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Tortionnaires, truands et collabos 1944

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“Comme une histoire” est une nouvelle collection qui propose de raconterdes épisodes de l’Histoire au grand public. Marie-Josephe Bonnet nous raconte le sombre parcours de criminels et de malfrats recrutés pour exécuter les bases besognes de la Gestapo pendant l'année 1944.Si l’épopée de la Libération de Paris est aujourd’hui bien documentée, il n’en est pas de même de sa face sombre, c’est-à-dire du tribut qu’ont dû payer les résistants arrêtés par les gestapos durant les trois mois de la bataille de Normandie. Celle de la rue de la Pompe est très peu connue alors qu’elle n’a rien a envier à celle de la rue Lauriston, ou de la rue des Saussaies.

En quatre mois, du 17 avril au 17 aout 1944, une équipe de 44 auxiliaires français dirigés par l’Allemand Friedrich Berger a arrêté plus de 300 résistants, torturé la majorité d’entre eux pour leur extorquer des renseignements, déporté 163 hommes et femmes, sans parler de ceux qui sont morts sous la torture ou fusillés. Au cours du procès de la Gestapo de la rue de la Pompe au tribunal militaire, on dénombrera 110 morts dont 60 fusillés à Paris, parmi lesquels se trouvent les 42 jeunes gens fusillés à la cascade du bois de Boulogne le 16 aout 1944.C'est cette sombre histoire, de l'installation de la bande rue de la Pompe à son procès en 1952, que raconte Marie-Jo Bonnet en se basant sur des documents et des témoignages d'époque. 

Tortionnaires, truands et collabos 1944 de Marie-Jo BonnetTortionnaires, truands et collabos 1944 de Marie-Jo Bonnet

Tortionnaires, truands et collabos 1944 de Marie-Jo Bonnet

Fiche Technique

  • Auteur : Marie-Jo Bonnet
  • Editeur : Ouest France
  • Date de parution : 22/05/2013
  • Collection : Histoire
  • ISBN : 2737360420
  • EAN : 978-2737360428

Berger Friedrich

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Friedrich Berger est un auxiliaire de l'armée allemande né en Saxe en 1911 et mort le 10 février 1960 à Munich. 

Berger Friedrich

Pendant l'Occupation, il était le dirigeant de l'antenne de la Gestapo de la rue de la Pompe, à Paris. D'abord engagé dans la Légion étrangère, il est recruté par l'Abwehr en 1933. Il participe pendant la guerre au marché noir pour l'armée allemande. Parallèlement, il collecte des informations pour faire tomber des réseaux de marché noir et de résistants. Il constitua une équipe d'une trentaine de personnes plus ou moins louches qui ont neutralisé plusieurs réseaux résistants. Son équipe était connue comme la « Gestapo de la rue de la Pompe » dont le siège était au no 180. Arrêté en 1947, il s'évade et sera condamné à mort par contumace en 1952. Il meurt à son domicile de Munich des suites de maladie le 10 février 1960.

Gestapo de la Rue de la Pompe

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Pour l'affaire de la Gestapo de la rue de la Pompe le tribunal militaire de Paris a inculpé 23 personnes de trahison, espionnage, assassinat et complicité, association de malfaiteurs. L'acte d'accusation stipule que ce groupe a collaboré entièrement avec les services allemands de la rue des Saussaies et, surtout, du 31 bis avenue Foch. Il évoque aussi la carrière d'espion de Friedrich Berger, son chef. 

Gestapo de la Rue de la Pompe

Né en Saxe en 1911, il entre à l'Abwehr en 1933. Il s'engage dans la légion étrangère française, en 1934. Réformé en 1937 il retourne en Allemagne. A la fin de 1940, il est envoyé en France avec pour mission de s'infiltrer dans le Deuxième Bureau. Il est presque immédiatement démasqué et condamné à mort. Envoyé à la prison d'Oran, il est rendu aux Allemands le 31 mai 1942. Il s'installe alors à Paris et vit du marché noir, notamment en travaillant pour le bureau Otto. Ses affaires devenant florissantes, il ouvre un bureau d'achats au 14 rue du Colonel Moll. Berger a un système efficace pour gagner du temps et de l'argent : il torture les vendeurs pour leur faire avouer les cachettes de leurs dépôts.

Le 17 avril 1944, il s'installe au 180 rue de la Pompe. Il décime une quantité très importante de réseaux de résistance. Lors de la capitulation de l'Allemagne, il part pour l'Italie. Le 7 mai 1945, il est arrêté à Milan par les Anglais. En 1947, il s'évade de prison. Le 22 décembre 1952, il est condamné à mort par contumace, car il n'a jamais été repris. Berger est mort le 10 février 1960 à munich. Il existe des liens étroits entre Allemands et auxilliaires français et des étrangers. Le personnel de ce service étaient dotés de papiers les mettant « a l'abri de toute intervention de la police française » et leur permettant « d'intimider les personnes à qui ils s'adressaient ». Ils recurent des armes, et les permis nécessaires. Pour son financement on donna l'autorisation à Berger d'ouvrir son propre bureau d'achat, rue du Colonel-Moll à Paris. Grâce à l'appui des Allemands, la Gestapo du 180 rue de la Pompe peut exercer de grands ravages dans les rangs de la Résistance : ce bilan s'établit à plus de 300 arrestations, plus de 160 déportations (50 de ces déportés décéderont en Allemagne), 40 fusillés lors des guets-apens du 16 août 1944.

Sans parler des expéditions de Roanne, Lille, Péronne, les arrestations de résistants des réseaux « Les Cloches des Halles », « Phalanx », « N.A.P. », « Voix du Nord », « Libération Nord », « O.C.M. », « F2 », « M.L.N. », « Résistance polonaise », « Organisation juive de combat », « Groupe de Chelles et de Draveil », « Jeunesses catholiques combattantes »... Sans parler des sévices, des tortures inqualifiables des gestapistes français, sans pitiés et les morts, sous les coups reçus. Le 16 août 1944, des résistants sont ainsi attirés, le même jour, passage Doisy, porte Maillot, au Ballon des Ternes et rue Leroux (n°4). La majorité de ces français sera assassinée près de la cascade du Bois de Boulogne, sans parler des exécutions dans les locaux du 42, avenue Victor Hugo...

L'activité criminelle de la Gestapo de la rue de la Pompe se poursuit dans l'est de la France, après son repli de Paris, à Sainte-Menehould, dans la région des Islettes, d'Auzerville... Les arrestations de résistants sont opérés, contrôlées par les Allemands et, sur 27 patriotes arrêtés, 18 sont déportés et 5 meurent en camp de concentration. En septembre 1944, 12 personnes meurent à Celles-sur-Plaine, d'autres drames éclatent, ici et là, avant que la bande ne gagne l'Italie à San Rémo. Huit peines de mort sont prononcées, d'autres de travaux forcés à perpétuité, des peines de 20 à 5 ans et, par contumace, 7 condamnation à mort, dont celle de Berger.

Sources

  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 3641 CJ 46 affaire Reymond Jacques - 3955 CJ 47 affaire Gestapo de la rue de la Pompe - Berger Friedrich - Kley -Stanziano Mario - Stcherbina Manuel - Zimmer Jean-Baptiste - Wentzel Fred - Schnell Christian - Vieillevoye Pierre, dossier comprenant divers états, notamment des inculpés français et étrangers, des principales opérations criminelles du groupe.
  • Parquet Général - Non lieu - Article 64 dossier 52430 affaire Cristol Joseph (Gestapo de la rue de la Pompe).
  • Sources : Archives de la Seine 1808 W Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 3641 CJ 46 affaire Reymond Jacques (secrétaire de Friedrich Berger).
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2896 CJ 45 affaire de la Gestapo de la rue de la Pompe - Gestapo de l'Avenue Foch.

L'organisation Otto

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L'organisation Otto, dont le siège était à Paris, d'abord 23, square du Bois-de-Boulogne, puis 6, rue Adolphe-Yvon (16°), Feldpostnummer 20.803, avait pour objet l'achat de marchandises de toutes sortes, à la seule exception des huiles comestibles et des graisses, mais plus particulièrement des métaux, des textiles, des cuirs et peaux, des produits alimentaires, des semences de légumes, des épices, du matériel sanitaire.

Hermann Otto Brandel

Hermann Otto Brandel

Le directeur en était l'ingénieur allemand Hermann Otto Brandel. Ce dernier faisait partie des Services de Contre-espionnage allemand, installés à l'Hôtel Lutétia à Paris, et dirigés par le Capitaine Radeke ; il arriva à Paris dès juillet 1940, et créa aussitôt avec celui-ci l'organisation d'achat qui devait être désignée par la suite par son prénom, sous lequel il était connu à Paris. Le personnel qui devait atteindre 400 personnes, tant dans les bureaux de la rue Adolphe-Yvon qu'aux Docks de Saint-Ouen où étaient livrés les marchandises était dirigé par un état-major international composé comme suit  : 

  • Secrétaire particulière d'Otto : Melle Mary Jacobsen (Anglaise), 
  • Secrétaire général : Franzen (Belge), 
  • Contrôleur militaire : Major Poeschel (Allemand), Acheteur général : Wiroth dit Dubois (Luxembourgeois), 
  • Surveillance et police : Martin dit von Mérode (Français), 
  • Directeur des Docks : Lieutenant Uthoff (Allemand)

Directeurs des branches : 

  • Cuirs et métaux : Dr Fuchs (Allemand), 
  • Textiles : Kramer (apatride) puis Mme Gerb (Autrichienne), 
  • Divers : Zernotisky (Allemand) et Peter (Allemand)

Toutes les archives de l'organisation furent brûlées dans la deuxième quinzaine de juillet 1944. Les recherches en coordination avec les autorités américaines et britanniques ont abouti à l'arrestation de Brandel et de sa secrétaire le 6 août 1946 à Munich. Brandel s'est pendu dans sa cellule la nuit suivante. Miss Mary Jacobsen fut détenue pendant un temps à la prison de Munich-Stâdelheim, avant de disparaître. Il semble qu'à l'origine Otto ait été financé par Todt et par la Reichskreditkasse. On a pu reconstitué comme suit l'activité d'otto, à partir des déclarations du caissier Georges, personnage dont Melle Jacobsen, interrogée à la prison de Munich dit : « Beaucoup d'irrégularités venaient de lui... il nous à volés ! ».

  • de janvier à mars 1941 15 millions par jour soit 1 milliard
  • d'avril à septembre 1941 30 millions par jour soit 4,5 milliards
  • d'octobre 1941 à septembre 1942 50 millions par jour soit 15 milliards
  • octobre 1942 100 millions par jour soit 2,5 milliards
  • novembre et décembre 1942 150 millions par jour soit 7,5 milliards
  • Janvier et février 1943 100 millions par jour soit 5 milliards
  • mars et avril 1943 liquidation 1 milliard
  • Soit au total 36 à 37 milliards

Ces chiffres, très approximatifs, puisqu'ils portent sur une moyenne de payements journaliers cités de mémoire par un caissier français multipliée par un coefficient de 25 jours ouvrables par mois, sont recoupés à concurrence de 21 milliards de francs de comptes d"Otto tenu à Berlin par la ROGES. A noter cependant une petite divergence de 2,4 milliards de francs entre ces comptes et les comptes de la ROGES chez Otto, au 23 juin 1944.

Sources

  • Otto acheta notamment pour les Dr Kleber et Höske de l'Aufbaustab K des Reichsministériums für die besetzten Ostgebiete 327.531.550 francs de matériel sanitaire : lits d'hôpital, firigidaires, lampes pour rayon infra-rouge et ultra-violets, dentifrices, etc...
  • Pöeschel : Il était semble t'il un homme de Wilhelm Canaris, chef du service de renseignement allemand l'Abwehr. Arrêté par le S.D. fin juin 1944 alors qu'il tentait de passer en Espagne, il fût condamné à mort par le Tribunal du Peuple et pendu à Berlin.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 242 CJ 44 affaire Van Houten dit d'Humières - Bernard Lucien tous fournisseurs du bureau d'achat Otto.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n" 616 CJ 44 affaire Jouanneteau Lucien, ex-inspecteur de police il se mettra au service du bureau d'achat Otto et de la Gestapo de Neuilly.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 1248 CJ 45 affaire Foucret Pierre, fournisseur du bureau d'achat Otto.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 1291 CJ 45 dossier général sur le trafic du cuir, par l'intermédiaire du bureau d'achat Otto. Assassinat de Joseph Ribes, président du syndicat des cuirs.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine  dossier  n°   1691   CJ  45  affaire  Isebe  -  Fissier,  tous  deux fournisseurs du bureau d'achat Otto.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2360 CJ 45 affaire Poussin René, fournisseur des bureaux d'achats Otto, Italo Continentale et Masuy.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2540 CJ 45 affaire Rozenthalis Génia en tant que fournisseur du bureau d'achat Otto.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2958 CJ 45 affaire Van Houten Gédéon, fournisseur du bureau d'achat Otto.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 3775 CJ 46 affaire de Surmont Michel, fournisseur du bureau d'achat Otto.

L'Aéro-Bank

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L'Aéro-Bank fut fondée à Paris le 2 octobre 1941, sous la forme d'une société anonyme française au capital de 200 millions de francs par la Bank der Deutschen Luftfarth. Celle-ci détenait 199.400.000 frs du capital qui fut porté à 300 millions en décembre 1943. Le siège social était 3, rue Scribe, Paris IX". Le Conseil d'administration était composé comme suit :

Fritz Rudorf Président
Cari Schaefer Reichskommissar auprès de la Banque de France, vice-président
Walther Dûring Administrateur
Ernst-Robert Harcke Administrateur


En vertu des statuts, le président Rudorf qui était aussi président du Conseil d'administration de la Bank der Deutschen Luftfahrt, à Berlin avait la responsabilité de la gestion de la Société. En fait il déléguait tous ses pouvoirs au directeur général Walther Winkler, assisté d'un directeur Georg Rogalski. Dûring et Harcke étaient également administrateurs de la Bank der Deutschen Luftfahrt, mais le premier demeurait constamment à Berlin cependant que le second assurait la liaison entre Berlin et Paris. Un sous-directeur, Johannès Winkler, prokurist de la Bank der Deutschen Luftfahrt fut adjoint à la direction de Paris en 1943.

Quatre mandataires se partageaient les diverses sections de la Banque : Engel (Suisse) la section lettres de crédit ; Obertufer (Suisse), la section Caisse, Dépôts, Effets ; Langer et Jûrg (Allemands), la section Crédit, que dirigeait plus particulièrement Rogalski. L'activité essentielles de l'Aero-Bank consistait :

A faire des avances aux entreprises françaises ou aux entreprises allemandes, ayant leur siège à Paris, sur production d'avis de versement de RM. au clearing franco-allemand par les entreprises allemandes ayant transféré des commandes ;
A octroyer des crédits aux entreprises allemandes ayant leur siège à Paris, sur ordres de crédit de la Bank der Deutschen Luftfahrt ou d'autres banques allemandes :
A octroyer des crédits normaux aux entreprises françaises d'aviation, comme S.E.C.M. (Amiot) et S.N.C.A. Sud-ouest ;
A faire des avances aux entreprises françaises travaillant avec des firmes allemandes sur le vu des factures françaises reconnues par le représentant à Paris des firmes allemandes ;
A faire des avances sur les engagements des services officiels allemands.


Lorsque les délais de la poste ou du clearing n'amenaient pas un gonflement momnetané des crédits, leur importance était à peu près la suivante, aux termes d'une déclaration du directeur Rogalski.

Avances sur avis de versements au 50.000.000 clearing
Crédits sur ordre allemands 450.000.000
Crédits aux entreprises d'aviation et 500.000.000 avances en excédent de crédits
Avances sur factures certifiées 300.000.000
Avances sur engagements officiels 150.000.000


Total 1.600.000.000

La banque avait toujours de très importantes réserves liquides (341 millions au bilan du 31 décembre 1943) ou immédiatement mobilisables (2.190 millions de bons du trésor à la même date). Les dépôts qu'elle recevait n'était pas toujours volontaires, il est vrai. Le directeur Rogalski se souvient que le Dr Schaefer et le directeur général Winkler se firent livrer les avoirs des banques anglo-américaines (Feindbanken) malgré l'opposition du séquestre allemand de celles-ci, Câesar, qui dût céder à l'intervention du vice-président de la Reichsbank, Lange, également administrateur de la Bank der Deutschen Luftfahrt. Ces avoirs furent d'ailleurs restitués sur la demande de Caésar, lorque l'Aero-Bank réussit à se faire confier les 1.750 millions de francs de la Treuhand-und Revisionsstelle auparavant déposés auprès du Militârbefehlshaber in Frankreich. Là encore Berlin intervint et Rogalski note des discussions non amiables (erhebliche Kàmpfe) entre Berlin et le Militârbefehlshaber, qui dut finalement s'incliner.

Selon Rogalski, ces précautions étaient assez inutiles étant donné le très court termes de la plupart des avances consenties par la Banque. De son côté l'ELBAG (Luftfahrt AG), la ROGES et le Rustungskontor entretenaient des comptes courants créditeurs importants, atteignant respectivement au 31 mars 1944, 63, 337 et 552 millions de francs. L'ELBAG avait en outre consenti un prêt à échéance fixe de 101,7 millions à la même date. En outre l'Aéro-Bank disposait d'un crédit courant de 400 à 600 millions de francs auprès de l'Office des changes. Ce dernier avançait en effet des fonds à l'Aéro-Bank sous la seule condition que les fonds soient remboursés si, dans les 14 jours ou dans les 4 semaines, celle-ci ne pouvait présenter les documents prouvant l'exportation.

De son côté, l'Aéro-Bank créditait les bénéficiaires en comptes bloqués (Sperrkonten) s'il s'agissait de particuliers, ou en comptes réservés (Vorbehaltskonten) s'il s'agissait d'autres banques. Lorsqu'aux mois de juillet et d'août 1944 les perturbations du trafic postal et des virements par le clearing attinrent leur maximum, cependant que les sommes virées atteignaient elles aussi des montants très élevés, et que la tenue de la comptabilité de la banque était entravée par le manque de courant électrique, le montant des avances sur avis de versement au clearing devait approcher selon Rogalski 1.200 millions de francs.

La banque avait à l'époque de 400 à 600 millions de francs de factures qui, après vérification par l'office des changes devaient libérer une somme correspkndante sur les comptes bloqués, de ses clients, car il s'agissait de clients bénéficiant tous soit de crédits, soit d'avances sur avis de versement au clearing. Les crédits documentaires, la banque avaient une moyenne constante de 300 lettres de crédit en portefeuille, n'étaient accordés, conformément aux prescriptions de l'Office des Changes, que lorsque l'Aéro-Bank avait la couverture nécessaire, ou sur confirmation du crédit par une autre banque allemande. Selon Rogalski, l'Aéro-Bank n'a jamais acheté ni vendu de valeurs mobilières.

Elle a seulement pris en garde les valeurs des Juifs qui lui furent remises par les banques françaises sur les ordres de l'administrateur allemand des biens juifs auprès du Militârbefelshaber, Ferdinand Niedermeyer. La plus grande partie de ces valeurs fût emportée en juillet 1944 par deux officiers du Militârbefehlshaber, sur l'ordre de Niedermeyer, vraissemblablement pour être transférée en Allemagne. L'autre partie fût déposée à la Société Générale au nom de Niedermeyer pour être vendue. Les dirigeants de l'Aéro-Bank quittèrent Paris le 17 août 1944 pour Nancy où la banque fut inscrite au Registre du Commerce. La comptabilité ainsi qu'un certain nombre de caisses déposées dans la salle des coffres de l'Aéro-Bank par la ROGES au nom de Niedermeyer et contenant des objets en or furent laissés à Paris sous la garde des mandataires.

Un avoir estimé à 1.300 millions de francs par Rogalski avait été laissé à la Banque de France et à la Société Générale pour le remboursement des sommes en comptes bloqués n'appartenant pas à l'Aero-Bank et pour le payement des lettres de crédit confirmé. Tous les créditeurs français avaient été priés de retirer leurs dépôts. Après le départ de la direction allemande les mandataires devaient rembourser par chèque sur la Banque de France les dépositaires qui ne s'étaient pas présentés à ses guichets. Il ne restera à la Libération que 25 millions de francs appartenant à des entreprises françaises sous séquestre allemand. La Reichskreditkasse Paris qui était partie de nuit avant l'Aero-Bank transporta à Nancy, puis à Berlin un avoir de 800 millions de francs appartenant à celle-ci. En outre Rogalski emporta 10 millions de francs pour couvrir les frais de repli.

Après payement de ceux-ci, de divers traitements et quelques mouvements de comptes à Nancy, il lui restait au départ de la France 6,7 millions de francs qui furent remis à Berlin à la Bank der Deutschen Luftfahrt pour le compte de la Reichsbank fonctionnant comme office des devises (Devisenstelle). La Deutsche Treuhand und Revisionsgesellschaft devait vérifier les comptes de l'Aero-Bank à Nancy, mais n'a pas eu le temps de le faire. L'Aero-Bank n'a fait aucun trafic d'or, de devises ou de marchandises selon Rogalski ; elle n'a eu de rapports directs avec aucun trafiquant de marché noir. Les fonds qui passaient par l'Aero-Bank provenaient en majeurs partie du Clearing ; 25% du chiffre d'affaires de ce dernier semble être passés par l'Aero-Bank.

Celle-ci a reçu en outre des chèques sur la Banque de France (au nom du Général-Luftzeugmeister et d'autres services officiels allemands notamment) et a bénéficié de virements de la Banque de France ou de la Reichskreditkasse. L'Aero-Bank investissait l'excédent de ses disponibilités en Bons du Trésor. Lorsque les temps devinrent incertains, et que le fonctionnement de la Reichskreditkasse présenta des défaillances, l'Aero-Bank déposa ses fonds à la Banque de France puis retourna à la Reichskreditkasse lorsque le danger s'accrût. Se Ion Rogalski, le Dr Schaefer avait alors décidé avec le Dr Schulte, directeur de la Reichskreditkasse, de créer un clearing Berlin-Nancy, et par suite l'encaisse en Francs de l'Aero-Bank fut laissé à la Reichskreditkasse qui devaît être l'élément française du clearing. Rogalski estime de la façon suivante le bilan de l'Aero-Bank à Nancy (en millions de francs) :

Actif

Banque de France et Société Générale 1.300
Reichskreditkasse 800
Bons du Trésor Paris 400
Débiteurs 2.600


Passif

Office des Changes 1.200
Créditeurs allemands 1.700
Treuhands und Revisionsstelle 1.800
Capital & réserves 400


A leur arrivée à Berlin, le président Rudorf fit nommer le Dr Schaefer administrateur de l'Aero-Bank par le commissaire allemand aux biens ennemis, Rogalski lui fut adjoint, mais ne reçut qu'un simple pouvoir pour signer la correspondance, sans disposer du droit de conclure des contrats. Il procéda à diverses opérations de régularisation avec les débiteurs allemands de la banque, opérations qui conduisirent à la situation suivante (en millions de francs) :

Versements à la Deutsche Verrechnungskasse, non  parvenus à Paris 585
Versements destinés au clearing bloqués par la Bank der Deutschen Luftfahrt 144
Sommes bloquées par la Bank der Deutschen Luftfahrt et cédées à l'Aéro-Bank 37
Versement au compte de l'administrateur allemand de l'Aéro-Bank, auprès de la Bank der Deutschen Luftfahrt 16
Montants disponibles auprès de banques ou d'entreprises industrielles 541
Versement au compte créditeur 1775 de Paris, qui devait être soldé par le Ministère de l'Air du Reich 59
créances non douteuses sur des services officiels allemands 19
Créances sur des grosses entreprises comme Deutche Waffen, Bosch, BMW d'après les factures reconues 234


Soit un total de 1629 millions

A noter que le compte 1775 susvisé (Konto Nr 1775, General-Luftzeugmeister fur Frontreparaturen) était alimenté uniquement sur les frais d'occupation par virement de la Banque de France ou de la Reichskreditkasse (25 millions à chaque fois). Ce compte servait à payer les entreprises françaises effectuant des travaux de réparations pour la Luftwaffe. Le personnel dirigeant à disparu à l'exclusion de Georg Rogalski. Rudorf a été arrêté par les Russes, le directeur général Winkler, qui était officier de réserve de la Luftwaffe fut emprisonné par les Anglais ; le sous directeur Winkler est mort à Berlin avant la capitulation.


Brandl Hermann

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Hermann Brandl, aussi appelé Otto Brandl, (1896 en Bavière en Allemagne - 24 mars 1947 à Munich en Allemagne) était un ingénieur et un espion allemand durant la Seconde Guerre mondiale

Brandl Hermann

Il devient ingénieur et s’installe en 1925 à Bruxelles où il faisait déjà du renseignement. Le colonel Rudolph chef de l’Abwehr en France, le fait venir en juillet 1940 à Paris. Il sera chargé de créer des officines pour protéger ses agents et les financer. Au printemps 1941, le bureau est un succès et emploie plus de 400 personnes. Tout était fait sans factures, sans connaissances du nom du vendeur ou l’origine des marchandises.

Les transactions se faisaient cash. Goering demandait de rafler tout ce qui était possible de voler en utilisant ou en créant des filières avec le marché noir. « Si les Français n’ont pas de quoi manger, je leur enverrai des vieilles selles de cosaques, les Russes en ont bien bouffé. ». Hermann Brandl sera arrêté le 6 août 1945 à Munich et incarcéré à la prison de Stadelheim. Il sera retrouvé pendu dans sa cellule le 24 mars 1947.

1ère audition de Knochen Helmut

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Direction des Renseignements Généraux - 2ème Section

1ère audition de l'intéressé

c/Knochen Helmut, 36 ans, ex-chef de la Police de Sûreté et du S.D. en France, actuellement détenu.

Le 23 décembre 1946

Berge Marc, Divisionnaire à la Direction des Renseignements généraux, Paris, 11, rue des Saussaies assisté de l'Inspecteur Jeanjan Henri de votre Serv.

Vu les instructions de M. le Directeur des Renseignements Généraux,

Avons fait comparaître devant nous, Knochen Helmut, ex-chef de la S.I.P.O. et du S.D. à Paris, qui répond comme suit à nos interpellation :

1ère audition de Knochen Helmut1ère audition de Knochen Helmut

Je me nomme Knochen Helmut, Herbert, né le 14 Mars 1910 à Magdebourg (Allemagne) de Karl et Reichardt Marie. Mes parents sont décédés en 1945, à la suite d'un bombardement de l'aviation anglo-américaine sur Magdebourg. Mon père était intituteur. J'ai une soeur âgée de 32 ans qui est mariée à Hoego Walter, ex-officier de D.C.A. et juge d'instruction. Ils résident actuellement dans la zone russe à Halberstadt et j'ignore quelle est leur situation exacte. J'ai fait mes études à Leipzig, Halle et Goettingen où j'ai obtenu mon doctorat en philosophie. A Berlin, par la suite, j'ai suivi des cours d'économie nationale.

A la fin de mes études, j'ai épousé en juillet 1936, à Magdebourg, Melle Schreiber Erika, dont j'ai eu une fille née en 1939. En 1935, je suis entré comme rédacteur au D.N.B. où je me suis surtout occupé de l'organisation des Jeux Olympiques. Après une tentative infructueuse pour embrasser la carrière diplomatique, j'ai quitté le D.N.B. en 1936 et suis entré au S.D. à la section de la Presse. Nos bureaux étaient installés Wilhelstrasse 103 à Berlin, et j'était chargé, sous les ordres du Professeur Six, d'étudier les tendances de la presse et de la littérature allemandes d'abord et étrangères ensuite, afin de déceler l'activité des organisations anti-nazies. Je m'occupais également des Sociétés Secrètes, la Franc-Maçonnerie notamment et des émigrants.

En 1939, une modification est inervenue dans l'organisation du S.D. et au mois de juillet, la Section VI - Renseignements Généraux - Etranger à été contituée. Cette Section était dirigée par le Général Jorst, et j'ai eu le commandement d'un groupe. A la déclaration de guerre, en septembre 1939, j'ai conservé ce poste et au moment de l'occupation de Paris par l'armée allemande, j'ai été envoyé avec une vingtaine de collaborateurs dans la capitale française pour y faire des recherches sur la Franc-Maçonnerie et les Allemands émigrés en France. J'avais le commandement de ce groupe avec le grade de Commandant.

Après avoir séjourné quelques semaines à l'Hôtel du Louvre, j'ai installé mes services au 72 de l'avenue Foch. Mon chef était le Général Thomas qui avait ses bureaux 57 Bd Lannes et était le représentant direct de Heydrich, pour la France et la Belgique. En 1941, j'ai été nommé Lieutenant-Colonel et en 1942, au moment de l'arrivée d'Oberg, Colonel. Jusqu'à l'arrivée du Général Oberg, j'avais le commandement suprême du S.D. et de la S.I.P.O. celle-ci étant cependant plus directement placée sous la direction du Commandant Boemelbueg qui était toutefois sous mes ordres. Ce dernier avait ses bureaux 11, rue des Saussaies.

Le Général Oberg était le chef de toute la police allemande en France et était chargé des rapports avec le gouvernement français, le gouvernement militaire allemand et l'Ambassade d'Allemagne. Quant à moi, mes fonctions sont restées les mêmes jusqu'à notre repli, à cette seule différence près, que j'étais placé sous les ordres du Général Oberg au lieu de l'être sous ceux du Général Thomas, qui a été envoyé sur le front russe à la fin de 1941. Ayant divorcé en 1939, je me suis remarié le 27.02.1943 à Paris, à Willerbel Ruth, qui m'a donné un fils né en 1941 à Halmenklee. Le mariage a été célébré à l'Ambassade.

Au moment du repli, j'ai quitté Paris avec le Général Oberg et le Général Scheer, chef de la Police de Sécurité Publique (Ordnungs polizei). A Vittel, fin août 1944, le Général Oberg m'a notifié un ordre d'Himmler m'enjoignant de me présenter à Berlin devant Kaltenbrunner, le successeur de Heydrich. A Berlin, Kaltenbrunner m'a signifié que j'étais dégradé et incorporé comme simple grenadier dans la Waffen SS. Mon successeur a été désigné en la personne de Suhr, Lieutenant Colonel, ex-commandeur de Toulouse.

J'ai aussitôt rejoint le camp d'instruction de Beneschau en Tchécoslovaquie où j'ai suivi des cours de lutte anti-chars jusqu'en janvier 1945. Le 15 janvier 1945, j'ai été rappelé à Berlin à la Section VI qui venait d'absorber l'Abwehr, pour y recevoir des cours d'instruction. J'ai visité les bureaux de Berlin, de Prague, de Munich, de Merano et de Vienne, afin de me rendre compte du fonctionnement des Services Sichereitspolizei-Abwehr. De Vienne, je devais me rendre en Hongrie, mais je n'ai pu le faire, ce pays étant déjà occupé par les Russes.

J'effectuais alors un travail d'information sous les ordres du chef de la Section VI, le Général Schellenberg et c'est ainsi que j'ai été amené à prendre contact avec le Dr. Hoetel, représentant de la Section VI à Vienne qui avait effectué plusieurs voyages de liaison avec les bureaux du Général Américain Donovan à Berne. Le but de ces conciliabules était d'obtenir des Américains, la sauvegarde du groupe d'armée du Feldmarschall Rendulic et son utilisation éventuelle par eux, contre les Russes. Ces tractations n'ont pas abouties.

La débâcle allemande étant intervenue, je me suis retiré dans un petit village près de Göttingen, dans le Hanovre où je suis resté jusqu'au début de 1946. Le 14 janvier 1946, je me suis rendu en zone américaine et j'ai été arrêté le 16 près de Kronach. Transféré à Bamberg, j'ai été cité comme témoin au Tribunal de Nuremberg où j'ai déposé dans les affaires Katelbrunner et Ribbentrop, ainsi que pour les différentes organisations nazies.

Interné trois mois à Dachau, j'ai été remis aux autorités françaises qui m'ont placé sous surveillance au camp de Reutlingen dans le Wurtemberg. Transféré en France via Strasbourg, je suis arrivé à Paris le 9 novembre 1946. Ma femme réside actuellement à Hahnenklee, en zone anglaise. Tout ce que je possèdais comme biens mobiliers ou immobiliers, a été détruit par les bombardements. Mon compte à la Sparkasse Berlin, qui se montait à environ quinze mille marks, est actuellement bloqué. Au moment de mon arrestation, j'avais 400 marks sur moi, qui ont été saisis par les autorités américaines.

Lecture faite persiste et signe
Le Commissaire Divisionnaire Marc Berge

Mention

Mentionnons que le nommé Knochen Helmut s'exprime correctement en français et n'a pas besoin de l'assistance d'un interprète.

Le Commissaire Divisionnaire Marc Berger

Carl Oberg - Heydrich et Helmut Knochen à Paris en juin 1942

Carl Oberg - Heydrich et Helmut Knochen à Paris en juin 1942

Dans le P.V. n° 5, Knochen s'étend sur l'activité des diverses sections du B.D.S. (service de sûreté) à Paris et fait allusion aux agents français qu'elles utilisaient.

Ardant - Directeur de la Société Générale - Dassonville

A la page 7 du P.V. n° 5, à propos de la Section III Knochen s'exprime ainsi, mettant en cause Ardant, Directeur de la Société Générale et som ami Dasonville, qui ont réalisé des "bénéfices absolument énormes".

Sur la question financière, la Section III fournissait des rapports concernant l'activité des banques françaises ou étrangères. Elle travaillait en liaison avec le Dr. Caesar, Directeur de banque en Allemagne et chargé d'observer ces questins à Paris, ainsi qu'avec Schafer, ancien Président de la Koten Bank de Dantzig, un des Présidents de la Reichsbank à Berlin, Directeur de l'Aérobank à Paris et conseiller allemand près de la Banque de France.

La Section III a facilité la tâche du Dr. Caesar qui avait pour mission d'assurer la ocntinuité des opérations des banques anglo-américaines et notamment de la Barclay's Bank. Les renseignements dont la Section III a pu avoir besoin lui ont été fournis par M. Ardant, Directeur de la Société Générale avec qui Maulaz était en rapports. J'ai fait la connaissance de Ardant par l'intermédiaire de mon ami Dassonville, dans les circonstances suivantes.

Un peu plus tard, le Général Michel a envisagé l'aryanisation du groupe Worms et a proposé de la confier à des Allemands. Je suis alors intervenu auprès de lui, en disant que Dassonville ayant déjà la Grande Maison de Blanc, il y aurait intérêt, à mon avis, de lui confier l'affaire Worms. Je proposai, en même temps, Ardant pour la question financière. Etant donné que, d'une part, Dassonville était mon ami, et que d'autre part, Ardant avait la pleine confiance du Général Michel, de ses services dirigés par le Dr Blanke et de Laval, il n'y a pas eu de difficultés.

Dassonville et Ardant assistés de Me Loncle ont donc réglé la question Worms. J'ai vu plusieurs fois Ardant chez Dassonville ou à mon bureau, mais c'est surtout Maulaz qui a discuté des détails avec lui et avec le Dr. Blanke, Directeur de l'aryanisation chez Michel.

Le Groupe Worms possédait des usines en Espagne et en Roumanie et Ardant et Dassonville m'ont demandé de me procurer des renseignements sur ces deux pays. Je me suis alors aperçu, en étudiant l'affaire, que le groupe Worms était un véritable Konzern, difficile à aryaniser entièrement et qu'en réalité, Dassonville et Ardant n'étaient que les hommes de paille de Worms qui continuait à tirer les ficelles dans la coulisse. Je me suis toutefois gardé de parler du fait à Michel, pas plus qu'à Dassonville d'ailleurs.

Ardant et Dassonville se sont rendus à plusieurs reprises en Espagne et à Berlin une fois, pour y rencontrer Schwiering, homme d'affaires allemand, spécialisé dans les questions balkaniques. Schwiering était renseigné sur ce qui se passait en Roumanie, par un nommé Dr. Bouja, résidant à Bucarest. Les usines de Roumanie du Groupe Worms se nommaient Cimentul-Titan.

La Berliner Handens Geselschaft de Berlin s'intéressait à l'affaire Worms. Lorsque les Roumains se sont aperçu que Berlin et Paris s'intéressaient à la fois à l'affaire Worms, ils ont cherché à profiter du fait pour augmenter leurs prétentions dans la vente des usines. Cette surenchère n'ayant toutefois pu aboutir définitivement, par suite de la fin rapide de la guerre. Sur le plan renseignements, Ardant nous fournissait toutes les indications que nous pouvions désirer tant au point de vue bancaier, qu'au point de vue financier.

J'affirme que dans cette affaire, et bien que mon patronage ait permis à Ardant et à Dassonville de réaliser des bénéfices absolument énormes, n'avoir reçu aucune ristourne. J'ai simplement rendu service à Dassonville, qui était mon ami et la seule question qui ait été agitée en matière de remerciements, a été celle de me confier un poste dans ses entreprises après la guerre.

En ce qui concerne Dassonville, Knochen est encore plus précis à la page 54, du même P.V.. Il s'exprime ainsi : Dassonville est venu me voir à mon bureau lorsque je suis arrivé à Paris en 1940 et je me suis rappelé que j'avais déjà fait sa connaissance en Saxe en 1936. D'une famille industrielle du Nord, en rapports avec les Allemands depuis longtemps, Dassonville étrait très collaborationniste et demeurant à côté de chez moi, nous sommes très vite devenus de bons camarades.

J'ai connu, par son intermédiaire, le Prince Troubetzkoy, le Comte de Limure, Mme Prades, Dubonnet, Devilder de la Grande Maison de Blanc, Ardant, etc... De mon côté, je l'ai présenté au Général Michel où je lui ai fait faire la connaissance de Maulaz, Boemelburg et Alisch. Il était déjà connu chez Laval par Ardant, mais il a été introduit auprès du Président par mon patronage.

Dassonville était un ami de Guerard et de tendance doriotiste. Dassonville était mon agent personnel et les renseignements qu'il m'a donnés portaient sur tous les problèmes en général. Lorsqu'il s'agissait de renseignements particuliers, il les communiquait directement au chef de Section intéressé Maulaz, Boemelburg ou autres.

C'est lui qui m'a signalé les affaires Worms, Loiseau, Rousseau et Grande Maison de Blanc et je les lui ai fait obtenir par l'intermédiaire du Général Michel. Il m'a présenté Escobar comme déjà dit et m'a fourni des rapports précis sur le débarquement allié qu'il avait reçus d'Espagne. Dassonville était marié avec une Irlandaise, mais je ne crois pas qu'elle ait été au courant, en détail, du travail qu'il effectuait pour moi.

Je n'ai pas eu besoin de rétribuer directement Dassonville, car il a réalisé une fortune considérable avec les affaires que je lui ai fait obtenir. Enfin, les conversations qu'il me ménageait avec des membres de la haute société parisienne, étaient très précieuses pour mon information personnelle.

P.V. n° 5, page 9 : Marcel Boussac - Poursuivant ses déclarations, Knochen met en cause Marcel Boussac en termes particulièrement précis :

Pour les matières premières, les renseignements nous étaient fournis du côté allemand par le Général de l'administration militaire, Jehle, du Militarbefehlshaber et du côté français, par Marcel Boussac.

J'ai fait la connaissance de Marcel Boussac par l'intermédiaire de Maulaz qui le fréquentait. Je lui ai été présenté par Maulaz dans son appartement et je l'y ai rencontré, par la suite, à déjeuner ou à dîner.

Marcel Boussac approuvait la politique de Laval mais lui reprochait, cependant, un manque d'énergie et surtout son laissez-aller dans l'administration économique du pays. Il ne reprochait pas, en somme, à Laval ce qu'il faisait, mais bien plutôt ce qu'il ne faisait pas, Boussac était partisan d'une collaboration absolue avec l'Allemagne, afin d'augmenter la production de la France, production dont nos deux pays auraient pu profiter à la fois.

Les renseignements que Marcel Boussac nous fournissait étaient très important, du fait qu'il était une "tête" de l'industrie française et de l'économie et parce qu'il représentait la centralisation de tous ceux qu'il avait pu glaner auprès des diverses personnalités politiques, littéraires, économiques, etc... qu'il connaissait et fréquentait.

Lischka, mon adjoint permanent et Lehrer, homme d'affaires allemand, ayant habité la France avant guerre et qui s'occupait plus particulièrement des usines électriques et hydrauliques, fréquentaient Boussac.

Lehrer connaissait personnellement Laval et de Brinon et renseignait Maulaz sur les affaires économiques en général. Il s'est également rendu en Suisse d'où il nous a rapporté des rapports sur la production de guerre des pays ennemis et la situation militaire et politique en général. Je me souviens d'avoir déjeuné ou dîné avec lui chez Maulaz en compagnie de Boussac.

Pour conclure, en ce qui concerne Boussac, je puis dire que les renseignements qu'il nous a fournis, nous ont permis d'adresser d'excellents rapports au R.S.H.A. à Berlin, rapports qui ont été très appréciés.

Bien entendu, de notre côté, nous avons tout fait pour être agréable à Boussac et avons accueilli favorablement ses demandes ainsi que celles de ses amis. Je pense qu'il a dû retirer de très appréciables avantages de sa collaboration avec Lehrer, mais je n'entrais pas dans le détail des combinaisons de ces deux hommes d'affaires. Boussac était également en bons termes avec Michel.

Il y a un seul point sur lequel il a été mécontent, c'est celui de ses chevaux, car Ribbentrop, je crois, avait réquisitionné ou acheté un de ses meilleurs chevaux.

P.V. n° 5, page 9 : Mercier - Knochen parle ensuite d'un important industriel :

Parmi les gros industriels qui ont travaillé pour nous sur le plan "renseignements", je puis citer Mercier qui était un agent du Général Michel.

Mercier habitait dans un immeuble situé derrière mon bureau, Square du Bois de Boulogne, à proximité de la demeure de Dassonville. Il voyait très souvent le Général Michel qui le fréquentait à titre privé. Il est probable aussi que Mercier donnait des renseignements à Maulaz (agent allemand appartenant à la Section III - Questions financières).

Je précise encore une fois que les renseignements fournis par ces personnages avaient pour nous une importance particulière, du fait de leurs relations très étendues.

P.V. n° 5, page 10 : Kopp

Un homme d'affaires français très averti de toutes les questions économiques et qui avait déjà fourni un travail très important à Boemelburg sur le plan politique a été un collaborateur précieux pour Maulaz. Il s'agit de Kopp, peut-être d'origine allemande qui résidait en France depuis très longtemps. Il a fourni d'excellents renseignements sur l'industrie notamment les diamants destinés à cette branche économique.

Kopp avait des connaissances et des relations si étendues qu'il pouvait renseigner Maulaz au pied levé chaque fois que celui-ci recevait une demande quelconque du R.S.H.A.. Il était en relations avec de nombreux Ministres et leurs services. Je n'ai jamais pris contact personnellement avec Kopp. 

"Le Français Kopp, d'origine allemande et qui connaissait parfaitement les organisations et les partis politiques français, était aussi un bon collaborateur de Boemelburg. Plus tard, comme je l'ai déjà dit, il a travaillé avec Maulaz à la Section III.

P.V. n° 5, page 13 : Abel Bonnard-Mouraille

A propos des questions culturelles (Université, étudiants), Knochen s'exprime ainsi : "Pour toutes ces questions, la Section III a eu des contact avec les chefs du cabinet des Ministres intéressés et notamment pour l'Education Nationale, avec Abel Bonnard et Mouraille. Ce dernier étais plus particulièrement en rapport avec le Cdt. Duffner, chargé de ces questions à la Section III, et a eu avec lui des contacts direcs, de sa propre initiative portant sur toutes les questions en général.

P.V. n° 5, page 13 : Fabre-Luce et Knochen poursuit :

Je signale, au passage, le cas de Fabre-Luce, qui avait collaboré avec les Allemands assez longtemps et publié deux volumes qui nous étaient favorables puis, changeant brusquement son fusil d'épaule, avait fait circuler sous le manteau, un troisième ouvrage dirigé contre l'Allemagne. Il n'a été que faiblement sanctionné par une amende et quelques jours de prison. Je parle du fait pour souligner que mon service n'a pas insisté sur des mesures de rigueur.

Knochen expose l'activité de la Section IV - Service de Sûreté - qui représentait le pouvoir exécutif du B.D.S.

Chargée de la lutte contre les ennemis du Reich en général, la Section IV avait pour mission d'assurer la protection des troupes allemandes, de leurs services et des institutions aussi bien allemandes que françaises en collaboration avec la police du Gouvernement de Vichy.

P.V. n° 5, page 15 : Bousquet et la découverte de postes clandestins - Knochen donne, à propos de la recherche des postes clandestins, des détails précis sur l'activité personnelle de Bousquet.

Bousquet a également fourni du personnel et s'est chargé de camoufler les officiers allemands - qui parlaient presque tous le français - en Français authentiques. Il a fait le nécessaire, en l'occurence, pour que leur soient délivrées fausses cartes d'identité, d'alimentation, ausweiss, etc... J'ignore qui Bousquet avait désigné pour diriger l'équipe du côté français.

Cette expédition a reçu le nom "Opération Donar". Après une préparation technique qui a consisté à déceler l'endroit précis d'où partaient les emissions, le kommando "Donar" a réussi à découvrir 15 à 20 postes dans la région de Lyon. Ceci se passait vers le mois d'août 1942, c'est-à-dire avant l'occupation de la zone sud.

Captation de messages destinés à la Résistance

Continuant l'exposé de l'activité de la Section IV Knochen poursuit :

P.V. n° 5, page 15 : Affaire dite de la "Frech Section" Archambaud et Hericourt

Fin 1942, début 1943, se situe l'affaire dite de la "French Section" dont s'est occupée la Section IV. L'Abwehr avait réussi à obtenir des renseignements très précis et même à entrer en contact avec Londres. En collaboration avec la Section IV, elle a étudié le moyen d'exploiter les résultats obtenus.

Nous avons réussi, dans ce moment, à capturer les émissaires importants parachutés par Londres en France. Je me souviens des noms de : Archambaud, Prosper ou Gilbert et Hericourt. Ces derniers étaient porteurs de documents importants et d'instructions générales pour la France fort complètes. Le dépouillement de ces documents et l'interrogatoire des intéressés nous ont permis de connaître toute l'organisation anglaise en France.

Par la suite, Archambaud et Hericourt sont entrés en rapports avec Londres sur nos directives et ont appris à nos agents la manipulation des appareils émetteurs, ce qui nous a permis de nous substituer aux agents anglais à l'insu de Londres, bien entendu.

Et plus loin, page 16, Knochen précise : J'ignore le sort qui a été réservé à Archambaud et à Hericourt, qui avaient été envoyés en Allemagne.

P.V. n° 5, page 17 : Recherche des organisations de Résistance - Colonet Fay. Après l'affaire de la "French Section", Knochen met en cause le Colonel Fay, arrêté à Bordeaux, en automne 1943.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, nous avons appris qu'il existait en France des organisations de Résistance agissant sous des directives françaises. Ces organisations avaient pour mission de commettre des attentats et d'effectuer des sabotages. Elles avaient évidemment, leurs réseaux d'espionnage et de renseignements.

L'Abwehrstelle de Dijon possédait, là-dessus, des renseignements assez précis. Nous avons donc cherché à découvrir les chefs français de ces organisations que nous pensions se trouver en Afrique du Nord avec Giraud ou de Gaulle à leur tête.

L'arrestation, à Bordeaux, en automne 1943, du Colonel Fay et son interrogatoire, nous ont révélé les secrets de cette organisation. Elle recrutait ses membres parmi les officiers d'active ou de réserve et les Chantiers de Jeunesse, les réfractaires et le Mouvement des Compagnon de France en faisaient partie.

P.V. n° 5, page 34 : A/S de Fonck - Knochen met en cause le Colonel Fonck à propos d'une liste d'officiers de marine à arrêter. Il s'exprime en ces termes :

La Luftwaffe a tout particulièrement insisté pour que Fonck soit mis sur la liste. Or, Fonck était en relations avec la Section IV du B.D.S. et je le connaissais personnellement. J'ai donc signalé l'intérêt qu'il représentait pour la Section IV et celui que je lui portais personnellement, mais ceci en vain, car son nom a néanmoins été communiqué à l'O.K.W. par l'Ob. West."

Plus loin, page 51 du même P.V., Knochen précise encore : Le Colonel Fonch était en liaison en 1940/1941 avec mon service pour les questions maçonniques et plus particulièrement avec le Capitaine Moritz."

Et Knochen poursuit :

"En 1941, il (le Colonel Fonck) est venu me voir personnellement en se présentant comme un envoyé secret de Pétain. Il n'avait pas de fonctions officielles dans le Gouvernement de Vichy mais voyait très souvent le Maréchal dont il avait la confiance.

Il m'a dit que le Maréchal détestait Laval aussi bien lui-même que sa politique et qu'il serait désireux que nous l'évincions pourl e remplacer par un autre gouvernement. Pétain aurait voulu, pour l'Intérieur, un Gouvernement plus nettement Révolution Nationale que celui de Laval et plus énergique en matière de lutte anti-franc-maçonnique.

Dans les grandes lignes, Pétain aurait voulu aligner l'organisation intérieure de la France sur la nôtre. Pour la question extérieure, le Colonel Fonck m'a dit que Pétain avait des liaisons très sérieuses avec les Américains et notamment Leahy et qu'il pourrait servir d'intermédiaire pour un arrangement entre les alliés et nous.

Fonck a encore ajouté que Laval était entouré de Francs-Maçons. Les hostilités étant alors commencées entre nous et la Russie, Fonck m'a déclaré qu'en cas d'accord de notre part pour le changement de Laval, Pétain mettrait à notre disposition un premier contingent d'officiers aviateurs qui se battraient de nos côtés. Fonck lui-même aurait commandé cette première équipe.

Enfin, Fonck m'a bien recommandé de garder ces propositions secrètes vis-à-vis de l'Ambassage. Abetz. J'ai aussitôt transmis un rapport détaillé à la Section IV du RSHA à Berlin, en spécifiant les recommandations de Fonck de ne pas tenir Abetz au courant.

Mais quelques temps après, Abetz m'a parlé des propositions Fonck et furieux de cette concurrence, m'a dit de faire très attention, étant donné que je connaissais pas suffisamment les questions politiques et que de toute manière, il était responsable de la conduite de la politique de collaboration. Il a critiqué l'entourage du Maréchal.

J'ai omis de dire que Fonck m'avait présenté une liste toute prête du Gouvernement qu'aurait désirée Pétain et je me souviens que Platon y figurait. En 1942, le Colonel Fonck m'a fait les mêmes propositions en insistant plus particulièrement sur les dangers communistes et bolcheviques.

J'ai fait un nouveau rapport à la RSHA. de Berlin mais ces propositions de Pétain aux S.S. n'ont eu, finalement, aucun résultat. J'ai revu Fonck par la suite qui était évidemment mécontent de l'échec des pourparlers et de l'indiscrétion commise par le R.S.H.A. vis-à-vis de Ribbentrop. Je précise, pour terminer, avec Fonck, que le RSHA. ne m'a jamais donné de directives au sujet de ces propositions, pas même pour maintenir le contact.

P.V. n° 5, page 55 : Knochen donne encore cette précision sur le Colonel Fonck :

"En ce qui concerne Fonck, j'ai oublié de dire qu'il m'avait déclaré avoir déjà pris les mêmes contacts avec Goering qu'avec moi. Quand je dis Goering, je veux dire un de ses représentants qui a pu être le Général Hanesse que Fonck connaissait personnellement.

L'Italo Continentale

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Le bureau d'achat Italo-Continentale, qui travaillera directement pour l'Abwehr était placé sous les ordres du Colonel Reille. C'est lui qui nommera un curieux personnage à la tête de cette immense entreprise d'espionnage, André Gabisson. 

Le colonel Oskar Reille

Le colonel Oskar Reille

Né le 30 décembre 1907, tunisien, protégé français et de confession Israélite. Il est arrivé en France en 1922 pour poursuivre ses études secondaires à Paris, où il fut licencié en droit. Gabison commença de travailler dans les milieux cinématographiques à Paris, où il aurait fait de mauvaises affaires, et vécut alors grâce à la générosité de sa maîtresse, une prénommée "Kate", de nationalité luxembourgeoise, propriétaire d'une maison de couture.

En 1929, les parents de Gabison vinrent s'installer à Paris dans un luxeux appartement situé 2 Square d'Urpé à Paris 16ème. Ils apparaissaient fortunés et Mme Gabison effectua des voyages sans les pays Scandinaves pour sori plaisir. Mr Gabison père exploitait un magasin de chaussures situé près du boulevard Saint-Germain. En 1935, ce dernier retourna à Tunis et laissa à Paris, sa femme qui s'installa, en 1938 sans un appartement situé 6 rue Cerunschi à Paris 17ème. Jusqu'à cette époque, Gabison André avait résidé à Paris. Il s'installe alors avec sa mère 6 rue Cerunschi. Le 26 août 1939, Gabison souscrit un engagement dans l'armée Française, mais il ne fut pas appelé sous les drapeaux. Fin 1940, il entra en qualité de comptable à la Compagnie Commerciale Italo-Continentale que dirigeait l'Italien Rovegno et qui avait son siège social 79 avenue des Champs-Elysées à Paris.

Peu après cette affaire était rachetée par l'Italien Vannuchi Dante, né le 29 mars 1903 à Esch sur Alette (Luxembourg). Vannuchi était, bien avant guerre déjà un agent de l'Abwehr. Il avait été recruté par Reille, alors en fonction à Trêves et qui manipulait de nombreux agents en France , notamment des luxembourgeois. Reille ayant été nommé Chef de la Section III de l'Abwehr à Paris (Hôtel Lutétia) au moment de l'entrée des troupes allemandes à Paris, il continua d'utiliser Vannuchi qui lui présenta Folmer. Dès ce moment l'italo Continentale, imaginée, organisée, montée et dirigée par l'Abwehr, n'exerça plus son activité qu'au profit des autorités allemandes, notamment de la "Kommandierender Admirai in Frankreich (Service d'achat de la marine de guerre allemande). Gabison obtint la confiance de Vannuchi et, il fut nommé Directeur Commercial de l'affaire.

Il percevait une part des bénéfices réalisés. Gabison serait alors inscrit à l'Abwehr et obtint son "Dieustellenansweis". Vers fin 1941, l'Italo-continentale fut transférée dans un hôtel particulier situé 53" avenue Hoche Paris 16ème, appartenant à Mme De Bourdon, fille de Basile Zaharoff. En février 1942, Vannuchi étant "brûlé" comme agent de l'Abwehr, fut chargé d'une autre mission et remplacé à la tête de l'Italo-continentale par Folmer andré dit PAT. La société prit alors le titre de Organisation "PAT". De janvier 1941 à février 1942 et suivant les vérifications effectuées par la Direction du Contrôle Economique, 2 rue Megerber, l'italo continentale avait réalisé des opérations commerciales, avec la kriegsmarine, d'une valeur de près de 300 millions de francs.

Des chèques pour une valeur de 156 millions de francs avaient été tirés notamment au bénéfice de Gabison. L'italo Continentale, devenue "Organisation PAT" développa encore son commerce avec l'ennemi et utilisa de nombreux courtiers et parmi eux le nommé Schaposchnikoff Yvan qui apporta pour plus de 600 millions d'affaires. Gabison avait conclu un accord tacite avec Schaposchnikoff aux termes duquel les affaires, traitées par des courtiers occasionnels, étaient notés « au  compte  de  ce dernier et la  commission de courtage partagée entre eux deux.

Sous l'impulsion de Folmer-PAT et de Gabison, la Société travailla en étroite collaboration avec le"Groupe Otto" traita directement avec lui. Folmer-PAT et Gabison s'intéressèrent par ailleurs aux questions politiques et effectuèrent, ensemble, un premier voyage en Espagne en novembre 1942. Le visa de sortie fut accordé par la Préfecture de Police à la demande de la Police de Sûreté (S.I.P.O.) et du Service de Sécurité (S.D.) allemand eh France.

Folmer sous le couvert de l'italo continentale et en se faisant passer pour un agent de l'Intelligence Service avait fait un gros travail pour l'Abwehr et permis, notamment, l'arrestation de 500 patriotes français et de 100 belges dont le Général Genotte, en une seule opération. Il était alors brûlé ainsi que son collaborateur Gabison et c'est pourquoi Raille les envoya en Espagne et en Afrique du Nord pour y installer des postes d'émission clandestins. Ils avaient également pour mission de tenter de faire la même opération en Grande Bretagne même. Folmer et Gabison effectuèrent plusieurs voyages en ce sens, rencontrant notamment à Madrid le Prince De Ligne.

Dans le courant de l'année 1943, Gabison se fixa en Espagne, à Madrid, comme agent de l'Abwehr (Section III contre espionnage). A partir de Mai 1944, il ne retourna plus en France, pour échapper aux représailles dont il aurait pu être l'objet de la part de la Résistance, du fait des déportations de patriotes français dont il était responsable. La liaison entre Madrid et Paris était surtout faite par Folmer-PAT et la maîtresse de Gabison Kate Lieffrig. La majeure partie de la fortune de Gabison fut alors transférée en Espagne avec l'aide de Michel Szkolsnikoff ami de Gabison et acheteur du bureau des S.S., 4 rue du Général Appert à Paris, dirigé par Fritz Engelke.

Gabison possédait des biens en France, en Suisse et serait intéressé dans plusieurs usines, notamment aux "Forges et Aciéries de Coly" (Dordogne), dans l'affaire du Casini d'Hendaye et dans d'autres biens immobiliers. L'activité commerciale de Gabison en Espagne aurait été telle que les anglais le couchèrent sur la "liste Noire" pour ses opérations sur le mica, le wolfram et l'aluminium. Domicilié, Jorga Juan n° 17 à Madrid, il n'aurait jamais cessé d'y travailler activement mpor le compte de l'Abwehr et l'attaché de police allemand Winzer dépendant directement de la Section VI du Reichssicherheitshauptamp (R.S.H.A.) de Berlin. Après la libération de la France, Gabison aurait conservé à Paris un noyau de relations qui se serait chargé de mettre en sécurité une partie de sa fortune qu'il ne put transférer à l'étranger. Il s'agirait des nommés Peyronnet-Torres René 52 rue de Bourgogne à Paris ; Metchersky Philippe et une secrétaire Melle Geneviève, domiciliée 8 rue Bellenger à Neully sur Seine.

Gabison aurait réalisé une fortune de plus d'un milliard. Sous l'apparence d'un bureau d'achat ordinaire l'organisation de Folmer André, dissimulait, en dehors de son travail pour l'Abwehr (hôtel Lutétia) une agence de renseignements importante, dépendant directement de l'O.K.H.. Les deux gardes du corps de Folmer étaient : a) Jacobs Léon, Belge, ancien pilote de chasse ayant fait la guerre d'Espagne chez les gouvernementaux et condamné à mort en 1942 par le Conseil de Guerre de Montpellier pour espionnage.

C'est Folmer-PAT qui le libéra manumilitari après avoir proposé 100 officiers prisonniers en échange. Il était à son service depuis 1936. b) Haler Pierre, luxembourgeois, ancien fonctionnaire des douanes, au service de Folmer depuis 1936. Parmis les principaux collaborateurs de Folmer on trouve : Régis de Bregeot, Metchersky, Marcarian, Yvan et Wolff qui se disaient "Courtiers". En réalité ils effectuèrent un travail de renseignements et de fréquentes missions à l'étranger, notamment en Espa'gne où Folmer entretenait un service permanent, avec liaison radio. Un des lieux de rendez-vous était l'hôtel de Calais rue des Capucines à Paris, véritable succursale du Lutétia offrant plus de discrétion.

Metchersky I rue de l'Université, aurait eu comme collaborateur Saclier Maurice, domicilié 16 rue des Saints Pères, ayant demeuré 40/50 rue de Lille. Saclier d'Arquan qui était par ailleurs associé de Maslenikof rue de Verneuil, aurait été le fournisseur d'argenterie de nombreux officiers de l'armée allemande. Il aurait recherché également des collections et oeuvres d'art française pour leur compte et celui des musées de Vienne et de Berlin en liaison avec les acheteurs de Goering. En relation avec la Comtesse Besobrasoff (ex-Mme Henri Garât) maîtresse du Dr Leimers et de Henri Laffont (le patron de la gestapo de la rue Lauriston), il aurait été associé en affaires avec un italien dont le bureau d'achat se trouvait avenue Victor Emmanuel Petit-Brunatto.

Pour avoir une vue plus précise de l'action de l'Organisation Pat-Folmer, il faut lire ici les délcarations du Colonel Reille chef de la Section III de l'Abwehr en France durant l'occupation :

« Avant la guerre, j'ai fait la connaissance, par un de nos agents nommé Dante Vannuchi, de Folmer. Folmer, d'origine Luxembourgeoise, doit être actuellement âgé d'environ 43 ans. Il a deux filles. Quand je l'ai connu, il habitait Bruxelles et dans le but de gagner de l'argent, il s'est offert à travailler pour nous. De 1937 à 1940, je l'ai reçu à mon bureau de Trêves et lui ai confié une mission générale d'espionnage contre la France. Les possibilités de Folmer étant beaucoup plus grandes sur la Belgique que sur la France et, en tout état de cause étant plus du ressort de la Section I, je l'ai présenté à mon collègue major Steffan alors chargé de l'espionnage sur la France et la Belgique. Steffan lui a confié plusieurs missions dans lesquelles il a réussi. Il était payé par Steffan, mais connu à Berlin comme un de mes agents. Arrivé en France peu après nous, il a essayé de faire du commerce en installant un bureau d'achat près de l'Etoile dans une rue dont je n'ai gardé que le souvenir du N° 52.

Cela lui servait bien entendu de couverture et j'ai été informé par mon collègue du Portugal, au cours de l'été 1941, que Folmer pouvait jouer le rôle d'un Capitaine anglais, chef d'un réseau de résistance. Je lui ai confié ce rôle et il a pleinement réussi dans cette mission bien que parlant mal la langue anglaise. Sous la couverture de son activité commerciale et en se faisant passer pour un chef de la Résistance, il a contacté les chefs les plus importants des mouvements de résistance française et belges. Certains de ceux-ci lui apportaient des postes émetteurs, mais il faisait le nécessaire pour que ceux-ci ne fonctionnent pas. Il prétendait, vis à vis de ses interlocuteurs être en contact et avoir des possibilités à Londres. Vers novembre 1941, le Général Stûpnagel, estimant que les organisations de résistance devenaient par trop dangereuses du fait de leur armement toujours accru, a décidé de mettre fin au jeu de Folmer et une grande rafle a été décidée.

Grâce aux indications fournies par Folmer, nous avons pu arrêter environ 500 personnes en France et une centaine en-Belgique. Je ne me souviens que du nom du Général Genotte en Belgique. Les arrestations ont été faites par la G.F.P. et, en Décembre 1941, la SIPO und S.D. a pris l'affaire en mains, sur un ordre de Berlin. Folmer, après cette affaire, était évidemment "brûlé" et je l'ai chargé de la mission d'installer des postes émetteurs clandestins en Afrique du Nord et, si possible, en Angleterre. Je l'ai envoyé dans ce but en Espagne pour y rencontrer le Prince de Ligne. Son permier voyage a été sans résultat, mais je lui ai fait faire plusieurs voyages. 

Ceux-ci n'ont pas donné de résultats appréciable. M n'a pas trouvé en Espagne de gens décidés à faire ce travail. Par la suite, il a continué son commerce dans le bureau que j'ai déjà situé près de l'Etoile. Il avait en outre un appartement à Paris et une villa à 10 kms, environ au Nord de Fontainebleau. Après notre départ de France, il était domicilié à Bad Ems et je l'ai chargé de s'occuper des écoles destinées à préparer des hommes devant être parachutés en France. Quelques hommes ont été effectivement parachutés mais sans grand résultat je crois. Lorsque je l'ai perdu de vue, Folmer, qui se faisait également appeler "Frey", je crois, résidait à Bad Ems.

Au sujet de Vial : En 1942 ou 1943, Mr Volterra a proposé au Colonel Rudolphxv, les services d'un commissaire de Police français nommé Vial qui, disait-il, nous était entièrement acquis. Le Colonel Rudolph m'a chargé de prendre le contact et c'est ainsi que j'ai vu deux fois ce Commissaire dans un hôtel du Boulevard des Capucines. Le Commissaire Vial a été manipulé par le Dr Zipper. Il avait reçu de moi la mission de nous renseigner sur les personnes qui avaient l'intention de commettre des sabotages sur les voies de chemin de fer. VIAL était en effet Commissaire dans une gare, peut être celle de Lyon ou de l'Est. Le Dr Zipper pourra dire combien Vial était payé.

Au sujet du Prince de Ligne : Au cours de l'hiver 1941/1942, le Prince de Ligne a été arrêté et reconnu comme membre de la résistance, il aurait pu être condamné à mort en cour martiale allemande. Estimant que nous avions besoin d'agents dans les pays étrangers et que le Prince de Ligne pourrait être utilement employé à la 1ère Section de l'Abwehr dans ce but, j'ai demandé au Général Stulpnagel et obtenu qu'il soit libéré. Je l'ai effectivement envoyé à Madrid pour y contacter les diplomates étrangers accrédités, mais son voyage n'a pas donné de résultats appréciables. Dans l'entretemps, je lui avais envoyé Folmer et était moi-même allé le voir à Madrid, au mois de novembre 1943.

Le Prince de Ligne avait évidemment été payé pour sa mission à Madrid. Lorsque je suis allé le voir il m'a de nouveau demandé de l'argent, mais j'ai refusé étant donné les résultats insuffisants de son travail. J'étais d'ailleurs d'autant plus étonné qu'il me demande de l'argent qu'il m'avait déclaré à son départ pour Madrid, avoir de grandes propriétés à l'étranger. De toute manière, après une première mise de fonds de notre part, il avait dit pouvoir se suffire à lui même, ce qui n'était pas le cas. J'ai vu le Prince de Ligne deux fois alors qu'il était en cellule à Fresnes, deux fois dans l'appartement de Folmer et une fois à Madrid.

Au sujet du Commandant Latham : Au moment de la campagne de Tunisie, le Commandant Latham a pris le commandement de l'équipe d'hommes de Doriot qui ont été conduits par avion en Afrique du Nord pour être parachutés sur les arrières des alliés dans le but d'installer des postes émetteurs clandestins et faire du sabotage. Je l'ai vu trois fois chez Beugras et les nombreux messages qu'il nous a envoyés d'Afrique ont été transmis par moi à la Section !..

Parmi d'autres de mes agents je peux citer :

Kessler Peter : Domicilié ai Luxembourg, est venu à Paris avec sa femme en 1941. Je l'ai chargé de s'infiltrer dans la résistance. Il était manipulé par Schaeffer. Par son intermédiaire, j'ai connu un vicaire ayant des papiers luxembourgeois, mais étant d'origine allemande. Ce vicaire a obtenu d'excellents résultats en Bretagne en 1943. Il était chargé de la détection des réseaux de résistance et se faisait appeler je crois, Alesch. A un certain moment, j'ai eu l'ordre de le considérer comme allemand. Il a travaillé avec succès dans le midi de la France, Marseille et Lyon. Kaiser Robert : Luxembourgeois, d'origine allemande, est venu après l'occupation. Manipulé par le Comte de Kreuz, il a réussi à détecter le maquis de Bretagne en 1943 et à le faire arrêter. Brûlé après cette affaire, je l'ai chargé de s'occuper avec les hommes de Beugras.

Marna Léo : Ex-agent de police luxembourgeois, était un de mes agents d'avant guerre et un ami. Il était chargé de travailler avec les hommes de Filliol.

Uracca : Travaillait avec Folmer. Mon service l'a utilisé pour recevoir des documents espagnols et des pièces d'identité qui facilitaient les missions de nos agents. Tous ces agents prirent la fuite à la Libération. Gabisson accompagné de certains continua son trafic en Espagne, ainsi que divers opérations de blanchiements en Suisse.


Bureau Sodeco-Paris

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La société d'études et de commerce extérieur, Reichskommissar fur den Unilever-Konzer, Paris avait son siège au 77-111 Chaps-Elysées, et était spécialisée dans l'achat des matières grasses alimentaires et industrielles, pour lesquelles elle jouissait d'ailleurs d'un monopole absolu. 

Bureau Sodeco-Paris

Elle était dirigée par le Ministerialrat Dr Matzke. Son chiffre d'affaires en France fut relativement modique (47 millions de francs, sans compter la commission de 3 ou 5 %). Quant au compte de pertes et profits, il laisse voir une perte nette de 240.000 francs, due à ce que les fûts achetés par Sodeco pour le transport des huiles minérales ne furent pas facturés aux consommateurs, mais pris en charge par la société. Leur détérioration très rapide ne permit pas de les amortir en temps voulu. Les compte de la Sodeco furent arrêtés le 23 juin 1944.

Bureau S.S. Rome

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Cet organisme fut créé le 1er novembre 1942 en vertu d'une décision du Reichsfuhrer S.S. Himmler, qui retirait de la compétence d'Essex les achats de métaux pour en faire l'objet du nouvel organisme.

Bureau S.S. Rome

Son nom exact était le suivant : Der Reichsfuhrer S.S. und Chef der Deutschen Polizei Persônlicher Stab (Rohstoffamt) Aussenstelle Paris et son siège se situait 10, place des Etats-Unis, Paris (16). L'organisation était dirigé par les S.S. Untersturmfûhrer Prince von Hohenlohe. Sa liquidation qui était prévue pour le 1er juillet 1943 a durée, en fait jusqu'au 7 juillet 1944, sous la direction du S.S. untersturmfuhrer und Wirtschaftstreuhânder Sommerauer, à Litzmanstadt.

Lors de cette liquidation à constata au compte des pertes le poste « Perte non à justifier », cela constituait en vérité le camouflage d'une escroquerie des S.S. Lors de la liquidation de S.S. Rome, en juillet 1944, un montant de plus de 24 millions de francs manquait en caisse, qui aurait dû être reversé à la ROGES. Etant donné le caractère « intouchable » des S.S. la ROGES s'est bornée à transmettre les comptes de S.S. Rome à la Cour des Comptes du Reich, le 28 juillet 1944, avec une simple note.

Bureau Sanitatspark 541-Paris

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Le Sanitâtspark 541, était installé au Fort de Vanves, à Paris, et était chargé d'acheter du matériel sanitaire. 

Bureau Sanitatspark 541-Paris

En fait, son activité pourrait presque se résumer dans l'achat de deux wagons de thermomètres médicaux, représentant une valeur totale de 45.570.000 francs. Il était dirigé par l'Oberstabsapotheker Meyer.

Sources

  • Archives de la Seine Rapport d'activité du Service Français des investigations financières intitulé « La France au pillage » de septembre 1946, imprimerie de l'A.F.P.

Bureau Pimetex Lille

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La Dienststelle des Beauftragten des Reichsministers fur Bewaffnung und Munition in Belgien, était située 54 rue Royale à Bruxelles et était chargée d'acheter des métaux non ferreux ; des câbles ; du matériel du génie ; des outils et des machines ; des textiles et des produits d'alimentation (à l'exception des graisses et des huiles des semences de légumes et des épices). Le directeur de Pimetex-Lille était Herr Weishaar directeur de Pimetex-Bruxelles qui venait de Bruxelles à Lille tous les lundis.

Bureau Pimetex Lille

Sources

  • Archives de la Seine Rapport d'activité du Service Français des investigations financières intitulé « La France au pillage » de septembre 1946, imprimerie de l'A.F.P.

Bureau Munimin-Pimetex Paris

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Der Beauftrag fur Frankreich des Reichsministers fur Bewaffnung und Munition, Paris, 33 Champs-Elysées, Burehaus Marignan, Feldpostnummer 40.260, sous la raison sociale de Munimin, puis de Pimetex, avait pour tâche l'achat de métaux, de câbles, de matériel du génie, d'outils et de machines-outils, d'abrasifs, de roduits d'alimentation, en particulier d'œufs et de conserves de légumes, à l'exception, toutefois, des huiles comestibles et des graisses, des spiritueux et des textiles. Malgré son nom, il a acheté pour d'autres services que le Ministère de l'Armement, notamment pour Todt, GbK, Otto... 

Bureau Munimin-Pimetex Paris

Le « Beauftragte » était le Dr Paul Bosse, et le gérant effectif le capitaine Vogel. Au début de 1943, Pimetex comportait les six sections suivantes :

Section centrale

  • Achat de métaux, chef Nagel ;
  • Pimetex-Marseille, achat de métaux de produits d'alimentation et divers : chef : Schulz
  • Section Schwerpunktaktion : Achat de produits d'alimentation de toutes sortes, chef : Van der Linden.
  • Section Intercommerciale : Achat de machines et d'outils par l'intermédaire de la dite société : chef : Pescht.
  • Section Ausrustung Achat de textiles et de cuirs : chef : Ohl.
  • Section Bonifar Falkensee : Voir Betriebsmittel : chefs : Melles Muller et Rieckhey.
  • Section Edgar-Horn Chefs : Horn et Zimmermann.

Autant que l'on puisse en juger par les archives découvertes à la Roges et au dépôt de Wernigerode (partie des archives de Pimetex repliées en Allemagne), les accords Bichelonne'-Michel n'ont pas mis fin à l'activité de Pimetex-Paris, mais ont seulement restreint celle-ci à l'achat des machines-outils, des abrasifs, du platine, du radium et du mésothorium. En outre, le financement de Pimetex a été assuré exclusivement, à partir du 1er mars 1944, par le Betriebsmittel G.m.b.H. à qui Roges cédait l'ensemble de ses crânces et de ses dettes à l'égard de Pimetex. La Schwerpunkt-aktion avait pour but de fournir aux travailleurs allemands de l'Industrie d'Armement un ravitaillement supplémentaire.

Cette campagne, qui commença au début de 1942 à l'instigation du Sozialreferat du Ministère de l'Armement, se développa essentiellement en France, ultérieurement et accessoirement aussi en Allemagne. Les achats en France portèrent soit sur des marchandises françaises (pâtes, farines, spiritueux, conserves, vins, tabac, gourmandises), soit sur des marchandises espagnoles et portugaises pour lesquelles les devises furent achetées au marché noir à Paris. Ils furent effectués par Pimetex, qui avait, avons nous vu, une section spéciale à cet effet ; le financement fut assuré à l'origine par l'organisation Todt, par la suite par la Roges (jusqu'en novembre 1943 où la campagne prit fin). Les achats en Allemagne (6.139.074 RM) qui se terminèrent dès fin 1942, ne concernaient que des spiritueux ; ils furent faits par la Reichsautobahn-Raststâtten G.m.b.H une filiale de Rùstungskontor.

La Bonifar-Aktion représente l'achat de machines et d'outillages divers pour la Demag-Fahrzeugwerke, Falkensee. La Borralha-Aktion représente l'achat au marché noir de 300 actions des mines de wolfram de Borralha (Portugal). Avec Betriebsmittel, Pimetex limita son activité aux opérations suivantes : achat d'outils et d'abrasifs (diamants industriels...) remis à des entreprises allemandes liées par contrat avec Pimetex. Quatre-vingt yagons représentant une valeur de 38.409.991 RM furent achetés pour Hahn und Kolb, primitivement à Stuttgart, repliés à Bopfingen, 19 wagons d'une valeur de 8.733.166 RM furent adressés à Hans Wilhelm Pfeiffer, à Erfurt, et 41 à Lingenberg et Sohn, à Berlin, pour 4.394.405 RM.

Achats de machines, machines-outils, aciers spéciaux revendus directement aux consommateurs allemands. Achats de diamants, de platine, et de radium pour le compte de la Roges. L'ensemble des ces opérations représentent un volume de 70.443.447 RM résultat qui ne comprend pas 2.060.000, RM avancés à l'Allemand Kopp, (voir affaire Kopp-Bassanger) Beauftragter des Militarbefelhshabers fur Industriediamanten pour l'achat de diamants industriels. Il ne faut toutefois pas avoir la prétention de retrouver les comptes exactes de Pimetex lorsque le propre expert comptable du Rùstungskontor conclut son rapport en disant n'avoir jamais vu une comptabilité aussi mal tenue. Néanmoins un rapport, concernant la période du 2 août 1943 au 31 octobre 1944, permet de détailler comme suit l'activité de Pimetex en francs :

  • Achats d'outils 2.738.377.000
  • Achats de platine et de radium 320.130.000
  • Acahts de wolfram 365.380.000
  • Achats de diamants 119.892.000
  • Achats de quinine 14.702.000
  • Total en francs 3.558.486.000
  • Total en RM 177.924.300
  • Au 31 octobre, Pimetex avait encors les  stocks suivants :
  • Outils 173.200.000
  • Wolfram 8.679.000
  • Quinine 2.075.000

Total en francs 183.954.000
Total en RM 9.167.700

L'importance de ces chiffres nous permet d'apercevoir le volume des affaires traitées par Pimetex-Paris, qui fut sans nul doute l'un des organismes d'achats au marché noir, les plus importants de la capitale avec Otto.

 

Bureau Manuel

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Du nom de son crâteur et gérant, Manuel alias Hartleben. Manuel exerçait avant l'occupation la profession d'antiquaire en Allemagne. 

Bureau Manuel

Durant la guerre, il était connu dans les milieux du marché noir sous le pseudonyme de "Manuel les pieds plats", mais surtout comme le chef du bureau d'achats Manuel ayant son siège 65 avenue des Champs Elysées. De plus Manuel appartenait à la Gestapo et au service de renseignements allemand l'Abwehr.

Le bureau d'achats Manuel avait pour attribution, l'achat en France d'objets de toilettes et d'articles de Paris. Mais par la suite il étendit son activité à l'achat d'outillage, de textiles et de métaux. Tous ces articles sont immédiatement revendus au Bureau d'achats Otto. L'activité de ce bureau à été assez brève, d'octobre 1942 à mars 1943, date du retour en Allemagne de Manuel,

Bureau L'Intercommerciale

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L'Intercommerciale GmbH fut fondée à Berlin le 21 juin 1940 en l'étude de Me Erich Deus, notaire, par les sieurs : Richard Kunzler, Dr Karl Schreiner et Ernst A. Teves. 

Bureau L'Intercommerciale

Elle avait un capital de 20.000 RM souscrit à raison de 18.000 RM par Teves et de 1000 RM par chacun des autres associés. Son siège était à Berlin. L'objet de la société était l'exportation de produits allemands, l'importation de matières premières et de produits de toutes sortes, la représentation à l'étranger d'entreprises allemandes et en Allemagne d'entreprises étrangères. Les statuts furent modifiés par une assemblée générale du 29 octobre 1941 qui nomme en outre comme gérant unique le commerçant : Albert Bemeleit, Berlin Charlottenburg, en remplacement du Dr Schreiner et de Kunzler.  A noter que le principal actionnaire Teves n'était pas présent et avait délégué ses pouvoirs au Rechtsanwalt Karl Starke. L'assemblée avait pourtant une importance capitale puisqu'une cession des parts de Kunzler et de Schreiner au nouveau gérant Bemeleit y était prévue et que tous les associés consentaient à cette cession.

Teves lui-même dut céder ses parts à la suite de l'arrestation par les Allemands eux-mêmes de Bemeleit, inculpé d'escroquerie sans que le registre du commerce de Berlin en porte trace, car par acte devant le notaire Dr Ludwig Ruge, le commerçant Hermann Schulz déclarait : « Je suis propriétaire de toutes les parts de l'Intercommerciale G.m.b.H. d'un montant nominal de 20.000 Rm que j'ai acquis par acte nominal, des 8 et 21 juin 1944. En ma qualité d'associé unique, je tiens ici une assemblée générale en renonçant aux délais et formalités de convocation, et décide ce qui suit :

  • Le gérant actuel Albert Bemeleit est révoqué avec effet immédiat : je me nomme gérant en attendant le début de la liquidation décidée ci-après.
  • La société est dissoute.
  • Sont nommé liquidateur les sieurs Adolf Ratjen et Dr Joseph Steegmann.
  • Les liquidateurs représentent la société en commun et signent pour elle.
  • Les livres et autres actes de la société seront sous réserve des autorisations éventuellement nécessaires, et après achèvement de la liquidation remis au Rechtanwalt Josef Steegmann qui s'est déclaré prêt à en assurer la conservation.

L'agence de Paris dirigée par Bemeleit lui-même et située 7, Place Vendôme, s'adonnait essentiellement à l'achat de voitures automobiles, de camions et de tracteurs d'occasion pour le compte du G.B.K. (Generalbevollmâchtigter fur das Kraftfahtwesen). Ce dernier répartissait les véhicules ensuite entre la Wehrmacht, la Kriegsmarine, l'organisation Todt et le Ministère de l'Armement et des Munitions (Pimetex). L'Intercommerciale acheta également de l'outillage, des machines-outils, des articles de ménage pour les mêmes clients (du 1 octobre 1942 au 31 janvier 1943, soit en 4 mois, l'Intercommerciale acheta pour 227.112.960 francs de machines-outils et d'outillage divers pour Pimetex seul.

Outre un important réseau de prospecteurs et d'experts dans les départements, la société entretenait quatre bureaux d'achats à Paris, et un agent général en zone sud. Le premier bureau, de beaucoup le plus importants, achetait les automobiles, le deuxième venait en concurrence avec le premier pour les automobiles mais achetait aussi de l'outillage et des tracteurs, le troisième bureau s'occupait des articles de ménage et le quatrième des machines-outils. Ce bureau jouissait d'une certaine autonomie financière : en ce qui concerne les automobiles par exemple selon la convention passée entre le G.B.K. et l'Intercommerciale, les factures d'achat étaient majorées d'une commission de 10% dont 3% revenaient à la société elle-même et 7% au premier bureau dirigé par Coudereau. Ce dernier prétendit d'ailleurs que Bemeleit avait exigé une ristourne personnelle de 2%. L'agent général de la zone sud Melchiorre avait encore plus d'indépendance naturellement et en profitait pour escroquer avec Bemeleit le G.B.K. Toutes ses factures étaient majorées de 70% et le bénéfice ainsi réalisé était réparti à raison de 4/5 à l'Intercommerciale et de 1/5 à Melchiorre.

Il est aisé de comprendre qu'à la suite de la découverte de ces agissements Bemeleit fut arrêté au début de 1944 et remplacé par deux agents du service de renseignements allemands : Steegmann et Ratjen, qui devaient devenir liquidateurs de la société à Berlin après l'évacuation de la France. D'après le caissier comptable de l'Intercommerciale, M. Zimmermann retrouvé à Paris par les inspecteurs des Contributions Directes, les prélèvements de l'Intercommerciale à la Reichskreditkasse étaient de l'ordre de 12 millions de francs par jour, ce qui à 25 jours ouvrables par mois représentait un chiffre d'affaires au comptant de 3 milliards et demi par an.

En outre l'Intercommerciale avait des crédits en comptes courants divers de 2.225 millions fin juillet 1944. Le seul chiffre d'affaires de Melchiorre en zone sud, rétabli à partir de comptes bancaires s'élève à 1.896 millions. Bemeleit a été exécuté en France par les Allemands en 1944. Ratjen et Sfeegmann ont disparu, et se sont réfugiés au Lichtenstein. Quant au dernier propriétaire, Herman Schulz, il fut arrêté par les américains et emprisonné à Darmstadt.

 

Sources

  • Parquet Général - Non Lieu - article 3 dossier n° 34537 affaire Baes André, rabatteur du bureau d'achat l'Intercommerciale, est joint également le dossier du service du Contrôle économique n° 1946 SC 540 en date du 21 février 1946.
  • Parquet Général - Cour de Justice de la Seine dossier n° 2911 CJ 45 affaire Société des Etablissements Georges Moreau, en tant que fournisseur du bureau d'achat l'Intercommerciale.

Emporte mon cœur

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Emporte mon cœur (Broadway Serenade) est un film musical américain réalisé par Robert Z. Leonard, sorti en 1939. À New York, la chanteuse Mary Hale et son mari le pianiste-compositeur Jimmy Seymour vivotent dans des boîtes de nuit, lorsque Mary est remarquée par Larry Bryant, producteur à Broadway. Il lui obtient une audition auprès de Cornelius Collier Jr. qui se prépare à monter son prochain spectacle. Séduit à son tour par la voix de la jeune femme, il l'engage... Emporte mon cœur reprend les ingrédients qui ont fait le succès d'Amants mais les critiques cinématographiques, tout en saluant « le numéro supercolossal » de Busby Berkeley, lui reprochent son manque d'originalité.

Emporte mon cœur de Robert Z. LeonardEmporte mon cœur de Robert Z. Leonard

Emporte mon cœur de Robert Z. Leonard

Fiche technique

  • Titre : Emporte mon cœur
  • Titre original : Broadway Serenade
  • Réalisateur et producteur : Robert Z. Leonard
  • Créateur et réalisateur du numéro final : Busby Berkeley
  • Scénario : Charles Lederer, d'après une histoire de Lew Lipton, John Taintor Foote et Hans Kraly
  • Musique : Herbert Stothart (+ direction musicale) et Edward Ward
  • Lyrics : Chet Forrest, Gus Kahn et Bob Wright
  • Orchestrations : George Bassman et Paul Marquardt (non crédités)
  • Directeur de la photographie : Oliver T. Marsh
  • Directeur artistique : Cedric Gibbons
  • Décors de plateau : Edwin B. Willis
  • Costumes : Adrian (femmes) et Valles (hommes)
  • Montage : Harold F. Kress et W. Donn Hayes (non crédité)
  • Société de production et de distribution : Metro-Goldwyn-Mayer
  • Genre : Film musical
  • Noir et blanc - 114 min
  • Dates de sorties : États-Unis : 7 avril 1939, France : 31 janvier 1940

Distribution

  • Jeanette MacDonald : Mary Hale
  • Lew Ayres : James Geoffrey « Jimmy » Seymour
  • Ian Hunter : Larry Bryant
  • Frank Morgan : Cornelius Collier Jr.
  • Wally Vernon : Joey « la guigne »
  • Rita Johnson : Judith « Judy » Tyrrell
  • Virginia Grey : Pearl
  • William Gargan : Bill Foster
  • Katharine Alexander : Harriet Ingalls
  • Al Shean : Herman
  • Esther Dale : Mme Olsen (la propriétaire)
  • Franklin Pangborn : Gene (le pianiste-compositeur de Collier)
  • E. Allyn Warren : Everett
  • Paul Hurst : Reynolds (un ivrogne)
  • Frank Orth : M. Fellows
  • Esther Howard : Mme Fellows
  • Leon Belasco : « Squeaker » (le violoniste)
  • Kitty McHugh : Kitty (la servante de Mary)

Et, parmi les acteurs non crédités 

  • Mary Gordon : Annie
  • Mary Beth Hughes : Une jeune femme à la fête
  • Claude King : M. Gato
  • Mary MacLaren : Une costumière
  • Clayton Moore : Un photographe
  • Morgan Wallace : M. Park

La Vie de Thomas Edison

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La Vie de Thomas Edison (Edison, the Man) est un film américain réalisé par Clarence Brown en 1940, produit par la Metro-Goldwyn-Mayer. À l'occasion du cinquantième anniversaire de son invention de la lampe a incandescence, en 1929, le vieux Thomas Edison évoque ses souvenirs. Télégraphiste sans emploi, Thomas Edison arrive à New York où il cherche un bout d'atelier pour mettre au point des inventions. C'est la Western Union qui l'aidera. Elle lui permettra d'étudier un téléscripteur qui lui rapportera beaucoup d'argent.

La Vie de Thomas Edison de Clarence BrownLa Vie de Thomas Edison de Clarence Brown

La Vie de Thomas Edison de Clarence Brown

Fiche technique

  • Titre français : La Vie de Thomas Edison
  • Titre original : Edison, the Man
  • Réalisation : Clarence Brown
  • Scénario : Talbot Jennings et Bradbury Foote d'après une histoire de Dore Schary et Hugo Butler
  • Producteur : John W. Considine Jr. (de) et Orville O. Dull producteur associé
  • Société de production : Loew's et Metro-Goldwyn-Mayer
  • Musique : Herbert Stothart
  • Photographie : Harold Rosson
  • Montage : Fredrick Y. Smith
  • Direction artistique : Cedric Gibbons
  • Décorateur de plateau : Edwin B. Willis
  • Costumes : Gile Steele (costumes : homme) et Dolly Tree (costumes : femme)
  • Pays d'origine : États-Unis
  • Format : Noir et blanc - Son : Mono (Western Electric Sound System)
  • Genre : Drame, Film biographique
  • Durée : 107 minutes
  • Dates de sortie : États-Unis : 10 mai 1940 ; France : 31 octobre 1945

Distribution

  • Spencer Tracy : Thomas Alva Edison
  • Rita Johnson : Mary Stillwell
  • Lynne Overman : James J. 'Bunt' Cavatt
  • Charles Coburn : General Powell
  • Gene Lockhart : M. Taggart
  • Henry Travers : Ben Els
  • Felix Bressart : Michael Simon, assistant d'Edison
  • Peter Godfrey : Bob Ashton
  • Guy D'Ennery : Lundstrom
  • Byron Fougler : Edwin Hall
  • Milton Parsons : 'Acid' Graham
  • Arthur Aylesworth : Bigelow
  • Gene Reynolds : Jimmy Price
  • Addison Richards : M. Johnson
  • Grant Mitchell : Snade

MacDonald Jeanette

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Jeanette MacDonald (18 juin 1903 – 14 janvier 1965) est une cantatrice et actrice américaine célèbre surtout pour les comédies musicales filmées qu’elle a tournées dans les années 1930 avec Maurice Chevalier et Nelson Eddy. 

 

MacDonald JeanetteMacDonald JeanetteMacDonald Jeanette

Au cours des années 1930 et 1940, elle tourna 29 films dont quatre furent nommés pour l’Oscar du Meilleur Film ; elle fit de nombreux enregistrements et fut récompensée par trois disques d'or. Elle se produisit également à l’opéra, en concert, à la radio et à la télévision. Jeanette MacDonald a eu quelque influence en rendant le bel canto accessible au public populaire des salles de cinéma. Jeanette MacDonald naquit le 18 juin 1903 dans la maison familiale du 6278 Arch Street à Philadelphie. C’était la cadette des trois filles de Daniel et Anna Wright MacDonald. Très jeune, elle apprit les claquettes et se forma au chant classique au cours de Wassil Leps, participa à des concerts religieux, à des fêtes scolaires, et se produisit dans des spectacles pour enfants. Elle rejoignit sa sœur Edith (connue plus tard au cinéma sous le pseudonyme de Marie Blake) et elle décrocha son premier contrat professionnel comme choriste dans Revue, « attraction musicale » présentée entre deux films au Capital Theatre de Broadway – c’est lors de cette attraction que fut créée la chanson Swanee de George Gershwin. Au cours des années suivantes, elle gravit petit à petit la hiérarchie des artistes lyriques sur Broadway ; en 1929, dans la comédie musicale Boom Boom, elle tint le premier rôle lyrique avec son nom au-dessus du titre (la distribution incluait aussi le jeune Archie Leach, qui devait changer plus tard son nom de scène en Cary Grant).

Cette même année, Ernst Lubitsch repéra Jeanette MacDonald et lui proposa le premier rôle féminin de Parade d'amour (1929), son premier film parlant, avec pour partenaire Maurice Chevalier. Ce premier de ses vingt-neuf longs métrages fut un énorme succès. Durant les deux années 1929 et 1930, dans l’effervescence des premières productions parlantes, Jeanette MacDonald tint la vedette de pas moins de six films, dont quatre pour Paramount Pictures. D’abord Parade d'amour (1929), dirigée par Lubitsch, avec Maurice Chevalier ; puis l’année suivante Le Roi vagabond, somptueuse production bicolore des débuts du Technicolor dont l’Université de Californie UCLA détient la seule copie couleur connue ; elle participa cette même année à Paramount on Parade, un de ces spectacles fastueux où les grands studios présentaient avec leurs vraies voix leurs vedettes jusqu’alors muettes ; elle tint la vedette de Let's Go Native, une histoire d’île déserte et fut enfin la star de Monte-Carlo (1930), grand classique de Lubitsch où elle créa la chanson Beyond the Blue Horizon, qu’elle enregistra trois fois au cours de sa carrière.

Envisageant de produire elle-même ses films, Jeanette MacDonald signe avec United Artists en 1930 pour tourner The Lottery Bride (1930), comédie sirupeuse qui fit un flop. Elle s’engage alors pour trois films auprès de la Fox : dans Oh, for a Man! (1930), elle incarne une chanteuse wagnérienne ; dans Don’t Bet on Women (1931), elle est l’enjeu d’un pari amoureux ; enfin, Annabelle’s Affairs (1931) est une farce délicieuse où elle incarne une séductrice new-yorkaise sophistiquée. Du film qui reçut à l’époque un accueil enthousiaste, il ne subsiste qu’une seule bobine. En 1931, elle quitte Hollywood pour une tournée européenne. L’année suivante, elle revient aux États-Unis tourner pour Paramount deux films avec Maurice Chevalier. Une heure près de toi (1932), dirigé par George Cukor et Ernst Lubitsch, fut tourné simultanément en anglais et en français ; chaque scène, filmée d’abord en anglais, était ensuite reprise en français avec une distribution française, dans les mêmes décor et avec la même équipe technique. Il n’existe aucune copie connue de ce film. L’année suivante, Rouben Mamoulian met en scène Aimez-moi ce soir (1932) que beaucoup considèrent comme le chef-d’œuvre ultime de la comédie musicale.

En 1933, Jeanette MacDonald se rendit de nouveau en Europe. Elle y signa un contrat avec Louis B. Mayer et son premier film pour MGM fut Le Chat et le violon (1933), adaptation du succès de Jerome Kern à Broadway. Elle avait pour partenaire Ramón Novarro (Ben Hur) ; malgré un splendide final en Technicolor, le film n’eut pas grand succès. En 1934, La veuve joyeuse, dirigée par Ernst Lubitsh, avec Maurice Chevalier – adaptation de la célèbre opérette de Franz Lehár de 1905 – applaudi par la critique, fut un succès dans les grandes villes d’Amérique et d’Europe. Toutefois, le film ne gagna guère d’argent en dehors des grands centres urbains et eut quelque mal à rembourser un investissement élevé du fait d’un tournage bilingue en anglais et français.

En 1935, elle partagea pour la première fois la vedette avec un nouveau venu, le baryton Nelson Eddy, dans La Fugue de Mariette (1935), mis en scène par W. S. Van Dyke. Ce fut une très grande réussite artistique et commerciale. L’année suivante, elle tint la vedette des deux productions les plus rentables de l’année : Rose-Marie (1936) – drame familial et amoureux dans les étendues sauvages du Canada – fut un énorme succès. Nelson Eddy, coiffé du célèbre chapeau des Mounties (Gardes montés) canadiens, devint une image iconique du Canada aux États-Unis. Puis San Francisco avec Clark Gable et Spencer Tracy, histoire d’une soprano prise dans la tourmente du tremblement de terre de 1906 ; les effets spéciaux du tremblement de terre sont toujours considérés comme exemplaires. À l’automne de 1936, commença le tournage de Le Chant du printemps, avec Nelson Eddy, qui dut être interrompu à la suite de la mort du producteur Irving Thalberg ; la version achevée en 1937 est considérée comme une des meilleures comédies musicales des années 1930.

En 1937, Jeanette MacDonald fut consacrée comme star, avec son nom seul au-dessus du titre, dans L'Espionne de Castille. Alors que la Guerre d’Espagne prenait de l’ampleur, le film évoquait une autre révolte espagnole, à l’époque napoléonienne. MacDonald avait pour partenaire Allan Jones. Le partenariat MacDonald-Eddy avait été rompu depuis que Jeanette avait épousé l’acteur Gene Raymond. Les films de Jeanette MacDonald et Nelson Eddy en solo n’obtenant pas le succès escompté et à la suite des protestations du public, MGM dut reconstituer le couple dans La Belle Cabaretière, d'après l’opéra de Giacomo Puccini La fille du Far-Ouest (La fanciulla del West). Toutefois, le film ne comportait pratiquement aucune scène en commun des deux stars. Louis B. Mayer avait promis à Jeanette qu’elle serait la vedette du premier film en Technicolor de la MGM. Il tint parole avec Amants (1938), avec Nelson Eddy comme partenaire. À la différence du film précédent, les deux vedettes y avaient des rapports sans affectation et de nombreuses scènes communes. À la suite d’une fausse couche de Jeanette (d’un enfant de Nelson Eddy, dit-on) lors du tournage d’Amants1, Mayer annula la participation du couple dans Let Freedom Ring. Nelson Eddy tourna le film en solo, tandis que Jeanette MacDonald tournait Emporte mon cœur (1939) avec Lew Ayres.

Après Emporte mon cœur, Jeanette MacDonald quitta Hollywood pour une série de concerts et refusa de reconduire son contrat avec MGM ; toutefois, après divers atermoiements et sur l’insistance de Mayer, elle accepta de tourner L’Île des amours (1940) avec Nelson Eddy. Le film fut un de ses plus grands succès. Elle tourna ensuite Chante mon amour (1940), version en Technicolor de la pièce Bitter Sweet de Noël Coward de 1929. Pour Smilin' Through, film de 1941 en Technicolor , James Stewart and Robert Taylor qui devaient être ses partenaires étant appelés sous les drapeaux, ils furent remplacés par Brian Aherne et Gene Raymond. I Married an Angel (1942) raconte l’histoire d’un ange qui perd ses ailes lors de sa nuit de noces. La qualité du film fut largement altérée par les nombreuses coupes de la censure. Ce fut la dernière collaboration de Jeanette MacDonald et Nelson Eddy. Eddy racheta son contrat chez MGM et s’engagea avec Universal ; MacDonald tourna un dernier film pour MGM, Cairo (1942), une comédie à petit budget sur fond d’histoire d’espionnage. Jeanette MacDonald suivit Nelson Eddy chez Universal où ils projetèrent un tournage en commun après qu’il eut terminé Le Fantôme de l'Opéra (1943). Entre temps, Jeanette avait fait une apparition dans Hollywood Parade (Follow the Boys, 1944), production extravagante célébrant l’effort de guerre d’Hollywood et réunissant plus de quarante vedettes, parmi lesquelles Marlène Dietrich, W. C. Fields, Sophie Tucker et Orson Welles.

Après avoir quitté MGM en 1942, les deux artistes se produisirent fréquemment à la radio. Ils espéraient pouvoir tourner ensemble de nouveau et élaborèrent plusieurs projets en ce sens, envisageant même de financer une production de leurs propres deniers, mais ces diverses tentatives échouèrent. Après cinq ans d’absence des écrans, Jeanette resigna avec MGM pour deux films : Three Daring Daughters (1948), avec José Iturbi et The Sun Comes Up (1949), réunissant deux des plus grandes vedettes de la MGM, Jeanette MacDonald et Lassie. Jusqu’à 1962, les studios envisagèrent divers projets pour réunir de nouveau les deux stars, mais aucun n’aboutit, du fait, en particulier, de la santé déclinante de la cantatrice. Au cours de ses trente-neuf années de carrière, Jeanette MacDonald reçut deux étoiles sur le Walk of Fame d’Hollywood et elle posa l’empreinte de ses pieds dans le ciment frais en face du Grauman’s Chinese Theater. À partir de 1931 et jusqu’aux années 1950, Jeanette MacDonald se produisit régulièrement en concert entre ses tournages. Lors de sa première tournée européenne en 1931, elle se produisit en France et en Grande-Bretagne. Elle fit sa première série de concerts américaine en 1939, après The Broadway Serenade. Elle chanta plusieurs fois au Hollywood Bowl, ainsi qu’à Carnegie Hall.

À l’entrée en guerre des États-Unis en 1942, elle participa à la fondation de l’Army Emergency Relief (« Secours d’Urgence de l’Armée »). Afin de recueillir des dons, elle mettait ses bis aux enchères ; elle collecta ainsi plus de 100 000 $. Franklin Delano Roosevelt, dont elle était, avec Nelson Eddy, l’une des stars favorites, lui accorda une décoration. Elle se produisit également à la Maison Blanche pour les présidents Harry S. Truman et Dwight David Eisenhower. Elle dut cesser de chanter en public en 1960, à la suite de sérieux ennuis de santé. Outre ses problèmes cardiaques, elle souffrait d’une tumeur cérébrale bénigne mais inopérable. Jeanette MacDonald enregistra plus de quatre-vingt-dix chansons au cours de sa carrière, sous le label RCA-Victor aux États-Unis  ; elle avait déjà enregistré quelques airs sous le label HMV lors de sa tournée européenne de 1931. Elle reçut avec Nelson Eddy trois Disque d’Or, le dernier pour un album en duo avec Nelson Eddy de 1957.

Nelson Eddy avait une formation d’artiste lyrique et devint ensuite acteur de cinéma. Jeanette MacDonald dut, elle, prendre à la base la formation au chant d’opéra. Elle demanda à la grande chanteuse wagnérienne Lotte Lehmann de la former. Celle-ci note : « Lorsque Jeanette MacDonald me contacta pour que je lui donne des leçons, j’étais curieuse de voir comment une star de cinéma prestigieuse, certainement pourrie par l’admiration des foules, serait capable de se plier à la discipline d’un art plus exigeant. J’eus la surprise de ma vie. Il n’y avait pas d’élève plus assidue, plus sérieuse, plus malléable que Jeanette MacDonald. Les leçons que j’avais commencées avec une curiosité suspicieuse devinrent pour moi un enchantement. Nous étudiâmes ensemble Marguerite, puis des lieder. C’est ce qui m’étonna le plus. Je suis sure que Jeanette aurait pu être une grande chanteuse de lieder si elle avait eu le temps de s’y consacrer. ».

Jeanette MacDonald fit ses débuts à l’opéra dans le rôle de Juliette du Roméo et Juliette de Gounod à Montréal, puis à Québec, Ottawa et Toronto (1943). Elle fit ses débuts américains dans le même rôle à Chicago en 1944. Elle chanta également Marguerite dans le Faust de Gounod à Chicago en 1945 et elle reprit ces rôles à Cincinnati. En 1951, elle réitéra une production de Faust à Philadelphie. On loua son aisance vocale et sa compréhension de la prosodie française. L’intense activité radiophonique de Jeanette MacDonald commença en 1929 avec l’émission Publix Hour. Elle anima sa propre émission, Vicks Open House, de septembre 1937 à mars 1938. Toutefois, conjuguant difficilement ses multiples activités, elle ne renouvela pas son contrat et se limita dès lors à des participations comme vedette invitée. Elle joua dans de multiples adaptations radio de ses succès cinématographiques, souvent en compagnie de Nelson Eddy dans des programmes tels que le Lux Radio Theatre de Cecil B. DeMille. Parmi ces adaptations : La Veuve joyeuse, La Fugue de Mariette, Rose-Marie, Le Chant du printemps, etc. Parmi ses autres rendez-vous radiophoniques : The Prudential Family Hour, Screen Guild Playhouse et The Voice of Firestone qui présentait les meilleurs chanteurs lyriques du moment. En 1953, lors de l’intronisation du président Eisenhower, Jeanette Mac Donald chanta l’hymne national des États-Unis dans une retransmission nationale à la radio et à la télévision.

MacDonald Jeanette

À la télévision, Jeanette MacDonald participa surtout comme vedette invitée. Elle chanta dans l’émission The Voice of Firestone en novembre 1950. En décembre 1952, dans le programme This Is Your Life (C’est votre vie) dont elle était l’invitée ; Eddy Nelson chanta dans le lointain l’air qu’il avait interprété lors du mariage de Jeanette avec Gene Raymond, ce qui amena celle-ci aux larmes. Jeanette et Nelson firent leur première apparition en duo dans le Lux Video Theatre Holiday Special en décembre 1956. Il chantèrent également plusieurs airs l’année suivante dans le programme télévisé The Big Record. Elle fit sa dernière prestation télévisée comme comédienne dans Playhouse 90 le 28 mars 1957. En 1951, Jeanette MacDonald entreprit une longue tournée théâtrale avec son mari Gene Raymond ; ils interprétaient The Guardsman de Ferenc Molnár. Malgré une critique plus que mitigée, les salles étaient combles. Au milieu des années 1950, Jeanette MacDonald reprit la tournées d’anciennes productions de Chante mon amour et de Le Roi et moi. En 1956, à Kansas City, elle eut un malaise, officiellement dû à la chaleur ; il s’agissait en réalité d’une crise cardiaque ; MacDonald dut alors limiter son activité et elle termina sa carrière professionnelle en 1959.

J. MacDonald se produisit quelques fois dans des night-clubs. Elle chantait et dansait en 1953 à The Sands and the Sahara de Las Vegas, au Coconut Grove de Los Angeles en 1954 et de nouveau au Sahara en 1957, mais elle se sentait très mal à l’aise dans l’atmosphère enfumée de ces salles. Après l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en décembre 1941, Jeanette MacDonald continua de chanter à la scène et à la radio, mais l’essentiel de son activité fut consacrée à l’effort de guerre. Elle contribua à la fondation du Women’s Volontary Service et à l’Army Emergency Relief. En 1943, elle recueillit plus de 100 000 $ de dons, en particulier en mettant ses bis aux enchères lors de concerts patriotiques, ce qui lui valut une décoration décernée par Franklin Delano Roosevelt. Lors de ces concerts, elle constata avec surprise que l’air le plus demandé était l’Ave Maria de Gounod. Lorsqu’elle était à Hollywood, elle tenait table ouverte pour les G.I de passage et, à la demande du Lt Ronald Reagan, elle chanta à San Francisco, devant une grande foule de soldats en cours d’embarquement pour le Pacifique sud, The Battle Hymn of the Republic (Glory, Glory Halleluia), repris en cœur par 20 000 voix.

Le 16 juin 1937, Jeanette MacDonald épousa Gene Raymond, un acteur blond au physique très semblable à celui de Nelson Eddy, lors d’une cérémonie traditionnelle à l’église méthodiste de Wilshire à Los Angeles. Parmi ses demoiselles d’honneur, on comptait Ginger Rogers et Fay Wray. Gene Raymond était aussi auteur de chansons et J. MacDonald inclut deux de ses chansons dans ses concerts. Le couple enregistra quelques airs en duo, fit une tournée de la pièce The Guardman ; mais malgré quelques tentatives de se produire ensemble, comme dans le film Smiling’ Through, ils n’eurent jamais un grand succès comme couple. Selon plusieurs sources, Gene Raymond aurait eu de nombreuses liaisons masculines, ce qui aurait déstabilisé leur mariage. Dans son autobiographie posthume, Jeanette MacDonald rapporte plusieurs séparations et de graves problèmes conjugaux. Après sa mort, Gene Raymond et ses amis nièrent fermement ces allégations.

Dans ses dernières années, Jeanette MacDonald souffrait de problèmes cardiaques. Sa santé se dégrada en 1963 et elle dut subir une greffe artérielle à l’Hôpital méthodiste d’Houston au Texas. Nelson Eddy, alors en tournée en Australie, parvint à se dégager de ses obligations et retourna d’urgence aux États-Unis, au chevet de Jeanette. Après l’opération, elle fit une pleurésie et dut être hospitalisée deux mois et demi. Nelson Eddy était à ses côtés lorsqu’elle dut être admise en urgence au Centre médical de l’Université de Californie (UCLA) à la fin décembre 1964 pour y être opérée d’adhérences abdominales. Elle put rentrer chez elle pour le Nouvel An. Début janvier, Gene Raymond la fit transporter de nouveau à Houston où il espérait que le Dr Michael DeBakey, pionnier de la chirurgie cardiaque, pourrait opérer sur Jeanette le même miracle qu’il avait obtenu sur le Duc de Windsor. Elle fut admise à l’hôpital le 12 janvier 1965 et fut préparée pour l’opération. Jeanette MacDonald mourut deux jours plus tard, le 14 janvier 1965 à 16 h 32. Son mari Gene Raymond était à son chevet. Ses derniers mots à son mari furent « Je t’aime » ; il répondit « Je t’aime aussi » ; elle sourit et mourut.

Jeanette MacDonald fut inhumée le 18 janvier 1965 dans un caveau du Forest Lawn Memorial Park à Glendale en Californie. Interviewé dans l’après-midi de sa mort, Nelson Eddy fut pris d’un malaise. Il survécut deux ans à Jeanette MacDonald. Dix ans après la mort de son épouse, Gene Raymond se remaria avec une riche héritière canadienne. Il mourut le 3 mai 1998, à près de 90 ans, et fut enterré auprès de Jeanette MacDonald. Selon la biographe Sharon Rich,  Jeanette MacDonald et Nelson Eddy auraient entretenu une très longue liaison, interrompue de temps à autre par leurs obligations professionnelles respectives, qui aurait débuté bien avant le mariage de Jeanette avec Gene Raymond et ne se serait terminée qu’avec la mort de l’actrice. Cette thèse semble corroborée par de nombreux témoignages de la famille et d’amis ainsi que par des écrits personnels de Jeanette. Edward Baron Turk, autre biographe, nie qu’il ait eu une telle relation, mais il n’a pour source qu’une longue interview de Gene Raymond. Dans son autobiographie posthume, Jeanette MacDonald écrit : « Je me rappelle que lorsque j’ai vu Nelson pour la première fois, il répondait presque exactement à tout ce que je demandais d’un homme. ». Elle mentionne plus loin « l’attirance que Nelson et moi éprouvions l’un pour l’autre » et ne passe pas sous silence ses problèmes conjugaux avec Gene Raymond dès leur lune de miel et, de nouveau, dans les années 1950.

Jeanette MacDonald avait une contemporaine et quasi homonyme en France. De son vrai nom, Jeanne Corfdir (1918-1999), a fait elle aussi des apparitions sur le grand écran, selon son biographe Joël Fauré. La Jeannette (avec deux "n") française n'était toutefois pas actrice mais dompteuse. Célèbre dans le domaine du cirque, « Jeannette Mac Donald » a bénéficié toute sa vie, indirectement, de l'aura de la star américaine, jouant de l'amalgame sans le cultiver pour autant. Jeannette, de quinze ans plus jeune, et Jeanette ne se sont jamais rencontrées. D'une grande beauté, les deux artistes ont en commun d'avoir travaillé avec Maurice Chevalier. Le chanteur a partagé l'affiche d'une comédie musicale avec Jeanette à Hollywood et a partagé avec Jeannette le plateau d'une émission de télévision à Aubervilliers, devenant le parrain d'Uhlah, une splendide tigresse.

Filmographie

  • 1929 : Parade d'amour (The Love Parade) d’Ernst Lubitsch
  • 1930 : Le Vagabond roi (The Vagabond King) de Ludwig Berger
  • 1930 : Let's Go Native de Leo McCarey
  • 1930 : Monte-Carlo d’Ernst Lubitsch
  • 1930 : The Lottery Bride de Paul Stein
  • 1930 : L'Amant de minuit /Oh, For a Man! d’Hamilton MacFadden : Carlotta Manson
  • 1931 : Don’t Bet on Women de William K. Howard
  • 1931 : Annabelle’s Affairs d’Alfred L. Werker
  • 1932 : Une heure près de toi (One Hour with You) d’Ernst Lubitsch
  • 1932 : Aimez-moi ce soir (Love me tonight) de Rouben Mamoulian
  • 1934 : Le Chat et le violon (The Cat and the Fiddle) de William K. Howard
  • 1934 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) d’Ernst Lubitsch
  • 1935 : La Fugue de Mariette (Naughty Marietta) de W. S. Van Dyke
  • 1936 : Rose-Marie de W. S. Van Dyke
  • 1936 : San Francisco de W. S. Van Dyke
  • 1937 : Le Chant du printemps (Maytime) de Robert Z. Leonard
  • 1937 : L'Espionne de Castille (The Firefly) de Robert Z. Leonard
  • 1938 : La Belle Cabaretière (The Girl of the golden West) de Robert Z. Leonard
  • 1938 : Amants (Sweethearts) de W. S. Van Dyke
  • 1939 : Emporte mon cœur (Broadway serenade) de Robert Z. Leonard
  • 1940 : L’Île des amours (The New Moon) de Robert Z. Leonard
  • 1940 : Chante mon amour (Bitter Sweet) de W. S. Van Dyke
  • 1941 : Chagrins d'amour (Smilin' Through) de Frank Borzage
  • 1942 : I Married an Angel de W. S. Van Dyke
  • 1942 : Cairo de W. S. Van Dyke
  • 1944 : Hollywood Parade (Follow the Boys) de A. Edward Sutherland
  • 1948 : Cupidon mène la danse (Three Daring Daughters) de Fred M. Wilcox
  • 1949 : The Sun comes up de Richard Thorpe

Ayres Lew

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Lew Ayres est un acteur, réalisateur, producteur de cinéma, directeur de la photographie, monteur et scénariste américain, né le 28 décembre 1908 à Minneapolis, dans le Minnesota, et décédé le 30 décembre 1996 à Los Angeles, en Californie (États-Unis).
 

Ayres Lew Ayres Lew Ayres Lew

Filmographie

  • 1929 : L'Étudiant (The Sophomore) de Leo McCarey : Bit Part
  • 1929 : Big News de Gregory La Cava : Copyboy
  • 1929 : Le Baiser (The Kiss) de Jacques Feyder : Pierre Lassalle
  • 1930 : À l'Ouest, rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) de Lewis Milestone : Paul Bäumer
  • 1930 : Common Clay (en) de Victor Fleming : Hugh Fullerton
  • 1930 : The Doorway to Hell (en) d'Archie Mayo : Louie Ricarno, aka Louie Lamarr
  • 1930 : East Is West (en) de Monta Bell : Billy Benson
  • 1931 : Many a Slip de Vin Moore (en) : Jerry Brooks
  • 1931 : L'Homme de fer (Iron Man) de Tod Browning : Kid Mason
  • 1931 : Up for Murder de Monta Bell : Robert Marshall
  • 1931 : The Spirit of Notre Dame de Russell Mack : Bucky O'Brien
  • 1931 : Heaven on Earth de Russell Mack : States
  • 1932 : Impatient Maiden de James Whale : Dr Myron Brown
  • 1932 : Night World (en) de Hobart Henley : Michael Rand
  • 1932 : Okay, America!, de Tay Garnett : Larry Wayne
  • 1933 : La Foire aux illusions (State Fair) de Walter Lang : Pat Gilbert
  • 1933 : Don't Bet on Love de Murray Roth : Bill McCaffery
  • 1933 : My Weakness de David Butler : Ronnie Gregory
  • 1934 : Cross Country Cruise d'Edward Buzzell : Norman
  • 1934 : Let's Be Ritzy d'Edward Ludwig : Jimmy Sterling
  • 1934 : She Learned About Sailors (en) de George Marshall : Larry Wilson
  • 1934 : Servants' Entrance (en) de Frank Lloyd : Erik Landstrom
  • 1935 : The Lottery Lover de Wilhelm Thiele : Cadet Frank Harrington
  • 1935 : Spring Tonic de Clyde Bruckman : Caleb Enix
  • 1935 : Silk Hat Kid de H. Bruce Humberstone : Eddie Howard
  • 1936 : The Leathernecks Have Landed d'Howard Bretherton : Woodruff 'Woody' Davis
  • 1936 : Panic on the Air de D. Ross Lederman : Jerry
  • 1936 : Shakedown de David Selman: Bob Sanderson
  • 1936 : Lady Be Careful de Theodore Reed : Dynamite
  • 1936 : Murder with Pictures de Charles Barton : Kent Murdock
  • 1937 : The Crime Nobody Saw de Charles Barton : Nick Milburn
  • 1937 : Le Dernier Train de Madrid (The Last Train from Madrid) de James Patrick Hogan : Bill Dexter
  • 1937 : Hold 'Em Navy : Tommy Graham
  • 1938 : Scandal Street : Joe McKnight
  • 1938 : King of the Newsboys : Jerry Flynn
  • 1938 : Vacances (Holiday) : Edward 'Ned' Seton
  • 1938 : Rich Man, Poor Girl : Henry Thayer
  • 1938 : Young Dr. Kildare : Dr James Kildare
  • 1938 : Cinq jeunes filles endiablées (Spring Madness), de S. Sylvan Simon : Sam 'Sammy' Thatcher
  • 1939 : La Féerie de la glace (The Ice Follies of 1939) : Eddie Burgess
  • 1939 : Emporte mon cœur (Broadway Serenade) : James Geoffrey 'Jimmy' Seymour
  • 1939 : On demande le Docteur Kildare (Calling Dr Kildare) : Dr, James 'Jimmy' Kildare
  • 1939 : These Glamour Girls : Philip S. 'Phil' Griswold III
  • 1939 : The Secret of Dr. Kildare : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1939 : Remember? : Schuyler 'Sky' Ames
  • 1940 : Dr. Kildare's Strange Case : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1940 : The Golden Fleecing : Henry Twinkle
  • 1940 : Dr. Kildare Goes Home : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1940 : Dr. Kildare's Crisis : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1941 : Maisie Was a Lady : Robert 'Bob' / 'Bobby' Rawlston
  • 1941 : The People vs. Dr. Kildare : Dr James Kildare
  • 1941 : Dr. Kildare's Wedding Day : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1942 : Dr. Kildare's Victory : Dr James 'Jimmy' Kildare
  • 1942 : Fingers at the Window : Oliver Duffy
  • 1946 : La Double Énigme (The Dark Mirror) : Dr Scott Elliott
  • 1947 : L'Infidèle (The Unfaithful) : Larry Hannaford
  • 1948 : Johnny Belinda : Dr Robert Richardson
  • 1950 : La Capture (The Capture) : Lin Vanner aka Linley Brown
  • 1951 : New Mexico : Capt. Hunt
  • 1953 : No Escape : John Tracy
  • 1953 : Donovan's Brain : Dr Patrick J. Cory
  • 1962 : Tempête à Washington (Advise & Consent) : Vice President Harley Hudson
  • 1964 : Les Ambitieux (The Carpetbaggers) : 'Mac' McAllister
  • 1968 : Hawaii Five-O: Cocoon (TV) : Governor of Hawaii
  • 1969 : Marcus Welby, M.D. (TV) : Dr Andrew Swanson
  • 1971 : The Last Generation
  • 1971 : Earth II (TV) : President Charles Carter Durant
  • 1972 : L'Attente (She Waits) (TV) : Dr Sam Carpenter
  • 1972 : Les Aventures de Pot-au-Feu (The Biscuit Eater) : Mr. Ames
  • 1972 : The Man (en) : Noah Calvin
  • 1973 : The Stranger (TV) : Prof. Dylan MacAuley
  • 1973 : Les Rues de San Francisco (TV) - Saison 1, épisode 22 (The House on Hyde Street) : Edgerton
  • 1973 : La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) : Mandemus (keeper of the armory)
  • 1974 : The Questor Tapes (TV) : Vaslovik
  • 1974 : 120 degrés Fahrenheit (Heat Wave!) (TV) : Dr Grayson
  • 1974 : Columbo : Mind Over Mayhem (TV) : Dr Howard Nicholson
  • 1976 : Francis Gary Powers: The True Story of the U-2 Spy Incident (TV) : Allen Dulles
  • 1977 : End of the World : Cmdr. Joseph Beckerman
  • 1978 : Damien, la malédiction II (Damien: Omen II) de Don Taylor : Bill Atherton
  • 1978 : Galactica: La bataille de l'espace (Battlestar Galactica) (TV) : President Adar
  • 1978 : Greatest Heroes of the Bible (feuilleton TV) : Noah
  • 1978 : Suddenly, Love (TV) : Mr. Graham
  • 1979 : Les Vampires de Salem (Salem's Lot) (TV) : Jason Burke
  • 1979 : Letters from Frank (TV) : Dan Miller
  • 1980 : Les Retrouvailles (Reunion) (TV) : Bob Hollander
  • 1981 : Of Mice and Men (TV) : Candy
  • 1982 : La Petite Maison dans la prairie (The House on the Prairie) (Série TV) saison 9, épisode 3 (Bienvenue à Olesonville (Welcome To Olesonville) ) : Lem McCary
  • 1983 : Don Camillo : Doc
  • 1983 : Savage in the Orient (TV)
  • 1985 : Lime Street (série TV) : Henry Wade Culver (unknown episodes)
  • 1986 : État de crise (Under Siege) (TV) : John Pace
  • 1989 : Cast the First Stone (TV) : Martin
  • 1994 : Hart to Hart: Crimes of the Hart (TV) : Prof. Cabel

comme réalisateur

  • 1936 : Hearts in Bondage
  • 1955 : Altars of the East
  • 1976 : Altars of the World

comme producteur

  • 1955 : Altars of the East
  • 1976 : Altars of the World

comme directeur de la photographie

  • 1976 : Altars of the World

comme monteur

  • 1976 : Altars of the World

comme scénariste

  • 1955 : Altars of the East

Grey Virginia

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Virginia Grey (22 mars 1917 – 31 juillet 2004) est une actrice américaine. Elle est née à Los Angeles (Californie), et est la fille du réalisateur Ray Grey. L'une de ses baby-sitters était Gloria Swanson

 

Grey Virginia Grey Virginia

Elle débute à l'âge de 10 ans dans le film muet La Case de l'oncle Tom (Uncle Tom's Cabin), de Harry A. Pollard (1927) dans le rôle de Little Eva. Elle continue la comédie quelques années avant de reprendre ses études. Virginia Grey eut des relations avec le sergent John Basilone, les acteurs Robert Taylor et Clark Gable, qu'elle fréquenta dans les années 1940.

Filmographie 

  • 1927 : La Case de l'oncle Tom (Uncle Tom's Cabin), de Harry A. Pollard : Eva St. Clare
  • 1936 : Le Grand Ziegfeld (The Great Ziegfeld), de Robert Z. Leonard
  • 1937 : Rosalie (Rosalie), de W. S. Van Dyke
  • 1938 : Pilote d'essai (Test Pilot), de Victor Fleming
  • 1938 : Coup de théâtre (Dramatic School), de Robert B. Sinclair
  • 1938 : L'Ange impur (The Shopworn Angel) de H.C. Potter
  • 1939 : La Ronde des pantins (Idiot’s Delight), de Clarence Brown : Pittatek
  • 1939 : Emporte mon cœur (Broadway Serenade) de Robert Z. Leonard : Pearl
  • 1939 : Nick joue et gagne (Another Thin Man), de W. S. Van Dyke
  • 1939 : Femmes (The Women), de George Cukor : Pat
  • 1941 : Les Marx au grand magasin (The Big Store), de Charles Reisner : Joanna Sutton
  • 1942 : Les Aventures de Tarzan à New York (Tarzan's New York Adventure), de Richard Thorpe : Connie Beach
  • 1942 : Grand Central Murder, de S. Sylvan Simon
  • 1942 : Secrets of the Underground de William Morgan
  • 1943 : Rosie l'endiablée (Sweet Rosie O'Grady), de Irving Cummings : Edna Van Dyke
  • 1944 : Strangers in the Night, d'Anthony Mann
  • 1945 : La Belle de San Francisco (Flame of Barbary Coast), de Joseph Kane : Rita Dane
  • 1946 : House of Horrors de Jean Yarbrough : Joan Medford
  • 1947 : Les Conquérants d'un nouveau monde (Unconquered), de Cecil B. DeMille
  • 1948 : L'Île inconnue (Unknown Island), de Jack Bernhard : Carole Lane
  • 1948 : Deux nigauds toréadors (Mexican Hayride) de Charles Barton
  • 1948 : So This Is New York de Richard Fleischer
  • 1950 : Témoin de la dernière heure (Highway 301) d'Andrew L. Stone
  • 1951 : La Dame et le Toréador (Bullfighter and the Lady), de Budd Boetticher
  • 1955 : Tout ce que le ciel permet (All That Heaven Allows), de Douglas Sirk : Alida Anderson
  • 1955 : Quand le clairon sonnera (The Last Command), de Frank Lloyd : Mrs Dickinson
  • 1955 : La Rose tatouée (The Rose tattoo), de Daniel Mann
  • 1957 : Meurtrière ambition (Crime of Passion), de Gerd Oswald
  • 1957 : Un seul amour (Jeanne Eagles) , de George Sidney : Elsie Desmond
  • 1959 : Une balle signée X (No Name on the Bullet), de Jack Arnold
  • 1960 : Meurtre sans faire-part (Portrait in Black), de Michael Gordon
  • 1961 : L'Américaine et l'Amour (Bachelor in Paradise), de Jack Arnold
  • 1961 : Histoire d'un amour (Back Street), de David Miller
  • 1964 : Police spéciale (The Naked Kiss), de Samuel Fuller : Candy
  • 1965 : L'Amour a plusieurs visages (Loves has many faces), de Alexander Singer : Irene Talbot
  • 1966 : Madame X, de David Lowell Rich
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