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Loridan-Ivens Marceline

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Marceline Loridan-Ivens, née Marceline Rosenberg, est une cinéaste française née le 19 mars 1928 à Épinal. 

Loridan-Ivens Marceline

Elle naît de parents juifs polonais, émigrés en France en 1919. Au début de la Seconde Guerre mondiale, sa famille s'installe dans le Vaucluse où elle entre dans la Résistance. Capturée par la Gestapo avec son père, Szlama Rosenberg, elle est envoyée à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 du 13 avril 1944, dans le même convoi que Simone Veil, puis à Bergen-Belsen et enfin au camp de concentration de Theresienstadt où elle recouvre la liberté à la libération du camp le 10 mai 1945 par l'Armée Rouge. Elle rencontre et épouse le réalisateur de documentaires Joris Ivens, l'assiste dans son travail et co-réalise certains de ses films, notamment: Le 17ème parallèle en 1968 et Comment Yukong déplaça les montagnes en 1976. En 2003, elle réalise un film de fiction : La Petite prairie aux bouleaux, avec Anouk Aimée, très inspiré de son parcours dans les camps (le titre est la traduction du terme polonais Brzezinka, germanisé en Birkenau).

Filmographie

Réalisatrice

  • 1962 : Algérie, année zéro - Documentaire co-réalisé avec Jean-Pierre Sergent
  • 1968 : Le 17ème parallèle - Documentaire co-réalisé avec Joris Ivens
  • 1976 : Une Histoire de ballon, lycée n° 31 Pékin - Court-métrage co-réalisé avec Joris Ivens
  • 1976 : Comment Yukong déplaça les montagnes - Documentaire co-réalisé avec Joris Ivens
  • 1977 : Les kazaks - Documentaire co-réalisé avec Joris Ivens
  • 1977 : Les ouigours - Documentaire co-réalisé avec Joris Ivens
  • 1988 : Une histoire de vent - Documentaire-fiction co-réalisé avec Joris Ivens
  • 2002 : La Petite prairie aux bouleaux

Actrice

  • 1961 : Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin
  • 1999 : Peut-être

Scénariste

  • 2002 : La Petite prairie aux bouleaux - Sous le nom Marceline Loridan-Ivens

J'ai été déportée à Auschwitz : la moindre imperfection conduisait à la chambre à gaz

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LE PLUS. Il y a 70 ans, le 27 janvier 1945 le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau était libéré par l’Armée rouge. Plus d’1,1 million de déportés y sont morts. En avril 1944, Ginette Kolinka a 19 ans lorsqu’elle arrive dans ce camp. Elle y restera huit mois. Seule rescapée de sa famille, elle n’a jamais oublié ce qu’elle y a vécu.

Sur l'entrée du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, il est écrit "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre")

Sur l'entrée du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau, il est écrit "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre")

Comme le reste de ma famille, je suis juive. Si je suis allée au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, c’est parce que j’ai été dénoncée. Je n’ai jamais su par qui.

Nous étions en mars 1944. J’avais alors 19 ans et j’habitais avec le reste de ma famille à Avignon.

Le 13 mars 1944, les nazis sont venus chez nous pour nous arrêter. Mon père, mon petit frère de 12 ans, mon neveu de 14 ans et moi-même avons été priés de les suivre.

Ma mère était dans la chambre à l'étage, malade, les officiers se sont contentés des personnes qu’ils avaient sous la main. Je n’ai jamais su pourquoi ils ne sont pas montés. 

Je suis partie pour "perpète" le 16 avril 1944

Nous avons été amenés à la prison d’Avignon, puis on nous a envoyé à la prison des Baumettes à Marseille jusqu’au 30 mars 1944. C’est finalement dans un train-voyageur, en 3e classe, que nous avons rejoint Paris, puis Drancy.

Nous y sommes restés deux semaines, avant le grand départ, pour un endroit que les gens du camp de Drancy surnommaient "Pitchipoï". Je n’ai su que plus tard la signification de ce mot : "perpète". On a donc rejoint "perpète" le 16 avril 1944.

Je croyais, naïvement, que j’allais dans un camp de travail. Je savais que ça allait être dur, qu’on n’allait pas me demander de faire de la broderie. Pour moi, c’était les champs ou l’usine. J’étais jeune, bien bâtie et dans la force de l’âge, ça ne me faisait pas peur.

En réalité, j’allais tout droit au camp d’extermination de Auschwitz-Birkenau.

"Toi, tu vas à droite. Toi, tu vas à gauche."

Pendant le trajet, mes convictions n’ont pas été ébranlées. Je ne me posais aucune question, j’étais confiante : j’allais simplement dans un camp de travail.

En arrivant à Birkenau, je me souviens de la cohue qu’il y avait sur les quais. On nous poussait des wagons à la hâte. Les plus âgés ou les plus fatigués pouvaient rejoindre le camp en camion. Mon père et mon frère étaient épuisés par ce long périple et je leur ai dit de monter dans l’un d’entre eux. Mon neveu et moi avons décidé de prendre la route pour pouvoir nous dégourdir les jambes.

Photo prise le 27 mai 1944 montrant des nazis sélectionnant les voyageurs à leur arrivée à Auschwitz

Photo prise le 27 mai 1944 montrant des nazis sélectionnant les voyageurs à leur arrivée à Auschwitz

Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que des officiers les avaient amenés ailleurs. Je n’ai jamais revu ni mon père ni mon frère.

Sur le quai, on nous a demandé de nous séparer : d’un côté les hommes, de l’autre les femmes. Les messieurs qui nous escortaient n’arrêtaient pas de répéter :

"Ne vous inquiétez pas, vous allez vous retrouver une fois au camp."

Alors je ne m’inquiétais pas. Pourtant, je n’ai plus jamais revu mon neveu. Un fois séparés, nous devions nous réunir par groupe de cinq personnes, puis nous passions devant des SS qui très rapidement nous évaluaient :

"Toi, tu vas à droite. Toi, tu vas à gauche."

Je me suis retrouvée du côté où il n’y a pas grand-monde, juste un petit groupe de femmes entre 15 et 45 ans. En face, il y avait les handicapées, les femmes plus âgées et tous les enfants. C’est ainsi qu’ils ont décidé des personnes qui semblaient suffisamment solides pour travailler, et celles à l’allure fragile. 

Je ne sais même plus si j’ai pleuré

Quand nous sommes arrivées dans le camp, la première chose qu’ils ont faite a été de nous mettre nues et de nous tatouer. J’étais le matricule n°78599.

Puis, on nous a rasé les cheveux. À ce moment-là, quelques femmes de mon groupe ont commencé à poser des questions aux tondeuses :

"Quand est-ce qu’on verra ceux qui sont montés dans les camions ?"

Elles nous ont répondu :

"Jamais. Ils ont tous été menés dans les chambres à gaz."

C’était forcément faux. Ça ne pouvait qu’être faux. Aucune d’entre-nous n’arrivaient à y croire. Les tondeuses disaient ça par méchanceté et jalousie.

Quelques heures plus tard, j’ai compris. Les camions ne sont jamais revenus. Nous n’avons jamais revu les autres. Un coup de massue. Je ne me souviens plus dans quel état j’étais, je ne sais même plus si j’ai pleuré.

Tout mon corps était révolté

Les jours qui ont suivi ont été terribles. 

Tout mon corps était révolté. Comment ces gens avaient-il pu mettre en place tant de choses pour nous démoraliser, nous avilir, nous déshumaniser ?

Est-ce que je pensais ? Je ne sais pas, je ne crois pas. Je ne faisais que subir.

Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment j’ai tenu. Peut-être est-ce juste une question de chance ? Oui, j’ai eu de la chance, celle de ne pas être sélectionnée pour la mort, celle d’être partie de ce camp six mois plus tard, en novembre 1944. Une éternité.

De l’eau en guise de soupe

Tous les jours, le réveil avait lieu à 3h30 du matin. Il fallait qu’on soit dehors pour l’appel, rangées impeccablement. Si une personne était absente, c’était parce qu’elle était malade ou morte pendant la nuit.

 

Photo prise dans une baraque de femmes dans le camp d'Auschwitz-Birkenau

Photo prise dans une baraque de femmes dans le camp d'Auschwitz-Birkenau

Quelques-unes étaient désignées pour aller chercher ce qu’ils appelaient le "café" aux cuisines, un lourd bidon qu’il fallait traîner jusqu’aux baraques. Une corvée pénible face à laquelle toute personne qui rechignait se voyait attribuer des coups de bâton. Nous avions alors droit à une louche de la taille d’une boîte de conserve avant de partir travailler.

À midi, il y avait la distribution de la soupe. C’était la kapo qui s’en chargeait. Si elle avait été honnête, elle aurait remué le tonneau, mais elle préférait garder le liquide épais du fond pour elle et ses copines. Nous, nous nous contentions d’une eau sans goût avalée en 10 minutes dans des écuelles partagées sans cuillère – "c’est trop chic pour les juives", nous disait-on.

Parfois, j’essayais de cacher un croûton de pain sous ma couche, mais souvent on me le volait. Je ne juge pas, nous n’étions pas copines. Je n’ai peut-être pas volé, mais je n’ai jamais donné non plus.

Quand vous crevez de faim, de soif, quand vous n’avez rien, il faut être héroïque pour partager. 

Travailler ou aller à la chambre à gaz

Le reste de ma journée, je le passais à travailler. Je faisais partie d’un commando, comme environ les trois quarts des femmes. Nous étions chargées d’améliorer l’aspect de Birkenau qui n’était que boue.

Petit à petit, nous avons creusé des fossés de toutes les tailles, des routes, et nous avons même porté les rails jusqu’aux chambres à gaz.

C’était un travail très dur qui consistait à casser des pierres, à les transporter et cela peut importe le temps. Il fallait travailler, travailler, et toujours travailler, comme des bagnards.

À 18 heures, on s’arrêtait puis nous retournions aux camps. Devant la porte, il y avait toujours des officiers. En passant les grilles, nous avions obligation de nous tenir droite, la tête tournée vers eux,  et le regard baissé. Non loin de là, il y avait aussi l’orchestre de femmes qui à chacun de nos passages s’évertuaient à entonner une musique militaire suffisamment scandée pour que nous arrivions à rester droite alors que notre corps ne demandait qu’une chose : s’écrouler.

Parfois, il arrivait que les soldats fouillent quelques femmes au hasard. Si l'une avait le malheur d’avoir sur elle un chou ou même un rutabaga, elle était rouée de coups. 

Les sélections avaient lieu de jour comme de nuit

À Auschwitz-Birkenau, nous tremblions tout le temps, mais ce qu’il y avait de pire c’était les sélections. Vous ne saviez jamais quand elles vous tomberaient dessus. De jour comme de nuit.

Je voyais bien les autres, mais je ne savais pas à quoi je pouvais bien ressembler. Est-ce que j’avais maigri ? Est-ce que j’avais le teint malade ou encore des plaies ? La moindre imperfection pouvait vous conduire à la chambre à gaz.

Photo prise lors de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau le 27 janvier 1945

Photo prise lors de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau le 27 janvier 1945

Les personnes maigres étaient affublées d’un nom qui n’a aucune connotation religieuse. Ces femmes on les appelait les "musulmanes". Maigres, elles étaient jugées comme inutiles au travail, les nazis estimaient que cela ne servait à rien de les nourrir et préféraient les envoyer à la mort.

À Bergen-Belsen, je suis redevenue civilisée

Un jour, en novembre 1944, nous avons été réunies devant les chambres à gaz, près des rails. J’ai immédiatement pensé que ça allait être mon tour, que j’allais être sélectionnée. En réalité, j’ai été mise dans un train avec d’autres. Nous nous dirigions vers un autre camp.

J’ai eu la chance de ne pas faire la marche de la mort, de ne pas endurer ces 56 km dans un froid glacial, sans nourriture et sans vêtement. Je ne sais pas si je m’en serais sortie.

 

Photo prise du camp d'Auschwitz II-Birkenau le 2 décembre 2008

Photo prise du camp d'Auschwitz II-Birkenau le 2 décembre 2008

Au lieu de cela, j’ai échoué au camp de Bergen-Belsen. Là-bas, c’était une toute autre chose : il n’y avait plus de sélection, plus de chambres à gaz, la mort n’était presque plus là. Les débuts ont été pénibles car c’était le règne de la débrouillardise.

À Bergen-Belsen, on ne travaillait pas. Plus de kapo ou de blokova qui nous faisaient tant souffrir avaient disparu. Alors qu’à Birkenau j’étais souvent trop fatiguée pour me doucher, j’ai pu enfin redevenir à peu près propre malgré l’absence de savon. Je suis redevenue civilisée.

Le train de la mort et les cadavres qui s’accumulent

On a appris quelques mois plus tard, que des contremaîtres d’une usine allemande à la recherche de main-d’œuvre avaient acheté des juifs. J’ai donc quitté Bergen-Belsen fin février 1945 pour aller travailler dans une usine d’aviation à Raguhn.

À l’usine, même si la nourriture était trop faible en quantité, elle était meilleure. Le matin, je travaillais avec un ouvrier allemand qui systématiquement me glissait en douce un morceau de pain. C’est grâce à cela que j’ai pu tenir.

En avril 1945, les Alliés approchaient. Tous les ouvriers de l’usine ont été forcés de monter dans un train de la mort. Le trajet, qui s’est déroulé dans d’horribles conditions, a été interminable. Les poux étaient gros, mais nous, nous étions tellement maigres. Tous les jours, les morts s’accumulaient.

Un jour, en pleine campagne, un soldat a ouvert notre wagon. Je me souviens d’avoir aperçu ces quelques brins d’herbe verte sur un terre-plein. Mourant de soif, la langue épaisse, je me suis précipitée dessus pour les manger. Plus loin, j’ai vu une locomotive qui se vidangeait. J’en ai récupéré l’eau pour boire.

Puis, nous sommes remontés dans le wagon. Nous avons retrouvé nos morts, nos poux et le voyage a continué pour arriver jusqu’au camp de Theresienstadt.

L’accueil à Theresienstadt a été extraordinaire. Je ne pensais pas que ça pouvait être possible, que des gens pouvaient encore faire preuve de pitié. Et là, je comprends : le camp venait d’être libéré par l’armée russe. 

Arrivée chez moi, j’ai compris que c’était fini

Je suis malade, j’ai le typhus et on me soigne. Trois semaines plus tard, je me retrouve dans un camion de rapatriement pour la France. J’arrive à Lyon en mai 1945, fatiguée et toujours malade. Je pense alors ne plus avoir de famille, jusqu'à ce qu’une dame s’approche de moi et me dise :

"Tu es une fille Cherkasky toi ! Ta mère et tes sœurs sont en vie et elles t’attendent chez toi."

Le soir même, je prends le train qui m’amène à Paris. Je passe par l’hôtel Lutécia pour répondre à quelques questions des autorités, puis je fonce dans mon quartier. Dans mon immeuble, je rencontre la concierge qui n’avait pas changé :

"- Oh. Gilbert ! C'est toi ?

 - Non. C’est moi, Ginette"

Quand je pose le pied chez moi, je comprends que c’est fini. J’enlace ma mère, mais je ne me souviens pas de sa réaction. En me posant sur le canapé, je l'entends encore me dire :

"Demain,  je vais avoir des nouvelles de ton frère Gilbert et de ton père."

Je sais qu’elle ne les reverra jamais et je ne peux pas la laisser croire ça. C’est pourquoi je lui dit sans la ménager :

"C’est impossible. Ils ont été gazés et brûlés."

C'est un choc terrible. Par cette seule phrase, je lui ôte tout espoir. Connait-elle seulement l’existence des chambres à gaz ? Elle ne m’en a jamais voulu, mais j’ai réalisé ma méchanceté plus tard avec mon propre fils.

40 ans de silence

J’ai été malade pendant très longtemps. Dans les années qui ont suivi, je me suis mariée, puis j’ai eu un fils. J’ai toujours refusé de reparler de la déportation, même avec mes proches. Non pas parce que j’avais peur que l’on me croit ou que l’on ne me croit pas, mais je ne voulais pas raconter à des gens qui avaient perdu quelqu’un, comment ce dernier avait souffert, comment il était mort.

Malgré nos 40 ans d’union, je n’en ai jamais parlé à mon mari. Il a fallu attendre que  l’équipe de cinéma de Steven Spielberg qui travaillait sur "La liste de Schindler" me contacte pour que j’en parle.

Depuis, je fais des interventions dans des classes à la demande des professeurs. Je les en remercie car c’est eux qui vont nous remplacer lorsque nous ne serons plus là.

Ginette Kolinka et d'autres rescapés ont confié leurs histoires à Alain Vincenot. Elles sont compilées dans le livre "Rescapés d’Auschwitz" (éditions de l'Archipel).

Dans les camps, le dessin comme témoin

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1947, camp d'Auschwitz II-Birkenau. Un carnet de 22 dessins, signés M. M., est retrouvé non loin des fours crématoires. Un témoignage détaillé de l'horreur qui s'y déroulait, que son auteur savait assez précieux pour le cacher dans une bouteille, avant d'être très certainement victime de l'extermination nazie.

Le Mémorial de la Shoah, à Paris

Le Mémorial de la Shoah, à Paris

A l'occasion des commémorations de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, France Info raconte l'histoire de témoins particuliers de la Shoah : les dessinateurs. Car au mépris du danger, certains prisonniers ont tenté de remonter le moral des autres en quelques coups de crayon, d'autres s'en sont servi pour raconter l'indicible.

« JE DESSINAIS. TOUT SIMPLEMENT »

Dans les camps de la mort, un morceau de charbon de bois avait autant de valeur qu'un appareil photo. Et c'est ce qui a sauvé Walter Spitzer, rescapé de la Shoah dont France Info a recueilli le témoignage. Un nuit de 1945, le jeune Polonais est caché par les résistants de Buchenwald, sauvé du « transport » vers un autre camp où l'espérance de vie est d'à peine huit jours. En échange, il doit leur promettre de continuer à dessiner pour raconter, « avec tes crayons, tout ce que tu as vu ici ». Grâce à une paire de bottes de l'armée anglaise obtenues contre un dessin, il survit ensuite à la marche de la mort. Walter Spizer a alors 16 ans.

A 87 ans, il se souvient encore de sa promesse. Il l'a tenue après la guerre, en reproduisant de mémoire des dessins qu'il avait réalisés dans les deux camps par lesquels il est passé. Mais la mort, jamais. « C'est trop dur. »

Des dessins qui ont acquis une importance historique dont l'homme n'avait pas conscience alors. Le dessin était pour lui une évidence, pas même « un acte de résistance ». « Je dessinais. Tout simplement. » Un témoignage qui fait écho à l'actualité.

 

Ginette Kolinka, matricule 78599 à Auschwitz : « Une odeur indéfinissable »

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« Le froid, la boue, l'odeur. » Ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit de Ginette Kolinka à l'évocation d'Auschwitz-Birkenau dont elle a été libérée il y a soixante-dix ans, jour pour jour. Au micro de RTL, elle ouvre son témoignage par le souvenir glaçant d'« une odeur indéfinissable, mais qui est dans les narines de tous les déportés qui ont eu la chance d'en revenir. »

Ginette Kolinka, matricule 78599 à Auschwitz : « Une odeur indéfinissable »

Pourtant à 19 ans, elle pensait arriver dans un camp de travail. « Je n'ai jamais eu peur », dit-elle, précisant que durant le trajet « personne ne savait qu'on allait dans les camps de la mort ». Même en voyant les cheminées, à son arrivée, elle pense encore que ce sont celles des usines où elle va devoir travailler. Après avoir été forcée à se déshabiller, s'être fait tatouée et rasée intégralement, « on a appris que cette fumée que l'on prenait pour des usines, c'étaient les corps de ceux qui étaient montés sur les camions. » Elle, le matricule 78599 du camp d'extermination a survécu, par « chance ». C'est sa seule explication.

On lui a raconté des histoires d'adolescents qui nient l'existence des chambres à gaz, mais elle n'en a jamais croisés. « Mais pourquoi un enfant de 15 ans ne le penserait pas quand vous avez des adultes qui le nient ?, avance-t-elle. Je vous garantie qu'avec le dernier déporté qui s'éteindra, ils vont, eux, se réveiller. » Alors à 89 ans, elle fait le tour des écoles pour transmettre ce qu'elle a vécu. « Je prêche la tolérance. Mais pas sûre du résultat », avertit-elle. Son souhait ? « Que plus jamais on entende “c'est un Noir, c'est un Arabe, c'est un juif.” »

La commémoration de la libération du camp d'Auschwitz est-elle importante pour vous ?

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Les survivants de l'Holocauste et les chefs d'Etats se réunissent, mardi à Auschwitz, en Pologne, pour commémorer les 70 ans de la libération de ce camp de concentration.

La commémoration de la libération du camp d'Auschwitz est-elle importante pour vous ?

Les commémorations des 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz se déroulent mardi 27 janvier en Pologne en présence de 300 survivants, sur fond de craintes de montée de l'antisémitisme en Europe. "Auschwitz est un avertissement de ce que les hommes peuvent faire à d'autres hommes", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel

Dans une allocution donnée sur le parvis du mémorial de la Shoah à Paris, François Hollande a estimé que la montée de l'antisémitisme est "insupportable". "Vous, Français de confession juive, votre place est ici, chez vous, la France est votre patrie", a insisté le chef de l'Etat en annonçant la mise en place d'un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme à la fin février.

Selon le dernier rapport du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le nombre d'actes antisémites a, en effet, doublé dans l'Hexagone (+101%) en 2014 par rapport à 2013.

Alors que de nombreux Français portent encore dans leur famille le souvenir terrible de la Shoah, que signifie pour vous cette commémoration ? La trouvez-vous importante pour promouvoir les valeurs de la République ? Allez-vous suivre les commémorations ?

La commémoration de la libération du camp d'Auschwitz est-elle importante pour vous ?

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27 janvier 1945 : Auschwitz libéré, mais pas tous ses prisonniers

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« Moi, je n'ai pas vécu la libération, j'ai vécu l'évacuation du camp. » Juif et résistant, Raphaël Esrail a été déporté à Auschwitz en janvier 1944. Il a à peine 20 ans. Un an plus tard, le camp de concentration et d'extermination est libéré. Mais pas lui, raconte-t-il sur le site de Radio Canada.

27 janvier 1945 : Auschwitz libéré, mais pas tous ses prisonniers

Lui a entamé la marche de la mort, neuf jours plus tôt, avec la grande majorité des prisonniers d'Auschwitz-Birkenau. Car en passant les grilles du camp, le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques n'y trouvent « que » 7 000 prisonniers mourant de faim, rappelle le Guardian dans une vidéo. Les 60 000 autres ont été évacués à leur approche, forcés à avancer vers l'ouest durant des jours, à pied, pour rejoindre d'autres camps plus reculés. Une évacuation « dans l'affolement » que Raphaël Esrail a vécu « douloureusement dans [sa] chair » :

« Il fait très très froid. On a marché, on a marché. Et petit à petit, les pieds sont gelés, les jambes sont gelées. Et les camarades tombent comme s'ils étaient en prière. Ils sont abattus lorsque toute la colonne est passée, en fin de colonne. »

Près de 15 000 d'entre eux ne survivront pas à ces trois jours de marche. Raphaël Esrail fait parti des rescapés et est emmené au camp de Dachau, d'où il sera libéré le 1er mai 1945. « J'ai été plusieurs fois miraculé », convient l'homme de 90 ans. Pour tous les autres, il dépose des fleurs sur une stèle d'Auschwitz, à l'anniversaire de la libération du camp. Cette année encore, car soixante-dix ans, « c'est le basculement entre la mémoire et l'histoire ». Or « jamais rien n'est acquis ».

A Auschwitz-Birkenau, commémoration dans la neige et le froid

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Ils sont trois cents, rassemblés à l'entrée du camp de la mort. Trois cents survivants ont été invités, mardi 27 janvier, à commémorer les 70 ans de la découverte du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau par l'Armée rouge, en compagnie d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Un immense chapiteau blanc a été dressé à l'entrée du site. A l'intérieur, les participants font face au tristement célèbre mirador, qui surveillait la voie ferrée d'accès aux lieux, située à quelques encablures des chambres à gaz, au milieu des rangées de baraques. Ici, plus de 1,1 million de personnes ont été exterminées par les nazis, dont un million de juifs, avant la libération du camp par l'armée rouge le 27 janvier 1945.

A Auschwitz-Birkenau, commémoration dans la neige et le froid

« C'EST LEUR VOIX QUI PORTE LA MISE EN GARDE »

Les cérémonies ont commencé à 15 h 30 dans cette région du sud de la Pologne balayée par la bise et la neige. Les survivants de différents pays, dont une centaine venus d'Israël, ont d'abord écouté le président polonais, Bronislaw Komorowski, et les témoignages poignants de trois rescapés venus de Pologne, d'Israël et des Etats-Unis. « Je pensais qu'un jour, je passerai par le crématorium, sans connaître l'effet d'un baiser d'amour », s'est souvenue l'une des survivantes, déportée à l'âge de 14 ans. « Pour moi, il est impossible d'oublier même pour une seconde les atrocités observées », a raconté un ancien déporté, en ravalant ses sanglots : « Cela suffit pour me réveiller la nuit jusqu'à la fin de mes jours. »

« C'est leur voix qui porte la mise en garde contre notre capacité de pratiquer l'humiliation, la haine et le génocide, explique Piotr Cywinski, le directeur du Musée national d'Auschwitz-Birkenau : bientôt, ce sera à nous, les générations de l'après-guerre, de transmettre le leg que nous font les survivants. » Le réalisateur américain Steven Spielberg, présent aux cérémonies, a présenté un documentaire préparé pour l'occasion, peut-être la dernière fois qu'autant de rescapés sont en mesure d'être là pour se souvenir, et témoigner. Différentes prières ont ponctué l'hommage.

Bougies en main, survivants et officiels devaient ensuite, à la nuit tombante, marcher en procession vers le monument aux victimes, installé près des restes des chambres à gaz et fours crématoire détruits par les nazis avant d'abandonner les lieux. Trois représentants de survivants ont ouvert la marche, accompagnés de jeunes.

A Auschwitz-Birkenau, commémoration dans la neige et le froid

POUTINE ABSENT

Chefs d'Etat et de gouvernement suivaient, en présence du président allemand, Joaquim Gauck, et de nombreux responsables religieux. Le mémorial est situé au-delà des quais où les déportés descendaient des trains. Les uns, surtout les femmes et les enfants, pour être directement gazés, puis incinérés. Les autres, pour rejoindre les baraquements alignés par dizaines sur le site.

Les cérémonies surviennent à un moment particulier en Europe. En France, les attentats de Paris ont rappelé que la violence antisémite continue de menacer la communauté juive. Plusieurs intervenants ont fait référence aux récentes attaques pour constater que les juifs sont encore « ciblés pour ce qu'ils sont ». Avant son déplacement en Pologne, François Hollande, a exhorté les juifs de France à ne pas quitter leur pays pour Israël : « la France est votre patrie », a insisté le chef de l'Etat.

Le continent est par ailleurs plongé dans une ambiance de néo guerre froide, en raison de la crise avec la Russie au sujet de l'Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a décidé de ne pas venir aux commémorations, en prétextant ne pas y avoir pas été invité. La Russie reproche à la Pologne de minimiser le rôle des forces soviétiques dans la libération du camp. Quelques jours avant les 70 ans, le ministre polonais des affaires étrangères a jugé que le camp avait été libéré par les Ukrainiens.

Depuis Moscou, où il participait à une cérémonie au musée du judaïsme, M. Poutine a qualifié d'« inacceptable » toute « tentative de réécrire l'Histoire ». « Souvent, derrière ces tentatives il y a le désir de cacher sa propre honte, la honte de sa lâcheté, hypocrisie et trahison, de cacher sa complicité tacite, passive ou active avec les nazis », a ajouté le président russe.

 

70 ans après la libération d’Auschwitz, souvenons-nous de comment se fait ce chemin vers le pire

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Par Alain Chouraqui, directeur de recherche CNRS, titulaire de la Chaire UNESCO Education citoyenne, sciences de l’homme et convergence des mémoires, et président de la Fondation du camp des Milles – Mémoire et Education.

Auschwitz-Birkenau, le 26 janvier 2015

Auschwitz-Birkenau, le 26 janvier 2015

Depuis plusieurs années, notre pays semblait inéluctablement pris en tenaille entre la barbarie terroriste et l’extrémisme nationaliste qui reflétaient des déstabilisations sociétales profondes. Le 11 janvier marqua l’affirmation paisible de la force d’un peuple déterminé à défendre ses valeurs, à desserrer l’oppressante tenaille.

Ne nous trompons pas cependant, nous faisons face à des tendances lourdes et le combat n’en est qu’à ses débuts. Il faudra aussi vaincre le terrorisme en apprenant à vivre avec ce risque, sans la peur qui ferait sa victoire, mais aussi en traitant les causes profondes, en luttant contre les engrenages racistes, antisémites et xénophobes qu’il nourrit, et surtout en essayant de bien les comprendre.

En ce 70e anniversaire de la libération des camps nazis, il faut rappeler que la mémoire du passé est essentielle pour comprendre le présent et le potentiel des extrémismes et des racismes. Par-delà les évidentes différences historiques, elle permet en effet de mettre en avant des mécanismes humains fondamentaux, notamment sociaux et psycho-sociaux encore à l’œuvre aujourd’hui.

RÉAGIR À TEMPS AUX FANATISMES

Il est sain que nous hésitions à croire aux retours de la barbarie. Et pourtant celle-ci a ouvertement frappé, prenant pour cible des journalistes et la liberté d’expression, des policiers et l’ordre républicain, des juifs et le droit de vivre une différence jusqu’ici apaisée et bien intégrée. Elle se cache aussi derrière les visages de la haine ordinaire. Ce serait alors une faute proprement criminelle de ne pas garder à l’esprit l’expérience du pire comme repère fondamental nous permettant de réagir à temps aux fanatismes, à l’antisémitisme, aux racismes, aux vagues irrationnelles qui se creusent en période de tempêtes sociétales.

Autrement dit, s’impose aujourd’hui, plus que jamais depuis la Shoah, la nécessité de compléter la nécessaire mémoire révérence au passé, qui montre jusqu’où peut mener la peur de l’Autre, par une mémoire référence pour le présent, souvent invoquée, rarement construite, qui peut montrer comment se fait ce chemin vers le pire. Une mémoire-référence donne au travail de mémoire un contenu directement utile au présent, et sert ainsi de repère solide pour la compréhension, la vigilance et l’action. Elle donne le recul nécessaire quand la déstabilisation des grands repères collectifs ramène certains aux rapports de force élémentaires et aux replis identitaires.

Partageant ce double objectif mémoriel, les travaux scientifiques pluridisciplinaires qui ont précédé l’ouverture au public du Site-mémorial camp des Milles, ont permis d’analyser les mécanismes récurrents, individuels, collectifs et institutionnels, qui sont à l’œuvre dans les engrenages vers le pire comme dans les résistances qui les combattent, de les présenter au public à partir de l’histoire du lieu (celle de Vichy et de la Shoah) et de les valider par l’analyse des autres grands crimes génocidaires : par exemple le rôle du complotisme et des rumeurs prégénocidaires (contre les Arméniens, les juifs, les Tsiganes, les Tutsis) mais aussi l’effet de groupe, la passivité, la soumission aveugle à l’autorité, la perversion du langage, les frustrations jalouses, et les préjugés bien sûr.

« CONVERGENCE DES MÉMOIRES POUR DEMAIN »

C’est sur ces mécanismes humains fondamentaux que doivent se focaliser la réflexion et la pédagogie car ils sont toujours à l’œuvre aujourd’hui. Tel est le socle humaniste et scientifique d’une véritable « convergence des mémoires pour demain » qui s’oppose à l’indécente concurrence des mémoires victimaires.

Un signe très encourageant : les visiteurs les plus divers apprécient cette approche de la mémoire nourricière qui construit son utilité sociétale sur le double recul du passé et des sciences de l’homme. Et ceux des jeunes qui sont les plus éloignés de ces leçons de l’histoire ne sont pas toujours les plus difficiles à éclairer.

Que nous apprend donc cette mémoire comme autant de repères forts sur notre chemin tâtonnant ?

Que les racismes et l’antisémitisme ont un pouvoir de contamination et un potentiel explosif exceptionnels, aliment de tous les extrêmes, et justifiant une vigilance et une fermeté elles-mêmes exceptionnelles ;

Que des engrenages psychologiques et sociologiques peuvent transformer rapidement des sociétés et des hommes ordinaires en bourreaux, en complices, en victimes ; leurs dynamiques puissantes radicalisent les situations et échappent même à leurs acteurs initiaux dépassés par les interactions qu’ils ont enclenchées ;

Que chacun peut réagir à sa manière et à sa place, dans sa sphère privée ou professionnelle, et qu’il faut le faire fermement dès les commencements ;

Que, malgré les crises – économiques comme morales- qui provoquent l’ébranlement des repères, les crispations réactives et les peurs agressives ne concernent généralement pas une majorité : mais a-t-il fallu l’adhésion de plus d’un tiers des Allemands pour amener Hitler au pouvoir ? La passivité d’une majorité est la condition nécessaire pour qu’une minorité extrémiste l’emporte ;

Que, pour se défendre légitimement, la démocratie prépare parfois des lois, des esprits, des dispositifs, qui peuvent servir, si elle échoue, à des extrémistes arrivant au pouvoir ; Vichy a trouvé prêts les camps pour étrangers que la République avait institués : est-ce ce que l’on appelle « le tragique de l’histoire » ?

Que les technologies offrent aux passions de l’homme une puissance telle qu’il peut en perdre la maîtrise en des « embardées monstrueuses » dont la Shoah est le paradigme moderne, reconnu par les Nations Unies en 2005, par consensus. Auschwitz est devenu un repère pour toute l’humanité et c’est ce repère fort et partagé que la conscience et la loi interdisent d’affaiblir ;

Que le mauvais sort fait aux minorités est le révélateur de maux profonds dans toute la société, et annonce des périls pour tous, par cercles concentriques, y compris pour ceux qui croient encore que l’arbitraire ne touche que les autres. Le racisme est un cheval de Troie efficace contre la République et les libertés de tous.

LA MULTIPLICATION DE GRAVES VIOLENCES ANTISÉMITES

Mais attention, nous avons déjà ignoré cette dernière leçon, en ne voyant pas ce que la multiplication de graves violences antisémites depuis quinze ans annonçait pour toute notre société. Et maintenant croissent aussi les actes antimusulmans, alimentant l’engrenage des peurs et des haines, resserrant la tenaille des extrémismes.

Ceux qui, dans les années 1930, n’ont pas vu le monde aller à la catastrophe n’étaient pas plus stupides que nous. La grande différence aujourd’hui, c’est que l’horreur moderne fut, et que nous comprenons mieux comment elle advint et peut revenir. À condition de garder la mémoire vive des clés de compréhension qu’elle nous offre comme repères pour aujourd’hui.

Éclairés aussi par la mémoire du pire, le sursaut de notre peuple, le discours ferme des plus hautes autorités et les mesures gouvernementales sont une forte raison d’espérer. Enfin !


70 ans après Auschwitz: dirigeants de tous les pays démocratiques, unissez-vous !

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Pour les associations d’anciens déportés juifs de Belgique, le défi posé par les terroristes aujourd’hui pose la question de savoir si l’on a suffisamment tiré les leçons de la période nazie.

70 ans après Auschwitz: dirigeants de tous les pays démocratiques, unissez-vous !

Il y a 70 ans, à la Libération et après la révélation des horribles crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par les nazis et leurs collaborateurs, la clameur avait retenti : « Plus jamais ça ! »

En Belgique comme dans les autres pays libérés, les démocrates parmi lesquels en particulier les Juifs qui étaient sortis de la clandestinité, qui avaient survécu à leur déportation, qui avaient combattu dans les armées des Forces Alliées ou dans les rangs de la Résistance, entendaient ce cri avec espoir.

Aussi, l’idée d’une Europe unie, que dès 1916, Stéphane Zweig avait déjà appelée de ses vœux, allait faire son chemin : il fallait que le vieux continent devienne une zone de paix, que la guerre en soit bannie.

Certes, l’Europe que nous connaissons ne ressemble pas à celle prônée par l’écrivain : il imaginait une Europe sociale et fraternelle, exempte des nationalismes, ce qui est loin d’être le cas. Mais au moins, jusqu’il y a peu, nous avons connu une période de paix relative.

Les actes terroristes récents ont provoqué une immense onde de choc qui a traversé tous les continents. Pourtant, à la différence de ce qui a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, personne n’ignore les crimes perpétrés jour après jour par les extrémistes fous d’Allah. Les médias remplissent leur rôle d’information.

En revanche, de la même manière que des dirigeants politiques ont voulu ne pas tenir compte des rapports qui leur avaient été transmis sur ce qui se perpétrait dans les camps nazis, depuis de longues années, tant la gauche que la droite bien pensantes ont voulu ignorer les signaux d’alarme qui leur étaient lancés. Aveuglement ou, autrement dit, manque de clairvoyance ? Clientélisme électoral ? Crainte d’être traités d’islamophobe? Soumission aux diktats de bailleurs de fonds ? Quelles que soient les motivations et compromissions, les conséquences sont catastrophiques.

Il est temps, plus que temps que nos démocraties se défendent. Elles en ont non seulement le droit, mais le devoir. Elles ont le devoir d’analyser et de comprendre à quels adversaires elles ont à faire face et les méthodes qu’ils utilisent. C’est le propre des mouvements et partis fascistes et intégristes d’utiliser la violence et la terreur, pour soumettre les sociétés qu’ils veulent conquérir à leurs lois et à leurs dogmes. C’est ce qu’on a connu pendant l’ascension des fascistes et nazis avant la Seconde Guerre mondiale et, bien entendu, pendant celle-ci.

Une autre méthode consiste à ronger, patiemment et de l’intérieur, la société visée. Cette façon de faire est moins spectaculaire, mais, si on n’y prend garde, d’une dangereuse efficacité.

Une anecdote illustre cette mise en garde : il y a une dizaine d’années, à l’ULB., une jeune fille voilée qui souhaitait devenir professeur de biologie dans l’enseignement secondaire, se présente à l’examen oral de chimie. Elle répond correctement et réussit donc l’épreuve. A la fin de la séance, le professeur lui demande si, lorsqu’elle exercera sa profession, elle enseignera les lois de Darwin. Réponse : ça non ! Jamais !

Aux démocraties, si elles veulent perdurer, de mettre en œuvre les moyens utiles et nécessaires à leur survie et à leur épanouissement.

On nous parle de promouvoir le vivre ensemble, notamment par le dialogue. Mais avec qui dialoguer ? S’il s’agit de dialoguer avec les représentants et ressortissants des communautés, quelles qu’elles soient, qui dans la majorité, souhaitent vivre pacifiquement dans le pays qu’ils ont choisi ou dans lequel ils sont nés, on ne peut qu’approuver. En revanche, espère-t-on vraiment établir un dialogue avec ceux qui n’en ont que faire et le refusent d’emblée ?

Alors que ce 27 janvier 2015 l’on commémore le 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz et des camps nazis, la question qui se pose est de savoir si nos dirigeants et responsables politiques, à quelque degré de pouvoir que ce soit, si les citoyens que nous sommes tous, ont suffisamment tiré les leçons de la l’immense catastrophe mondiale de 1933 à 1945.

Si tel est le cas, nous osons espérer qu’ils agiront en toute lucidité, qu’ils refuseront les compromissions et la lâcheté. Nous espérons ardemment que l’histoire ne bégayera pas et qu’on ne devra pas répéter la célèbre phrase de Churchill évoquant les accords de Munich : ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre.

Aujourd’hui, nous crions : dirigeants de tous les pays démocratiques, unissez-vous ! Il y va de votre et notre liberté de penser, d’exprimer, de vivre debout !

Pour Présence Juive pour la Mémoire,
Micha Eisenstorg, Président de l’U.D.J.B.-F.F.D.
Jerry Rubin, Co-président de l’E.C.
Gitla Szyffer, Présidente de la Continuité de l’UARJB
Judith Kronfeld, Secrétaire générale de l'UDJB-FFD

Le témoignage d'un survivant d'Auschwitz

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Il y a 64 ans, l'Armée Rouge libérait le camp d'Auschwitz. Léon Lehrer, survivant du camp, témoigne, interviewé par des élèves de 3e du collège Daudet de Draveil...

Le témoignage d'un survivant d'Auschwitz

Léon Lehrer :

"Je suis né en 1920 à Paris de parents juifs. En 1942, devant la menace de grandes rafles, je pars à Toulouse en zone libre, mais, en novembre, l’Allemagne envahit complètement la France. Un an plus tard, je suis arrêté par la Milice française, incarcéré à la prison Saint Michel, puis transféré à Drancy. A cette époque, ce camp est formé de grands bâtiments dont les ‘chambres’ n’ont ni porte, ni fenêtre ce qui est horrible avec le vent glacial de l’hiver ; et le sol est encore ‘brut de béton’.

En Janvier 1944, je suis déporté pour ‘je ne sais où’. Dès la gare de Bobigny, je découvre la barbarie nazie, j’assiste à un premier assassinat. Tandis que les gendarmes français poussent brutalement les déportés dans les wagons à bestiaux, un soldat nazi tue à coup de crosse une petite fille sortie du rang pour ramasser sa poupée qu’elle avait fait tomber, puis exécute la mère d’un coup de fusil.
Le voyage en train est un enfer. Nous sommes 60 à 80 par wagon, debout, serrés les uns contre les autres sans pouvoir bouger ni évidemment nous asseoir. Nous manquons d’air, de lumière, nous avons trop chaud (nous sommes très couverts car c’est l’hiver), et la soif commence à nous torturer. A cela vient s’ajouter la puanteur : chacun fait ses besoins là où il est. Peu à peu le silence s’installe car on ne peut plus parler (notre langue semble épaissie) ni pleurer (nos larmes se sont taries). A ma grande honte, pour pouvoir me reposer, je m’assois, comme les autres, sur ceux qui meurent ! Je rêve de pouvoir remuer et respirer !

Au bout de 3 jours et 2 nuits, la porte s’ouvre. C’est une vision d’apocalypse ! Il fait noir et très froid ! Des projecteurs balaient le quai d’une lumière violente et le sol est recouvert d’un tapis blanc. La neige pénètre en bourrasques dans nos wagons. On entend des cris et des aboiements. Ce sont les SS qui se rapprochent. Ils tiennent leurs chiens en laisse et nous donnent des ordres que nous ne comprenons pas. Ceux qui peuvent faire un effort sautent sur le quai, les autres sont mordus par les chiens et jetés dehors par les nazis.

Un interprète nous informe que nous devons nous séparer en 2 groupes : les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre. Les cris et les pleurs recommencent car les familles ne veulent pas se séparer mais le commandant donne des coups de trique et lâche les chiens sur ceux qui ne veulent pas obéir. Les femmes et les enfants sont donc obligés de monter le plus vite possible dans des camions. On ne les reverra plus.

Les hommes eux-mêmes sont séparés en deux groupes. Seuls les jeunes sont ‘sélectionnés’ et doivent partir à pied. Pour nous faire avancer rapidement, alors que nous sommes complètement épuisés et frigorifiés, les soldats nous donnent des coups de schlague. Au bout de deux heures, nous arrivons dans un grand champ de neige pas très loin d’une longue baraque. Nous devons nous mettre complètement nus dehors, dans le froid. C’est à ce moment que je reçois mon premier coup de crosse…car j’avais gardé mes lunettes ! Le sang coule sur mon visage, je ne vois plus de l’œil droit.

Des déportés en pyjamas rayés arrivent alors pour ramasser nos affaires, et nous font entrer dans le bâtiment. On nous donne l’ordre de monter sur un banc et d’autres pyjamas rayés nous rasent des pieds à la tête. Puis, on nous demande de nous asseoir et de tendre le bras gauche : nous sommes tatoués. Le numéro que je dois maintenant connaître par cœur en allemand est le 172 749… mais je ne l’apprends pas assez vite pour obtenir le café chaud qui nous est distribué après.
Nous recevons un pantalon, une veste, une paire de sabots, et on nous emmène dans notre baraque. Le chef de block, un interné de droit commun, hurle qu’il faut toujours obéir très vite à ses ordres et pour que nous comprenions bien ses dires frappe comme un sauvage avec son gourdin un pauvre type qui n’avait rien fait, avant de l’étrangler avec le manche d’une pelle… c’est notre premier jour à Auschwitz !

Dès le lendemain, après l’appel, je dois travailler : poser des rails en pleine campagne. Nous sommes à plusieurs pour soulever une longue pièce de fer mais c’est quand même très difficile à saisir, très lourd, et nos mains collent sur le métal froid. Je me rends rapidement compte que je ne tiendrai pas longtemps si je continue ce travail c’est pourquoi je précise à mon Blockmeister que je suis électricien. Je ne veux pas finir dans la chambre à gaz… que j’ai découverte en montant une petite hauteur près de la voie ferrée. J’ai vu un camion arriver, des femmes et des enfants s’engouffrer dans un bloc de désinfection et disparaître à jamais. J’ai vu des déportés aligner ensuite les cadavres, tondre les cheveux des femmes et prendre les dents en or. Je n’ai jamais oublié l’odeur, la puanteur ne m’a jamais quitté !

Si je m’en suis sorti c’est que j’ai été appelé dans un centre industriel en construction, la Buna. Pour vérifier si j’étais bien électricien, un ingénieur allemand m’a demandé de compléter le schéma d’une installation électrique. J’ai donné le change en suivant le tracé des fils avec un crayon à papier et en parlant tout le temps…en Français… alors qu’il ne parlait que l’Allemand. Cela m’a permis de survivre 11 mois !

A 89 ans, je veux continuer à témoigner pour faire comprendre aux jeunes la barbarie des nazis. Je suis toujours aussi révolté contre toute forme de fascisme"

Remerciements à Françoise Breton et Claire Bisson, professeurs au collège Daudet de Draveil.

Vu de Russie Poutine brillera par son absence à Auschwitz

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La commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi se déroulera sur fond de conflit dans le Donbass, et dans une atmosphère empoisonnée par les propos du chef de la diplomatie polonaise jugés révisionnistes à Moscou. 

Un visiteur dans le camp d'Auschwitz, le 25 janvier 2015

Un visiteur dans le camp d'Auschwitz, le 25 janvier 2015

Le 27 janvier est le jour de la commémoration du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, ultime entreprise d'extermination nazie où furent tuées 1,1 million de personnes, dont 960 000 Juifs, entre 1940 et 1945. Il est situé en Pologne, à 60 kilomètres de Cracovie. De nombreux chefs d'Etat seront présents, parmi lesquels François Hollande, le président de l'Allemagne Joachim Gauck, ainsi que le président de l'Ukraine Petro Porochenko.

Vladimir Poutine, présent en 2005 à l'occasion du 60e anniversaire, brillera par son absence. Selon son porte-parole, "aucune invitation ne lui a été adressée", et le président russe, ce jour-là, fêtera l'événement en Russie. Il se rendra au Musée juif et centre de tolérance, ouvert à Moscou en novembre 2012, dans lequel une cérémonie en mémoire des victimes de l'Holocauste aura lieu sous la houlette du grand rabbin de Russie, Berl Lazar. C'est en principe le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov qui représentera la Russie en Pologne, nous précise Gazeta.ru.

Subtilités diplomatiques

Comme le raconte en détail le quotidien moscovite anglophone Moscow Times, selon les organisateurs de la cérémonie en Pologne, à savoir le Musée d'Etat Auschwitz-Birkenau et le Conseil international d'Auschwitz, aucune invitation officielle nominale n'a été adressée aux chefs d'Etat. Les ambassades des pays donateurs sont censées préciser elles-mêmes qui elles souhaitent envoyer pour représenter leur Etat.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a confirmé avec dédain, lors de sa conférence annuelle du 21 janvier, que l'ambassade de Russie à Varsovie avait en effet reçu une notification qui disait en substance : "Vous pouvez venir si vous voulez. Si vous ne le souhaitez pas, dites-nous qui est censé se présenter. Vous n'êtes pas obligés de répondre à cette invitation." "Cependant, commente le titre, au Kremlin, une invitation formulée de la sorte n'a aucune chance d'atteindre le sommet du pouvoir."

"L'ineptie" du ministre polonais

Le 21 janvier, le ministre des Affaires étrangères polonais, Grzegorz Schetyna, "a ajouté l'insulte au préjudice", poursuit The Moscow Times, en déclarant dans une interview à la radio polonaise que le camp d'Auschwitz avait été libéré par les Ukrainiens, faisant allusion, comme s'évertuent à le préciser les officiels et la presse russes, scandalisés, aux "unités du premier front ukrainien de l'Armée rouge".

Le ministère des Affaires étrangères russe a immédiatement rappelé que "des individus en provenance de toute l'ex-URSS avaient combattu dans l'Armée rouge qui a libéré Auschwitz". Le président de la Douma [le Parlement], Sergueï Narychkine, a pour sa part commenté : "Du point de vue historique, c'est une falsification, une ineptie pure et simple. Mais par ailleurs il s'agit, je pense, d'un désir de récrire l'histoire, à des fins politiques."

Le tabloïd russe, Komsomolskaïa Pravda, rapporte que même en Pologne on est un peu gêné. Un journaliste du quotidien de Varsovie Dziennik a ainsi suggéré au chef de la diplomatie polonaise de ne pas se déplacer sans antisèches, qu'il serait ravi de rédiger pour lui.

Une journaliste du quotidien Moskovski Komosomets rappelle que les unités de l'armée soviétique n'étaient pas constituées selon le principe ethnique ou national, ce qui aurait été contraire à l'esprit soviétique. Selon les recherches de Grigori Krivocheev, sur 100 soldats soviétiques parvenus aux portes du camp d'Auschwitz, 16 étaient ukrainiens. Si l'on veut préciser, ajoute-t-elle, il faut signaler que l'officier qui a  ouvert ces portes était juif. Il s'agit du commandant Anatoli Shapiro.

Unités ukrainiennes dans la Wehrmacht

Cependant, la journaliste va plus loin. Elle débusque, dans les propos du ministre polonais, un "lapsus freudien" et tente une interprétation : "En disant que le 'front ukrainien' était composé d'Ukrainiens, le ministre avait en tête une autre armée, que visiblement il connaît mieux, à savoir la Wehrmacht

Libération du camp d'Auschwitz : commémoration et souvenir

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C'était le 26 janvier 1945, le camp d'extermination d'Auschwitz était libéré par l'armée russe. Aujourd'hui, de nombreuses commémorations se déroulent en Europe. A Besançon, conférence, exposition de photos et recueillement à la Citadelle.

Auschwitz : travail de deux photographes, Simon Daval et Jean-François Lami

Auschwitz : travail de deux photographes, Simon Daval et Jean-François Lami

A Auschwitz-Birkenau, ce sont 2,7 millions de Juifs qui ont été exterminés. Avec les autres camps d'extermination, Belzec, Chelmo, Maïdanek, Sobibor et Treblinka, au total, les Nazis ont tué plus de 5,2 millions de Juifs.

Il y a 70 ans, le premier camp était libéré : l'armée russe entrait dans Auschwitz-Birkenau. De nombreuses manifestations ont lieu aujourd'hui pour rappeler l'horreur de la barbarie nazie, que ce soit à Paris, en Allemagne ou encore en Pologne.

Plusieurs événements se déroulent à Besançon dans le cadre de cette commémoration des 70 ans de la libération du premier camp de la mort.

A 11 h 30, ce matin, une cérémonie du souvenir s'est tenue la Citadelle, devant le Musée de la Résistance et de la Déportation.

Deux photographes franc-comtois, Simon Daval et Jean-François Lami ont travaillé ensemble. Ils ont refait le trajet du camp de transit de Drancy jusqu'au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Leur travail intitulé "Pitchipoï" est visible sur leur site et également en vidéo.

Ils donnent une conférence ce soir au Kursaal à Besançon pour expliquer leur travail.

« Partir, disaient les anciennes, c’était aller à « Pitchipoï » Pitchipoï est le nom yiddish qui désigne un petit monde imaginaire. Il est utilisé au camp de Drancy par les internés pour désigner la destination inconnue des convois de déportation vers l’est. Personne ne savait ce que cela voulait dire, et nous pensions en réalité que nous irions en Allemagne, dans un camp de travail comme on nous l’avait dit. » Témoignage de Simone Lagrange – Convoi n°76 du 30 juin 1944.

NS-Opfer - Das Ende der Wiedergutmachung

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70 Jahre nach der Befreiung von Auschwitz nähert sich die Entschädigungspolitik ihrem Abschluss. Ihre Geschichte verrät viel über unseren Umgang mit den NS-Verbrechen. 

Der berühmte Schriftzug "Arbeit macht frei" über dem Eingang zum KZ Auschwitz. Vor 70 Jahren befreite die russische Armee hier zahlreiche Gefangene

Der berühmte Schriftzug "Arbeit macht frei" über dem Eingang zum KZ Auschwitz. Vor 70 Jahren befreite die russische Armee hier zahlreiche Gefangene

"Von diesem Moment an war nichts mehr wie vorher", verkündet derzeit eine elegant gekleidete 80-jährige Dame auf Plakatwänden in Berlin. Im Hintergrund ist die historische Aufnahme eines brennenden Bauernhauses zu sehen: "Wir hatten kein Zuhause und keine Zukunft." Die Bildmontage zeigt Sinaida Petrowna Lewanez aus Weißrussland. Auch die Porträts fünf weiterer hochbetagter Frauen und Männer aus der Ukraine, aus Weißrussland und Russland hat die Stiftung "Erinnerung, Verantwortung und Zukunft" (EVZ) für ihre Plakatkampagne "Ich lebe noch!" vor eindrucksvolle Gewaltszenen aus dem Zweiten Weltkrieg montiert, um darauf aufmerksam zu machen, dass in Osteuropa noch viele NS-Opfer leben, meist unter schwierigsten Bedingungen.

In diesem Hilfsappell an die deutsche Zivilgesellschaft spiegelt sich die lange Geschichte der sogenannten Wiedergutmachungspolitik. Der Blick auf die NS-Verbrechen hat sich in ihrem Verlauf mehrfach gewandelt, und damit auch der Blick auf die Täter und Opfer. 70 Jahre nach der Befreiung von Auschwitz durch die Rote Armee am 27. Januar 1945 ist es Zeit für eine Bilanz: Wie sind die Deutschen umgegangen mit den Opfern der von ihnen verübten Verbrechen gegen die Menschlichkeit?

Unmittelbar nach dem Kriegsende im Mai 1945 war dieser Begriff noch nicht gebräuchlich. Man unterschied im Westen Deutschlands zunächst zwischen "allgemeinen" Kriegsgräueln und spezifischen NS-Verbrechen. Damit war eine Trennlinie gezogen zwischen dem vermeintlichen "Normalkrieg", den die Wehrmacht geführt hatte, und den nationalsozialistischen Gewaltexzessen, die man der SS zurechnete und zu denen man in erster Linie die Vernichtung der Juden zählte. Auf der mentalen Karte, die so entstand, bildeten die Schrecken des Weltkriegs eine weit ausgedehnte schwarze Fläche, auf der die NS-Verbrechen nur kleine rote Flecken darstellten. Die Verantwortung für die nationalsozialistischen Gewalttaten konnte damit auf einen engen Personenkreis beschränkt werden. Zugleich betrachtete man viele Aspekte der Gewalt gegen die Zivilbevölkerung als zwar hässliche, aber letztlich "normale" Begleiterscheinungen des Krieges. Erst im Verlauf der folgenden Jahrzehnte wurde die Gewaltlandschaft des Zweiten Weltkriegs allmählich umgefärbt: Mittlerweile erscheint sie in leuchtendem Rot.

Die Plakatkampagne der Stiftung EVZ steht am vorläufigen Ende dieser Entwicklung. Bei den Bildmotiven wird nicht mehr unterschieden zwischen Deportationen, zerstörten Dörfern, Zwangsarbeit und Todeslagern – alle osteuropäischen Kriegsopfer sind hier auch NS-Opfer. Gefordert wird zudem nicht länger deren materielle oder symbolische Entschädigung durch den Staat – vielmehr appelliert die Kampagne an die Zivilgesellschaft und wirbt Spendengelder für soziale und medizinische Hilfsprojekte ein. Damit hat auch die alte Debatte um die Wiedergutmachung ein neues und vermutlich letztes Stadium erreicht: Die materielle und symbolische Entschädigung von NS-Opfern wird von der karitativen Hilfe für die letzten Überlebenden abgelöst.

Als die alliierten Besatzungsmächte und westdeutsche Politiker in den später vierziger Jahren das Projekt der Wiedergutmachung starteten, ging es ihnen in erster Linie darum, deutsche Opfer der rassischen, politischen und religiösen Verfolgung nach 1933 zu entschädigen und zu rehabilitieren. Die Ansprüche ausländischer NS-Opfer galten als abgedeckt durch die Reparationen, die Deutschland an die jeweiligen Staaten zahlen musste. De facto aber blieb deren Entschädigung aus: Angesichts der unermesslichen Kriegszerstörungen wurde nirgendwo Geld an NS-Opfer ausgezahlt – zumal die Reparationsleistungen nicht eben hoch waren. Im Klima des aufziehenden Kalten Krieges waren die westlichen Alliierten an der baldigen ökonomischen Stabilisierung Westdeutschland interessiert. Die Bundesrepublik als neuer Bündnispartner kam daher bei den Reparationszahlungen glimpflich davon. Im Londoner Schuldenabkommen von 1953 schließlich wurde zusammen mit den Reparationen auch die Entschädigung ehemaliger NS-Zwangsarbeiter, die insbesondere die Niederlande gefordert hatten, bis zum Abschluss eines Friedensvertrages auf Eis gelegt.

Einen Sonderfall bildete das Abkommen, das die Bundesrepublik 1952 mit Israel und der Jewish Claims Conference schloss: Es sah Leistungen in Höhe von 3,45 Milliarden D-Mark vor, zu zahlen über mehrere Jahre. Die Gelder dienten vor allem dem Aufbau des Staates Israel sowie der Hilfe für Not leidende jüdische Überlebende in aller Welt.

Gleichzeitig begann man in Deutschland, eine gesetzliche Regelung für individuelle Entschädigungen zu entwickeln. Das Bundesentschädigungsgesetz, das daraus 1956 hervorging, war allerdings grundsätzlich auf NS-Opfer beschränkt, die in einem Bezug zu Deutschland gestanden hatten. Ausnahmen erfolgten lediglich zugunsten einiger jüdischer Verfolgter aus Osteuropa, die innerhalb bestimmter Fristen in die Bundesrepublik gekommen waren. Die Jewish Claims Conference rannte jahrzehntelang vergeblich gegen diese Beschränkung an. Etwas mehr Erfolg hatten zwölf westliche Staaten, die Ende der fünfziger Jahre gemeinsam an die Bundesrepublik herantraten. Man einigte sich auf sogenannte Globalabkommen, um keine individuellen Ansprüche erfüllen zu müssen. Später ergänzte man dies durch einige als "indirekte Wiedergutmachung" deklarierte zinsgünstige Kredite an Polen und Jugoslawien. Insgesamt galt jedoch bis zum Ende des Kalten Krieges, dass NS-Opfer hinter dem Eisernen Vorhang von Entschädigungsleistungen ausgeschlossen blieben.

Die "vergessenen Opfer"

Die DDR leistete, anders als die Bundesrepublik, umfangreiche Kriegsreparationen, vor allem an die Sowjetunion und Polen. Dafür beschränkten sich ihre Entschädigungen weitgehend auf eine Form gehobener Sozialfürsorge für auf ihrem Territorium lebende "Opfer des Faschismus". Kommunisten standen dabei an erster Stelle.

In der Bundesrepublik richtete sich die Aufmerksamkeit vornehmlich auf die jüdischen Schicksale. In den fünfziger und sechziger Jahren erhielten durch das Bundesentschädigungsgesetz etwa 360.000 NS-Opfer staatliche Renten und rund 650.000 weitere NS-Opfer Einmalzahlungen; 80 Prozent von ihnen waren Juden, die meisten von ihnen stammten aus Deutschland. Die übrigen 20 Prozent verteilten sich auf andere aus rassistischen, politischen oder religiösen Gründen Verfolgte. Gruppen wie die Sinti und Roma, Kommunisten oder Zwangssterilisierte hatten allerdings mitunter erhebliche Schwierigkeiten, ihre Ansprüche geltend zu machen.

Die anerkannten Renten laufen bis zum heutigen Tag weiter. Auf Leistungen aus dem Bundesentschädigungsgesetz entfallen daher etwa 47 Milliarden der insgesamt 71 Milliarden Euro, die der deutsche Staat bis Ende 2013 an Entschädigungsleistungen ausgegeben hat. Diese Summe sollte angesichts der Präzedenzlosigkeit des Vorgangs nicht kleingeredet werden. Dennoch verlieren die über 70 Jahre verteilten Zahlungen an Glanz, wenn man ihnen etwa die 35 Milliarden Euro gegenüberhält, die das von der großen Koalition beschlossene Rentenpaket allein in der laufenden Legislaturperiode kosten dürfte. Angesichts des Umstandes, dass die zumeist im Ausland lebenden NS-Opfer kein relevantes Wählerpotenzial darstellen, war es jedoch außerordentlich schwierig, Entschädigungsleistungen überhaupt durchzusetzen.

Seit Ende der sechziger Jahre konnten keine neuen Anträge mehr gestellt werden; in der Bundesrepublik rief man das "Ende der Nachkriegszeit" aus, und bald darauf galt auch die Wiedergutmachung als ein erfolgreich abgeschlossenes Werk, bei dem es nur noch um die regelmäßige Auszahlung der bereits zuerkannten Renten ginge. Doch das währte nicht lange: Mitte der Achtziger brach sich fundamentale Kritik an dieser Praxis Bahn. Zornige junge Deutsche kritisierten sie damals als Akt einer "zweiten Verfolgung" und lenkten das Augenmerk auf "vergessene Opfer": auf Homosexuelle und Zwangssterilisierte, auf Deserteure und auf Sinti und Roma, wobei man eine Kontinuität der Marginalisierung vom "Dritten Reich" zur Bundesrepublik unterstellte. Anfänglich rückte man sogar die Situation der "Gastarbeiter" in einen Zusammenhang mit der Ausbeutung von Zwangsarbeitern im NS-Staat.

Die Formel von den "vergessenen Opfern" wurde zu einem Element der Identitätspolitik verschiedener Gruppen, die in der Bundesrepublik um gesellschaftliche Anerkennung kämpften. Der Status als "Opfer" entwickelte sich dabei zu einer Ressource politischer Legitimation, womit ein Erbe der amerikanischen Bürgerrechtsbewegung Eingang in die politische Kultur der Bundesrepublik fand. In der Kulturkampf-Atmosphäre der achtziger Jahre, in denen heftig um die "Normalisierung" der deutschen Vergangenheit gestritten wurde, erwies sich das Engagement für "vergessene Opfer" zugleich als identitätsstiftend für das entstehende rot-grüne Milieu.

Der neue Opferdiskurs veränderte aber auch die Entschädigungspraxis selbst. Zuvor hatte man, streng bürokratisch, die soziale Proportionalität beibehalten. Die erfolgreichen Antragsteller wurden bei der Rentenberechnung in eine von vier Beamtenkategorien eingestuft, und zwar in Abhängigkeit von ihrer Lebenslage vor der Verfolgung. Infolge des neuen Opferdiskurses wurde nun mehr und mehr das erlittene Leid zur "Berechnungsgrundlage".

Durch diese Abkehr vom zivilrechtlichen Schadensersatzgedanken trat die Forderung nach symbolischer Anerkennung in den Vordergrund. Dahinter standen allerdings weniger die Betroffenen selbst (die durchaus ein Interesse an monetärer Entschädigung behielten) als vielmehr ihre selbst ernannten Fürsprecher. Auch Teile der Wirtschaft machten sich, ironischerweise, diese Argumentation zu eigen und nutzten die symbolische Anerkennung ehemaliger Zwangsarbeiter als Instrument der damals in Mode kommenden corporate social responsibility.

Am Ende des Kalten Krieges stellte sich die Entschädigungsfrage dann noch einmal neu, denn nun nahte, mit dem endgültigen Friedensschluss zwischen Deutschland und den Alliierten, der Tag, an dem die Reparationen fällig wurden, so wie man es 1953 vereinbart hatte. Auf dem Weg zur Wiedervereinigung 1990 strebte die Bundesregierung deshalb keinen Friedensvertrag an, sondern das sogenannte Zwei-plus-Vier-Abkommen – eine völkerrechtlich durchaus umstrittene Konstruktion, um die alten Forderungen abzuwenden. Zum Ausgleich einigte man sich auf weitere Entschädigungszahlungen, die vor allem den bisher weitgehend ignorierten NS-Opfern hinter dem Eisernen Vorhang zugutekommen sollten. Zu diesem Zweck schloss die Bundesrepublik unter anderem ein Abkommen mit der Jewish Claims Conference über Entschädigungsrenten für osteuropäische Juden sowie ein Pauschalabkommen mit Polen und den Nachfolgestaaten der UdSSR in Höhe von 500 Millionen beziehungsweise einer Milliarde D-Mark.

Bald darauf setzten zudem Sammelklagen ehemaliger Zwangsarbeiter vor US-Gerichten die exportorientierten Teile der deutschen Wirtschaft unter Druck. Den Unternehmen wurde vorgeworfen, sich an jüdischem Eigentum bereichert und in großem Maßstab von Zwangsarbeit profitiert zu haben. Viele befürchteten, nicht ohne Grund, einen geschäftsschädigenden Imageverlust.

Die Frage blieb über Jahre ungelöst – bis die 1998 an die Macht gekommene rot-grüne Koalition auf eine Lösung zurückgriff, die sie bereits während der achtziger Jahre in der Opposition entwickelt hatte: Sie schuf eine Stiftung, die Stiftung "Erinnerung, Verantwortung und Zukunft", um die noch ungelösten Entschädigungsfragen abschließend zu regeln. Mit einem von Staat und Wirtschaft bereitgestellten Kapital von insgesamt zehn Milliarden D-Mark ausgestattet, zahlte sie in den folgenden Jahren vor allem "symbolische Leistungen" an ehemalige osteuropäische NS-Zwangsarbeiter. So wurde auch der Rechtsfrieden in den USA hergestellt: Die US-Justiz hatte die Einrichtung eines solchen Entschädigungsfonds zur Voraussetzung gemacht, um Sammelklagen gegen deutsche Unternehmen künftig abzulehnen.

Die NS-Verfolgten haben sich im Lauf dieser Auseinandersetzung in hochbetagte "Überlebende" verwandelt, die in vielen Fällen Hilfe für einen würdigen Lebensabend benötigen. Als Maßstab dient daher nicht mehr der einst erlittene Schaden, sondern die aktuelle Bedürftigkeit. Die Jewish Claims Conference, jahrzehntelang ein Motor für den Ausbau der Wiedergutmachung, konzentriert sich heute in ihren jährlichen Verhandlungen mit dem Bundesfinanzministerium darauf, die Unterstützung für hilfsbedürftige jüdische Holocaust-Überlebende zu verbessern, deren Zahl sie 2014 mit noch rund 400.000 bezifferte. Die Stiftung EVZ kümmert sich vor allem um Not leidende osteuropäische NS-Opfer.

Ist die Entschädigung damit abgeschlossen? Ist sie gelungen? Diese Frage lässt sich kaum eindeutig beantworten, zumal wenn man sie auf das gesamte, uferlose Gewaltgeschehen des Zweiten Weltkriegs bezieht. Etliche Opfergruppen haben denn auch bis heute keine staatliche Entschädigung erhalten, obwohl ihr Schicksal dem der Zwangsarbeiter und Holocaust-Überlebenden gleicht, die Millionen russischen Kriegsgefangenen etwa, für die seit den neunziger Jahren der Verein KONTAKTE-KOHTAKTbI in Berlin Spendengelder sammelt und für deren offizielle Anerkennung er unermüdlich wirbt.

Statt Entschädigungspolitik lieber Erinnerungskultur

Zur Ruhe gekommen ist die Entschädigungsdebatte also auch 70 Jahre nach Kriegsende noch nicht – selbst in juristischer Hinsicht setzte sich das Ringen bis in die jüngste Zeit fort. 2012 bestätigte der Europäische Gerichtshof in Den Haag den Grundsatz der Staatenimmunität, der es ausschließt, dass ausländische Staatsbürger zivilrechtliche Klagen gegen die Bundesrepublik einreichen. Genau dies hatten zuvor Nachfahren von Opfern eines von deutschen Soldaten verübten Massakers im griechischen Distomo getan. Die Erleichterung über das Urteil war groß, bei der Bundesregierung wie auch in anderen Staaten, die sonst eine Flut von Klagen wegen vergangener Gewalttaten hätten befürchten müssen – etwa Italien. Forderungen werden trotzdem bis heute gestellt.

Doch statt den steinigen Pfad der Entschädigungspolitik weiterzugehen, wählt man hierzulande lieber den samtenen Pfad der Erinnerungskultur. Gerne werden dann binationale Historikerkommissionen einberufen und Gedenkstätten eingerichtet, wie es etwa die Außenminister der Bundesrepublik und Italiens unternahmen, um die juristische und politische Auseinandersetzung um italienische Militärinternierte zu entschärfen, die 2004 gegen die Bundesrepublik vor Gericht gezogen waren, weil sie nach 1943 Zwangsarbeit hatten leisten müssen. Offizielle moralische Schuldbekenntnisse, wie die von Bundespräsident Joachim Gauck bei seinem Griechenlandbesuch im März 2014, gehen fast immer mit einer klaren Zurückweisung von Reparations- und Entschädigungsforderungen einher.

Man kann darüber streiten, ob dies der richtige Weg ist. Mit astronomischen Forderungen wurde denn auch immer wieder eine Drohkulisse aufgebaut, um der Bundesrepublik ein finanzielles oder politisches Entgegenkommen abzuringen. Das jüngste Beispiel sind die in Griechenland wiederholt erhobenen Ansprüche auf Reparationen, bei denen Zahlen von bis zu 160 Milliarden Euro durch den Raum geisterten. Der karitative Ansatz ermöglicht es dagegen zumindest, dass die noch lebenden Opfer nicht zum Objekt politischer Verhandlungsmanöver werden. So wie es aussieht, wird man auch in den kommenden, den letzten Jahren an ihm festhalten.

Hochtrabende Hoffnungen, wie man sie um die Jahrtausendwende gehegt hatte, scheinen sich indes nicht zu erfüllen. Damals hatten viele geglaubt, das deutsche Modell der Wiedergutmachung könne zur globalen Blaupause für den Umgang mit staatlichem Unrecht werden. Doch dafür gibt es keine Anzeichen. Bislang ist die Entschädigung der NS-Opfer ein Präzedenzfall ohne Nachfolger geblieben.

Constantin Goschler

Der Autor ist Professor für Zeitgeschichte an der Ruhr-Universität Bochum.

"Auschwitz liefert nicht unbedingt authentische Informationen"

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Sollten alle Schüler KZ-Gedenkstätten besuchen? Nein, sagt der Didaktiker Rathenow. Aber sie müssen lernen, was Geschichte mit ihnen zu tun hat.

Eine Schulklasse besucht die Gedenkstätte des KZ Auschwitz-Birkenau (Archivbild)

Eine Schulklasse besucht die Gedenkstätte des KZ Auschwitz-Birkenau (Archivbild)

ZEIT ONLINE: Wie kann es sein, dass über 20 Prozent der Menschen zwischen 18 und 30 Jahren mit Auschwitz nichts verbinden, wie eine Forsa-Umfrage ergeben hat?

Hanns-Fred Rathenow: Ich bin sehr skeptisch, ob man den Einstellungen zum Holocaust mit Hilfe von Zahlen nahe kommen kann. Wichtig ist ja nicht, ob ein junger Mensch aufsagen kann, wo Auschwitz liegt und wie die einzelnen Konzentrationslager hießen. Ziel der politisch-historischen Bildung ist es vielmehr, Verhaltensweisen hervorzurufen, die unserer Demokratie förderlich sind. 

ZEIT ONLINE: Aber ist der Holocaust nicht Dauerthema in der Schule? Müsste nicht jeder wissen, was Auschwitz ist?

Rathenow: Ein geschichtliches Minimalwissen finde ich wichtig und es gibt die Tendenz zu fordern, dass sich Schule intensiver mit der Geschichte auseinandersetzen muss. Gleichzeitig wird die Stundenzahl gekürzt, die dem Lehrer dafür zur Verfügung steht. Unter diesen Bedingungen finde ich es wichtiger, dass Schüler das Geschehen in die Zeitgeschichte einordnen können, als dass sie Namen und Zahlen kurzfristig abrufen können. Und noch viel wichtiger ist die Frage: Was hat das mit uns zu tun? Entwickle ich aus der Geschichte eine klare Haltung?

Wenn ein Jugendlicher sich vor einen arabischstämmigen Flüchtling stellt, weil dieser angegriffen wird, dann kann das auch die Wirkung eines guten Geschichts- oder Politikunterrichts sein, ohne dass wir das je mit Umfragen feststellen könnten.

ZEIT ONLINE: Über 80 Prozent der Deutschen würden laut einer anderen Umfrage die Geschichte der Judenverfolgung gerne "hinter sich lassen" und sich gegenwärtigen Problemen widmen. Läuft da etwas falsch im Geschichtsunterricht?

Rathenow: Für diese Haltung gibt es keine alleingültige Erklärung. Eine mögliche ist aber schon der verkrampfte Schulunterricht. Ende der sechziger Jahre haben Studenten ihre Väter, die Tätergeneration, angegriffen. Für sie hatte die Nachkriegsgeschichte diese persönliche Bedeutung. Als Lehrer haben sie nun Spuren hinterlassen mit ihrem moralischem Impetus. Ihre Methoden sind heute nicht mehr zielführend. Berliner Rahmenpläne gestatten ihnen zum Beispiel, den Holocaust in der 5. und 6. Klasse, in der 9. und dann noch mal in Sekundarstufe II durchzunehmen. Wenn dabei frontal nur Daten, Fakten, Herrscher und Kriege erklärt werden, wie üblich, kann das bei den Schülern zu Abwehrreaktionen führen.

ZEIT ONLINE: Sollten Jugendliche also verpflichtet werden, KZ-Gedenkstätten zu besuchen, wie es der Präsident des Zentralrats der Juden Josef Schuster gefordert hat? Damit Geschichte erlebt wird?

Rathenow: Die Forderung kann ich verstehen. Aber ein Besuch in Auschwitz liefert nicht automatisch authentische Informationen. Denn wir gehen nicht wirklich in ein KZ – dazu  kommen wir viel zu spät. Heute besuchen wir eine Gedenkstätte, und die ist überlagert von 70 Jahren Erinnerungskultur. Wenn der Ausflug eine Zwangsveranstaltung ist, hat er noch weniger Chancen, die Schüler zu berühren. Der Besuch einer Gedenkstätte kann zwar die Schüler erschüttern, wenn Lehrer ihn so vorbereiten, dass er nicht einfach irgendein Wandertag ist. Das geschieht aber nicht automatisch.

ZEIT ONLINE: Also gibt es auch ein positives Szenario?

Rathenow: Ja. Ich kenne einen Lehrer, der regelmäßig mit seinen Schülern nach Auschwitz fährt. Er lässt den Besuch vollständig von den Jugendlichen planen und durchführen. Sie stellen sich nicht nur die Fragen, die im Lehrbuch stehen, sondern forschen nach der Geschichte der eigenen Familie und nach dem, was das für sie heute bedeutet. Sie wissen dann sehr viel und geben das an ihre Mitschüler weiter – und die wiederum fühlen sich viel mehr angesprochen, als wenn alles vom Lehrer ausgeht.

Lehrer können auch versuchen, die sterile Wirklichkeit der Baracken einer Gedenkstätte anschaulicher zu machen. Die Schüler können sich vorstellen, wie Menschen gelitten haben, weil sie sich nicht waschen konnten und Durchfall hatten. Sie werden trotzdem erleben, dass manche Schüler lachen oder andere ungehörige Verhaltensweisen zeigen. Aber das ist meist eine Abwehrreaktion gegen die Erschütterung. Und die ist von Authentizität begleitet. Lehrer können abwarten und hören, was für Gefühle entstehen. Es gibt jede Menge positiver Beispiele, die sind aber nicht unbedingt an einen Gedenkstätten-Besuch gebunden.

ZEIT ONLINE: Die Achtundsechziger-Lehrer gehen nun in Rente. Verändern sich die Unterrichtskonzepte?

Rathenow: Ja, unbedingt. Heute versuchen Lehrer von den Interessen der Schüler auszugehen, sie erklären Geschichte an exemplarischen Fällen. Zum Beispiel wird folgende Szene diskutiert: Es stehen hochwertige Möbel billig zum Verkauf. Jeder weiß, dass sie Juden gehörten, die deportiert wurden. Die Fragen, die sich daraus ergeben: Wie haben sich meine Vorfahren wohl verhalten? Welche Alternativen hätten sie gehabt? In so einer Situation erleben die Schüler Dilemmata, die sie kontrovers diskutieren und die Folgen für ihr eigenes Handeln haben.

Der Generationswechsel geht auch mit mehr Medienkompetenz einher. Lehrer müssen sich auch mehr den digitalisierten Quellen zuwenden, da es kaum noch Zeitzeugen gibt. Sie nutzen Apps oder Geocaching, die Stadtführungen so anschaulich machen, wie es ein Arbeitsblatt nie konnte. Auf der Website Lernen aus der Geschichte sind mehr als 50 Projekte versammelt, die sich ohne Langeweile mit dem Holocaust auseinandersetzen.

ZEIT ONLINE: Die Auseinandersetzung mit Holocaust und Nationalsozialismus gehört zur deutschen Identität. Was ist aber mit den Schülern, deren Eltern aus einer anderen Kultur kommen? Wie eigenen sie sich die deutsche Geschichte an?

Rathenow: Das ist eine Frage weniger der Didaktik als der Pädagogik. Lehrer müssen immer sensibel mit den konkreten Biografien in einer Klasse umgehen können. Manche Schüler wissen selbst wenig von der eigenen Geschichte, wenn es in ihrer Familie nicht thematisiert wird. Dabei hat sie vielleicht Krieg, Verfolgung oder Armut erlebt. Die Beobachtung ist: Wenn meine eigene Geschichte wertgeschätzt wird, dann bin ich auch aufgeschlossen für das Schicksal der europäischen Juden. Das ist ganz menschlich, dass meine Geschichte eine Rolle spielen muss, damit ich für das Schicksal anderer offen bin. 

"Auschwitz liefert nicht unbedingt authentische Informationen"

Hans-Fred Rathenow

Hanns-Fred Rathenow ist Professor für Didaktik der Sozialkunde und war Geschäfsführender Direktor des Instituts für Gesellschaftswissenschaften und historisch-politische Bildung an der Technischen Universität Berlin. Er hat unter anderem zur Erziehung nach Auschwitz geforscht.

Schuster Josef

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Josef Schuster (geboren 1954 in Haifa) ist ein deutscher Internist und seit November 2014 Präsident des Zentralrates der Juden in Deutschland (ZdJ).

Schuster Josef

Die Familie seines Vaters ist seit spätestens Mitte des 16. Jahrhunderts in Unterfranken ansässig. Er ist Sohn des Kaufmanns und Verbandsfunktionärs David Schuster, der 1938 aus Deutschland nach Palästina floh, wo er bei einer Baufirma arbeitete. Beide Eltern von Josef Schusters Mutter kamen im Konzentrationslager Auschwitz ums Leben. Seine Eltern siedelten mit ihm 1956 nach Deutschland über.

Schuster legte das Abitur in Würzburg ab und absolvierte dort auch ein Studium der Medizin sowie eine Facharztausbildung am Juliusspital. Er betreibt seit 1988 eine eigene Praxis für innere Medizin. Er ist ehrenamtlich beim Deutschen Roten Kreuz als Notarzt und in der Wasserwacht tätig. Schuster ist zudem Mitglied der Bioethik-Kommission der Bayerischen Staatsregierung sowie der Zentralen Ethik-Kommission der Bundesärztekammer.

1998 wurde Schuster zum Vorsitzenden der jüdischen Gemeinde in Würzburg gewählt, ein Amt, welches bereits sein Vater von 1958 bis 1996 ausgeübt hatte. 2002 erfolgte die Wahl zum Präsidenten des bayerischen Landesverbandes der israelitischen Kultusgemeinden und 2010 zum Vizepräsidenten des Zentralrats der Juden in Deutschland. Am 30. November 2014 wurde er als Nachfolger von Dieter Graumann zum Präsidenten des ZdJ gewählt.


Central Council of Jews in Germany

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The Central Council of Jews in Germany (German name: Zentralrat der Juden in Deutschland) is a federation of German Jews organizing many Jewish organisations in Germany. 

Josef Schuster

Josef Schuster

It was founded on July 19, 1950, as a response to the increasing isolation of German Jews by the international Jewish community and increasing interest in Jewish affairs by the (West) German government. Originally based in the Rhenish areas (Düsseldorf and Bonn), it transferred its seat to Berlin after the Reunification of Germany (1990). The Jewish community in Germany has around 100,000 registered members (although far more Jews live in the country without belonging to a synagogue). From its early years, the organization has received strong financial and moral support from the government. The Zentralrat is the German affiliate of the World Jewish Congress (WJC).

In its early years, its leadership was composed of native German Jews, while most of the Jewish community in Germany was made up of Polish-born Jewish Holocaust survivors who had come to Germany as displaced persons, fleeing from the sporadically anti-zionist communist regime of Poland. Thus, the organization called itself "Central Council of Jews in Germany" rather than "Central Council of German Jews." Over time, the Polish-born Jews or their children acculturated to German society and became leaders of the Jewish community. By the late 1980s, the organization considered changing its name. Since the collapse of the communist regimes of eastern Europe, Germany has experienced a great influx of Russian and other Jews from the former Soviet Union (that collapsed in 1990). Although most of the Jews now living in Germany are recent immigrants, the organization is dominated by the so-called "German" Jews (who themselves are primarily descended from the Eastern European immigrants of the immediate postwar years).

At various times in its history, the organization has faced corruption scandals, most notably under the administration of Werner Nachmann (president 1969 until 1988), involving financial irregularities. After Nachmann's death (January 1988), Heinz Galinski (1912–1992), the chairman of the West Berlin Jewish community for 43 years, assumed the leadership of the Central Council and brought it stability and respectability. Under Ignatz Bubis (1927–1999), the Central Council assumed a much greater profile in German public life, and the Jewish community's leadership felt increasingly confident weighing in on public debates concerning Holocaust memory and German identity.

In more recent years, the division between more observant and more liberal Jews has strained the organization, which remains (or claims to be) the sole representative body of the Jewish community in Germany and which generally supports strict observance. In April 2004, open controversy erupted between the leader of the Central Council, Paul Spiegel (1937–2006), and the leader of the more liberal organisation Union progressiver Juden in Deutschland, Jan Mühlstein (* 1949). The latter demanded equal financial support from the government for his organisation. In 2009, the Central Council criticized the Vatican over its decision to lift the excommunication on the bishops of the Society of Saint Pius X. It later boycotted a ceremony in the Berlin parliament which commemorated victims of the Holocaust, saying its leaders had been treated without the proper respect in previous years.

Presidents

  • 1954–1963: Heinz Galinski
  • 1963–1969: Herbert Lewin
  • 1969–1988: Werner Nachmann
  • 1988–1992: Heinz Galinski
  • 1992–1999: Ignatz Bubis
  • 2000–2006: Paul Spiegel
  • 2006–2010: Charlotte Knobloch
  • 2010–2014: Dieter Graumann
  • 2014-present: Josef Schuster

Secretaries-general

  • 1950–1973: Hendrik George van Dam
  • 1973–1988: Alexander Ginsburg
  • 1988–1992: Micha Guttmann
  • Stephan J. Kramer

Camp des Milles

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Le Camp des Milles était un camp d'internement et de déportation français, ouvert en septembre 1939, dans une usine désaffectée, une tuilerie, au hameau des Milles (commune d'Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône). 

Camp des MillesCamp des Milles

Entre 1939 et 1942, il a connu l'internement d’étrangers et d’antifascistes de 38 nationalités pour devenir finalement une antichambre d’Auschwitz avec la déportation de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants juifs en août et septembre 1942 dans le cadre de la Shoah. Il est le seul grand camp français d'internement et de déportation encore intact et il devient accessible au public avec l'ouverture d'un Site-Mémorial sur les lieux mêmes à l'été 2012. L’histoire du camp débute sous la IIIe République, au début de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le gouvernement français prend la décision d’interner les ressortissants du Reich, fussent-ils d’authentiques antifascistes ayant fui de longue date le nazisme qui sévissait dans leur pays d’origine pour venir se réfugier en France. Considérés paradoxalement et tragiquement comme des ”sujets ennemis”, les internés sont victimes d’un mélange de xénophobie, d’absurdité et de désordre administratifs ambiants. Dans le Sud-Est, ces étrangers sont internés dans la Tuilerie des Milles, alors désaffectée. Ce bâtiment industriel devient un camp d’internement sous commandement militaire français. Les internés y vivent dans des conditions très précaires.

En juin 1940 s’ouvre une seconde période avec la défaite française et la signature de l’armistice. C’est là que se situe l’épisode du Train des Milles popularisé par le film de Sébastien Grall. À partir de juillet, sous le régime de Vichy, le camp est rapidement surpeuplé (3 500 internés à la fois en juin 1940). Au cours de cette période sont transférés aux Milles notamment les étrangers des camps du Sud-Ouest, et en particulier des anciens des Brigades internationales d’Espagne ainsi que des Juifs expulsés du Palatinat, du Wurtemberg et du pays de Bade. À partir de novembre 1940, le camp, passé sous l’autorité du Ministère de l’Intérieur, devient le seul camp de transit en France pour une émigration Outre-Mer, transit régulier ou illégal avec l’aide de particuliers, d’organisations ou de filières locales et internationales. Au fil du temps, les conditions d’internement se dégradent : vermine, maladies, promiscuité, nourriture insuffisante...

Jusqu'en aout 1942 le camp sous administration militaire est dirigé par le capitaine Charles Goruchon assisté d'une trentaine de sous-officiers puis passe sous administration civile et est dès lors placé sous l'autorité de l'intendant de police de Marseille Maurice de Rodellec du Porzic. Une troisième période correspond aux mois d’août et septembre 1942 qui voient la déportation vers Auschwitz via Drancy ou Rivesaltes de plus de 2 000 Juifs, hommes, femmes et enfants. Vichy a accepté de livrer 10 000 Juifs de la zone dite “libre” à l’Allemagne. Au début du mois de juillet 1942, Pierre Laval propose d’inclure les enfants âgés de moins de seize ans dans les déportations. Le 3 août, le camp est bouclé. Femmes et enfants juifs de la région sont orientés vers les Milles pour rejoindre les autres internés avant d’être déportés. Ne sont pas épargnés les Juifs réfugiés politiques ou étrangers ayant servi dans l’armée française. Et une centaine d’enfants sont ainsi déportés à partir de l’âge d’un an. Au total, cinq convois sont constitués. En réaction, des hommes et femmes courageux aident les internés et les déportés.

Certains furent reconnus Justes parmi les Nations : Père Cyrille Argenti, Edmond et Nelly Bartoloni, Marie-Jeanne et Auguste Boyer, Mgr Marius Chalve, Georgette et André Donnier, pasteur Marc Donadille et son épouse Françoise Donadille, pasteur Charles Guillon, Alice Manen et son époux pasteur Henri Manen, R.P Joseph Marie Perrin, abbé Fernand Singerlé, pasteur Gaston Vincent et son fils Michel. Ces événements surviennent avant même l’occupation allemande de la zone Sud (11 novembre 1942). Au-delà du mois de septembre 1942, le camp, demeurant un centre de transit, vivote : ses derniers occupants, très peu nombreux, quittent ses murs de briques en décembre 1942. « Ce qui était particulièrement douloureux à voir c’était le spectacle des petits enfants. Car des ordres stricts furent donnés en dernière heure tels qu’au-dessus de 2 ans, tous devaient obligatoirement partir avec leurs parents… Des enfants tout petits, trébuchant de fatigue dans la nuit et dans le froid, pleurant de faim… de pauvres petits bonshommes de 5 ou 6 ans essayant de porter vaillamment un baluchon à leur taille, puis tombant de sommeil et roulant par terre, eux et leurs paquets – tout grelottant sous la rosée de nuit ; de jeunes pères et mères pleurant silencieusement et longuement dans la constatation de leur impuissance devant la souffrance de leurs enfants ; puis l’ordre de départ fut donné pour quitter la cour et partir au train. » — Pasteur Henri Manen, Aumônier du Camp - “Juste parmi les Nations”, devant le convoi du 2 septembre 1942.

De nombreux lieux d’internement de la région (GTE- Groupement de Travailleurs Étrangers - et hôtels) ont été reliés au Camp des Milles. Des hommes, des femmes et des enfants, considérés comme étrangers, le plus souvent juifs et antifascistes, y furent regroupés. D’autres centres d’internement existaient dans les départements voisins, comme à Toulon, Alès, Loriol, Saint-Cyr, Vidauban… Une caractéristique essentielle du Camp des Milles réside dans l’ampleur et la diversité de la production artistique réalisée par les internés, malgré les privations et le manque de moyens. Cette production est abondante durant la première période du camp, entre 1939 et 1940. Mais on la retrouve avec une intensité variable tout au long de l’existence du camp, jusqu’à l’été 1942. Ce foisonnement s’explique incontestablement par la présence de nombreux artistes et intellectuels, dont certains bénéficient déjà d’une renommée internationale, tandis que d’autres ne seront reconnus qu’après la guerre.

Toutes les disciplines sont concernées : la peinture et le dessin (avec notamment Max Ernst, Hans Bellmer, Robert Liebknecht, Gustav Ehrlich dit Gus, Eric Isenburger, Ferdinand Springer, Werner Laves, Leo Marschütz, Franz Meyer, Alfred Otto Wolfgang Schulze dit Wols, Max Lingner (de) et Karl Bodek) ; la littérature avec des écrivains, poètes, traducteurs ou critiques (comme Alfred Kantorowicz (de), Golo Mann, Lion Feuchtwanger, Franz Hessel, Manès Sperber, Friedrich Wolf ; la musique (avec le pianiste et compositeur Erich Itor Kahn (de), le chef d’orchestre Adolf Siebert, les chanteurs Ernst Mosbacher, Joseph Schmidt, Léo et Siegfried Kurzer, le pianiste de jazz Ernst Engel...) ; le théâtre avec des comédiens, chansonniers, auteurs dramatiques et metteurs en scène (comme Friedrich Schramm et Max Schlesinger) ; la sculpture avec Peter Lipman-Wulf... À leurs côtés, sont aussi présents des architectes (Konrad Wachsmann (de)...), des professeurs d’Université, prix Nobel avec Otto Meyerhof (prix Nobel de médecine en 1922), Tadeusz Reichstein (prix Nobel en 1950 pour son invention de la cortisone), médecins, avocats, architectes ou journalistes mais aussi des députés ou hommes politiques allemands, autrichiens, italiens...

Parmi ces personnalités, beaucoup s’attachent à poursuivre leur activité, influencés par les circonstances extraordinaires et tragiques qui président à leur internement comme par le cadre même de la tuilerie. Ils donnent libre cours à leur créativité, parfois avec humour ou ironie, pour préserver leur dignité, prendre du recul sur leur condition, tromper l’ennui, entretenir leur moral comme celui de leurs camarades ; parfois aussi pour s’attacher les faveurs d’un membre de l’administration. Des cours ou conférences sont donnés, des pièces de théâtre et des opéras sont joués. Les autorités se montrent d’ailleurs plutôt bienveillantes. Des commandes officielles sont aussi parfois passées, comme la réalisation d’imposantes peintures murales pour le réfectoire des gardiens en 1941. Environ 350 œuvres sont ainsi conçues au Camp des Milles. En outre, des centaines de traces, décorations ou graffiti anonymes ont été mis au jour sur les murs du Camp. Ces artistes sont imprégnés des grands courants du début du XXe siècle. Ils marquent de leur empreinte l’histoire du Camp des Milles et sa mémoire.

Combat contre l'oubli

1942 à 1981 : On ne parle pas du Camp des Milles dans la région. Mais des rescapés et certains acteurs commencent à témoigner, comme le pasteur Henri Manen Juste parmi les Nations qui a livré son témoignage noté sur le vif dans son journal Au fond de l’abîme, et quelques internés comme Lion Feuchtwanger Le Diable en France, 1942. Serge Klarsfeld travaille sur les noms des déportés des Milles ; en 1979, quelques universitaires d’Aix-en-Provence autour de Jacques Grandjonc commencent des recherches.

1982-1983 : Face à l’annonce de la destruction de la “Salle des peintures murales” de l’ancien camp, d’anciens résistants et déportés, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et la mairie d’Aix-en-Provence se mobilisent et sensibilisent la Direction régionale des Affaires culturelles : une instance de classement est alors prise le 05 novembre 1982 par le ministère de la culture, sur proposition de la Conservation régionale des monuments historiques, pour assurer la protection immédiate du site. L’inscription sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques du 03 novembre 1983 sera suivie d’un classement par arrêté du 2 novembre 1993 pour ce qui concerne l’atelier de menuiserie avec les peintures qu’il renferme. L'essentiel des bâtiments et des espaces seront, eux, été inscrits le 23 février 2004.

1985 : Inauguration d’une stèle commémorative et naissance d’un Comité de coordination pour la sauvegarde du Camp des Milles et la création d’un Musée mémorial de la Déportation, de la Résistance et de l’Internement, rassemblant l’ensemble des associations concernées, dont le travail sera relayé à partir de 1991 par l’Association du Wagon-Souvenir et du Site-Mémorial du Camp des Milles.

1992 : Après l’inauguration d’un Chemin des Déportés (1990), un Wagon du Souvenir est installé sur les lieux mêmes des déportations et abrite une petite exposition d’élèves d’un collège marseillais. L’opération “Mémoire pour demain”, rassemble plusieurs milliers d’élèves autour de débats, projections de films, spectacles, expositions... Inauguration la même année aux Milles d'une école primaire au nom d'Auguste Boyer, Juste parmi les Nations, ancien gardien du camp.

1993 : Sauvegardée puis restaurée, la “Salle des peintures murales” est classée monument historique. Son ouverture au public est confiée au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre.

2002 à 2009 : Un Comité de pilotage fonde l’Association “Mémoire du Camp d’Aix-les-Milles” (2002) et œuvre à la conception d’un mémorial ambitieux. L’ensemble du site (7 ha) est inscrit comme Monument historique (2004). Les financements nécessaires, publics et privés, sont rassemblés (2006-2009) et le site est acheté avec le concours de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Depuis 2009 : La “Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation” est créée et immédiatement reconnue comme établissement d’utilité publique par décret du Premier ministre. Elle rassemble quatre ministères, les collectivités locales et les associations concernées, ainsi que quelques grandes entreprises mécènes.

2012 : Le 10 septembre 2012, le site-mémorial est inauguré par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et Alain Chouraqui, président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation. Le site est ouvert au public depuis ce jour.

La « Fondation du camp des Milles - Mémoire et Éducation » est un établissement reconnu d’utilité publique par décret du Premier Ministre en date du 25 février 2009 (JO du 27 février 2009). Elle a pour mission la sauvegarde, l’ouverture au public des bâtiments du camp ainsi que son aménagement en lieu d’éducation citoyenne et de culture. Présidée par Alain Chouraqui, directeur de recherche au CNRS, avec Serge Klarsfeld vice-président, elle rassemble l’ensemble des institutions et partenaires concernés, publics et associatifs ainsi que des entreprises privées : État (Ministères de la Culture, de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et de la Défense), Région Provence Alpes Côte d’Azur, Communauté du Pays d’Aix, Ville d’Aix-en-Provence, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Mémorial de la Shoah, CRIF, Association des Fils et Filles des déportés juifs de France, Association du Wagon-souvenir, Association « Mémoire du Camp d’Aix-les Milles », Groupe Lafarge, Fondation d’Entreprise Écureuil, Fondation France Télécom, aujourd’hui « Fondation Orange » Orange (entreprise). Cette Fondation bénéficie aussi du soutien du Conseil général des Bouches-du-Rhône, de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, la Ville de Marseille, AXA, le Groupe Alteor et la SNCF.

Un Conseil scientifique international et pluridisciplinaire, présidé par le recteur de l'Académie d'Aix-Marseille, est garant des contenus du Site-Mémorial. Une coopération renforcée a été mise en place par convention entre la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et Aix-Marseille Université depuis la création en mars 2010 d’un Institut Fédératif Européen Pluridisciplinaire traitant notamment des effets des crises et déstabilisations sur les règles, droits et libertés.

Par ailleurs, l’objectif prioritaire de la Fondation étant une pédagogie tournée vers les jeunes et en particulier les scolaires, un partenariat étroit a été mis en place avec l’Éducation nationale. Un « service éducatif » a ainsi été mis en place au sein du Site-Mémorial, composé d’enseignants (des premier et second degrés) mis à disposition par le rectorat. Ce service est destiné à aider les enseignants à préparer leur visite, les accueillir et les accompagner, avec le souci des programmes officiels, en histoire, ECJS, littérature, philosophie, histoire des arts, langues, etc. Un parcours spécifique pour les 9-12 ans a été conçu ainsi que des ateliers pédagogiques proposés aux enseignants qui veulent approfondir certains aspects de la visite ou effectuer des activités interactives et d’implication. Un centre de ressources adapté est également mis à leur disposition.

Plusieurs médias accompagnent ce projet depuis que la mémoire de ce camp a émergé dans les années 1980, et surtout depuis l’inauguration du Wagon du Souvenir en 1992, à l’occasion du 50e anniversaire des déportations des Milles et du sud de la France. Qu’il s’agisse de la presse régionale, nationale, internationale ou spécialisée, ce sont des médias très nombreux et divers, journaux, radios, télévisions, presse Web, qui ont suivi avec attention l’évolution de l’opération, avec souvent de longs sujets et de nombreuses photographies, parfois en première page. À quoi se sont ajoutés de nombreuses revues ou fanzines associatives reflétant l’ancrage du projet dans la société civile. Cet intérêt des médias et leur constance traduisent une vive conscience de la sensibilité du sujet et de ses enjeux durables de mémoire, de culture et d’éducation. Ils expriment aussi un trouble certain devant les difficultés, souvent jugées significatives, rencontrées par le projet, ainsi qu’une volonté claire d’aider celui-ci en soutenant tout particulièrement sa dimension d’éducation citoyenne ancrée dans un lieu de mémoire exceptionnel.

Ivanov Sergueï

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Sergueï Borissovitch Ivanov né le 31 janvier 1953 à Léningrad) est un homme politique russe. 

Ivanov Sergueï

Il est premier vice-premier ministre chargé de l'industrie de défense et de la diversification de l'économie civile depuis le 15 février 2007. Il fut ministre de la défense du 28 mars 2001 au 14 novembre 2005 et vice-Premier ministre affecté à la défense et au complexe militaro-industriel du gouvernement de Mikhaïl Fradkov du 14 novembre 2005 au 15 février 2007. En mai 2008 il est premier-ministre adjoint du gouvernement de Vladimir Poutine. Il est nommé directeur de l'administration du président de Russie en décembre 2011, succédant à Sergueï Narychkine.

Sergueï Ivanov est né en 1953 à Leningrad. Après ses études de philologie il est admis à l'institut supérieur du KGB de Minsk où il monte en grade. Il est promu en août 1998 directeur adjoint du FSB (ex KGB). Il devient secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie. Par décret présidentiel numéro 353, le 28 mars 2001, il est promu ministre de la Défense. Il est nommé vice-Premier ministre affecté à la défense et au complexe militaro-industriel par Vladimir Poutine le 14 novembre 2005.

Ivanov était considéré comme candidat potentiel pour l'élection présidentielle de 2008, mais son étoile présidentielle a un peu faibli lors de l’affaire Andreï Sytchev. Le jeune soldat Sytchev avait dû être amputé des deux jambes et de ses testicules après avoir été battu par d'autres soldats en janvier 2006. Le ministre de la Défense Ivanov avait alors minimisé les violences subies par Sytchev. Des associations avaient fait circuler une pétition demandant la démission d'Ivanov. Cette pétition de 10 000 signatures avait été envoyée au président Poutine.

Komorowski Bronislaw

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Bronisław Komorowski, né le 4 juin 1952 à Oborniki Śląskie en Basse-Silésie, est un homme d'État polonais. 

Komorowski BronislawKomorowski Bronislaw

Ministre de la Défense de 2000 à 2001 dans le gouvernement dirigé par Jerzy Buzek, il est élu président de la Diète polonaise en 2007, à la suite de la victoire de la Plate-forme civique (PO) aux élections législatives. C'est en cette qualité qu'il devient, le 10 avril 2010, après la mort accidentelle de Lech Kaczyński, président de la République par intérim. Vainqueur de l'élection présidentielle anticipée face à l'ancien président du Conseil, le candidat conservateur, Jarosław Kaczyński, il est investi le 6 août 2010. Fils du comte Zygmunt Leon Komorowski (1925-1992) et de Jadwiga Komorowska (née Szalkowska en 1921), Bronisław Komorowski est issu d'une famille originaire de la Haute Lituanie. Parmi ses lointaines cousines, on trouve la princesse Mathilde d'Udekem d'Acoz, épouse du prince héritier du trône belge Philippe, dont la mère est une Komorowska.

En 1977, il termine des études d'histoire à l'université de Varsovie. La même année, Komorowski épouse Anna Dembowska, une étudiante qui deviendra professeur de latin, avec laquelle il a cinq enfants : Zofia Aleksandra (1979), Tadeusz Jan (1981), Maria Anna (1983), Piotr Zygmunt (1986) et enfin Elżbieta Jadwiga (1989). Jusqu'en 1980, il fut l'un des éditeur du journal Słowo Powszechne. Militant convaincu contre la République populaire de Pologne, Bronisław Komorowski est interné en décembre 1981, comme d'autres militants de l'opposition démocratique, à la suite de l'instauration de la loi martiale qui promet l'état de siège. Candidat de l'Union démocratique, Komorowski est élu député en 1991 et 1993. En 1997, il est une nouvelle fois réélu sous l'étiquette Action électorale de solidarité (AWS) et préside jusqu'en 2000 la commission parlementaire de la Défense nationale. De 2000 à 2001, il est ministre de la Défense nationale dans le gouvernement de centre-droit de Jerzy Buzek, en tant que membre du Parti conservateur-populaire (SKL).

Après son départ du gouvernement, il adhère à la Plate-forme civique (PO), nouveau parti politique libéral, et retrouve son siège de député, élu cette fois dans la circonscription de Varsovie. Élu pour la cinquième fois en 2005, il devient vice-président de la Diète (Sejm) le 26 octobre 2005, après le refus du parti Droit et justice de le voir accéder à la présidence de la chambre basse. Lors des élections législatives de 2007, qui voient la victoire de la Plate-forme civique, Bronisław Komorowski est réélu député PO dans la circonscription de Varsovie. Il est élu à la présidence de la Diète polonaise le 5 novembre 2007, par 292 voix contre 160 à son adversaire du PiS. Le 23 mars 2010, après le retrait du président du Conseil des ministres Donald Tusk, il est désigné candidat de la Plate-forme civique à l'élection présidentielle prévue à l'autonome 2010, lors d'une élection primaire interne, avec 68,5 % des voix contre le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski.

Il devient président de la République de la Pologne par intérim le 10 avril 2010, à la suite du décès du président Lech Kaczyński dans un accident d'avion à l'approche de l'aéroport de Smolensk. Il décrète huit jours de deuil national et fixe, après concertations avec les partis politiques, le premier tour de l'élection présidentielle anticipée au 20 juin. Désigné avant la catastrophe candidat de la Plate-forme civique à ce scrutin, il est opposé au frère jumeau du président défunt, Jarosław Kaczyński. Donné vainqueur tout au long de la campagne malgré une remontée de ses adversaires dans les derniers jours, Bronisław Komorowski se dit favorable à la poursuite des réformes économiques lancées par le cabinet Donald Tusk (privatisations d'entreprises publiques, hausse de l'âge légal de départ à la retraite, etc.). Il se prononce également en faveur de l'adoption de l'euro et du retrait des 2 600 soldats polonais engagés en Afghanistan.

Décrit comme peu charismatique par les médias, il arrive en tête du premier tour avec 41,54 % des suffrages exprimés, alors que Jarosław Kaczyński recueille 36,46 % : l'écart qui sépare les deux adversaires se révèle plus faible que prévu. Dans l'entre-deux tours, Bronisław Komorowski sort renforcé du premier débat télévisé et tente d'obtenir le soutien de Grzegorz Napieralski, candidat social-démocrate qui a obtenu 13,68 % des voix. Le 4 juillet 2010, il remporte l'élection présidentielle avec 53,01 % des suffrages exprimés contre 46,99 pour Jarosław Kaczyński. Après sa victoire, Bronisław Komorowski déclare souhaiter que sa présidence soit celle de l'« entente nationale », afin de mettre fin aux « divisions héritées de l'histoire difficile et douloureuse de la Pologne ». Il quitte la présidence de la Diète le 8 juillet, et donc la présidence de la République par intérim. Le président du Sénat, Bogdan Borusewicz, lui succède durant quelques heures, avant que Grzegorz Schetyna ne soit élu président de la Diète et ne devienne, à son tour, président par intérim.

Bronislaw Komorowski prête serment le 6 août 2010, devant les deux chambres réunies du Parlement. Boycottée par Jarosław Kaczyński, la cérémonie d'investiture se tient en présence du président du Conseil des ministres, Donald Tusk, du président par intérim et président de la Diète, Grzegorz Schetyna, du président du Sénat, Bogdan Borusewicz, des anciens présidents de la République Lech Wałęsa et Aleksander Kwaśniewski, de l'ancien chef de gouvernement Tadeusz Mazowiecki, ainsi que de la plupart des députés et sénateurs. Il demande que la cérémonie d'investiture commence par une minute de silence en hommage à son prédécesseur. Dans son discours d'investiture, il appelle à la coopération entre tous les partis et institutions politiques du pays. Il déclare vouloir « renforcer les relations entre la Russie et la Pologne », et effectuer ses premières visites à Bruxelles, Paris et Berlin, « afin de souligner l'engagement européen de la Pologne ».

Il dépose, le 12 novembre 2010, un projet d'amendement constitutionnel pour favoriser l'intégration de la Pologne dans la zone euro d'ici à 2015. Le cabinet Tusk avait prévu, dès son arrivée au pouvoir, après les élections législatives de 2007, sous la présidence de Lech Kaczynski, de faire de l'euro la monnaie du pays ; après la crise économique qui toucha le pays en 2008, ce projet a été repoussé à 2015. Le 8 décembre 2010, au cours d'une visite aux États-Unis, il révèle que sa famille a caché des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Le 30 août 2011, alors que la Pologne préside l'Union européenne dans le cadre de la présidence tournante, le président Komorowski, après une rencontre à Varsovie avec le président ukrainien Viktor Ianoukovytch, estime que le procès de l'ex-Premier ministre ukrainien Ioulia Tymochenko, jugée pour « abus de pouvoir » dans le cadre de ses fonctions, pourrait représenter « un obstacle » au rapprochement avec l'Ukraine ; Komorowski avance que « ce procès est avant tout perçu dans plusieurs pays comme politique et non pas criminel », ajoutant que « cela nuit à l'image de l'Ukraine ». En 2012, Komorowski critiqua sévèrement la collaboration de la Pologne avec les États-Unis sur le projet commun d'un bouclier antimissile, évoquant « une erreur politique » approuvée, en 2008, par son prédécesseur, Lech Kaczyński. Le chef de l'État polonais indiqua que la Pologne était disposée à développer son propre bouclier.

Lipschis Hans

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Hans Lipschis, born Antanas Lipšys - 7 November 1919 (age 93) Kretinga Lithuania. 

Lipschis Hans

Hans Lipschis (born November 7, 1919) is a former member of the Waffen-SS who worked at Auschwitz concentration camp during World War II. The Simon Wiesenthal Center alleges that he was a guard, and listed him in fourth place on their most wanted list. At the age of 93, Lipschis was arrested on 6 May 2013 for being complicit in murder. He claims that although he worked at Auschwitz, he was only a cook. Lipschis was born Antanas Lipšys in Lithuania in 1919 to a Protestant family.

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