carrière avec des rôles de femmes « populaires » dans Le Carrousel fantastique (Carosello napoletano) d'Ettore Giannini en 1953, puis L'Or de Naples (L'Oro di Napoli) de Vittorio De Sica et Dommage que tu sois une canaille (Peccato che sia una canaglia) d'Alessandro Blasetti en 1954, ainsi que Par dessus les moulins (La Bella mugnaia) de Mario Camerini en 1955. Rapidement, Sophia Loren va acquérir une renommée internationale grâce à sa provocante et explosive beauté qui, cependant, n'a jamais entamé l'aspect artistique et l'indubitable grâce qu'elle exprima en tant qu'actrice dramatique pendant toute sa carrière.

En 1955, elle fait la couverture de Life magazine alors que Carlo Ponti envisage pour elle une carrière internationale. La période de 1957 à 1961 sera sa période Hollywood et elle jouera sous la houlette de Jean Negulesco, Stanley Kramer, Henry Hathaway, Delbert Mann, Carol Reed, George Cukor, Melville Shavelson, Sidney Lumet, Michael Curtiz. Mais c'est surtout Martin Ritt qui lui apportera sa première consécration avec le film L'Orchidée noire (The Black Orchid) où son rôle de Rose Bianco lui fera obtenir la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise en 1958. Elle aura de plus, eu l'occasion de côtoyer les « monstres sacrés » du cinéma hollywoodien que sont Cary Grant, Frank Sinatra, John Wayne, Anthony Perkins, William Holden, Trevor Howard, Anthony Quinn, George Sanders, Peter Sellers, Clark Gable, John Gavin, Charlton Heston et Raf Vallone.

Entre-temps, en 1960, sort le film de Vittorio De Sica, La Paysanne aux pieds nus (La Ciociara) où elle tient le rôle de Cesira aux côtés de Jean-Paul Belmondo. Ce sera une avalanche de récompenses pour Sophia Loren : Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, David di Donatello de la meilleure actrice, Ruban d'argent de la meilleure actrice principale, NYFCC Award de la meilleure actrice et Oscar de la meilleure actrice. Sa victoire aux Oscars fut historique; c'est la première fois qu'une actrice est nominée et gagne un Oscar pour un film en langue non anglo-saxonne, dans ce cas en italien.

C'est sans doute le succès de La Ciociara qui la fait revenir devant les caméras italiennes et plus précisément celle de Vittorio De Sica. On la verra successivement dans Boccace 70 (Boccaccio '70) et Les Séquestrés d'Altona (I Sequestrati di Altona)' en 1962, Hier, aujourd'hui et demain (Ieri, oggi, domani) en 1963 où elle fera fantasmer avec ses porte-jarretelles noires, Mariage à l'italienne (Matrimonio all'italiana) en 1964. Un peu plus tard, ce sera Les Fleurs du soleil (I Girasoli) en 1970 et Le Voyage (Il Viaggio) en 1974. En tout, ce seront huit films qu'il réalisera avec Sophia Loren en tant qu'actrice et lui-même, en sa qualité d'acteur, se retrouvera six fois à côte d'elle.

Un autre fidèle de Sophia Loren aura été Marcello Mastroianni. Leurs « parcours » se croiseront pas moins de douze fois. En 1977, le film d'Ettore Scola, Une journée particulière (Una Giornata particolare) sera, en quelque sorte, le « chant du cygne » ou, à tout le moins, le dernier « haut fait » de la carrière d'actrice de Sophia Loren. Elle essayera de revenir en 1984 dans Aurora (Qualcosa di biondo) de Maurizio Ponzi avec son fils Edoardo Ponti qui la dirigera en 2002 dans Cœurs inconnus (Between strangers, Cuori estranei) qui sera projeté à la Mostra de Venise. Cependant, les temps changent et les goûts également. Le public n'est plus aussi friand d'actrices de la beauté et de la grâce de Sophia Loren qui finit par passer de mode. À partir de 1984, les récompenses qu'elle se verra offrir (à part le NBR Award de groupe pour Prêt-à-porter) seront des prix à l'honneur de sa carrière, Oscar d'honneur, David di Donatello spécial, et autres Golden Globe de remerciement... En 1991, elle sera décorée de la Légion d'honneur.

En juillet 2006, elle pose pour la 33e édition du calendrier Pirelli et devient ainsi, à 71 ans, le modèle le plus âgé ayant posé pour le célèbre calendrier du manufacturier italien. En 2010, elle interprète le rôle de sa propre mère, Romilda Villani, pour les besoins d'une minisérie pour la chaîne italienne Rai Uno, La mia casa è piena di specchi, inspirée du livre écrit par sa sœur Maria Scicolone. L'histoire retrace la propre vie de Sophia Loren, de ses débuts difficiles dans le cinéma jusqu'à la gloire. La série eut un grand succès auprès du public, enregistrant des records d'audience. Elle est aussi la tante d'Alessandra Mussolini, sénatrice de la République italienne : la mère de celle-ci, Anna Maria, sœur de Sophia, a épousé Romano Mussolini, un fils du dictateur Benito Mussolini. Actuellement, Sophia Loren est l'égérie de MSC Croisières et inaugure tous leurs nouveaux paquebots, dont le MSC Preziosa.

Filmographie

  • Les traces de Sophia Loren sur le parvis du Grauman Chinese Theatre, Los Angeles
  • Sous le nom de Sophia Scicolone
  • 1950 : Il voto de Mario Bonnard
  • 1950 : Totò Tarzan (Totòtarzan) de Mario Mattoli
  • 1950 : Les Femmes de Barbe Bleue (Le sei moglie di Barbablù) de Carlo Ludovico Bragaglia
  • 1950 : Le Retour de Pancho Villa (Io sono il capataz) de Giorgio Simonelli
  • 1950 : Les Mousquetaires de la mer (Cuori sul mare) de Giorgio Bianchi
  • 1950 : Les Feux du music-hall (Luci del varietà) de Federico Fellini et Alberto Lattuada
  • 1950 : Quo Vadis de Mervyn LeRoy : figuration
  • 1951 : Il padrone del vapore de Mario Mattoli
  • 1951 : Milano miliardaria de Marcello Marchesi, Marino Girolami et Vittorio Metz
  • 1951 : Il mago per forza de Marcello Marchesi, Marino Girolami et Vittorio Metz
  • 1951 : La Cité des stupéfiants (Lebbra bianca) d'Enzo Trapano
  • 1951 : Anna d'Alberto Lattuada
  • 1952 : L'Accordeur est arrivé / Zéro en amour (È arrivato l'accordatore) de Duilio Coletti
  • Sous le nom de Sophia Lazzaro
  • 1951 : Quelles drôles de nuits (Era lui...si, si) de Vittorio Metz, Mario Girolami et Marcello Marchesi
  • 1952 : L'Héritier de Zorro (Il sogno di Zorro) de Mario Soldati
  • 1952 : La Traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini
  • 1953 : La Favorita de Cesare Barlacchi
  • Sous le nom de Sophia Loren
  • 1953 : La domenica della buona gente d'Anton Giulio Majano
  • 1953 : Sous les mers d’Afrique (Africa sotto i mari) de Giovanni Roccardi
  • 1953 : Deux nuits avec Cléopâtre (Due notti con Cleopatra) de Mario Mattoli
  • 1953 : Aïda de Clemente Fracassi
  • 1953 : Une fille formidable de Mauro Bolognini
  • 1953 : Un dimanche romain de Anton Guilio Majano
  • 1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) de Alessandro Blasetti
  • 1954 : L'Or de Naples (L'oro di Napoli) de Vittorio De Sica
  • 1954 : Attila, fléau de Dieu de Pietro Francisi
  • 1954 : Dommage que tu sois une canaille (Peccato che sia una canaglia) d'Alessandro Blasetti : Lina Stroppiani
  • 1955 : La Fille du fleuve (La donna del fiume) de Mario Soldati : Nives Mongolini
  • 1955 : Le Signe de Vénus (Il segno di Venere) de Dino Risi
  • 1955 : Par dessus les moulins (La bella mugnaia) de Mario Camerini : Carmela
  • 1955 : Pain, amour, ainsi soit-il (Pane, amore, e...) de Dino Risi
  • 1956 : La Chance d'être femme (La fortuna di essere donna) de Alessandro Blasetti
  • 1957 : Ombres sous la mer (Boy on a Dolphin) de Stanley Kramer
  • 1957 : Orgueil et Passion (The Pride and the Passion) de Stanley Kramer
  • 1957 : La Cité disparue (Legend of the lost) de Henry Hathaway
  • 1958 : Désir sous les ormes (Desire Under the Elms) de Delbert Mann : Anna Cabot
  • 1958 : La Clé (The Key) de Carol Reed : Stella
  • 1958 : L'Orchidée noire (Black Orchid) de Martin Ritt
  • 1958 : La Péniche du bonheur (Houseboat) de Melville Shavelson
  • 1959 : Une espèce de garce (That Kind of Woman) de Sidney Lumet
  • 1960 : La Diablesse en collant rose (Heller in Pink Tights) de George Cukor : Angela Rossini
  • 1960 : Un scandale à la cour (A Breath of Scandal) de Michael Curtiz : la princesse Olympia
  • 1960 : C’est arrivé à Naples (It Started in Naples) de Melville Shavelson : Lucia Curcio
  • 1960 : Les Dessous de la millionnaire (The Millionairess) d'Anthony Asquith : Epifania Parerga
  • 1960 : La Paysanne aux pieds nus (La Ciociara) de Vittorio De Sica : Cesira
  • 1961 : Le Cid de Anthony Mann : Chimène
  • 1961 : Madame Sans-Gêne de Christian-Jaque : Catherine Hubscher, dite « Madame Sans-Gêne »
  • 1961 : Boccace 70 (Boccaccio '70), épisode La Loterie (La riffa)
  • 1962 : Le Couteau dans la plaie de Anatole Litvak : Lisa Macklin
  • 1962 : Les Séquestrés d'Altona (I sequestrati di Altona) de Vittorio De Sica
  • 1963 : Hier, aujourd'hui et demain (Ieri, oggi, domani) de Vittorio De Sica
  • 1964 : La Chute de l'empire romain de Anthony Mann
  • 1964 : Mariage à l'italienne (Matrimonio all'italiana) de Vittorio De Sica : Filumena Marturano
  • 1965 : Opération Crossbow de Michael Anderson : Nora
  • 1965 : Lady L de Peter Ustinov : Lady Louise Lendale
  • 1965 : La Comtesse de Hong-Kong de Charles Chaplin : la comtesse Natasha Alexandroff
  • 1966 : Judith de Daniel Mann : Judith
  • 1966 : Arabesque de Stanley Donen
  • 1967 : La Belle et le Cavalier (C'era una volta...) de Francesco Rosi
  • 1967 : Fantômes à l'italienne (Questi fantasmi) de Renato Castellani : Maria Lojacono
  • 1968 : Sophia : A self-portrait documentaire de Mel Stuart et Robert Abel : Elle-même
  • 1970 : Les Fleurs du soleil (I girasoli) de Vittorio De Sica : Giovanna
  • 1971 : La Femme du prêtre (La moglie del prete) de Dino Risi : Valeria Billi
  • 1971 : Mortadella (La mortadella) de Mario Monicelli : Maddalena Ciarrapico
  • 1972 : Une bonne planque (Bianco, rosso e...) d'Alberto Lattuada : Hermana Germana
  • 1972 : L'Homme de la Manche (Man of La Mancha) de Arthur Hiller : Dulcinea / Aldonza
  • 1974 : Le Voyage (Il viaggio) de Vittorio De Sica : Adriana de Mauro
  • 1974 : Verdict d' André Cayatte : Teresa Leoni
  • 1975 : La Pépée du gangster (La Pupa del gangster) de Giorgio Capitani : Pupa
  • 1977 : Le Pont de Cassandra (The Cassandra Crossing) de George Pan Cosmatos : Jennifer Rispoli Chamberlain
  • 1977 : Une journée particulière (Una giornata particolare) d'Ettore Scola : Antonietta
  • 1978 : Angela de Boris Sagal : Angela Kincaid
  • 1978 : D'amour et de sang (Fatto di sangue fra due uomini per causa di una vedova - si sospettano moventi politici) de Lina Wertmuller : Titina Paterno
  • 1978 : La Cible étoilée de John Hough : Mara :
  • 1979 : L'Arme au poing (Firepower) de Michael Winner : Adele Tasca
  • 1990 : Samedi, dimanche et lundi (Sabato, domenica e lunedì) de Lina Wertmüller : Rosa Priore
  • 1994 : Prêt-à-porter de Robert Altman : Isabella de la Fontaine
  • 1995 : Les Grincheux 2 (Grumpier Old Men) de Howard Deutch : Maria Sophia Coletta Ragetti
  • 1997 : Soleil de Roger Hanin : Maman Lévy
  • 2002 : Cœurs inconnus (Between Strangers) d'Edoardo Ponti : Olivia
  • 2004 : Peperoni ripieni e pesci in faccia de Lina Wertmüller : Maria
  • 2009 : Nine de Rob Marshall : Mamma

Télévision

  • 1974 : Brief Encounter de Lina Wertmüller : Anna Jesson
  • 2001 : Francesca e Nunziata de Lina Wertmüller : Francesca Montorsi
  • 2004 : Lives of the Saints de Jerry Ciccoritti : Teresa Innocente
  • 2010 : La mia casa è piena di specchi de Vittorio Sindoni : Romilda Villani (sa propre mère)

Lollobrigida Gina

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Gina Lollobrigida, de son vrai nom Luigina Lollobrigida, est une actrice italienne, née le 4 juillet 1927 à Subiaco, dans le Latium.

 

Lollobrigida Gina

Issue d'une modeste famille du milieu ouvrier contrainte de quitter sa « province » pour Rome, Gina Lollobrigida se montre très attirée par le milieu artistique et devient étudiante à l'Académie des Beaux-arts. En 1945, elle joue un rôle dans la comédie Santarellina par Eduardo Scarpetta au Teatro della Concordia de Monte Castello di Vibio (Italie), le plus petit théâtre à l'italienne du monde. Elle se voit confier le rôle principal dans un roman-photo qui va la faire remarquer par le milieu cinématographique. Elle participe également à des concours de beauté ; en 1947, elle termine deuxième au concours de Miss Rome et troisième à celui de Miss Italie derrière Lucia Bosé et Gianna Maria Canale, deux futures étoiles du cinéma italien.

Durant quatre longues années (1947 à 1951), le cinéma, jouant de sa superbe plastique, ne lui offrira que des rôles secondaires : dans L’Aigle noir de Riccardo Freda, Le Crime de Giovanni Episcopo d'Alberto Lattuada, Attention ! Bandits ! de Carlo Lizzani et Traque dans la ville de Pietro Germi entre autres, elle travaille aussi avec Luigi Zampa et Mario Monicelli, jusqu'au film de Christian-Jaque, Fanfan la Tulipe, où elle interprète aux côtés de Gérard Philipe un rôle plus remarqué. Entre temps, elle épouse le 15 janvier 1949 le docteur Milko Škofič qui, abandonnant son activité, devient son impresario.

Après un détour par Hollywood où elle doit repousser les avances du richissime Howard Hughes, elle se retrouve devant les caméras de René Clair pour Les Belles de nuit en 1952 (où elle rivalise avec Martine Carol) et de Luigi Comencini pour Pain, Amour et Fantaisie en 1953, suivi l'année suivante par Pain, amour et jalousie, où elle envoûte Vittorio De Sica, deux triomphes qui dépassent largement les frontières du pays. Elle gagne enfin une stature internationale avec John Huston qui la fait jouer auprès d'Humphrey Bogart dans Plus fort que le diable, et le Britannique Carol Reed pour Trapèze avec Burt Lancaster et Tony Curtis ; le rôle d'Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy la confirme encore en 1956 auprès du fabuleux Anthony Quinn dans le rôle du difforme Quasimodo. En Italie, La Marchande d'amour de Mario Soldati et La Belle Romaine de Zampa confortent son statut de vedette.

En 1957, elle met au monde Milko Škofič Jr., tourne avec Vittorio De Sica pour Anna de Brooklyn et avec Jules Dassin pour La Loi (avec Yves Montand, Pierre Brasseur et Marcello Mastroianni) puis repart aux États-Unis où elle « crève l'écran » devant les caméras de John Sturges en 1958 avec Frank Sinatra et Steve McQueen pour La Proie des vautours, puis celles de King Vidor en 1959 avec Yul Brynner pour Salomon et la Reine de Saba - où elle devait avoir initialement pour partenaire Tyrone Power. Les années 1950 s'achèvent en Amérique pour Gina.

Logiquement, les années 1960 pour Gina Lollobrigida débutent à Hollywood. Elle s'illustre dans Le Rendez-vous de septembre de Robert Mulligan au côté de Rock Hudson avant de rejoindre l'Europe en 1962 pour Vénus impériale de Delannoy où elle prête sa beauté à Pauline Bonaparte, La Mer à boire avec Jean-Paul Belmondo et La Femme de paille avec Sean Connery. Films sans grand succès à l'exception de celui de Jean Delannoy. Privilégiant la comédie, la belle paraît encore dans Les Poupées de Mauro Bolognini (où elle rivalise avec Virna Lisi, Monica Vitti et Elke Sommer) et Moi, moi, moi... et les autres du vétéran Alessandro Blasetti (avec Silvana Mangano et Walter Chiari), avant de retrouver Rock Hudson dans Etranges compagnons de lit de Melvin Frank et de rejoindre avec Alec Guinness le Paradiso, hôtel du libre-échange, adapté de Georges Feydeau par Jean-Claude Carrière et mis en scène par l'anglais Peter Glenville.

L'actrice accompagne pourrait-on dire Delannoy dans sa chute (Les Sultans avec Daniel Gélin et Louis Jourdan). Les aventures extraordinaires de Cervantes avec Horst Buchholz, La mort a pondu un oeuf avec Jean-Louis Trintignant, La Marine en folie de Frank Tashlin (avec Bob Hope, Jeffrey Hunter et Mylène Demongeot) ne relancent pas sa carrière.  1968 est une année charnière dans la vie de Gina puisqu'elle met fin à 19 années de mariage. Ayant perdu son impresario, elle met un frein à sa carrière après le tournage de Buona sera Madame Campbell de Melvin Frank aux côtés de Shelley Winters, et le pourtant remarquable Ce merveilleux automne de Mauro Bolognini, où elle a une liaison avec un adolescent.

Lollobrigida participe avec Lee Van Cleef et James Mason au western parodique Les Quatre mercenaires d'El Paso, avec David Niven à la comédie de Jerzy Skolimowski Roi, Dame, Valet ; elle retrouve Luigi Comencini pour incarner la fée dans Les aventures de Pinocchio avec Nino Manfredi en Geppetto. Elle se lance dans une nouvelle passion : la photographie, cessant de tourner après 1973 et le drame Roses rouges et piments verts avec Danielle Darrieux et Susan Hampshire, où elle joue une photographe justement.

En 1984, on la revoit à la télévision, notamment dans plusieurs épisodes de la série Falcon Crest où son personnage fait montre d'une grande sensualité et du plus grand mépris (justifié) pour ses cousins américains, et en 1985 dans la télésérie Prête-moi ta vie avec Stefanie Powers en vedette. Dans Très belle et trop naïve (1988) de Giuseppe Patroni Griffi d'après le roman d'Alberto Moravia qui inspira La Belle Romaine trente-quatre ans plus tôt, elle joue la mère et Francesca Dellera lui succède. En 1986, elle est présidente du jury du Festival international du film de Berlin et y reçoit un prix la Caméra de la Berlinale.

En 1989, le rosiériste français Meilland honore l'actrice en baptisant une de ses obtentions Gina Lollobrigida. Elle reçoit la Légion d'honneur en 1995 des mains du président François Mitterrand. La même année, elle apparaît, aux côtés d'une kyrielle de grands acteurs, dans le film d'Agnès Varda, Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, dans lequel la cinéaste tient un discours critique à son égard : la fée du cinéma, que Gina incarne, serait vénale. À ce jour, ses derniers rôles remontent à 1996 dans Una donna in fuga, avec Dalila Di Lazzaro et Ben Gazzara, et dans XXL d'Ariel Zeitoun, auprès de Gérard Depardieu, les deux au cinéma.

Le 16 octobre 1999, Gina Lollobrigida a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Gina Lollobrigida se consacre aujourd'hui à la sculpture et à la photographie. Elle a annoncé le 19 octobre 2006 à la télévision italienne, son intention d'épouser Javier Rigau i Ràfols, 45 ans, un entrepreneur immobilier rencontré à Monte-Carlo en 1984. Beaucoup de doutes et de vives critiques ont couru à cette annonce, dus principalement à la grande différence d'âge. Finalement, le mariage n'aura pas lieu et le couple se séparera.

Filmographie

  • 1946 : L’Aigle noir (Aquila nera) de Riccardo Freda : Une fille à la fête
  • 1946 : Lucia di Lammermoor de Piero Ballerini : (non créditée)
  • 1946 : L'Élixir d'amour (L'elisir d'amore) de Mario Costa : petite amie d'Adina
  • 1947 : Le Crime de Giovanni Episcopo (Il delitto di Giovanni Episcopo) de Alberto Lattuada : Invitée à une soirée
  • 1947 : A Man About the House (Vendetta nel sole) de Leslie Arliss : Paysanne
  • 1947 : Il segreto di Don Giovanni de Camillo Mastrocinque : (non créditée)
  • 1947 : Paillasse ou Amours de clown (Pagliacci) de Mario Costa : Nedda
  • 1948 : Une nuit de folie à l'opéra (Follie per l'opera) de Mario Costa : Dora Scala
  • 1948 : Tocsin (Campane a martello) de Luigi Zampa : Agostina
  • 1949 : La mariée ne peut attendre (La sposa non puo attendere) de Gianni Franciolini : Donata
  • 1949 : Cœurs sans frontières (Cuori senza frontiere) de Luigi Zampa : Donata Sebastian
  • 1950 : Miss Italie (Miss Italia) de Duilio Coletti : Lisetta Minneci
  • 1950 : La Fille de la nuit (Alina) de Giorgio Pastina : Alina
  • 1950 : Dans les coulisses (Vita da cani) de Mario Monicelli et Steno : Margherita
  • 1951 : Amor non ho... però... però de Giorgio Bianchi : Gina
  • 1951 : L'Inconnue des cinq cités (Storia di cinque città) coréalisation, épisode italien de Romolo Marcellini et Emile-Edwin Reinert : Maria Severini
  • 1951 : Traque dans la ville (La città si difende) de Pietro Germi : Daniela, ex-petite amie de Paolo
  • 1951 : Attention ! Bandits ! (Achtung ! Banditi !) de Carlo Lizzani : Anna
  • 1951 : Caruso, la légende d'une voix (Enrico Caruso: leggenda di una voce) de Giacomo Gentilomo : Stella
  • 1952 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque : Adeline La Franchise
  • 1952 : Une femme pour une nuit (Moglie per una notte) de Mario Camerini : Ottavia
  • 1952 : Heureuse Époque (Altri tempi) d'Alessandro Blasetti : Mariantonia
  • 1952 : Les Belles de nuit de René Clair : Leila, la caissière
  • 1953 : Les Infidèles (Le infedeli) de Mario Monicelli et Steno : Lulla Possenti
  • 1953 : La Marchande d'amour (La provinciale) de Mario Soldati : Gemma Foresi
  • 1953 : Plus fort que le diable (Beat the Devil) de John Huston : Maria Dannreuther
  • 1953 : Pain, Amour et Fantaisie (Pane, amore e fantasia) de Luigi Comencini : Frisky
  • 1954 : La Belle Romaine (La Romana) de Luigi Zampa : Adriana
  • 1954 : Les Gaietés de la correctionnelle (Un giorno in pretura) de Steno : Frine
  • 1954 : Le Grand Jeu de Robert Siodmak : Sylvia Sorrego / Helena Ricci
  • 1954 : Il Maestro di Don Giovanni de Milton Krims et Vittorio Vassarotti : Francesca
  • 1954 : Pain, amour et jalousie (Pane, amore e gelosia) de Luigi Comencini : Maria la bersaglière
  • 1955 : La Belle des belles (La donna più bella del mondo) de Robert Z. Leonard : Lina Cavalieri
  • 1956 : Trapèze (Trapeze) de Carol Reed : Lola
  • 1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy : Esmeralda
  • 1958 : Anna de Brooklyn (Anna di Brooklyn) de Vittorio De Sica et Carlo Lastricati : Anna
  • 1959 : Salomon et la Reine de Saba (Solomon and Sheba) de King Vidor : la reine de Saba
  • 1959 : La Loi (La legge) de Jules Dassin : Marietta
  • 1959 : La Proie des vautours (Never So Few) de John Sturges : Carla Vesari
  • 1961 : Volupté (Go Naked in the World) de Ranald MacDougall et Charles Walters : Guilietta Cameron
  • 1961 : Le Rendez-vous de septembre (Come September) de Robert Mulligan : Lisa Helena Fellini
  • 1962 : La Beauté d'Hippolyte (La bellezza di Ippolita) de Giancarlo Zagni : Ippolita
  • 1963 : Vénus impériale (Venere imperiale) de Jean Delannoy : Pauline Bonaparte
  • 1963 : La Mer à boire (Mare matto) de Renato Castellani : Margherita
  • 1964 : La Femme de paille (Woman of Straw) de Basil Dearden : Maria Marcello
  • 1964 : Les Poupées de Mauro Bolognini
  • 1965 : Moi, moi, moi... et les autres (Io, io, io... e gli altri) d'Alessandro Blasetti : Titta
  • 1965 : Étranges compagnons de lit (Strange Bedfellows) de Melvin Frank : Toni Vincente
  • 1966 : Le piacevoli notti de Armando Crispino et Luciano Lucignani : Domicilla
  • 1966 : Les Sultans (L'amante italiana) de Jean Delannoy : Lisa
  • 1966 : Paradiso, hôtel du libre-échange (Hotel Paradiso) de Peter Glenville : Marcelle Cotte
  • 1967 : Les Aventures extraordinaires de Cervantes (Cervantes) de Vincent Sherman : Giulia
  • 1968 : Le Cascadeur (Stuntman) de Marcello Baldi : Evelyn Lake
  • 1968 : La mort a pondu un œuf (La Morte ha fatto l'uovo) de Giulio Questi : Anna
  • 1968 : La Marine en folie (The Private Navy of Sgt. O'Farrell) de Frank Tashlin : Maria
  • 1968 : Buona sera Madame Campbell (Buona sera, Mrs. Campbell) de Melvin Frank : Carla Campbell
  • 1969 : Ce merveilleux automne (Un bellissimo novembre) de Mauro Bolognini : Cettina
  • 1971 : Les Quatre mercenaires d'El Paso (Bad Man's River) d'Eugenio Martín : Alicia
  • 1972 : Roi, Dame, Valet (King, Queen, Knave) de Jerzy Skolimowski : Martha Dreyer
  • 1973 : Roses rouges et piments verts (Peccato mortale) de Francisco Rovira Beleta : Netty, alias Tani, la photographe
  • 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda : l'épouse médium du professeur Bébel
  • 1996 : Una donna in fuga de Roberto Rocco
  • 1997 : XXL d'Ariel Zeitoun : Gaby Berrebi
  • Télévision[modifier | modifier le code]
  • 1972 : Les Aventures de Pinocchio (Le Avventure di Pinocchio) de Luigi Comencini : La fée Turquoise
  • 1972 : Obraz uz obraz mini-série de Zdravko Šotra
  • 1984 : Falcon Crest, coréalisation : Francesca Gioberti
  • 1985 : Prête-moi ta vie (Deceptions) de Robert Chenault et Melville Shavelson : Princesse Alessandra
  • 1988 : Très belle et trop naïve (La Romana) de Giuseppe Patroni Griffi : Martherita, la mère d'Adriana

Buscetta Tommaso

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Tommaso Buscetta (dit Don Masino ou Boss des Deux Mondes) (Palerme, 1928 - New York, 2000) était un dirigeant de la mafia sicilienne. Il fut aussi le premier grand repenti de Cosa nostra

Buscetta Tommaso

Issu d'une famille nombreuse et modeste, Tommaso Buscetta, dit « Don Masino » est né à Palerme le 13 juillet 1928 dans une famille modeste. Sa mère était une femme au foyer tandis que son père était vitrier. Il se marie à seize ans avec Melchiorra Cavallaro. Le couple met au monde deux fils. Pour faire vivre sa famille, Buscetta s'initie à une série d'activités illégales ; comme par exemple la vente sur le marché noir de farine, durant le régime fasciste de Mussolini.

Tommaso Buscetta intègre le réseau des hommes d'honneur à l'adolescence, après que ses « frères » se furent assurés de son intégrité (réputation; liens avec la justice, la police; liens avec la délinquance...). Il devient membre de la famille mafieuse de Porta Nuova (quartier de Palerme) en 1948. Il devient rapidement influent au sein de Cosa Nostra et entreprend une carrière partagée entre la Sicile, les États-Unis et l'Amérique du Sud (notamment l'Argentine et le Brésil, où il existe de fortes communautés d'origine italienne) qui lui valut son surnom de « Boss des deux mondes. » Il fut principalement actif dans le trafic de cigarettes et de drogue, même s'il a toujours nié avoir participé à cette dernière activité.

Durant près de quarante ans, Tommaso Buscetta vit en homme d'honneur, en mafieux, bien que cette dernière condition se soit pas, dans l'esprit d'un membre de Cosa Nostra, une réalité avouable. Se trouvant dans le camp des « perdants » lors de la guerre des gangs mafieux qui éclata en Sicile vers 1981-82, il se résigne à collaborer avec la justice après son arrestation au Brésil en 1984. Il devient ainsi le premier « pentito » (repenti), c'est-à-dire un mafieux ayant accepté de collaborer avec la justice. Il dénonçe au juge Falconne les activités mafieuses siciliennes, les rapports de Cosa Nostra avec le monde politique italien et bien d'autres secrets couverts par l'« omerta. » Cette règle de l'« omerta » constitue le fondement du comportement mafieux, elle oblige surtout l'homme d'honneur à ne jamais entrer en contact avec les forces publiques.

Sa déposition d'environs 320 pages recueillies par le juge Giovanni Falcone fut l'une des plus importantes dans l'histoire de la lutte contre la mafia. Il fut en particulier le premier à dévoiler l'existence de la « Commission régionale », chargée de coordonner les activités des familles mafieuses siciliennes. Ses révélations et celles d'autres grands repentis de l'époque comme Antonino Calderone ou Salvatore Contorno conduisirent à la mise en accusation de 475 mafieux lors du maxi-procès qui se déroula à Palerme en 1986-87, dont l'ex-maire de Palerme Vito Ciancimino, etc. Il collabora aussi avec la justice américaine (surtout parce qu'il avait plus confiance dans son programme de protection des témoins que celui existant en Italie : il connaissait notamment les liens qui existaient entre certains politiques et les différentes Mafias) , en particulier pour l'opération pizza connection.

Après l'attentat de Capaci contre le juge Falcone en 1992, Tommaso Buscetta accepta enfin de parler des liens entre la mafia et la politique qu'il avait tenus secrets jusque-là, accusant en particulier l'ex-président du Conseil Giulio Andreotti, l'un des hommes politiques italiens les plus importants de l'après-guerre. Sa faute était grave. Il avait expliqué l'organisation, les règles, les techniques de recrutement, les stratégies de Cosa Nostra. Il avait parlé de la supériorité de celle-ci sur les autres organisations criminelles italiennes: la Camorra (mafia napolitaine), la 'Ndrangheta (mafia calabraise) et la Sacra Corona Unita (mafia des Pouilles). Il avait aussi révélé sa puissance économique et militaire, et parlé des liens qu'elle avait dans les milieux qui comptent. Il avait démoli cette image selon laquelle Cosa Nostra défendait les pauvres et les opprimés. Tommaso Buscetta est à l'heure actuelle le plus important pentito (repenti) dans l'histoire de la Cosa Nostra sicilienne.

Vivant aux États-Unis sous une nouvelle identité et bénéficiant d'un programme de protection des collaborateurs de justice, Tommaso Buscetta mourut en avril 2000 d'un cancer dans sa maison de New York. La mafia l'a inutilement poursuivi pendant 20 ans. Mais comme elle n'arrivait pas à l'éliminer, elle a exterminé sa famille : enfants, frères, beaux-parents, neveux et amis sont tombés sous les balles de Cosa Nostra. 34 personnes en tout.

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