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CIA seeks time on response to interrogation report

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Washington — The CIA asked a federal judge Thursday in Washington for more time to declassify its still-secret response to a Senate intelligence report on harsh interrogation techniques used on terror detainees as well as a separate review ordered by former agency director Leon Panetta

 

CIA seeks time on response to interrogation report

Justice Department lawyers representing the intelligence agency filed a motion urging U.S. District Court Judge James E. Boasberg to lift a May 22 deadline in a lawsuit filed by the American Civil Liberties Union seeking copies of the two classified reports.

Already in the process of declassifying a 500-page summary of the Senate Intelligence Committee’s report on the harsh techniques, the CIA said it will need more time to similarly review the other two documents. President Barack Obama said in April that he wanted the report made public quickly.

But government lawyers said in their motion only that the CIA would be able to provide a timetable by June 20 and hoped to have the materials available at some point this summer.

Citing legal and national security complexities already surrounding the review of the Senate report, government lawyers said the CIA “does not yet have a firm date by which it can complete the processing of the CIA response and the so-called Panetta report, although it hopes the declassification review and accompanying processing of those documents can be completed this summer.”

Hina Shamsi, the ACLU’s lead lawyer on the case, criticized the government’s offer on timing as too vague.

“We had wanted something more specific than their statement that the review would be completed this summer, especially given that the agency acknowledges the president expressed a commitment to declassify expeditiously.”

The ACLU sued the CIA last November under the Freedom of Information Act, demanding release of the Senate committee’s full 6,000-page report, which still remains secret, as well as CIA Director John Brennan’s secret rebuttal of that report, given to the Senate committee in 2013. As part of the lawsuit, the ACLU also asked for an earlier CIA review of harsh interrogation ordered by Panetta, which reportedly concurs with the Senate’s report.

Sen. Dianne Feinstein, D-Calif., who heads the Senate committee and has pressed for a speedy declassification of the report on the CIA’s oversight of “enhanced” interrogations in agency-run prisons overseas, said this week she was told by the White House that the CIA’s review would not be ready before July. Feinstein’s comments were first reported by NPR.

Lawyers for the CIA said the agency’s delivery of the two agency reports will depend in part on how quickly the Senate report is declassified, a process that will likely involve several CIA units as well as the involvement of other agencies. Justice lawyers cited “the fluid nature of this process, aspects of which are beyond the CIA’s control.”

Even when that is finished, the lawyers said, more time will be necessary “for implementation of security measures to ensure the safety of U.S. personnel and facilities overseas” — a reference to the possibility of protests and violence abroad ignited by the documents’ details on the abusive treatment of detainees.

Copyright 2014 The Associated Press. All rights reserved. This material may not be published, broadcast, rewritten or redistributed.


Alessandra Mussolini contestata da una trentina di antagonisti. Farà tappa anche a Firenze Leggi questo articolo su

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Una trentina di antagonisti hanno contestato l’arrivo a Livorno della senatrice di Forza Italia Alessandra Mussolini, con alcuni cori e uno striscione: “Ora come allora Mussolini a testa in giù”

 

Alessandra Mussolini contestata da una trentina di antagonisti. Farà tappa anche a Firenze  Leggi questo articolo su

La senatrice forzista, candidata alle prossime europee, è intervenuta oggi in città ad un’iniziativa politica a sostegno del candidato a sindaco per Forza Italia Elisa Amato. Domani, venerdì 16 maggio, la candidata alle elezioni europee per la circoscrizione Italia centrale sarà a Firenze per tre incontri con simpatizzanti e militanti di Forza Italia. Prima tappa alle ore 17 presso il Caffè San Marco (piazza San Marco), quindi alle 18:30 presso il Caffè Ruggeri (viale Matteotti 2/r, altezza piazza Isidoro Del Lungo). Ai due appuntamenti conviviali seguirà l’evento organizzato dal candidato al Consiglio comunale di Firenze Jacopo Cellai, in programma alle 21 presso l’Auditorium al Duomo, (Via de’ Cerretani 54/r), oltre al candidato sindaco Marco Stella e dirigenti del partito.

Verso le elezioni / Alessandra Mussolini a Livorno

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Candidata alle Europee, sostiene il candidato sindaco Elisa Amato Nicosia. L'appuntamento oggi alle 17 al comitato di Forza Italia in via Marradi 

Verso le elezioni / Alessandra Mussolini a Livorno

Livorno - In attesa che il premier Matteo Renzi venga a Livorno il 23 maggio per sostenere il candidato sindaco del Pd Marco Ruggeri, giovedì 15 maggio in città è previsto l'arrivo di un'altra big della politica: Alessandra Mussolini, candidata alle Europee con Forza Italia, sarà alle 17 al comitato elettorale di via Marradi.

Gli 'azzurri' candidano a sindaco l’ex provveditore Elisa Amato Nicosia.

Nell’agenda degli incontri previsti da Forza Italia c’è anche il dibattito con Redler, prorettore all’Università 'La Sapienza' di Roma. Dovrebbe venire anche l’ex ministro all’istruzione Maristella Gelmini, ospite del comitato elettorale di Forza Italia in via Marradi.

Le Hongrois Orban et le Polonais Tusk s'affrontent sur les relations avec la Russie

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L'Ukraine divise les Européens. La démonstration en a été apportée, jeudi 15 mai, lors de la conférence Globsec, à Bratislava. Les premiers ministres des quatre pays membres du groupe de Visegrad (Slovaquie, Hongrie, République Tchèque, Pologne) étaient assis côte à côte face à une assistance obnubilée par la nouvelle politique agressive de la Russie dans sa périphérie. Derrière les politesses et les appels à l'unité européenne, une vraie divergence est apparue entre le Polonais Donald Tusk et le Hongrois Viktor Orban.

Donald Tusk (à gauche) s'adresse à Viktor Orban (à droite), le 15 mai à Bratislava.

Donald Tusk (à gauche) s'adresse à Viktor Orban (à droite), le 15 mai à Bratislava.

On attendait une explication entre les deux hommes ; elle fut polie mais ferme. Quelques jours plus tôt, Viktor Orban avait lancé une grenade au milieu du concert européen, en suggérant que les 200 000 Hongrois vivant en Ukraine pouvaient prétendre à une autonomie. Donald Tusk avait qualifié ces propos de « malvenus et dérangeants ».

A Bratislava, M. Orban s'est contenté de réclamer le respect des droits des minorités. « Les Hongrois vivant en Ukraine définiront eux-mêmes quelles institutions démocratiques ils souhaitent », a-t-il dit. Selon M. Orban, il n'y a pas de « garantie qu'il y aura un gouvernement démocratique » à Kiev, malgré la présidentielle du 25 mai. Selon lui, « on n'a pas seulement un problème russe, mais un problème ukrainien ».

« POLITIQUE AGRESSIVE RUSSE »

Donald Tusk a haussé le ton en réponse. « Le problème n'est pas le nationalisme ukrainien mais la politique agressive russe, souligna-t-il. Je serais très prudent face à des déclarations qui, consciemment ou non, alimentent la propagande russe. » Le dirigeant polonais a mis en garde contre « l'hypocrisie » qui menace les Européens. « Nous voyons que la source de la crise est la politique agressive de la Russie dans cette partie du monde, pas seulement en Ukraine mais en Transnistrie, en Abkhazie et en Ossétie du Sud ; et pourtant on préfère parler des problèmes de l'Ukraine, comme si elle était responsable de la crise, et pas la Russie. »

M. Tusk souhaite une présence « beaucoup plus significative » de l'OTAN en Europe, et en particulier dans les pays frontaliers, cibles potentielles d'une ingérence russe. M. Orban, lui, a mis en garde contre « l'énorme coup porté à la compétitivité européenne » si on abandonnait l'idée d'une coopération avec la Russie. Tandis que M. Tusk évoquait des « achats groupés » de l'UE en matière énergétique, M. Orban a qualifié d'« erreur historique » l'abandon du projet de gazoduc Nabucco, soutenu par l'Union européenne et dont aurait profité l'Europe centrale. Il a ainsi justifié l'engagement de la Hongrie dans le projet russe South Stream.

M. Orban a expliqué que son pays ne pouvait rester dépendant de la situation politique en Ukraine. Incapable de payer ses factures à Moscou avant livraison, Kiev risque de ponctionner le gaz transitant par son territoire et destiné à des clients du centre de l'Europe. D'où la nécessité de trouver des voies alternatives de livraison. Les principes contre les intérêts : un débat ancien.

Attentat de la rue Copernic: Vers l'extradition du principal suspect...34 ans après les faits

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Justice - La justice canadienne a ouvert la voie à l’extradition du Libano-canadien Hassan Diab, soupçonné d’avoir perpétré cet attentat qui fit quatre morts à Paris en 1980

 

Un policier inspecte les décombres après l'attentat qui fit quatre morts, rue Copernic, à Paris, le 3 octobre 1980

Un policier inspecte les décombres après l'attentat qui fit quatre morts, rue Copernic, à Paris, le 3 octobre 1980

Les faits remontent au 3 octobre 1980. Mais quand il les évoque, Gérald Barbier n’arrive pas à contrôler l’émotion dans sa voix. Agé de 27 ans à l’époque, il était avec ses parents dans leur magasin de la rue Copernic quand la bombe a explosé. «J’ai eu de la chance d’être protégé par un mur en béton, raconte-t-il aujourd’hui. Ma mère en a eu moins. Elle est restée entre la vie et la mort pendant trois jours…» Dirigé contre la synagogue de cette rue du 16e arrondissement de Paris, l’attentat fit au total quatre morts et une quarantaine de blessés.

«Je suis innocent», clame Hassan Diab

Trente-quatre ans après avoir éventré la rue, l’explosion d’une dizaine de kilos de pentrite pourrait enfin révéler sa vérité. Jeudi soir, la justice canadienne a, en effet, ouvert la voie à l’extradition d’Hassan Diab considéré comme le principal suspect dans cette affaire. Ce Libano-canadien de 60 ans a beau avoir annoncé son intention de saisir la Cour suprême canadienne, il a compris qu’il avait épuisé presque tous ses recours.

«Je suis innocent», a encore répété cet ancien professeur de sociologie de l’université d’Ottawa, jeudi, à l’issue de l’audience. «Et bien si c’est vraiment le cas, qu’il accepte d’être extradé vers la France, témoigne Gérald Barbier. Il sera jugé. Et s’il est innocent, il sera logiquement acquitté…»

Une fiche d’hôtel en guise d’indice

Partie civile dans ce dossier, Gérald Barbier sait bien qu’il existe un faisceau d’indices contre cet homme, aujourd’hui papa d’une fillette de seize mois. Présenté comme un ex-militant du groupuscule terroriste parisien, le FPLP-Opérations spéciales (FPLP-OS), Hassan Diab est en fait inquiété par deux éléments matériels.

D’abord la ressemblance entre ses photos de l’époque et le portrait-robot qui a été fait de l’homme déposant la moto dont les sacoches étaient remplies d’explosifs. Surtout, l’expertise graphologique d’une fiche d’hôtel prouvant qu’il était bien à Paris le jour du drame.

Il prétend qu’il était étudiant à Beyrouth

Lui s’est toujours défendu en disant être victime d’une homonymie. Il prétend ainsi qu’il n’a jamais fait partie d’un groupe terroriste et surtout qu’il était étudiant à Beyrouth (Liban) au moment des faits.

«A titre personnel, un procès ne m’apporterait rien de plus, juge aujourd’hui Gérald Barbier. Mais on a tellement banalisé le terrorisme ces dernières années que cela ne serait pas mal de punir l’auteur d’un attentat…»

Ukraine’s richest man enters dispute in eastern region

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Mariupol, Ukraine — He’s a baby-faced billionaire — the son of a coal miner and Ukraine’s richest man. Now, Rinat Akhmetov may also hold the balance of power in the region’s tensest standoff since the Cold War.

Ukraine’s richest man enters dispute in eastern region

Two days after Akhmetov deployed workers from his steel plant to restore order in a region torn by separatist violence, calm appeared to return Friday to the center of this eastern city. A few steps from a recent deadly clash, people lunched on sushi as a song by Katy Perry played. Near the scorched city council building that had been held by pro-Russian militants, a group of Akhmetov’s unarmed steelworkers lounged and smoked cigarettes as they kept watch.

A few blocks away, at the ruins of the city police building where at least seven people died last week, retired steelworker Oleg Krivolapov welcomed Akhmetov’s intervention.

“He has his factories, his industries, a lot of money — he could do a lot,” said Krivolapov, who trusts that his former colleagues at Akhmetov’s Ilych Factory can keep the peace. “Of course, he should have done something sooner.”

The steelworkers’ patrols seem to mark a turn in the conflict, but Akhmetov’s decision to use his clout may be more significant. Since the fall of his longtime ally, former Ukrainian president Viktor Yanukovych, Akhmetov has restrained himself from pulling out all the stops to try to restore order. But with his decision to put his workers on the street, he may be saying enough is enough with the separatist movement in eastern Ukraine.

A king among men here, his empire of steel plants, factories and coal mines spreads across Donbas — as many Ukrainians refer to their nation’s industrial heartland. Akhmetov is its largest private employer and is known as the “shadow governor” for his links to local and regional politicians. His businesses also maintain their own private, well-trained security force of more than 3,000, including former elite Ukrainian commandos.

Should he go all-out — a level of commitment that still remains unclear — observers believe he has the power and influence to turn the tide.

“He controls everything in that region,” said Alexander Paraschiy, head of research at Concorde Capital, a Kiev-based brokerage and analytical firm. “If Akhmetov decides to stop this separatist show, he would be able to do it in a couple of minutes.”

Ukraine’s troubled east erupted into separatist violence months ago, and tension built in this port city for weeks before an intense battle last week between Ukrainian forces and pro-Russian militants. That raises an important question: Why is Akhmetov choosing to act now?

There are myriad theories. Some critics, for instance, have accused him of privately backing the separatists to force concessions from the pro-Western government in Kiev. At least one separatist leader, Pavlo Gubarev, told a state-owned Russian media outlet that Akhmetov helped finance the uprisings. Although he is a longtime supporter of Yanukovych and his Party of Regions, Akhmetov has denied those charges.

“I tell you with confidence that I didn’t and won’t give one cent” to the separatists, Akhmetov told Ukraine’s Interfax news agency this week.

Yet the chaos has led the pro-Western interim government in Kiev to begin seriously considering one of Akhmetov’s key demands: that Ukraine become a more decentralized state, giving more power to the regions. Such a deal could help protect Akhmetov’s businesses and political interests in the country’s east.

Critics who charge Akhmetov with tactically supporting the separatists’ uprisings say he may have become caught in his own web, his authority and businesses suddenly threatened by the spreading might of pro-Russian activists in the region.

“If he is acting now, it is not because he cares about Ukraine, but because his own interests are at stake,” said Igor Lutsenko, a prominent Kiev-based activist who was kidnapped and tortured by the Yanukovych regime in January.

Known as ‘The Respected’

Akhmetov’s early career was plagued by accusations of underworld dealings. He was thought to be a protege of Akhat Bragin, the former president of the Shakhtar Donetsk soccer club. Bragin, who died in a 1995 bomb blast, was also alleged to be an organized crime boss.

Akhmetov, however, has denied any illegality, saying his empire was built on gutsy business moves, acumen and smart investments. After the collapse of the Soviet Union, he branched out into coal and, more important, steel manufacturing. In 2000, he founded System Capital Management, involved in mining, metals, energy, finance, telecommunications and media.

Currently No. 92 on the Forbes list of the world’s top billionaires, he commands an estimated $12.2 billion in global assets — a figure down from $15.4 billion in 2013. He resides part time in London, where he owns one of the city’s most expensive apartments at One Hyde Park, a hyper-luxury complex a stone’s throw from Harrods.

Akhmetov has sought to distance himself from the brutality of the Yanukovych regime’s last days. Anders Aslund, a senior fellow at the Washington-based Peterson Institute for International Economics, said Akhmetov is seen in eastern Ukraine as a patriarchal figure and is called “The Respected” by his workers.

“No one can stop him,” Aslund said. “He’s by far the most powerful person in Donetsk. When he comes down, he comes down like a ton of bricks.”

It remains uncertain, however, whether he is intent on asserting his full force or is simply seeking to keep the separatists in check temporarily.

Accusations of betrayal

In this port city of nearly a half-million, the barricades set up by separatists started coming down Wednesday morning, apparently after an agreement was struck by all sides.

Akhmetov spokesman Jock Mendoza-Wilson said 228 company employees hit the street Thursday, the same as on Friday. They have been running 44 routes, he said, and are spread out over four additional cities, including ­Donetsk, although they appeared to be less of a presence there.

Each patrol consists of half a dozen employees, usually with two police officers.

“It’s made a big difference,” Mendoza-Wilson said. “What you had last week were armed separatists and national guard. What you have now is public order, because these people are trusted.”

Mendoza-Wilson said Akhmetov has “been in the middle of this since the beginning of this, but it hasn’t been public. But now this has been a public act, people can see he’s been involved.”

Sergei Budalyn, 59, a retiree who took time Friday to check out the shell of a bank branch where his daughter had worked until separatists torched it, called Akhmetov “our financial god.”

“Really, a lot depends on him,” Budalyn said.

But it was not as if the pro-
Russian activists had been banished. Their flag flew above the city administration building, and about 100 pro-Russian activists were gathered on its steps Friday afternoon. Many of them accused their self-proclaimed and pro-Russian “people’s mayor” of betraying their cause by cutting a deal with Akhmetov.

“I think it was a mistake,” said Aleksei, a supporter of the ­Donetsk People’s Republic, the pro-Russian separatist organization in the region. He declined to give his last name for fear of reprisals.

With the patrols, Aleksei said, there may be less chaos, but there is still plenty of uncertainty and suspicion.

“From the position of the ordinary person’s point of view, thanks to them, the city has been preserved,” Aleksei said. “But from the other side, it means Akhmetov controls everything in Mariupol.”

Faiola reported from Kiev. Stephanie Kirchner in Berlin contributed to this report.

Uruguayan president agrees to take six detainees from Guantanamo

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Uruguayan President José Mujica said Thursday that his nation is willing to accept six detainees from the U.S. prison at Guantanamo Bay, Cuba — one of the largest groups of Arab detainees to be released to a third country.

 U.S. President Barack Obama and Uruguay President Jose Mujica Cordano speak to the press before a meeting in the Oval Office of the White House May 12, 2014 in Washington.

U.S. President Barack Obama and Uruguay President Jose Mujica Cordano speak to the press before a meeting in the Oval Office of the White House May 12, 2014 in Washington.

But the Obama administration should move fast, Mujica said.

“It can’t be too long,” he said in an interview. “I only have a few months of government left.”

The Obama administration has long pledged to close the 12-year-old military facility, which has been assailed by human rights groups for its prolonged detention of suspects without charge. U.S. officials have struggled to resettle or repatriate prisoners, but Mujica quickly agreed to a request about four months ago to take some inmates.

The men whom Uruguay would accept are among a group that has been especially difficult to move — Arabs who have been cleared for release but can’t return to their nations, either because of war, fear of torture or security concerns about their home countries. The offer could free the last four Syrian detainees at Guantanamo Bay, along with a Palestinian and a Tunisian.

Human rights activists said they hope the offer will spur other nations to open their doors to more of the 154 prisoners remaining at Guantanamo Bay. “This Uruguay deal is the kind of momentum other countries need to see,” said Andrea Prasow, who follows detainee issues for Human Rights Watch.

Mujica, 78, a former urban guerrilla, has become well known for the liberal causes he has championed in his country of 3 million people — from recognizing same-sex marriage to legalizing the sale of small quantities of marijuana.

“I always thought it was really good that Obama wanted to resolve this,” Mujica said. He called the Guantanamo Bay prison a disgrace for the United States, “which on the one hand wants to wave the flag of human rights, and assumes the right to criticize the whole world, and then has this well of shame.”

But there was a personal element to his decision, too. Mujica spent more than 13 years behind bars as a young man for his guerrilla activities, much of it in solitary confinement under a military dictatorship. “I know prisons from the inside,” he said.

He recalled that his only companions during many of those years were mice, ants and spiders. At one point, he befriended a tiny frog in his cell, providing it a cup of water in which to swim. “When you have a lot of solitude, any living thing becomes a companion,” he said.

When the U.S. ambassador to Uruguay asked him to accept detainees, he said, he immediately accepted. Mujica added that he did not bargain for anything in exchange for taking detainees from Guantanamo Bay.

But moving the prisoners is not so simple. Although the U.S. government has approved their release, the State and Defense departments have to agree to their relocation to a new country. Among other things, they have to ensure that the receiving nation will take steps to prevent the transferred detainees from becoming a security threat.

Mujica said that the prisoners will be considered normal refugees, and that his government does not intend to monitor them. “We are not the jailers of the United States government, or the United States Senate,” he said. “We are offering solidarity on a question that we see as one of human rights.”

Prasow, of Human Rights Watch, said some countries that have received detainees have restricted their travel, but others have not.

President Obama met with Mujica in the Oval Office on Monday and praised his “extraordinary credibility when it comes to issues of democracy and human rights.”

Asked whether the Guantanamo Bay offer had come up in that meeting, Mujica said: “We have nothing to discuss. It’s your problem. We have made our decision” to accept the detainees. Mujica’s successor will be chosen in elections in October, and Mujica will leave office in March.

Lt. Col. J. Todd Breasseale, a Pentagon spokesman, said in an e-mail that the department does not discuss any detainee transfers before they occur. Clifford Sloan, who heads the State Department’s Office of Guantanamo Closure, also declined to talk about the particulars of Uruguay’s offer. But he added that “we are reaching out to a range of countries” to take in detainees and said “we are very pleased by the support we are receiving.”

Uruguay would become the first country in South America to accept detainees from Guantanamo.

A total of 11 Syrians have been detained at Guantanamo Bay since it opened, but several have been resettled in other countries. One of those remaining, Ali Hussein al-Shaaban, 31, has spent 12 years at the prison. His attorney, Michael Mone, said he was not allowed to confirm whether Shaaban was part of the Uruguay deal. But he said Shaaban had been reading about Uruguay in an encyclopedia at the camp, and is learning Spanish.

“He would be so grateful to the government and people of Uruguay” if he could be moved to the South American country, said the lawyer, adding that his client “has no interest in traveling anywhere” once he is resettled.


Julie Tate contributed to this report.

Attentat de la rue Copernic

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L'attentat de la rue Copernic fut perpétré à Paris le vendredi 3 octobre 1980, soir du shabbat, alors qu'était célébrée la fête juive de Sim'hat Torah amenant un grand nombre de fidèles. Cet attentat antisémite à la bombe du 3 octobre 1980, à 18h38, dirigé contre la synagogue de l'Union libérale israélite de France, rue Copernic à Paris, fait quatre morts et une quarantaine de blessés. 

Attentat de la rue Copernic

La plaque commémorative apposée sur la façade indique : « À la mémoire de Jean Michel Barbé, Philippe Bouissou, Hilario Lopez Fernandez, Aliza Shagrir tués lors de l'odieux attentat perpétré contre cette synagogue le 3 octobre 1980 ». L'explosif d'une dizaine de kilos de pentrite, dans une sacoche de moto, aurait pu causer encore davantage de victimes s'il avait fonctionné quelques instants plus tard : en cette veille de shabbat, la synagogue était pleine.

Le lendemain, une manifestation spontanée de plusieurs milliers de personnes se tient devant la synagogue, puis part sur les Champs-Élysées. Tandis que d'autres manifestations de protestation ont lieu dans des villes de province. Le 7 octobre 1980, une manifestation voit défiler 200 000 personnes entre Nation et République. Plusieurs députés s'y joignent, tous partis confondus. Le premier ministre, Raymond Barre, choque le 3 octobre en déclarant sur TF1 : « Cet attentat odieux voulait frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic », lapsus que ses propos du 8 octobre à l'Assemblée nationale, assurant ses « compatriotes juifs » de la « sympathie de l'ensemble de la nation », n'effaceront pas des mémoires. Peu avant sa mort en août 2007, Raymond Barre a imputé cette campagne de protestations au « lobby juif ».

Moins d'une heure après l'attentat, un correspondant anonyme téléphone à l'Agence France-Presse pour revendiquer l'attentat au nom des Faisceaux nationalistes révolutionnaires, un groupuscule d'extrême droite, reconstitution de la Fédération d'action nationale et européenne (FANE), organisation dissoute par le gouvernement le 3 septembre. Les défilés prennent prioritairement pour cible le gouvernement de droite alors au pouvoir. Le samedi 4 octobre, le Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes (CLESS) organise un défilé aux cris de « Bonnet, Giscard, complices des assassins ! » La police comme la DST ont cependant très tôt la certitude que la FANE n’est pas en mesure d’avoir commis l’attentat et privilégient la piste moyen-orientale. En novembre une note de la police criminelle allemande transmise à Paris, précise que l’attentat a été commis par un commando de cinq personnes venues du Liban.

Le commissaire de police Jean-Pierre Pochon décrit dans son livre les pressions exercées par le nouveau pouvoir politique socialiste pour diriger l'enquête vers les milieux d'extrême droite au détriment de la piste moyen-orientale. Un an après l'attentat, Jean-Yves Pellay, responsable du Service d’Ordre de la F.A.N.E. reconnaît être l'auteur de l'appel anonyme à l'Agence France-Presse et avoue être en fait un militant sioniste qui a infiltré cette structure. Il déclare au journal le Matin: « On m'a demandé d'infiltrer la FANE. » Les auteurs de l'attentat n'ont jamais été retrouvés. La police a pu établir un portrait-robot du poseur de bombe : un homme moustachu, de type arabe, d'une taille d'environ 1,70 m. Cet homme utilisait un passeport chypriote au nom d'Alexander Panadriyu et avait acheté la moto utilisée pour l'attentat à ce nom.

En 2007, le juge d'instruction Marc Trévidic a délivré une commission rogatoire internationale aux États-Unis pour un suspect palestinien ayant vécu aux États-Unis et au Canada. Chef présumé du commando, il a été identifié grâce aux archives du FPLP-OS, hostile à Yasser Arafat et au Fatah, transmises par l'Allemagne à la France. Ce suspect d'origine palestinienne, âgé de 55 ans en 2007, possèderait la double nationalité libanaise et canadienne. La justice française a également obtenu de l'Italie un passeport utilisé par cet homme dont la photo ressemblerait au portrait-robot.

Hassan Diab, professeur de sociologie à Ottawa, diplômé de sociologie de l'Université de Syracuse (États-Unis), a été arrêté le 13 novembre 2008 à Gatineau, dans la province du Québec dans le cadre d'un mandat d'arrêt international délivré début novembre 2008 par deux juges parisiens. Il est soupçonné d'avoir confectionné et posé la bombe de l'attentat de la rue Copernic ainsi que d'avoir participé à l'attentat qui a visé en octobre 1980 la bourse du diamant d'Anvers. Les charges contre lui reposent sur le portrait-robot établi grâce à une prostituée avec laquelle il a passé la nuit et une analyse graphologique soulignant que l'écriture de Hassan Diab est similaire à celle d'une fiche d'hôtel. La procédure d'extradition lancée par la France est contestée car les procédures d'extradition entre les deux pays ne sont pas réciproques, et que, selon l'avocat de Diab, la France ne semble pas détenir de preuves suffisantes pour engager un procès contre son client. Remis en liberté fin mars 2009 sous de très strictes conditions, Hassan Diab doit notamment porter un bracelet électronique. Le tribunal autorise son extradition en juin 2011 et le ministre de la justice canadien Rob Nicholson signe son ordre d'extradition le 4 avril 2012. Hassan Diab a fait appel de cette décision.


Ambrazevicius Juozas

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Juozas Ambrazevičius or Juozas Brazaitis (December 9, 1903 in Trakiškiai, Marijampolė parish – October 28, 1974 in the United States), was a Lithuanian literary historian, better known for his political career and nationalistic views.

 

Ambrazevicius Juozas

He was the acting Prime Minister of the Provisional Government of Lithuania from June 23, 1941 to August 5, 1941. Ambrazevičius studied literature at University of Lithuania in Kaunas and University of Bonn. From 1927 he lectured on Lithuanian literature and folklore in Kaunas. By the end of the 1930s he got involved in numerous organizations for literature teachers and scientists. 

His major works include Theory of Literature (Literatūros teorija in 1930), two-volume A History of World Literature (Visoutinė literatūros istorija in 1931-1932), Vaižgantas (in 1936), three-volume New Readings (Naujieji skaitymai), Lithuanian Writers (Lietuvių rašytojai in 1938). He also worked on the editorial staff of national daily Lietuva (Lithuania) and Catholic daily XX amžius (The 20th Century). He would sometimes use pseudonym Servus to write for these newspapers. During World War II he edited an underground periodical Į laisvę (Towards Freedom) which he later revived in Germany and in the United States.

When the Soviets occupied Lithuania in 1940, Ambrazevičius joined the resistance movement. When Nazi Germany attacked Russia, Lithuania declared restoring independence and he became the Minister of Education and acting Prime Minister of the Provisional Government of Lithuania as Kazys Škirpa was unable to take this post. Soon afterwards the Germans abolished the government and its work was continued by the Supreme Committee for the Liberation of Lithuania where Ambrazevičius served as chairman of its political commission. Later, already in exile, he participated in other various political organizations, published political pamphlets. He published memoirs All Alone (Lithuanian: Vienų vieni, German: Allein, ganz allein) in 1964 under the name of N. E. Sudūvis.

Savage Ann

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Ann Savage (19 février 1921 - 25 décembre 2008), née Bernice Maxine Lyon, est une actrice américaine. 

Ann Savage and Tom Neal

Ann Savage and Tom Neal

Elle est l'une des grandes stars du film noir et des séries B américaines des années 1940 et 1950. Son rôle de femme fatale machiavélique tirant sur un porte-cigarette dans le film Detour, d'Edgar G. Ulmer, fit d'elle une grande icône cinématographique.

Le réalisateur allemand Wim Wenders avoue avoir été impressionné pour toujours par son incroyable talent, qu'il disait « d'au moins quinze ans en avance sur son temps ». Ann Savage est morte le 25 décembre 2008 au centre de soins où elle avait été admise, là où elle avait signé en 2007 un grand retour remarqué, dans le plébiscité My Winnipeg du réalisateur canadien Guy Maddin.

Filmographie

  • One Dangerous Night (1943)
  • After Midnight with Boston Blackie (1943)
  • Passport to Suez (1943)
  • Scared Stiff (1945)
  • Midnight Manhunt (1945)
  • Apology for Murder (1945)
  • Detour (1945)
  • The Spider (1945)
  • Fire with Fire (1986)
  • My Winnipeg (2007)

Stompanato Johnny

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Johnny Stompanato (né le 10 octobre 1925 à Woodstock et mort le 4 avril 1958 à Beverly Hills) était un gangster américain d'origine italienne dans les années 1930-1950. Johnny Stompanato naît le 10 octobre 1925 à Woodstock dans l'Illinois. 

Stompanato Johnny

En 1943, il s'engage dans l'armée chez les marines durant la Seconde Guerre mondiale, il guerroie dans le Pacifique puis est envoyé en Chine en 1945. Il y noue une relation avec une femme turque. Il se marie avec elle et pour cela il se convertit à l'islam (de manière purement formelle). Il aura d'elle quatre enfants assez rapidement.

Il reste en Chine plusieurs années avec sa femme et travaille dans un bureau de l'armée (à Tianjin). Il sert aussi comme videur dans des boîtes de nuit chinoises. Quand il rentre aux États-Unis, il retourne voir ses parents à Woodstock, dans la banlieue de Chicago, et se met au service de la mafia locale. Il commence d'abord au bas de l'échelle. Puis, il est envoyé en Californie pour suivre un autre mafioso de la région, Mickey Cohen. Il lui sert d'homme de main et de chauffeur à Los Angeles.

Johnny Stompanato se montre intelligent et doué. Il monte des commerces en couverture aux activités mafieuses pour blanchir l'argent. Son premier commerce est un magasin de bimbeloterie à Westwood (The Myrtlewood Gift Shop). Il grimpe vite les échelons et dirige par la suite une bijouterie à Los Angeles, où il blanchit l'argent de ses trafics. Il dirige aussi en parallèle un puissant réseau de prostitution et chantage sexuel. Devenu riche, il collectionne les conquêtes féminines : des stripteaseuses aux stars de Hollywood, dont l'actrice américaine Lana Turner. En 1958, il est tué par Cheryl Crane, la fille de cette dernière âgée de 14 ans, au cours d'une dispute domestique. Cheryl Crane fut relaxée pour légitime défense. En effet, Stompanato n'était pas un tendre et aimait passer ses nerfs sur sa compagne Lana Turner en plus de la tromper copieusement.

Ses conquêtes et son côté malfrat, sans compter les circonstances peu glorieuses de sa mort ont fait qu'il n'eut pas les funérailles appropriées pour celui qui était tout de même un important gangster de Los Angeles à l'époque. La médiatisation de sa mort a fait fuir ses anciens collègues mafieux. Seul Mickey Cohen fera un effort en lui payant un cercueil bon marché. Mickey Cohen vendit aussi les lettres d'amour qu'il avait échangées avec Lana Turner pour pouvoir laver l'honneur de ce dernier, sali au cours du procès. Johnny Stompanato est enterré au cimetière de sa ville natale.

Johnny Stompanato est un des personnages secondaires de trois des quatre livres de James Ellroy consacrés à Los Angeles, Le Dahlia noir, Le Grand Nulle part et L.A. Confidential. À la toute fin de ce dernier roman se produit l'assassinat de Johnny Stompanato par la fille de Lana Turner.

Woodward Bob

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Robert Upshur Woodward, dit Bob Woodward, né le 26 mars 1943 à Geneva dans l'Illinois, est un journaliste américain. Il étudia à l'université scientifique de Sheffield où il fut membre de la société secrète "Book and Snake".

 

Woodward Bob

Engagé comme reporter en 1971 au Washington Post, il devient célèbre pour avoir enquêté en 1972, avec son collègue Carl Bernstein, sur le scandale du Watergate. Leurs articles ont entraîné l'ouverture d'une enquête sénatoriale, durant laquelle le président Richard Nixon refusa de fournir les bandes audio de la Maison Blanche, prétextant que celles-ci n'existaient plus. 

Son mensonge fut découvert quelques temps après, obligeant dès lors le président Richard Nixon à démissionner de son poste en 19743. Il a écrit plusieurs livres, dont un sur le directeur de la CIA, William Casey (CIA : Guerres secrètes 1981-1987) et des enquêtes sur les présidences de George W. Bush et Barack Obama.

Waffen SS

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La Waffen-SS (littéralement « arme de l'escadron de protection ») fut la branche militaire de la Schutzstaffel (SS), dont elle constitua l'une des composantes avec l'Allgemeine SS et le Sicherheitsdienst (SD).

Waffen SS

Waffen SS

Elle fut conçue à l'origine par Heinrich Himmler comme une armée politique, uniquement constituée de nationaux-socialistes convaincus, soumis à de sévères critères de sélection notamment basés sur les théories raciales nazies. Au fil du temps, et surtout à partir de la fin de l'année 1942, elle intégra des troupes de toutes origines, des Volksdeutsche (personnes d'origine germanique mais hors du Reich) dans une première phase, puis des personnes essentiellement issues des pays occupés, de la Belgique à l'Albanie, du Danemark à l'Ukraine, sans se soucier de leur éventuelle origine germanique.

Ces unités non-allemandes furent largement majoritaires à partir de 1944, avec près de 700 000 hommes sur un total de près d'un million de membres de la Waffen-SS pendant toute la durée du conflit. Avec des motivations diverses, allant de l'engagement nazi aux conflits ethniques locaux, les unités étrangères de la Waffen-SS furent un appoint important aux opérations militaires allemandes. Présentes sur tous les fronts de 1939 à 1945, à l'exception de l'Afrique du Nord, les unités de la Waffen-SS se révélèrent de qualité variable : nombre d'entre elles firent preuve d'une grande combativité, essentiellement sur le front de l'Est, à partir de 1943.

Elles se singularisèrent par le nombre de leurs exactions sur tous leurs théâtres d'opérations. Dans les semaines qui suivent l'accession des nazis au pouvoir, la SS se dote de commandos armés, les Politische Bereitschaften, notamment destinés à pourchasser les démocrates et à contrebalancer les troupes de la Sturmabteilung (SA). « La Verfügungstruppe est organisée pour prendre part à la guerre et combattre sur les champs de bataille. En versant son sang sur le front, elle gagnera le droit moral d'abattre les lâches et les saboteurs de l'intérieur » Heinrich Himmler, 8 novembre 1938.

Après la Nuit des Longs Couteaux, dans laquelle ces unités servent d'exécutants, Adolf Hitler accepte, le 16 mars 1935 malgré les réticences de la Reichswehr, de les fondre en une seule unité, la Verfügungstruppe (VT), dépourvue d'unités de génie et d'artillerie. De 1934 à 1939, les VT coexistent avec la garde rapprochée du Führer, la Leibstandarte Adolf Hitler, créée en 1933, forte d'une centaine d'hommes essentiellement issus de la SA et commandée par Sepp Dietrich. Cette garde prétorienne reçoit une formation militaire dispensée par le 9e régiment de la Reichswehr. Le troisième pilier de ce qui va devenir la Waffen-SS est constitué des SS-Totenkopfverbände chargées de la garde des camps de concentration et commandées par Theodor Eicke, l'assassin d'Ernst Röhm. Par un décret du 17 août 1938, après la mise à l'écart du ministre de la guerre Werner von Blomberg, Hitler balaie les réticences de l'armée, accepte de doter la VT d'armes lourdes, d'augmenter ses troupes, notamment via l'incorporation d'une partie des membres des Totenkopfverbände et de l'élever au rang de division. Le 18 mai 1939, il autorise Heinrich Himmler à verser dans la VT 50 000 hommes de l'Allgemeine SS : la Waffen-SS est née, même si cette appellation ne devient officielle que le 2 mars 1940.

À première vue, l'on peut s'étonner de la réponse favorable apportée à la demande d'Himmler et de la SS de se doter d'unités militaires : c'était précisément la demande d'Ernst Röhm et de la SA avant la Nuit des Longs Couteaux. Mais le contexte a changé : Hitler a assuré son pouvoir, notamment sur la Reichswehr qui n'a plus, comme en 1934, les moyens de s'opposer à lui, d'autant plus qu'il a débarrassé l'armée des ambitions de la SA ; la SS n'a pas la volonté d'influencer le programme et l'action du NSDAP et elle a donné à Hitler de sérieux gages de fidélité lors de la nuit des longs couteaux et de la Nuit de cristal. Himmler, qui n'a pas le charisme de Röhm est d'une fidélité absolue au Führer et ne peut en aucun cas être considéré comme un rival potentiel. De plus, grâce à l'action de Reinhard Heydrich, la SS a fait ses preuves dans la persécution des opposants, puis dans la mise en place et le peuplement des premiers camps de concentration.

En 1934, le lieutenant-général à la retraite de la Reichswehr, Paul Hausser, rejoint la SS, afin d'assurer une véritable formation militaire aux unités de la VT. Officier prussien traditionnel, élégant et cultivé, il n'a rien de commun avec les compagnons de brasserie bavarois, les voyous de la SA ou les nazis des premiers jours comme Sepp Dietrich. Il n'en met pas moins toutes ses compétences au service de la formation de la VT, future Waffen-SS. Hausser a pour objectif de doter la VT de toutes les compétences d'une unité militaire traditionnelle. Sa personnalité, la qualité de la formation dispensée dans les écoles militaires de Bad-Tölz et du château de Brunswick contribuent à attirer de nouveaux membres dans la VT. Avec Felix SteinerHausser trouve à la fois un adjoint et un rival. Steiner ne partage en effet pas les conceptions classiques de Hausser et privilégie une formation plus originale, inspirée des commandos de choc de la Première Guerre mondiale, mettant l'accent sur le corps à corps, l'utilisation d'armes automatiques et de grenades.

Quelles que soient les différences entre Hausser et Steiner, il est indéniable que les Waffen-SS reçoivent une excellente formation, au cours de laquelle sont organisées de nombreuses compétitions sportives afin de transformer les recrues en véritables athlètes, mais aussi de développer un esprit de groupe, entre soldats, et entre hommes du rang, sous-officiers et officiers. Le recrutement et la formation des futurs officiers rompent également avec les traditions militaires. Afin d'éviter le développement d'un esprit de caste, les futurs officiers doivent au moins servir deux ans dans le rang avant d'entrer dans la Junkerschule, école d'officiers de la Waffen SS. Les recrues de la Waffen-SS et tout particulièrement leurs officiers reçoivent également une formation idéologique sur les lignes directrices et l'idéologie du parti, imprégnée d'un anticommunisme et d'un antisémitisme radicaux ; cet aspect de la formation suscite de fortes réticences de Hausser et Steiner, nazis convaincus qui veulent dispenser une formation militaire de haut niveau sans trop s'encombrer d'aspects politiques.

Si les Waffen-SS n'adhèrent pas en masse aux théories mystiques chères à Heinrich Himmler, ils sont nombreux à délaisser l'Église, à la plus grande satisfaction du Reichsführer.

« Ensuite, nous avons entrepris le plus important, la formation idéologique, dès le premier jour également. Nous n'avons absolument pas abordé la question religieuse chez les nombreux jeunes de Westphalie, de braves jeunes gens, catholiques, de bonne race, mais infiniment calotins. Dans ces deux divisions, j'ai expressément autorisé tous ceux qui le voulaient à aller à l'église [...] L'effet a été de premier ordre : six semaines après, aucun n'y allait plus. » Heinrich Himmler devant les Reichsleiter et Gauleiter, Posen, 6 octobre 1943.

En dehors de cette formation, le caractère politique de la Waffen-SS, qui fait de ses soldats des nazis fanatiques qui ne discutent jamais un ordre, découle du fait que la majorité de ses recrues et spécialement de ses officiers sont des volontaires et des nazis convaincus avant d'entrer dans la Waffen-SS. C'est d'ailleurs à ces jeunes officiers qu'Himmler confie la mission de veiller à l'éducation politique, à l'endoctrinement de leurs hommes. À l'origine, les critères de recrutement définis par Heinrich Himmler pour la Waffen-SS comme pour la SS sont particulièrement sévères et traduisent sa volonté de n'accueillir que l'« élite germanique ».

« Ne succombons jamais à la folie du nombre. Si nous maintenons nos exigences actuelles -nous les maintiendrons et les rendrons encore plus sévères-, nous pourrons utiliser au plus 10 % de la jeunesse allemande. Ne fléchissez jamais, je vous en prie, ni pour les conditions d'admission ni pour l'admission elle-même, même si parfois vous n'avez pas autant de candidats et d'aspirants que vous le souhaiteriez. » Heinrich Himmler devant des généraux SS, 8 novembre 1937.

Pour être admis, les candidats doivent prouver leur « qualité raciale », cotée selon une échelle de cinq degrés, leur ascendance aryenne depuis 1800 pour les hommes du rang et 1750 pour les officiers, l'absence dans leur famille de maladies mentales ou héréditaires. Ils doivent être âgés de moins de vingt-trois ans, mesurer 1,74 m ou plus, ne pas porter de lunettes, passer des tests sportifs très poussés et un test d'intelligence réduit à sa plus simple expression. Ils doivent aussi et surtout prouver leur engagement nazi sans faille. Les membres de la Waffen-SS sont essentiellement issus des campagnes et de familles sans tradition militaire. 90 % des officiers de la Waffen-SS sont d'origine paysanne, contre 2 % dans la Reichswehr, 5 % proviennent de familles où l'on est militaire de père en fils, contre 49 % dans la Reichswehr.

Ces critères connaissent un premier assouplissement dès la fin de l'année 1938 ; au fur et à mesure de l'augmentation des effectifs de la Waffen-SS, de l'incorporation d'unités non allemandes, ils se dilueront peu à peu, puis disparaîtront complètement. Peu après l'arrivée de Hausser, la VT s'agrandit via la création du 1er Régiment SS « Deutschland » à Munich et du 2e Régiment « Germania » à Hambourg. Après l’Anschluss, se crée le 3e Régiment SS, « Der Führer », composé de nazis autrichiens. Ces trois régiments sont regroupés en octobre 1939 pour constituer la SS Division Verfügunstruppe, la future 2e Panzerdivision SS Das Reich. La « Leibstandarte », garde personnelle de Hitler, est transformée en régiment motorisé mais conserve au travers de détachements, sa mission traditionnelle de protection du Führer. Elle est ensuite elle aussi transformée en division, la 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler.

Sous l'impulsion de Gottlob Berger, lieutenant au cours de la Première Guerre mondiale, nazi fanatique et homme de confiance d'Himmler, responsable du SS-Hauptamt sous l'autorité directe du Reichsführer SS, la VT se transforme en Waffen-SS et débute sa réelle expansion. Dans un premier temps, Berger ouvre des bureaux de recrutement dans tout le Reich, ce qui suscite des conflits avec les responsables locaux de l'Allgemeine-SS, qui veulent garder leurs hommes sous leur seule autorité. En 1938, il recute 32 000 nouvelles recrues en huit mois, en 1940, près de 50 000. Malgré l'importance de son rôle de recruteur, Berger ne sera jamais apprécié par les généraux de la Waffen-SS.

Aux 56 000 hommes de la VT fin 1936, s'ajoutent la 3e Panzerdivision SS Totenkopf, composée de gardiens des camps de concentration, puis la 4e division SS Polizei, issue des effectifs de l'Ordnungspolizei (ORPO). Cette première expansion de la Waffen-SS est freinée par l'OKW, dont le service central de recrutement doit donner son autorisation pour le recrutement de citoyens allemands. Hitler ne s'oppose pas à cette attitude du haut commandement de l'armée allemande, craignant sans doute de voir se diluer l'aspect politique de la Waffen-SS. Un accord est cependant passé avec le haut commandement militaire et le chef du front allemand du travail, Robert Ley, pour dispenser du service du travail les jeunes de dix-huit à vingt ans qui s'engagent volontairement dans les Totenkopfverbände et les unités de police ou dans les unités combattantes de la SS.

Puisque l'armée s'oppose au recrutement de citoyens allemands ou le limite, Berger tourne ses regards vers les « Volksdeutschen », populations d'origine allemande ou germanique disséminées à travers l'Europe. Les premiers volontaires sont issus de Slovaquie : en janvier 1940, ils sont 109 à se présenter dont 58 sont acceptés. De mars à mai 1942, 16 000 volontaires hongrois rejoignent la Waffen SS. En 1943, les « Volksdeutschen » constituent le quart des troupes de la Waffen-SS, à la fin de la guerre, ils sont au nombre de 310 000. L'engagement dans la Waffen-SS leur permet d'obtenir immédiatement la nationalité allemande.

Ses efforts se concentrent ensuite vers les Pays-Bas (23edivision Nederland et 34e division Landstorm ), la Belgique (27e division SS Langemarck et 28e division Wallonie), la France (Brigade Frankreich, 33e division Charlemagne), la Norvège et le Danemark (5e division Wiking et 11e division Nordland). Après l'invasion de l'Union Soviétique, la Waffen-SS devient un patchwork de nationalités : on assiste à la création de divisions russes (29e et 30e divisions SS de grenadiers), bosniaque (13e division Handschar), croate (23e division Kama), ukrainienne (14e division Galicie), albanaise (21e division Skanderbeg) et hongroises (25e division Hunyadi, 26e division Gömbos-Hungaria). À la fin de la guerre, les unités non allemandes représentent près de 70 % des effectifs de la Waffen-SS. De moins en moins germaniques, les troupes de la Waffen SS sont aussi de plus en plus jeunes : en septembre 1943, Gottlob Berger incorpore des recrues de dix-sept ans ; en 1944, il fait appel à la classe de 1928, c'est-à-dire à des jeunes de seize ans. La progression du nombre d'hommes de la Waffen-SS est exponentielle : 100 000 hommes en juillet 1940, 220 000 fin 1941, 330 000 fin 1942, 540 000 fin 1943, 910 000 hommes fin 1944. Sur les 38 divisions, les deux tiers sont créés pendant les deux dernières années du conflit dont 15 après l'attentat manqué du 20 juillet 1944Hitler se défiant de plus en plus de la Wehrmacht. Avec des effectifs, un équipement et un entraînement réduits, la plupart de ces divisions de création tardive ne joueront qu'un rôle mineur, voire inexistant.

Cette augmentation fait disparaître les critères de recrutement initiaux : à titre d'exemple, il est difficile aux musulmans bosniaques de la division Handschar ou aux Albanais de la division Skanderberg de prouver leur ascendance aryenne depuis 1800. Himmler s'attache cependant aussi à leur encadrement idéologique : « Il y a un imam dans chaque bataillon. Mais c'est la seule division de ce genre. La prêtraille catholique ou autre n'existe pas chez moi. Dans ce cas, j'ai dans chaque bataillon un iman qui sert de directeur pour la formation idéologique auprès des Bosniaques et des Albanais. J'ai intérêt à ce qu'ils soient très croyants. » Heinrich Himmler devant les Reichsleiter et Gauleiter, Posen, 6 octobre 1943. Cet élargissement du recrutement a aussi des conséquences sur la motivation des troupes et leur profil politique. Si l'incorporation à la Waffen-SS de 179 unités de l'Allgemeine SS, dont les états-majors et troupes de surveillance des camps de concentration ne diluent pas la politisation de la Waffen-SS, il en va bien autrement pour la majorité des recrues non-allemandes.

À partir de l'hiver 1943, les « Volksdeutschen » sont purement et simplement incorporés d'office dans la Waffen-SS, comme de nombreux Alsaciens ; une partie du personnel des divisions Hohenstaufen et Frundsberg est recrutée de force dans les camps de travail ; de nombreux volontaires étrangers se battent au nom de l'antibolchevisme, d'un nationalisme dévoyé, mais sans nécessairement adhérer à tous les aspects de l'idéologie nazie ; certains Baltes et Ukrainiens pensent que leur engagement leur permettra d'accéder à l'indépendance ; certains autres Lettons, Lituaniens, Estoniens et Ukrainiens, semblent également portés par l'antisémitisme : dans les jours qui suivent l'arrivée des troupes allemandes, certains habitants de ces régions participent aux progroms spontanés ou suscités par les Einsatzgruppen ou collaborent aux massacres commis par ceux-ci ; les Bosniaques de la Division Handschar espèrent le soutien de l'Allemagne dans leur lutte contre les Tchetniks serbes.

La diversité des origines et des motivations ne diminue en rien les atrocités commises par les unités de la Waffen-SS composées de soldats d'origines diverses en général encadrés par des vétérans allemands fanatiques. Ainsi de nombreux Alsaciens-Mosellans des classes 1924 à 1926 furent enrôlés d'office dans la Waffen-SS et furent mêlés, le plus souvent malgré eux, à des atrocités, tel les massacres d'Oradour-sur-Glane ou de Tulle. Mais cet aspect de la Waffen-SS est trop souvent occulté au profit de la légende d'un Ordre noir discipliné et politisé, d'une troupe d'élite dont, en réalité, de nombreuses unités furent inefficaces sur le front ou subirent des désertions en masse, comme la division Handschar.

Il faut aussi souligner la porosité, les échanges continus entre la Waffen-SS et le dispositif de concentration ou d'extermination : plus de 60 000 gardiens de camps sont incorporés aux unités combattantes de la Waffen-SS qui, à son tour, verse dans le personnel des camps des hommes n'étant plus capables de combattre ; une proportion importante des Einsatzgruppen est constituée à partir de membres de la Waffen-SS qui regagnent leurs unités d'origine à la fin de leur mission exterminatrice. À titre d'exemple, l'Einsatzgruppe A comporte lors de sa création 340 Waffen-SS sur ses 990 membres. Si le recrutement, les promotions et la formation idéologique des Waffen-SS relèvent uniquement de la SS, leur action sur le front dépend du haut commandement de l'armée allemande, l'OKW, et des responsables des théâtres d'opération. Sur le plan des opérations militaires. les divisions de la Waffen-SS n'ont aucune indépendance et leur marge de manœuvre est la même que celles des unités de la Wehrmacht. Après avoir participé à l'Anschluss, puis à l'occupation des provinces sudètes de Tchécoslovaquie, cédées au Reich suite aux accords de Munich, la Waffen-SS entame ses opérations militaires en 1939.

Le 19 août 1939, les 18 000 membres de la Verfügungstruppe et 8 000 hommes des formations Totenkopf reçoivent leur ordre de mobilisation ; le 1er septembre, les régiments de la Verfügungstruppe, répartis dans quatre divisions de l'armée de terre, participent à la campagne de Pologne, les unités Totenkopf étant chargées d'opérations de nettoyage à l'arrière du front. Pour le général de la WehrmachtJohannes Blaskowitz, le régiment motorisé de la Leibstandarte Adolf Hitler est « une unité moyenne, encore inexpérimentée, [qui n'a] rien d'extraordinaire ». Il proteste également contre les exactions des Totenkopf, qui massacrent des milliers de personnes ; « Les sentiments de la troupe envers la SS et la police oscillent entre la répulsion et la haine. Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes commis en Pologne ». Les militaires se plaignent par ailleurs que les soldats de la Leibstandarte mettent le feu aux villages polonais « par routine ». Ces critiques ont une suite que n'attendaient pas leurs auteurs ; le 17 octobre 1939, Himmler obtient la promulgation d'un décret relatif à une juridiction spéciale en matière pénale pour les membres de la SS et de la police en mission spéciale : les membres de la Waffen-SS ne peuvent plus être traduits devant les conseils de guerre de l'armée mais relèvent uniquement du jugement de magistrats SS, désignés par le Führer sur proposition d'Himmler.

D'après Georges H. Stein, la contribution des SS à cette campagne est « modeste mais non négligeable » ; les lourdes pertes enregistrées sont imputées, par la Wehrmacht, à l'insuffisance de la formation des officiers SS. Lors de la campagne de France, la Waffen-SS, officiellement reconnue en tant que telle par l'OKW depuis le 8 mars 1940 aligne trois divisions et demie contre 157 pour l'armée. Contrairement à une légende tenace, les divisions de la Waffen-SS ne disposent pas du meilleur matériel, comme les canons d'assaut, mais elles ont l'avantage d'être entièrement motorisées. Elles doivent une partie de leur armement aux manœuvres de l'Oberführer Gärtner, qui agit en matière d'équipement comme Gottlob Berger pour le recrutement. Pour passer outre aux réticences de l'OKW, il contourne les services de l'armée et échange, avec Fritz Todt, armes et munitions contre 20 000 travailleurs forcés polonais. Un nouvel accord du même ordre est passé entre Heinrich Himmler et le successeur de TodtAlbert Speer en 1942 : en échange de main d'œuvre en provenance des camps de concentration, la SS peut disposer de 5 à 8 % de la production des usines d'armement.

Si la Waffen-SS subit de lourdes pertes, notamment en raison des déficiences de commandement de Theodor Eicke à la tête de la division Totenkopf, pour qui « les pertes n'ont aucune importance », elle ne participe à aucune action décisive. Comme en Pologne, elle se fait remarquer par sa cruauté, notamment en assassinant près de deux cents prisonniers de guerre britanniques en France, au Paradis, près de Béthune, puis à Wormhout. Le 22 juin 1941, cinq divisions de la Waffen-SS prennent part à l'invasion de l'Union Soviétique. Entièrement motorisées, elles ne disposent pas de blindés. Comme en France, le manque d'expérience et les carences de commandement se font sentir : en Finlande, en septembre 1941, deux régiments de la division Totenkopf s'enfuient devant une attaque soviétique ; toujours sous le commandement de Eicke, totalement opposé à la formation plus classique de Hausser, la division Totenkopf est saignée à blanc : sur ses 17 000 soldats au début de l'offensive, 12 000 sont hors de combat en mars 1942.

En 1941-1942, la Waffen-SS ne se distingue pas particulièrement des unités régulières, sauf par sa brutalité. Ses performances et ses pertes sont comparables à celles de la Wehrmacht. En 1942, les divisions Leibstandarte Adolf Hitler, Das Reich, Totenkopf et Wiking sont transformées en divisions blindées et dotées du meilleur matériel. Elles se révèlent particulièrement utiles et combatives jusqu’à la fin du conflit, en participant à la plupart des engagements majeurs. Par contre, les divisions Polizei et Prinz Eugen ne sont quasiment engagées que dans la lutte contre les partisans. En raison de son mauvais équipement, cette dernière est considérée comme une affectation punitive. Sous le commandement de Paul Hausser, les divisions Leibstandarte Adolf Hitler, Das Reich et Totenkopf participent à la tentative avortée de dégager Stalingrad de l'encerclement russe, en décembre 1942. Ce même corps blindé prend une part active aux contre-offensives allemandes de février et mars 1943 et à la reconquête de Kharkov, puis à la bataille de Koursk. C'est à cette époque que la Waffen-SS acquiert la réputation de « pompier du front ».

Fin 1943 et début 1944, les divisions blindées de la Waffen-SS sont sur tous les points chauds du front de l'Est. En février 1944, la division Wiking et la brigade Wallonie brisent leur encerclement par l'armée rouge à Tcherkassy, épaulées par la Leibstandarte Adolf Hitler ; en avril 1944, le deuxième corps blindé SS, venu de France, dégage les troupes coincées par les russes à Kamenz-Poldosk. De tels faits d'armes sont également accomplis par des unités de la Wehrmacht, dont certaines divisions comme la Grossdeutschland, disposent de l'équipement le plus performant comme le char Panther ou le chasseur de chars Elefant. « Pendant les deux dernières années du conflit, les divisions [blindées] de la Waffen SS ralentirent fréquemment et arrêtèrent souvent d'une façon temporaire l'avance inexorable des Soviétiques ». Sur un plan plus général, comme en 1941, les réussites et les échecs de la Waffen-SS sont du même ordre que ceux de l'armée ; comme en 1941 encore, elle se distingue par le nombre de ses crimes de guerre et par le fanatisme de la majeure partie de ses troupes.

Durant la bataille de Normandie, la Waffen SS constitue l'ossature de la défense allemande, avec les divisions Leibstandarte Adolf Hitler, Das Reich, Hitlerjugend, Götz von Berlichingen, Hohenstaufen et Frundsberg. Ces deux dernières divisions bloquent les parachutistes anglais et polonais à Arnhem, au cours de l'opération Market Garden, aux Pays-Bas, en septembre 1944. Lors de cette bataille, le commandant de la division Hohenstauffen, Wilhelm Bittrich accorde une trêve de deux heures aux parachutistes anglais pour permettre l'évacuation de 2 000 blessés, qu'il fait soigner dans les hôpitaux militaires allemands. Avec ses quatre divisions, notamment dotées de Panzerkampfwagen VI Königstiger, la VIe armée blindée SS est le fer de lance de la bataille des Ardennes déclenchée le 16 décembre 1944. Après les Ardennes, Hitler envoie les formations de la Waffen SS en Hongrie, pour secourir les troupes prises au piège dans Budapest par l'armée rouge. Les tentatives de dégagement des divisions Totenkopf et Wiking échouent. C'est encore à la Waffen-SS que Hitler confie, en mars 1945, sa dernière « offensive miracle », l'opération Frühlingserwachen (« L'éveil du printemps »), visant à écraser les forces russes près du lac Balaton. L'opération, totalement chimérique, échoue elle aussi après une percée de moins de vingt kilomètres : impuissante face aux contre-attaques soviétiques, la Waffen-SS fait retraite, malgré les ordres formels de Hitler.

Des éléments de la Waffen-SS participent à la Bataille de Berlin : la défense du centre-ville est confiée au Gruppenführer Wilhelm Mohnke, des éléments de la division Nordland, des SS français et lettons font partie du dernier carré des défenseurs. C'est encore à la Waffen-SS que Hitler fait appel dans la soirée du 21 avril 1945 en ordonnant à Felix Steiner de lancer une contre-offensive avec le troisième corps d'armée SS Germanische, qui ne compte en réalité plus que trois bataillons et quelques chars. Steiner refuse d'attaquer, ce qui déclenche une véritable crise de rage chez Hitler. Pour certains auteurs, dont Heinz Höhne, la Waffen-SS a subi des pertes nettement plus importantes que la Wehrmacht et a fait preuve d'une plus grande valeur militaire. Selon d'autres ouvrages plus récents, comme celui de Guido Knopp, le bilan des opérations militaires de la Waffen-SS est mitigé et globalement comparable à celui de la Wehrmacht et les niveaux de pertes sont du même ordre. Cette seconde analyse semble confirmée par des études comme celles d'Omer Bartov et de Christian Ingrao. En ce qui concerne les prouesses militaires, les divisions les plus efficaces de la Waffen-SS, essentiellement ses divisions blindées, qui gardent leur esprit combatif dans toutes les circonstances et jusqu'au dernier jour du conflit (Leibstandarte Adolf HitlerDas Reich...), sont fort proches de celles réalisées par les meilleures divisions de la Wehrmacht, comme la division Gross Deutschland ou la Panzerlehr.

Si l'on compte des membres de la Waffen-SS dans le dernier carré de la défense de Berlin, on y retrouve aussi des soldats de la Wehrmacht, de la Luftwaffe, des membres des jeunesses hitlériennes ou du Volkssturm. En ce qui concerne les chiffres des pertes, ceux de la division Totenkopf qui sur ses 17 000 hommes en état de combattre fin juin 1941 en a perdu 12 000 en mars 1942, ou de la division Hitlerjugend avec 8 000 soldats hors de combat en septembre 1944 sur un effectif de départ de 20 000, soit un taux de pertes semblable à celui de la Panzerlehrdivision de l'armée, sont effectivement impressionnants. Il en va de même pour les pertes de la Wehrmacht sur le front de l'Est : la douzième division d'infanterie perd un tiers de ses effectifs, soit 4 200 hommes entre juin et décembre 1941 ; la dix-huitième Panzerdivision perd plus la moitié de son effectif initial et les quatre-cinquièmes de ses officiers de départ de juin 1941 à mars 1942 ; fin 1943, au sein de la division Grossdeutschland, un sous-lieutenant chef de la sixième compagnie de grenadiers a une durée de commandement effective d'un peu plus d'une semaine, avant d'être mis hors de combat pour cause de blessure ou de mort au front. En ce qui concerne les pertes des 36 divisions allemandes engagées dans la bataille de Normandie, les taux des divisions SS oscillent entre 22 et 46 % de leur effectif initial ; ceux des unités de la Wehrmacht et de la Luftwaffe entre 14 et 100 % ; parmi les 14 divisions ayant subi des taux de perte supérieurs à 50 %, il n'y a aucune division de la Waffen SS.

Par contre, en ce qui concerne les exactions contre les populations civiles, les massacres de prisonniers ou la féroce répression des partisans, la Waffen-SS se distingue nettement de la Wehrmacht, même si celle-ci commit également de nombreux crimes de guerre, essentiellement sur le front de l'Est. « Pendant les combats pour la prise de Kharkov, notre réputation nous précédait : nous avions en effet la réputation d'éveiller la peur et de semer la terreur : c'est une arme extraordinaire, et il ne faut pas la laisser s'affaiblir, il faut au contraire toujours la renforcer. » Heinrich Himmler devant des officiers SS, Kharkov, 24 avril 1943. De l'invasion de la Pologne aux derniers jours de la bataille de Berlin, de l'opération Barbarossa à la bataille de Normandie, la Waffen-SS fait preuve d'une brutalité et d'une sauvagerie généralisées, dont le caractère systématique ne se retrouve pas dans les nombreux crimes de guerre commis par l'armée régulière.

Contrairement à ce qu'affirment Paul Hausser et Felix Steiner dans leurs mémoires, même si ces deux généraux n'ont pas été condamnés pour crimes de guerre, et compte tenu de la liste ci-dessous, loin d'être exhaustive, qui reprend quelques crimes de guerre bien documentés, les Waffen-SS ne furent pas des soldats comme les autres. 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler, meurtre de 85 prisonniers à Wormhoudt en mai 1940 et massacre de Baugnez lors de la bataille des Ardennes, Le massacre de Baugnez peut être considéré comme une transposition à l'Ouest des pratiques courantes sur le front de l'Est, où les prisonniers de guerre soviétiques, considérés comme des Untermensch par l'idéologie nazie, étaient généralement massacrés ou condamnés à périr par la faim et les mauvais traitements. Par contre, l'assassinat des prisonniers britanniques à Wormhoudt est largement antérieur aux comportements observés sur le front de l'Est : il résulte vraisemblablement de l'endoctrinement des troupes pour qui un combattant ennemi est aussi un adversaire du Reich, et donc de la nation allemande, qui mérite d'être éliminé.

 

  • 2ème panzerdivision SS Das Reich, participation aux tueries de l'Einsatzgruppe B sur le front de l'Est, assassinats dans le Lot, Lot-et-Garonne et en Tarn-et-Garonne en mai et juin 1944, massacre à Castelculier et Saint-Pierre-de-Clairac, massacre d'Oradour-sur-Glane et massacre de Tulle.
  • 3ème panzerdivision SS Totenkopf, massacre de 100 prisonniers britanniques, au Paradis, près de Béthune, le 27 mai 1940, et de soldats sénégalais et marocains qui s'étaient rendus, à la fin de la campagne de France, atrocités pendant la retraite de Karkov en automne 1943. On peut aussi rajouter le massacre avéré de plus de 250 civils dans le nord de la France entre le 19 et le 27 mai 1940, et une étude a montré que le nombre des assassinats de prisonniers et de civils suivait la courbe des pertes de la division ("39/45 Magazine" n°177, mars 2001, pages 2 à 16).
  • 4ème division SS Polizei, avec 223 victimes civiles à Klissura et 300 à Distomo, en Grèce, d'avril à juin 1944,
  • 5ème Panzerdivision SS Wiking, assassinat de 600 Juifs galiciens en Ukraine,
  • 7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Eugen, assassinat de 2 000 Croates en Dalmatie le 28 mars 1944.,
  • 8ème division SS de cavalerie Florian Geyer, 14 000 victimes dans les marais du Pripet en août 1941.


Sous le commandement d'Hermann Fegelein, les sections montées des deux premiers régiments de cavalerie débutent leur action le 30 juillet 1941, à 7 heures du matin. Après un entretien avec le chef supérieur de la SS et de la Police, Erich von dem Bach-ZelewskiFegelein fait savoir à ses troupes que tous les juifs doivent être fusillés et les femmes chassées dans les marais. Le deuxième régiment applique ces ordres à la lettre, bien que nombre de ses hommes déplorent que chasser les femmes et les enfants n'ait pas eu le résultat espéré, les marais n'étant pas assez profonds pour qu'ils s'y noient. Quant au premier régiment, il assassine tous les Juifs, hommes, femmes et enfants.

 

  • 12ème Panzerdivision SS Hitlerjugend, Massacre d'Ascq, près de Lille le 2 avril 1944, sous les ordres de l'Obersturmführer Walter Hauck et assassinat de 115 prisonniers canadiens en Normandie en juin 1944,
  • 13ème division SS de montagne Handschar : nombreuses exactions en Croatie, dont vraisemblablement l'extermination de tous les habitants du village orthodoxe de Bela Crkva,
  • 14ème division SS de grenadiers Galicie : massacre des 1 000 habitants du village polonais de Huta Pieniacka (Ukraine), le 28 février 1944.


Ce fait est contesté par certains Ukrainiens. Une commission d'enquête canadienne sur les crimes de guerre a affirmé dans son rapport final, en 1986, que les accusations de crimes de guerre commises par la 14e division SS n'avaient jamais été prouvées.     L'institut polonais de la mémoire a, quant à lui estimé, dans une analyse publiée le 18 novembre 2003, que c'était bien le 4e régiment de la division Galicie qui était responsable du massacre, et ce sur la base de documents exhumés en 1999, soit après l'enquête canadienne. La controverse à ce propos est toujours en cours. 

 

  • 16ème Panzergrenadierdivision SS Reichsführer-SS, avec plus de 2 000 victimes en Italie, dont 560 à Sant'Anna di Stazzema à l'été 44 et 770 à Marzabotto fin septembre 1944, fusillades massives de plusieurs milliers de civils italiens sur le front de l'Arno en août 1944.

 

Le massacre de Marzabotto est particulièrement révélateur de la différence de comportement entre la Wehrmacht et la Waffen-SS. Lors d'une première opération de représailles contre les partisans de Stella rossa, en mai 1944, l'armée régulière incendie plusieurs habitations et assassine cinq hommes adultes ; dans le même contexte, quatre mois après, la Waffen-SS élimine toute la population civile, femmes, enfants, vieillards et quelques hommes. Il s'agit du plus important massacre de civils sur le front de l'Ouest.

 

  • 21ème division SS de montagne Skanderbeg, massacre des 800 habitants du village de Velika, le 28 juillet 1944 et de 673 civils dans les hameaux des alentours,
  • 29ème division SS de grenadiers, brigade RONA, plus connue sous le nom de brigade Kaminski, répression de l'Insurrection de Varsovie,
  • 36ème division SS de grenadiers, plus connue sous le nom de Brigade Dirlewanger, 200 villages biélorusses connaissent le même sort qu'Oradour.


Lors de la répression de l'Insurrection de Varsovie, du 5 août à fin septembre 1944, on estime que la brigade Dirlewanger a mis à mort quelque 30 000 civils, partisans de l'Armya Krayowa, mais aussi hommes, femmes et enfants. De la Biélorussie en février 1942 à sa disparition vers le 25 avril 1945, cette unité fut responsable de la mort d'au minimum 60 000 victimes, pour la plupart civiles.

 

  • 1ère brigade d'infanterie SS motorisée, composée des 8e et 10e régiments d'infanterie : massacres de dizaines de milliers de Juifs à Kamenets-Podolski, Dniepropetrovsk et Rovno,
  • 51ème brigade SS : massacre de 68 personnes, âgées de 6 mois à plus de 70 ans, le 24 août 1944 à Buchères (France).Lors du procès de Nuremberg, la SS, dont la Waffen-SS fait partie intégrante, est condamnée comme organisation criminelle. Aucun membre de la Waffen-SS ne figure parmi les vingt-quatre accusés du premier procès de Nuremberg, ni parmi les suivants et aucune action judiciaire n'est menée contre la Waffen-SS en tant que telle ou contre ses principaux dirigeants. Dans les années qui suivent s'égrènent les procès des responsables des différents massacres, de celui de Baugnez en 1946 à Oradour en 1953.
  • Pour Baugnez, 43 condamnations à mort et 22 peines de prison à perpétuité sont prononcées en 1946. Notamment suite à des vices de forme, tous les condamnés sont libres en 1956. Les deux condamnés à mort d'Oradour sont libérés en 1959, les tueurs d'Ascq, condamnés à mort ou à perpétuité sont libres en 1957 ; le responsable du massacre de Marzabotto, condamné à perpétuité par l'Italie en 1951 est rapidement gracié suite à l'intervention du gouvernement autrichien.

 

Les peines les plus lourdes sont celles qui ont été prononcées lors du procès de massacre de Baugnez, les plus légères celles du procès d'Oradour. Comme le souligne Claudia Moisel, c'est dans l'immédiat après-guerre que les peines sont les plus lourdes alors que les procès menés dans les années 1950, dans le cadre de la dénazification, débouchent sur des verdicts beaucoup plus cléments pour des raison d'ordre politique et dans un contexte de guerre froide. Le peu de poursuites contre des membres de la Waffen-SS s'explique aussi par la volonté des militaires et de nombreux hommes politiques allemands de tourner la page, notamment dans l'optique de la création de la Bundeswehr.

Un an après la création de la république fédérale d'Allemagne, les anciens dignitaires de la Wehrmacht publient le Manifeste de Himmerod qui pose comme condition au réarmement la réhabilitation des soldats de la Wehrmacht et l'arrêt des poursuites contre les « pseudo-criminels de guerre qui n'avaient fait qu'obéir aux ordres de leur supérieurs ». Ce climat explique les propos du chancelier Konrad Adenauer qui déclare en août 1953 à Hanovre que « les unités de la Waffen ont été des soldats comme les autres ».

« La plupart des membres des Einsatzgruppen, de la police de l'ordre, des commandos Totenkopf, de la Waffen-SS et d'autres organisations SS, coupables de la tuerie à l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale, n'ont été ni mis en accusation, ni condamnés et, en toute impunité, ils sont restés en liberté. » À la fin des années 1950, le Bundestag permet donc à 159 officiers jusqu'au grade d' Obersturmführer, 330 sous-officiers et 210 hommes de troupe de la Waffen-SS d'intégrer la Bundeswehr naissante. Fondée en 1951, par Paul HausserFelix Steiner, Sepp Dietrich et Kurt Meyer, la Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS (HIAG) fait tout ce qui est possible pour réhabiliter la mémoire de la Waffen-SS et de ses membres. Forte, dans les années 1960, de 7 000 membres sur les 250 000 vétérans de la Waffen SS en RFA, elle organise de nombreuses réunions d'anciens combattants et a plusieurs publications périodiques.

Lors d'une de ses réunions, à Karlberg (Bavière), Kurt Meyer déclare en 1957 devant 8 000 membres de l'association que « les troupes de la SS n'ont commis aucun crime sauf le massacre d'Oradour et celui-ci ne fut que l'acte d'un seul homme ». La HIAG est dissoute en 1992. Les ouvrages écrits par d'anciens membres de la Waffen-SS, comme Otto Skorzeny, Kurt Meyer, condamné comme criminel de guerre ou Saint-Loup contribuent à entretenir le concept d'une Waffen-SS « troupe d'élite ». Le titre du livre de Paul Hausser, Soldaten wie ander auch (Nous étions aussi des soldats), illustre bien l'objectif visé par cette littérature.

Geheime FeldPolizei

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La Geheime Feldpolizei ou GFP était, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'équivalent allemand de la sûreté française aux armées. Ne pas confondre GFP et Feldgendarmerie, prévôté aux armées. 

Geheime FeldPolizei

Ces deux organismes sont les bras séculiers de l’Abwehr dans son rôle de contre-espionnage. Chargée d'assurer la sécurité des forces armées, la GFP est spécialisée dans la lutte contre la Résistance intérieure et extérieure. Jusqu’en 1942 , la Geheime Feldpolizei, composée de plusieurs "Gruppen" d’une cinquantaine hommes chacun, est sous l'autorité de la Wehrmacht qui assure sa propre sécurité. 

Le chef de la GFP pour Paris se tient à l'hôtel Lutetia, PC de l'Abwehr III-F (contre-espionnage) en zone occupée, ce qui facilite les liaisons. Plusieurs commissariats sont installés dans la capitale. On peut citer ceux de l'hôtel Terrasse, avenue de la Grande Armée, celui de l'hôtel Cayré, boulevard Raspail, etc. Autre commissariat très important, celui de Dijon, siège d'un poste Abwehr dont la compétence s'étend jusqu'en Suisse et en Belgique.

Pour le Nord de la France (Départements du Nord et du Pas de Calais), le siège de la GFP se trouvait à Bruxelles, rue de la Traversière. Les cadres sont des policiers de métier (Kripo, Gestapo) mobilisés dans la Wehrmacht. Egalement mobilisés, les agents de base ont été choisis pour leur connaissance du pays et de la langue. Enfin, la GFP recrute sur place des enquêteurs indigènes fort bien payés qui pénêtrent les mouvements de résistance.

 

  • Hugo Bleicher (Cherbourg) qui détruit le réseau F2 Interallié,
  • Heinz Seyfriz (Paris) qui détruit le mouvement Vérité française,
  • Hans Schmitz (Paris) qui détruit les mouvements Combat Zone Nord et Défense de la France.
  • Paul et Denise Boehm (Dijon) infiltrés dans le mouvement Combat.
  • Jacques Desoubrie (Paris) infiltré dans les mouvements Vérité Française et Combat Zone Nord, la Ligne Dédée, etc. Jean-Paul Lien (Dijon) infiltré dans le réseau Alliance.


En mai 1942, le « chef suprême des SS et de la police » pour la zone occupée, Karl Oberg, procède à plusieurs réorganisations, afin de renforcer la répression contre la Résistance. Les chefs et les agents de la GFP passent en majorité sous le contrôle global du Sipo-SD où ils sont intégrés, avec des grades SS, dans le cadre des KdS (états-majors régionaux). Dans certains cas, exemple à Dijon, les officiers de la GFP, avec leur grade SS tout neuf, prennent le commandement du détachement local de Sipo-SD. Création du groupe 6/10 qui comptera le « Kommando für Kapitalverbrechen » (crime suprême) chargé du Stand de tir de Balard. Les conventions internationales stipulent alors que, dans un pays occupé, l'ordre doit être assuré par la police de ce pays et non par celle de la puissance occupante.

Dans tous les pays envahis par la Wehrmacht, cette mesure censée atténuer les rigueurs d'une occupation militaire va, au contraire, aggraver la dureté et l'efficacité de la répression, d'autant que, pour des raisons politiques ou liées à l'intérêt personnel, de trop nombreux fonctionnaires collaborent activement. Or, ils ont une profonde expérience de la population qui aurait normalement dû faire défaut aux polices allemandes. Les Brigades Spéciales de la préfecture de police de Paris travaillent objectivement au profit de l'occupant. Les motifs plus tard invoqués devant les cours de justice ne tiennent pas debout. Particulièrement compromise, la BS2 (Brigade Spéciale N°2) de la préfecture (Renseignements généraux).

Einsatzgruppen

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Les Einsatzgruppen (traduction littérale : « groupes d'intervention ») étaient des unités de police politique militarisées du IIIe Reich, créées dès l'Anschluss et chargées, à partir de l'invasion de la Pologne, de l'assassinat systématique des opposants réels ou imaginaires au régime nazi et en particulier des Juifs.

Einsatzgruppen

Einsatzgruppen

Ces groupes sous l'autorité administrative de l'armée dépendaient pour les ordres opérationnels du Reichssicherheitshauptamt ( « Office principal de la sécurité du Reich » ou RSHA) et agissaient dans les territoires occupés de l'Est (Pologne, Union soviétique et Pays baltes), à l'arrière du Front de l'Est. Ils étaient principalement composés par des membres de la SS, appartenant au RSHA (Gestapo, Kripo, SD) et par des membres de l'Ordnungspolizei ; ils comprenaient également des auxiliaires locaux de la police de sécurité, la Schuma.

Les missions d'extermination des Einsatzgruppen furent successivement l'élimination en masse des cadres polonais, des handicapés, des Juifs et des Tsiganes, puis, à partir de la rupture du pacte germano-soviétique et de l'invasion de l'Union soviétique du 22 juin 1941, des prisonniers de guerre et des civils soviétiques, des partisans (qualifiés par les SS de saboteurs et terroristes), des cadres soviétiques, dont les commissaires politiques et des communistes au sens général du terme. De 1940 à 1943, les Einsatzgruppen assassinèrent plus d'un million de personnes, essentiellement des Juifs et, à partir du 22 juin 1941, des prisonniers de guerre soviétiques. Leur action fut la première phase de la Shoah, dans un premier temps les fusillades (appelée Shoah par balles), et dans un deuxième temps les camions à gaz itinérants, avant la mise en place des camps d'extermination pour la première vague en 1941 et parallèlement à ceux-ci pendant la deuxième vague en 1942.

L'étymologie du mot Einsatzgruppen ne fait pas référence à une mission mortifère. Leur création est notamment liée au fait que, depuis la guerre de 1870 et la Première Guerre mondiale, les militaires allemands en campagne vivent dans la hantise de l'action, sur leurs arrières, de groupes de francs-tireurs insaisissables, méconnaissables, jetant le trouble et la confusion sur les arrières du front allemand. Lors de l'Anschluss et de l'invasion de la Tchécoslovaquie, les Einsatzgruppen suivent les troupes allemandes pour sécuriser les territoires occupés, confisquer les armes, rassembler des documents et arrêter les opposants. Près de 4 500 personnes sont arrêtées et 1 300 maintenues en détention dans les territoires occupés en mars 1939. Dès l'intervention de ces groupes en Pologne à l'automne 1939, l'action des Einsatzgruppen est présentée comme une action défensive de la part du Reich, qui prolonge l'action défensive des Allemands ayant vécu sous la tutelle polonaise entre 1919 et 1939. Lors de la préparation de l'invasion de l'Union soviétique, les Einsatzgruppen sont présentés comme des acteurs du combat de l'Allemagne pour son existence dans le cadre d'une guerre totale d'extermination.

Pour les Allemands qui pénètrent en Union soviétique, les Slaves de l'Est sont perçus comme des barbares, des "mongols". En effet, lors de l'entrée des Allemands à Lemberg, un pogrom a été perpétré par les habitants contre les Juifs, assimilés au NKVD. Ce genre de découverte constitue aux yeux des troupes allemandes engagées dans l'opération Barbarossa une confirmation des représentations inculquées lors de la phase de préparation de la guerre à l'Est. « Notre force tient à notre rapidité et à notre brutalité. [...] L'objectif de la guerre ne sera pas d'atteindre une ligne donnée, mais d'anéantir physiquement l'adversaire. C'est pourquoi j'ai disposé - pour l'instant seulement à l'Est - mes unités à tête de mort ; elles ont reçu l'ordre de mettre à mort sans merci et sans pitié beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants d'ascendance et de langue polonaise. C'est la seule manière pour nous de conquérir l'espace vital dont nous aurons besoin » — Adolf Hitler à ses généraux, 22 août 1939.

C'est lors de la campagne de Pologne que s'opère la première phase de radicalisation de l'action des Einsatzgruppen, auxquels Hitler, dans un entretien avec Brauschitsch, assigne certaines tâches ethniques. Cette campagne est la première des guerres de revanche menée par le Reich. À ce titre, elle est vécue par les militaires allemands et les membres de l'appareil de répression nazi, comme une réparation de l'affront de 1918, à savoir la perte des conquêtes issues de la paix de Brest-Litovsk en 1918 et comme une opération de défense des minorités allemandes incorporées dans le territoire polonais. Dans le cadre de l'opération Tannenberg, dont le nom, choisi par Himmler, évoque à la fois la victoire de 1914, et surtout la défaite de 14, donc place cette action comme une mesure de rétorsion face à cette défaite, cinq Einsatzgruppen sont constitués en juillet par Reinhard Heydrich ; par la suite, deux Einsatzgruppen supplémentaires sont créés ainsi qu'un Einsatzkommando (« commando d'intervention ») indépendant formé à Dantzig. Au total, ces unités comptent 3 000 hommes, issus de la Gestapo, du SD, de la Kripo et de l'Ordnungspolizei. Dès le mois d'avril 1939, les militaires sont informés de la compétence du parti et de ses organisations paramilitaires à l'arrière du front.

Le 5 juillet, lors d'une réunion organisée autour des services de Heydrich, l'action de ces unités est précisée : quatre groupes d'intervention, divisés en cinq commandos de cent hommes, soit 2000 hommes au total, sont planifiés ; parmi ces 2000 hommes, 450 de ces hommes sont détachés du SD. L'action de ces groupes, qui porte officiellement sur l'arrestation systématique de tous les ennemis potentiels, fait l'objet de négociations entre Heydrich et le général de brigade Eduard Wagner, responsable de la logistique au sein de l'OKW, entre le 31 juillet 1939 et le 29 août 1939. Loin de se limiter à leur mission officiellement convenue lors des négociations, dans le sillage de la Wehrmacht, les Einsatzgruppen procèdent au massacre planifié de l'élite polonaise, en mettant l'accent contre les Juifs considérés comme opposants potentiels. Si la Wehrmacht commet elle aussi de nombreuses exactions en représailles aux actions de francs-tireurs le plus souvent imaginaires, l'action des Einsatzgruppen est quant à elle planifiée avant même le début de l'invasion, dirigée vers des victimes prédéfinies, considérées comme des opposants ou de futurs opposants potentiels à l'occupation allemande. Heydrich indique ainsi « nous voulons bien protéger les petites gens, mais les aristocrates, les curetons et les Juifs doivent être supprimés. »

Les tueries sont menées en parallèle avec celles commises par trois régiments des Totenkopfverbände qui suivent les troupes allemandes pour « appréhender les réfugiés récemment arrivés dans le pays et traquer les éléments hostiles au régime, parmi lesquels les francs-maçons, les Juifs, les communistes, l'intelligentsia, le clergé et l'aristocratie ». La brutalité des unités de la SS et le nombre des assassinats qu'elles commettent, font l'objet de vives critiques du général de la Wehrmacht, Johannes Blaskowitz : « Les sentiments de la troupe envers la SS et la police oscillent entre la répulsion et la haine. Tous les soldats sont pris de dégoût et de répugnance devant les crimes commis en Pologne ». Il semble être le seul à juger « inopportun » de livrer des suspects aux Einsatzgruppen. Après la fin de la campagne de Pologne, lors d'un rassemblement d'officiers, le Generalleutnant Mieth déclare que les formations de police qui ont pratiqué des exécutions de masse « sans procédure juridique régulière [ont] sali l'honneur de la Wehrmacht ». Ces incidents ne sont clos qu'après un accord entre Walther von Brauchitsch et Heinrich Himmler, début 1941, accord selon lequel les « événements locaux de 1939 [sont] définitivement clos » et ne doivent plus être abordés.

Les actions menées par l' Einsatzgruppe II dirigé par Emmanuel Schäfer et de l'Einsatzgruppe de Udo von Woyrsch, suscitent un profond malaise au sein du commandement de la Wehrmacht. Après un entretien avec Walther von Brauchitsch, commandant en chef, le général Wagner rencontre Heydrich le 19 septembre 1939, pour obtenir des précisions sur les missions confiées aux Einsatzgruppen. Sur ce point, Heydrich est très clair : il s'agit de la purification radicale des Juifs, de l'intelligentsia, du clergé et de la noblesse. Selon Christopher R. Browning, le commandement de la Wehrmacht ne souhaite contester que ponctuellement les décisions de la SS, éviter les pires bavures et « gagner du temps de sorte que la Wehrmacht puisse se retirer de Pologne les mains propres ». Les Einstazgruppen I, IV et V ont de plus pour mission spécifique de mener une politique de terreur à l'encontre des Juifs : ainsi, entre le 15 et le 19 septembre, la synagogue de Dynow, près de la rivière San, est incendiée, avec une dizaine de Juifs à l'intérieur ; mais l'ensemble des Einsatzgruppen engagées en Pologne a pour consigne de chasser le maximum de Juifs vers les territoires échus en partage à l'URSS.

Le territoire polonais est également utilisé par les Einsatzgruppen pour l'élimination des handicapés mentaux et physiques, dans le prolongement de l'Action T4. Les premières victimes sont déportées de Poméranie et massacrées en octobre 1939. Ces opérations font plusieurs milliers de victimes, dont certaines sont tuées au moyen de camions de déménagement reliés à des réservoirs de monoxyde de carbone pur. De septembre 1939 au printemps 1940, les assassinats commis par les Einsatzgruppen, la Waffen SS et leurs auxiliaires font entre 50 00030 et 60 000 victimes. La préparation du plan Barbarossa fait changer la nature de l'action des Einsatzgruppen. dès le printemps 1941, ils sont organisés en plusieurs unités opérant dans des espaces délimités, leur action fait l'objet d'intenses négociations entre la Wehrmacht et la SS et ils sont présentés comme les héros de la lutte des Germains contre les Slaves. Le 3 mars 1941, Adolf Hitler exige du chef d'état-major de la Wehrmacht, le général Alfred Jodl, que soit examinée l'intégration des services du Reichsführer SS Heinrich Himmler dans les zones d'opération de l'armée, ce qui débouche sur d'intenses négociations au sein de la Wehrmacht, puis entre celle-ci et la SS. Dès le 5 mars, la Wehrmacht accepte de limiter le rôle des juridictions militaires aux affaires internes à la troupe ou aux affaires liées à une menace immédiate contre l'armée. En l'absence d'administration civile, l'arrière du front devient de ce fait une zone de non-droit où la SS a les mains libres.

Le rôle des Einsatzgruppen est clairement mentionné dans des instructions du commandant en chef Wilhelm Keitel, le 13 mars 1941. « Dans le cadre des opérations de l'armée et dans le but de préparer l'organisation politique et administrative [des territoires occupés], le Reichsführer SS assume, au nom du Führer, la responsabilité des missions spéciales qui résulteront de la nécessité de mettre fin à l'affrontement entre deux systèmes politiques opposés. Dans le cadre de ces missions, le Reichsführer agira en toute indépendance et sous sa seule responsabilité » — Wilhelm Keitel, 13 mars 1941.

Sandberger MartinCes instructions sont détaillées via un accord négocié entre Reinhard Heydrich, chef du RSHA et le général Wagner, en date du 26 mars 1941. Le texte est précis sur l'objectif de mission : les sonderkommandos sont autorisés, dans le cadre de leur mission et sous leur propre responsabilité, à prendre des mesures exécutives contre la population civile. L'accord finalisé en mai 1941 après des discussions entre Wagner et Walter Schellenberg rajoute un droit tactique substantiel, celui d'opérer sur les arrières des corps d'armées pour ainsi capturer plus rapidement les victimes juste derrière le front. Au printemps 1941, plusieurs milliers de membres de la SS et de l’Ordnungspolizei sont rassemblés dans une école de police à Pretzsch, sur l'Elbe. À l'exception de quelques dirigeants, ils ne savent pas à quelle mission ils seront affectés. Leur entraînement est réduit à sa plus simple expression. En outre, le 17 juin 1941, donc tardivement, lors d'une réunion avec les chefs des Einsatzgruppen, Reinhard Heydrich établit la liste des personnes à assassiner.

« Tous les fonctionnaires du Komintern, la plupart de ceux-ci devant être des politiciens de carrière ; les fonctionnaires de haut rang et de rangs intermédiaires ainsi que les extrémistes du parti communiste, du comité central et des comités régionaux et locaux ; les commissaires du peuple ; les Juifs occupant des fonctions au sein du parti communiste ou du gouvernement, ainsi que tous les autres éléments extrémistes, saboteurs, propagandistes, francs-tireurs, assassins, agitateurs... » — Reinhard Heydrich, 17 juin 1941.

L'imminence de l'invasion de l'Union soviétique constitue ainsi une deuxième inflexion majeure du rôle confié aux Einsatzgruppen : ils deviennent aussi, selon la propagande nazie, des acteurs du combat pluriséculaire des Germains contre les Slaves. Dans cette perspective, la figure du judéo-bolchevisme constitue, aux yeux de certains généraux allemands conservateurs, le dernier avatar en date de la figure du Slave engagé dans une lutte à mort contre les Germains. Si l'exécution des assassinats relevait de la SS, l'identification des populations d'un village à l'autre a reposé sur les minutieux travaux cartographiques compilés pour le Generalplan Ost par son administration civile, l'Ost Institut.

Quatre Einsatzgruppen sont constitués en préparation de l'invasion de l'Union soviétique, alliée du IIIe Reich depuis la signature du pacte germano-soviétique le 23 août 1939. Affectés aux arrières d'un groupe d'armée, ils sont divisés en Einsatzkommandos (« commandos d'intervention ») et en Sonderkommandos (« commandos spéciaux »), qui réalisent les opérations de tuerie mobiles.
 

  • Einsatzgruppe A ( Sonderkommandos 1a et 1 b, Einsatzkommandos 2 et 3) groupe d'armée nord (Lituanie, Lettonie, Estonie et Nord de la Russie) SS-Brigadeführer Dr. Franz Walter Stahlecker, jusqu'au 23 mars 1942, avec à ses côtés Martin Sandberger (1911-2010), chef de l'Einsatzkommando 1a. Ce groupe travailla notamment avec le sonderkommando Arājs, éponyme du SS letton Viktors Arājs. Celui-ci fut responsable à lui seul de la mort d'entre 50 000 et 100 000 personnes (principalement juives et/ou communistes). Arājs ne sera arrêté qu'en 1975, et condamné en 1979.
  • Einsatzgruppe B ( Sonderkommandos 7a, 7b et 7 c, Einatzkommandos 8 et 9, Vorkommando Moskau) groupe d'armée centre (Est de la Pologne, Biélorussie, en passant par Minsk, et Russie centrale) SS-Brigadeführer Artur Nebe (jusqu'en octobre 1941) divisé en 6 commandos (bien que sa structure soit fluide), dont le Vorkommando Moskau, dirigé au début par le Brigadeführer SS Franz Six, qui devait opérer à Moscou si la capitale était prise. À partir de décembre 1941, ce commando, particulièrement actif du côté de Smolensk, fut dirigé par le Sturmbannführer Friedrich Buchardt (1909-1982).
  • Einsatzgruppe C (Einsatzkommandos 4 a, 4 b, 5 et 6) groupe d'armée sud (centre et nord de l'Ukraine) SS-Gruppenführer Dr. Otto Rasch (jusqu'en octobre 1941).
  • Einsatzgruppe D (Einsatzkommandos 10a, 10b, 11a, 11b et 12) : 11e armée (Bessarabie, sud de l'Ukraine, la Crimée et le Caucase) SS-Gruppenführer Otto Ohlendorf (jusqu'en juin 1942)


« Les tentatives de nettoyage de la part des éléments anticommunistes ou antisémites dans les zones qui seront occupées ne doivent pas être gênées. Au contraire, il faut les encourager, mais sans laisser de traces, de sorte que ces milices d'autodéfense ne puissent prétendre plus tard qu'on leur a donné des ordres ou [fait] des concessions politiques. [...] Pour des raisons évidentes, de telles actions ne seront possibles que pendant la phase initiale de l'occupation militaire » — Reinhard Heydrich, 29 juin 194140.

Stahlecker Franz WalterLes massacres de masses commencent dès le 23 juin dans la ville de Garsden, le long de la frontière entre le Reich et l'URSS, côté soviétique : après la prise de la ville, le 22 juin dans l'après-midi, les gardes-frontières allemands, dont l'unité est dénommée à partir de ce moment Einsatzkommando Tilsit, exécutent en 2 jours les 700 habitants juifs de la ville, dont certains, originaires de Memel, connaissaient leurs bourreaux ; ce commando, commandé par un officier nazi fanatique, H.J. Böhme de la Schutzpolizei, s'illustre en Lituanie, au point de revendiquer 3 302 victimes dans un rapport du 18 juillet 1941.

Dès leur entrée à Kaunas, en Lituanie, le 23 juin 1941, des unités de l’Einsatzgruppe A suscitent des attaques spontanées de la population locale contre les Juifs : les pogroms qui ensanglantent la ville font plusieurs milliers de victimes ; à Kaunas, des escadrons de la mort lituaniens se déchaînent également ; un soldat allemand de la 562e compagnie de boulangers a vu « des civils lituaniens frapper un certain nombre de civils avec différents types d'armes jusqu'à ce qu'ils ne donnent plus signe de vie » ; « d'autres témoins décrivent la présence enthousiaste de la population lituanienne (dont beaucoup de femmes avec des enfants s'installant au premier rang pour la journée). » Des pogroms ont également lieu en Ukraine. Dans cette région, les nazis exploitent l'assassinat par le NKVD d'environ vingt mille prisonniers. Même s'il n'y a aucun lien entre les victimes des pogroms et les bourreaux du NKVD, pour déchaîner la haine de la foule, les nazis désignèrent comme responsables les « judéo-communistes ».

À Lvov, après avoir été obligés par les Ukrainiens d'enterrer les victimes du NKVD, les Juifs de la ville sont abattus dans des fosses, dans les prisons ou dans les rues et les places. À Zloczow, le Sonderkommando 4b de l’Einsatzgruppe C « se contente d'un rôle relativement passif consistant à encourager les Ukrainiens », essentiellement des membres de l'OUN, les soldats de la 5ème Panzerdivision SS Wiking « n'ayant aucunement besoin d'être aiguillonnés. » Dans les premiers jours de l'occupation, le lien supposé entre Juifs et NKVD explique que la plupart des massacres de Juifs se produise sans intervention allemande : « la plupart des Juifs qui ont péri à Brzezany ce jour-là ont été assassinés à coup de manches à balai sur lesquels on avait fixé des clous […] Il y avait des rangées de bandits ukrainiens, armés de gros bâtons. Ils ont forcé ces gens, les Juifs, à passer entre les deux rangées et les ont massacré de sang-froid avec ces bâtons. » S'ils ne sont qu'en petite partie spontanés, les pogroms ne sont pas non plus généralisés : à Brest-Litovsk, « les Biélorusses et les Polonais exprimèrent ouvertement leur compassion envers les victimes juives et leur dégoût des méthodes barbares employées par les Allemands » ; en Ukraine, dans la région de Jitomir, les responsables allemands regrettent qu'« il n'a été presque nulle part possible d'amener la population à prendre des mesures actives contre les Juifs. »

Bach-Zelewski Erich von demLes instructions données par Heydrich le 17 juin 1941 sont suivies à la lettre : début juillet 1941, l’Einsatzkommando 9 de l’Einsatzgruppe B se livre à des exécutions de masse au sein de la population juive de Białystok, au nord-est de la Pologne. À la même période, d'autres unités de l’Einsatzgruppe B assassinent les hommes juifs en âge de porter les armes à Minsk, à Vitebsk et à Vilnius, aidés dans cette ville par des auxiliaires locaux. L’Einsatzgruppe C sévit en Ukraine et en Galicie. À l'initiative d'Himmler, en juillet 1941, les trois mille hommes des Einsatzgruppen sont renforcés par plusieurs dizaines de milliers de membres de la SS et de l’Ordnungspolizei et de deux brigades de la Waffen SS, placés sous le commandement des chefs suprêmes de la SS et de la police (Höherer SS- und Polizeiführer), comme Erich von dem Bach-Zelewski ou Odilo Globocnik ; le 25 juillet 1941, Himmler donne l'ordre de constituer des unités auxiliaires de police « avec les éléments fiables et anticommunistes parmi les Ukrainiens, les Estoniens, les Lettons et les Biélorusses », dont les effectifs atteignent trente-trois mille hommes fin 1941.

Les Einsatzgruppen poursuivent leur macabre besogne, notamment en Ukraine occidentale. Fin juillet, le 45e bataillon de la police de réserve y massacre toute la population juive de la petite ville de Chepetovka, entre Lviv et Kiev, hommes, femmes et enfants. Entre le 27 juillet et le 11 août 1941, sur les ordres directs de Himmler, deux régiments de la brigade de cavalerie de la Waffen-SS, commandée par Hermann Fegelein tuent tous les Juifs de la région des marais de Polésie, sans distinction d'âge ou de sexe. Dès le premier mois du conflit contre l'URSS, la SS joue un rôle essentiel, tant sur le front qu'à l'arrière. À ce titre, le Reichsführer SS Himmler effectue de fréquents voyages dans les territoires conquis en Union soviétique. Le 29 juillet 1941, Himmler arrive à Kaunas pour accélérer le rythme des assassinats de masse. Il poursuit ensuite son inspection dans la région de Minsk, où il rencontre Erich von dem Bach-Zelewski.

Un autre voyage est organisé à la mi-aout 1941 : départ du Wolfsschanze le 14 août, retour en Prusse-Orientale le 16 à la mi-journée. Le déroulé exact de ce voyage est connu par l'abondance d'écrits des différents protagonistes : Frentz, Himmler, Grothmann, aide de camp de ce dernier. Himmler et sa suite arrivent à Minsk le 14 aout, Le Reichsführer prend connaissance des rapports de ses subordonnés sur place dès le 14, assiste à une exécution de masse de civils juifs raflés la veille dans le ghetto, puis retourne en Prusse-Orientale le lendemain. Lors de ce voyage, est initiée, de la part des cercles dirigeants de la SS, une réflexion en vue de limiter les contacts directs des exécutants avec les victimes : c'est ainsi que des expériences de mise à mort par gaz sont tentées sur les pensionnaires de l'asile d'aliénés de la localité voisine. À la suite de ce voyage, Himmler souhaite la mise en place de procédés d'exécution qui seraient de nature à éviter aux exécutants une trop grande proximité avec les civils assassinés et le spectacle de ces nombreux morts, afin de les « épargner », selon le mot du Reichsführer SS.

Blume WalterC'est d'ailleurs à la suite de ce voyage que Nebe reçoit mandat de Himmler d'exterminer les pensionnaires de l'asile voisin autrement qu'en les fusillant : diverses expériences sont tentées sans succès à la fin de l'été, asphyxie par gaz d'échappement, emploi d'explosifs au cours des mois suivants. Les assassinats commis par les Einsatzgruppen se déroulent dans un véritable bain de sang, même si les méthodes diffèrent selon les unités concernées. Le Sonderkommando 7a de l' Einsatzgruppe B, commandé par Walter Blume, colonel de l' Ordnungspolizei, mène les exécutions à Minsk et à Vitebsk « selon la méthode militaire », c'est-à-dire en faisant tirer sur chaque victime par trois hommes. Si cette méthode se traduit par une grande consommation de munitions, elle permet de diluer la responsabilité, chaque tireur ne pouvant déterminer quelle est la balle qui a mis fin aux jours de la victime.

Le massacre perpétré le 15 août 1941 à proximité de Minsk par le Sonderkommando 8 de l'Einsatzgruppe B, lors du voyage d'inspection de Himmler dans la région, se fait selon d'autres modalités. Il ne concerne dans un premier temps que les hommes, puis le Reichsführer SS ordonne l’exécution des femmes et des enfants. Les victimes, arrêtées à Minsk la veille, acheminées par camions sont exécutées nues, par vagues de 8 à 10 par un peloton. Elles doivent s'allonger sur les corps des précédents, puis sont abattues d'une balle dans la tête ou dans la nuque.

À Poneriai ((pl) Ponary), près de Vilnius (voir Massacre de Poneriai), des auxiliaires lituaniens, sous les ordres de l''Einsatzkommando 9a, obligent leurs victimes à se dénuder jusqu'à la ceinture et à se couvrir le visage de leur chemise avant de les assassiner, un peloton de dix hommes tirant sur dix Juifs ; ils utilisent également une mitrailleuse légère avant d'achever les blessés d'une balle dans la tête. C'est également à la mitrailleuse que sont massacrés, le 27 et 28 août, 23 600 Juifs à Kamenets-Podolski, sous les ordres du Höherer SS- und Polizeiführer (HSSPF) Jeckeln. En Ukraine, les unités du même Jeckeln forcent les victimes à s'allonger sur le sol, face contre terre, avant de les tuer d'une balle dans la nuque. Dans certains cas, les tueurs sont amenés sur place par avion par la Luftwaffe, comme à Berditchev et Koroliuk, en Ukraine, le 14 septembre 1941.

L'extension des meurtres de masse aux femmes et aux enfants juifs accroît encore la brutalité des bourreaux. Viktors Arajs, chef d'un Sonderkommando composé d'auxiliaires lettons, explique que si ses tueurs jettent les enfants en l'air avant de leur tirer dessus, ce n'est pas parce qu'ils sont des gamins farceurs, mais pour éviter de dangereux ricochets sur le sol. Ces terribles méthodes n'empêchent pas que s'installe une certaine routine : « Les opérations commençaient dans la nuit, aux toutes premières heures du matin. [...] Si le nombre de victimes était de, mettons, deux cents, tout était terminé pour le petit déjeuner. À d'autres occasion, ils travaillaient jusqu'à midi et plus tard. À la fin de l'opération, et parfois pendant, du schnaps et des zakouskis étaient servis. Les membres du peloton étaient toujours récompensés par de l'alcool [sur place], mais ceux qui montaient la garde ou étaient punis devaient attendre le retour au quartier général » — Andrew Ezergailis, historien letton, à propos des massacres de Riga.

SonderkommandoSi les méthodes diffèrent, le nombre des victimes varie lui aussi fortement. Les Einsatzkommandos et Sonderkommandos font parfois plusieurs centaines ou plusieurs milliers de victimes en un endroit unique et en quelques jours. Au fil du temps, le nombre des victimes augmente pour atteindre plusieurs dizaines de milliers de victimes au cours d'une seule opération. Mais les troupes des Einsatzgruppen parcourent également les bourgs, hameaux et petits villages pour des opérations à petite échelle. « Au bord de la fosse, il y avait un escalier sommaire, en terre. Les Juifs se déshabillaient, tabassés par les gardes. Complètement nus, famille après famille, les pères, les mères et les enfants descendaient calmement les marches et s'allongeaient, face contre terre, sur les corps de ceux qui venaient d'être fusillés. Un policier allemand, Humpel, avançait, debout, marchait sur les morts et assassinait chaque Juif d'une balle dans la nuque. [...] Régulièrement, il arrêtait les tirs, remontait, faisait une pause, buvait un petit verre d'alcool puis redescendait. Une autre famille juive, dénudée, descendait et s'allongeait dans la fosse. Le massacre a duré une journée entière. Humpel a tué tous les Juifs du village, seul. » — Récit de Luba, témoin visuel du massacre de la population juive du petit village de Senkivishvka en juin 1941.

La nature et le déroulement de leurs opérations posent plusieurs problèmes aux responsables, mobilisent de nombreux hommes pour une efficacité limitée et provoquent des troubles psychologiques et une tendance à l'alcoolisme chez une partie des exécuteurs, dont certains restent traumatisés. Plusieurs dirigeants d’Einsatzgruppen réclament dès lors une autre méthode d'extermination, psychologiquement plus supportable pour les bourreaux. L'argument fut d'autant plus écouté par le RSHA que les charniers étaient parfois photographiés par des soldats de la Wehrmacht ou des personnes vivant à proximité. La méthode de substitution à la fusillade fut l'utilisation de camions aménagés, tuant par asphyxie mortelle au gaz d'échappement. Lorsque la décision fut prise, à la fin de 1941, d'exterminer les Juifs d'Europe occidentale à leur tour, la méthode de gazage (monoxyde de carbone, puis Zyklon B dans le camp d'Auschwitz-Birkenau) fut adoptée de préférence à la fusillade.

Lorsque les tueurs estimaient que l’extermination prendrait du temps, ils firent créer des ghettos pour y parquer les survivants, en attendant leur élimination. Mais dans plusieurs cas, cette création ne fut pas nécessaire, notamment à Kiev : trente-trois mille Juifs ont été assassinés en quelques jours, à Babi Yar (le ravin des grands-mères). Leur action fut complétée par des unités formées par les chefs de la SS et de la police, par le Sicherheitsdienst du Gouvernement général de Pologne et par la Gestapo de Tilsit. C’est le cas, notamment, à Memel (plusieurs milliers de victimes), Minsk (2 278 victimes), Dniepropetrovsk (quinze mille victimes) et Riga. Des troupes roumaines participent également aux fusillades. La collaboration de la Wehrmacht, en vertu de l'accord signé fin mai 1941 entre l'OKW (haut commandement des forces armées] et le RSHA, avec les unités mobiles de tuerie sur un soutien logistique militaire dépassa sur le terrain largement ce cadre formel. Dans bien des cas, les soldats raflèrent eux-mêmes les Juifs pour que les Einsatzkommados les fusillent, participèrent eux-mêmes aux massacres, ou fusillèrent, sous prétexte de représailles, des Juifs. Ainsi, à Minsk, plusieurs milliers de « Juifs, criminels, fonctionnaires soviétiques et Asiatiques » ont été rassemblés dans un camp d’internement, puis assassinés par des membres de l'Einsatzgruppe B et de la Police secrète de campagne.

Les Einsatzgruppen peuvent aussi compter sur la collaboration active des bataillons de l'Ordnungspolizei et sur celle des chefs suprêmes de la police et des SS comme Erich von dem Bach-Zelewski. Les Einsatzgruppen s’efforcèrent de susciter des pogroms locaux, à la fois pour diminuer leur charge de travail et pour impliquer une part maximale de la population locale dans l’anéantissement des Juifs. Les bureaucrates du RSHA et les commandants de l’armée ne souhaitaient pas que de telles méthodes fussent employées, les uns parce que ces formes de tueries leur paraissaient primitives, et donc d’une efficacité médiocre par rapport à l’extermination soigneuse des Einsatzgruppen ; les autres parce que ces pogroms faisaient mauvais effet. Les pogroms eurent donc lieu, principalement, dans des territoires où le commandement militaire était encore mal assuré de son autorité : en Galicie et dans les pays baltes, tout particulièrement en Lituanie. En quelques jours, des Lituaniens massacrèrent 3 800 Juifs à Kaunas. Les Einsatzgruppen trouvèrent une aide plus importante et plus durable en formant des Hiwi, bataillons auxiliaires dans la population locale, dès le début de l’été 1941. Ils ont été créés, pour la plupart, dans les pays baltes et en Ukraine. L’Einsatzkommando 4a (de l’Einsatzgruppe C) décida ainsi de ne plus fusiller que les adultes, les Ukrainiens se chargeant d’assassiner les enfants. Quelquefois, la férocité des collaborateurs locaux effraya jusqu’aux cadres des Einsatzgruppen eux-mêmes. C’est le cas, en particulier, des membres de l’Einsatzkommando 6 (de l’Einsatzgruppe C), « littéralement épouvantés par la soif de sang » que manifesta un groupe d’« Allemands ethniques » ukrainiens.

Le recrutement en Ukraine, Lituanie et Lettonie fut d’autant plus facile qu’un fort antisémitisme y sévissait avant la guerre — à la différence de l’Estonie, où la haine des Juifs était presque inexistante. Il faut toutefois rappeler que la majorité des bourreaux étaient des citoyens du Reich, Allemands ou Autrichiens. Dans un contexte plus large, S.T. Possony, sur la base de chiffres provenant de l’Israel’s War Crime Investigation Office, estime que sur les 95 000 personnes impliquées dans les mesures anti-juives, massacres et déportation, on dénombre 45 000 Allemands et 8 500 Autrichiens, 11 000 Baltes (parmi lesquels le sonderkommando de Viktors Arājs), 11 000 Ukrainiens, 9 000 Russes et Biélorusses, 7 500 polonais et 3 000 ouest européens.

Les Einsatzgruppen gardaient des registres de leurs massacres et un des plus célèbres d'entre eux est le rapport Jäger, couvrant l'opération de l’Einsatzkommando 3 sur plus de cinq mois en Lituanie. Il fut écrit par Karl Jäger, le commandant de l'unité. Il y inclut une liste détaillée récapitulant chaque massacre, se montant à 137 346 victimes, et y atteste : « […] je peux confirmer aujourd'hui que l'Einsatzkommando 3 a réalisé son objectif de résoudre le problème juif en Lituanie. Il n'y a plus de Juifs en Lituanie, mis à part les travailleurs juifs et leurs familles. » Après la guerre, en dépit de ces registres, Jäger habita en Allemagne sous son propre nom jusqu'en 1959, date à laquelle il fut finalement arrêté pour crime de guerre, suite à quoi il se suicida.

Au terme d'un décompte partiel obtenu grâce aux rapports d'Einsatzgruppen, et du rapport d'Heinrich Himmler à Adolf Hitler en décembre 1942, Raul Hilberg totalise 900 000 victimes. Outre les Juifs non comptabilisés mais effectivement tués par les Einsatzgruppen, il faut ajouter, écrit Hilberg, ceux qui ont été tués par la deuxième vague d'unités mobiles de tuerie, partie après les Einsatzgruppen, et de composition semblable, bien qu'elles ne portent pas ce nom, ainsi que les Juifs tués par l'armée allemande et l'armée roumaine. Au total, il estime qu'1,4 million de Juifs ont été tués par les unités mobiles de tuerie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans Des Hommes ordinaires, l'historien Christopher Browning fait une étude détaillée du comportement, des motivations et des actes du 101e bataillon de réserve de la police allemande, qui fut jugé après la guerre pour les faits de massacres de juifs en Pologne. Les chefs des Einsatzgruppen et des Einsatzkommados étaient majoritairement des personnes diplômées, exerçant souvent des professions libérales. Ils n'ont presque jamais exprimé le moindre remords ou regret. Les motivations des hommes engagés dans les unités mobiles de tueries, de même d'ailleurs que des autres exécutants de la Shoah, font l'objet d'un débat historiographique souvent âpre. Browning insiste sur l'aspect ordinaire des tueurs, qui ont accepté d'exécuter leur tâche avant tout par docilité. À l'inverse, pour Daniel Goldhagen, la principale explication se trouve dans l'adhésion au projet nazi d'extermination, adhésion provenant de l'antisémitisme « éliminationniste », développé en Allemagne, c'est-à-dire la volonté de se séparer physiquement des Juifs, par expulsion ou par extermination.

Pour Richard Rhodes, la théorie de Goldhagen « a un caractère tautologique, puisqu'elle inclut l'effet (l'élimination) dans la cause (l'antisémitisme) ». Il critique notamment l'affirmation de Goldhagen selon laquelle « les individus doivent être motivés pour en tuer d'autres, sinon ils ne le feraient pas » en la qualifiant de naïve et de lapalissade. Se rapprochant de Browning, Rhodes explique la motivation des tueurs en se basant sur l'approche du criminologue Lonnie Athens, soit un phénomène de socialisation par la violence articulé en quatre étapes : la brutalisation, la belligérance, le comportement violent et la virulence.


Traub Erich

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Erich Traub (1906–1985) was a German veterinarian and scientist/virologist who specialized in foot-and-mouth disease, Rinderpest and Newcastle disease. Traub was a member of the National Socialist Motor Corps (NSKK), a Nazi motorist corps, from 1938 to 1942. He worked directly for Heinrich Himmler, head of the Schutzstaffel (SS), as the lab chief of the Nazi's leading bio-weapons facility on Riems Island

 

Traub Erich Traub Erich

Traub was rescued from the Soviet zone of Germany after World War II and brought to the United States in 1949 under the auspices of the United States government program Operation Paperclip, meant to exploit the post-war scientific knowledge in Germany, and deny it to the Soviet Union. During the 1930s, he studied on a fel­low­ship at the Rockefeller Institute for Medical Research in Prince­ton, New Jer­sey mentored by Richard Shope, performing research on vaccines and viruses, including pseudorabies virus and lymphocytic choriomeningitis virus (LCM). During his stay in the United States, Traub and his wife were listed as mem­bers­ of the German American Bund, a pro-nazi German-American club just thirty miles west of Plum Island in Yaphank, Long Island, from 1934 to 1935.

Traub worked at the University of Giessen, Germany, from 1938 to 1942. Traub was a member of the Nazi NSKK, a motorist corps, from 1938 to 1942. The NSKK was declared a condemned, not a criminal organization at the Nuremberg trials. From 1942 to 1948, Traub worked as lab-chief at the Reich Research Institute for Virus Diseases of Animals (German: Reichsforschungsanstalt für Viruskrankheiten der Tiere) on Riems Island (German: Insel Riems), a German animal virus research institute in the Baltic sea, now named the Friedrich Loeffler Institute. The institute was headed by Prof. Dr. Otto Waldmann from 1909 to 1948, while Traub was vice-president. The Institute at Riems Island was a dual use facility during the Second World War where at least some biological warfare experiments were conducted. It had been founded originally in 1909-10 to study foot-and-mouth disease in animals and by World War II employed about 20 scientists and a staff of 70-120. Hanns-Christoph Nagel, a veterinarian and biological warfare expert for the German Army, conducted experiments there, as did Traub.

The Institute was administered under the Innenministerium (Ministry of the Interior), which Reichsführer-SS Heinrich Himmler took over in 1943. The chain of command was Himmler, Dr. Leonardo Conti (Reich Health Leader), Kurt Blome, Waldmann, and then Traub. Traub specialized in viral and bacterial diseases. He was assisted by Anna Burger, who was later also brought to the United States after the war, to work with the Navy's biological warfare program. On orders from Himmler and Blome, the Deputy Reich Health Leader and head of the German biological warfare program, Traub worked on weaponizing foot-and-mouth disease virus, which has been reported to have been dispersed by aircraft onto cattle and reindeer in Russia. In 1944, Blome sent Traub to pick up a strain of Rinderpest virus in Turkey; upon his return, this strain proved inactive (nonvirulent) and therefore plans for a Rinderpest product were shelved.

Immediately after the war Traub was trapped in the Soviet zone of Allied occupied Germany. He was forced to work for the Soviets from his lab on Riems Island. In July 1948, the British evacuated Erich Traub from Riems Island as a "high priority Intelligence target" since it was now in the Soviet Zone and they feared that Traub was assisting in their biological warfare program. Traub denied this, however, claiming that his only interest was foot-and-mouth disease in animals. Traub was brought to the United States in 1949 under the auspices of the United States government program Operation Paperclip, meant to exploit scientific knowledge in Germany, and deny it to the Soviet Union. From 1949 to 1953, he was associated with the Naval Medical Research Institute in Bethesda, Maryland.

Just months into his Operation Paperclip contract, Traub was asked to meet with US scientists from Fort Detrick, the Army’s biological warfare headquarters, in Frederick, Maryland. As a noted German authority on viruses he was asked to consult on their animal disease program from a Biological Warfare perspective. Traub discussed work done at the Reich Research Institute for Virus Diseases of Animals on Riems Island during World War II for the Nazis, and work done after the war there for the Russians. Traub gave a detailed explanation of the secret operation at the Institute, and his activities there. This information provided the ground work for Fort Detrick's offshore germ warfare animal disease lab on Plum Island.

His publicly published research from his time in the United States reports disease research not directly related to weaponization. In 1951, he published a report for the Naval Medical Research Institute on Newcastle Disease virus in chicken and mammalian blood cells. Two years later, he published a paper for the Navy on the mechanisms of immunity in chickens to Newcastle and the possible role of cellular factors. Also in 1953, he published another paper for the Navy with Worth I. Capps on the foot-and-mouth disease virus and methods for rapid adaptation. Traub served as an expert on Foot-and-mouth disease for the FAO of the UN in Bogota, Colombia, from 1951 to 1952, in Tehran, Iran, from 1963 to 1967, and in Ankara, Turkey, from 1969 to 1971.

After working on biological research for the U.S. Navy from 1949 to 1953, Traub returned to Germany and founded a new branch of the Loeffler Institut in Tübingen, and headed it from 1953 to 1963. In 1960, Traub resigned as Tübingen’s direc­tor due to the scandal related to accusations of finan­cial embez­zle­ment. He con­tin­ued with limited lab research for three more years, but then ended his career at Tüb­in­gen. In 1964, Traub published a study for the Army Biological labs in Frederick, Maryland on Eastern Equine Encephalomyeltitis (EEE) immunity in white mice and its relationship to Lymphocytic choriomeningitis (LCM), which had long been a research interest of his.

He retired from the West German civil service in 1971. In 1972, on the occasion of the 500th anniversary of Ludwig Maximilians University of Munich Traub received an honorary doctorate degree in Veterinary Medicine for his achievements in basic and applied Virology (basic research on LCM; definition and diagnosis of type strains of FMD and their variants; development of adsorbate vaccines against fowl plague, Teschner disease of swine, and erysipelas of swine). On May 18, 1985, Traub died in his sleep in West Ger­many. He was seventy-eight years old.

In theory, insects of all types, particularly the biting species, can be used as disease vectors in a biological warfare program. Germany, Japan, Britain, Russia and the U.S. all conducted experiments along these lines during the Second World War, and the Japanese used such insect-borne diseases against both soldiers and civilians in China. This was one reason that President Franklin Roosevelt and Secretary of War Henry Stimson ordered the creation of an American biological warfare program in 1942, which was headquartered at Camp Detrick, Maryland. This eventually grew to a very large facility with 245 buildings and a $60 million budget, including an Entomological Weapons Department that mass-produced flies, lice and mosquitoes as disease vectors. Although the British bio-weapon facility at Porton Down concentrated on the production of anthrax bombs, it also conducted experiments on insects as vectors.

After the war, the Army's 406th Medical General Laboratory in Japan cooperated with former scientists from Unit 731 in experimenting with many different insect vectors, including lice, flies, mosquitoes, ticks, fleas, spiders and beetles to carry a wide variety of diseases, from cholera to meningitis. At Fort Detrick in the late-1940s, Theodore Rosebury also rated insect vectors very highly, and its entomological division had at least three insect-vectored weapons ready for use by 1950. Some of these were later tested at the Dugway Proving Grounds in Utah, and allegedly used during the Korean War as well. Traub visited the Plum Island Animal Disease Center (PIADC) in New York on at least three occasions in the 1950s. The Plum Island facility, operated by the Department of Agriculture, conducted research on foot-and-mouth disease (FMD) of cattle, one of Traub's areas of expertise. Traub was offered a leading position at Plum Island in 1958 which he officially declined. It has been alleged that the United States performed bioweapons research on Plum Island.

Fort Terry on Plum Island was part of the U.S. biological warfare program in 1944-46, working on veterinary testing in connection with the weaponization of brucellosis. After the war, research on biological weapons continued at Pine Bluff in Arkansas and Fort Detrick, Maryland, while officially at least Plum Island was transferred to the U.S. Department of Agriculture. From 1949, Plum Island also conducted work on biological weapons against animals and livestock, such as foot-and-mouth disease, Rinderpest, Newcastle disease, African swine fever and plague and malaria in birds. Traub's research work from the Second World War onward involved at least the first three of these (all dangerous only to non-human animal species).

Central Intelligence Agency (CIA)

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La Central Intelligence Agency ou CIA (« Agence centrale de renseignement »), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors de ce pays. Elle a le statut juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis.

Central Intelligence Agency (CIA)

La CIA, fondée le 18 septembre 1947, a son quartier général et depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 km de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington DC. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, organigramme4, budget, etc. On estime qu'elle emploierait environ 16 000 personnes rien qu'à son quartier général de Langley, et environ 23 500 au total dans le monde entier.

Ses budgets successifs ne sont généralement pas connus. En 2010 il était évalué à 10 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards6. En 2009, l'ensemble des seize agences de l'Intelligence Community avait un budget annuel de 75 milliards de dollars et employait quelque 200 000 personnes dans le monde, y compris des entrepreneurs privés.

La CIA s'organise en quatre directions principales :

 

  • la National Clandestine Service (NCS) remplaçant depuis 2005 la direction des opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger. Sa Special Activities Division est responsable de la conduite des opérations clandestines.
  • la direction du renseignement, qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement.
  • la direction scientifique et technologique, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement.
  • la direction de l’administration qui est responsable de tout le soutien administratif de la CIA.

 

A l'étranger, les antennes du NCS sont habituellement basées dans les missions diplomatiques américaines. On distingue les stations, typiquement une par pays et basée dans l'ambassade US située dans la capitale du pays hôte, et les bases, antennes plus petites situées dans d'autres grandes villes. Le chef de station de la CIA a autorité sur les éventuelles bases situées dans le même pays.

Parallèlement aux officiers opérant sous couverture diplomatique, la CIA utilise également des officiers utilisant d'autres couvertures (par exemple celles d'hommes d'affaires) dites nonofficial cover (NOC). Bien que présenté comme le type d'agent idéal à la situation de l'après-guerre-froide dans la presse8, l'expérience de la CIA avec les NOC a été mitigée, car ils ne sont pas forcément plus efficaces pour approcher ses cibles, sont très coûteux, plus exposés, ce qui n'incite pas à les mêler à des opérations risquées.

La CIA n'est pas autorisée à espionner des Américains, mais elle effectue certaines opérations sur le territoire des États-Unis depuis au minimum les années 1960. Un type de ces opérations est le recrutement clandestin de citoyens étrangers se trouvant sur le territoire américain pour qu'ils fournissent des renseignements sur leur pays d'origine ou des pays tiers. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti à l'expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver. Ces activités tendent à être coordonnées avec le FBI. Dans les années 1980, le FBI et la CIA ont ainsi collaboré dans le programme Courtship, concernant les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques sur le territoire américain. Aldrich Ames a en particulier traité deux informateurs soviétiques de la CIA à New York, Sergueï Fedorenko et Arkadi Chevtchenko, puis tenté de recruter des Soviétiques aux États-Unis.

Un autre rôle sur le territoire US est de « débriefer » des citoyens américains fournissant volontairement des informations à la CIA, typiquement des personnes revenant d'un voyage dans un pays étranger. En 2001, ces activités étaient regroupées dans la National Resources (NR) Division qui comptait environ 500 officiers dans 36 grandes villes. Des stations de la CIA ont été signalées entre autres à New York, Washington, Seattle, Dallas, Houston et Chicago. Leurs couvertures sont soit commerciales, soit, à New York, sous couvert de l'ONU, diplomatiques. Il est généralement estimé que la CIA est forte de plus de 20 000 employés, et son budget pour l'année 2010 s'élèverait à environ 10 milliards de dollars. Les chiffres exacts sur la CIA ne sont cependant pas dévoilées publiquement. En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère.

Formés durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de 45 000 à 60 000 dollars. Ces personnes ont été choisies parmi les 300 000 CV que l'agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA. Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie. Il a été baptisé George Bush Center for Intelligence en 1999. Le site de Camp Peary (38 km²), surnommé « la Ferme », près de Williamsburg, en Virginie, est notamment le centre d'entraînement des officiers traitants. Harvey Point Defense Testing Activity, surnommé « le Point », près d'Hertford en Caroline du Nord.

La CIA est chargée de deux rôles : d'une part fournir et analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain, d'autre part conduire des opérations clandestines à l'étranger. Ces dernières, bien que souvent citées, ne représenteraient qu'environ 3 % des dépenses de l'agence. Son efficacité dans l'accomplissement de ces deux fonctions est critiquée.

En ce qui concerne la fonction informative, on peut relever que la CIA a été incapable de prévenir le président de nombreux évènements tels que « la première bombe atomique soviétique (1949), l'invasion de la Corée du Sud (1950), les soulèvements antisoviétiques en Allemagne de l'Est (1953) et en Hongrie (1956), le déploiement de missiles soviétiques à Cuba (1962), la guerre israelo-arabe de 1967 et l'invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990. » Elle a surestimé les capacités militaires soviétiques dans les années 1950 puis les a sous-estimées dans les années 1970. Le bilan des opérations secrètes est également très critiquable. Le « service le moins secret » n'était pas apprécié de plusieurs présidents dont Richard Nixon qui disait de ses analystes qu'ils étaient « des clowns lisant des journaux. » Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce n'ait pas été toujours le cas par le passé. De la création de la CIA au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains)20. En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement.

Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence) dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order 11 905), Jimmy Carter (E.O. 12 036) et Ronald Reagan (E.O. 12 333). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat. Le CIA Memorial Wall honorant la mémoires des officiers de la CIA morts durant leur service, une étoile représente une personne. En 1997, il y avait 70 étoiles, 79 en 2002, 83 en 2004, 90 au 1er juin 2009 et 102 en juin 2010.

L'agence est la descendante de l'OSS, dissous en octobre 1945 ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry Truman la création d'une nouvelle agence directement sous l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du Département d'État et du FBI, le président met en place le Central Intelligence Group en janvier 1946. En 1947, il est transformé en CIA. La NSA sera créée peu de temps après en 1952. En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel.

Après l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les Etats-Unis doivent en tirer les leçons et constatent que les services secrets américains ont été incapables de prévoir l'offensive japonaise suite à une négligence. Le FBI et son directeur, J. Edgar Hoover, perdent une partie de leurs pouvoirs : ils restent exclusivement compétents pour opérer sur le territoire des Etats-Unis, mais se voient retirer l'espionnage à l'étranger qui sera confié aprés la seconde guerre mondiale à la nouvelle agence de renseignements ad hoc, la CIA.

La CIA, placée sous l'autorité directe du président des Etats-Unis, avait initialement la compétence de collecter et évaluer les informations. Apparue dans le contexte de la Guerre froide, sa seule fonction était de prédire quand, comment et à quel endroit l'Union Soviétique allait attaquer les Etats-Unis. À l'origine toute l'action de l'agence (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l'Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme les principaux adversaires des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique de l'endiguement du communisme édictée par Harry Truman agissant au-delà du rideau de fer.

Les actions de la CIA au départ concernent surtout l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. La CIA s'aide notamment (comme plusieurs services secrets) d'anciens nazis comme ceux enrôlés par le général Reinhard Gehlen, issu de la Wehrmacht, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires[réf. souhaitée] ; des réseaux d’exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n'ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA). Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l'URSS apparaissant possible, la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Ses actions contre le communisme sont de plusieurs types :

les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en avril-mai 1950 (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite), l'armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950.

la constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules stay-behind ( « reste(nt) derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'Ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une ; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre.

la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par l’United States Information Agency (USIA), créée en 1953 dans le cadre de la public diplomacy. la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d'avril 1948, qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire. la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi originalement largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la Gehlen Org, réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement.

Après les premières années de la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout dans le monde. De son côté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines comme la tentative du coup d'État en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe, en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US Army des Special Forces en 1952.

Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute -sans succès-, et qu'est développé l'avion espion U-2. Celui-ci permettra à la CIA de faire des estimations précises sur les forces stratégiques soviétiques, corrigeant les mythes du « bomber gap » et du « missile gap », terminant par une crise diplomatique lors de l'incident de l'U-2.

Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant à l'opposition du Département d'État américain. Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste a Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956.

Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant ou en aidant à renverser des pouvoirs considérés comme hostiles.

 

  • Opération TP/AJAX : soutien au renversement du gouvernement de Mossadegh en Iran en 1954 et le retour du Shah Mohammad Reza Pahlavi.
  • Opération PB/SUCCESS : démission de Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala face à l'avance de troupes organisées par les États-Unis. Ce coup sera suivi par la mise en place d'une junte dirigée par Carlos Castillo Armas le 18 juin 1954. On a souvent cité le fait que Allen Dulles, alors DCI, et John Foster Dulles, secrétaire d'État du président Eisenhower, siégeaient au conseil d'administration de la United Fruit Company, dont certaines terres avaient été nationalisées sous Arbenz.
  • tentative pour empêcher Salvador Allende d'accéder au pouvoir au Chili en 1970 ; celui-ci sera finalement renversé par un coup d'État militaire conduit par Augusto Pinochet.
  • Également pour contrer l'influence communiste, la CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au XXe congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times le 16 mars 1956 (le discours de Khrouchtchev a eu lieu le 25 février).


La CIA va échouer sur ses tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant échec du débarquement de la Baie des Cochons le 16 avril 1961, puis plusieurs tentatives d'assassinat du dirigeant cubain (voir opération Mongoose). À la suite de ces échecs, Allen Dulles, son DDCI Charles Cabell et le DD-P Richard Bissell sont contraints, par le président John Fitzgerald Kennedy, de démissionner. Celui-ci cherche à reprendre le contrôle de la CIA, devenue un « État dans l'État » en nommant des dirigeants qui lui sont fidèles. Kennedy sera assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, et les partisans de théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents et/ou ex-agents de la CIA dans ce meurtre.

Le 23 juin 1972, pour tenter d'étouffer le scandale du Watergate, le président Nixon demande au directeur de la CIA Richard Helms pour que celui-ci fasse pression sur le FBI pour arrêter l'enquête, mais Helms refuse. Nixon le démit de ses fonctions en février 1973, le remplaçant par un homme venu de l'extérieur de la CIA, James Schlesinger.

Décidé à réduire les budgets et arrivant peu après le cessez-le-feu au Viêt-nam, il licencia ou poussa vers la sortie près de 7% du personnel de l'agence, principalement du Directorate of Plans, qu'il renomma Directorate of Operations. Les enquêtes liées à l'affaire du Watergate ayant révélé que les « plombiers » de la Maison-Blanche avaient reçu du matériel de la CIA lorsqu'ils cambriolèrent le psychiatre de Daniel Ellsberg, il ordonna à tous ses employés de signaler toutes les activités débordant de l'autorité de la CIA. Le dossier ainsi compilé faisait près de 700 pages et fut surnommé les family jewels (« joyaux de famille »). Les cas signalés comprenaient la détention pendant deux ans d'un transfuge russe Youri Nosenko, des activités de surveillance de citoyens américains, le test de drogues sur des personnes à leur insu, les plans d'assassiner des leaders étrangers et l'utilisation de la mafia dans une tentative d'assassiner Castro.

En mai 1973, Schlesinger fut nommé ministre de la défense et William Colby devint DCI. Colby révisa le système de production des estimations de renseignement nationales destinées au gouvernement. Son mandat commença cependant par un grave échec du renseignement à prévoir la guerre du Kippour et le choc pétrolier de 1973. En décembre 1974, le journaliste Seymour Hersh dévoila une partie des family jewels à propos de l'Opération CHAOS. L'affaire du Watergate et ces révélations conduiront le Congrès à enquêter sur les activités du pouvoir exécutif, via la commission Church et la commission Pike.

Bien que le président Jimmy Carter ait souvent été considéré comme un président faible, celui-ci n'hésita pas à ordonner des opérations secrètes. Dès mars 1977, il approuva des opérations de propagande secrète contre le bloc de l'Est, la CIA faisant notamment entrer clandestinement des livres anti-communistes en Europe de l'Est et dans certaines parties de l'URSS. Peu après, il autorisa une campagne de contre-propagande à propos du développement de la bombe à neutrons par les Soviétiques. Stansfield Turner a souvent été critiqué pour la réduction des capacités d'action clandestine de la CIA ; toutefois, elles avaient déjà beaucoup souffert de la fin de la guerre du Viêt-nam, des enquêtes du Congrès sur les opérations de la CIA, des licenciements de Schlesinger en 1973, et des réductions de budget de la CIA.

En 1979, confronté à l'expansionnisme de l'Union soviétique, Carter autorisa plusieurs actions secrètes, dont une campagne de propagande contre la Grenade (qui fut annulée en raison de l'opposition du Senate Intelligence Committee), une assistance à la République arabe du Yémen en guerre contre la République démocratique populaire du Yémen, une assistance aux moudjahidines afghans, de la propagande contre les sandinistes au Nicaragua, et une assistance au Salvador.

En 1981, Ronald Reagan devint président et nomma William Casey directeur de la CIA. Celui-ci était décidé à renforcer l'agence et la communauté du renseignement, aussi bien du côté analytique qu'opérationnel. La CIA recruta plusieurs milliers d'employés, diversifia ses sources de recrutement. Casey avait parfois des opinions peu partagées par les analystes de la CIA, par exemple en étant alarmiste sur la situation au Mexique ou soupçonnant que l'URSS était la source de la plupart du terrorisme, mais avait l'honnêteté de ne pas chercher à influencer les analyses transmises à l'exécutif. Sous sa direction, il y eut une multiplication des opérations clandestines, notamment pour soutenir des pays ou factions en conflit avec des entités pro-soviétiques : Yémen, Ethiopie, Tchad, Liban, Salvador, Cambodge, etc. Un soutien secret fut apporté au syndicat polonais Solidarnosc, qui fut ainsi financé par plus de 50 millions de dollars de 1982 à 1989. Deux de ces opérations furent particulièrement importantes :

le soutien aux guérillas Contras opposées aux dirigeants marxistes du Nicaragua, qui connaîtra des hauts et des bas, notamment parfois opposé par le Congrès qui refusait que la finalité de l'opération soit le renversement du gouvernement sandiniste. Ces difficultés motiveront certains membres du conseil de sécurité nationale à agir hors des services officiels pour contourner le Congrès, aboutissant à l'affaire Iran-Contra. le « programme afghan » de soutien aux moudjahidines afghans luttant contre l'armée rouge et le gouvernement communiste afghan lors de la guerre d'Afghanistan (1979-1989). Cette opération, qui avait initialement une ampleur modeste, finira par devenir la plus importante à la fin des années 1980, où son budget annuel dépassera le demi-milliard de dollars.

Face à la difficulté d'infiltrer des agents dans les régimes communistes qui sont généralement des états policiers et les limites des reconnaissances aériennes, le renseignement d'origine électromagnétique sera très utilisé par l'Agence en collaboration avec les autres services nationaux comme la National Security Agency ou étrangers.

En autre, deux stations de renseignement électronique de la CIA furent construites dans le Xinjiang en république populaire de Chine au début des années 1980. Elles surveillaient alors les activités soviétiques en collaboration avec les services de renseignements chinois. Le BND allemand participait également à sa gestion dans le cadre de l'opération Pamir. La CIA stoppe ses opérations après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989.

Parmi les exemples de la difficulté du travail de la CIA, le gouvernement cubain annonce en 1987 que le réseau de l'agence dans son pays est profondément infiltré par ses services et un ancien responsable de la Stasi déclare en 2009 que sur les 23 espions de la CIA en RDA, 22 étaient des agents double travaillant pour son service.

Selon l'Ordre exécutif 12 036 émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associés ou entreprennent de tels opérations à nouveau dès le début des années 1980 notamment à travers l'unité Seaspray.

Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS : « J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale. En 1994, la CIA localise le terroriste Carlos à Khartoum au Soudan, et communique ses informations aux services français qui organiseront son enlèvement pour le livrer à la justice. En 1995, le chef de station à Paris, Richard L. Holm, est expulsé par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, après que ce dernier a révélé une opération d'espionnage économique menée par la CIA contre les intérêts français.

La CIA aurait eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. Elle fut ainsi très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'Islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.

L'Agence est touché directement ou indirectement par le terrorisme à partir des années 1970. Le chef de station de la CIA à Athènes, Richard Welch, est abattu le 25 décembre 1975 par l'organisation révolutionnaire du 17-Novembre. Lors de l'attaque contre l'ambassade américaine à Beyrouth du 18 avril 1983, 63 personnes furent tuées, dont 17 américains et parmi eux 8 officiers de la CIA dont le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames. William Francis Buckley, chef de station à Beyrouth est enlevé le 16 mars 1984 par le Hezbollah et meurt en captivité en 1985. Un pakistanais, Mir Aimal Kansi, mitraille l'entrée du siège de Langley tuant deux personnes et en blessant trois autres le 25 janvier 1993. Deux employés de la CIA sont parmi les victimes des attentats des ambassades américaines en Afrique du 7 août 1998.

La CIA s'était intéressée assez tôt à Oussama ben Laden, en créant en janvier 1996 une « station virtuelle », la Bin Laden Issue Station ou Alec Station, dédiée à son suivi. Cette station mit notamment au point un plan en 1997 pour enlever ben Laden en Afghanistan par un groupe d'agents afghans portant le nom de code FD/TRODPINT, mais cette opération ne fut pas lancée car ayant peu de chances de succès. En 1997, la CIA établit le contact avec Ahmed Chah Massoud, chef du principal groupe opposé aux Talibans, l'Alliance du Nord, en envoyant des équipes de liaisons appelées Northern Afghanistan Liaison Team (NALT) et Jawbreaker. À l'automne 2000, un drone RQ-1 Predator de la CIA effectua une quinzaine de vols de reconnaissance pour localiser ben Laden. En deux occasions, les Américains pensèrent l'avoir identifié. Cela donna l'idée d'armer le drone pour l'utiliser pour pouvoir frapper immédiatement un objectif, mais cette version ne fut pas utilisée avant les attentats du 11 septembre 2001.

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la CIA envoya des équipes pour établir le contact avec les chefs de guerre afghans opposés aux Talibans. Ces équipes étaient généralement dirigées par un officier traitant expérimenté, secondé par un officier paramilitaire, le reste de l'équipe étant formé d'un mélange de spécialistes du renseignement, des opérations, des communications, et de traducteurs. La première équipe, nom de code Jawbreaker, dirigée par Gary Schroen, arrivée dans la vallée du Pandjchir le 26 septembre, fut la première force américaine déployée en Afghanistan. Elle arriva avec plusieurs millions de dollars en liquide pour « acheter » la loyauté des chefs de guerre et leur permettre de s'équiper. Les équipes assurèrent la liaison entre forces afghanes et américaines, évaluèrent les zones de combat et les forces en présence, et les repérèrent à l'aide de GPS. Ils lancèrent des opérations de collecte de renseignement humain, unilatérales ou en coopération avec le service de renseignement de l'Alliance du Nord, certaines permettant de désigner des objectifs à des frappes aériennes. Jawbreaker contacta certains chefs Talibans pour tenter d'obtenir des ralliements et la libération de huit humanitaires de Shelter Now International prisonniers des Talibans. Les équipes de la CIA n'étaient pas équipées de radios permettant de communiquer avec l'aviation ni de désignateurs lasers, en conséquence le guidage de l'appui aérien rapproché échut aux forces spéciales.

Au cours du retrait de l'armée talibane en novembre 2001, les équipes de la CIA fouillèrent les camps d'Al-Qaida et interrogèrent les prisonniers faits par l'Alliance du Nord. Johnny Micheal « Mike » Spann, un agent de l'équipe envoyée auprès de Abdul Rachid Dostom, fut tué lorsque les prisonniers qu'il interrogeait se mutinèrent à la prison de Qala-e-Jangi le 25 novembre 2001. Début décembre 2001, une équipe de la CIA fit prisonniers les « numéros » 2 et 3 des services de renseignement des Talibans à Ghazni. Le 7 décembre 2001, la ville de Kandahar tomba, marquant la fin de gouvernement des Talibans. À ce moment, les États-Unis n'avaient engagé au sol que quelques centaines de soldats, et environ 110 agents de la CIA. Jawbreaker chercha la localisation de ben Laden, et lorsque elle eut plusieurs renseignements le situant vers Jalalabad, elle envoya une équipe dans la région, démarrant la bataille de Tora Bora. La CIA contribua également à l'opération Anaconda en Afghanistan par l'acquisition de renseignement et en entraînant avec les Special Forces les forces militaires afghanes.

Onze agents de la CIA sont officiellement morts durant la guerre d'Afghanistan entre 2001 et 2009 dont sept le 30 décembre 2009 lors de l'attentat-suicide de la base de Chapman. La CIA a également en Irak opéré peu avant le début du conflit en 2003, créant le réseau DBROCKSTARS. Le 11 juillet 2009, lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans. Le 2 mai 2011 vers 4 heures du matin (heure française), Oussama Ben Laden est tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan, par un groupe de SEAL sous l'autorité et le commandement direct de la CIA. Le raid américain aurait été suivi en direct au siège de la CIA par le directeur Leon Panetta et quelques-uns de ses hauts responsables. La CIA avait crée depuis 2007 une unité spéciale pour traquer sans relâche le numéro un d'Al Qaïda.

En juillet 2010, on fait état de 22 employés de la CIA dont 8 contractuels privés tués dans la guerre contre le terrorisme. Le journal The Washington Post révèle l'existence d'un réseau mondial de centres de détention clandestins (black sites) géré par la CIA. Le quotidien précise que de telles prisons se trouveraient entre autres en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est ; ces centres de détention ont été situés à l'étranger en raison de leur caractère illégal, les détenus étant des « détenus fantômes » victimes de disparition forcée. La CIA a été en charge de centres de détention dans plusieurs pays européens, en Roumanie, au Kosovo, en Macédoine, en Bulgarie et en Ukraine54, dont l'existence a été confirmée par le rapporteur du Conseil de l'Europe Dick Marty. Le président George W. Bush a reconnu le 6 septembre 2006 pour la première fois l'existence de prisons secrètes de la CIA hors du territoire américain, dans lequel il reconnaît implicitement l'usage de la torture :

«  The most important source of information on where the terrorists are hiding and what they are planning is the terrorists themselves [La source d'information la plus importante sur les endroits où les terroristes se cachent et sur ce qu'ils préparent sont les terroristes eux-mêmes]. »

En février 2007, le n° 3 de la CIA, Kyle Foggo, est inculpé de corruption: il avait notamment favorisé des entreprises amies, appartenant à Brent R. Wilkes et à Mitchell Wade, dans la construction des centres clandestins de détention. Il écopera de 3 ans de prison. Le président Barack Obama, arrivé au pouvoir en janvier 2009, a annoncé la fermeture du centre de détention de Guantanamo d'ici un an, et que les États-Unis respecteront désormais la convention de Genève dans leur lutte contre le terrorisme. En avril 2009, le nouveau directeur de la CIA Leon Panetta a rompu les contrats avec les psychologues de la CIA Mitchell, Jensen et associés, qui avaient adapté des techniques du SERE aux interrogatoires musclés de la CIA, utilisant en particulier le waterboarding, considéré comme technique de torture par Panetta et Eric Holder, ministre de la Justice de l'administration Obama.

Préoccupations majeures en 2009

Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant, a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009 :

 

  • Al-Qaida et ses franchises restent le danger numéro un pour les États-Unis.
  • La lutte contre les narcotrafiquants au Mexique.
  • Le programme d'armes de destruction massive en Iran.
  • Les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ».
  • L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran.
  • La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est confronté à des difficultés internes très importantes.
  • L'Afghanistan et la traque de Ben Laden (effectué).
  • La Corée du Nord et son arsenal nucléaire.
  • La République populaire de Chine et sa réaction face à la crise économique de 2008-2009.
  • Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante.

 

Opérations à l'étranger

Opérations de renseignement

 

  • Opération PBJOINTLY : un tunnel creusé à partir de Berlin-Ouest pour mettre sur écoute des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est
  • Projet Aquatone : programme de l'avion Lockheed U-2
  • Projet Oxcart : programme de l'avion Lockheed A-12
  • Projet Coldfeet : fouille d'une base arctique soviétique abandonnée en 1962
  • Projet Corona : premiers satellites espions de la série Corona
  • Projet Jennifer : tentative de récupération en 1974 d'un sous-marin soviétique qui avait coulé près d'Hawaii.


Actions politiques

La CIA a influencé parfois de façon décisive l'histoire politique des États dans lesquels elle est intervenue au nom des intérêts des États-Unis. Elle a créé ou soutenu plusieurs mouvements insurrectionnels, qu'ils soient armés (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie).

Parmi les opérations connues :
 

  • Le soutien aux partisans du Shah pour le renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh, en Iran en 1953 via l'opération Ajax.
  • En 1954, au Guatemala, renversement du président Jacobo Arbenz via l'opération PBSUCCESS - bien que les rebelles organisés par les États-Unis soient indigents, le pouvoir craint une intervention militaire directe et le président préfère démissionner, ce qui débouche sur la mise en place du dictateur Carlos Castillo Armas.
  • En 1961, dans le cadre de l'opération menée contre Fidel Castro à Cuba, entraînement des exilés cubains anti-castristes pour le débarquement de la Baie des Cochons.
  • L'opération Mongoose en 1961-1962 (autres projets pour renverser Fidel Castro).
  • Au Laos, de 1962 à 1975, organisation d'une armée laotienne, connue sous le nom « d'Armée secrète ».
  • Programme Phoenix durant la guerre du Vietnam.
  • Le coup d'État du Maréchal Lon Nol au Cambodge le 18 mars 1970 pour renverser le roi Norodom Sihanouk pourrait avoir été appuyé par des agents de la CIA. (Implication non prouvée)
  • Souvent allégué, le soutien au coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili renversant Salvador Allende est réfuté par la commission parlementaire Chruch qui conclut à l'absence d'implication directe. En revanche, il existait des plans contre Allende en 1970 qui échouent dans leurs premiers stades.
  • La lutte contre l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 1980, alliée à l'Inter-Services Intelligence (services secrets pakistanais) et aux services saoudiens, formant des moudjahiddins.
  • Aide à l'Irak durant la guerre Iran-Irak. L'Iran est également aidé dans le cadre de l'affaire Iran-Contra.
  • Arrêt du programme de recherche clandestin d'armement nucléaire de Taïwan en décembre 1987
  • En 1989, la CIA, en coordination avec la DGSE et le Secret Intelligence Service, réussit à exfiltrer plusieurs centaines de dissidents politiques chinois visés par la répression après les manifestations de la place Tian'anmen (Opération Yellow Bird ordonnée par George Bush).
  • Depuis les années 1990, elle est soupçonnée de pratiquer l'extraordinary rendition, pratique consistant à enlever une personne et à l'envoyer en secret dans un pays où la torture est pratiquée pour qu'elle y soit interrogée. L'Italie a pour la première fois engagé des poursuites en justice contre ces actions en 2005, suite à l'enlèvement d'un Égyptien à Milan.


Actions culturelles

Radio Free Europe et Radio Free Asia, des radios à destination du bloc communiste, furent en partie financées par la CIA jusqu'en 1971.

Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel financé secrètement par la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. Des personnalités comme Alberto Moravia et Pablo Neruda furent visés par des campagnes de calomnie orchestrées par la CIA par l'intermédiaire d'intellectuels comme René Tavernier. La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit.

Directeurs

DCI
 

  • George Tenet


Le DCI (Director of Central Intelligence) dirige la CIA et toute l'Intelligence Community.
 

  • 23 janvier 1946-10 juin 1946 : Sidney W. Souers ;
  • 10 juin 1946-1er mai 1947 : Hoyt S. Vandenberg ;
  • 1er mai 1947-7 octobre, 1950 : Roscoe Hillenkoeter ;
  • 7 octobre 1950 - 9 février 1953 : Walter B. Smith ;
  • 26 février 1953 - 29 novembre 1961 : Allen Dulles ;
  • 29 novembre 1961 - 28 avril 1965 : John McCone ;
  • 28 avril 1965 - 30 juin 1966 : William F. Raborn ;
  • 30 juin 1966 - 2 février 1973 : Richard Helms ;
  • 2 février 1973 - 2 juillet 1973 : James Schlesinger (par intérim) ;
  • 4 septembre 1973 - 30 janvier 1976 : William Colby ;
  • 30 janvier 1976 - 20 janvier 1977 : George H. W. Bush ;
  • 9 mars 1977 - 20 janvier 1981 : Stansfield Turner ;
  • 28 janvier 1981 - 29 janvier 1987 : William Casey ;
  • 26 mai 1987 - 31 août 1991 : William H. Webster ;
  • 2 septembre 1991 - 11 novembre 1991 : Richard Kerr (par intérim) ;
  • 12 novembre 1991 - 1er janvier 1993 : Robert Gates ;
  • 2 février 1993 - 10 janvier 1995 : R. James Woolsey ;
  • 10 mai 1995 - 15 décembre 1996 : John M. Deutch ;
  • 11 juillet 1997 - 11 juillet 2004 (a démissionné le 3 juin 2004) : George Tenet ;
  • 11 juillet 2004 - 10 août 2004 : John E. McLaughlin (par intérim) ;
  • 24 septembre 2004 - 21 avril 2005 : Porter Goss.

 

À partir d'avril 2005, conformément à l'Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de DCI est remplacé par ceux de DCIA (Director of the Central Intelligence Agency, directeur de la CIA seule) et de Director of National Intelligence (DNI, directeur de l'Intelligence Community seule).

DCIA

 

  • Leon Panetta, Director of the Central Intelligence Agency (DCIA)
  • 21 avril 2005 - 5 mai 2006 : Porter Goss
  • 30 mai 2006 - 12 février 2009 : Général Michael Hayden
  • 12 février 2009 - 28 avril 2011 : Leon Panetta
  • 28 avril 2011 - en cours : Général David Petraeus


DDCI

Le DDCI (Deputy Director of Central Intelligence) est le sous-directeur du DCI. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le DCI. En avril 1953, le congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le DDCI. L'amendement stipule que le DCI et le DDCI ne peuvent être simultanément des officiers militaires. Avec l'adoption de la Intelligence Reform and Terrorism Prevention Act en 2004, cette fonction est supprimé.

 

  • mars 1946 - juillet 1946 : Kingman Douglass ;
  • janvier 1947 - mars 1949 : Edwin Kennedy Wright ;
  • octobre 1950 - août 1951 : William Harding Jackson ;
  • août 1951 - février 1953 : Allen Dulles ;
  • 23 avril 1953 - 31 janvier 1962 : Lieutenant General (USAF) Charles Pearre Cabell ;
  • avril 1962 - avril 1965 : Marshall Sylvester Carter ;
  • avril 1965 - juin 1966 : Richard Helms ;
  • octobre 1966 - février 1969 : Rufus Lackland Taylor ;
  • mai 1969 - décembre 1971 : Robert Everton Cushman, Jr. ;
  • mai 1972 - juillet 1976 : Vernon Walters ;
  • juillet 1976 - août 1977 : Enno Henry Knoche ;
  • février 1978 - février 1981 : Frank C. Carlucci III ;
  • février 1981 - juin 1982 : Bobby Ray Inman ;
  • juin 1982 - mars 1986 : John N. McMahon ;
  • avril 1986 - mars 1989 : Robert Gates ;
  • mars 1989 - mars 1992 : Richard Kerr ;
  • avril 1992 - juillet 1995 : William O. Studeman ;
  • juillet 1995 - juillet 1997 : George Tenet ;
  • octobre 1997 - juin 2000 : John Alexander Gordon ;
  • octobre 2000 - novembre 2004 : John E. McLaughlin ;


DDCIA

Le DDCIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency) remplace le DDCI et a pour mission d'assister le DCIA et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim.

 

  • 15 juillet 2005 - 23 juillet 2006.  : Vice Admiral Albert M. Calland III
  • 24 juillet 2006 - mai 2010 : Stephen Kappes
  • mai 2010 - ... : Michael Morrell

Debus Kurt Heinrich

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Kurt Heinrich Debus (November 29, 1908–October 10, 1983) was a German V-2 rocket scientist during World War II who, after being brought to the United States under Operation Paperclip, became the first director of NASA's Kennedy Space Center in 1962

 

Debus Kurt HeinrichDebus Kurt Heinrich

Debus directed the design, development, construction and operation of NASA's Saturn launch facilities at the north end of Cape Canaveral and adjacent Merritt Island in Florida. Under him, NASA conducted 150 launches of military missiles and space vehicles, including 13 Saturn V rockets, the booster for the Apollo manned moon landings. Born to Heinrich and Melly Debus in Frankfurt, Germany in 1908, Debus received all his schooling in that country. He attended Darmstadt University where he earned his initial and advanced degrees in mechanical and electrical engineering. He served as a graduate assistant on the faculty for electrical engineering and high-voltage engineering while studying for his master’s degree.

In 1939, he obtained his engineering doctorate with a thesis on surge voltages, and was appointed assistant professor at the university. During World War II, Debus was an ardent member of the Nazi Party, a member of the Sturmabteilung (SA) and Himmler's SS (since 1940),Debus was appointed by Hitler as the V-weapons flight test director and was actively engaged in the rocket research program at Peenemünde and the development of the V-2 rocket, Debus led the Test Stand Group personnel at Peenemünde and was the engineer in charge at Test Stand VII. At the end of the war, Debus and a small group of the V-2 engineers led by Wernher von Braun’s brother sought out the advancing American 44th Infantry Division near Schattwald on May 2, 1945. Debus was detained by the U.S. Army with the rest of the Peenemünde scientists at Garmisch–Partenkirchen.

Debus served as both a technical and diplomatic liaison between German rocket engineers and the British during Operation Backfire, a series of V-2 test launches from an abandoned German naval gun range near Cuxhaven, Germany in October 1945. In late 1945, Debus was transferred to Fort Bliss, Texas under contract as a “special employee” of the U.S. Army, as were the other German rocket specialists. He was deputy director at the Guidance and Control Branch through December 1948, when he was promoted to assistant technical director to von Braun at the Redstone Arsenal in Huntsville, Alabama. The arsenal became the focal point of the Army’s rocket and space projects (larger rockets were launched first from White Sands Missile Range in New Mexico, and later from Cape Canaveral). The Army assigned von Braun as chairman of a Development Board, and Debus supervised the development program of the Guided Missile Branch until November 1951.

The Army Ordnance Department reorganized the team and called it the Ordnance Guided Missile Center. By November 1951, the pace had picked up and a new missile program, the Redstone, was taking shape. Von Braun named Debus to lead a new Experimental Missiles Firing Branch. Debus' organization also launched the first U.S. missiles carrying atomic warheads in the Pacific Ocean area during a series of tests. Starting in 1952, Debus supervised the development and construction of rocket launch facilities at Cape Canaveral for the Redstone, Jupiter, Jupiter C, Juno and Pershing military configurations continuing through 1960. The organization he directed was transferred from the Army to NASA. Beginning in 1961, Debus directed the design, development and construction of NASA's Saturn launch facilities at the north end of Cape Canaveral and adjacent Merritt Island.

On July 1, 1962, the Florida launch facility at Cape Canaveral was officially designated as NASA's Launch Operations Center (renamed to honor President John Kennedy after his assassination in 1963) and Debus was officially named its first director. In October 1965, he became responsible for NASA unmanned launch operations at the Eastern and Western Ranges, assuming the additional title of KSC director of launch operations until Rocco Petrone took the post in 1966. Under Debus' leadership, NASA and its team of contractors built what was hailed as the Free World's Moonport—KSC's Launch Complex 39—as well as tested and launched the Saturn family of rockets for the Apollo and Skylab programs. Debus retired as KSC director in November 1974.

Debus married Irmgard "Gay" (née Brueckmann) June 30, 1937; they had two daughters while still in Germany: Siegrid and Ute. A small lunar crater on the far side of the Moon to the east-southeast of the crater Ganskiy, past the eastern limb, is named for Debus; as is The Kurt Debus Conference Center at the Kennedy Space Center Visitor Complex. Since 1990, the National Space Club of Florida has presented its annual Debus Award to recognize significant aerospace achievements in Florida, including individuals associated with launch vehicles, spacecraft operations, ground support services, range activities, space education and spaceport research and development. The award was conceived as an adjunct to the Goddard Award given each year by the National Space Club in Washington, D.C. to an individual in the aerospace field on a national level.

SturmAbteilung (SA)

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La Sturmabteilung (littéralement « Bataillon d’Assaut », de Sturm signifiant « orage » ou « tempête » ou militairement « assaut » et Abteilung signifiant « bataillon »), abrégée SA et traduite en français par le terme Section d'assaut, formait une organisation paramilitaire du parti nazi, le NSDAP. Les SA jouèrent un rôle important dans l'accès au pouvoir d'Adolf Hitler dans les années 1930.

Ernst RoehmErnst RoehmErnst Roehm

Ernst Roehm

La SA est le premier groupe paramilitaire Nazi à développer des titres pseudo-militaires afin de conférer des grades à ses membres. Les grades de la SA furent adoptés par de nombreux autres groupes du parti Nazi dont les SS qui étaient eux mêmes à l'origine une branche de la SA. Les SA sont souvent appelés « chemises brunes » en raison de la couleur de l'uniforme qu'ils portent à partir de 1925. C'est Gerhard Rossbach, qui à la fin de 1924 achète en Autriche à prix d'aubaine, un lot de surplus de chemises militaires tropicales de couleur brune. Un grand nombre de ces chemises devinrent disponible pour un prix modique après la guerre, ayant initialement été confectionnées pour habiller les troupes de l'Empire colonial allemand.

Lorsque le NSDAP est reconstitué et les SA réactivés en février 1925, Adolf Hitler habille ses hommes avec ces chemises rapidement disponible et fait fabriquer le reste des vêtements pour compléter l'uniforme ( hauts-de-chausses, cravates, képis ). C'est donc beaucoup plus par une circonstance de nature économique que par choix de design que le brun est adopté comme couleur officielle des SA et du parti Nazi en général. Le chef de la SA porte le titre de SA-Stabschef, c'est-à-dire chef d'état-major de la SA, car Adolf Hitler était nominalement le chef de la SA avec le titre d'Oberster SA-Führer. Le terme Sturmabteilung vient de Sturmtruppen, bataillons d'assaut spécialisés créés en 1915 sous le nom de Sturmabteilung Rohr sur le front des Vosges et utilisées par l'Allemagne lors de la Guerre de 14-18 jusqu'à la fin du conflit pour appuyer en général les grandes offensives.

Hitler a créé les SA à Munich en 1921 en réunissant d'anciens combattants, des officiers mécontents et des membres des Corps francs (chargés de la répression des révolutionnaires socialistes pendant la révolution de 1918-1919), sous l'autorité d'Ernst Röhm. Elles faisaient office de service d'ordre lors des rassemblements du parti nazi, puis prirent une importance de plus en plus grande dans l'organisation du pouvoir. Les SA furent à l'origine de nombreux actes de violences dans les années 1920, principalement lors de combats de rues contre des groupes communistes comme le Rote Frontkämpferbund (l'Union de défense du Parti communiste d'Allemagne), et furent interdites à l'issue de la tentative de putsch de Hitler le 9 novembre 1923.

La SA compte à l'origine deux tendances, celle anticapitaliste et « de gauche » de l'Allemagne du Nord, et une seconde (la base du mouvement, située à Munich) moins orientée dans ces considérations idéologiques, et qui absorbe finalement la première5. Néanmoins, notamment pour Joachim Fest, la seconde révolution prônée par la SA à partir de 1933 et jusqu'à la Nuit des Longs Couteaux s'apparente moins à un programme socialiste qu'au « désir d'individus isolés de faire fortune, ou encore de reprendre place dans la société en dehors de toute idéologie ».

L'organisation fut de nouveau autorisée en 1926 et joua un rôle grandissant. En 1933, après l'élection du NSDAP, les SA se considérèrent comme les remplaçants de la défense allemande (Reichswehr), puisque convaincus d'être les artisans de la révolution national-socialiste. Certaines tensions apparurent ainsi entre Röhm et Hitler, entre l'homme d'État et le chef d'une bande de fidèles à l'esprit révolutionnaire. Afin de faire taire les esprits réactionnaires de l'armée allemande et de rétablir l'ordre au sein du parti, Hitler, poussé par certains hauts dignitaires dont Heinrich Himmler, le Reichsführer SS, et les milieux hostiles à une seconde révolution prônée par Röhm accepte de purger la SA en faisant arrêter, lors de la Nuit des Longs Couteaux, les principaux dirigeants de la SA dont Röhm. Celui-ci est finalement abattu dans sa cellule. Après cet épisode, la SA n'a plus joué qu'un rôle marginal dans les affaires du Reich, s'illustrant néanmoins lors de la nuit de Cristal en participant aux pogroms. À partir de 1934 c'est Viktor Lutze qui dirige la SA « diminuée » jusqu'à sa mort en 1943 ; Wilhelm Scheppmann prit sa succession jusqu'à la fin de la guerre et la dissolution de la SA, en 1945.

Apres la nuit des longs couteaux, elle constitue l'essentiel des effectifs de la Panzer Grenadier Division Feldherrnhalle est crée. Celle-ci participe notamment aux combats lors des batailles de Vibebsk et de Narva, et est anéantie, en 1944, sur la Berezina. L'hymne officiel des SA était le Horst-Wessel-Lied, qui est ensuite devenu l'hymne du Parti nazi. Ce chant faisait référence, comme son nom l'indique, au jeune militant Horst Wessel élevé au rang de martyr après son assassinat en 1930. La SA fut jugée lors du Procès de Nuremberg, mais ne fut pas déclarée organisation criminelle.

Chefs
Le chef suprême des SA portait le titre de Oberster SA-Führer. Voici la liste des hommes qui ont porté ce grade

 

Prince Harry commemorates sacrifice of Polish soldiers who captured Monte Cassino

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Prince Harry joins Polish Second World War veterans as he commemorates the sacrifice of servicemen in capturing Monte Cassino in 1944

Polish Prime Minister Donald Tusk (C) with his wife Malgorzata Tusk (2-R), Prince Harry (2-L), New Zealand Governor General Sir Jerry Mateparae (R) and Polish General Wieslaw Grudzinski (L) arrive for the official ceremony marking the 70th anniversary of the Battle of Monte Cassino

Polish Prime Minister Donald Tusk (C) with his wife Malgorzata Tusk (2-R), Prince Harry (2-L), New Zealand Governor General Sir Jerry Mateparae (R) and Polish General Wieslaw Grudzinski (L) arrive for the official ceremony marking the 70th anniversary of the Battle of Monte Cassino

Prince Harry stood shoulder to shoulder with Polish veterans as he commemorated their bravery and sacrifice capturing Monte Cassino in one of the Second World War's bloodiest battles.

It was 70 years ago on today that troops from the Polish II Corps finally took the ruined Benedictine monastery near Rome - a symbol of Nazi resistance to the Allies' campaign to push Hitler's forces out of Italy.

The victory had followed months of hard fighting that left an estimated 250,000 dead.
The Prince joined more than 50 Polish veterans of the battle, their prime minister Donald Tusk and many dignitaries for an open-air mass at the Polish Military Ceremony where those who paid the ultimate sacrifice are buried.

Prince Harry commemorates sacrifice of Polish soldiers who captured Monte Cassino

He arrived wearing his white tropical no 1 dress of the Household Cavalry and walked with Mr Tusk and the Governor General of New Zealand, Sir Jerry Mateparae, along a long avenue to the burial place.

Their route was lined by hundreds of scouts in their uniforms and each carried a single large poppy.

The Battle of Monte Cassino was one of the most important campaigns of the Second World War and saw Allied forces launch four major attacks in 1944 to remove Nazi forces from a strategically-important rocky outcrop, home to the 1,400 year-old Benedictine monastery of Monte Cassino.

Controversially, the monastery was heavily bombed and destroyed in a bid to make a breakthrough but the move failed and the holy site was later rebuilt after the war.

Finally, on May 18 1944, the troops of the Polish II Corps commanded by General Wladyslaw Anders reached the monastery ruins.

The campaign had claimed the lives of 923 Poles, 2,931 were injured and 345 reported missing.

The Second World War battle is an important part of Polish history and seen as a crucial element of their struggle for self determination.

The Polish prime minister told the congregation in a speech that ''it was a fight for our freedom and all the successive generations throughout the world''.

He added that Poland ''was not idle, we were not helpless, we were able to prove to the whole world there is no hill that cannot be attained''.

During the moving service, each teenager from the youth groups placed their red poppy on an individual grave.

Monte Cassino loomed large above them on a nearby hill top and Harry paid tribute to the Poles who died fighting to take it by placing a wreath at the Virtuti Militara Cross.

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