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Nitti Frank

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Francesco Raffaele Nitto, plus connu sous le nom de Frank Nitti, surnommé « The Enforcer » (né le 27 janvier 1888 en Sicile et mort le 19 mars 1943 à Chicago) était un gangster italo-américain et l'un des principaux hommes de mains d'Al Capone et plus tard, de l’Outfit de Chicago. 

Nitti FrankNitti Frank

Frank Nitti est né en Sicile dans les années 1880 ; sa pierre tombale indique 1888, bien que les documents d'immigration mentionnent 1883. Il s'installe à New York à la fin de la Première Guerre mondiale, puis à Chicago, où il ouvre une échoppe de barbier et se consacre en outre aux activités très lucratives de vol de bijoux et de recel. Nitti construit un important réseau d'associés dans le milieu de Chicago et attire l'attention du patron du crime organisé, Johnny Torrio.

Sous la direction du successeur de TorrioAl Capone, la réputation de Nitti grandit. Il se charge de la contrebande et de la distribution d'alcool, pendant la Prohibition, important du whiskey du Canada et le vendant à travers un réseau de speakeasies autour de Chicago. Nitti est l'un des meilleurs lieutenants de Capone, en qui il peut se fier pour ses compétences de direction et son sens des affaires. Si bien que lorsque Capone va brièvement en prison, en 1929, il nomme Nitti membre du triumvirat chargé de diriger la pègre à sa place. Nitti prend la tête des opérations avec Jake Guzik à la tête de l'administration et Tony Accardo pour gérer les basses œuvres. En dépit de son surnom The Enforcer (« l'exécuteur »), Nitti utilise les « soldats » de la Mafia et autres subordonnés pour commettre des violences, plutôt que de l'exercer lui-même. Non pas que Nitti réprouve l'utilisation des armes à feu - il fut auparavant l'un des meilleurs garde du corps de Capone - mais en gravissant les échelons de l'organisation, son instinct lui dicte qu'il doit personnellement éviter de se charger du « sale boulot » pour lequel les tueurs sont payés.

En 1931, Frank Nitti et Al Capone sont condamnés pour évasion fiscale et envoyés en prison. Cependant, Nitti n'est condamné qu'à 18 mois alors que Capone en prend pour 11 ans. Nitti est un prisonnier modèle, mais il trouve abominable un confinement d'une année et demi dans une si petite cellule. À sa sortie de prison, en 1932, la presse accueille Nitti comme le nouveau patron du gang de Capone. En réalité, cependant, Nitti n'est qu'une façade. Selon le reporter et spécialiste de la Mafia, Carl Sifakis, « il serait risible » de croire que des gens comme Paul Ricca, Tony Accardo, Jake Guzik et Murray Humphreys puissent être aux ordres de Nitti. Selon la plupart des récits, Ricca détient réellement le pouvoir dès 1932 et devient clairement le patron dès 1939, même s'il est techniquement le Sotto Capo (« sous chef ») de Nitti. Ricca enfreint souvent les ordres de Nitti en déclarant, « On va le faire comme ça. On en a assez de l'écouter. » Quand Lucky Luciano et Meyer Lansky organisent le Syndicat du crime, ils considèrent Nitti comme un simple numéro et traitent avec Ricca, en tant que représentant des Capones.

L'Outfit de Chicago se lance alors, parmi d'autres activités, dans la prostitution et le jeu, ainsi que dans le contrôle des syndicats (qui permettent de pratiquer l'extorsion dans de nombreux domaines). La pègre est alors mieux profilée et engrange des profits monstrueux. Le 19 décembre 1932, une patrouille de la police de Chicago conduite par les détectives Harry Lang et Harry Miller, forcent le bureau de Nitti, dans la chambre 554, du 221 North LaSalle Boulevard. Lang tire trois fois sur Nitti dans le dos et le cou. Il se tire ensuite une balle sur lui-même (s'éraflant simplement la peau) pour justifier un tir en légitime défense, prétendant que Nitti a d'abord tiré sur lui. Des témoignages au tribunal, révèleront plus tard que la tentative d'assassinat a été ordonnée personnellement par le nouveau maire de Chicago, Anton Cermak. Ce dernier désirant remplacer les Capones par des gangsters à sa solde.

Malheureusement pour Cermak, Nitti survit à ses blessures. En février 1933, il est acquitté du chef de tentative d'assassinat. Lors de ce procès, Miller témoigne que Lang a reçu 15 000 dollars1 pour tuer Nitti. Un autre policier en uniforme qui était présent lors des coups de feux atteste que Nitti était à terre et désarmé. Harry Lang et Harry Miller sont tous deux mis à la porte de la police et se voient infliger à chacun une amende de 100 dollars pour coups et blessures. Deux mois plus tard, Cermak est abattu par Giuseppe Zangara, un immigrant de Calabre. À ce moment, Cermak se tenait au côté du président fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt. La plupart des historiens pensent que Zangara tenta d'assassiner Roosevelt, mais le manqua et toucha Cermak. D'autres cependant pensent que Nitti avait donné ordre de tuer Cermak, et que le contrat avait été offert à Zangara. Celui-ci était connu pour avoir été tireur d'élite dans l'armée italienne avant d'émigrer en Amérique, ce qui amena certains à spéculer que Cermak était bel et bien la cible.

En 1943, nombre de membre de l'Outfit de Chicago se retrouvent inculpés d'extorsion. Parmi eux, on trouve Nitti, Ricca, Louis Campagna, Ralph Pierce, John Roselli, Nick Circella, Phil D'Andrea et Charles Gioe. L'Outfit est accusé d'avoir tenté de prendre le contrôle de certains des plus grands studios de cinéma d'Hollywood, dont MGM Studios, Paramount Pictures, 20th Century Fox, Columbia Pictures et RKO Radio Pictures. Les studios ont coopéré avec l'Outfit pour éviter des problèmes avec les syndicats manipulés par la pègre. Lors d'une réunion des patrons de l'Outfit chez Nitti, son Sotto Capo Ricca blâme rageusement Nitti pour les inculpations. Il dit que puisque l'informateur du FBI, Willie Bioff, travaillait pour Nitti, c'est à lui d'aller en prison plutôt que de faire s'écrouler l'ensemble de l'Outfit. Peut être à cause du sentiment de claustrophobie que déclencha sa première incarcération ou, parce que selon certaines sources, il souffre d'un cancer en phase terminale, Nitti décide de mettre fin à ses jours.

Le jour avant sa comparution prévue devant le grand jury, Nitti prend un petit déjeuner avec son épouse dans leur maison de Riverside au 712 Selborne Road. Alors que sa femme se rend à l'église, Nitti lui dit qu'il va aller marcher. Après le départ de son épouse, Nitti s'enivre puis charge un révolver de calibre 32, le met dans sa poche de manteau et marche jusqu'à un dépôt de chemin de fer. Deux ouvriers, William F. Sebauer et Lowell M. Barnett aperçoivent Nitti marchant sur les voies face à un train et lui crient des avertissements. Ils croient que le train l'a heurté, mais Nitti a sauté hors de la voie juste à temps. Deux coups de feu retentissent, les ouvriers pensent tout d'abord que Nitti leur tire dessus, puis ils réalisent qu'il tente de se loger une balle dans la tête. Les deux balles sont passées à travers son chapeau. Finalement, Nitti s'assoit contre une barrière, les deux ouvriers l'observent toujours, puis se tire une balle dans la tête. Frank Nitti meurt le long d'une voie du Illinois Central de Riverside le 19 mars 19435. Il repose, comme Capone, au cimetière Mount Carmel de Hillside dans la banlieue de Chicago.


Torrio Johnny

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Johnny Torrio (Giovanni Torrio) était un mafieux américain. Il est né à Orsara, près de Naples, en 1882, et est mort à New York en 1957. 
Torrio Johnny

Surnommé the Fox (le renard), il a bâti l'empire criminel moderne de Chicago dans les années 1920, lancé la carrière d'Al Capone, et a été l'un des concepteurs du Syndicat du crime. Il fut le boss de l'Outfit de 1920 à 1925. Il immigra à l'âge de deux ans avec sa mère, une veuve. Adolescent, après plusieurs petits boulots (dont celui de videur), il finit par devenir chef d'une petite bande dans le Lower East Side. Il gagna suffisamment d'argent pour ouvrir une salle de billard abritant des activités clandestines (jeux, prêts usuriers).

Remarqué par Paul Kelly, chef du Five Points Gang, il en devint le numéro 2. À son contact, il apprit à adopter une apparence d'homme d'affaire distingué et le sens de la diplomatie. Parallèlement à des affaires légales, Torrio s'enrichit avec les loteries, les paris, les prêts usuriers, les hold-up, la prostitution et le trafic d'opium. Parmi les enfants qui effectuaient ses commissions, il remarqua Al Capone et le fit embaucher comme barman et videur dans un bar possédé par, Frankie Yale, associé de Torrio et caïd de Brooklyn.

En 1909, il fut sollicité par sa tante, Victoria Moresco, pour aider son mari Big Jim Colosimo à Chicago, contre le racket de la Mano Nera. Ses hommes parvinrent à s'en débarrasser en leur tendant un traquenard. Il devint alors le manager et numéro 2 de l'empire de maisons closes de Colosimo, ce qui ne l'empêchait pas de rester fidèle à sa femme, une juive nommée Anna Jacob. Il ouvrit sa propre maison de passe et de jeu, le Four Deuces en 1919. Installé à Chicago, il confia à Frankie Yale la gestion de ses affaires à New York.

Lorsque la Prohibition fut instaurée, Torrio perçut tout de suite les immenses profits qui pouvaient être en jeu ; il pressa Colosimo de s'impliquer dans le bootleging. Devant la réticence de ce dernier, Torrio aurait, après approbation des associés de Colosimo (les frères Genna et les frères Aiello), suggéré à Frankie Yale de venir l'abattre à Chicago, en 1920. Il hérita alors de ses lupanars et maisons de jeu, et y ajouta des centaines de bars clandestins. Al Capone, arrivé en 1918, devint son lieutenant.

L'équipe (The Chicago Outfit) étendait sa domination sur les quartiers sud (South Side) de Chicago. Dans son expansion, elle se heurta au gang du nord, dirigé par l'Irlandais Dion O'Banion. Dans un premier temps, Torrio essaya de s'entendre avec lui. Mais les tensions portant sur les droits territoriaux entre les frères Genna et O'Banion étaient intenses, et ce dernier doubla Torrio sur le rachat d'une brasserie, si bien que Torrio ordonna son meurtre, ce qui fut fait par une équipe de tueurs commandée par Frankie Yale, le 10 novembre 1924. Une guerre des gangs s'ensuivit avec les amis d'O'Banion (Hymie Weiss, Bugs Moran). En janvier 1925, Moran fit feu sur Torrio, lequel, blessé, s'en sortit par miracle. Une fois rétabli, il purgea un an de prison pour violation de la Prohibition.

Lorsqu'il sortit, apparemment choqué par l'escalade de la violence criminelle (ou peut-être sous la pression de son lieutenant), il décida de « raccrocher », laissant son héritage à Al Capone et partit en Italie. Il revint aux États-Unis au début des années 1930. Considéré par ses pairs comme un « sage » respecté, il joua un rôle décisif lors de l'élaboration de la Commission, dont il serait resté un conseiller influent. Il fut ensuite cité comme témoin lors du procès d'Al Capone. Il se retira à New York et mourut à l'hôpital après une attaque cardiaque chez son barbier en 1957.

Colosimo Big Jim

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Giacomo Colosimo, dit Big Jim (né en 1877 à Cosenza - mort en 1920 à Chicago) était un mafioso italo-américain du début du XXe siècle et membre fondateur du Chicago Outfit avant d'en devenir le parrain. 

Colosimo Big JimColosimo Big Jim

Giacomo Colosimo quitta sa Calabre natale pour Chicago en 1895. Il y exerça d'abord la profession de balayeur, mais en même temps il était utilisé par la Mano Nera, la mafia italienne, comme racketter et pickpocket. Il arrondissait aussi ses fins de mois par le vol et le proxénétisme. En 1902, il épousa Victoria Moresco, une proxénète bien plus âgée que lui. Ensemble ils ouvrirent une maison close et prirent rapidement le contrôle de plusieurs autres. Big Jim se trouva rapidement à la tête d'un empire de la prostitution avec près de 200 établissements.

Big Jim organisait également un véritable trafic d'être humains : lui et ses hommes recherchaient des jeunes filles de la campagne, et leurs promettait le grand amour et un bon travail à Chicago. Une fois sur place, elles étaient emprisonnées, violées, et leurs amour-propre détruit, puis elles étaient vendues. En 1909, menacé par d'autres mafieux, il appela à l'aide son neveu par alliance Johnny Torrio, qui était à la tête du gang des Five Points à Brooklyn. Peu après, les 3 hommes qui l'avaient menacé furent retrouvés morts.

Johnny Torrio s'installa à Chicago et commença à travailler avec son oncle. Big Jim ouvrit un restaurant, le Colosimo's Cafe, qui lui servit par la suite de quartier général. En 1919, Al Capone, qui auparavant était basé à New York, rejoignit Chicago et fut embauché comme barman et videur au Four Deuces, un autre établissement appartenant à Colosimo. Vint le temps de la prohibition, et Torrio voulut se tourner vers le trafic d'alcool.

Mais Colosimo refusa, préférant se concentrer sur la prostitution. En même temps, il quitta sa femme (la tante de Torrio) et se maria avec une chanteuse de 19 ans, Dale Winter. Torrio avait donc 2 raisons d'éliminer son acolyte, et le 16 mai 1920 Big Jim Colosimo fut abattu dans son restaurant par Frankie Yale, qui ne fut jamais condamné, ayant intimidé le principal témoin oculaire. Torrio et Capone furent également interrogés par la police mais ne furent pas inquiétés.

John Dillinger

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During the 1930s Depression, many Americans, nearly helpless against forces they didn’t understand, made heroes of outlaws who took what they wanted at gunpoint. Of all the lurid desperadoes, one man, John Herbert Dillinger, came to evoke this Gangster Era and stirred mass emotion to a degree rarely seen in this country.

John Dillinger

Dillinger, whose name once dominated the headlines, was a notorious and vicious thief. From September 1933 until July 1934, he and his violent gang terrorized the Midwest, killing 10 men, wounding 7 others, robbing banks and police arsenals, and staging 3 jail breaks—killing a sheriff during one and wounding 2 guards in another.

John Herbert Dillinger was born on June 22, 1903 in the Oak Hill section of Indianapolis, a middle-class residential neighborhood. His father, a hardworking grocer, raised him in an atmosphere of disciplinary extremes, harsh and repressive on some occasions, but generous and permissive on others. John’s mother died when he was three, and when his father remarried six years later, John resented his stepmother.

In adolescence, the flaws in his bewildering personality became evident, and he was frequently in trouble. Finally, he quit school and got a job in a machine shop in Indianapolis. Although intelligent and a good worker, he soon became bored and often stayed out all night. His father, worried that the temptations of the city were corrupting his teenage son, sold his property in Indianapolis and moved his family to a farm near Mooresville, Indiana. However, John reacted no better to rural life than he had to that in the city and soon began to run wild again.
    
A break with his father and trouble with the law (auto theft) led him to enlist in the Navy. There he soon got into trouble and deserted his ship when it docked in Boston. Returning to Mooresville, he married 16-year-old Beryl Hovius in 1924. A dazzling dream of bright lights and excitement led the newlyweds to Indianapolis. Dillinger had no luck finding work in the city and joined the town pool shark, Ed Singleton, in his search for easy money. In their first attempt, they tried to rob a Mooresville grocer, but were quickly apprehended. Singleton pleaded not guilty, stood trial, and was sentenced to two years in prison. Dillinger, following his father’s advice, confessed, was convicted of assault and battery with intent to rob and conspiracy to commit a felony, and received joint sentences of two to 14 years and 10 to 20 years in the Indiana State Prison. Stunned by the harsh sentence, Dillinger became a tortured, bitter man in prison.

His period of infamy began on May 10, 1933, when he was paroled from prison after serving eight-and-a-half years of his sentence. Almost immediately, Dillinger robbed a bank in Bluffton, Ohio. Dayton police arrested him on September 22, and he was lodged in the county jail in Lima, Ohio to await trial.

The many faces of John Dillinger

The many faces of John Dillinger

In frisking Dillinger, the Lima police found a document which seemed to be a plan for a prison break, but the prisoner denied knowledge of any plan. Four days later, using the same plans, eight of Dillinger’s friends escaped from the Indiana State Prison, using shotguns and rifles that had been smuggled into their cells. During their escape, they shot two guards.

On October 12, three of the escaped prisoners and a parolee from the same prison showed up at the Lima jail where Dillinger was incarcerated. They told the sheriff that they had come to return Dillinger to the Indiana State Prison for violation of his parole.

When the sheriff asked to see their credentials, one of the men pulled a gun, shot the sheriff, and beat him into unconsciousness. Then taking the keys to the jail, the bandits freed Dillinger, locked the sheriff’s wife and a deputy in a cell, and leaving the sheriff to die on the floor, made their getaway.

Although none of these men had violated a federal law, the FBI’s assistance was requested in identifying and locating the criminals. The four men were identified as Harry Pierpont, Russell Clark, Charles Makley, and Harry Copeland. Their fingerprint cards in the FBI Identification Division were flagged with red metal tags, indicating that they were wanted.

Meanwhile, Dillinger and his gang pulled several bank robberies. They also plundered the police arsenals at Auburn, Indiana and Peru, Indiana, stealing several machine guns, rifles, and revolvers, a quantity of ammunition, and several bulletproof vests. On December 14, John Hamilton, a Dillinger gang member, shot and killed a police detective in Chicago. A month later, the Dillinger gang killed a police officer during the robbery of the First National Bank of East Chicago, Indiana. Then they made their way to Florida and, subsequently, to Tucson, Arizona. There on January 23, 1934, a fire broke out in the hotel where Clark and Makley were hiding under assumed names. Firemen recognized the men from their photographs, and local police arrested them, as well as Dillinger and Harry Pierpont. They also seized three Thompson submachine guns, two Winchester rifles mounted as machine guns, five bulletproof vests, and more than $25,000 in cash, part of it from the East Chicago robbery.

Dillinger was sequestered at the county jail in Crown Point, Indiana to await trial for the murder of the East Chicago police officer. Authorities boasted that the jail was “escape proof.” But on March 3, 1934, Dillinger cowed the guards with what he claimed later was a wooden gun he had whittled. He forced them to open the door to his cell, then grabbed two machine guns, locked up the guards and several trustees, and fled.

It was then that Dillinger made the mistake that would cost him his life. He stole the sheriff’s car and drove across the Indiana-Illinois line, heading for Chicago. By doing that, he violated the National Motor Vehicle Theft Act, which made it a federal offense to transport a stolen motor vehicle across a state line.

A federal complaint was sworn charging Dillinger with the theft and interstate transportation of the sheriff’s car, which was recovered in Chicago. After the grand jury returned an indictment, the FBI became actively involved in the nationwide search for Dillinger.

Meanwhile, Pierpont, Makley, and Clark were returned to Ohio and convicted of the murder of the Lima sheriff. Pierpont and Makley were sentenced to death and Clark to life imprisonment. But in an escape attempt, Makley was killed, and Pierpont was wounded. A month later, Pierpont had recovered sufficiently to be executed.

John Dillinger’s Colt .380 - John Dillinger wearing vest and tieJohn Dillinger’s Colt .380 - John Dillinger wearing vest and tie

John Dillinger’s Colt .380 - John Dillinger wearing vest and tie

In Chicago, Dillinger joined his girlfriend, Evelyn Frechette. They proceeded to St. Paul, where Dillinger teamed up with Homer Van Meter, Lester (“Baby Face Nelson”) Gillis, Eddie Green, and Tommy Carroll, among others. The gang’s business prospered as they continued robbing banks of large amounts of money.

Then on March 30, 1934, an agent talked to the manager of the Lincoln Court Apartments in St. Paul, who reported two suspicious tenants, Mr. and Mrs. Hellman, who acted nervous and refused to admit the apartment caretaker. The FBI began a surveillance of the Hellman’s apartment. The next day, an agent and a police officer knocked on the door of the apartment. Evelyn Frechette opened the door, but quickly slammed it shut. The agent called for reinforcements to surround the building.

While waiting, the agents saw a man enter a hall near the Hellman’s apartment. When questioned, the man, Homer Van Meter, drew a gun. Shots were exchanged, during which Van Meter fled the building and forced a truck driver at gunpoint to drive him to Green’s apartment. Suddenly the door of the Hellman apartment opened and the muzzle of a machine gun began spraying the hallway with lead. Under cover of the machine gun fire, Dillinger and Evelyn Frechette fled through a back door. They, too, drove to Green’s apartment, where Dillinger was treated for a bullet wound received in the escape.

At the Lincoln Court Apartments, the FBI found a Thompson submachine gun with the stock removed, two automatic rifles, one .38 caliber Colt automatic with twenty-shot magazine clips, and two bulletproof vests. Across town, other agents located one of Eddie Green’s hideouts where he and Bessie Skinner had been living as “Mr. and Mrs. Stephens.” On April 3, when Green was located, he attempted to draw his gun, but was shot by the agents. He died in a hospital eight days later.

Dillinger and Evelyn Frechette fled to Mooresville, Indiana, where they stayed with his father and half-brother until his wound healed. Then Frechette went to Chicago to visit a friend—and was arrested by the FBI. She was taken to St. Paul for trial on a charge of conspiracy to harbor a fugitive. She was convicted, fined $1,000, and sentenced to two years in prison. Bessie Skinner, Eddie Green’s girlfriend, got 15 months on the same charge.

Meanwhile, Dillinger and Van Meter robbed a police station at Warsaw, Indiana of guns and bulletproof vests. Dillinger stayed for awhile in Upper Michigan, departing just ahead of a posse of FBI agents dispatched there by airplane. Then the FBI received a tip that there had been a sudden influx of rather suspicious guests at the summer resort of Little Bohemia Lodge, about 50 miles north of Rhinelander, Wisconsin. One of them sounded like John Dillinger and another like Baby Face Nelson.

From Rhinelander, an FBI task force set out by car for Little Bohemia. Two of the rented cars broke down enroute, and, in the uncommonly cold April weather, some of the agents had to make the trip standing on the running boards of the other cars. Two miles from the resort, the car lights were turned off and the posse proceeded through the darkness. When the cars reached the resort, dogs began barking. The agents spread out to surround the lodge and as they approached, machine gun fire rattled down on them from the roof. Swiftly, the agents took cover. One of them hurried to a telephone to give directions to additional agents who had arrived in Rhinelander to back up the operation.

While the agent was telephoning, the operator broke in to tell him there was trouble at another cottage about two miles away. Special Agent W. Carter Baum, another FBI man, and a constable went there and found a parked car which the constable recognized as belonging to a local resident. They pulled up and identified themselves.

 

John Dillinger’s Wanted Poster - Special Agent in Charge Melvin PurvisJohn Dillinger’s Wanted Poster - Special Agent in Charge Melvin Purvis

John Dillinger’s Wanted Poster - Special Agent in Charge Melvin Purvis

Inside the other car, Baby Face Nelson was holding three local residents at gunpoint. He turned, leveled a revolver at the lawmen’s car and ordered them to step out. But without waiting for them to comply, Nelson opened fire. Baum was killed, and the constable and the other agent were severely wounded. Nelson jumped into the Ford they had been using and fled.

When the firing had subsided at the Little Bohemia Lodge, Dillinger was gone. When the agents entered the lodge the next morning, they found only three frightened females. Dillinger and five others had fled through a back window before the agents surrounded the house.

In Washington, FBI Director J. Edgar Hoover assigned Special Agent Samuel A. Cowley to head the FBI’s investigative efforts against Dillinger. Cowley set up headquarters in Chicago, where he and Melvin Purvis, special agent in charge of the Chicago office, planned their strategy. A squad of agents under Cowley worked with East Chicago policemen in tracking down all tips and rumors.

Late in the afternoon of Saturday, July 21, 1934, the madam of a brothel in Gary, Indiana, contacted one of the police officers with information. This woman called herself Anna Sage; however, her real name was Ana Cumpanas, and she had entered the United States from her native Rumania in 1914. Because of the nature of her profession, she was considered an undesirable alien by the Immigration and Naturalization Service, and deportation proceedings had been started. Anna was willing to sell the FBI some information about Dillinger for a cash reward, plus the FBI’s help in preventing her deportation.

At a meeting with Anna, Cowley and Purvis were cautious. They promised her the reward if her information led to Dillinger’s capture, but said all they could do was call her cooperation to the attention of the Department of Labor, which at that time handled deportation matters. Satisfied, Anna told the agents that a girlfriend of hers, Polly Hamilton, had visited her establishment with Dillinger. Anna had recognized Dillinger from a newspaper photograph.

Anna told the agents that she, Polly Hamilton, and Dillinger probably would be going to the movies the following evening at either the Biograph or the Marbro Theaters. She said that she would notify them when the theater was chosen. She also said that she would wear an orange dress so that they could identify her.

On Sunday, July 22, Cowley ordered all agents of the Chicago office to stand by for urgent duty. Anna Sage called that evening to confirm the plans, but she still did not know which theater they would attend. Therefore, agents and policemen were sent to both theaters. At 8:30 p.m., Anna Sage, John Dillinger, and Polly Hamilton strolled into the Biograph Theater to see Clark Gable in Manhattan Melodrama. Purvis phoned Cowley, who shifted the other men from the Marbro to the Biograph.

Cowley also phoned Hoover for instructions. Hoover cautioned them to wait outside rather than risk a shooting match inside the crowded theater. Each man was instructed not to unnecessarily endanger himself and was told that if Dillinger offered any resistance, it would be each man for himself.

At 10:30 p.m., Dillinger, with his two female companions on either side, walked out of the theater and turned to his left. As they walked past the doorway in which Purvis was standing, Purvis lit a cigar as a signal for the other men to close in.

Dillinger quickly realized what was happening and acted by instinct. He grabbed a pistol from his right trouser pocket as he ran toward the alley. Five shots were fired from the guns of three FBI agents. Three of the shots hit Dillinger, and he fell face down on the pavement. At 10:50 p.m. on July 22, 1934, John Dillinger was pronounced dead in a little room in the Alexian Brothers Hospital.

Biograph Theater

Biograph Theater

The agents who fired at Dillinger were Charles B. Winstead, Clarence O. Hurt, and Herman E. Hollis. Each man was commended by J. Edgar Hoover for fearlessness and courageous action. None of them ever said who actually killed Dillinger. The events of that sultry July night in Chicago marked the beginning of the end of the Gangster Era. Eventually, 27 persons were convicted in federal courts on charges of harboring and aiding and abetting John Dillinger and his cronies during their reign of terror. Baby Face Nelson was fatally wounded on November 27, 1934, in a gun battle with FBI agents in which Special Agents Cowley and Hollis also were killed. Dillinger was buried in Crown Hill Cemetery in Indianapolis, Indiana.

Dillinger John

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John Herbert Dillinger Jr., né le 22 juin 1903 à Indianapolis (Indiana, États-Unis) et mort le 22 juillet 1934 à Chicago (Illinois, États-Unis), est estimé comme le plus grand gangster et braqueur de banques américain d'origine allemande durant la Grande Dépression. 

Dillinger John

Il était considéré comme un dangereux criminel, alors qu'il n'aurait tué qu'une seule fois lors d'un braquage ayant mal tourné. Il était impliqué dans l'attaque d'au moins deux douzaines de banques et de quatre commissariats de police. Il s'est évadé par deux fois de prison et fut idolâtré par certains comme un « Robin des Bois » des temps modernes. Durant les années 1933-34, Dillinger apparaît comme le criminel le plus célèbre de tous les proscrits de la Grande Dépression. Dillinger a été le plus célèbre de tous même parmi les criminels les plus violents de l'époque tels Bonnie et Clyde, Ma Barker, Baby Face Nelson ou Pretty Boy Floyd. Ces derniers ont monopolisé les gros titres de la presse américaine et captivé les lecteurs de tabloïds de 1931 à 1935, une période qui engendra parallèlement le développement et le perfectionnement des techniques d'enquête du FBI.

Les articles des médias ont été épicés par des récits exagérés sur la bravade de Dillinger, son audace et sa personnalité haute en couleur. Le gouvernement a demandé l'intervention de la police fédérale, et J. Edgar Hoover a élaboré un FBI plus organisé avec des méthodes d'enquêtes efficaces contre le crime organisé; Hoover a manipulé Dillinger et son gang lors de son programme électoral pour lancer le FBI et conserver sa direction. Après avoir échappé à la police dans quatre États et durant près d'un an, Dillinger, blessé, retourna brièvement à la maison de son père pour se soigner. De retour à Chicago en juillet 1934, il trouve refuge dans un bordel tenu par Ana Cumpănaş. Attirée par la prime et la promesse de pouvoir rester légalement aux États-Unis, elle finira par prévenir les fédéraux. Le 22 juillet 1934, la police et la Division des enquêtes encerclèrent le cinéma Biograph Theater. Les agents fédéraux, dirigés par Melvin Purvis, voulurent arrêter Dillinger alors qu'il sortait de la séance. Mais il sortit une arme et tenta de fuir, et fut abattu de trois balles.

John Herbert Dillinger Jr. naît dans le quartier de Oak Hill à Indianapolis dans l'Indiana. Il est le plus jeune des deux enfants de John Wilson Dillinger (2 juillet 1864 - 3 novembre 1943) et de Mary Ellen « Mollie » Lancaster (1860–1907). Son grand-père paternel Matthias Dillinger est né à Gisingen un quartier de Vaudrevange en Sarre, avant d'émigrer de Metz en Lorraine vers les États-Unis en 1851. Ses parents se sont mariés le 23 août 1887 dans le Comté de Marion, dans l'Indiana. Le père de Dillinger était un épicier, connu comme un homme dur. La sœur de Dillinger, Audrey, naquit le 6 mars 1889. La mère de Dillinger mourut en 1907 peu de temps avant son quatrième anniversaire.

Dillinger fut scolarisé jusqu'à l'équivalent du collège. Il connut de nombreux problèmes avec la loi pour des bagarres, de menus larcins, et fut repéré pour son attitude déroutante et pour avoir molesté des enfants plus petits. Il quitta l'école pour travailler dans un magasin de vente de machines. Bien qu'il travaillât dur, il restait toute la nuit dehors à faire la fête. Son père, ayant peur que la ville ne le corrompe, déménagea sa famille à Mooresville dans l'Indiana. Mais, malgré sa nouvelle vie plus rurale, il fut arrêté en 1922 pour vol de voiture et ses relations avec son père se détériorèrent. Ces problèmes le conduisirent à s'enrôler dans la NAVY, mais il déserta quelques mois plus tard alors que son navire avait accosté à Boston.

Dillinger retourna alors à Mooresville où il fit la connaissance de Beryl Ethel Hovious (née le 6 août 1906). Ils se marièrent à Martinsville dans l'Indiana le 12 avril 1924. Dillinger ne parvint pas à trouver un emploi et commença à planifier des attaques à main armée avec son ami Ed Singleton. En quittant les lieux, ils furent reconnus par un prêtre qui les dénonça à la police. Ils furent arrêtés le lendemain. Singleton plaida non-coupable, mais le père de Dillinger l'ayant convaincu de se confesser du crime, il plaida coupable. Il fut reconnu coupable d'attaques à main armée avec intention de voler et conspiration de crime. Il fut condamné de 10 à 12 ans de prison pour ses crimes. Son père avoua à des journalistes qu'il regrettait ce procès et considéra la condamnation comme injuste. Il implora le juge de raccourcir la peine, sans succès. En route pour la prison, Dillinger échappa brièvement à ses geôliers avant d'être rattrapé.

Dillinger embrassa la carrière criminelle derrière les barreaux de la prison d'État de l'Indiana. C'est là qu'il rencontra de nombreux criminels, apprit son métier et améliora sa spécialité : l'attaque de banque. Dès sa sortie le 10 mai 1933, il retomba rapidement dans le crime, ne trouvant pas de travail du fait du début de la Grande Dépression de 1929. Il fut arrêté le 22 septembre pour attaque de banque. Dillinger conçut l'évasion de Pierpont. Cette évasion a été rendue possible par l'introduction d'armes dans la prison par les amis de Dillinger. Ces armes arrivèrent dans la buanderie où travaillaient six hommes que Dillinger avait convaincus de se joindre à lui. Durant cette évasion, deux gardes périrent. De cette évasion naquit le premier gang de Dillinger. La multiplication des attaques de banques dans divers États rendait la situation intenable. Aussi le BOI (Bureau of Investigation), ancêtre du FBI, décida d'identifier les criminels et ce même si cela n'était pas de leur ressort. En effet, à cette époque, les attaques de banques dans plusieurs États n'étaient pas des crimes fédéraux, c'est donc la juridiction locale qui était responsable de l'enquête. La multiplicité des crimes de Dillinger sur plusieurs États fit évoluer la législation américaine.

Après avoir passé près d'une année à fuir la police, et à se cacher en Floride, Arizona, Michigan et Wisconsin, Dillinger fut blessé en s'échappant lors d'un affrontement avec la police, et se réfugia dans la maison de son père afin de se soigner. Il retourna à Chicago en juillet 1934, où il commit ses plus grands méfaits. Il fut découvert par la police, informée par une prostituée. Le 22 juillet, la police et le FBI encerclèrent le Cinéma Biograph Theater à Chicago, où Dillinger s'était rendu afin d'y voir un film de gangster L'Ennemi public n° 1, avec Clark Gable. Dillinger était accompagné d'Anna Sage, la fameuse femme à la jupe rouge et au T-shirt blanc, dont la couleur des vêtements permit à la police de Chicago d'identifier Dillinger. Les agents du FBI, menés par Melvin Purvis, l'ont abattu à la sortie du cinéma.

Italian Organized Crime - Overview

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Charles Since their appearance in the 1800s, the Italian criminal societies known as the Mafia have infiltrated the social and economic fabric of Italy and now impact the world. They are some of the most notorious and widespread of all criminal societies.

Italian Organized Crime - Overview

There are several groups currently active in the U.S.: the Sicilian Mafia; the Camorra or Neapolitan Mafia; the ’Ndrangheta or Calabrian Mafia; and the Sacra Corona Unita or United Sacred Crown.

We estimate the four groups have approximately 25,000 members total, with 250,000 affiliates worldwide. There are more than 3,000 members and affiliates in the U.S., scattered mostly throughout the major cities in the Northeast, the Midwest, California, and the South. Their largest presence centers around New York, southern New Jersey, and Philadelphia.

Their criminal activities are international with members and affiliates in Canada, South America, Australia, and parts of Europe. They are also known to collaborate with other international organized crime groups from all over the world, especially in drug trafficking.

The major threats to American society posed by these groups are drug trafficking and money laundering. They have been involved in heroin trafficking for decades. Two major investigations that targeted Italian organized crime drug trafficking in the 1980s are known as the “French Connection” and the “Pizza Connection.”

These groups don’t limit themselves to drug running, though. They’re also involved in illegal gambling, political corruption, extortion, kidnapping, fraud, counterfeiting, infiltration of legitimate businesses, murders, bombings, and weapons trafficking. Industry experts in Italy estimate that their worldwide criminal activity is worth more than $100 billion annually. 

A Long History

These enterprises evolved over the course of 3,000 years during numerous periods of invasion and exploitation by numerous conquering armies in Italy. Over the millennia, Sicilians became more clannish and began to rely on familial ties for safety, protection, justice, and survival.

An underground secret society formed initially as resistance fighters against the invaders and to exact frontier vigilante justice against oppression. A member was known as a “Man Of Honor,” respected and admired because he protected his family and friends and kept silent even unto death.

Sicilians weren’t concerned if the group profited from its actions because it came at the expense of the oppressive authorities. These secret societies eventually grew into the Mafia.

Since the 1900s, thousands of Italian organized crime figures—mostly Sicilian Mafiosi—have come illegally to this country. Many who fled here in the early 1920s helped establish what is known today as La Cosa Nostra or the American Mafia.

Charles “Lucky” Luciano, a Mafioso from Sicily, came to the U.S. during this era and is credited for making the American La Cosa Nostra what it is today. Luciano structured the La Cosa Nostra after the Sicilian Mafia. When Luciano was deported back to Italy in 1946 for operating a prostitution ring, he became a liaison between the Sicilian Mafia and La Cosa Nostra. 

Sicilian Mafia (based in Sicily)

The Sicilian Mafia formed in the mid-1800s to unify the Sicilian peasants against their enemies. In Sicily, the word Mafia tends to mean “manly.” The Sicilian Mafia changed from a group of honorable Sicilian men to an organized criminal group in the 1920s.

In the 1950s, Sicily enjoyed a massive building boom. Taking advantage of the opportunity, the Sicilian Mafia gained control of the building contracts and made millions of dollars. Today, the Sicilian Mafia has evolved into an international organized crime group. Some experts estimate it is the second largest organization in Italy.

The Sicilian Mafia specializes in heroin trafficking, political corruption, and military arms trafficking—and is also known to engage in arson, frauds, counterfeiting, and other racketeering crimes. With an estimated 2,500 Sicilian Mafia affiliates it is the most powerful and most active Italian organized crime group in the U.S.

The Sicilian Mafia is infamous for its aggressive assaults on Italian law enforcement officials. In Sicily the term “Excellent Cadaver” is used to distinguish the assassination of prominent government officials from the common criminals and ordinary citizens killed by the Mafia. High-ranking victims include police commissioners, mayors, judges, police colonels and generals, and Parliament members.

On May 23, 1992, the Sicilian Mafia struck Italian law enforcement with a vengeance. At approximately 6 p.m., Italian Magistrate Giovanni Falcone, his wife, and three police body guards were killed by a massive bomb. Falcone was the director of Criminal Affairs in Rome. The bomb made a crater 30 feet in diameter in the road. The murders became known as the Capaci Massacre.

Less than two months later, on July 19, the Mafia struck Falcone’s newly named replacement, Judge Paolo Borsellino in Palermo, Sicily. Borsellino and five bodyguards were killed outside the apartment of Borsellino’s mother when a car packed with explosives was detonated by remote control.

Under Judge Falcone’s tenure the FBI and Italian law enforcement established a close working relationship aimed at dismantling Italian organized crime groups operating in both countries. That relationship has intensified since then. 

Camorra or Neapolitan Mafia (based in Naples)

The word “Camorra” means gang. The Camorra first appeared in the mid-1800s in Naples, Italy, as a prison gang. Once released, members formed clans in the cities and continued to grow in power. The Camorra has more than 100 clans and approximately 7,000 members, making it the largest of the Italian organized crime groups.

In the 1970s, the Sicilian Mafia convinced the Camorra to convert their cigarette smuggling routes into drug smuggling routes with the Sicilian Mafia’s assistance. Not all Camorra leaders agreed, leading to the Camorra Wars that cost 400 lives. Opponents of drug trafficking lost the war.

The Camorra made a fortune in reconstruction after an earthquake ravaged the Campania region in 1980. Now it specializes in cigarette smuggling and receives payoffs from other criminal groups for any cigarette traffic through Italy. The Camorra is also involved in money laundering, extortion, alien smuggling, robbery, blackmail, kidnapping, political corruption, and counterfeiting.

It is believed that nearly 200 Camorra affiliates reside in this country, many of whom arrived during the Camorra Wars. 

’Ndrangheta or Calabrian Mafia (based in Calabria)

The word “’Ndrangheta” comes from the Greek meaning courage or loyalty. The ’Ndrangheta formed in the 1860s when a group of Sicilians was banished from the island by the Italian government. They settled in Calabria and formed small criminal groups.

There are about 160 ’Ndrangheta cells with roughly 6,000 members. They specialize in kidnapping and political corruption, but also engage in drug trafficking, murder, bombings, counterfeiting, gambling, frauds, thefts, labor racketeering, loansharking, and alien smuggling.

Cells are loosely connected family groups based on blood relationships and marriages. In the U.S., there are an estimated 100-200 members and associates, primarily in New York and Florida. 

Sacra Corona Unita or United Sacred Crown (based in the Puglia region)

Law enforcement became aware of the Sacra Corona Unita in the late 1980s. Like other groups, it started as a prison gang. As its members were released, they settled in the Puglia region in Italy and continued to grow and form links with other Mafia groups. The Sacra Corona Unita is headquartered in Brindisi, located in the southeastern region of Puglia.

The Sacra Corona Unita consists of about 50 clans with approximately 2,000 members and specializes in smuggling cigarettes, drugs, arms, and people. It is also involved in money laundering, extortion, and political corruption. The organization collects payoffs from other criminal groups for landing rights on the southeast coast of Italy, a natural gateway for smuggling to and from post-Communist countries like Croatia, Yugoslavia, and Albania.

Very few Sacra Corona Unita members have been identified in the U.S., although some individuals in Illinois, Florida, and New York have links to the organization.

La Cosa Nostra

La Cosa Nostra is the foremost organized criminal threat to American society. Literally translated into English it means “this thing of ours.” It is a nationwide alliance of criminals—linked by blood ties or through conspiracy—dedicated to pursuing crime and protecting its members.

La Cosa Nostra, or the LCN as it is known by the FBI, consists of different “families” or groups that are generally arranged geographically and engaged in significant and organized racketeering activity. It is also known as the Mafia, a term used to describe other organized crime groups.

The LCN is most active in the New York metropolitan area, parts of New Jersey, Philadelphia, Detroit, Chicago, and New England. It has members in other major cities and is involved in international crimes. 

History of La Cosa Nostra

Although La Cosa Nostra has its roots in Italian organized crime, it has been a separate organization for many years. Today, La Cosa Nostra cooperates in various criminal activities with different criminal groups that are headquartered in Italy.

Giuseppe Esposito was the first known Sicilian Mafia member to emigrate to the U.S. He and six other Sicilians fled to New York after murdering the chancellor and a vice chancellor of a Sicilian province and 11 wealthy landowners. He was arrested in New Orleans in 1881 and extradited to Italy.

New Orleans was also the site of the first major Mafia incident in this country. On October 15, 1890, New Orleans Police Superintendent David Hennessey was murdered execution-style. Hundreds of Sicilians were arrested, and 19 were eventually indicted for the murder. An acquittal generated rumors of widespread bribery and intimidated witnesses. Outraged citizens of New Orleans organized a lynch mob and killed 11 of the 19 defendants. Two were hanged, nine were shot, and the remaining eight escaped.

The American Mafia has evolved over the years as various gangs assumed—and lost—dominance over the years: the Black Hand gangs around 1900; the Five Points Gang in the 1910s and ‘20s in New York City; Al Capone’s Syndicate in Chicago in the 1920s. By the end of the ‘20s, two primary factions had emerged, leading to a war for control of organized crime in New York City.

The murder of faction leader Joseph Masseria brought an end to the gang warfare, and the two groups united to form the organization now dubbed La Cosa Nostra. It was not a peaceful beginning: Salvatore Maranzano, the first leader of La Cosa Nostra, was murdered within six months.

Charles “Lucky” Luciano became the new leader. Maranzano had established the La Cosa Nostra code of conduct, set up the “family” divisions and structure, and established procedures for resolving disputes. Luciano set up the “Commission” to rule all La Cosa Nostra activities. The Commission included bosses from six or seven families.

Luciano was deported back to Italy in 1946 based on his conviction for operating a prostitution ring. There, he became a liaison between the Sicilian Mafia and La Cosa Nostra. 

Other Historical Highlights: 

  • 1951: A U.S. Senate committee led by Democrat Estes Kefauver of Tennessee determined that a “sinister criminal organization” known as the Mafia operated in this nation. 
  • 1957: The New York State Police uncovered a meeting of major LCN figures from around the country in the small upstate New York town of Apalachin. Many of the attendees were arrested. The event was the catalyst that changed the way law enforcement battles organized crime.
  • 1963: Joseph Valachi became the first La Cosa Nostra member to provide a detailed looked inside the organization. Recruited by FBI agents, Valachi revealed to a U.S. Senate committee numerous secrets of the organization, including its name, structure, power bases, codes, swearing-in ceremony, and members of the organization.

Today, La Cosa Nostra is involved in a broad spectrum of illegal activities: murder, extortion, drug trafficking, corruption of public officials, gambling, infiltration of legitimate businesses, labor racketeering, loan sharking, prostitution, pornography, tax-fraud schemes, and stock manipulation schemes. 

The Genovese Crime Family

Named after legendary boss Vito Genovese, the Genovese crime family was once considered the most powerful organized crime family in the nation. Members and their numerous associates engaged in drug trafficking, murder, assault, gambling, extortion, loansharking, labor racketeering, money laundering, arson, gasoline bootlegging, and infiltration of legitimate businesses.

Genovese family members are also involved in stock market manipulation and other illegal frauds and schemes as evidenced by the recent FBI investigation code named “Mobstocks.”

The Genovese crime family has its roots in the Italian criminal groups in New York controlled by Joseph Masseria in the 1920s. The family history is rife with murder, violence, and greed. 

Early History—Masseria and Maranzano

Masseria sparked the so-called “Castellammarese War” in 1928 when he tried to gain control of organized crime across the country. The war ended in 1931 when Salvatore Maranzano conspired with Masseria’s top soldier, Charles “Lucky” Luciano, to have Masseria killed. Maranzano emerged as the most powerful Mafia boss in the nation, setting up five separate criminal groups in New York and calling himself “Boss of Bosses.”

Two of the most powerful La Cosa Nostra families—known today as the Genovese and Gambino families—emerged from Maranzano’s restructuring efforts. Maranzano named Luciano the first boss of what would later be known as the Genovese family. Luciano showed his appreciation less than five months later by sending five men dressed as police officers to Maranzano’s office to murder him. 

Luciano, Costello, and Genovese

With Maranzano out of the way, Luciano become the most powerful Mafia boss in America and used his position to run La Cosa Nostra like a major corporation. He set up the LCN Commission, or ruling body, composed of seven bosses, and divided the different rackets among the families.

In 1936, Luciano was sentenced to 30 to 50 years in prison. Ten years later, he was released from prison and deported to Italy, never to return. When he was convicted, Frank Costello became acting boss because Genovese—then just an underboss—had fled to Italy to avoid a murder charge. His return to the states was cleared when a key witness against him was poisoned and the charges were dropped.

Costello led the family for approximately 20 years until May of 1957 when Genovese took control by sending soldier Vincent “the Chin” Gigante to murder him. Costello survived the attack but relinquished control of the family to Genovese. Attempted murder charges against Gigante were dismissed when Costello refused to identify him as the shooter.

In 1959, it was Genovese’s turn to go to prison following a conviction of conspiracy to violate narcotics laws. He received a 15-year sentence but continued to run the family through his underlings from his prison cell in Atlanta, Georgia. 

Valachi Sings—and Lombardo Leads

About this time, Joseph Valachi, a “made man,” was sent to the same prison as Genovese on a narcotics conviction. Labeled an informer, Valachi survived three attempts on his life behind bars. Still in prison in 1962, he killed a man he thought Genovese had sent to kill him. He was sentenced to life for the murder.

The sentencing was a turning point for Valachi, who decided to cooperate with the U.S. government. On September 27, 1963, he appeared before the U.S. Senate Permanent Subcommittee on Investigations and testified that he was a member of a secret criminal society in the U.S. known as La Cosa Nostra.

In 1969, several years after Valachi began cooperating with the FBI, Vito Genovese died in his prison cell. By then the Genovese family was under the control of Philip “Benny Squint” Lombardo. Unlike the bosses before him, Lombardo preferred to rule behind his underboss. His first, Thomas Eboli, was murdered in 1972. Lombardo promoted Frank “Funzi” Tieri, and later Anthony “Fat Tony” Salerno as his front men.

Throughout the 1980s, the Genovese family hierarchy went through several changes. Tieri, recognized on the street as the Genovese family boss in the late 1970s, was convicted for operating a criminal organization through a pattern of racketeering that included murder and extortion.

Salerno then fronted as boss until he had stroke in 1981. In 1985, Salerno and the bosses of the other four New York families were convicted for operating a criminal enterprise—the LCN Commission. Lombardo, his two captains in prison and his health failing, turned full control of the Genovese family over to Gigante—the man who tried to kill Costello 30 years earlier. 

Fish on the Hook

In 1986, a second member turned against the Genovese family when Vincent “Fish” Cafaro, a soldier and right-hand-man to Anthony Salerno, decided to cooperate with the FBI and testify. According to Cafaro’s sworn statement, Gigante ran the family from behind the scenes while pretending to be mentally ill. Cafaro said this behavior helped further insulate Gigante from authorities while he ran the Genovese family’s criminal activities.

Gigante’s odd behavior and mumbling while he walked around New York’s East Village in a bathrobe earned him the nickname “the Odd Father.” After an FBI investigation, Gigante was convicted of racketeering and murder conspiracy in December 1997 and sentenced to 12 years. Another FBI investigation led to his indictment on January 17, 2002, accusing him of continuing to run the Genovese family from prison. He pled guilty to obstruction of justice in 2003.

Gigante died in prison in December 2005 in the same federal hospital where Gambino family leader John Gotti had died in 2002.

The Italian American Working Group

Over the years, FBI investigations have revealed how organized criminal groups have proliferated and impacted much of the world. Partnerships with foreign law enforcement agencies are essential to combat global organized crime groups.

Among the partnerships the FBI is involved with is the Italian American Working Group, which meets every year. The group addresses organized crime, cyber crime, money laundering, international terrorism, illegal immigration, cooperating witnesses, drug smuggling, art theft, extradition matters, and cigarette smuggling. The U.S. and Italy take turns hosting the meetings.

Labor Racketeering

Labor racketeering is the domination, manipulation, and control of a labor movement in order to affect related businesses and industries. It can lead to the denial of workers’ rights and inflicts an economic loss on the workers, business, industry, insurer, or consumer. 

The historical involvement of La Cosa Nostra in labor racketeering has been thoroughly documented:

  • More than one-third of the 58 members arrested in 1957 at the Apalachin conference in New York listed their employment as “labor” or “labor-management relations.”
  • Three major U.S. Senate investigations have documented La Cosa Nostra’s involvement in labor racketeering. One of these, the McClellan Committee, in the late-1950s, found systemic racketeering in both the International Brotherhood of Teamsters and the Hotel Employees and Restaurant Employees International Union.
  • In 1986, the President’s Council on Organized Crime reported that five major unions—including the Teamsters and the Laborers International Union of North America—were dominated by organized crime.
  • In the early 1980s, former Gambino Family Boss Paul Castellano was overheard saying, “Our job is to run the unions.”

Labor racketeering has become one of La Cosa Nostra’s fundamental sources of profit, national power, and influence.

FBI investigations over the years have clearly demonstrated that labor racketeering costs the American public millions of dollars each year through increased labor costs that are eventually passed on to consumers.

Labor unions provide a rich source for organized criminal groups to exploit: their pension, welfare, and health funds. There are approximately 75,000 union locals in the U.S., and many of them maintain their own benefit funds. In the mid-1980s, the Teamsters controlled more than 1,000 funds with total assets of more than $9 billion.

Labor racketeers attempt to control health, welfare, and pension plans by offering “sweetheart” contracts, peaceful labor relations, and relaxed work rules to companies, or by rigging union elections.

Labor law violations occur primarily in large cities with both a strong industrial base and strong labor unions, like New York, Buffalo, Chicago, Cleveland, Detroit, and Philadelphia. These cities also have a large presence of organized crime figures.

We have several investigative techniques to root out labor law violations: electronic surveillance, undercover operations, confidential sources, and victim interviews. We also have numerous criminal and civil statutes to use at our disposal, primarily through the Racketeer Influenced and Corrupt Organization (RICO) Statute.

The civil provisions of the RICO statute have proven to be very powerful weapons, especially the consent decrees. They are often more productive because they attack the entire corrupt entity instead of imprisoning individuals, who can easily be replaced with other organized crime members or associates.

Consent decrees are most effective when there is long-term, systemic corruption at virtually every level of a labor union by criminal organizations. A civil RICO complaint and subsequent consent decree can restore democracy to a corrupt union by imposing civil remedies designed to eliminate such corruption and deter its re-emergence.

The Teamsters are the best example of how efficiently the civil RICO process can be used. For decades, the Teamsters has been substantially controlled by La Cosa Nostra. In recent years, four of eight Teamster presidents were indicted, yet the union continued to be controlled by organized crime elements. The government has been fairly successful at removing the extensive criminal influence from this 1.4 million-member union by using the civil process.

We work closely with the Office of Labor Racketeering in the Department of Labor and with the U.S. Attorneys’ offices in investigating violations of labor law.

Luciano Lucky

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Charles « Lucky » Luciano (24 novembre 1897, Lercara Friddi, Sicile, Italie - 26 janvier 1962, Naples, Italie) est un mafieux italo-américain né sous le nom de Salvatore Lucania. Il fut certainement le criminel dont l'influence historique fut la plus grande. Le magazine « Times » l'a classé parmi les principaux batisseurs d'empire du XXéme siécle: un empire du crime. 

Luciano Lucky

Deuxiéme « Capo de tutti Capi » aprés l'assassinat de Salvatore Maranzano, Luciano a été le véritable créateur du trafic international d'héroïne. Luciano immigra aux États-Unis avec ses parents en 1907. Il commença très tôt par le vol à l'étalage et le racket des garçons juifs et Italiens plus jeunes en échange de sa protection. C'est ainsi qu'il rencontra Meyer Lansky, pour qui il conserva une indéfectible amitié. effectivement lorsqu'il menaca Lansky, ce dernier ne se laissa pas intimidé et refusa sa protection. C'est également durant sa jeunesse qu'il rencontra celui qui sera plus tard le boss de Chicago : Al Capone. À 18 ans, Luciano fut arrêté (avec Armand Taheri, alors âgé de 15 ans) pendant qu'il livrait de l'héroïne et passa six mois en prison. Sa notoriété s'accrut au sein du Five Points Gang, dont les membres étaient aussi connus comme les « Five Pointers ».

En 1920, il était un contrebandier important (anglais : powerful bootlegger), en association avec Frank Costello, Meyer Lansky et Bugsy Siegel, et accessoirement Joe Adonis et Vito Genovese. À la même période, Costello lui fit rencontrer Dutch Schultz et Arnold Rothstein. Deux versions différentes expliquent son surnom de « Lucky » (« Chanceux ») : la plus vraisemblable le rattache à un passage à tabac, en 1926. Selon les versions, il s'agissait des sbires d'un des deux principaux parrains new-yorkais, Masseria ou Maranzano. Il s'en était sorti miraculeusement vivant, gardant seulement plusieurs cicatrices faciales, dont une paupière endommagée, toujours à moitié fermée. L'autre version indique qu'il misait souvent sur le bon cheval lorsqu'il jouait aux courses.

Lucky Luciano rejoignit ensuite la famille d'un des plus puissants parrains de New York, Joe Masseria. Alors que Luciano enrageait de voir de nombreuses opportunités d'affaires s'envoler en raison de l'antisémitisme de la mafia, Masseria se méfiait de son ambition. De 1930 à 1931, la famille Masseria et celle de son rival Salvatore Maranzano s'affrontèrent au cours de la guerre des Castellammarese, avec pour conséquence plusieurs dizaines d'assassinats. Pour mettre fin à cette hécatombe (et préparant avec Meyer Lansky un plan pour prendre le pouvoir), Luciano passa un marché avec Maranzano pour trahir Masseria, assassiné alors qu'il se trouvait avec lui au restaurant (Luciano était passé aux toilettes pour son alibi). Il se retourna ensuite contre son nouveau patron.

La vision de Luciano, sa volonté de bousculer les vieilles traditions de la mafia, ses relations (en particulier Meyer Lansky) et son sens aigu de la stratégie, ainsi qu'un charisme indéniable, amenèrent Lucky Luciano, désormais parrain de l'une des cinq familles de la Cosa Nostra de New York, à devenir un membre important du Syndicat du crime. Luciano, jeune gangster brillant et avide de pouvoir arriver au sommet, devient une célébrité et amasse des sommes considérables pour l'époque(rackets, trafiques de drogues, d'alcool, jeux, contrôle des syndicats). Son idée de décentralisation du crime avec à sa tête la commission lui octroie un pouvoir que plus aucun gangster ne connut après lui. Aussi il s'installe dans le luxe au Waldorf Astoria, porte des costumes différents chaque jour et fréquente les plus belles call-girls de New-York.

Cependant, en 1936, le procureur Thomas Dewey monta un complot visant à soi-disant mettre à jour un grand réseau de prostitution, Luciano étant accusé de l'organiser selon des procédés d'optimisation industrielle. Lors du procès, plusieurs prostituées et souteneurs furent appelés à témoigner, et Luciano écopa d'une peine de 30 à 50 ans d'emprisonnement (bien des preuves montrent maintenant que cette histoire de prostitution avait été créée de toutes pièces). Son avocat parvint à le faire transférer à la prison de Dannemora (au lieu de la prison plus dure de Sing Sing où il était bibliothécaire. Grâce à ses accointances politiques, il put y bénéficier d'un traitement de faveur (champagne, caviar, etc. ) et recevoir régulièrement ses associés, ce qui lui permit de continuer à gérer son empire.

Charles Lucky Luciano Excelsior Hotel (Rome)

Charles Lucky Luciano Excelsior Hotel (Rome)

La légende voudrait qu'en décembre 1941, les services secrets de l'US Navy (l'ONI) auraient approché discrètement Lucky Luciano pour qu'il les aide à contrôler le port de New York, dont les autorités américaines craignaient qu'il ne fasse l'objet de tentatives de sabotage de la part d'agents nazis. Autant par intérêt que par patriotisme, Lucky Luciano aurait accepté de mettre l'Organisation au service de l'effort de guerre. Jusqu'en 1945, le Syndicat des dockers, totalement noyauté par la Mafia, notamment par l'intermédiaire d'Albert Anastasia, aurait exercé ainsi un contrôle très ferme sur les installations portuaires.

Cette collaboration aurait franchi une nouvelle étape en 1943 lorsque les services secrets américains lui auraient demandé d'entrer en contact avec les principales " familles " siciliennes, dont notamment le parrain de Palerme, Calogero Vizzini, afin qu'elles facilitent le débarquement allié en Sicile par des sabotages et des missions de renseignements. La Mafia aurait ainsi joué un rôle non négligeable dans la réussite des opérations militaires. Plus tard, les Américains lui auraient demandé de contenir l'influence communiste dans l'île. Lucky Luciano nie cependant cette version des faits dans son livre testament.

En décembre 1946, poursuivant un voyage qui l'avait amené au Venezuela et au Mexique, Luciano se rendit à Cuba où il organisa (avec Meyer Lansky, Frank Costello et Joe Adonis) la conférence de la Havane. Par précaution, Luciano achéte l'hôtel où a lieu la réunion: le Nacional Hôtel pour la somme de 150 millions $ avec l'aval de Fulgencio Batista. Cette réunion fut l'occasion pour lui de réaffirmer son leadership sur le syndicat du crime. Albert Anastasia, Joseph Bonanno, Vito Genovese, Tommy Lucchese, Carlos Marcello, Willie Moretti, Joe Profaci, Abner Zwillman, Bugsy Siegel, Lepke Buchalter, Bo Weinberg, Albert Anastasia et Santo Trafficante étaient également présents.

Cette réunion engendra des décisions de premiére importance comme l'investissement massif dans les casinos de la Havane, l'assassinat de Bugsy Siegel, qui aprés ses investissements à Las Vegas, n'avait pu rembourser les sommes prêtées par la Commission. Par ailleurs, il formula un arbitrage dans la rivalité entre Albert Anastasia et Vito Genovese. Ce dernier, ambitieux, vindicatif souhaitait le retrait de Luciano (la gestion de sa famille, que convoitait Genovese, avait été confiée à Costello et Lansky), provoqua une vive altercation. En février 1947, Luciano fut de nouveau expulsé vers l'Italie suite à des pressions du gouvernement américain sur le gouvernement de Fulgencio Batista.

En 1947, Luciano s'installa à Naples (officiellement en tant que chef d'une entreprise d'import-export), où il tissa des liens avec les mafias italiennes, la Camorra, la Ndrangheta et la Cosa nostra sicilienne. Considérant les énormes bénéfices potentiels d'un marché en pleine expansion, il voulait organsier un trafic international d'héroïne, malgré les réserves qu'il avait auparavant exprimé envers Vito Genovese, précurseur dans cetta activité. En octobre 1957, il organisa au Grand Hôtel des Palmes à Palerme une conférence à laquelle participérent les principaux parrains siciliens ainsi que des représentants des Cinq familles new-yorkaise, dont Joseph Bonanno et son consigliere Carmine Galante. Il concrétisa ainsi des liens solides entre les mafias américaines et sicilienne et y mit en place des filiéres de trafic d'héroïne : l'opium provenant de Turquie. Il aurait également forgé des liens déterminants avec les trafiquants corse et la pégre marseillaise, notamment Antoine Guérini, dont les réseaux de trafic furent connus sous l'appellation : French Connection.

Depuis Naples, lieux où il est exilé, en 1959, il piégea Vito Genovese lors d'une transaction d'héroïne dont furent averties les autorités fédérales. Au début des années 1960, il entra en conflit avec Meyer Lansky, qu'il soupçonnait de détourner des sommes qui lui étaient dues, mais renonça à agir. Dans sa résidence napolitaine, Luciano ne ressemble au truand qu'il a été. Il déclare qu'il a l'air d'un « dentiste à la retraite ». Ses cheveux sont poivre et sel, porte des lunettes, s'amuse avec son chien. Il est surtout tombé amoureux pour la premiére fois d'une milanaise, Igea Lissoni. Mais elle décède d'un cancer du sein en 1958. Luciano ne s'en remettra jamais. En janvier 1962, Lucky Luciano fut terrassé par une crise cardiaque à l'aéroport de Naples. Il a été enterré aux États-Unis, la loi américaine ne considérant pas qu'un cadavre ait une nationalité quelconque. Il est enterré dans un caveau familial dont Luciano avait fait l'acquisition en 1935 au St. John's Cemetery de Middle Village, à New-York.

Vizzini Calogero

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Calogero Vizzini dit Don Calò (24 juillet 1877 – 10 juillet 1954) est un chef historique de Cosa Nostra, parrain de la ville de Villalba, dans la province de Caltanissetta, en Sicile. Vizzini est considéré comme l'un des plus influents chef de la Mafia sicilienne après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'à sa mort en 1954. 
Vizzini CalogeroVizzini Calogero

Dans les médias, il a souvent été dépeint comme le Capo di tutti capi (chef des chefs), bien qu'une telle position n'existait pas dans la structure de Cosa Nostra. Il est l'archétype de la figure paternaliste de l'« homme d'honneur » de la Mafia rurale qui a disparu dans les années 1960 et 1970. À son époque, un mafioso est considéré comme un intermédiaire social et un garant de l'ordre et de la paix sur son territoire. Bien qu'il a utilisé la violence pour établir sa position dans la première partie de sa carrière, il a par la suite limité le recours à la violence, se tournant vers des sources de revenus légales, et exerçant son pouvoir d'une manière ouverte et légitime.

Vizzini est le personnage central dans l'histoire du soutien de la Mafia aux forces alliées lors de l'invasion de la Sicile en 1943. Après la Seconde Guerre mondiale, il est la personnification du rétablissement de Cosa Nostra durant l'occupation alliée parallèlement à la restauration de la démocratie en Italie après la répression du régime fasciste. Initialement, il soutient le mouvement séparatiste sicilien, mais il change d'allégeance et s'allie aux démocrates chrétiens, quand il devient clair que l'indépendance sicilienne est impossible. Quand il meurt en 1954, des milliers de paysans vêtus de noir, des mafiosi de haut rang, des politiciens et des prêtres prennent part à ses obsèques.

Vizzini est né à Villalba, un village de la province de Caltanissetta ayant une population d'environ 4 000 habitants à l'époque. Cette région du centre de la Sicile, le Vallone, était une région pauvre où la plupart des gens vivaient de l'agriculture vivrière. Son père, Beniamino, était un paysan, mais s'est arrangé pour se marier avec une fille d'une famille un peu plus aisée possédant quelques terres. Un homme de sa famille maternelle, Giuseppe Scarlata, était parvenu jusqu'à un rang élevé dans l'Église catholique. Les frères de Calogero, Giovanni et Giuseppe, sont tous deux devenus prêtres. Giuseppe Vizzini est devenu l'évêque de Noto. Calogero Vizzini, toutefois, était à moitié illettré et n'est pas allé au terme de son parcours scolaire à l'école élémentaire.

La Mafia de Villalba était relativement récente, et ne remontait pas aux années 1860, comme les historiens le supposent pour la Mafia de la région de Palerme. Elle a commencé comme une forme de protection privée et ne concernait pas de grands domaines comme c'est la cas dans la plupart des autres régions rurales, où de nombreux mafiosi ont commencé en tant que gardiens, gérants ou collecteurs (gabelloto) pour des grands propriétaires terriens absents. Dans les années 1890, quelques personnes, dont le jeune Calogero Vizzini, décident d'agir contre l'absence de paix et de sécurité dans les environs. La police de l'État était à cette époque autant un problème et un danger pour la population que les brigands. La Mafia de Villalba a ainsi émergé comme un système de régulation alternatif, basé sur l'adhésion d'associations soutenues par l'église et engendrant un capital social considérable. Plus tard, ce système se transformera en racket de protection, dont seront victimes aussi bien les villageois que les propriétaires terriens, et qui se perpétuera par la violence, l'intimidation et l'omerta.

Don Calò a expliqué comment il concevait la Mafia, lors d'une interview par un journaliste italien très célèbre, Indro Montanelli, pour le Corriere della Sera, le 30 octobre 1949 : « Le fait est que toute société a besoin d'hommes dont la tâche consiste à régler les problèmes quand ils se posent. En général, ce sont les représentants de l'État, mais par endroits, là où l'État n'existe pas ou qu'il n'est pas assez fort, il y a des personnes qui... » Le journaliste demande alors s'il fait allusion à la Mafia. « La Mafia !, dit Don Calò en souriant. La Mafia existe-t-elle vraiment ? ». À un moment, le dossier de police sur Vizzini incluait 39 meurtres, 6 tentatives de meurtres, 13 actes de violence, 36 cambriolages, 37 vols et 63 actes extorsions.

Calogero Vizzini devient un cancia, c'est-à-dire un intermédiaire entre les paysans qui veulent moudre leur blé, et les meuniers des moulins situés près de la côte. Les mafiosi, ne tolérant aucune concurrence contrôlent les moulins. Dans le cas de Villalba, les moulins sont à 80 kilomètres. Acheminer le blé jusqu'aux moulins n'est pas chose facile, sur des routes infestées de bandits. Vizzini organise la protection avec le bandit Francesco Paolo Varsallona, dont la cachette se trouvait dans les montagnes de Cammarata. Varsallona, réputé être un « homme d'honneur » (mafioso), a également fourni des hommes aux propriétaires terriens nobles pour réprimer des révoltes paysannes. Vizzini se joint à la bande de Varsallona tout en menant son affaire de cancia. Les deux hommes sont arrêtés en 1902, quand la bande de Varsallona tombe dans un piège tendu par la police. Vizzini est jugé avec le reste de la bande pour « association en vue de commettre un crime », mais est l'un des rares à être acquittés. Cet épisode a eu peu d'incidence. En 1908, Vizzini est en mesure d'acquérir une bonne part du domaine Belici en concluant un accord avec le propriétaire, le duc Francesco Thomas de Barberin, qui résidait à Paris, et avec la banque régionale Cassa Rurale, dont le président, le prêtre Scarlata, était l'oncle de Vizzini. Vizzini garde 290 hectares pour lui-même et offre le reste des terres à la banque pour qu'elle les loue à des paysans.

En 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Vizzini est le chef incontesté de la Mafia à Villalba. La guerre procure aux mafiosi de nouvelles opportunités d'enrichissement quand l'armée italienne réquisitionne des chevaux et des mules en Sicile pour la cavalerie et l'artillerie. Vizzini parvient à conclure un arrangement avec la commission militaire pour que lui soit déléguée cette responsabilité. Il collecte une taxe sur les animaux dont les propriétaires souhaitent éviter la réquisition. Il fournit également à l'armée des bêtes en mauvaise santé et peu aptes au service, mais « maquillées », achetées à bas prix et cédées aux prix du marché.

Cependant, trop de chevaux et de mules sont morts de maladie ou de vieillesse avant même d'atteindre le champ de bataille, et l'armée lance une enquête. En 1917, Vizzini est condamné à 20 ans en première instance, pour fraude, corruption et meurtre (des paysans récalcitrants avaient été tués et certains officiers menacés), mais il est finalement acquitté grâce à des amis puissants qui l'exonèrent de ces charges, tandis que les officiers qui avaient témoigné contre lui sont poursuivis pour faux témoignage. Pendant la guerre, Vizzini fait fortune avec le marché noir, et étend ses activités aux mines de soufre. En tant que représentant d'un consortium de directeurs de mines de soufre, Vizzini participe à des réunions au sommet à Rome et Londres, concernant les subventions gouvernementales et les prix, aux cotés de personnes comme Guido Donegani, fondateur de la compagnie de produits chimiques Montecatini, et Guido Jung, ministre des Finances du gouvernement fasciste de Benito Mussolini.

Don Calò accroit sa fortune en 1922, en menant des groupes de paysans mécontents qui s'emparent des terres des propriétaires terriens aristocratiques absents. Vizzini achète trois domaines dans la région de Villalba. Il les divise et les remet, soi-disant gratuitement, à une coopérative qu'il avait fondée. Selon un villageois, bien que chaque paysan a obtenu une parcelle, Don Calò s'est tout de même approprié plus de 12 000 acres (49 km²). À cette époque, selon le sociologue allemand Henner Hess, Vizzini pouvait facilement se faire élire lui-même comme député au parlement italien. Néanmoins, il préfère rester sur le terrain et au lieu de conseiller les électeurs et les élus, joue le rôle de bienfaiteur généreux, solidifiant ainsi sa clientèle et son prestige9. Les autorités, quant à elles, l'ont enregistré comme un dangereux criminel. Un rapport de police de 1926 décrit Vizzini comme « un dangereux voleur de bétail, le chef de la Mafia de la province, lié à d'autres voleurs de bétail et des mafiosi d'autres provinces. »

Avec l'ascension de Benito Mussolini et du régime fasciste, la situation de Vizzini change. Mussolini ne tolérait pas un pouvoir rival en Sicile. Il nomme Cesare Mori à la fonction de préfet de Palerme, et lui octroie des pouvoirs spéciaux pour persécuter la Mafia. Vizzini a prétendu avoir été emprisonné par Mori, mais il n'y en a aucune trace dans les archives. Il a plus probablement été assigné à résidence dans le cœur de la Sicile, sans que l'on puisse savoir exactement dans quelle ville. Malgré ce confinement, Vizzini était régulièrement vu à Villalba et Caltanissetta.

En juillet 1943, Calogero Vizzini aurait prétendument aidé l'armée américaine durant l'opération Husky, l'invasion de la Sicile par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Du côté des États-Unis, l'Office of Naval Intelligence (ONI), les services secrets de la Marine, a sollicité le concours de mafiosi américains, pour protéger les docks de New York d'éventuelles opérations de sabotage de l'Axe. L'ONI a collaboré avec le puissant chef mafieux emprisonné Lucky Luciano, et son partenaire Meyer Lansky dans ce qui a été baptisé Opération Underworld. Ces contacts avec la Mafia ont également été exploités par l'Office of Strategic Services (OSS), ancêtre de la CIA, durant l'invasion de la Sicile. Plus tard, cette alliance a été maintenue en vue de contenir l'influence croissance du Parti communiste italien sur l'île.

Selon un mythe populaire, un avion de l'armée américaine aurait survolé Villalba le jour de l'invasion et largué un foulard en soie jaune marqué d'un « L » noir (signifiant « Luciano »). Deux jours plus tard, trois chars américains auraient atteint Villalba après avoir roulé sur 50 km en territoire ennemi. Don Calò aurait grimpé dans l'un d'eux et aurait passé les six jours suivants à travers l'Ouest de la Sicile, organisant le soutien à l'avancée des troupes américaines. Au cours de la progression de la 3e division du général Patton, les signes de sa dépendance vis-à-vis l'aide de la Mafia devenaient évident pour la population locale. La Mafia a protégé les routes des snipers, a encouragé des manifestations de bienvenue pour les Américains, et fourni des guides pour les terrains montagneux.

Les mafiosi ont aidé l'armée américaine, mais des recherches récentes ont démontré que l'histoire du foulard de Luciano n'était qu'une légende. Vizzini était inconnu dans d'autres régions de la Sicile que la sienne et ne pouvait avoir de pouvoir global depuis que les opérations du préfet Mori avaient en partie démantelé les connexions entre clans de la Mafia. Selon l'historien Salvatore Lupo : « Le récit du soutien de la Mafia aux Anglo-Américains lors de l'invasion de la Sicile n'est qu'une légende sans fondement, au contraire des documents britanniques et américains concernant la préparation de l'invasion réfutent cette hypothèse. La puissance militaire des Alliés était telle qu'il n'avaient nul besoin d'un tel soutien. ».

L'historien Tim Newark revient sur ce mythe dans son livre sur le rôle de la Mafia pendant la guerre paru en 2007. La version la plus vraisemblable est que Vizzini a simplement mené une délégation d'habitants qui est allée à la rencontre d'une patrouille alliée, dont le chef a demandé à parler à un responsable. Un historien local, Luigi Lumia, décrit comment un cortège de personnes avec à sa tête Calogero Vizzini, se dirigeant vers les chars américains en chantant : « Vive l'Amérique ! », « Vive la Mafia ! » et « Vive Don Calò ! ». Vizzini a été emmené dans un poste de commandement non loin de Villalba, et a été interrogé sur une fusillade récente ayant impliqué une jeep américaine en patrouille. Quand Vizzini a indiqué que les soldats italiens avaient fui et que la fusillade avait dû être provoquée par l'explosion de munitions, les officiers américains, frustrés, ont exprimé leur rage dans un flot d'obscénités. Vizzini a été embarrassé par cet incident et ordonné à son interprète de ne pas répéter ce qu'il avait entendu. Enfin, d'après les propos de certains amis proches du Don, ce serait ce dernier qui aurait permis aux Alliés de débarquer en Sicile.

La Mafia n'est devenue crédible auprès des Alliés qu'après la fin de l'invasion de l'île. Le gouvernement allié des territoires occupés (l'AMGOT), cherchant des notables anti-fascistes pour remplacer les autorités fascistes, nomme Calogero Vizzini maire de Villalba, et colonel honoraire de l'armée américaine. Dans le chaos suivant succédant à l'invasion alliée et la chute du fascisme, l'armée américaine s'est fréquemment reposée sur les hommes d'église pour les conseiller. Don Calò était l'une des personnalités recommandées par l'Église. Il avait depuis longtemps participé au financement des œuvres sociales de l'Église, et il y avait plusieurs prêtres dans sa famille.

Un témoin contemporain a décrit la nomination de Vizzini : « Quand Don Calò Vizzini a été nommé maire de la villa, toute la population était rassemblée sur la place. Parlant dans un italien approximatif, le lieutenant américain a dit : "Voici votre maître" ». Selon le récit de Vizzini lui-même, le jour où il est devenu maire, il a été hissé sur les épaules de gens dans la foule et a traversé ainsi la ville. Il a prétendu avoir agi comme un conciliateur, seule son intervention aurait sauvé son prédécesseur fasciste du lynchage. Le journaliste Michele Pantaleone, le premier à rapporter la légende du foulard de Luciano, a observé le renouveau de la Mafia dans son village natal de Villalba. Il a décrit les conséquences de la politique de l'AMGOT : « Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Mafia était réduite à quelques groupes isolés et dispersés, et aurait pu être complètement anéantie si les problèmes sociaux de l'île avaient été résolus. L'occupation alliée, et la lente restauration de la démocratie qui a suivi, a restauré la Mafia dans la plénitude de ses pouvoirs, l'a placé une nouvelle fois dans une position de force politique, et a remis à l'Honorable Société les armes que le fascisme lui avait arraché. ».

Les Américains semblent avoir apprécié Vizzini, pas seulement à cause de son pouvoir politique, mais aussi parce qu'il s'était opposé aux fascistes. Pour sa part, Vizzini aimait se vanter de ses contacts avec les Américains et évoquait leur soutien au mouvement séparatiste sicilien. Vizzini a plus tard joué un rôle important lors de la crise séparatiste. Les Américains semblent avoir traité Vizzini comme le chef de toute la Mafia. L'OSS s'est appuyé sur la Mafia, et Vizzini en particulier pour ses renseignements. Son nom de code était Bull Frog (grenouille taureau) dans les communications secrètes. Pendant un temps, le chef du bureau de l'OSS à Palerme, Joseph Russo, le rencontrait, lui et d'autres chefs de la mafia, au moins une fois par mois. Grâce au réseau de ses relations, Calogero Vizzini est devenu le « roi » du marché noir après la guerre, et s'est arrangé pour faire tuer le chef un peu trop inquisiteur de la police de Villalba. L'AMGOT s'est appuyé sur les mafiosi, considérés comme de fervents anti-fascistes, à cause de la répression sous Mussolini. D'autres mafiosi, comme Giuseppe Genco Russo ont été nommés comme maires de leur ville. Le coordinateur des activités de l'AMGOT était l'ancien lieutenant-gouverneur de l'État de New York, Charles Poletti, décrit par Lucky Luciano comme « l'un de nos bons amis ».

Un paysan a raconté à l'activiste et sociologue Danilo Dolci, dans les années 1950, comment était la situation à Villalba après l'arrivée des Américains : la Mafia « avait pillé les entrepôts de la coopérative agricole et les dépôts de l'armée, vendait la nourriture, les vêtements, les voitures et les camions à Palerme sur le marché noir. À Villalba, tout le pouvoir était entre leurs mains : l'Église, la Mafia, les banques agricoles, les grandes propriétés, tout dans les mains d'une seule famille... On avait pris l'habitude d'aller les voir pour leur demander "Pouvez-vous me faire cette faveur ?" même pour la moindre petite affaire que l'on avait avec quelqu'un d'autre. ».

Vizzini a établi l'une des plus vastes opérations de marché noir dans le sud de l'Italie, en collaboration avec le gangster américain Vito Genovese, futur capo de la famille mafieuse du même nom, qui avait fui en Italie en 1937 à cause d'une accusation de meurtre. Don Calò a envoyé des convois de camions rempli de denrées de base nécessaires à l'alimentation des Italiens, à destination de Naples, où la population souffrait de disette, et où le contenu de ces camions ont été distribués par l'organisation de Genovese. Des laisser-passer et permis d'exportation avait été délivrés pour tous les camions par l'administration de l'AMGOT en Sicile et à Naples, et quelques officiers américains corrompus ont même apporté leur contribution en remplissant les camions d'essence pour cette opération. Selon Luke Monzelli, un lieutenant des Carabinieri, chargé de suivre Genovese durant son séjour en Italie, « les chargements de nourriture étaient expédiés par Vizzini pour Genovese, le tout accompagné par les documents appropriés délivrés par des hommes au pouvoir, membres de la Mafia au service de Vizzini et Genovses ».

Calogero Vizzini a initialement soutenu le mouvement séparatiste en Sicile. Le 6 décembre 1943, il participe à la première convention régionale clandestine du Movimento Indipendentista Siciliano (MIS, Mouvement indépendantiste sicilien) à Catania. D'autres chefs importants de la Mafia, comme Giuseppe Genco Russo, Gaetano Filippone, Michele Navarra et Francesco Paolo Bontade ne cachaient pas non plus leur sympathie envers les séparatistes. Les séparatistes se réjouissaient du soutien dissimulé de l'OSS. Alors que l'Italie virait vers la gauche en 1943-1944, le commandement militaire américain s'inquiétait des positions futures de l'Italie, et craignait que leurs bases navales stratégiques en Méditerranée soit contrebalancées par un possible contrôle du pays par les communistes. Le 9 décembre 1943, le comité central du mouvement se réunit en secret à Palerme. La présence de Vizzini indique que la Mafia adhère à la cause de l'indépendance, et soutient les séparatistes conservateurs dans leur tentative de contrôler le mouvement. Vizzini et le baron Lucio Tasca, l'un des plus importants dirigeants du mouvement, défendent des positions communes, et en dépit des protestations des progressistes, Vizzini assiste à la réunion en tant que représentant de Caltanissetta.

Plus tard, Vizzini a représenté le Fronte Democratico d'Odine Siciliano, une organisation politique satellite du mouvement séparatiste. Le Fronte Democratico illustre l'hésitation de la Mafia à se compromettre complètement avec le MIS. Le Fronte était populaire sur l'île est s'est fait l'avocat de l'indépendance d'une Sicile sous influence américaine. Bien que les Américains ont fortement insisté qu'ils ne souhaitaient pas faire de la Sicile un protectorat des États-Unis, fin 1944, beaucoup ont prétendu que les idées du Fronte étaient le résultat d'une propagande américaine qui avait encouragé le séparatisme avant l'invasion de l'île. Les dirigeants du Fronte ont répandu la rumeur qu'ils avaient le soutien et la protection des États-Unis. Nombre de ses membres étaient des cadres importants de la Mafia, et Vizzini considéré comme leur leader.

Des câbles déclassifiés du consul américain à Palerme, Alfred T. Nester, adressés au Département d'État des États-Unis, font état de l'implication de Vizzini dans le mouvement séparatiste, le soutien discret d'officiers de l'armée italienne. Nester avait de bonnes relations avec les mafiosi les plus influents. Le général Giuseppe Castellano (qui avait été le négociateur italien de l'armistice de 1943) et Vizzini ont rencontré Virgilio Nasi, un politicien de Trapani, pour lui offrir la direction d'un mouvement pour l'autonomie de la Sicile avec le soutien de la Mafia. Le plan était de proposer la candidature de Nasi à la fonction de Haut-Commissaire pour la Sicile, opposée à celle du démocrate-chrétien Salvatore Aldisio.

Castellano s'est convaincu que la Mafia était la force politique et sociale la plus forte en Sicile, et une force sur laquelle il fallait pouvoir compter. Il a commencé à établir des relations cordiales avec les chefs de la Mafia et à les rencontrer à plusieurs reprises. Le général croyait que la loi et l'ordre pouvaient être restaurés si « le système auparavant employé par la vieille et respectée Mafia pouvait retourner sur la scène italienne ». Castellano a obtenu la coopération de Vizzini, qui avait soutenu le séparatisme, mais était désormais prêt à un changement dans la situation politique de l'île allant plutôt dans le sens d'une autonomie régionale.

La plupart des mafiosi ont changé de camp assez rapidement, rejoignant le parti Démocratie Chrétienne (DC, Democrazia Cristiana), fondé en 1942, quand il est devenu clair que l'indépendance de la Sicile ne serait pas réalisable, et quand l'OSS a retiré son soutien au mouvement séparatiste en 1945 et s'est tourné vers DC. Bernardo Mattarella, l'un des dirigeants du parti, a approché Vizzini pour lui faire abandonner les séparatistes et rejoindre Démocratie Chrétienne, et lui a souhaité la bienvenue dans le journal catholique Il Popolo, lorsque le parrain a rejoint DC en 1945.

Vizzini a proposé de rencontrer Salvatore Aldisio (nommé entre-temps Haut-Commissaire de la Sicile en août 1944) pour résoudre le problème d'approvisionnement en céréales de l'île, suggérant qu'il avait le pouvoir de le faire. Il n'y a pas de preuves d'une discussion à ce propos entre Vizzini et Aldisio. Ce dernier a cependant invité Calogero Volpe, un membre de Démocratie Chrétien et membre de la Mafia en bons termes avec Vizzini, à des réunions secrètes avec des démocrates-chrétiens. Cela a été perçu comme le premier pas d'une alliance entre le gouvernement et la mafia. Les chefs de la Mafia ont considéré la nomination d'Aldisio comme le premier signe de la détermination du gouvernement à contrer le mouvement séparatiste. Ils étaient ainsi forcés à reconsidérer leur loyauté envers ce mouvement.

Le soutien de Vizzini envers DC n'était pas un secret. Pendant les élections cruciales de 1948, déterminante pour l'Italie de l'après-guerre, Vizzini et Genco Russo se sont assis à la table de dirigeants de DC, durant un dîner organisé lors de la campagne électorale. Dans le contexte du début de la guerre froide, les élections de 1948 ont été un triomphe pour Démocratie Chrétienne, qui gouvernera l'Italie durant les 45 années suivantes au sein de diverses coalitions. L'un des ses principaux objectifs était de tenir le Parti communiste italien (le plus important parti communiste dans un pays de l'OTAN) à l'écart du pouvoir.

Calogero Vizzini était un fervent anticommuniste qui s'est opposé aux luttes pour une réforme agraire des paysans siciliens, organisant sa propre coopératives agricole dans son secteur après les deux guerres, à travers laquelle il détournait l'attention des appels des partis de gauche, maintenant son contrôle sur les paysans, et leur garantissant lui-même l'accès aux terres. Une vive controverse l'opposait, sur la location du grand domaine Miccichè appartenant à la famille Trabia de Palerma, à une coopérative agricole dirigée par Michele Pantaleone, qui avait fondé la section locale du Parti socialiste italien (PSI) à Villalba. Vizzini avait essayé sans succès de persuader Pantaleone de se marier avec sa nièce, ce qui avait irrité le vieux parrain. Ce dernier a utilisé la presse de gauche comme moyen de pression. En réaction, Don Calò a fait saccager les cultures sur les terres de la famille de Pantaleone. Il y a même eu une tentative de meurtre contre Pantaleone.

Le 16 septembre 1944, les dirigeants du Blocco del popolo (Front populaire) en Sicile, Girolamo Li Causi, leader des communistes de Sicile, et Michele Pantaleone, viennent parler aux paysans sans terre lors d'un défilé à Villalba, défiant Don Calò dans son propre fief. Dans la matinée, la tension monte quand le maire démocrate-chrétien, Beniamino Farina, successeur de Vizzini dont il était un proche, met en colère les communistes locaux en ordonnant d'enlever toutes les images du marteau et de la faucille le long de la route empruntée par Li Causi avant d'arriver en ville. Quand ses partisans ont protesté, ils ont été intimidés par des séparatistes et des voyous. Le défilé démarre en fin d'après-midi. Vizzini a accepté d'autoriser la réunion tant que le problème des terres, des grands domaines et la Mafia n'étaient pas évoqués. Les orateurs précédant Li Causi, dont Pantaleone, ont accepté ces conditions, mais pas Li Causi. Ce dernier dénonce les exploitations injustes perpétrées par la Mafia, et alors que Li Causi commence à dire à quel point les paysans étaient trompés par un « loueur puissant » (une référence à peine déguisée à Vizzini), le chef de la Mafia hurle : « C'est un mensonge !  » Un grand tohu-bohu s'ensuit. La manifestation se termine en une fusillade faisant 14 blessés dont Li Causi et Pantaleone. Six mois plus tard, Vizzini obtient la location du domaine Miccichè.

Dans la version de Vizzini, retranscrite dans un article d'un journal séparatiste, sous le titre La Verità sui Fatti di Villalba (« La vérité sur les événements de Villalba »), ce seraient les communistes qui auraient commencé à tirer. Quand Pantaleone et Li Causi sont arrivés dans la ville, ils auraient demandé à Vizzini si ils étaient en terrain hostile et si leur meeting pourrait être perturbé. Vizzini leur aurait assuré qu'ils étaient libre de tenir leur meeting sans crainte s'ils étaient assez prudents pour ne pas parler de sujets locaux. Vizzini admet qu'il a interrompu Li Causi, mais nie avoir déclenché la violence. Les carabinieri ont rapidement restauré l'ordre et arrêté huit personnes, dont le maire. Plusieurs autres personnes, dont Vizzini se sont échappés pour éviter l'arrestation. Soixante personnes ont été interrogées, mais l'enquête est étouffée dès le début. Don Calò et son garde du corps ont été accusé de tentative d'homicide. Le procès a été retardé jusqu'en 1958 (après la mort de Vizzini), mais en 1946, les pièces à conviction avaient déjà disparu. Vizzini n'a donc jamais été condamné.

L'incident de Villalba a inauguré une longue série d'attaques de la Mafia, en Sicile, contre des activistes politiques, des dirigeants syndicaux et des paysans ordinaires résistant au pouvoir de la Mafia. Dans les années suivantes, de nombreux leaders de gauche ont été tués ou attaqués, le point culminant étant le massacre de onze personnes lors de la parade de la fête du Travail du 1er mai à Portella della Ginestra, qui a également fait une trentaine de blessés. Le massacre de Portella della Ginestra a été attribué au bandit et leader séparatiste Salvatore Giuliano. Néanmoins, la Mafia a été suspecté d'être impliquée dans ce bain de sang, ainsi que dans de nombreuses autres attaques contre des organisations de gauche.

En 1949, Vizzini et le patron du crime organisé italo-américain Lucky Luciano montent une fabrique de bonbons à Palerme exportant partout en Europe et aux États-Unis. Le police suspecte que c'est une couverture pour trafiquer de l'héroïne. Le laboratoire fonctionne sans entrave jusqu'au 11 avril 1954, lorsque le quotidien romain Avanti ! publie une photographie de la fabrique avec comme légende : « Textiles et bonbons sur la route de la drogue ». Le soir-même, la fabrique est fermée, et les chimistes du laboratoire seraient sortis clandestinement du pays. En 1950, Lucky Luciano est photographié en face de l'hôtel Sole, dans la vieille ville de Palerme (où logeait fréquemment Vizzini) en train de parler avec des gardes du corps de Don Calò. Le photographe a été battu, mais, après avoir reçu du matériel de qualité et de l'argent liquide, n'a jamais fait mention de cet incident aux autorités. Le réseau de Vizzini s'étendait jusqu'aux États-Unis, où il connaissait le futur boss de la famille mafieuse de Philadelphie, Angelo Bruno, un natif de Villalba.

Dans les médias, Vizzini était souvent dépeint comme le capo di tutti capi (chef des chefs de la Mafia), bien qu'une telle position n'existait pas dans la structure peu formalisée de la Cosa Nostra. Des repentis, tels que Tommaso Buscetta, ont plus tard indiqué que Vizzini n'a jamais été le chef de la Mafia en Sicile. Les autres chefs mafieux de l'île auraient été irrités par son succès médiatique. Selon l'historien John Dickie, « la question est de savoir si Vizzini était aussi puissant à l'intérieur de la Mafia qu'il était célèbre à l'extérieur ». Dans le cas du soutien de la Mafia au mouvement séparatiste, d'autres chefs de Cosa Nostra ont mis Vizzini sur la touche, car il était considéré comme trop compromis avec les leaders séparatistes radicaux Andrea Finocchiaro Aprile et Lucio Tasca. Ces chefs ne voulaient rien avoir à faire avec les bandits de l'île avec lesquels Vizzini et Lucio Tasca étaient suspectés d'être liés.

Néanmoins, Vizzini exerçait un pouvoir considérable. Le journaliste italien Luigi Barzini, qui prétendait bien connaître Vizzini, décrit son statut et la vie quotidienne à Villalba dans son livre Gli Italiani (Les Italiens) : « Des ombres le long des murs, et des rues étroites, émergeaient des gens qui étaient arrivés plus tôt, certains de loin, et qui attendaient de lui parler. C'était des paysans, de vieilles femmes avec des voiles noirs sur la tête, de jeunes mafiosi, des hommes de la classe moyenne. Ils marchaient tous avec lui à tour de rôle, expliquant leurs problèmes. Il écoutait, puis appelait l'un de ses hommes de main, donnait quelques ordres, et convoquait le requérant suivant. Beaucoup baisaient sa main en signe de gratitude en partant. » L'attitude magnanime et protectrice de Vizzini, les salutations respectueuses des passants, l'humilité de ceux qui s'approchaient de lui, a rappelé à Barzini une scène antique, celle d'un prince rendant la justice sur une place publique.

L'ancien maire et historien de Villalba, Luigi Lumia, se rappelle Don Calò marchant dans les rues de Villalba : « Il était courtaud avec des jambes maigres et un ventre protubérant. Il portait toujours des lunettes teintées, comme on peut le voir sur les photographies. Et derrière ces lunettes, ses yeux étaient mi-clos, comme s'il était endormi. Sa bouche était toujours ouverte, avec sa lèvre inférieure pendante. Il avait l'air à moitié stupide pour ceux qui ne le connaissaient pas. ». Son pouvoir n'était pas réduit uniquement à sa ville natale, mais s'étendait aussi jusqu'aux plus hautes autorités en Sicile. Selon l'historien Indro Montanelli, Vizzini avait accès sans problème par téléphone au président de la région, au préfet, au cardinal-archevêque de Palerme et à n'importe quel député ou maire de Sicile, à n'importe quel moment. Luigi Lumia soutient que Vizzini n'a jamais explicitement donné l'ordre de tuer quelqu'un : « Il essayait toujours d'arranger les choses et faire entendre raison aux gens, c'est-à-dire, dans le sens qu'il avait décidé. Si quelqu'un restait obstiné toutefois... Avec un geste, un hochement de tête, il laissait à ses amis le soin de régler le problème. Il arrivait qu'il intervienne pour dire : "Mais qui lui a fait faire ça" ou "Qui sait quelle fin il trouvera ?" ».

Calogero Vizzini est mort le 10 juillet 1954 à 78 ans. Des milliers de paysans vêtus de noir, des politiciens et des prêtres ont pris part à ses funérailles, ainsi que le chef de la Mafia de Mussomeli, Giuseppe Genco Russo, et le puissant parrain Don Francesco Paolo Bontade, de Palerme (père du futur parrain Stefano Bontade), qui était l'un des porteurs du cercueil. Même le New York Times a rapporté la nouvelle de sa mort. Les services publics de Villalba et la section locale de Démocratie Chrétienne sont restés fermés une semaine en signe de deuil. L'élégie de Vizzini a été affichée sur les portes de l'église. Il y était écrit : « Humble parmi les humbles. Grand avec les grands. Il montrait par les paroles et par les actes que la Mafia n'était pas criminelle. Il tenait au respect des lois, à la défense des droits de tous, à la grandeur de caractère : il était amour. » Il aurait laissé approximativement l'équivalent d'un milliard de lires de valeurs, dans les mines de soufre, les terres, l'immobilier et divers investissements, et probablement bien plus, le montant des bénéfices de la Mafia étant impossible à estimer. Ses derniers mots auraient été : « Comme la vie est belle ! ».

Bien que Vizzini, durant toute sa vie a acquis de vastes propriétés, l'historien de la Mafia Salvatore Lupo le considère davantage comme le fossoyeur des grands domaines féodaux plutôt que comme le protecteur de ce système. Vizzini s'est aussi assuré que les paysans locaux (en particulier ceux organisés en coopératives catholiques) obtiennent leurs propres terres, une fois qu'il avait prélevé sa part. Quand la réforme agraire a finalement été promulguée en 1950, les mafiosi tel que Vizzini étaient en position de tenir leur rôle traditionnel d'intermédiaires entre les paysans, les grands propriétaires et l'État. Ils ont été capables d'exploiter l'intense appétit de terre des paysans, pour obtenir des concessions de la part des grands propriétaires en échange de leurs actions pour limiter l'impact de la réforme, et réaliser des profits substantiels grâce à leurs médiations à l'occasion de la vente de terres.

Vizzini était l'archétype de l'« homme d'honneur » paternaliste, d'une époque révolue, d'un milieu rural et semi-féodal qui a existé en Sicile jusque dans les années 1960, lorsqu'un mafioso était considéré comme un intermédiaire social et un homme garantissant l'ordre et la paix. Bien qu'il a utilisé la violence pour établir sa position dans la première partie de sa carrière, par la suite, il a limité son recours à la violence, s'est tourné vers des sources de revenus légales, et exercé son pouvoir de manière ouverte et légitimée.

Il représentait la Mafia qui contrôlait le pouvoir et ne laissait pas le pouvoir la contrôlé, selon le sociologue allemand Henner Hess. Faire bonne impression, ou fare figura, est important : « Ils apprécient les démonstrations de respect, ils apprécient le pouvoir, mais ne souhaitent pas donner l'occasion d'en discuter. Ils savent très bien que derrière le voile de la modestie, le pouvoir est bien plus mystérieux. ». L'historien italien Indro Montanelli cite une remarque typique de Don Calò : « Une photographie de moi ? Pourquoi faire ? Je ne suis personne. Juste un citoyen... C'est étrange... Les gens pensent que je ne parle pas beaucoup par modestie. Non. Je ne parle pas beaucoup parce que je n'en sais pas beaucoup. Je vis dans un village, je ne vais que rarement à Palerme, je connais peu de gens... ».

« Quand je mourrai, la Mafia mourra », a dit Vizzini à Montanelli. Toutefois, avec la mort de Vizzini, sa Mafia rurale traditionnelle de la vieille école a progressivement laissé la place à une Mafia plus moderne, souvent la version urbaine du gangstérisme, impliqué dans le trafic de cigarettes, de drogue, et de blanchiment d'argent dans le bâtiment et l'immobilier. Quand il était vivant, et après sa mort, la présentation de Vizzini comme un chef de la Mafia puissant a atteint des proportions mythiques. Depuis les années 1990, les historiens ont modéré cette représentation.


Genovese Vito

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Vito Genovese était un mafieux américain. Il est né à Rosiglino, près de Naples en 1897, et est mort dans la prison de Springfield aux États-Unis en 1969. 
Genovese Vito

Il fut le parrain de la famille Genovese de 1957 à 1969.Genovese émigra à New York en 1913. Il commença sa carrière criminelle dans les rues de New York par des petites bagarres de rue au meurtre pur et simple. Lucky Luciano ayant besoin d'hommes fiable n'ayant peur de rien, Genovese se fit recruter. Commença alors une carrière mafieuse en tant que second de Luciano en compagnie de Meyer Lansky, Bugsy SiegelFrank Costello et Albert AnastasiaLors de la guerre des Castellammarense, le groupe s'est rangé au coté de Joe "le boss" Masseria qui était en guerre contre une autre faction, celle de Salvatore Maranzano aussi accompagné de "jeunes loup"(Joe Bonanno, Tommy Lucchese...) Ne voyant pas d'issue au conflit, Luciano complota avec Maranzano contre Masseria. Genovese participa à la liquidation de ce dernier.

Après l'incarcération, en 1936, de Luciano, homme fort de la mafia américaine, Genovese vit une occasion de grimper dans la hiérarchie criminelle et entama une série d'assassinats pour s'imposer. L'une de ses premières victimes fut un racketteur de faible envergure, Ferdinand "The Shadow" Boccia. L'un des tueurs, à son tour menacé, denonça le commanditaire, et Vito Genovese fut obligé de s'enfuir en Italie en 1937. Dans l'Italie fasciste, il devint l'un des proches amis de Benito Mussolini qu'il aurait fourni en drogue. Il organisa ensuite l'assassinat en 1943, à New York, de l'éditeur et opposant italien Carlo Tresca. La même année, lorsque les Américains débarquèrent en Sicile, il se rangea à leurs cotés, se fit employer comme interprète et s'enrichit considérablement avec le marché noir.

Repéré par un jeune sergent de la police militaire, Genovese fut interpellé et renvoyé aux États-Unis, où il était toujours recherché pour meurtre. Mais l'affaire fut aussitôt classé, l'un des témoins à charge ayant été empoisonné alors qu'il se trouvait dans les locaux de la police. En 1946, Vito Genovese participa à la conférence de La Havane, où il comptait prendre le pouvoir sur la mafia américaine. Albert Anastasia et Lucky Luciano firent front contre lui. Ce dernier, revenu de son exil en Italie, leader contesté seulement par Genovese, lui interdit de vendre de la drogue. Une altercation éclata entre Luciano et Genovese, qui s'en sortit avec plusieurs côtes brisées, mais finalement, les participants à cette réunion parvinrent à éviter une nouvelle vendetta.

Vito Genovese s'investit malgré tout dans la vente de drogue et lorgna sur la famille de Lucky Luciano, dont il était l'underboss (commandant en second). Désirant toujours devenir capo di tutti capi (chef de tous les chefs), il entreprit une série d'assassinats parmi les pontes de la mafia américaine. En 1951, lors d'une réunion de la Commission, il appuya, contre l'avis de Frank Costello et Joe Adonis, mais comme Albert Anastasia, l'élimination de Willie Moretti, chef de la mafia du New Jersey, qui avait violé l'omerta devant la commission sénatoriale Kefauver. En avril 1957, il commandita l'assassinat de Frank Costello, mais celui-ci ne fut que blessé. Il décida néanmoins de prendre sa retraite, et Genovese put prendre le contrôle de la famille Luciano, qui plus tard prit le nom de famille Genovese. En octobre de la même année, il fit exécuter son nouveau rival principal, chef de la future famille GambinoAlbert Anastasia, par les frères Gallo.

En novembre 1957, Genovese, organisa chez Joseph Barbara, à Appalachin, dans l'État de New York, une réunion des principaux chefs mafieux, pour se faire introniser capo di tutti capi. Joseph Bonanno, Carlo Gambino, Sam Giancana et Santo Trafficante, entre autres, étaient présents. Un policier de l'État remarqua le manège des voitures de luxe, nota les immatriculations des véhicules, puis fit encercler la propriété. Plusieurs mafieux essayèrent de fuir à travers champs, mais la plupart furent arrêtés et l'intronisation de Genovese échoua. La version du coup de filet chanceux défendue par les autorités est contredite par une autre version, qui fait de Lucky Luciano et Meyer Lansky les informateurs de la police.

En 1959, Lucky Luciano, depuis l'Italie, organisa en sous-main une transaction d'héroïne devant parvenir à la famille Genovese à New York. Il s'agissait d'un traquenard imaginé par Frank Costello, la police ayant été prévenue. Genovese fut emprisonné, et Tommy Eboli devint l'acting boss de la Famille mais Genovese resta le véritable boss de la Famille. Vito Genovese, l'un des mafieux les plus ambitieux de toute l'histoire de la Cosa Nostra américaine mourut en prison en 1969 à l'age de 72ans.

Siegel Bugsy

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Bugsy Siegel était un mafieux américain. Il est né sous le nom de Benjamin Siegelbaum, à Brooklyn, en 1906, de parents juifs ukrainiens, et est mort à Los Angeles en 1947. 
Siegel Bugsy

Son surnom Bugsy (qu'il valait mieux ne pas prononcer devant lui), signifiant « le dingue », faisait référence à son tempérament sanguin, aussi cruel avec les ennemis que séduisant et entreprenant avec les femmes (parfois jusqu'au viol). Bugsy Siegel a grandi dans le quartier pauvre et multiethnique de Williamsburg à Brooklyn. Tout jeune, il rackettait les vendeurs de rues, et mettait le feu au commerce des récalcitrants. Plus tard, il rencontra Meyer Lansky, et ils formèrent le Bugs and Meyer gang, une bande de juifs opposée à des gangs italiens et irlandais. La relation de Siegel et Lansky resta privilégiée au sein du Syndicat du crime et on représente souvent leur association comme étant l'addition des muscles et de l'audace du premier, au cerveau et à la prudence du second.

Leur gang compta dans ses rangs de futures célébrités du crime organisé, comme Lepke Buchalter, Dutch Schultz ou Abner « Longie » Zwillman qui devint l'un des principaux racketteur du New Jersey. En 1916, Siegel aurait assassiné l'indicateur responsable de l'arrestation de Lucky Luciano pour trafic de stupéfiants. Outre des rackets, le gang etait spécialisé dans le trafic d'alcool pendant la Prohibition d'alcool aux Etats-Unis. Bugsy Siegel était également employé comme schlammer (briseur de grève), sauf quand les syndicats le payaient davantage, et officiait de temps à autre comme tueur à gage. Alors que le gang gagnait en importance, il dut subir, vers le début des années 1920, les menaces et les pressions de l'importante famille mafieuse de Joe Masseria. Quant Lucky Luciano y fut enrôlé, cela leur offrit un répit. Entre temps, Siegel prit part, avec les autres membres du gang, aux opérations de bootlegging (trafic d'alcool) d'Arnold Rothstein. Son caractère intrépide le poussa à prendre l'initiative du braquage très risqué d'une cargaison destinée à Waxey Gordon, appartenant à Joe Masseria. En 1931, à l'instigation de Lucky Luciano et Meyer Lansky, il participa à l'assassinat de ce dernier.

Dans les années 1930, membre de la Commission de la mafia américaine, il prit une part active dans l'élaboration et la gestion de Murder Incorporated, la branche gérant les assassinats au sein du crime organisé. En 1934, il assassina et coula dans l'East River l'un de ses plus anciens amis, Bo Weinberg, lieutenant de Dutch Schultz qui, harcelé par le procureur Thomas Dewey, risquait de témoigner contre son patron. Au début des années 1930, Siegel exécuta également le tueur Vincent « Mad Dog » Coll, qui devait régler un contrat du parrain Salvatore Maranzano contre Luciano, ainsi que les frères Fabrazzo, qui avaient tenté de l'assassiner, lui et Meyer Lansky, en lançant une bombe, à la demande de Waxey Gordon, depuis la prison où ce dernier était enfermé pour fraude fiscale. En 1937, Siegel était dans le collimateur du procureur Thomas Dewey, et sa situation à New York devenait périlleuse. Compte tenu de son statut, le Syndicat, plutôt que de l'éliminer, décida, sur les recommandations de Meyer Lansky, de l'envoyer en Californie, où l'Organisation n'était quasiment pas implantée.

Les secteurs du crime furent partagés avec le chef d'un gang italien de Los Angeles, Jack Dragna: les jeux pour ce dernier, le contrôle des syndicats pour Siegel. Ce dernier, avec son associé Moe Sedway, et son lieutenant, Mickey Cohen, s'intéressa tout particulièrement aux métiers du cinéma (techniciens, figurants, etc.), ce qui permettait de racketter les grands studios. À Hollywood, il retrouva un ami d'enfance, l'acteur George Raft, spécialisé dans les rôles de gangsters. Celui-ci l'introduisit dans les soirées chics, et Siegel, devenu une attraction vedette, collectionna les aventures avec des actrices, dont Jean Harlow. Après les studios, il en vint à racketter directement les stars. Au début des années 1940, Siegel aida l'expansion sur la côte Ouest d'un réseau national d'information sur les paris (pour connaître les bons tuyaux avant la départ des courses), la Trans America détenue par The Outfit de Chicago, aux dépens de Continental Wire Service, l'entreprise d'un certain Jack Ragan, qui fut d'ailleurs assassiné dans cette même ville. Parallèlement, la presse parla de lui au sujet d'une affaire l'ayant impliqué dans Murder Incorporated, et il devint célèbre en tant que gangster.

En 1945, Bugsy Siegel s'intéressa à Las Vegas, un village perdu dans le désert. Le Nevada venait d'adopter une législation autorisant les paris et les jeux de hasard. Siegel ne fut pas le premier à construire un casino, mais celui qu'il fit bâtir en 1946, le Flamingo, un établissement très luxueux, fut la première étape de la fondation d'une oasis de divertissement au milieu de nulle part. Ce projet, vu comme la possibilté de gagner de fortes sommes par des moyens légaux, intéressait également le Syndicat qui y investit par l'intermédiaire de Meyer Lansky. Les qualités d'organisateur faisant défaut à Siegel, celui-ci perdit rapidement beaucoup d'argent, et contracta une dette de plus de six millions de dollars. Des témoins affirmaient en outre que la maîtresse de Siegel, Virginia Hill, faisait des allers-retours vers la Suisse, avec des valises de billets. À la conférence de La Havane, le Syndicat décida l'exécution de Siegel, malgré les réticences initiales de Meyer Lansky. Alors que le Flamingo commençait à générer du profit, Bugsy Siegel fut abattu par deux tueurs dans sa villa de Hollywood, le 20 juin 1947.

Famille Gambino

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La Famille Gambino ou, avant 1957, Famille Mangano est une organisation criminelle, crée véritablement en 1931, faisant partie des Cinq familles mafieuses de New York, qui fait elle-même partie des 25 Familles de Cosa Nostra qui contrôlent le crime organisé aux États-Unis. Elle est issue de la Cosa Nostra sicilienne.
Famille Gambino

Son influence s'exerce principalement dans la partie Est des États-Unis mais elle s'étend jusqu'en Californie. Ses activités sont le prêt à taux usurier, le racket, la prostitution, le trafic de drogue, les paris, les contrats d'assassinat, vols de voiture, escroqueries, évasion fiscale, gestion de chantiers de construction, de bars, de discothèques, d'hôtels, de cimenterie et des quais du port. Son effectif est évalué à environ 260 affranchis et 4 000 associés. Actuellement, elle est en termes de puissance un peu inférieure à la la Famille Genovese. On date la création de cette famille du crime à la création d'un gang tenu par un criminel camoriste napolitain Pellegrino "Don Grino" Morano. Ce dernier fut emprisonné en 1916 et son gang passa entre les mains de Salvatore D'Aquila. D'Aquila et son gang durent lutter contre le gang de Joe Masseria. Salvatore D'Aquila meurt, dans cette guerre, en 1928. Alfred Mineo et Steeve Ferrigno, amis de Masseria, prennent le contrôle du gang en pleine Prohibition.

La Guerre des Castellammarese, qui opposait deux chefs de gang, Joe Masseria et Salvatore Maranzano, fit de nombreuses victimes. Dans cette guerre, Mineo et Ferrigno meurent le 5 novembre 1930 dans un guet-apens, devant un immeuble de Pelham Parkway, dans le Bronx. Cette guerre s'arrêta avec la mort des deux principaux protagonistes. Masseria meurt en avril 1931 et Maranzano, cinq mois plus tard. Le principal bénéficiaire de ces assassinats est « Charlie » Lucky Luciano. Ce dernier organisa les bases des « cinq familles mafieuses » de New York et créa notamment la Commission (mafia) de la Cosa Nostra.

Frank Scalise prendra le contrôle du gang un court laps de temps. Mais le véritable premier Parrain de la famille Gambino est Vincent Mangano. Mangano est un mafieux à l'ancienne comme l'était Masseria et Maranzano. Mais ses liens étroits avec le vice-président de l'International Longshoremen's Association, Emil Camarda, le rendit indispensable à ce poste vis-à-vis des autres familles. Grâce à cette association, la Famille Gambino avait le contrôle de New-York et des quais de Brooklyn pour des activités d'extorsion de fonds auprès des syndicats et d'organisation de paris clandestins sur les courses de chevaux et de loterie clandestine. Mangano créa le Club City Democratic qui, officiellement, promouvait les valeurs citoyennes américaines. Mais en réalité, c'était une couverture pour le Murder Incorporated, la fameuse équipe de mafieux juifs américains engagés comme tueurs par la Cosa Nostra. Phil Mangano en était membre tout comme Albert "The Lord High Executionner" Anastasia. Au même moment, Carlo Gambino est promu, ainsi qu'un autre futur Parrain de la famille, son beau-frère Paul "Big Paul" Castellano.

Anastasia et Mangano ne se sont jamais vus face à face. Mais ils avaient des divergences de point de vue quant à la direction de la famille. Mangano ne pouvait que constater qu'Anastasia préférait la compagnie des membres des autres familles. Vincent Mangano fut assassiné en avril 1951 et son frère disparut sans laisser de traces. Appelé à se justifier pour son implication présumée dans ces crimes devant les Parrains des 4 autres familles. Albert Anastasia n'admit jamais son rôle mais reconnut qu'ils projetait de les éliminer. Anastasia, considéré comme le pire tueur de la mafia de son temps, prit le contrôle de la famille et peu de ses membres remirent en cause son commandement de peur de se faire éliminer. Seul Carlo Gambino avait l'ambition de prendre le contrôle de la famille et mit tout en œuvre pour devenir sous-boss derrière Anastasia.

La fortune de la famille était très liée à une autre dirigé par Frank Costello, connu aujourd'hui comme la Famille Genovese. Vito Genovese, dont l'ambition était sans limites, cherchait à briser l'alliance Costello/Anastasia qui restaient solidaires pour toutes décisions devant le Syndicat national du crime. Genovese sauta sur l'occasion que représentait l'assassinat d'Arnold Schuster. Ce dernier avait été tué sous ordre d'Albert Anastasia parce qu'il avait témoigné au procès d'un braqueur de banque (Qu'Anastasia ne connaissait même pas). Genovese se servit de cet acte pour expliquer qu'Anastasia était fou et qu'il représentait une menace pour le Syndicat. Genovese et Gambino complotèrent pour éliminer leurs patrons respectifs.

Ce fut Costello qui fut attaqué en premier, le 2 mai 1957. Vincent Gigante fut envoyé chez lui pour l'assassiner. Ce fut un échec mais Costello fut tellement choqué qu'il se retira de la tête de la futur famille Genovese. Six mois plus tard, ce fut au tour d'Anastasia de se faire assassiner, le 25 octobre 1957, devant le barbier de l'hôtel du Park Sheraton sur la 56éme rue Ouest. Il se pourrait que cela soit l'œuvre d'une équipe de trois tueurs mené par Joseph Biondo sur ordre de Carlo Gambino. Le sous-boss d'Anastasia, Carlo Gambino, prit le contrôle de la famille et donna son nom à cette famille du crime. Biondo devint sous-boss jusqu'à sa mort en 1966.

Genovese fut condamné à 15 ans de prison, avant d'y mourir en 1969. La famille Gambino devint bientôt une des plus puissantes famille du Syndicat national du crime grâce à l'association aux maisons de jeux de Meyer Lansky à Cuba et aux Bahamas, business très lucratif pour la mafia. L'échec du projet de Joe Bonanno, Parrain de la famille Bonanno et rival de Carlo Gambino, d'assassiner ce dernier et les autres parrains des Cinq Familles à l'issue de la Guerre Bonanno, vit l'avènement de Carlo Gambino comme le Parrain le plus puissant des Cinq Familles. Gambino vit son pouvoir s'étendre au point d'organiser l'assassinat de Joe Colombo, Parrain de la Famille Colombo, le 28 juin 1971. Le tueur de Colombo s'appelait John Johnson, un solitaire considéré par le milieu comme "idiot" et qui s'attaqua à Colombo pour le motif qu'il s'occupait du mouvement des droits civiques américain. Colombo survécut aux tirs mais il resta dans le coma et ne mourut qu'en 1978. Il fut enterré à côté de Joseph Gallo. Johnson, quant à lui, fut tué par les gardes du corps de Colombo.

Gambino tenta d'étendre son pouvoir en prenant le contrôle de la Famille Lucchese, menée par Carmine "Mr. Gribbs" Tramunti. Après le meurtre de Thomas Eboli, Gambino favorisa la sélection de Frank "Funzi" Tieri comme Parrain de la Famille Genovese. Gambino avait tué Eboli car il lui devait 4 millions $ de drogue. Le 15 octobre 1976, Gambino meurt des suites d'une crise cardiaque. La passation de pouvoir ne suivit pas la voie hiérarchique normale. Ce n'est pas le sous-boss Aniello "Mr. Neil" Dellacroce mais ce fut le beau-frère Paul Castellano qui fut choisi. Les partisans de Dellacroce furent déçus de ce choix. Mais Dellacroce ne se lança pas dans un conflit et accepta cet état de faits et Castellano le garda comme sous-boss.

La faction, proche de Dellacroce, continua de manifester son mécontentement quant à la nomination de Castellano, croyant que ce n'était pas mérité. Paul Castellano, avec l'aide de ses alliés et de la fameuse bande d'Anthony "Nino" Gaggi et de Roy DeMeo, tint ses détracteurs en respect. Certain pensent que, durant le règne de Castellano, la bande de DeMeo aurait commis entre 10 et 15 meurtres. Ils seraient étalés de la fin des années 1970 jusqu'aux milieux des années 1980. La plupart des affaires courantes étaient, officieusement, dirigées par un quartette d'affranchis composé de Thomas "Tommy" Gambino, le garde du corps et plus tard Sous-Boss Thomas "Tommy" Bilotti et des chefs de la puissante faction du Queens Daniel "Danny" Marino et James "Jimmy Brown" Failla, tous rivaux de John Gotti.

Selon le FBI, la Famille Gambino, parmi les cinq Familles, était la plus facile à infiltrer. Le FBI, grâce à un micro placé sur une lampe posée sur la table de la cuisine de Castellano, a réussi à obtenir un nombre important d'enregistrements. Sur ces enregistrements, on entendit Castellano parler de la gestion de toutes ses affaires illégales avec ses subordonnés. Ce qui conduisit Castellano, au début des années 1980, à faire face à nombre d'accusations grâce aux preuves accumulées. De ces enregistrements, on a pu apprendre que Castellano voulait, s'il était envoyé en prison, que le fils de Carlo Gambino, Thomas, prenne le contrôle de la famille avec Thomas Billoti (chauffeur et garde du corps de Carlo) comme Sous-Boss. La faction de Dellacroce était folle furieuse, particulièrement John Gotti.

En 1983, une enquête fédérale accusa 13 membres de la Famille Gambino de trafic de drogue. Le propre frère de John Gotti était impliqué, Gene Gotti, ainsi que son meilleur ami Angelo "Quack Quack" Ruggiero, dont le surnom provenait du fait qu'il n'arrêtait jamais de parler. Depuis 1980, les fédéraux avaient effectué des écoutes téléphoniques au domicile de Ruggiero. Ils l'avaient enregistré en train de traiter des affaires courantes de la Famille, notamment de drogue et de plus il exprimait son mépris à l'égard de Castellano. Ruggiero avait de quoi être inquiet. Si Castellano apprenait qu'il trafiquait, en violant la politique de la Famille anti-drogue, Ruggiero serait assassiné. La loi fédérale autorisait que les accusés aient accès aux bandes d'enregistrement, et puissent les retranscrire par écrit, pour pouvoir préparer leurs défenses. Castellano demanda à voir les retranscriptions. Dellacroce fit tout ce qu'il put pour les cacher.

Parallèlement, Dellacroce souffrait d'un cancer. Ruggiero lui demandait désespérément de l'aide, John Gotti prit sa défense. Mais Castellano se montrait de plus en plus pressant pour voir les retranscriptions. John Gotti réalisa qu'il devait agir vite. Et la mort de son mentor, Dellacroce, le 2 décembre 1985, précipita les choses. Gotti devait prendre le pouvoir en mettant hors circuit CastellanoLe 16 décembre 1985, Thomas Bilotti et Castellano devait rencontrer le capo Franck DeCicco au Sparks Steak House sur la 46éme rue. Ils sont abattus en pleine rue par 4 hommes non-identifiés, à l'époque. Certains experts du crime organisé américain, comme Jerry Capeci, pensent qu'il s'agissait d'Angelo Ruggiero, John Carneglia, Vincent Artuso et de Salvatore Scala qui agissaient pour le compte de John Gotti.

Gotti fut surnommé le "Dapper Don", que l'on peut traduire par le "Don Bling Bling". Ceci à cause de ses costumes faits-sur-mesure, ses cravates en soie et sa manière arrogante de s'afficher devant les médias comme aucun chef mafieux ne l'avait fait avant lui. Il décida de nommer DeCicco Sous-Boss et promut Ruggiero comme caporegime de son ancienne équipe. Au même moment, Salvatore "Sammy the Bull" Gravano est élevé au rang de consigliere. Gotti aimait tenir des assemblées dans des lieux publics. De fait les autorités pouvaient les observer, mais il ne discutait pas des affaires courantes de la Famille. Son domicile à Howard Beach, dans le Queens, était régulièrement montré à la télévision. À cette époque, un de ses voisins, John Favara, disparut mystérieusement après avoir renversé et tué avec sa voiture le fils de Gotti, âgé de 12 ans et qui faisait du vélo. Un autre voisin et ami de Gotti Joseph "Big Joe" Massino disparut lui aussi. On apprendra par la suite qu'il était un sous-chef de la Famille Bonanno durant la fin des années 1980. Ce dernier était considéré comme un candidat sérieux pour la succession à la tête de la Famille Bonnano, à la suite de l'emprisonnement du parrain Philip "Rusty" Rastelli.

Beaucoup de chefs mafieux désapprouvaient le style outrancier de Gotti, notamment le parrain de la Famille Genovese, Vincent "Chin" Gigante, un ancien allié de Castellano. Ce dernier décida, avec les parrains de la Famille Lucchese, Vittorio "Vic" Amsuo et Anthony "Gaspipe" Casso, de mettre un "contrat" sur John Gotti. Le 13 avril 1986, la voiture de Gotti fut plastiquée mais ce fut DeCicco qui mourut à la place de Gotti. Finalement, le comportement impétueux de Gotti et la croyance en son invulnérabilité judiciaire (il fut acquitté 3 fois face à des accusations fédérales, gagnant le surnom de "Don Teflon") le menèrent à sa perte. Le FBI avait mis un appartement sur écoute au-dessus Ravenite Social Club dans Little Italy. Il appartenait à la veuve d'un mafieux décédé et servait de lieu de réunion au sommet. Gotti fut enregistré en train de planifier les affaires de la Famille et de se plaindre et de critiquer ses subordonnés, surtout Sammy Gravano. À l'écoute de ses bandes, Gravano décida de témoigner contre Gotti et des douzaines d'autres mafieux provenant des autres Cinq Familles.

Le 2 avril 1992, Gotti et son consigliere du moment, Frank "Frankie Loc" LoCascio, furent condamnés à la prison à vie sans possibilité de liberté conditionnelle. Gotti continua à diriger la famille depuis sa cellule. Mais la direction des "affaires" quotidiennes fut confié à John "Jackie Nose" D'Amico et Nicholas Corozzo. Ce dernier dut abandonné le leadership à cause d'une condamnation à une peine de 8 ans d'emprisonnement pour des extorsions de fond. John "Junior" Gotti, le fils de Gotti, prit le contrôle de la famille. Mais il fut lui aussi accusé pour des faits de racket et condamné à 77 mois de prison, en 1999.

Quand Gotti Senior mourut d'un cancer de la gorge, en 2002. Son frère Peter Gotti prit les rênes de la Famille, prétendument du côté de D'Amico. Mais la puissance de la famille n'était plus ce qu'elle était. On est loin de l'ère de Carlo Gambino, où la Famille était considéré comme l'organisation criminelle la plus puissante sur Terre. Puis Peter Gotti est emprisonné en 2003. Le leadership est confié Nicholas "Little Nick" Corozzo, John "Jackie Nose" D'Amico and Joseph "Jo Jo" Corozzo. Les anciens rivaux de John Gotti reprirent la direction de la famille. Ceci est dût au fait que la plupart des partisans de Gotti étaient soit emprisonnés, soit sous le coup de mise en accusations. Le caporegime, en charge de la criminalité en col blancs, Michael "Mikey Scars" DiLeonardo a été contraint de témoigner contre les autres mafieux des Cinq Familles, du fait de l'accroissement de la pression policière et d'accusations de rackets. Ce dernier témoigna, parmi d'autres, contre Peter Gotti et Anthony "Sonny" Ciccone et disparut dans le Programme de Protection des Témoins. En même moment, Salvatore "Sammy the Bull" Gravano, qui fut éjecté du programme en 1995, est arrêté et emprisonné pour un trafic d'ecstasy, qui s'étendait de l'Arizona à New-York, en 2003. La même année, il est condamné à 19 ans de prison. Ironie du sort, ce sont ses anciens associés qui l'avaient "balancé".

En 2005, Nicholas "Little Nick" Corozzo et son bras droit de longue date, Leonard "Lenny" DiMaria, sont relâché de prison après une peine de 10 ans pour des accusations de racket et de prêt à taux usuraire à New-York et en Floride. La même année, les forces de l'ordre américaine reconnaissent Corrozo comme le Parrain de la famille Gambino, avec son frère Joseph "Jo Jo" Corozzo comme Consigliere, Arnold "Zeke" Squitieri comme le Sous-Boss et John "Jackie Nose" D'Amico comme un membre très influent auprès des frères Corozzo. De 2005 à 2007, les autorités fédérales ont mis en accusation et fait condamnés les principaux capitaines Gambino Arnold "Zeke" Squitieri, Gregory DePalma, George "Butters" DeCicco, Ronald "One Armed Ronnie" Trucchio, Salvatore "Tore" LoCascio and Joseph "Sonny" Juliano, incluant des douzaines de soldats et d'associés. Le 7 février 2008, le FBI et l'état de New-York lance l'Operation Old Bridge contre les principaux chefs de la famille Gambino (co-Parrain, Nicholas "Little Nick" Corozzo, John "Jackie Nose" D'Amico, Sous-Boss Domenico "Italian Dom" Cefalu et consigliere Joseph "Jo Jo" Corozzo), ainsi que des personnages importants des Familles Bonanno, Genovese et des mafieux de Cosa Nostra en Sicile.

Les investigations des autorités ont permit de découvrir qu'il n'y avaient pas de chef désigné dans la famille Gambino. Certains policiers spéculaient que le nouveau Parrain était Daniel "Danny" Marino, chef de la faction du Queens. Le jeudi 7 février 2008, le FBI arrête 54 personnes dans New-York et sa banlieue nord, New-Jersey et Long Island. Un jury fédéral a incriminé 62 personnes pour avoir des liens avec la famille Gambino. Les crimes incluent le meurtre, le trafic de drogue, braquage, extorsion. Les chefs des Gambino John "Jackie Nose" D'Amico, Joseph "Jo Jo" Corozzo, Domenico "Italian Dom" Cefalu, incluant les capitaines Leonard "Lenny" DiMaria, Frank Cali, Thomas "Tommy Sneakers" Cacciopoli et les soldats Richard "Richie" Gotti et Vincent "Vince" Gotti sont actuellement emprisonnés en attendant leurs procès respectifs face aux accusations rassemblées par l'Operation Old Bridge.

Le Caporegime et co-Parrain, Nicholas "Little Nick" Corozzo, un des principaux accusés du dossier,qui ne se trouvait pas à son domicile de Long Island n'a été arrêté que le 29 mai 2008. De nos jours, le FBI et le gouvernement estiment que la Famille comprend 260 affranchis et environ 4000 associés. Elle reste une des familles mafieuses les plus puissantes face aux autres. Même si elle n'est plus aussi forte que sous l'ère de Carlo Gambino. Depuis sa mort, elle s'est tout de même affaiblie graduellement, avec l'accroissement de la répression des autorités, mais surtout après les règnes tumultueux de Paul Castellano et de John Gotti.

 

Chefs de la famille Gambino

  • 1907–1916 — Pellegrino Morano
  • 1916–1928 — Salvatore D'Aquila
  • 1928–1930 — Alfred Mineo
  • 1930–1931 — Francesco "Frank" Scalise
  • 1931–1951 — Vincent Mangano
  • 1951–1957 — Albert Anastasia
  • 1957–1976 — Carlo Gambino
  • 1976–1985 — Paul Castellano
  • 1986–1992 — John Gotti
  • 1992–1996 — John Gotti, Jr. (boss actif)
  • 1996–1997 — Nicholas Corozzo (boss actif)
  • 1997–1999 — John Gotti, Jr. (boss actif)
  • 1999–2002 — Peter Gotti (boss actif, boss depuis 2002–2003)
  • 2002–2005 — Arnold Squitieri (boss actif)
  • 2005-2008 — Nicholas Corozzo
  • 2008-Présent - Danny Marino, Giovanni "John" Gambino et Bartolomeo "Bobby" Vernace

Membres de la famille Gambino

  • Joseph Esposito
  • Albert "Lord High Executioner" Anastasia - Ancien parrain
  • Anthony "Tough Tony" Anastasio
  • Thomas Bilotti
  • Bartholomew "Bobby" Boriello
  • Paul Castellano - Ancien parrain
  • John Cody
  • James Coonan
  • Frank DeCicco
  • Aniello "Neil" Dellacroce
  • Roy DeMeo
  • William "Billy Batts" Devino
  • Michael "Mikey Scars" DiLeonardo
  • James "Jimmy Brown" Failla
  • Carmine "Charley Wagons" Fatico
  • Mickey Featherstone
  • Thomas "Tommy" Gambino
  • John "Dapper Don" Gotti - Ancien parrain
  • John "Junior" Gotti, Jr. - Ancien parrain
  • Gene Gotti
  • Salvatore "Sammy the Bull" Gravano - Ancien Sous-Boss qui est devenu un témoin repenti pour le gouvernement et principal témoin à charge contre son Parrain John Gotti en 1992.
  • Carmine "Doctor" Lombardozzi
  • Ralph "Ralphie Bones" Mosca
  • Frank Piccolo
  • Angelo "Quack Quack" Ruggiero
  • Anthony Scotto
  • Michele "The Shark" Sindona
  • Louis "Big Lou" Vallario
  • Gambino Nicolas

 

Anastasia Albert

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Umberto Anastasio, connu sous le pseudonyme de Albert Anastasia (né en 1902 à Tropea, en Calabre et mort assassiné à New York en 1957) était un mafieux italo-américain. 
Anastasia AlbertAnastasia Albert

Albert Anastasia était surnommé le « Seigneur grand exécuteur » (Lord High Executioner), à cause de son aptitude à tuer. On lui attribue d'ailleurs entre 300 et 700 meurtres. Il fut le parrain de la famille Gambino de 1951 à sa mort. Anastasia est arrivé à New York vers 1919. Il fréquenta les docks de Brooklyn, et s'imposa d’autorité dans le syndicat des dockers, l’International Longshoremen’s Association. Il y démontra ses penchants pour l’homicide à la moindre provocation. Ainsi, il tua un docker au début des années 1920, ce qui le fit condamner à dix-huit mois d’enfermement à la prison de Sing Sing. Toutefois, il fut relâché plus tôt après avoir obtenu un nouveau procès, puisque quatre témoins décisifs se rétractèrent. Au début de sa carrière criminelle, Anastasia, bien que non-Sicilien, travailla pour la famille de Joe Masseria, avec Lucky Luciano et Frank Costello, envers qui il développa une solide amitié.

En 1930, Anastasia rejoignit le complot de Lucky Luciano visant à se débarrasser des deux parrains dominants de New York : Joe Masseria et Salvatore Maranazano, qui s’affrontèrent au cours de la guerre des Castellammarese. Il fit partie de l’équipe de tueurs qui assassina Masseria dans un restaurant de Coney Island en avril 1931. Lorsque Lucky Luciano devint le leader de la Commission (ou Syndicat national du crime), rassemblant les principaux chefs de la mafia américaine, Anastasia, en récompense pour sa loyauté, en devint un membre permanent. Anastasia fut placé dans une position de pouvoir importante, à la tête de Murder Incorporated, le bras armé du Syndicat du crime, en compagnie de Louis Lepke Buchalter, grand racketteur des syndicats. Contrairement à Buchalter, Anastasia ne fut jamais poursuivi pour ses activités dans cette organisation, responsable de près de 300 à 700 assassinats jusqu’au début des années 1940.

Il aurait échappé au tribunal en faisant procéder à la disparition de nombreux témoins. Il promit une récompense de 100.000 dollars pour l’élimination de Abe Reles, tueur de Murder Incorporated et principal indicateur, défenestré en novembre 1941. Après l’exécution de Buchalter en 1944, Anastasia devint le seul patron de Murder Incorporated, mais cette organisation disparut rapidement, les « contrats » étant désormais à la charge de chaque famille mafieuse. Après l’emprisonnement de Luciano en 1936, Anastasia eut un rôle de premier plan dans la manœuvre visant à libérer Luciano pour avoir « participé à l’effort de guerre », pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour se faire, Anastasia organisa des incidents, pour convaincre l’US Navy de la nécessité de négocier avec la mafia, afin d’éviter tout risque de sabotage ennemi. Anastasia contrôlait en effet les docks de New York à travers le syndicat des dockers. Le paquebot français Normandie, qui devait être transformé en transport de troupes transatlantique, brûla mystérieusement dans le port de New York en 1942.

Les journaux évoquèrent à l’époque un acte de sabotage allemand, mais il est couramment admis actuellement qu’Anastasia donna l’ordre à son frère de mettre le feu au navire. En offrant par l'intermédiaire d'Anastasia la protection des docks, et par ailleurs le soutien de la mafia pour le débarquement en Sicile, Luciano parvint ainsi à améliorer ses conditions de détention et la garantie d'une libération à la fin de la guerre. Fort de l’appui des deux chefs dominants du crime organise (Lucky Luciano et Frank Costello), Anastasia put accéder à la tête d’une des cinq familles de New York, la future famille Gambino, après avoir fait disparaître son parrain, Vincent Mangano, en 1951. Peu après, Costello défendit, lors d’une réunion de la Commission, le geste d’Anastasia, en prétextant, compte tenu des rapports conflictuels entre Mangano et Anastasia, la légitime défense. Anastasia fut ainsi confirmé à la tête de sa famille. Frank Costello avait intérêt à ce qu’Anastasia soit un chef de famille, pour contrecarrer son grand rival Vito Genovese. Ce dernier voulait prendre le contrôle de la famille de Luciano qui, exilé en Italie, l’avait confié à Costello.

Devenu parrain, Anastasia devint plus brutal que jamais. En 1952, il ordonna l’assassinat d’un jeune vendeur de chaussures de Brooklyn, Arnold Schuster, après l’avoir vu à la télévision raconter comment il avait permis l’arrestation de Willie Sutton, un braqueur de banques. Anastasia aurait dit à ses hommes : "Je ne supporte pas les indics ! Abattez ce type !". Ce faisant, il viola une règle essentielle de la mafia américaine: "On ne se tue qu’entre nous". L’assassinat de Schuster attira inutilement l’attention sur le business mafieux.

Vito Genovese se servit habilement du comportement brutal d’Anastasia pour courtiser ses hommes. Ainsi, au fil des ans, il gagna secrètement la coopération de Carlo Gambino, sous-chef d’Anastasia. Toutefois, Genovese ne pouvait pas agir contre Anastasia (et à travers lui contre son ennemi Costello), en raison d'un obstacle de taille : Meyer Lansky, autre ennemi de Genovese et tout-puissant gestionnaire de l'empire mafieux des casinos de Cuba, sans qui rien ne pouvait se faire. Anastasia commit une erreur en demandant une part plus importante dans les opérations cubaines, ce qui mit en colère Lansky, qui dès lors ne s'opposa plus à un affrontement entre Genovese et Anastasia.

La manière avec laquelle Anastasia a été tué, le 25 octobre 1957, rappelle les méthodes de Murder Incorporated, dont il fut le chef. Alors qu’il était installé dans le siège d’un barbier à l’hôtel Park Sheraton (aujourd’hui Park Central), deux individus masqués entrèrent brusquement, écartèrent le barbier et abattirent le parrain, qui dans un geste désespéré aurait tenté de faire face. Officiellement, l’assassinat demeura non résolu, mais il est couramment admis que le contrat fut donné à Joe Profaci (chef de la future famille Colombo), qui en chargea les trois frères Gallo (dont « Crazy » Joe Gallo) de Brooklyn. Certaines sources désignent toutefois Joseph Biondo, qui devint le sous-chef de Carlo Gambino peu après. Il fut enterré au cimetière de Green-Wood à Brooklyn.

Flegenheimer Arthur dis Dutch Schultz

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Dutch Schultz, né Arthur Flegenheimer (1902 - 24 octobre 1935) dans le Bronx, était un mafieux américain. Il fit fortune avec le trafic illégal d’alcool et la loterie, à Harlem. Dutch Schultz était un parrain connu pour son sale caractère : lunatique cynique et paranoïaque. Il meurt abattu par plusieurs coups de feu. Lucky Luciano était le commanditaire de son exécution. 
Flegenheimer Arthur dis Dutch Schultz

Né de parents juifs allemands il fut abandonné par son père à quatorze ans, commença sa carrière en fréquentant le milieu criminel dans une boîte de nuit, en s'initiant au jeu de craps, puis en faisant office de cambrioleur. Lors de l'une de ses expéditions, il fut arrêté dans le Bronx, et fut transféré pour travailler dans une ferme de laquelle il s'échappa avant d'être repris. À son retour de prison, il gagna son surnom, octroyé par ses anciens collègues, de "Dutch Schultz", qui était le nom d'un gangster réputé récemment décédé. Cette fausse information laissait donc croire qu'une ancienne terreur était toujours active. Le nouveau Schultz travailla pour Arnold Rothstein puis Legs Diamond, avant de faire connaissance avec Lucky Luciano.

En 1928, il se mit à travailler pour son propre compte, dans le Bronx, comme bootlegger (trafiquant d'alcool pendant la Prohibition), associé à Joey Noey, un propriétaire de speakeasy (bar clandestin). Schultz se spécialisa dans la bière. Il força plusieurs speakeasies rivaux à acheter sa boisson, allant jusqu'à torturer les réfractaires. Ensuite, Schultz fut prêt à s'engager dans des affaires d'une plus grande ampleur, avec son bras droit Bo Weinberg, récemment recruté. Il s'installa à Manhattan, où il se retrouva en compétition directe avec son ancien patron Legs Diamond, lequel fit assassiner Joey Noey, l'associé de Schultz.

Peu de temps après, Legs Diamond fut à son tour assassiné. Dans le même temps, un ancien partenaire de Schultz, le tueur Vincent Mad Dog Coll, se retourna contre lui. Payé en 1931 par le parrain sicilien Salvatore Maranzano pour éliminer Lucky Luciano et ses alliés lors de la guerre des Castellammarese, Coll abattit plusieurs hommes de Schultz et indigna l'opinion publique lorsqu'un jeune enfant fut tué par erreur. En 1932, trois hommes de Schultz, dont Bo Weinberg, exécutèrent Coll dans une cabine téléphonique. À la fin de la Prohibition en 1933, Schultz se lança à Harlem dans la loterie des nombres, une forme de jeu de hasard truquée organisée par son comptable, Otto Biederman (alias Otto Abbadabba Berman). Dans le même temps, Schultz affronta Ellsworth Johnson (alias Bumpy Johnson), un gangster noir, pour le contrôle de Harlem. Cet affrontement est la trame du film Les Seigneurs de Harlem (1997), dans lequel le rôle de Dutch Schultz est tenu par Tim Roth.

Au début des années 1930, Dutch Schultz fut dans la ligne de mire du procureur Thomas Dewey. Pour y échapper, il s'installa à Newark, dans le New Jersey. Contre l'avis des membres du Syndicat du crime, dont il n'assistait qu'irrégulièrement aux réunions, il projeta de l'assassiner. Son élimination fut décidée collégialement pour l'en empêcher, car l'une des nouvelles règles du Syndicat indiquait qu'il était interdit d'assassiner un non-membre du crime organisé, à plus forte raison un magistrat, pour ne pas attirer davantage l'attention.

Le 23 octobre 1935, Dutch Schultz fut assassiné, avec ses gardes du corps et son comptable, dans un restaurant de Newark par une équipe de trois tueurs de Murder Incorporated appointés par Lepke Buchalter. Schultz fut abattu dans les toilettes et succomba à ses blessures vingt-quatre heures plus tard. Agonisant, et refusant de donner à la police le nom de ses assassins, il répondit par une étrange logorrhée de plusieurs heures aux questions des policiers (v. "les derniers mots de Dutch Schultz" par William Burroughs).

Profaci Joe

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Giuseppe "Joe" Profaci est né le 2 octobre 1897 à Palerme, Sicile. – Il immigra à New York en 1922. Il deviendra le parrain de la Famille Profaci pendant 34ans ce qui est à ce jour l'un des plus long règne pour un seul parrain. Giuseppe, ou Joseph Profaci, était à la tête de la Famille Profaci, qui deviendras plus tard la Famille Colombo.
Profaci JoeProfaci Joe

Il n'était pas vraiment aimé par ses hommes, notamment parce qu'il empochait une grande partie des profits de ses soldats. Ceux qui refusaient de payer étaient assassinés, et d'ailleurs, dès qu'un soldat n'était pas d'accord avec Profaci sur quoi que ce soit, il était mort peu après. Joe Profaci vivait luxueusement et était un des parrains les plus riches de la Cosa NostraSa demeure s'élevait sur une colline couvrant des milliers d'hectares. Il possédait son propre parcours de golf et son propre aéroport privé. Profaci investissait ses profits illégaux dans de nombreuses affaires légitimes, comme l'importation d'huile d'olive, ce qui lui vaudra le surnom du « Roi de l'Huile d'olive ». Cependant, la plus grande partie de sa richesse provenait de ses affaires typiquement mafieuses, tels que divers racket, l'usure ou encore les jeux clandestins. Profaci était un pieux et fervent catholique, et donnait d'immenses donations à des œuvres de charité catholiques.

Il fit également construire un autel en marbre de Carrare pour l'église Sainte-Bernadette de Brooklyn. Profaci failli même recevoir la reconnaissance papale. Ce rêve de Profaci était sur le point de se réaliser lorsqu'un juge du district de Brooklyn, Miles McDonald, adressa une lettre au Vatican déclarant que Joseph Profaci était un gangster, un assassin, un escroc et un parrain de la Mafia. Profaci n'avait pas le moindre esprit chrétien, et il le démontra à la suite d'un événement survenu un jour de janvier. Une nuit, un voleur entra dans l'église Sainte-Bernadette et vola les bijoux d'une statue de la Vierge Marie, se trouvant au centre de l'église. Profaci considéra cela comme une insulte à dieu, et également comme une insulte à lui-même. Profaci donna l'ordre à ses hommes de capturer au plus vite le malfaiteur vivant, afin qu'il puisse rendre les bijoux qu'il avait volés. Le voleur, qui apprit que Profaci le cherchait, décida de revenir à l'église et de rendre une partie des bijoux volés.

La couronne fut remise sur la tête de la Madone, mais pas le médaillon central. Par ce manque de respect, il venait de déclencher sa mise à mort. Le voleur réapparut quelques jours plus tard, étranglé avec un chapelet, dans une ruelle proche de l'église. La Famille Profaci fut frappée par une guerre interne de 1960 à 1962. Les trois frères Gallo ; Joe Gallo, Larry et Albert, essayèrent de s'emparer du pouvoir avec l'aide d'autres membres de la Famille Profaci, lassés de l'autoritarisme de Profaci. Parmi eux, il y avait Carmine "The Snake" Persico (qui est aujourd'hui à la tète de la Famille) et Joe "Jelly" Gioelli. Profaci fut mis au courant de cette prise de pouvoir et ordonna l'assassinat de Joe Gioelli. Ce samedi-là, Gioelli était parti à la pêche, une de ses passions.

Il ne revint jamais de son excursion. La seule preuve, trouvée à des centaines de kilomètres de l'endroit où il avait disparu, fut son manteau, dans lequel était enveloppé un poisson. Le vêtement fut retrouvé dans le coffre arrière de sa voiture, stationnée à proximité du bar des frères Gallo, à Brooklyn. Profaci envoya son garde du corps John Scimone afin de prendre contact avec Larry Gallo et le convaincre que cette guerre était perdue d'avance. Ils se réunirent le soir même dans un restaurant nommé le Sahara Lounge. Le plus jeune des frères Gallo était déjà à une table au fond du restaurant vide lorsque arriva John Scimone. Au cours des négociations, une véritable fortune fut offerte à Larry Gallo de la part de Profaci, en échange de la paix.

Mais Larry n'accepta aucun dollar de la part de Profaci. Après le refus de Larry, Scimone se leva pour allez au toilettes. Lorsque que le garde du corps disparu par une porte du fond, Larry Gallo sentit un câble d'acier lui serrer le coup. Dans son dos, une voix connu lui déclara « Tu vas mourir. » L'assassin était Carmine Persico, qui avait décidé de changer de bande. Curieusement, c'est Larry Gallo qui lui avait apprit cette méthode d'assassinat, connue sous le nom de « cravate sicilienne ». « Maintenant, appelles tes frères », dit Persico tout en continuant à serrer le câble autour du cou de Larry, qui entre-temps avait uriné et déféqué dans son pantalon. Persico traîna Larry Gallo derrière le comptoir pour lui donner le coup de grâce lorsqu'un agent de police qui faisait sa ronde décida d'entrer dans le bar pour parler avec le barman.

Voyant l'uniforme bleu et la plaque dorée briller à l'entrée, Persico et Scimone s'enfuirent par la porte de derrière, poursuivis par l'agent qui leurs criait halte. Avant d'atteindre la porte, Persico se retourna et tira dans le visage du policier, qui s'écroula peu après dans une mare de sang. Le sergent qui attendait dans la voiture de patrouille se précipita à l'intérieur du bar et découvrit Gallo derrière le comptoir. « Qui êtes-vous ? Qui sont ces gens ? » lui demanda l'agent -Je ne vous le dirait jamais » répondit en hoquetant Larry Gallo, agonisant. Exactement une heure après cet événement, un ami de Joe Gallo fut assassiné dans les environs de l'aéroport d'Idlewild, dans le Queens. Joe Gallo décida alors de rassembler toutes ses forces, trente hommes au total, dans les entrepôts 49 et 51 du quai de Brooklyn. Matelas, cuisinière de camping, boîtes de viande et de tomates, sacs de farines et paquets de pâtes étaient entassés dans un coin pour tenir le coup pendant la guerre contre les soldats de Profaci. Mais un événement arriva peu avant que n'ait lieu la grande bataille entre Joe Gallo et Joseph Profaci.

Joe Gallo fut arrêté et la guerre s'arrêtta. Quelques mois plus tard, Joseph Profaci fut atteint d'un cancer et sa santé se détériora très rapidement. Joe Profaci, l'un des parrain les plus detestés mais les plus riches de la Cosa Nostra américaine décède le 7 juin 1962 à l'age de 64ans. Joseph Magliocco, sous-chef et beau-frère de Joe Profaci, allait assumer le pouvoir de la Famille Profaci pendant un temps assez bref. Les frères Gallo ne l'accepteraient jamais comme boss, et encore moins les anciens soldats de Profaci, à présent dirigés par Carmine Persico. Les batailles continuèrent dans les rues de Brooklyn, faisant des victimes tant du côté de Magliocco que du côté des Gallo.

Face à ces perspectives, la Commission de la Cosa Nostra décida de ne pas appuyer la nomination de Magliocco en tant que chef de la Famille Profaci. Finalement, Magliocco décida de demander son aide à Joe Bonanno, chef de la puissante Famille Bonanno, afin qu'il essaye de convaincre la Commission de faire de Magliocco un chef de la Cosa Nostra. En échange, Bonanno exigea une partie des intérêts qu'avaient les Profaci sur les quais de Brooklyn (racket, extorsions de fonds, pillage de marchandises, etc.) Magliocco accepta le marché Ce que la Commission ne savait pas, c'est que l'ambitieux Joe Bonanno préparait un grand complot au niveau national, en vue de prendre le pouvoir suprême de la Cosa Nostra.

Son rêve était d'être élu Capo di tutti capi, même si pour cela il devait supprimer tous les chefs de la Mafia italo-américaine. Bonanno, une fois Capo di tutti capi, avait pensé offrir à Magliocco une bonne partie des affaires de la Famille Lucchese et de la Famille Gambino. La Commission apprit le plan complètement fou de Bonanno par Joe Colombo, un membre des Profaci. Les principaux chefs de la Cosa Nostra appelèrent Magliocco et Bonanno afin qu'il répondent aux questions de la Commission. Seul Magliocco se rendit à la réunion. Malade du cœur et prit de panique, Magliocco avoua que Joe Bonanno l'avait convaincu de l'aider à obtenir le poste de chef de la Commission. Lors de la délibération finale, il fut décidé d'imposer à Magliocco une amende de 50 000 dollars et l'obligation d'abandonner pour toujours le titre de chef de la Famille Profaci. A la fin du mois de décembre 1963, Joseph Magliocco tomba mystérieusement malade et mourut. Sam DeCavalcante, à l'époque chef de la Famille DeCavalcante du New Jersey, fut enregistré lors d'une conversation par le FBI à l'aide d'un micro caché dans son bureau.

Il déclarait que Joe Bonanno, indigné par les aveux de Magliocco devant les membres de la Commission, avait personnellement décidé de mettre une pilule de poison dans la bouche de Magliocco, ce qui aurait provoqué une foudroyante crise cardiaque mettant fin à ses jours. En 1964, Bonanno et son avocat furent enlevés par un tueur de sa propre Famille, Mike Zaffarino. Bonanno a été retenu pendant 19 jours, après quoi il a accepté de se retirer. La Commission accorda le poste de chef des Profaci à Joe Colombo, en remerciement de les avoir avertit du plan de Joe Bonanno. C'est ainsi que la Famille Profaci devint la Famille Colombo.

Colombo Joseph

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Joseph "Joe" Colombo Sr. (1914-1978) fut le chef de la Famille Colombo, une des Cinq Familles de la Cosa Nostra de New-York. 
Colombo Joseph

Colombo devient le chef de la famille Profaci en 1962, à la mort de son fondateur Joe Profaci. Au printemps 1970, Colombo se defendit contre la pression du FBI sur ses activités. Expliquant que comme il se considérait traqué par le FBI du fait de ses origines Italos-américain, il décida de prendre en filature les agents du FBI dans New-York. Les activités de Colombo menérent à la formation d'une ligue de Défense des Droits Civique des Italo-Américain.

Le 29 juin 1970, 50000 personnes se réunirent sur Columbus Circle dans New-York pour un rassemblement pour "la journée de l'unité italo-américaine". Le 28 juin 1971, Colombo se fait tirer dans la tête par Jerome Johnson, déguisé en photographe. Cette action avait sans doute été commanditée par Carlo Gambino. Sérieusement blessé, Joseph Colombo restera dans le coma les 7 années suivantes et mourra le 22 mai 1978 dans son lit d'hôpital.


Castellano Paul

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Constantino Paul Castellano (né le 20 juin 1915 à Brooklyn – mort le 16 décembre 1985), surnommé « Big Paul Castellano », « Pauli », « le Pape » (ou PC pour sa famille) ou encore « le Howard Hugues de la mafia », fut l'un des parrains de la famille Gambino à New York, successeur de Carlo Gambino, son beau-frère. À son époque, la famille Gambino était la plus puissante famille du crime des États-Unis. L'assassinat de Castellano par John Gotti sans l'accord de la Comission entraîna un antagonisme avec les autres familles new-yorkaises.

Castellano Paul

Paul Castellano est né le 20 juin 1915 de l'union de Giuseppe Castellano et Concetta Casatu. Son père était boucher et faisait également partie des premiers membres de la famille Mangano, qui précède la famille Gambino dans l'histoire de la mafia américaine. La sœur de Castellano, Kathryn, était marié à Carlo Gambino, son cousin et futur parrain de la famille Gambino. Castellano était aussi cousin avec le Major Général Vito Castellano, un commandant de la Garde National de New York et chef de l'équipe du Gouverneur Mario Cuomo. Castellano était marié à Nina Castellano, le couple a eu trois enfants (Peter, Philip et Joseph Castellano) et une fille, Constance Castellano.

Castellano signait généralement son nom par "C. Paul Castellano" parce qu'il détestait son prénom, Constantino. De fait, il était connu seulement sous le prénom de Paul. Mesurant 189 centimètres et pesant près de 120 kilos, Castellano intimidait les autres mafieux. Paul Castellano quitte l'école lorsqu'il est en quatrième (8e grade), il commence une formation de boucher et aide son père à collecter les paris clandestins. À sa première arrestation pour un vol à main armée dans une mercerie à Hartford, en juillet 1934, Castellano, à 19 ans, refuse de communiquer à la police les noms de ses deux complices, ce qui lui vaut trois mois de prison. Son refus de coopérer avec les autorités lui donne la réputation d'un "homme debout" (stand up guy) et il s'attire le respect des autres mafieux.

Castellano devient un membre de la famille Mangano dans les années 1940 et est capo par Albert Anastasia, successeur de Vince Mangano. En 1957, après le meurtre d'Albert Anastasia et que Carlo Gambino soit devenu le parrain de la famille Gambino, Castellano assiste à la réunion d'Apalachin en tant que qu'accompagnateur important de Carlo Gambino. Castellano fait partie des 61 mafieux de haut rang à être arrêté par la police. Refusant de répondre aux questions du grand jury sur cette réunion, il passe un an en prison pour outrage. Le 13 janvier 1960, il est condamné à cinq ans de prison pour conspiration à ne pas transmettre d'informations. Mais en novembre 1960, les charges sont abandonnées par la cour d'appel.

En 1966, Gambino nomme Castellano comme parrain actif pour les activités de criminalités financières. Gambino s'expatrie temporairement en Floride pour échapper à la pression de la polices et de l'immigration. Gambino délègue la gestion quotidienne des affaires à Castellano et son autre sous-chef, Aniello Dellacroce. Lorsque Gambino retourne à New York, il continue à passer par l'intermédiaire de Castellano et Dellacroce. En 1975, Castellano ordonna le meurtre de Vito Borelli, le petit ami de sa fille Constance. Il accuse son futur beau-fils d'être à l'origine de la fausse couche de sa fille car il la battait. De plus, certaines personnes rapportèrent à Castellano que Borelli le comparait à Frank Perdue, le propriétaire de Perdue Farms. Castellano considéra la comparaison comme une insulte et Borelli fut assassiné. En 2004, l'ancien parrain de la famille Bonanno et témoin du gouvernement Joseph Massino a admis que l'assassinat de Borelli était une faveur accordée à Castellano.

En 1975, Castellano devient le parrain actif pour toutes les activités de la famille. Avant sa mort, Gambino désigne Castellano comme son successeur. La plupart des membres de la famille Gambino s'attendait à ce que le sous-boss Aniello "Neil" Dellacroce à succéder à Gambino et ils sont très désagréablement surpris du choix de Castellano. Pour contenter les soutiens de Dellacroce, Gambino fait promettre à Castellano de le garder comme sous-boss. Le 1er juillet 1975, Castellono est accusé de prêt usuraire et d'évasion fiscale pour ne pas avoir déclaré ses profits provenant de son activité de racket illégal. Castellano se voit plus comme un homme d'affaire qu'un voyou. En fait, son but ultime, comme était celui de Carlo Gambino, est d'investir dans des affaires légales. Cependant, les affaires de Castellano, et celles de ses fils, sont assez mal vues du fait de ses liens avec la mafia.

Au début de sa carrière, Castellano utilise sa formation de boucher pour lancer Dial Poultry, une affaire de grossiste industriel en volailles qui fournira jusqu'à 300 boucheries dans New York. Les clients de Dial's incluent la chaine de supermarché Key Food et Waldbaum. Pour arriver à ses fins, Castellano utilisa les méthodes mafieuses d'intimidation pour forcer ses futurs clients à acheter des produits Dial. Comme Castellano devient de plus en plus puissant au sein de la famille Gambino, il commence à faire énormément d'argent dans la construction en béton de gratte-ciel. Le fils de Castellano, Philip était le président Scara-Mix Concrete Corporation, qui exerça un quasi-monopole sur les constructions en béton sur Staten Island. Castellano prend la présidence des intérêts de la famille Gambino dans le "Concrete Club" (le club du béton), un consortium de familles mafieuses qui se partageait les dividendes dans le domaine de la construction à New York. À tel point, que les coûts de construction d'immeubles à New York étaient à cette époque les plus chers de tous les États-Unis. De plus, Castellano supervise le contrôle pour le compte de la famille Gambino du syndicat des camionneurs du chapitre 282 (Teamsters Union Local Chapter 282) qui fournirent des travailleurs pour tous les principaux projets de construction de gratte-ciels à New York et Long Island.

Le 6 octobre 1976, Carlo Gambino meurt de mort naturelle. Selon les souhaits de Gambino, Dellacroce fait en sorte que ses affiliés acceptent Castellano comme nouveau parrain pour éviter une guerre de succession. À cette période, Castellano et Dellacroce se mirent d'accord sur le fait que Castellano s'occuperait de toutes les affaires qui concernent la criminalité financière tandis que Dellacroce, en tant que sous-boss, dirigerait les affaires traditionnelles de Cosa Nostra comme l'extorsion, les cambriolages et le prêt usuraire. En 1978, Castellano ordonne l'assassinat d'un associé des Gambino, Nicholas Scibetta. Alcoolique et toxicomane à la cocaïne, Schibetta se bat régulièrement en public et insulte la cousine de Frank DeCicco. Bien que Schibetta soit le beau-frère de Gravano, Castellano demande à DeCicco d'ordonner à Gravano de l'assassiner. Quand Gravano apprend la nouvelle, Gravano devient fou furieux et veut tuer Castellano. Mais DeCicco tempère la colère de Gravano et ce dernier accepte d'assassiner Schibetta.

En 1978, Castellano ordonne la mort d'un caporegime des Gambino, James Eppolitto et de son fils, le mafieux James Eppolitto Jr. Eppolitto Sr. se plaint auprès de Castellano qu'Anthony Gaggi enfreint son territoire et lui demande la permission de le supprimer. Castellano donne une fin de non-recevoir à sa demande et plus tard, il prévient Gaggi des intentions d'Eppolitto. En réponse, Gaggi et le caporegime Roy DeMeo assassinent Eppolito senior et junior. En février 1978, Castellano conclut un accord entre la famille Gambino et les Westies, un gang irlando-américain provenant du quartier de Hell's Kitchen à Manhattan. Castellano cherche un tueur que les autorités ne pourront pas relier directement à la famille Gambino. Les Westies veulent la protection des Gambino contre les autres familles de Cosa Nostra. L'alliance Gambino-Westies se fait lors d'une réunion entre le leader des Westies James Coonan et Castellano. Selon, le gangster des Westies, Mickey Featherstone, Castellano lui donne l'instruction suivante : You guys got to stop acting like cowboys - acting wild. You're going to be with us now. If anyone is going to get killed, you have to clear it with us. qui se traduit par"Il faut que tes gars arrêtent de se comporter comme des cow-boys, comme des sauvages. Nous allons être ensemble maintenant, si quelqu'un va être tué, tu dois être clair avec nous". 

Castellano crée aussi une alliance avec les Cherry Hill Gambinos, un groupe d'importateurs et de distributeurs d'héroïne sicilien, pour qu'ils soient des tueurs à sa solde. Avec les Westies et les Cherry Hill Gambinos, Castellano commande une petite armée de tueurs. En septembre 1980, Castellano ordonne la mort de son ancien beau-fils Frank Amaton, un voleur de voiture et petit criminel. Amato a agressé physiquement Connie Castellano quand il était marié. Selon des documents du FBI, Roy DeMeo a assassiné Amaton, découpant son corps et jetant ses restes à la mer. En 1981, Castellano rencontre à deux reprises l'homme d'affaire Frank Perdue, la cause principale de l'assassinat de Borelli en 1975. Perdue veut l'aide de Castellano pour créer une usine Perdue en Virginie. Cependant, selon Perdue, les deux hommes se sont parlés, mais ne sont jamais parvenus à un quelconque accord.

En 1981, au sommet de son pouvoir, Castellano construit un manoir de 17 pièces de type néo-classique dans le quartier huppé de Todt Hill à Staten Island. Le manoir s'inspire directement de la « Maison Blanche » à Washington D.C. D'ailleurs, les membres de la famille la surnomment ainsi. La maison de Castellano possède un intérieur en marbre de Carrare, une piscine olympique et un jardin anglais. Il entame une relation adultérine avec sa femme de ménage colombienne, Gloria Olarte, alors que sa femme Nina vit avec lui. Des enregistrements effectués par le FBI révèlent que Castellano explique à Olarte qu'il va se faire mettre un implant pénien pour remédier à son impuissance. Cette révélation choqua beaucoup les membres de sa famille. Castellano vit comme un reclus, sortant rarement de son manoir. Ses caporegime Daniel Marino, Thomas Gambino et James Failla rendent visite à Castellano à Todt Hill pour faire des rapports sur leurs activités et recevoir des ordres. Quand il ne reçoit pas ses invités, Castellano porte une robe de chambre de soie et de satin et des chaussons en velours qu'il lui ont été offerts par les membres de la famille. Il développe ses affaires au niveau international, notamment au Koweït.

L'extravagance de son manoir et de son style de vie augmentèrent le ressentiment et la jalousie des autres membres de la famille Gambino. Cette désaffection était encore plus importante au sein de la faction de Dellacroce, qui doit lutter sur le terrain pour gagner de l'argent dans le racket. Traditionnellement, les caporegime doivent donner 10 % de leur chiffre d'affaires à leur parrain. Cependant, Castellano commence à demander 15 % et parfois plus. De plus, Castellano, comme son mentor Carlo Gambino, a banni le trafic de drogue, bien qu'il accepte le paiement de tribut provenant de cette activité de la part des Cherry Hill Gambino et de l'équipe de DeMeo. Beaucoup de plaintes proviennent du caporegime John Gotti, un des principaux supporters de Dellacroce. Gotti sent la colère monter dans la famille. De plus, Gotti défie Castellano en vendant secrètement de la drogue, bien que ce ne soit pas un secret pour ce dernier. Gotti veut profiter de la situation et a pour ambition de devenir le futur parrain de la famille. Cependant, aussi longtemps que Dellacroce est en vie, Gotti ne tentera rien contre Castellano.

En 1983, Castellano ordonne l'assassinat de Roy DeMeo. Castellano sait que DeMeo a une forte dépendance à la cocaïne et doute de sa loyauté dans son procès qui vient pour vol de voitures. DeMeo est trouvé mort avec cinq balles dans la tête dans le coffre de sa Cadillac. En mars 1983, le FBI obtient l'autorisation d'installer des micros secrets dans le manoir de Castellano. Durant un séjour en vacances en Floride de Castellano, des agents droguent ses chiens de surveillance, débranchent le système de sécurité et placent des micros dans la salle à manger et dans les salons. Il en résulte une quantité d'informations incriminant Castellano. En mars 1984, Castellano est accusé par le gouvernement fédéral de racket dans l'affaire Gambino, incluant les meurtres d'Eppolitto. Les autres accusations sont l'extorsion, le trafic de drogue, vol et proxénétisme. Castellano est relâché après le paiement d'une caution de 2 millions de dollars. Au début de 1985, Castellano fait partie des parrains de la mafia arrêtés pour des accusations de racket, il en résulte le procès de la commission. Castellano est relâché après le paiement d'une caution de 3 millions de dollars. Paul Castellano n'aimait pas être étiqueté de meurtrier.

Le 2 décembre 1985, Dellacroce meurt d'un cancer des poumons. S'ensuit alors une série d'événements qui mèneront à la mort de Castellano seize jours plus tard. Plusieurs facteurs ont contribué à la mise au point de l'assassinat de Castellano. Castellano n'assiste pas aux funérailles de Dellacroce, de peur de se faire appréhender. Ce faisant la famille de Dellacroce et ses partisans considèrent son absence comme une insulte. Deuxièmement, Castellano nomma son garde du corps Thomas Bilotti comme nouveau sous-boss. Bilotti, loyal à Castellano, est considéré comme un usurier brutal avec un manque de talent de diplomate, talent pourtant indispensable pour être sous-boss. Castellano projette aussi de dissoudre l'équipe de Gotti.

Cependant, le problème le plus immédiat est l'enregistrement faîte par le gouvernement au sujet d'Angelo Ruggiero discutant de trafic d'héroïne. Lorsque les autorités gouvernementale fournissent les bandes au procureur s'occupant de l'affaire, Castellano exige de Ruggiero qu'il lui fournisse des copies. Avec ses bandes, Castellano pourrait avoir la preuve de l'implication de Gotti dans le trafic de drogue, ce qui lui permettrait d'avoir le légitimité de faire tuer GottiGotti rassembla autour de lui une équipe qui inclut Gravano, DeCicco et Joseph Armone. Le plan initial doit assassiner Castellano à l'extérieur de la maison, mais Gotti a peur que les agents fédéraux soient là. Gravano suggèrent de tuer Castellano et Billotti durant leur petit-déjeuner. Et quand Castellano annonce qu'il doit assister à un diner pour un rendez-vous le 16 décembre, Gotti et son équipe décident qu'ils le tueront à ce moment-là.

Le 16 décembre 1985, Castellano et Billoti sont assassinés tous les deux. Ce soir-là, Bilotti conduit Castellano au rendez-vous prévu au Sparks Steak House dans Midtown à Manhattan. Une équipe de tueurs, vêtus de blanc, de trench-coat et de chapkas noires attendent à l'entrée du restaurant. L'équipe qui agit est composée de Vincent Artuso, Salvatore Scala, Edward Lino et John Carneglia. Positionnés dans la rue, Dominick Pizzonia, Angelo Ruggiero et Anthony Rampino sont en renforts. Gotti et Gravano observent la scène depuis une voiture dans la rue. Lorsque Castellano sort de la voiture devant le restaurant, l'équipe accourt et lui tire dessus à plusieurs reprises. Ils tirent ensuite sur Bilotti qui est sortis côté conducteur. Avant de quitter le lieu d'assassinat, Gotti et Gravano verifient si les victimes sont bien mortes.

Castellano est enterré au cimetière de Moravian dans la section New Dorp de Staten Island. L'archidiocèse catholique de New York refuse de donner les derniers sacrements à Castellano, du fait de sa vie en marge et des circonstances de sa mort. Le meurtre de Castellano met hors de lui le parrain de la famille Genovese, Vincent Gigante, parce que Gotti n'a pas eu la permission de la Commission. Gigante sollicita l'aide du parrain de la famille Lucchese Anthony Corallo pour assassiner Gotti. Le 13 avril 1986, un attentat à la voiture piégée à destination de Gotti explose à l'exterieur d'un club social de Brooklyn. Cependant, le seul décès est celui de Frank DeCicco. Deux semaines après la mort de Castellano, une réunion de caporegime à Manhattan élit Gotti comme nouveau parrain de la famille Gambino. Le 3 avril 1992, grâce au témoignage du repenti Gravano, Gotti est condamné pour des accusations de racket, incluant le meurtre de Castellano en 1985. Le 24 juin 1992, Gotti est condamné à la prison à vie, où il meurt en 2002. Personne d'autre ne fut accusé du meurtre de Castellano.

Bonanno Joseph

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Giuseppe Carlo Bonanno (aussi appelé Joe Bonanno) (Castellammare del Golfo Sicile, 18 janvier 1905 - Tucson, 11 mai 2002) est un mafioso italo-américain, surnommé Joe Bananas, surnom qu'il haïssait parce qu'il laissait entendre qu'il était fou. 

Bonanno Joseph

À la mort de Salvatore Maranzano, en 1931, il devient le patron de la famille Maranzano qui devient la famille Bonanno. En 1964 il devient capo di tutti capi. Il complote avec Joseph Magliocco, parrain de la famille Bonanno, mais un des ses hommes de main les dénonce et Bonanno, qui ignore les demandes de comparutions de la Commission, est destitué du commandement de sa famille. En 1965, un règlement de compte entre Joe Bonanno et Paul Sciacca est qualifié par la presse de The Banana War, ce qui lui vaut d'être exilé à Tucson (Arizona) à partir de 1968. Giuseppe Carlo Bonanno est né en 1905 à Castellammare del Golfo en Sicile. Il était surnommé Joe Bananas, surnom qu’il haïssait puisqu'il sous-entendait qu’il était fou. Ses parents, Salvatore Bonanno et Catarina Bonventre, émigrent aux États-Unis alors que le jeune Joseph n’a qu'un an. Ils s’installent à Brooklyn où Salvatore ouvre un bar-restaurant. En 1911, Salvatore est rappelé par ses frères en Sicile où les affaires familiales sont menacées par une famille rivale. C’est donc en grande partie en Sicile que Joseph grandit. Son père meurt en 1915 et sa mère cinq ans plus tard, faisant de Joseph un orphelin à l’âge de 15 ans. Il est envoyé l’année d’après dans un collège à Palerme.

En octobre 1922, Benito Mussolini, arrivé au pouvoir, visite la Sicile et comprend le danger que représente la Mafia. Il prend des mesures drastiques pour lutter contre la Mafia en y envoyant le "Supperprefetto", Cesare Mori avec les pleins pouvoirs. Mori utilise des méthodes draconniennes et obtient des résultats concrets. En 1925, après avoir joint la Mafia et essayé d'empêcher Mussolini de gagner le contrôle de la Sicile. En rejoignant, avec son ami Peter Maggadino, un groupe d’étudiants anti-fascistes. Un mandat d’arrêt est lancé contre eux. Ils sont alors contraints de fuir en Italie puis à Marseille, Paris, et finalement jusqu’à Cuba. C’est à partir de Cuba que Joseph se lance dans de la contrebande entre l’île et la Floride. Au final, en 1927, il retourne à Brooklyn, près de Roebling Street et Metropolitan Avenue, là où il avait grandi. Il a alors 19 ans et vit avec son oncle coiffeur Peter Bonventre. Il fréquente le milieu mafieux, dont beaucoup de membres sont issus de Castellammare del Golfo, son village natal. Il fréquente notamment Salvatore Maranzano, qui lui-même a été envoyé par Vito Cascio Ferro, un parrain de Cosa Nostra en Sicile qui rêvait d'étendre son pouvoir outre-mer. Il commet des vols et se mêle de jeux de loto truqués.

Dans le milieu mafieux, Bonanno est remarqué par ses pairs comme ayant de bonnes compétences en matière d’organisation et doté d’un certain flair. Il s'implique de plus en plus à Brooklyn, où l'augmentation du nombre de Castellammarais finit par inquiéter «Joe the Boss» Masseria, l’un des chefs de la mafia new-yorkaise et originaire de Palerme. Les Castellammarais ont leur quartier général installé à North Williamsburg, où leur chef, Salvatore Maranzano, dirige la mafia de Brooklyn pour le compte de Don Vito Cascio Ferro, le chef de la mafia sicilienne. En 1927, les deux factions rivales, celles de Masseria et de Maranzano, vont s'affronter. Le conflit, appelé la "guerre castellammarese", durera quatre ans. En 1930, au sein des deux organisations rivales, il y avait un groupe de jeunes hommes qui saisirent l'occasion pour devenir les nouveaux patrons. les lieutenants de Maranzano sont Joseph Bonanno, Joseph ProfaciThomas Lucchese mais également Joseph Magliocco, ainsi que Gaetano Gagliano, membre d’un autre groupe mafieux de Buffalo allié aux Castellammarais. Cette organisation est dirigée par Stefano Magaddino l’oncle de Peter Maggadino, l’ami d’enfance de Joseph Bonanno au collège de Palerme.

Aux côtés de Joe « the Boss » Masseria, figurent Charles Lucky LucianoVito Genovese, Joe Adonis, Carlo GambinoAlbert Anastasia et Frank Costello, mais aussi des associés comme Bugsy Siegel et Meyer Lansky. En 1931, l’affrontement tourne à l’avantage des Castellammarais. Luciano et Genovese propose la paix avec Maranzano, mais Masseria refuse catégoriquement. Ils passent donc un accord secret avec Maranzano qui accepte leur proposition mais à condition d’éliminer Masseria. Masseria éliminé, Maranzano est assassiné peu de temps après sous l'impulsion de Lucky Luciano. Maranzano expose alors son plan de paix devant l’ensemble des chefs mafieux. Il révolutionne alors l’organisation traditionnelle des mafias italo-américaines en divisant les activités en 25 territoires nationales dirigés par 25 familles différentes, chacune élisant son propre chef. New York comptera alors cinq "familles" :

  • la famille Luciano, parrain: Lucky Luciano (aujourd'hui famille Genovese)
  • la famille Mangano, parrains: Phillip et Vincent Mangano (aujourd'hui famille Gambino)
  • la famille Profaci, parrain: Giuseppe Profaci (aujourd'hui famille Colombo)
  • la famille Bonanno, parrain: Joseph Bonanno (toujours du même nom)
  • la famille Gagliano, parrain: Gaetano Gagliano (aujourd'hui famille Lucchese)​

Enfin, il créa le titre de Capo di tutti capi, c'est-à-dire le chef de l’ensemble des « familles », à qui chacun a des comptes à rendre pour préserver la paix entre les gangs et pérenniser les affaires. Mal accepté par les autres mafieux et spécialement par Lucky Luciano, il sera assassiné de son poste de Capo di tutti capi par ce dernier. Luciano remplace le titre de Capo de tutti capi par la La Commission. La Commission règle les disputes, régule, facilite et contrôle les relations entre les Familles et au sein de celles-ci, la Commission approuve aussi le recrutement de nouveaux membres et le choix des nouveaux chefs de famille. En 1931, New York est alors partagé entre les cinq familles, dont Bonanno, tout juste âgé de 26 ans, est l’un des plus jeunes chefs. La paix entre les familles va durer vingt ans.

La Famille Bonanno comptait parmi ses membres les plus influents Frank Garofalo, John Bonventre et Carmine Galante. Les activités illégales se concentraient surtout sur le prêt usuraire, les paris clandestins, la loterie clandestine et le contrôle de la prostitution. Bien qu’elle soit une des plus petites famille de New York en termes de membres, elle était particulièrement efficace. L’argent amassé par Bonanno était recyclé dans des affaires légales telles que l'habillement, des fermes, des fromageries italiennes et les pompes funèbres. Son usine de fabrication de vêtements sera poursuivie pour avoir violé la loi du travail. La direction sera condamné à payer une amende de 50 $. Colombo, seulement actionnaire, ne sera pas condamné directement.

En 1938, il doit quitter les États-Unis, mais lorsqu'il revient à Détroit en 1945, il est multi-millionnaire et acquiert la nationalité américaine. Durant les années 1960, Bonnano commence à étendre son influence en Arizona et en Californie. Mais les autres boss des familles mafieuses voient d'un mauvais œil la soif de pouvoir de Bonanno, ce qui entraîna des répercussions plus tard. À cette période, Bonanno investit dans des casinos à Cuba avec Meyer Lansky et met en place d'autres entreprises légales au Canada. Pendant ce temps, à New-York, les autres parrains commence à suspecter Bonanno de vouloir déplacer ses hommes sur leurs territoires.

Vito Genovese prit le contrôle de sa famille et tenta en 1957 de prendre d'une manière formelle le contrôle de la Commission. Cette année-là, il organisa une des plus fameuses réunion de la mafia, la « réunion d'Apalachin », qui réunit les 100 parrains mafieux les plus puissants des quatre coins des États-Unis. Cependant la réunion fut découverte par la police de New York. À l'arrivée des forces de l'ordre, Genovese et les autres parrains durent s'enfuir à travers les champs et les bois. Cette réunion était destinée à régler les problèmes de la commission et éviter une nouvelle guerre des clans. Outre les arrestations, l'échec de la réunion ne facilita pas l'apaisement des conflits latents.

En 1963, Joseph Valacchi, un des membres de la famille Genovese, trahit l’omertà en faisant des révélations à la Police sur l’organisation des familles mafieuses italiennes. Il entraîna directement, entre autres, la condamnation de Vito Genovese ce qui devait faciliter l'ascension de Bonnano, du moins c'est ce que crut ce dernier. Même s'il fut considéré comme "capo di tutte capi" entre 1959 et 1962 son autorité n'atteignait pas celle de son prédécesseur. Un de ses plus fidèles ami et allié, Joseph Profaci, décède d'un cancer en 1962. Son successeur Joe Magliocco et lui pensent alors se débarrasser des deux chefs de clan les plus puissants : Gambino et Lucchese, en organisant un complot pour les tuer eux et leurs lieutenants. Mais Joseph Colombo, un des hommes de main de Magliocco, va prévenir Gambino et Lucchese. Gambino fait convoquer d'urgence la Comission qui veut entendre les deux protagonnistes. Mais seul Joe Magliocco se présente et avoue. Il est condamné à une amende de 50 000 $.

Mais outre que la commission se méfie de lui, peu de temps après il commet une nouvelle et grave erreur : il place son fils en position de leadership, son propre clan va lui tourner le dos. Un conflit interne éclate dans la famille et elle se sépare en deux : d'un côté, ceux qui restent fidèles à Colombo et de l'autre, ceux qui rejoignent Gaspar Di Gregorio. Il est reproché par les opposants de Colombo qu'il passe son temps loin de New York, dans sa deuxième maison à Tucson en Arizona. Dans les médias, ce conflit sera appelé le « Banana Split ». Bonanno refuse de se retirer des affaires. Il est alors kidnappé par Mike Zaffarino, membre de la famille de Buffalo, le 21 octobre 1964 et est emmené à Buffalo chez son cousin Maggadino. Après beaucoup de pourparlers, au bout de 19 jours, Bonanno est relâché, mais il doit abandonner son poste.

En vérité, Bonanno n'avait aucune envie de répondre aux attentes de la Commission et il rallia derrière lui plusieurs membres de sa famille. La famille se scinda en deux factions, celle de Di Gregorio et ceux loyalistes à Bonanno. Les loyalistes de Bonanno était sous le contrôle de Bonanno lui-même, de son demi-frère Frank Labruzzo et du fils de Bonanno, Bill. Les deux factions ne se rendirent coupable d'aucunes violences jusqu'à une réunion à Brooklyn en 1966. Lors de cette réunion, une fusillade éclata entre les deux factions. Les loyalistes de DiGregorio avaient prévu d'éliminer l'opposition mais ils échouèrent et l'épisode s'acheva sans morts. Le conflit s'envenima toutefois et provoqua un enchaînement de violences et de meurtres. La Commission, fatigué par ce conflit, remplaça DiGregorio par Paul Sciaca. Mais rien n'y fit, le conflit continua. Ce dernier s'acheva lorsque Joe Bonnano fut victime d'une crise cardiaque et qu'il annonça sa retraite permanente de son rôle de parrain en 1968. Les deux factions se mirent sous le commandement de Sciacca. Par la suite, il fut remplacé par "Joe Diamonds" Evola dont le règne fut très court. Après sa mort, de causes naturelles, en 1973, il fut remplacé par Phillip "Rusty" Rastelli.

Joe Bonanno se retire à Tuscon, en Arizona en 1968 avec son fils. En 1983, il écrit son autobiographie, Un homme d’Honneur, où il explique son mode de vie, sa fonction lorsqu'il était « aux affaires ». Le FBI a voulu saisir cette occasion pour lui demander de se justifier sur cette période. En 1985, il est condamné à 14 mois de prison pour ne pas avoir répondu sur ce qu'il savait de la mafia et notamment sur l'existence de la Commission. Il fut relâché à cause de son mauvais état de santé. Sa Famille, la Famille Bonanno est jusqu'à ce jour la seule à avoir gardé son nom d'origine. Joe Bonanno décède dans son exil de Tuscon le 12 mai 2002 à l'âge de 97 ans. De tous les vieux parrains des années 1930, il était le dernier. Son plus jeune fils Joseph Jr. meurt d'une crise cardiaque et en 2008, son ainé, Salvatore, meurt d'un empoisonnement alimentaire.

Gallo Joey

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Joey Gallo (né le 7 avril 1929 à New York, dans le quartier de Brooklyn et mort le 7 avril 1972 à New York dans le quartier de Little Italy) connu sous le surnom de « Crazy » Joe Gallo (Joe « le fou » Gallo), était un mafieux de New York, membre de la Famille Profaci (qui sera plus tard connue sous le nom de Famille Colombo). 

Gallo JoeyGallo Joey

Joe Gallo connut la prison pour la première fois à dix-sept ans, quand il fut condamné pour racket, attaque et séquestration. L'homme qu'il admirait le plus était le mafieux juif Meyer Lansky, le seul qui, selon lui, a su voir les changements qui allaient se produire dans le crime organisé. Né de parents Napolitains dans le quartier de Bath Beach, à Brooklyn, Gallo a hérité de son surnom ("le fou") parce que ses idées étaient en avances sur son temps. À l'instar de l'homme qu'il admirait, Meyer Lansky, il a vu le futur de la mafia, au delà de Little Italy, ou Brooklyn, au-delà des quartiers italo-américains. Il y avait de l'argent à gagner à Black Harlem et d'autres quartiers afro-américains, et il voulait que ce soit la mafia qui gagne cet argent. Avec ses frères, Larry et Albert, Joe Gallo a effectué quelques contrats pour Carlo Gambino, dont le meurtre d'Albert Anastasia en 1957, exécution qui forgea la réputation des frères Gallo.

Vers la fin des années 1940 jusqu'aux années 1950, il essaya de prendre le pouvoir de la Famille Profaci, et il déclencha une guerre avec celui qui était le boss de la famille à l'époque, Joe Profaci. Gallo a été aidé dans cette guerre par ses frères. En raison de l'impopularité de Joe Profaci avec ses hommes (il était vu comme étant avare et mégalomane), les frères Gallo et leur allié, Carmine "the snake" Persico, étaient bien partis pour prendre les commandes de la famille. Cependant Joe Profaci a été sauvé, quand Gallo et son frère Larry ont été arrêtés et condamnés pour extorsion en 1961. Gallo passera les dix années à venir en prison.

En prison il se fit des amis parmi les gangsters noirs d'Harlem. Gallo fut un des premiers mafiosi à organiser la collaboration entre mafia italienne et les gangs afro-américains, en particulier en ce qui concerne le trafic de narcotiques. Il voulait même que les familles de la mafia acceptent des noirs dans ses rangs. Gallo était allié avec Carlo Gambino contre Joe Colombo. Quand il fut relâché en 1971, Joe Profaci était mort d'un cancer, et Gallo a déclenché la guerre avec le successeur de ProfaciJoe ColomboJoe Colombo s'est pris une balle dans la tête en juin 1971 par un gangster noir appelé Jerome Johnson. Pendant que le fils de Colombo et d'autres hommes tabassait Johnson, qui était à terre, un homme non identifié s'est approché et a tiré sur Johnson, avant de prendre la fuite. Joe Colombo restera dans le coma pendant presque sept ans. L'assassin de Johnson ne fut jamais retrouvé. Les policiers ne purent trouver de preuves suffisantes de l'implication de Carlo Gambino dans la tentative d'assassinat de Colombo, mais ils pensaient que c'était lui qui a ordonné l'exécution de Colombo. Après ce meurtre, Carlo Gambino et les autres chefs de New York décidèrent de nommer Vincent Aloi à la tête de la Famille Colombo.

Au yeux des autres soldats, Joe Crazy apparaissait comme étant le gagnant dans la guerre Gallo-Colombo, mais au plus profond de lui-même il savait qu'il n'avait rien gagné, puisque ce n'était pas lui qui était à la tête de la Famille Colombo. Après la guerre Gallo-Colombo, Joe Gallo continua les affaires, principalement le trafic de narcotiques avec son gang rebelle. En peu de temps, il devint populaire, et il était fréquent de le voir avec son frère Albert en compagnie des stars de Broadway, tels que le producteur Neil Simon, l'actrice Joan Hackett ou le comédien Jerry Orbach. Mais Carlo Gambino ne voulait pas que Gallo recommence à déclencher une guerre pour prendre le pouvoir de la famille Colombo, et il convoqua Gallo. Gambino ordonna à Gallo de ne pas semer la pagaille, de se tenir tranquille, de retirer ses opérations à East Harlem, lui expliquant que maintenant, ce territoire appartenait a la Famille Gambino. Mais ces mots n'eurent aucun effet sur Joe Gallo. Cet incident allait être répercuté par la revue Time sous un titre symbolique : "Gallo crache au visage du puissant Gambino". En affrontant Carlo Gambino, il ne faisait aucun doute que Gallo allait à sa mort.

Le 7 avril 1972, Gallo célébrait son quarante-troisième anniversaire au restaurant, "Umberto's Clam House" à Mulberry Street, Little Italy, New York. Il était en compagnie de Sina Essary, sa femme, Carmela Gallo, son ex-femme, et Pete "the greek" (le grec) Diopoulis, son garde du corps. Au bout d'une heure, quatre hommes armés de pistolets entrèrent dans le local. Deux d'entre eux commencèrent à chercher la table où était Joe Gallo. Les femmes les ont aperçus et ont crié. Aussitôt, Joe Gallo et Diopoulis se retournèrent. Le garde du corps se leva en essayant de dégainer son arme, quand une voix lui dit : « Toi, fils de pute ». En quelques secondes, le restaurant devint un vrai champ de bataille. Deux balles ont atteint Pete "The greek", dont une à la tête. Deux autres ont touchés Gallo, une au genou, ce qui le fit tomber par terre, une autre à l'estomac. La douleur lui fit lâcher son arme. Joe Crazy criait à sa femme, paralysée par la panique, de lui jeter un revolver, lorsqu'un des exécuteurs s'approcha et lui tira une balle dans la tête. Gallo était mort et les quatre hommes se précipitèrent à l'extérieur, grimpèrent dans une Cadillac noire et disparurent. Les tueurs n'ont été jamais identifiés ou ont été condamnés. On croit maintenant que les tueurs ont été envoyés par le mafioso Sicilien Gugliermo Scortella, en réponse à un contrat mis sur sa tête par Gallo.

Albert Gallo, le successeur en tant que chef du gang rebelle, décida de contre-attaquer. Les premières cibles seraient d'importants capi de plusieurs familles : Alphonse Persico, Joe Yacovelli, tous les deux de la Famille Colombo, et Nick Bianco, un mafioso de la Famille Patriarca, basée en Nouvelle-Angleterre. Au cours des mois, les batailles entre les Gallo et les Colombo continuèrent, avec l'accord des Gambino. L'idée du machiavélique Don Carlo était que plus il y aurait de mort parmi les deux bandes, plus cela déstabiliserait les différentes familles, ce qui leur ferait perdre du pouvoir dans différents secteurs. Carlo Gambino était toujours attentif à ce genre de circonstances favorisant les connexions à sa famille. Dans le livre "I Heard You Paint Houses", Frank Sheeran prétends être le meurtrier de Joe Gallo, sous les ordres de Russell Bufalino, à l'époque boss de la Famille de Scranton.

Famille Colombo

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La fondation de la Famille Colombo, ou Famille Profaci avant 1962, remonte à 1930, son premier parrain fut Joe Profaci jusqu'en 1962. Son actuel parrain est Carmine Persico.


 

Joseph Profaci et Joseph ColomboJoseph Profaci et Joseph Colombo

Joseph Profaci et Joseph Colombo

Ce fut certainement la famille la moins influente de la mafia new-yorkaise mais elle tenait une place privilégiée car elle a su rester hors des conflits. Ses activités s'articulent autour des blanchisseries, des transports, de la prostitution, de la location de camions, du bâtiment, des cimenteries, du traitement des déchets et de la réalisation de film pornographique, notamment le film Deep throat.

Liste des parrains de la famille Colombo

  • Joseph Profaci: Don Peppino (1928–1962)
  • Liniere Henry (1962-1963)
  • Joe Colombo (1963-1971)
  • Vincenzo Aloi (1971-1972)
  • Joseph Yacovelli (1972-1973)
  • Joseph Brancato (1973)
  • Thomas DiBella (1973-1978)
  • Carmine Junior Persico (1978-1984)
  • Victorio Orena (1984-1992)
  • Joseph Scopo (1992-1993)
  • Andrew Russo (1994-1998)
  • Alfonse « Allie Boy » Persico (1998-1999)
  • Joe Cacace (1999-2003)
  • Carmine Junior Persico (2003-2008)

 

Maranzano Salvatore

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Salvatore Maranzano était un mafieux sicilien originaire de Castellammare del Golfo (province de Trapani), surnommé « Little Caesare ». Il fit dans sa jeunesse des études religieuses qui devaient lui permettre d’entrer dans les ordres.
Maranzano SalvatoreMaranzano Salvatore

En 1925, il émigre aux États-Unis et intègre naturellement la famille castellammaraise de New York, la famille Schiro, dirigée par Nicola "Cola" Schiro. Précédé d’une réputation d’Homme d’Honneur, ayant un fort sens de la tradition Sicilienne, il s’impose sans mal et gagne très vite le respect des membres de sa famille. Reconnu pour son aptitude toute particulière à la stratégie militaire, il est un grand admirateur de Jules César et de l’Empire Romain, il est nommé parrain de sa famille par Stefano Magaddino après l’assassinat de Gaspar Milazzo, parrain de la famille Castellammaraise de Détroit et au début de la guerre dite « de Castellammare » (ou Guerre des Castellammarese) contre Giuseppe « Joe the boss » Masseria. Il élimine Masseria en 1931 et s'autoproclamera boss of bosses ou capo di tutti capi. Il organise en mai 1931 une réunion nationale à Wappingers Falls et officialise ainsi sa position dominante. Les cinq familles de New York sont remaniées avec son accord :

  • la famille Schiro devient la famille dominante et est dirigée par Salvatore Maranzano (aujourd’hui famille Bonanno)
  • la famille Reina est reprise par Gaetano Gagliano (aujourd’hui famille Lucchese)
  • la famille Manfredi est reprise par Frank Scalise (aujourd’hui famille Gambino)
  • la famille Masseria est reprise par Lucky Luciano (aujourd’hui famille Genovese)
  • la famille Profaci conserve son dirigeant Joe Profaci (aujourd’hui famille Colombo)

Il soutient notamment la légitimité de Capone à la tête de la famille de Chicago, qui en échange reconnait sa suprématie. Il reconnait 24 autres familles officielles dispatchées dans tous les États-Unis, qui doivent évidemment lui faire allégeance. Son génie en temps de guerre s’avèrera être une faiblesse en temps de paix. Incapable de résoudre les différents problèmes entre familles, manquant de diplomatie, il se met à dos une partie de ses confrères. Maranzano sera assassiné le 11 septembre 1931 dans son bureau de Park Avenue sur ordre de Charles Lucky Luciano, par de faux agents du Trésor (l’idée des déguisements serait de Meyer Lansky). Il est poignardé et mitraillé moins d'un an après avoir accédé au plus haut niveau hiérarchique jamais atteint dans la mafia italo-américaine. Salvatore Maranzano restera comme le seul boss of bosses connu aux États-Unis et comme un grand stratège en temps de guerre. 

Après son règne (court mais influent), les cinq familles new-yorkaises ont été une nouvelle fois remaniées par Luciano et une « commission » a été mise en place, empêchant la direction de La Cosa Nostra par un seul homme mais par une assemblée. Les parrains ayant été considérés comme « capo di tutti capi » après le règne de Maranzano, comme Lucky Luciano, Gaetano Lucchese, Carlo Gambino, ou plus récemment Paul Castellano, Vincent Gigante, ont été considérés comme tel dû à leur incontestable influence au sein de « la Commission » et à la domination, sur une certaine période, de leur famille; ce qui leur donnait une voix et un pouvoir supérieur aux autres parrains. Officiellement, le rang de « capo di tutti capi » n’est plus attribué aux États-Unis depuis la mise en place de « la Commission ».

 

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