En 1937, Himmler décida de confier la direction de chacun des dix-sept districts de la SS (Oberabschnitt ou Oa) en Allemagne à un haut responsable de la SS et chef de la police (Höherer der SS und Polizeiführer ou HSSPf). Pendant la Deuxième Guerre mondiale, un HSSPf fut nommé dans chaque pays occupé (comme la France) ou, si le pays était subdivisé en districts (comme la Pologne), dans chacun de ceux-ci. En France, à partir de juin 1942, le HSSPf était le SS-Brigadeführer Karl Oberg. Dans le cadre de ses fonctions particulières, il exerçait un droit de surveillance sur la police française et pouvait même décider de son emploi en zone occupée. D'après les textes officiels, le HSSPf "est habilité à s'acquitter, dans son ressort, de toutes les tâches incombant au Reichsführer-SS, Chef der deutschen Polizei im Reichsministerium des Innern und Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums" (chef suprême de la SS, chef de la police allemande au sein du ministère de l'Intérieur et commissaire du Reich pour la défense de la race allemande), en l'occurrence Himmler.
En particulier, le HSSPf est le représentant officiel de Himmler dans tout quartier général militaire territorial et au quartier général des commissaires du Reich pour les territoires occupés. Comme tel, il est le conseiller attitré pour les questions concernant la SS et la police auprès des représentants régionaux du Reich. Dans son secteur, le HSSPf commande tous les services et toutes les unités de la SS et de la police, sauf celles qui ont été subordonnées au commandement de l'armée à titre permanent (comme les grandes unités de la Waffen-SS) ou provisoire (pour des opérations précises). Toutefois, lorsqu'il existe un commandement territorial de la Waffen-SS (Befehlshaber der Waffen-SS ou Bfh.W-SS), toutes les unités SS sont placées sous son autorité. Dans certaines circonstances, le HSSPf peut se voir attribuer un commandement opérationnel, notamment pour lutter contre les partisans (SS und Polizei Führungsstab für Bandenbekamfung), mais aussi pour former des groupes de combat en cas d'urgence, lorsque, par exemple, son district se trouve directement menacé ou envahi.
De plus, le HSSPf peut également se voir attribuer certaines fonctions administratives dans certains cas spécifiques. Par exemple, le HSSPf de Prague occupait aussi le poste de secrétaire d'Etat de Bohème et Moravie (Staatsminister für Böhmen und Mähren) et agissait en tant que député du Protecteur du Reich dans ce secteur ; au sein du Gouvernement général de Pologne, un HSSPf occupait le poste de secrétaire d'Etat pour les questions de sécurité (Staatssekretar des Sicherheitswesens). En outre, au fur et à mesure que les menaces s'accroissent pour l'Allemagne, de nouvelles responsabilités sont confiées au HSSPf, particulièrement dans les pays frontaliers. Ainsi peut-il assurer le commandement actif de toutes les organisations du Reich et du Parti (sauf l'organisation Todt) et les préparer aux tâches de combat défensif. En cas d'invasion de son district, il doit organiser le rassemblement de toutes les unités, incluant celles de la SS et de la police, pour les mettre à la disposition du commandement militaire. Afin de l'aider dans ses tâches, le HSSPf dispose de deux états-majors distincts, un pour la SS et un autre pour la police, lequel comprend notamment les deux officiers suivants :
- Inspekteur der Sipo und des SD ou IdSuSD (« inspecteur de la police de sécurité » - de l'État - « et du service de sécurité » - du parti nazi -, en civil);
- Inspekteur der Orpo ou IdO (« inspecteur de la police d'ordre », en uniforme).
Dans les pays occupés, on distingue deux commandements :
- Befehlshaber der Sipo und des SD ou BdSuSD ou BdS (« commandement de la police de sécurité et du service de sécurité ») avec autorité sur les détachements régionaux (KdS) ;
- Befehlshaber der Orpo ou BdO (« commandement de la police d'ordre ») avec autorité sur les détachements régionaux (KdO).