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Sologne Madeleine

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Madeleine Sologne, de son vrai nom Madeleine Simone Vouillon, est une actrice de théâtre et de cinéma française, née le 27 octobre 1912 à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), décédée le 31 mars 1995 à Vierzon (Cher).

Sologne Madeleine

Issue d'une famille modeste vivant dans un village près de Romorantin, en Sologne, région à qui elle empruntera son surnom, elle quitte La Ferté-Imbault à la mort de son père. Elle se place à 16 ans comme apprentie chez Caroline Reboux, célèbre enseigne de création de chapeaux à la mode, à Paris. Elle ouvre ensuite son propre magasin de modiste. En 1936, elle épouse Alain Douarinou, technicien du cinéma. Elle devient parallèlement le modèle du peintre Mojzesz Kisling, qui l'incite à prendre des cours de théâtre, ce qu'elle fera auprès de Julien Bertheau et de Jacques Baumer. Sa première expérience théâtrale est dans "Boccace, conte 19", pièce de Julien Luchaire. Elle fait ses débuts au cinéma, décrochant un petit rôle dans "La vie est à nous" de Jean Renoir, en 1936.

Sa chevelure brune la voue ensuite aux rôles de gitanes, notamment dans "Les gens du voyage", de Jacques Feyder. Elle progresse dans la carrière en partenaire de Fernandel dans "Raphaël le tatoué" de Christian-Jaque. En 1941, elle accède au statut de vedette aux côtés de Erich von Stroheim et Robert Le Vigan dans "Le monde tremblera". En 1941, la voilà dans "Fièvres" de Jean Delannoy, en femme de Tino Rossi, dévorée par la jalousie et mourant de chagrin devant l'infidélité de son mari. La consécration viendra avec L'Éternel Retour, écrit par Jean Cocteau et réalisé par Jean Delannoy. Le thème développe la légende modernisée de Tristan et Iseult. Aux côtés d'un débutant, Jean Marais arborant le désormais célèbre chandail jacquard, elle incarne Nathalie, nouvelle Iseult à la longue chevelure blonde (elle s'est teinte pour l'occasion). Le couple, qui symbolise la jeunesse vivant sous le joug de l'Occupation, devient mythique aux yeux de toute une génération. Les jeunes filles se coiffent désormais « à la Madeleine Sologne », avec une longue mèche tombante.

Ce personnage considérable et la notoriété qui s'ensuit sera paradoxalement son chant du cygne. Après quelques rôles mineurs, la comédienne abandonne les plateaux en 1948. On la voit encore au théâtre, notamment dans La forêt pétrifiée de Robert Emmet Sherwood, puis dans Aux quatre coins de Jean Marsan et dans L'homme traqué de Francis Carco. On l'apercevra une dernière fois au cinéma en 1969, dans Le Temps des loups de Sergio Gobbi. Divorcée de Alain Douarinou, elle avait ensuite épousé le directeur de production Léopold Schlosberg. Madeleine Sologne décède dans une maison de santé de Vierzon, le 31 mars 1995.

Filmographie

  • 1936 : La vie est à nous réalisation collective (8 réalisateurs) dont Jean Renoir
  • 1936 : Pantins d'amour de Walter Kapps
  • 1936 : Une femme par intérim d'André Hugon - court métrage -
  • 1937 : Le Temps des cerises de Jean-Paul Le Chanois
  • 1937 : Le Réserviste improvisé d'André Hugon - court métrage -
  • 1937 : Les Filles du Rhône de Jean-Paul Paulin
  • 1937 : Franco de port de Dimitri Kirsanoff
  • 1937 : Forfaiture de Marcel L'Herbier
  • 1938 : La Plus Belle Fille du monde de Dimitri Kirsanoff
  • 1938 : Adrienne Lecouvreur de Marcel L'Herbier : Flora
  • 1938 : Les Gens du voyage de Jacques Feyder – Non créditée au générique
  • 1938 : Remontons les Champs-Elysées de Sacha Guitry
  • 1939 : Le monde tremblera ou La Révolte des vivants de Richard Pottier
  • 1939 : Le Danube bleu de Emil-Edwin Reinert et Alfred Rode
  • 1939 : Raphaël le tatoué de Christian-Jaque
  • 1939 : Conflit de Léonide Moguy
  • 1939 : Le Père Lebonnard de Jean de Limur
  • 1939 : Les Compagnons de Saint-Hubert de Jean Georgesco - court métrage -
  • 1941 : Départ à zéro de Maurice Cloche
  • 1942 : Fièvres de Jean Delannoy
  • 1942 : Croisières sidérales d'André Zwoboda
  • 1942 : Les Hommes sans peur d'Yvan Noé
  • 1941 : Nous les jeunes de Maurice Cloche - court métrage -
  • 1942 : L'Appel du bled de Maurice Gleize
  • 1943 : Le Loup des Malveneur de Guillaume Radot
  • 1943 : L'Éternel Retour de Jean Delannoy
  • 1943 : Vautrin de Pierre Billon d'après Honoré de Balzac, dans le rôle d'Esther Gobseck
  • 1945 : Mademoiselle X de Pierre Billon
  • 1945 : Marie la Misère de Jacques de Baroncelli
  • 1946 : Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard
  • 1946 : La Femme fatale de Jean Boyer
  • 1946 : La Foire aux chimères de Pierre Chenal
  • 1948 : Une grande fille toute simple de Jacques Manuel
  • 1948 : Le Dessous des cartes d'André Cayatte
  • 1948 : La Figure de proue de Christian Stengel
  • 1951 : Le Bouquet de la Saint-Jean - Film resté inachevé -
  • 1959 : Les Naufrageurs de Charles Brabant
  • 1960 : Il suffit d'aimer de Robert Darène
  • 1965 : Le Naïf amoureux téléfilm ou feuilleton télévisé de Philippe Ducrest
  • 1969 : Le Temps des loups de Sergio Gobbi
  • 1972 : L'Inconnue du vol 141 feuilleton télévisé de Louis Grospierre
  • 1973 : Salomé téléfilm de Pierre Koralnik
  • 1975 : L'Ortie téléfilm de Roger Kahane

 


Marais Jean

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Jean Alfred Villain-Marais, dit Jean Marais, est un acteur français, né le 11 décembre 1913 à Cherbourg, mort le 8 novembre 1998 à Cannes ; il fut également metteur en scène, écrivain, peintre, sculpteur, potier et cascadeur. En 1993, Jean Marais reçut un César d'honneur. 

Marais JeanMarais Jean

Quand Jean Marais eut quatre ans, sa mère alsacienne décida de partir pour Paris avec ses deux fils. Ils vivaient jusque-là à Cherbourg avec son frère et son père vétérinaire dont sa mère décida de se séparer. Elle était souvent absente. Le petit Jean lui écrivait des lettres mais c'était sa tante qui inscrivait l'adresse sur l'enveloppe. Il comprendra plus tard que c'était parce que sa mère, kleptomane, effectuait des séjours en prison. Il fut élève au lycée Condorcet. Jean Marais ne reverra son père que près de 40 ans plus tard, sans être sûr qu'il fût bien lui.

Il eut un fils adoptif, Serge. Dans l'émission L'Invité du jeudi présentée par Alain Cances diffusée le 26 avril 1979 sur Antenne 2, Jean Marais contesta cette information et annonça qu'il avait reconnu cet enfant. Il commence comme figurant en 1933 dans les films de Marcel L'Herbier qui ne lui donnait jamais sa chance. En 1937, il échoue au concours d'entrée au Conservatoire et étudie chez Charles Dullin, au théâtre de l'Atelier. Il y découvre les pièces classiques, où il tient des rôles de figuration qui lui permettent de financer ses cours. Sa rencontre avec Jean Cocteau en 1937, lors d'une audition pour la mise en scène de sa réécriture d'Œdipe Roi, marqua le véritable lancement de sa carrière. Le cinéaste et dramaturge tomba amoureux du jeune acteur, qui fut son amant, puis son ami jusqu'à sa mort en 1963. Cocteau donna à Jean Marais un rôle muet dans Œdipe Roi : Jean Marais y joua le rôle du Chœur. Dans cette pièce Marais apparaissait vêtu de bandelettes, costume créé par Coco Chanel, amie de Cocteau. Son rôle était muet car Marais ne maitrisait pas encore assez sa voix pour le théâtre, la cigarette l'aida à la transformer. Cocteau lui écrivit rapidement une pièce sur mesure : Les Parents terribles (1938), qui lui donna la reconnaissance de la profession.

1942 le vit aux côtés de Viviane Romance dans l'adaptation par Christian-Jaque de Carmen. En 1943, il joua un Tristan moderne dans L'Éternel Retour de Jean Delannoy. Il eut une vive altercation avec le critique artistique Alain Laubreaux, du journal collaborationniste Je suis partout, qui l'avait qualifié de "L'homme au Cocteau entre les dents" (cette altercation a d'ailleurs été reprise dans Le Dernier Métro de François Truffaut) et affirmait qu'il ne devait son salut qu'aux hautes relations de Cocteau. Il devint l'idole de sa génération. En 1944, il monta Renaud et Armide, mais la pièce fut victime d'une cabale, semble-t-il menée par les collaborationnistes, et s'arrêta très vite. Marais gagna encore en popularité et devint un symbole de résistance à l'occupant. Après la libération de Paris, en août 1944, Jean Marais s'engagea dans l'armée française et rejoignit la 2ème DB du général Leclerc.

À la fin de la Seconde Guerre mondialeCocteau écrivit pour lui La Belle et la Bête, un film très difficile à tourner, et auquel personne ne croyait. Marais entra alors dans la légende. En 1946, il joua dans la pièce L'Aigle à deux têtes de Cocteau, puis en 1949, dans l'un des plus célèbres films de Jean Cocteau, Orphée. À la fin des années 1940, il entra à la Comédie-Française. Il y fut à la fois comédien, metteur en scène et décorateur. Ce fut la première fois qu'une telle fonction avait été donnée à un aussi jeune comédien (il a moins de 40 ans). Marais quitta la Comédie Française après une altercation avec le directeur. Il tourna auprès des plus grandes vedettes féminines : Les Chouans avec Madeleine Robinson, Ruy Blas avec Danielle Darrieux, Aux yeux du souvenir où il retrouva Jean Delannoy avec Michèle Morgan. Dans les années 1950, il s'éloigna de Cocteau. Il tourna pour de grands cinéastes dont Luchino Visconti, Jean Renoir, Sacha Guitry.

1954 fut l'année de son plus grand succès en salle avec Le Comte de Monte Cristo seconde adaptation par Robert Vernay du roman d'Alexandre Dumas. Il partagea en 1956 avec Ingrid Bergman la vedette d'Elena et les Hommes de Jean Renoir. Luchino Visconti l'engagea en 1957 pour Nuits blanches. En 1959, il tourna une dernière fois avec Jean Cocteau, Le Testament d'Orphée dans lequel il joua Œdipe. Marais quitta Cocteau pour un danseur. Jean Cocteau décéda en 1963. En 1959, André Hunebelle lui proposa de tourner Le Bossu avec Bourvil. Ce fut le début d'une nouvelle carrière. Il était déjà populaire, ces films moins intellectuels que les précédents lui amenèrent un nouveau public. Il tourna Le Capitan toujours avec Bourvil et André Hunebelle puis une série de films de cape et d'épée comme Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit en 1961 ou encore Le Masque de Fer d'Henri Decoin en 1962.

Il connut un nouveau succès avec la série des Fantômas (1964-1966) dans lesquels il joua le double rôle du journaliste Fandor et de Fantômas. Il y effectua ses propres cascades. Mais bien que le public affluât dans les salles et que le nombre d'entrées s'envolât, Marais estima que ces films n'avaient plus le prestige des précédents. De plus, après avoir dû partager la vedette avec Bourvil, le voilà désormais presque relégué au rang de premier second rôle par Louis de Funès, qui interprètait le rôle du commissaire Juve. Il décida alors que le cinéma était fini pour lui, il se retira au théâtre. En 1970, Jacques Demy lui donna son dernier grand rôle dans Peau d'âne dans lequel il donnait la réplique à Catherine Deneuve. En 1973, il retrouva le succès pour sa dernière collaboration avec André Hunebelle dans Joseph Balsamo. En tout, il avait tourné huit fois sous la direction d'André Hunebelle.

Jean Marais se retira dans les Alpes-Maritimes, d'abord à Cabris où il passa une quinzaine d'années (un boulevard de la commune près de la maison qu'il habita porte son nom) puis à Vallauris où il pratiqua la poterie, la sculpture et le théâtre. Il y ouvrit un magasin et même une galerie d'art grâce à un couple d'amis potiers. Vers 1980, il monta le spectacle Cocteau Marais et devint le gardien de l'œuvre de Cocteau, sans en avoir légalement les droits. En 1988, il enregistre la chanson On oublie rien, de François Valéry et Gilbert Sinoué, chez Franceval. Au cours des années 1980, il joua au théâtre (Don Diègue dans Le Cid, Le Roi Lear, Les Monstres sacrés) et quelques rôles au cinéma (dans Parking de Jacques Demy et dans Les Misérables du XXe siècle de Claude Lelouch). Il joua son dernier rôle au cinéma dans Beauté volée de Bernardo Bertolucci en 1995, et au théâtre en 1997, celui du berger Balthazar dans L'Arlésienne, aux Folies Bergère. Dans une interview donnée à Bernard Pivot, Jean Marais précisa n'avoir jamais fait de figuration dans Drôle de drame et avoir été remplacé à la dernière minute.

Il écrivit quelques livres dont ses Mémoires, L'Inconcevable Jean Cocteau, des contes et des poèmes. Comme sculpteur, il réalisa, entre autres, une évocation du Passe-murailles qui fut installée à Montmartre devant la maison où habitait Marcel Aymé, auteur de la nouvelle éponyme. Jean Marais mourut à Cannes le 8 novembre 1998. Il fut enterré dans le petit cimetière de Vallauris, la ville des potiers, où il avait passé les dernières années de sa vie. À Montmartre, près de basilique du Sacré-Cœur, une place Jean-Marais fut inaugurée le 26 avril 2008. Une exposition « L'éternel retour » lui fut consacrée à Montmartre pour les dix ans de sa mort. Rue Norvins à Montmartre se trouve une sculpture de Jean Marais en hommage au Passe-muraille de Marcel Aymé. Jean Marais reste l'un des rares acteurs à n'avoir jamais caché son homosexualité. Dans ses films, il est aussi l'un des rares, avec Jean-Paul Belmondo, à avoir presque toujours exécuté lui-même ses propres cascades.

Filmographie 

  • 1933 : Dans les rues de Victor Trivas
  • 1933 : Étienne de Jean Tarride
  • 1933 : L'Épervier de Marcel L'Herbier
  • 1934 : L'Aventurier de Marcel L'Herbier – Un jeune ouvrier
  • 1934 : Le Scandale de Marcel L'Herbier – Le liftier
  • 1934 : Le Bonheur de Marcel L'Herbier – Un journaliste
  • 1936 : Les Hommes nouveaux de Marcel L'Herbier – Le secrétaire
  • 1936 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier
  • 1937 : Abus de confiance d'Henri Decoin
  • 1937 : Remontons les Champs-Élysées film de Sacha Guitry – L'abbé-précepteur
  • 1937 : Le Patriote de Maurice Tourneur
  • 1941 : Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli – Daniel
  • 1942 : Carmen de Christian-Jaque – Don José, brigadier des dragons
  • 1942 : Le Lit à colonnes de Roland Tual – Rémi Bonvent, compositeur
  • 1943 : L'Éternel Retour de Jean Delannoy scénario et dialogues de Jean Cocteau – Patrice
  • 1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque – Alain Ginestier, le jeune fortuné
  • 1946 : La Belle et la Bête de Jean Cocteau – Avenant, la bête et le prince
  • 1947 : Les Chouans d'Henri Calef d'après Honoré de Balzac – Le marquis de Montauran
  • 1947 : L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau – Stanislas
  • 1948 : Ruy Blas de Pierre Billon – Ruy Blas et Don César de Bazan
  • 1948 : Aux yeux du souvenir de Jean Delannoy – Jacques Forestier, pilote de ligne
  • 1948 : Le Secret de Mayerling de Jean Delannoy – L'archiduc Rodolphe
  • 1948 : Les Parents terribles de Jean Cocteau – Michel, amoureux de Madeleine
  • 1948 : Ceux du Tchad ou Leclerc court métrage de Georges Régnier et Marcel Achard – Un jeune lieutenant
  • 1949 : Orphée de Jean Cocteau – Orphée
  • 1949 : Vedettes en liberté court métrage de Jean Guillon – Son propre rôle
  • 1950 : Coriolan moyen métrage, inédit de Jean Cocteau
  • 1950 : Le Château de verre de René Clément – René Marsay, l'amant d'Evelyne
  • 1950 : L'amante di una notte version italienne du film précédent de René Clément – René Marsay
  • 1950 : Les miracles n'ont lieu qu'une fois d'Yves Allégret – Jérôme
  • 1951 : Nez de cuir d'Yves Allégret – Roger de Tainchebraye
  • 1951 : L'Amour, Madame de Gilles Grangier – Son propre rôle
  • 1951 : Le rendez-vous de Cannes court métrage de Eddie Pétrossian – Son propre rôle
  • 1952 : La Maison du silence "La voce del silenzio" de Georg Wilhelm Pabst
  • 1952 : L'Appel du destin de Georges Lacombe – Lorenzo Lombardi, père de Roberto
  • 1953 : Dortoir des grandes d'Henri Decoin – L'inspecteur Désiré Marco
  • 1953 : La Conciencia acusa
  • 1953 : Julietta de Marc Allégret – André Landrecourt, avocat
  • 1953 : Les Amants de minuit de Roger Richebé – Marcel Dulac, faussaire
  • 1953 : Etoiles au soleil court métrage de Jacques Guillon – Son propre rôle
  • 1953 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge – J.Marais est une vedette invitée
  • 1953 : Le Guérisseur d'Yves Ciampi – Pierre Lachaux-Laurent, ancien médecin
  • 1954 : Le Comte de Monte Cristo première époque: La trahison et seconde époque: La vengeance, de Robert Vernay – Edmond Dantes
  • 1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry – Louis XV
  • 1955 : Futures Vedettes de Marc Allégret – Eric Walter, ténor et professeur
  • 1955 : Goubbiah mon amour de Robert Darène – Goubbiah, pêcheur d'éponges
  • 1955 : Napoléon de Sacha Guitry – Le comte de Montholon
  • 1955 : Toute la ville accuse de Claude Boissol – François Nérac, écrivain
  • 1956 : Elena et les Hommes de Jean Renoir – Le général François Rollan
  • 1956 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry – François Ier
  • 1957 : Amour de poche de Pierre Kast – Le professeur Jérôme Nordmann
  • 1957 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin – Henri La Tour
  • 1957 : La Vie à deux de Clément Duhour – Teddy Brooks, l'illusionniste
  • 1957 : Nuits blanches (Le notti bianche) de Luchino Visconti – Tenant
  • 1957 : S.O.S. Noronha de Georges Rouquier – Frédéric Coulibaud
  • 1957 : Typhon sur Nagasaki d’Yves Ciampi – Pierre Marsac, ingénieur en mission
  • 1958 : Chaque jour a son secret de Claude Boissol – Xavier Lezcano, ethnologue
  • 1959 : Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau – Œdipe
  • 1960 : Austerlitz d’Abel Gance – Carnot
  • 1960 : Le Bossu d’André Hunebelle – Le chevalier Henri de Lagardère alias: Le Bossu
  • 1960 : Le Capitan d’André Hunebelle – François de Capestan dit: Le Capitan
  • 1961 : La Princesse de Clèves de Jean Delannoy – Le Prince de Clèves
  • 1961 : Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit – Le baron de Sigognac dit: Le capitaine Fracasse
  • 1961 : Le Miracle des loups d’André Hunebelle – Robert de Neuville
  • 1961 : L'Enlèvement des Sabines de Richard Pottier – Le dieu Mars
  • 1961 : Napoléon II l'Aiglon de Claude Boissol – Montholon
  • 1962 : Ponce Pilate "Ponzio Pilato" de Gian Paolo Callegari et Irving Rapper – Ponce Pilate
  • 1962 : Le Masque de fer d’Henri Decoin – D'Artagnan
  • 1962 : Les Mystères de Paris d’André Hunebelle – Rodolphe de Sombreuil
  • 1963 : L'Honorable Stanislas, agent secret de Jean-Charles Dudrumet – Stanislas, directeur d'une agence de publicité
  • 1963 : Cherchez l'idole de Michel Boisrond – Lui-même, en spectateur à l'Olympia
  • 1964 : Fantômas d’André Hunebelle – Fantômas et Fandor, le journaliste
  • 1964 : Patate de Robert Thomas – Noël Carradine
  • 1965 : Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque – Jean-Luc Hervé de La Pommeraye
  • 1965 : Thomas l'imposteur de Georges Franju – J. Marais assure le commentaire
  • 1965 : Fantômas se déchaîne d’André Hunebelle – Fantômas, Fandor le journaliste et le professeur Lefèvre
  • 1965 : Le Saint prend l'affût de Christian Jaque – Simon Templar, dit le Saint
  • 1965 : Pleins feux sur Stanislas de Jean-Charles Dudrumet – Stanislas Dubois, agent secret
  • 1965 : Train d'enfer de Gilles Grangier – Antoine Fabre un as du S.R Français
  • 1966 : Sept hommes et une garce de Bernard Borderie – Dorgeval
  • 1967 : Fantômas contre Scotland Yard d’André Hunebelle – Fantômas et Fandor; le journaliste
  • 1968 : Le Paria "Jaque Mate" de Claude Carliez – Manu
  • 1969 : La Provocation de André Charpak – Christian, professeur d'archéologie
  • 1969 : Le Jouet criminel de Adolfo Arrieta
  • 1970 : Peau d’Âne de Jacques Demy – Le premier roi
  • 1976 : Jean Marais, artisan du rêve, documentaire, court métrage de Gérard Devillers – Lui même
  • 1976 : Chantons sous l'Occupation documentaire d’André Halimi
  • 1981 : Chirico par Cocteau court métrage documentaire de Pascal Kané – Une participation
  • 1982 : Ombre et secret court métrage de Philippe Delarbre
  • 1985 : Parking de Jacques Demy – Hadès, le maître des enfers
  • 1986 : Lien de parenté de Willy Rameau – Victor Blaise, vieux paysan
  • 1992 : Les Enfants du naufrageur de Jérôme Foulon – Marc-Antoine, le vieil ermite de l'île
  • 1994 : Les Misérables de Claude Lelouch – Monseigneur Myriel
  • 1995 : Beauté volée (Stealing Beauty) de Bernardo Bertolucci – Mr Guillaume
  • 1995 : Projection au Majestic court métrage d'Yves Kovacs
  • 1999 : Luchino Visconti documentaire de Carlo Lizzani – Témoignage de J.Marais

Télévision

  • 1969 : Renaud et Armide de Marcel Cravenne d'après la pièce de Jean Cocteau – Le roi Renaud
  • 1971 : Robert Macaire de Pierre Bureau d'après la pièce de Frédérick Lemaître – Robert Macaire
  • 1973 : Joseph Balsamo d'André Hunebelle – Joseph Balsamo, alias Cagliostro (dans les 7 épisodes)
  • 1973 : Karatekas and co feuilleton en 6 épisodes d'Edmond Tyborowski – L'Empereur, ancien agent diplomatique dans les épisodes suivants : La Couronne d'Attila, Le Club de l'eau plate, Mozart passe la mesure, La Nuit des parfaits, Deux millions de fusils, Quelque part en Méditerranée
  • 1977 : Vaincre à Olympie de Michel Subiela – Ménesthée
  • 1980 : Les Parents terribles de Yves-André Hubert d'après la pièce de Jean Cocteau – Georges
  • 1982 : Cher menteur de Alexandre Tarta d'après la pièce de Jérôme Kilty
  • 1983 : Du vent dans les branches de sassafras de Robert Valey d'après la pièce de René de Obaldia
  • 1996 : Belmondo le magnifique – Documentaire – de Dominique Chammings – Témoignage de J.Marais

Théâtre

Comédien

  • 1937 : Œdipe-Roi de Jean Cocteau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Antoine
  • 1937 : Les Chevaliers de la table ronde de Jean Cocteau, mise en scène de l'auteur, Théâtre de l'Œuvre
  • 1938 : Les Parents terribles de Jean Cocteau, mise en scène Alice Cocéa, Théâtre des Ambassadeurs
  • 1941 : La Machine à écrire de Jean Cocteau, mise en scène de l'auteur, Théâtre Hébertot
  • 1944 : Andromaque de Racine, mise en scène Jean Marais, Théâtre Édouard VII
  • 1946 : L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, mise en scène Jacques Hébertot, Théâtre Hébertot
  • 1950 : Chéri de Colette, mise en scène Jean Wall, Théâtre de la Madeleine
  • 1952 : Britannicus de Racine, mise en scène Jean Marais, Comédie-Française
  • 1952 : Mithridate de Racine, mise en scène Jean Yonnel, Comédie-Française
  • 1953 : Britannicus de Racine, mise en scène Jean Marais, Comédie-Française
  • 1954 : La Machine infernale de Jean Cocteau, mise en scène de l'auteur, Théâtre des Bouffes-Parisiens, tournée Herbert
  • 1955 : Pygmalion de George Bernard Shaw, mise en scène Jean Marais, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1957 : César et Cléopâtre de George Bernard Shaw, mise en scène Jean Le Poulain, Théâtre Sarah-Bernhardt
  • 1958: Deux sur la balançoire de William Gibson, mise en scène Luchino Visconti, Théâtre des Ambassadeurs
  • 1966 : Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon d’après Somerset Maugham, mise en scène Jean-Laurent Cochet, avec Madeleine Robinson
  • 1967 : Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon d'après Somerset Maugham, mise en scène Jean-Laurent Cochet, Théâtre des Célestins, tournée Karsenty-Herbert
  • 1968 : Le Disciple du diable de George Bernard Shaw, adaptation Jean Cocteau, mise en scène Jean Marais, Théâtre de Paris
  • 1970 : Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand, mise en scène Jacques Hardouin, Théâtre des Célestins, tournée Karsenty-Herbert
  • 1970 : L'Amour masqué de Sacha Guitry et André Messager, mise en scène Jean-Pierre Grenier, Théâtre du Palais-Royal
  • 1973 : Tartuffe de Molière, mise en scène Jean Meyer, Théâtre des Célestins
  • 1973 : Le Bossu de Paul Féval, mise en scène Jacques-Henri Duval, Théâtre des Célestins
  • 1975 : Les Misérables de Paul Achard d'après Victor Hugo, mise en scène Jean Meyer, Théâtre de l'Agora Évry
  • 1976 : Les Misérables de Paul Achard d'après Victor Hugo, mise en scène Jean Meyer, Théâtre des Célestins
  • 1977 : Les Parents terribles de Jean Cocteau, mise en scène Jean Marais, Théâtre Antoine
  • 1978 : Cher menteur de Jérôme Kilty, avec Edwige Feuillère, Théâtre de l'Athénée
  • 1978-1979 : Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène Yves Gasc, Festival de Vaison-la-Romaine et Théâtre de l'Athénée
  • 1981 : Du vent dans les branches de Sassafras de René de Obaldia, mise en scène Jacques Rosny, Théâtre de la Madeleine
  • 1982 : Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia, mise en scène Jacques Rosny, Théâtre des Célestins
  • 1983 : Cocteau-Marais de Jean Cocteau, mise en scène Jean Marais & Jean-Luc Tardieu, Théâtre de l'Atelier, Théâtre Renaud-Barrault, tournées Europe francophone, Allemagne, Italie, Canada, Japon
  • 1985 : Le Cid de Corneille, mise en scène Francis Huster, Théâtre Renaud-Barrault
  • 1986 : La Maison du lac d'Ernest Thompson, adaptation Pol Quentin, mise en scène Raymond Gérôme, avec Edwige Feuillère, Théâtre Montparnasse
  • 1988 : Bacchus de Jean Cocteau, mise en scène Jean Marais, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1989 : Hernani de Victor Hugo, mise en scène Jean-Luc Tardieu, Maison de la Culture de Loire-Atlantique Nantes
  • 1989 : La Machine infernale de Jean Cocteau, mise en scène Jean Marais, Festival d’Anjou, Espace Pierre Cardin
  • 1993 : Les Monstres sacrés de Jean Cocteau, mise en scène Raymond Gérôme, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1995 : Les Chevaliers de la Table Ronde de Jean Cocteau, mise en scène Nicolas Briançon, Théâtre des Célestins
  • 1997 : La Tempête de William Shakespeare, mise en scène Jean-Luc Revol
  • 1997 : L'Arlésienne d'Alphonse Daudet, mise en scène Roger Louret

Metteur en scène

  • 1944 : Andromaque de Racine, Théâtre Édouard VII
  • 1952 : Britannicus de Racine, Comédie-Française
  • 1955 : Pygmalion de George Bernard Shaw, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1957 : L'Apprenti fakir de Jean Marais, décors et costumes Jean Marais, chorégraphie et mise en scène Georges Reich, paroles Charles Aznavour, musique Jeff Davis, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
  • 1959 : Un rossignol chantait de Robert Lamoureux, mise en scène et décors, Théâtre des Variétés
  • 1968 : Le Disciple du diable de George Bernard Shaw, adaptation Jean Cocteau, Théâtre de Paris
  • 1977 : Les Parents terribles de Jean Cocteau, Théâtre Antoine
  • 1983 : Cocteau-Marais de Jean Cocteau, mise en scène avec Jean-Luc Tardieu, Théâtre de l'Atelier, théâtre Renaud-Barrault, tournées Europe francophone, Allemagne, Italie, Canada, Japon
  • 1988 : Bacchus de Jean Cocteau, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1989 : La Machine infernale de Jean Cocteau, Festival d’Anjou, Espace Pierre Cardin

Guitry Sacha

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Sacha Guitry, de son nom complet Alexandre Georges-Pierre Guitry est un comédien, dramaturge, metteur en scène de théâtre, réalisateur et scénariste de cinéma, né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg (Russie), mort le 24 juillet 1957 à Paris. 

Guitry Sacha

Auteur dramatique très prolifique, il a écrit plus d'une centaine de pièces de théâtre et en a adapté lui-même un grand nombre au cinéma. Interprète de la quasi-totalité de ses films, il est l'auteur d'une œuvre, riche de trente-trois films, qui comprend notamment Le Roman d'un tricheur, Désiré, Mon père avait raison, Quadrille, Ils étaient neuf célibataires, La Poison, Si Versailles m'était conté, Assassins et voleurs. Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry (1860 - 1925), grand comédien de théâtre, très célèbre à son époque, et de Renée Delmas dite de Pont-Jest, fille du journaliste René de Pont-Jest. Élève médiocre, Guitry se révèle très tôt brillant comédien et bien vite excellent auteur et metteur en scène. Il écrit lui-même ses propres pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation. Nono (1905) remporte un vif succès. L'échec de La Clef, en 1907, décourage un temps Sacha Guitry et c'est le soutien indéfectible de son grand ainé Octave Mirbeau qui lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une préface pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, Un sujet de roman, créée le 4 janvier 1924 par son père Lucien Guitry dans le rôle du grand écrivain.

Sarah Bernhardt doit être aussi de la création, dans le rôle d'Alice Regnault, mais la Divine meurt avant la première. Il écrit sur mesure pour sa deuxième épouse Yvonne Printemps plusieurs comédies musicales à très grand succès (Mozart, L’amour masqué…) et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Homme d'esprit à l'humour caustique, c'est Sacha Guitry qui découvre et lance Raimu dans Faisons un rêve. Il fait les délices du public mais s'attire également la jalousie des critiques. Il est un peu l'opposé du théâtre du Cartel des quatre créé notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin. Sacha Guitry utilise déjà au théâtre les techniques qu'il utilisera plus tard au cinéma : s'approprier les règles, les codes d'un genre, les détourner et les plier à son propre style.

Avec le cinéma, les rapports sont d'abord très tendus. Il fait une première tentative en 1915, en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son père, Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir, entre autres. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques, inventant en quelque sorte, et avant l'heure, la voix off. Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre et ne s'y met qu'en 1935, sous l'influence de sa jeune épouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinéma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il décide de mettre en boîte certaines de ses pièces de théâtre. D'abord Pasteur, écrite par Sacha pour son père Lucien Guitry et interprétée par ce dernier, pièce qui donne libre cours à sa passion pour l'histoire et les personnages historiques.

Œuvre prophétique car, dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « Messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués. » Phrase lourde de sens qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne chance ! et donne le premier rôle féminin à Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme un peu plus. En 1936, il tourne à partir de la pièce qu'il a écrite Le Nouveau Testament. Puis, toujours en 1936, il réalise Le roman d'un tricheur, pour beaucoup son chef-d'œuvre. Dans ce film, presque sans dialogue, à l'exception de quelques scènes, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, Mémoires d'un tricheur. Il est le narrateur du film, et déjà son goût pour les histoires contées apparaît. Si l'histoire peut sembler banale, elle est en fait un éloge du cinéma, art de l'illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'évènements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales. De 1935 à 1937, en trois ans, Guitry réalise dix films, dont au moins trois chefs-d'œuvre.

À la fin des années 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce d'avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et épouse Geneviève de Séréville qui est la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a déclaré : « Les femmes, je suis contre… tout contre. » Son nom est proposé pour l'Académie française mais Guitry refuse la condition qu'on lui impose : abandonner son activité de comédien. En 1939, il est élu à l'Académie Goncourt et réalise Ils étaient neuf célibataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco. Guitry y traite du mariage blanc, thème éternel. Mais le film est en prise presque directe avec l'actualité car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.

L'invasion allemande et l'armistice surviennent alors que Sacha Guitry est en traitement à Dax. Il est forcé d'y prolonger son séjour, dans l'attente de deux sauf-conduits pour Paris. L'un lui est destiné, l'autre est remis au philosophe Henri Bergson, souhaitant comme le dramaturge retourner à Paris. Revenu à Paris, Guitry entend y maintenir l'art et l'esprit français face aux prétentions culturelles et impérialistes des Allemands, en poursuivant ses activités d'auteur, d'acteur et de cinéaste. Il reprend notamment Pasteur, pièce qui glorifie la France en la personne de Louis Pasteur, et qui comporte des répliques clairement anti-allemandes. Pendant quatre ans, à l'écart de toute pensée politique, il continue sa vie d'homme de théâtre et de cinéma, pensant ainsi assurer la présence de l'esprit français face à l'occupant allemand. Dominique Desanti évoque « une réussite maintenue à travers l'horreur de l'occupation, comme si de préserver les succès et le luxe de Guitry était nécessaire à la survie de la France ».

Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités, notamment de l'écrivain Tristan Bernard et de son épouse, et parvient à réaliser Le Destin fabuleux de Désirée Clary, autour de la célèbre fiancée de Napoléon, film qui oppose la figure de l'Empereur aux visées de l'impérialisme allemand, et Donne-moi tes yeux, « réflexion originale sur le regard masculin ». Son album 1429-1942 - De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain conçu en 1942 et publié en 1944, catalogue des gloires françaises, historiques et artistiques, est selon ce qu'il écrit en 1947, « un véritable monument à la gloire de la France... Un cri de foi, d'amour et d'espérance, et l'on ne saurait lui attribuer sans mentir une signification politique », « Je n'en connais pas qui soit plus beau. Je n'en connais pas qui montre mieux le vrai visage de la France - et son ardente volonté de se suffire à elle-même - et de rester, seule, chez elle. L'avoir réalisé sous l'oeil de l'Occupant, cela représente un tour de force inégalé. ».

Évoquant la publication dans cet album de la célèbre lettre ouverte d'Émile Zola en faveur d'Alfred Dreyfus, J'accuse…!, reproduite dans sa publication originale de L'Aurore du 13 janvier 1898, Guitry écrit : « N'était-ce pas audacieux, provoquant même », et « avoir fait reproduire un poème de Porto-Riche, une pensée de Bergson, - avoir nommé Sarah Bernhardt et Pissaro, avoir cité Dukas, Rachel et Marcel Schwob ». Philippe Arnaud estime plutôt que « Guitry, on le sait, s'est trompé sur Pétain, et sur la nature de la seconde Guerre mondiale. De cet aveuglement, Donne-moi tes yeux donne la métaphore facile ». Lors d'un gala à l'opéra le 23 juin 1944, Guitry présente De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain, accompagné d'un film de présentation, « sans lier le débarquement à ce que le titre de son livre peut avoir de provocateur », comme l'écrit Dominique Desanti. Ce gala fut néanmoins l'occasion d'une vente aux enchères d'un des exemplaires, dont la recette, de 400.000 francs, fut entièrement reversée à l'Union des Arts.

Le 23 août 1944, lors de la Libération de Paris, quelques heures après avoir parlé au téléphone avec son amie Arletty, il est arrêté par un groupe de résistants, agissant de leur propre initiative, qui lui reprochent son attitude à l'égard de l'occupant allemand. Il est incarcéré 60 jours sans inculpation. Il est alors dénoncé dans la presse (sur des rumeurs infondées) par des écrivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro (dirigé alors par Pierre Brisson, ennemi déclaré de Guitry). Le juge d'instruction, ne sachant que lui reprocher, fait paraitre dans les journaux, à deux reprises, des annonces demandant qu'on lui communique les accusations contre Guitry. Il n'obtient aucune réponse probante et classe le dossier. Guitry obtient, en 1947, un non-lieu tardif (il dira plus tard qu'il aurait préféré un procès).

Ses détracteurs oublient qu'il s'est toujours opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne. Il s'en souviendra et lorsqu'il déclare à Pauline Carton, dans le générique de La Poison, que le décor de la cellule a été réalisé à partir de ses souvenirs, on sent poindre l'amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il déclare : « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu. » Il publie, en 1947 et 1949, ses souvenirs de cette période sous forme de deux récits : Quatre ans d'occupations (un pluriel significatif) pour les années de 1940 à août 1944 et 60 jours de prison pour les deux mois pénibles et humiliants qui suivirent. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand qui poursuivit son travail avec toujours comme seul but de servir la grandeur de la France.

Les années 1930 ont été des années de rêves et les années 1940 des années noires ; les années 1950 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'Adhémar ou le jouet de la fatalité mais, malade, il en confie la réalisation à Fernandel, qui a déjà réalisé un film. Devant le résultat, Guitry s'estime trahi et intente un procès à Fernandel. Procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste. Le ton est plus mélancolique (Le comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac), parfois caustique (Je l'ai été trois fois, La Poison, La Vie d'un honnête homme), mais toujours comique (Toâ, Aux deux colombes, Tu m'as sauvé la vie).

Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques : Si Versailles m'était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n'oublie pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et voleurs emmené par le duo Jean Poiret-Michel Serrault et dans lequel Darry Cowl fait ses débuts avec une scène pratiquement improvisée mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l'a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui fait le sel de son œuvre : jeu avec les procédés filmiques, fidélité avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; c'est Clément Duhour qui le réalisera après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.

Sacha Guitry tient le rôle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s'effacer lorsque cela est nécessaire, comme dans le film à sketch Ils étaient neuf célibataires, avec de grands noms au générique : Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. L'homme est un ami fidèle et Pauline Carton est de pratiquement tous ses films, Guitry lui inventant parfois des rôles. Il confie le rôle principal de La Poison et de La Vie d'un honnête homme à Michel Simon, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon n'aime pas mais qu'il accepte de jouer par amitié pour Guitry alors mourant. Acteur mais également metteur en scène, il sait détecter les nouveaux talents : Louis de Funès, Darry Cowl, Michel Serrault, Jacqueline Delubac pour ne citer que ceux-là, sont lancés par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui l'a lancé, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry écrit sur mesure, pour Fernandel, le scénario d'Adhémar. Il sollicite souvent Gaby Morlay pour jouer des pièces de théâtre, et deux de ses films.

Parmi les grands noms déjà cités, signalons également Erich Von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, Gérard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne Dantès, Saturnin Fabre, Brigitte Bardot… Tout au long de son œuvre, Guitry se fait le chantre du comédien, de son père en particulier. Il réalise une biographie, Le comédien, et une adaptation théâtrale, Mon père avait raison. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu'il signe. Du reste, certains de ses films semblent être conçus pour les acteurs : Les Perles de la couronne, Ils étaient neuf célibataires, Le Trésor de Cantenac, ou encore sa trilogie historique.

Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dès son travail au théâtre. Guitry invente un style qui lui est propre, basé sur des dialogues incisifs et percutants, souvent déclamés par lui. C'est son statut de comédien et d'auteur complet, son apparente facilité et le succès constant qu'il obtient pendant plus de vingt ans, qui le rendent insupportable aux yeux des critiques. Du reste, Guitry se venge tout au long de son œuvre et ne cesse de railler cette profession qui n'a jamais voulu faire l'effort de le comprendre. On reproche à ses films de n'être que du « théâtre filmé ». Mais Guitry, comme Marcel Pagnol, autre auteur dramatique de théâtre et de cinéma, impose son style, se construit un univers à part entière. Souvent, les critiques reprochent à Guitry de dévoiler les artéfacts du tournage. Le cinéaste, en montrant son style, appose sa griffe et empêche quiconque de le copier. Le summum est atteint avec Ils étaient neuf célibataires : à la fin du film, Guitry mélange réalité et fiction en faisant croire à « l’amant sérieux » d’Elvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film. La réalité va plus vite que la fiction. Et le film se fait descendre par la critique, malgré des réactions positives.

Parmi les critiques les plus virulentes, on retrouve régulièrement l'accusation de mégalomanie, de prétention. Lorsque Guitry met en scène Si Versailles m'était conté, film montrant le château de Versailles de sa naissance à nos jours, on lui reproche d'être passé à côté de son sujet et d'avoir réalisé une visite au musée Grévin. La critique démolit le film et oublie que Guitry est réalisateur avec toutes les responsabilités que cela implique, mais également scénariste, dialoguiste et acteur. Peu de cinéastes assument autant de charges. Précisons qu'Orson Welles, qui a joué dans Si Versailles m'était conté et Napoléon, considérait Guitry comme son maître. Du reste, il existe plusieurs points communs entre les deux artistes : tous deux hommes de théâtre, de radio, férus de littérature, ayant le même sens de l'humour.

Une autre hypothèse peut être envisagée pour expliquer ses rapports tendus avec la critique : la virtuosité et l'évidente facilité avec laquelle le Maître se meut dans l'univers filmique. Lorsqu'il réalise Le Destin fabuleux de Désirée Clary, il place le générique en plein milieu du film et s'offre le luxe de changer plusieurs interprètes avec une finesse rare. Du cinéma, Guitry a déclaré : « C’est une lanterne magique. L'ironie et la grâce ne devraient pas en être exclues. » Une autre anecdote résume le personnage : lors du tournage de Napoléon (film, 1955), un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer à Guitry que l'on voit une caméra dans le champ. Le cinéaste lui répond : « Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisé des caméras pour réaliser ce film. » Désinvolture, élégance, finesse et humour alliés à une solide maîtrise technique. Cela a de quoi attirer les médisances et les jalousies. Il est réhabilité par la Nouvelle Vague et François Truffaut en particulier, qui voit en lui l'auteur complet, comme Charlie Chaplin.

Malgré sa posture de misogyne, Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les deux dernières ne le soient devenues qu'à son contact). On lui connaît en outre de nombreuses liaisons avec des comédiennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse « Belle Époque » Jane Avril, la comédienne Arletty, qui a refusé de l'épouser («  J'allais pas épouser Sacha Guitry, il s'était épousé lui-même ! », cité par Francis Huster), les actrices Simone Paris (qui consacre un chapitre de ses mémoires, Paris sur l'oreiller, au récit détaillé de leur romance), Mona Goya et Yvette Lebon, etc.

Cinq épouses donc :

  • Charlotte Lysès (1877 - 1956), qu'il épouse le 14 août 1907 à Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte… Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Séparé depuis avril 1917, le couple divorce le 17 juillet 1918.
  • Il épouse Yvonne Printemps (1894-1977) à Paris le 10 avril 1919, avec comme témoins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry (avec qui il vient juste de se réconcilier) et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprète un de ses films, Un roman d'amour et d'aventures (1918). Yvonne Printemps ne sait pas être fidèle : elle a des aventures avec Jacques-Henri Lartigue, Maurice Escande, Pierre Fresnay, d'autres… Le 15 juillet 1932, Yvonne Printemps quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay (lequel de son côté quitte pour elle la comédienne Berthe Bovy), mais ne l'épouse jamais. Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcé le 7 novembre 1934.
  • Il se marie avec la jeune Jacqueline Delubac (1907-1997), de 22 ans sa cadette, le 21 février 1935 à Paris. Comme il a 50 ans, il annonce leur mariage en déclarant : « J'ai le double de son âge, il est donc juste qu'elle soit ma moitié », rajeunissant légèrement et galamment la mariée (et dès lors, pour la beauté du mot et l'exactitude des comptes, Jacqueline prétendra être née en 1910 et non en 1907). Elle joue 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée, et interprète 11 de ses films. Séparés depuis le 15 décembre 1938, les deux époux divorcent le 5 avril 1939.
  • Son mariage avec Geneviève de Séréville (1914-1963) est célébré les 4 et 5 juillet 1939 à Fontenay-le-Fleury. Geneviève crée 5 pièces de son mari à Paris, en reprend 4 autres à Paris ou en tournée et interprète 5 de ses films. Le couple se sépare en avril 1944 et leur divorce est prononcé le 25 juillet 1949.
  • Il épouse enfin Lana Marconi (1917-1990) le 25 novembre 1949 à Paris. Elle crée 7 pièces de son mari, en reprend 2 autres et interprète 13 de ses films.

Guitry a souvent évoqué sa prédilection pour les femmes : «  La vie sans femme me paraît impossible ; je n'ai jamais été seul, la solitude c'est être loin des femmes », mais il s'est acquis une réputation de misogyne que bien des répliques de ses pièces semblent confirmer. Ses épouses, cependant, qui lui ont reproché bien des choses, ne lui ont jamais fait le reproche d'être misogyne mais évoquent au contraire son amour pour les femmes, sa séduction et sa finesse. Dans Faut-il épouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac écrit: « À la femme il refuse la logique de l'esprit, pas celle du sexe ! Traduction : il ne suffit pas que la femme dispose, il faut qu'elle propose. C'est le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin : « Sacha, tu es un diable électrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cœur ! Les drôles de coin ! ». Geneviève de Séréville, dans Sacha Guitry mon mari, évoque les causeries de Sacha sur l'amour et les femmes et avance une hypothèse : « Parler des femmes et de l'amour n'est-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cœur ne joue aucun rôle, mais seulement son aisance dans l'ironie, son goût excessif du paradoxe ».

 

​Avec les salves de misogynie de quelques-unes de ses pièces, Guitry se venge sans doute, avec des mots, des infidélités, des maux, que certaines de ses compagnes ont pu lui faire subir, Yvonne Printemps notamment. Mais Dominique Desanti, dans la biographie qu'elle lui a consacrée, remarque aussi, à propos de N'écoutez pas Mesdames, pièce tissée de railleries contre les femmes : « Sous les répliques spirituelles court l'angoisse de l'homme vieillissant face à une femme trop jeune qui lui échappe… ce qu'il trouve à la fois insupportable et naturel ».

Guitry lui se justifie en disant : « Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui m'ont plu ». Ce n'est d'ailleurs pas tant avec les femmes qu'il a un problème, qu'avec le mariage : « Le mariage, c'est résoudre à deux les problèmes que l'on n'aurait pas eu tout seul ». La séduction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien à deux. Il écrit cependant : « Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l'avait eue… il faut se la prendre à soi-même ».

Si l'on peut citer bien des répliques et des "bons (?) mots" misogynes dans ses pièces et dans ses causeries, aucun témoignage ne donne d'exemple de propos semblables dans l'intimité et encore moins de gestes ou d'attitudes qui pourrait laisser penser que l'homme Sacha Guitry ait été un misogyne. Selon Francis Huster, fin connaisseur de Sacha : « On dit souvent que Guitry est misogyne ; c'est n'importe quoi. Dans ses pièces, c'est l'homme qui trompe, pas la femme. Il était fou des femmes. Elles n'ont malheureusement jamais été folles de lui. Peut-être parce qu'il n'a jamais su les entendre, même s'il savait leur parler.

 

ThéâtreThéâtre

  • Le Page, opéra-bouffe en un acte et en vers, musique de Ludo Ratz (théâtre des Mathurins, 1902)
  • Yves le fou, « pastorale tragique » en un acte (Pont-Aven, 1903)
  • Le KWTZ, « drame passionnel » en un acte (théâtre des Capucines, 1905)
  • Nono, comédie en trois actes (théâtre des Mathurins, 1905)
  • Le Cocu qui faillit tout gâter, comédie en un acte et en vers (théâtre Antoine, 1905)
  • Un étrange point d'honneur, comédie en un acte et deux tableaux (Tréteau-Royal, 4 rue de Caumartin, 1906)
  • Chez les Zoaques, comédie en trois actes (théâtre Antoine, 1906)
  • Les Nuées, comédie en quatre actes d'après Aristophane (théâtre des Arts, 1906)
  • L'Escalier de service ou Dolly, comédie en deux actes (casino de Monte-Carlo, 1907)
  • La Clef, comédie en quatre actes (théâtre Réjane, 1907)
  • La Partie de dominos, comédie en deux actes (Tréteau-Royal, 1907)
  • Petite Hollande, comédie en trois actes (théâtre de l'Odéon, 1908)
  • Le Scandale de Monte-Carlo, comédie en trois actes (théâtre du Gymnase, 1908)
  • Le Mufle, comédie en deux actes (théâtre Antoine, 1908)
  • Après, revue en un acte (théâtre Michel, 1908)
  • Tell père, Tell fils, opéra-bouffe en un acte, musique de Tiarko Richepin (théâtre Mévisto, 1909)
  • La 33e ou Pour épater ta mère, comédie en un acte (casino de Trouville, 1909)
  • C'te pucelle d'Adèle, comédie en un acte et deux tableaux (concert de la Gaîté-Rochechouart, 1909)
  • Tout est sauvé, fors l'honneur, comédie en un acte (théâtre de Moscou, 1910)
  • Le Veilleur de nuit, comédie en trois actes (théâtre Michel, 1911)
  • Mésaventure amoureuse ou l'Argent, comédie en un acte (théâtre Femina, 1911)
  • Un beau mariage, comédie en trois actes (théâtre de la Renaissance, 1911)
  • Un type dans le genre de Napoléon, comédie en un acte (Automobile Club de France, 1911)
  • Jean III ou l'Irrésistible Vocation du fils Mondoucet, comédie en trois actes (Comédie-Royale, 1912)
  • Pas complet, comédie-bouffe en deux actes (théâtre Marigny, 1912)
  • La Prise de Berg-Op-Zoom, comédie en quatre actes (théâtre du Vaudeville, 1912)
  • On passe dans trois jours, comédie en un acte (1913)
  • La Pèlerine écossaise, comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1914)
  • Deux couverts, comédie en un acte (Comédie-Française, 1914)
  • La Jalousie, comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1915)
  • Il faut l'avoir !, revue en deux actes et un prologue (théâtre du Palais-Royal, 1915)
  • Une vilaine femme brune, comédie en un acte (théâtre des Variétés, 1915)
  • Faisons un rêve, comédie en quatre actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1916)
  • Jean de La Fontaine, comédie en quatre actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1916)
  • Un soir quand on est seul, comédie en un acte et en vers libres (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
  • Chez la reine Isabeau, comédie en un acte (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
  • L'Illusionniste, comédie en trois actes (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1917)
  • Deburau, comédie en quatre actes et un prologue (théâtre du Vaudeville, 1918)
  • La Revue de Paris, revue en quatre actes (théâtre du Vaudeville, 1918)
  • Pasteur, pièce en cinq actes (théâtre du Vaudeville, 1919)
  • Le Mari, la Femme et l'Amant, comédie en trois actes (théâtre du Vaudeville, 1919)
  • Mon père avait raison, comédie en trois actes (théâtre de la Porte-Saint-Martin, 1919)
  • Béranger, comédie en trois actes et un prologue (théâtre de la Porte-Saint-Martin, 1920)
  • Je t'aime, comédie en cinq actes (théâtre Édouard VII, 1920)
  • Comment on écrit l'histoire, comédie en deux actes (théâtre Sarah-Bernhardt, 1920)
  • Le Comédien, comédie en quatre actes (théâtre Édouard VII, 1921)
  • Le Grand Duc, comédie en trois actes (théâtre Édouard VII, 1921)
  • Jacqueline, pièce en trois actes d'après Henri Duvernois (théâtre Édouard VII, 1921)
  • Chez Jean de La Fontaine, comédie en un acte et en vers (Opéra de Paris, 1922)
  • Une petite main qui se place, comédie en trois actes et un épilogue (théâtre Édouard VII, 1922)
  • Le Blanc et le Noir, comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1922)
  • Un sujet de roman, pièce en quatre actes (théâtre Édouard VII, 1923)
  • L'Amour masqué, comédie musicale en trois actes, musique d'André Messager (théâtre Édouard VII, 1923)
  • Un phénomène, « parade » en un acte et en vers (théâtre de l'Alhambra, 1923)
  • Le Lion et la poule, comédie en trois actes (théâtre Édouard VII, 1923)
  • L'Accroche-cœur, comédie en trois actes (théâtre de l'Étoile, 1923)
  • Revue de Printemps, fantaisie-revue en trois actes et dix-neuf tableaux28 (théâtre de l'Étoile, 1924)
  • Une étoile nouvelle, comédie en trois actes (théâtre Édouard VII, 1924)
  • On ne joue pas pour s'amuser, comédie en cinq actes (théâtre Édouard VII, 1925)
  • Mozart, comédie musicale en trois actes, musique de Reynaldo Hahn (théâtre Édouard VII, 1925)
  • Vive la République !, revue en deux actes et vingt tableaux28 (théâtre Marigny, 1926)
  • À vol d'oiseau, revue en deux actes, cinq parties et trois cents tableaux28 (théâtre Édouard VII, 1926)
  • Était-ce un rêve ? ou Une comédie nouvelle, comédie en deux actes (1926)
  • Désiré, comédie en trois actes (théâtre Édouard VII, 1927)
  • Un miracle, comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1927)
  • Mariette ou Comment on écrit l'histoire, comédie musicale en quatre actes, musique d'Oscar Straus (théâtre Édouard VII, 1928)
  • Charles Lindbergh, féerie en trois actes et dix-huit tableaux (théâtre du Châtelet, 1928)
  • Histoires de France, pièce en quatorze tableaux, dessins, croquis et caricatures (théâtre Pigalle, 1929)
  • La Troisième Chambre, comédie en quatre actes d'Albert Willemetz (théâtre de la Madeleine, 1929)
  • Chez George Washington, à Mount Vernon, à-propos en un acte, musique de Henri Büsser (théâtre des Champs-Élysées, 1930)
  • Et vive le théâtre, revue en deux actes et quinze tableaux (théâtre de la Madeleine, 1930)
  • Deauville sous Napoléon III, à-propos en un acte (théâtre Pigalle, 1930)
  • Frans Hals ou l'Admiration, comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • Sa dernière volonté ou l'Optique du théâtre, comédie en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • Une revue (Exposition de Noirs) ou La Revue coloniale, revue en un acte (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • Un chagrin ou Chagrin d'amour, prétexte musical en un acte (1931)
  • Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?, pièce en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • Villa à vendre, comédie en un acte (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • La SADMP, opéra-bouffe en un acte, musique de Louis Beydts (théâtre de la Madeleine, 1931)33
  • Tout commence par des chansons, à-propos en un acte et en vers libres (Moulin de la chanson, 1931)
  • Mon double et ma moitié, comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1931)
  • Les Desseins de la providence, comédie en deux actes (théâtre de la Madeleine, 1932)
  • Le Voyage de Tchong-Li, « légende » en trois tableaux (théâtre de la Madeleine, 1932)
  • Françoise, pièce en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1932)
  • La Nuit d'avril, à-propos en un acte et en vers (théâtre de la Madeleine, 1932)
  • Châteaux en Espagne, comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1933)
  • Adam et Ève, pièce en deux tableaux (Comédie-Française, 1933)
  • Ô mon bel inconnu, comédie musicale en trois actes, musique de Reynaldo Hahn (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1933)
  • Maîtresses de rois, fantaisie en cinq tableaux (Casino de Paris, 1933)
  • Un tour au paradis, comédie en quatre actes (théâtre de la Michodière, 1933)
  • Le Renard et la Grenouille, comédie en un acte (théâtre de la Michodière, 1933)
  • Florestan Ier, prince de Monaco, opérette en trois actes et six tableaux28, musique de Werner R. Heymann (théâtre des Variétés, 1933)
  • L’École des philosophes, à-propos en un acte (Palais des beaux-arts de Bruxelles, 1933)
  • Son père et lui, pièce en quatre tableaux (Opéra de Lyon, 1934)
  • Le Nouveau Testament, comédie en quatre actes (théâtre de la Madeleine, 1934)
  • Mon ami Pierrot, « légende musicale » en un acte et deux tableaux, musique de Sam Barlow (Opéra-Comique, 1935)
  • Quand jouons-nous la comédie ?, comédie en trois actes, un prologue et un épilogue (théâtre de la Madeleine, 1935)
  • La Fin du monde, comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1935)
  • Le Saut périlleux, drame en un acte (New York, 1936)
  • Geneviève, comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1936)
  • Le Mot de Cambronne, comédie en un acte et en vers (théâtre de la Madeleine, 1936)
  • Crions-le sur les toits, « revue publicitaire » en deux actes et quinze tableaux, musique d'Arthur Honegger, Adolphe Borchard et Guy Lafarge (théâtre des Champs-Élysées, 1937)
  • Quadrille, comédie en six actes (théâtre de la Madeleine, 1937)
  • Dieu sauve le Roy, à-propos en un acte (palais de l’Élysée, 1938)
  • Un monde fou, comédie en quatre actes (théâtre de la Madeleine, 1938)
  • You're Telling Me (ou Honni soit qui mal y pense), à-propos « franco-anglais » en un acte42 (Londres, 1939)
  • Une paire de gifles, comédie en un acte (1939)
  • Une lettre bien tapée, comédie en un acte (1939)
  • Fausse Alerte, à-propos en un acte (1939)
  • Florence, comédie en trois actes et un prologue (théâtre de la Madeleine, 1939)
  • L’École du mensonge, comédie en un acte (ABC de Genève, 1940)
  • Cigales et Fourmis, à-propos en un acte (Cercle interallié, 1940)
  • Le Bien-Aimé, comédie en trois actes « mais en plusieurs tableaux » (théâtre de la Madeleine, 1940)
  • Mon auguste grand-père ou La Preuve par sept, comédie en cinq actes (1941)
  • Vive l'Empereur ! ou le Soir d'Austerlitz, comédie en cinq actes (théâtre de la Madeleine, 1941)
  • N'écoutez pas, mesdames !, comédie en trois actes (théâtre de la Madeleine, 1942)
  • Courteline au travail, à-propos en un acte (Comédie-Française, 1943)
  • Je sais que tu es dans la salle, à-propos en un acte (Comédie-Française, 1943)
  • Dix mots d'anglais, comédie « en plusieurs actes » (1946)
  • Talleyrand ou le Diable boiteux, pièce en trois actes et neuf tableaux (théâtre Édouard VII, 1948)
  • Aux deux colombes, comédie en trois actes (théâtre des Variétés, 1948)
  • Toâ, comédie en quatre actes (théâtre du Gymnase, 1949)
  • Tu m'as sauvé la vie, comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1949)
  • Beaumarchais, comédie en deux actes et dix-neuf tableaux (1950)
  • Constance (1950)
  • Une folie (théâtre des Variétés, 1951)
  • Palsambleu, comédie en quatre actes (théâtre des Variétés, 1953)
  • Madame Bergeret, pièce en un acte et deux tableaux (1960, posth.)

videoFilmographie

  • 1914 : Oscar rencontre Mlle Mamageot Film de famille inédit de 3 min
  • 1915 : Ceux de chez nous, documentaire
  • 1922 : Une petite main qui se place
  • 1934 : Dîner de gala aux ambassadeurs (court métrage)
  • 1935 : Pasteur
  • 1935 : Bonne chance !
  • 1936 : Le Nouveau Testament
  • 1936 : Le Roman d'un tricheur
  • 1936 : Mon père avait raison
  • 1936 : Faisons un rêve
  • 1937 : Le Mot de Cambronne (moyen métrage)
  • 1937 : Désiré
  • 1937 : Les Perles de la Couronne
  • 1937 : Quadrille
  • 1938 : Remontons les Champs-Élysées
  • 1939 : Ils étaient neuf célibataires
  • 1941 : Le Destin fabuleux de Désirée Clary
  • 1942 : La Loi du 21 juin 1907 (court métrage)
  • 1943 : Donne-moi tes yeux
  • 1943 : La Malibran
  • 1944 : De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain (adaptation du livre éponyme)
  • 1947 : Le Comédien
  • 1948 : Le Diable boiteux
  • 1949 : Aux deux colombes
  • 1949 : Toâ
  • 1950 : Tu m'as sauvé la vie
  • 1950 : Le Trésor de Cantenac
  • 1951 : Deburau
  • 1951 : La Poison
  • 1952 : Je l'ai été trois fois
  • 1953 : La Vie d'un honnête homme
  • 1953 : Si Versailles m'était conté...
  • 1955 : Napoléon
  • 1955 : Si Paris nous était conté
  • 1957 : Assassins et Voleurs
  • 1957 : Les trois font la paire

En tant que scénariste

  • Le Blanc et le Noir (1931) de Robert Florey et Marc Allégret d'après sa pièce
  • L'Accroche-cœur (1938) de Pierre Caron d'après sa pièce
  • Adhémar ou le Jouet de la fatalité (1951) de Fernandel

Balin Mireille

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Mireille Balin est une actrice française, née Blanche Mireille Césarine Balin à Monte-Carlo, Monaco, le 20 juillet 1909, décédée le 9 novembre 1968 à Clichy, France. Considérée comme une des plus belles actrices du cinéma français des années 1930, sinon la plus belle, elle mourut dans l'anonymat et la misère. 

Balin Mireille

Mireille Balin naît prématurément le 20 juillet 1909 à 14 heures 15 dans une clinique de Monte-Carlo. Son père, journaliste, lui fait suivre des études secondaires dans un pensionnat pour jeunes filles, à Marseille et la gratifie d'une éducation sévère. Elle suit des cours de piano et d'équitation. Ses parents s’installent ensuite à Paris, espérant sortir de leurs difficultés financières.

Contrainte de gagner sa vie, elle travaille un temps comme vendeuse, puis elle est recrutée comme secrétaire par le couturier Jean Patou. Elle devient vite son mannequin vedette haute couture. Le cinéaste Maurice Cammage l'aurait découverte en 1932 et lui aurait confié un petit rôle dans Vive la classe !, petit film devenu introuvable, et au générique duquel le nom de Mireille Balin est absent. Plus sûrement c'est le réalisateur Jean de Limur qui la signale à G.-W. Pabst en l'engageant pour la version française de sa trilogie Don Quichotte, où elle incarne la nièce aux côtés de la célèbre basse russe Fédor Chaliapine. Sa carrière cinématographique est ainsi lancée. On la voit à cette époque aux côtés du jeune boxeur prodige Young Perez.

Claude Moulins lui offre un rôle majeur dans Vive la compagnie, film qui obtint un beau succès. En 1933, elle s'impose dans Le Sexe faible de Robert Siodmak, aux côtés de Pierre Brasseur, Victor Boucher, Betty Stockfeld et Marguerite Moreno. Ensuite, elle apparaît dans Adieu les beaux jours d'André Beucler, auprès des vedettes Brigitte Helm et Jean Gabin. En 1934, dans On a trouvé une femme nue, de Léo Joannon, elle tient le premier rôle, en demoiselle enterrant sa vie de jeune fille qui, abandonnée nue dans la rue, se réfugie malencontreusement chez son futur mari qu'elle ne connaît pas. Début 1935, elle joue la femme bafouée dans Marie des angoisses, de Michel Bernheim, avec Pierre Dux et Françoise Rosay, puis la femme entretenue dans Le Roman d'un spahi, toujours du même cinéaste.

En 1936, Mireille Balin a une courte liaison avec Jean Gabin. Julien Duvivier lui confie alors le rôle de Gaby dans Pépé le Moko. Sa beauté et sa fraîcheur de Parisienne pimpante tranchent admirablement avec les ruelles étroites et sombres de la Casbah d'Alger, minutieusement reconstituées en studio par Duvivier. Dans une scène finale d'anthologie, Pépé interprété par Jean Gabin, bien que menotté et encadré de policiers, parvient à se suicider d'un coup de couteau dans le ventre, tandis que Gaby jouée par Mireille Balin, après avoir attendu vainement son amant, seule à la proue du bateau quittant le port d'Alger, embrasse la Casbah d'un dernier regard qui ne parvient pas à croiser celui, désespéré, de Pépé. Le film est une grande réussite. Jean Grémillon la choisit alors pour tenir le rôle de la vamp dans Gueule d'amour, d'après le roman d’André Beucler, sur un scénario de Charles Spaak. Mireille Balin enchaîne, en 1937, avec Naples au baiser de feu d’Augusto Genina, aux côtés de Tino RossiMichel Simon et Viviane Romance, deux énormes succès au box-office.

Fin 1937, Mireille Balin signe un contrat avec la firme MGM et part pour les États-Unis. Mais, en conflit avec les producteurs américains, elle reprend le bateau pour la France avec son nouveau compagnon, Tino Rossi. De retour à Paris, Mireille Balin tournera notamment Menaces, d'Edmond T. Gréville, où elle campe une vendeuse de maison de couture aux côtés d'Erich Von Stroheim, John Loder et Ginette Leclerc. Le film, interdit et brûlé pendant l'Occupation, sera restauré et distribué à la Libération. Macao, de Jean Delannoy, sera également interdit par l’occupant en juin 1940, du fait de la présence de Von Stroheim, Autrichien d'origine et anti-nazi notoire. Il sortira deux années plus tard avec un nouveau titre (L'Enfer du jeu) et amputé des scènes tournées avec Von Stroheim, remplacé par Pierre Renoir. Début 1940, Mireille Balin est sur les plateaux de Cinecittà pour Les Cadets de l'Alcazar d'Augusto Genina, film résolument pro-franquiste, qui comptera dans les sérieux ennuis qu'elle aura à la Libération. Durant la Drôle de guerre, elle participe à des galas de bienfaisance pour les prisonniers de guerre. En 1941, sa liaison avec Tino Rossi prend fin.

Pendant l'Occupation, elle tourne encore quelques films, dont L'assassin a peur la nuit, de Jean Delannoy, Dernier Atout, de Jacques Becker et Haut le vent, de Jacques de Baroncelli. Éprise de Birl Desbok, jeune officier viennois de la Wehrmacht, Mireille Balin n’échappera pas aux foudres de l'épuration. En septembre 1944, arrêtée avec lui par les FFI à Beausoleil, alors que le couple tente de passer en Italie, elle est battue et violée, puis incarcérée à Nice. Nul ne sait ce qu'il est advenu de Birl Desbok, sans doute exécuté lors de son arrestation. Mireille Balin sera transférée ensuite à Fresnes. Devant le tribunal, on lui reproche sa liaison, sa participation au tournage du film Les Cadets de l'Alcazar et aux galas artistiques de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Elle sera libérée en janvier 1945.

Sa vie, sa carrière et sa santé sont brisées. Ses anciennes relations l'évitent. Le public, qui l'a admirée sans l'aimer dans ses rôles de femme fatale forcément peu sympathique, se détourne également. Malgré une ultime tentative, La Dernière Chevauchée, de Léon Mathot, Mireille Balin retourne à l’oubli sur la Côte d'Azur. Dans un dénuement complet, marquée physiquement par la maladie (méningite, typhus, alcoolisme...), elle remonte à Paris en 1957. Prise en charge par l'association La roue tourne (œuvre d'aide aux artistes dans le besoin fondée par Paul Azaïs et sa compagne Janalla Jarnach), elle meurt à 59 ans le 9 novembre 1968, à 5h30 du matin, à l'hôpital Beaujon de Clichy la Garenne, dans l'anonymat et la pauvreté. La roue tourne lui évite la fosse commune : elle est inhumée au cimetière de Saint-Ouen dans la division 31, partageant plus tard son caveau avec Jean Tissier, autre comédien décédé dans la misère. Leur sépulture est fleurie à la Toussaint par l'association. Lors de son enterrement, on plaça dans son cercueil, dit-on, un petit ours en peluche offert par Tino Rossi.

On lui connaît au moins six liaisons :

  • Le boxeur poids mouche Victor Younki, dit Young Perez, plus jeune champion du monde français, né le 15 janvier 1911 dans le quartier juif de La Hara à Tunis, déporté comme juif, tué lors de l'évacuation du camp d'Auschwitz.
  • Raymond Patenôtre, député, ministre et patron de presse. Il la couvrit de bijoux, mais elle refusa toujours de l'épouser...
  • Jean Gabin : si leur relation fut éphémère, leur duo dans Gueule d'amour et Pépé le Moko est resté légendaire...
  • Tino Rossi : une grande passion enflamma ces deux êtres, sans les emmener jusqu'au mariage. Ils se quittèrent en septembre 1941.
  • Jean Luchaire, journaliste, patron de presse, collaborateur (fusillé en 1946).
  • Birl Desbok, officier dans la Wehrmacht : son dernier compagnon l'accompagna dans sa fuite tragique.

Filmographie

L'animatrice de radio Ménie Grégoire est morte à 95 ans

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L'ancienne vedette de RTL est morte dans la nuit de vendredi à samedi, au lendemain de son 95e anniversaire. Elle était notamment devenue une célébrité dans les années 60 et 70 avec ses émissions sur la sexualité.

L'animatrice de radio Ménie Grégoire est morte à 95 ans

La journaliste et écrivain Ménie Grégoire s'est éteinte la nuit dernière à Tours où elle passait l'été dans sa maison de famille. De son vrai nom Marie Laurentin, elle restera comme la pionnière des émissions traitant de la vie intime des femmes à la radio. De 1967 à 1981 sur RTL, elle prodiguait des conseils en matière d'éducation des enfants et de sexualité.

"La Dame de cœur", souvent moquée, affirmait avoir "vraiment su parler des femmes aux femmes" et se réjouissait d'avoir libéré la parole sur la sexualité féminine.

Ménie Grégoire devient ensuite éditorialiste pour Marie-Claire, RTL et France-Soir, avant de collaborer à l'émission de FR3 "Avec le temps". Elle est également l'auteur d'une vingtaine de livres.

Mort de l'animatrice radio Ménie Grégoire

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La célèbre animatrice radio Ménie Grégoire est morte dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 août, à Tours. Elle venait de célébrer son 95e anniversaire. Elle « passait l'été dans une maison de famille en Touraine et avait été transférée il y a quelques jours dans une maison de retraite médicalisée où elle est décédée dans la nuit », a précisé une de ses filles.

Mort de l'animatrice radio Ménie Grégoire

Surnommée « la Dame de cœur », Marie Grégoire, dite Ménie, est considérée comme la pionnière de la confidence sur les ondes. De 1967 à 1981, elle a dialogué avec des centaines de milliers d'auditeurs.

Elle fut avec ses émissions « Allô Ménie » ou « Responsabilité sexuelle » sur RTL une pionnière du dialogue avec les femmes sur leur vie intime. Elle se flattait d'avoir libéré la parole à une époque où tabou et ignorance pesaient encore sur la sexualité.

Elle fut ensuite éditorialiste du mensuel Marie-Claire, à RTL (1980-1986) et France-Soir (1986-1999), animatrice sur FR3 (1984) et collaboratrice à Radio Bleue. Ménie Grégoire est par ailleurs l'auteure d'une vingtaine de livres, dont Les Cris de la vie (1971) et la trilogie Les Dames de la Loire (2001).

Le chanteur Pierre Vassiliu est mort

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Le chanteur Pierre Vassiliu, interprète du célèbre titre Qui c'est celui-là ?, est mort dimanche 17 août au matin à l'âge de 76 ans, a annoncé sa fille. Il était atteint de la maladie de Parkinson depuis de nombreuses années, a indiqué Sophie Née, précisant que le chanteur s'était éteint « dans son sommeil » dans un établissement médical de Sète.

Le chanteur Pierre Vassiliu en 1973

Le chanteur Pierre Vassiliu en 1973

« Qu'est-ce qu'il fait ? Qu'est ce qu'il a ? Qui c'est, celui-là ? Complètement toqué, ce mec-là... » C'est l'adaptation d'une chanson du Brésilien Chico Buarque qui le rend célèbre en 1973. Avec 300 000 disques vendus en quatre mois, il dira avoir « vécu une quinzaine d'années avec le fric de cette chanson ».

JOCKEY ET  RESTAURATEUR

Né le 23 octobre 1937 à Villecresnes (Val-de-Marne), le chanteur, auteur et compositeur à la célèbre moustache, qui débuta à la fin des années 1950 dans les cabarets parisiens, signa nombre d'autres chansons comme La Femme du sergent, ou Dans ma maison d'amour.

Grâce à son autre passion, le voyage, Pierre Vassiliu rapporta de ses périples en Afrique ou encore au Brésil un goût pour les sons d'ailleurs. Il s'installa au Sénégal entre 1985 et 1989 où il ouvrit un club de jazz.

Une carrière tout en pointillé pour cet ancien jockey, son premier métier, qui fut également restaurateur, compositeur de musiques de film et qui créa une salle de concert à Apt, dans le Vaucluse.

Pierre Vassiliu est décédé

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Le chanteur de «Qui c’est celui là» s’est éteint ce dimanche matin, à l’âge de 76 ans.

 

Pierre Vassiliu sur une photo prise en 1994. Le chanteur avait 76 ans.

Pierre Vassiliu sur une photo prise en 1994. Le chanteur avait 76 ans.

Depuis huit années, Pierre Vassiliu luttait contre la maladie de Parkinson. L’interprète de «Qui c’est celui là» s’est éteint ce dimanche matin à l’âge de 76 ans. Son plus grand succès était sorti en 1973, adaptation de la chanson «Partido Alto», de Chico Buarque.

En juin dernier, dans les colonnes de «France Dimanche», son épouse Laura se montrait extrêmement pessimiste vis à vis de l’état de santé du chanteur: «Cette fois, c’est la fin. Si Pierre ne meurt pas cette semaine, ce sera la semaine prochaine… […] Son Parkinson dure depuis huit ans. Il s’en va par morceaux, et c’est horrible tellement sa fin est longue est pénible. Mais là, il ne se rend même plus compte de son état. […] Le pauvre ne se rend plus compte de rien.»

Pendant deux ans, au début de sa maladie, le septuagénaire avait été suivi par la réalisatrice Laurence Kirsch pour son documentaire intitulé «Qui c’est celui là?»

Il avait sorti son premier titre «Armand» en 1962, ce qui lui avait permis de se faire un nom sur la scène de la chanson française et de faire la première partie des Beatles à l’Olympia. Il a ensuite enchaîné les succès comme «Ivanhoe» ou «Charlotte».

En 1964, il signe la musique du film «Une fille et des fusils» de Claude Lelouch, exercice auquel il se pliera pour une quinzaine de long-métrages en tout, comme «La fille d’en face» (1968, de Jean-Daniel Simon) ou «La duchesse d’Avila» (en 1973, de Philippe Ducrest). 


Un convoi diplomatique d'Arabie saoudite attaqué dans le nord de Paris

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Un convoi de plusieurs véhicules saoudiens a été attaqué, dans la soirée de dimanche 17 août à Paris, par un commando armé. Au total, le « préjudice déclaré » est de 250 000 euros, et des « documents sensibles » ont également été dérobés, a indiqué une source policière, confirmant une information du Parisien. Ces véhicules appartiendraient à un prince d'Arabie saoudite.

Un convoi diplomatique d'Arabie saoudite attaqué dans le nord de Paris

Selon les mêmes sources, le convoi, composé d'une dizaine de voitures, était parti de l'hôtel George-V sur les Champs-Elysées et se rendait à l'aéroport du Bourget. Il a été attaqué entre 21 et 22 heures au niveau de la porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Les malfaiteurs, « de cinq à 8 braqueurs », se sont emparés d'u véhicule de tpete, un monospace Mercedes qui roulait sur le périphérique nord de Paris avec trois occupants à bord. Les trois hommes ont été relâchés un peu plus loin, et le véhicule a été ensuite retrouvé brûlé. Deux billets de 500 euros, des documents en langue arabe et des médicaments ont été retrouvés à proximité des deux épaves, selon une source policière.

« ILS ÉTAIENT MANIFESTEMENT INFORMÉS »

« C'est assez inédit comme braquage, ils étaient manifestement informés, c'est vrai que c'est assez rare comme mode opératoire », a réagi une source policière, précisant qu'aucun des auteurs du braquage n'avait été interpellé dans l'immédiat. Aucun blessé n'est à déplorer.

Selon le Parisien, les agresseurs, munis de fusils d'assaut de type kalachnikov, se sont également emparés de documents dits « sensibles ». « Il faut savoir ce qui était visé, l'argent ou les documents », a insisté Nicolas Comte, secrétaire général d'Unité-SGP, le premier syndicat de gardiens de la paix.

« ASSEZ AGUERRIS »

« S'ils étaient à la recherche de documents sensibles, l'affaire change de nature. On ne serait alors plus face à du grand banditisme, mais à quelque chose de plus complexe », a confié un enquêteur. Les premiers éléments recueillis accréditent la thèse de braqueurs « assez aguerris », et manifestement « au courant de ce qu'ils allaient trouver en s'attaquant à cette voiture et non aux autres », a-t-il expliqué.

L'ambassade saoudienne n'a pas commenté ces informations. L'enquête a été confiée à la BRB, la brigade de répression du banditisme, de la police judiciaire parisienne. Il s'agit d'une « attaque inacceptable » pour laquelle une enquête a été ouverte, a de son côté réagi le Quai d'Orsay.

Ménie Grégoire

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Ménie Grégoire, de son nom de naissance Marie Laurentin, née le 15 août 1919 à Cholet dans le Maine-et-Loire et morte le 16 août 2014 (à 95 ans) à Tours dans l'Indre-et-Loire, est une journaliste et écrivain française.

Ménie Grégoire

Ménie Grégoire est notamment connue pour avoir été une animatrice de radio vedette sur RTL de 1967 à 1982 où elle anime une émission d'écoute et de parole intitulée Allô, Ménie. Ménie Grégoire, née Marie Laurentin, est la fille de Maurice Laurentin, architecte, et de Marie Jactel. Son frère, René Laurentin, est un ecclésiastique et théologien de renom. Elle a confié les raisons pour lesquelles, dès l'âge de 3 ans, elle ne veut plus porter le prénom Marie : « J'ai refusé ce nom qui contenait probablement pour moi une façon d'être, un lourd bagage chrétien, classique et bourgeois. J'ai voulu m'appeler Ménie ». En 1943 elle épouse Roger Grégoire, conseiller d'État. Ils ont trois enfants.

Ses émissions Allô, Ménie et Responsabilité sexuelle, ont contribué à vulgariser la psychanalyse et à « démythifier » la sexualité. Durant son émission, des auditeurs, de façon anonyme, lui téléphonent pour avoir des réponses à leurs questions sur la famille, le couple puis, au fil des années, sur leur sexualité. Au bout de quelques années, l'émission, entièrement consacrée à la sexualité, est faite conjointement avec un homme et une femme. L'émission du 10 mars 1971, intitulée L'homosexualité, ce douloureux problème, est restée célèbre pour avoir été interrompue par des militantes et militants homosexuels du Front homosexuel d'action révolutionnaire présents à la salle Pleyel d'où est diffusée l'émission en direct. 

RTL a dû reprendre l'antenne suite au brouhaha provoqué, les manifestants ayant été ulcérés par le ton homophobe de l'émission où intervenaient des « autorités morales », comme des prêtres et des psychanalystes. En 1976, elle participe à plusieurs plateaux de l'émission présentée par Paul Giannoli sur France 3 (FR3), L'homme en question. Pendant l'hiver 1984, son émission radiophonique est adaptée pour la télévision. Avec le temps est diffusée sur FR3. En 2007 elle publie des lettres, sélectionnées parmi les 100 000 reçues à RTL, sous le titre Comme une lame de fond, 1967/1981 chez Calmann-Lévy.

Vassiliu Pierre

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Pierre Vassiliu est un chanteur français, né le 23 octobre 1937 à Villecresnes, dans ce qui deviendra plus tard le Val-de-Marne, et mort le 17 août 2014 à l'âge de 76 ans, à Sète dans l'Hérault.

Vassiliu Pierre

Il est le fils d'un médecin d'origine roumaine et d'une mère cuisinière et pianiste1, originaire de Touraine. Lui, son frère Michel et sa sœur Anne seront bercés dans une ambiance très musicale qui les conduira tous trois à en faire leur métier (Michel étant auteur-compositeur, et Anne choriste). Accumulant les « bêtises », Pierre devra toutefois quitter la maison familiale à quinze ans. Au tout début des années 1950, sa passion pour le sport hippique le mène à devenir apprenti jockey et moniteur d'équitation : il fait son apprentissage à Chantilly chez Jean Laumain, entraineur de chevaux de courses pour qui il gagne six courses.

À l'hippodrome du Tremblay, le hasard va lui permettre de rencontrer deux apprentis cavaliers, qui ne sont autres que Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Ceux-ci, apprenant qu'il meuble son temps libre à écrire et composer des chansons, l'entraînent hors des paddocks pour commencer à chanter ses textes, mais également ceux de Georges Brassens à « l'Écluse » et « l'Échelle de Jacob », cabarets parisiens très populaires à l'époque. Son premier disque, Armand, sorti en 1962, est un énorme succès, et se vend à 150 000 exemplaires. Coécrit avec son frère Michel, ce titre lui ouvre les portes de l'Olympia, où il fait la première partie des Beatles. Suit une tournée de deux mois avec Françoise Hardy, Jacques Dutronc et Johnny Hallyday. Il enchaîne les tubes comme Charlotte, Ivanhoë ou La Femme du sergent (1964), censuré pour cause de guerre d'Algérie, où il sera photographe des armées.

Son titre Qui c'est celui-là ?, sorti en 1973 et adapté de Partido alto, de Chico Buarque, a été vendu à plus de 300 000 exemplaires en quatre mois, ce qui lui permettra de vivre une quinzaine d'années uniquement avec les revenus de cette chanson2. La même année, il signe la bande originale du téléfilm en quatre parties La Duchesse d'Avila, d'après Jan Potocki. Toujours en 1973, il propose la chanson J'ai trouvé un journal dans le hall de l'aéroport qui connut une bonne diffusion ainsi qu'un succès d'estime sur les ondes des radios et de la télévision françaises. Grand voyageur, il rapporte de ses séjours en Afrique ou en Amérique centrale des sonorités d'ailleurs. Entre 1985 et 1989, il s'installe au Sénégal, où il fonde un club de jazz. Il en profite pour écrire un scénario pour l'acteur Gérard Lanvin, racontant les tribulations d'un couple s'installant au Sénégal. Claude Nougaro et les frères Touré Kunda auraient été de la partie, mais le film ne verra pas le jour.

Ses textes expriment des choses diverses :

  • une indifférence amusée à l'égard du monde (Qui c'est, celui-là ? , La vie ça va, Armand son premier succès de 1962),
  • mais aussi un regard critique sur ce même monde (La Femme du sergent, Dangereux),
  • un souci d'en rester spectateur (Film),
  • des chansons aussi romantiques et tendres (Amour, amitié),
  • l'admiration de certaines qualités humaines universelles (Toucouleur),
  • un épicurisme et un érotisme amusant et de bon aloi (Le Pied, Nuits françaises, En vadrouille à Montpellier),
  • et beaucoup de contrepèteries (Alice, Ma cousine, Mon cousin).
  • Pierre Vassiliu est également apparu dans quelques films comme La Saignée (1971), What a Flash ! (1972), Périgord noir (1989).

En 2002, il reprend avec Thallia L'Été ou est-il ?, de Boby Lapointe, sur l'album Boby Tutti-Frutti - L'hommage délicieux à Boby Lapointe. En 2003, il sort un CD avec des griots sénégalais, l’Orchestre Kalone, de la Casamance, région du sud Sénégal. Pierre a plusieurs enfants. L'un de ses fils est Dimitri Vassiliu, concepteur lumière (éclairagiste) reconnu, qui a travaillé pour de nombreux artistes français, parmi lesquels Mylène Farmer, De Palmas, Calogero, Zazie, etc. En 2006, il apprend qu'il est atteint de la maladie de Parkinson. Le 17 août 2014, il meurt dans un établissement médical de Sète.

Discographie

1962

  • La Femme du sergent
  • Armand
  • Les Cacahouètes grillées
  • J'ai l'honneur

1963

  • Alice
  • Le Coureur cycliste
  • Si j'aurais su
  • Twist anti-yé
  • A marée haute (La Marne)
  • Le Sahara
  • Georgette
  • Ma cousine
  • Ronde enfantine
  • Trois étoiles
  • Charlotte
  • Le Nombril

1965

  • Ivanhoé
  • Le Manège désenchanté
  • L'Affaire du siècle
  • La Famille Fainéant
  • Les Défilés
  • Les Cocus magnifiques
  • Eugène
  • Adieu mon théâtre
  • La Famille tuyau de poêle
  • Alain-Aline
  • Les Joyeux Drilles
  • La Boutique à tabac

1966

  • Ta-ta-tar-Tarzan
  • Le Petit Maçon de Mâcon
  • Une chanson pour danser
  • La Foire aux boudins
  • La Femme du capitaine
  • C'est Bébère
  • Bonjour madame
  • Sur la grève
  • Les Minettes
  • La Pipe à papa
  • Je n'ai jamais osé parler aux femmes
  • Qu'est-ce qu'on s'paye ?

1967

  • Et ta sœur
  • Ignace
  • Dudule
  • Éléonore

1968

  • Samedi matin, l'empereur
  • Mon cousin
  • Papa donne-moi des coups
  • Le Soldat masqué

1969

  • Une fille et puis trois garçons
  • A toi, Marie
  • Tranquille peinard
  • Les Gros Cocos
  • À nos soldats
  • Le Protecteur

1970

  • Amour, amitié
  • Mais toi si tu pars

1971

  • Comme j'en ai envie
  • Mon amour, mon amour
  • Dans ma maison d'amour
  • En avant les petits enfants
  • Sois tranquille c’est facile
  • Avant pendant après

1972

  • Les Bleus de Blanche
  • L'arrivée du Père Noël
  • Qui c'est celui-là ?
  • Film
  • Marie en Provence
  • Ne me laisse pas

1973

  • Il était tard ce samedi soir (Tarzan)
  • En vadrouille à Montpellier
  • Attends
  • Je lui téléphone
  • J'ai trouvé un journal dans le hall de l'aéroport
  • Viens chanter

1974

  • Les Pingouins
  • Le Pied

1975

  • Souvenirs de bal
  • Enfant roi

1976

  • Tais-toi
  • Laura tu t'en vas

1977

  • Qu'il est bête ce garçon
  • Non ! Ça ne va pas

1979

  • Sweet lovely
  • J'suis maso

1980

  • Marylin
  • Fais moi savoir

1981

  • Spiderman
  • Doudou

1982

  • Le Cadeau
  • Banjul
  • C'est chaud l'amour
  • Viens ma belle

1983

  • Les Pauvres et les Riches
  • Roulé boulé

1984

  • Le Dragon

1986

  • Toucouleur
  • Les Crapules du crépuscule

1987

  • C'est si bon

1989

  • Les Grillons
  • Sa mélodie

1993

  • La vie ça va
  • Mais où il est celui-là?

1994

  • Nuits françaises
  • Léna
  • Chérie Lou
  • Quand ma femme s'épile

1995

  • Doudou

1996

  • Che Guevara
  • Contradiction

1998

  • Aime-la
  • Je dis pas non
  • Le vent nous pousse
  • Sans vous
  • Ne les laisse pas
  • Contradiction
  • Chut bébé dort
  • Sans vous
  • Parler aux anges
  • Que linda Cuba
  • Hasta siempre
  • Tristesses
  • Ramons ramons

2003

  • Mogambo
  • Ma sénégalaise
  • Attends moi
  • Mon pot le gitan
  • Moustache
  • Oh hisse la malice
  • A qui la faute
  • Dis lui
  • Bestiaire
  • Y a plus d'justice
  • L'Étrangère
  • Pierre précieuses

Filmographie

  • Une fille et des fusils (1965)
  • À Saint-Lazare (1967)
  • Adélaïde (1968)
  • La fille d'en face (1968)
  • Le petit bougnat (1970)
  • Ils (1970)
  • La saignée (1971)
  • Seule à la maison (1971)
  • What a Flash ! (1972)
  • La duchesse d'Avila (1973)
  • L'équipe ou Le roman des fortifs (1973)
  • Périgord noir (1989)
  • La mort d'un bavard (1992)
  • La Treizième voiture (1993)

L'historien médiéviste Jean Favier est mort

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L'historien Jean Favier est mort mardi 12 août, à l'âge de 82 ans, des suites d'un cancer, a annoncé son fils samedi. Médiéviste réputé, Jean Favier avait été directeur des Archives nationales et président de la Bibliothèque nationale de France.

L'écrivain et historien Jean Favier, le 6 novembre 2004 à Brive-la-Gaillarde, lors de la 23e édition de la Foire du livre de Brive

L'écrivain et historien Jean Favier, le 6 novembre 2004 à Brive-la-Gaillarde, lors de la 23e édition de la Foire du livre de Brive

François Hollande a salué dans un communiqué la mémoire d'un « des plus grands historiens du Moyen Age, qui fut aussi un grand serviteur de l'Etat ». « Il faisait partie de ces historiens lucides, courageux, ennemis de tout préjugé, qui ont renouvelé notre perception d'une époque aussi passionnante et féconde que perturbée », a estimé pour sa part la ministre la culture Aurélie Filippetti.

Né à Paris le 2 avril 1932, Jean Favier était entré à l'Ecole des chartes dont il était sorti major et où il avait obtenu un diplôme d'archiviste paléographe en 1956, avant de devenir agrégé d'histoire et docteur ès lettres. Il avait ensuite mené une carrière universitaire à la faculté de Rouen puis à l'Ecole pratique des hautes études et à la Sorbonne.

UNE BIBLIOGRAPHIE IMPRESSIONNANTE

En 1975, il était devenu directeur des Archives nationales, installées à l'hôtel de Soubise, dans le Marais. Une fonction qu'il conservera pendant dix-neuf ans et dans laquelle il s'appliquera à moderniser considérablement ce secteur.

Homme d'ouverture, familier des médias, il avait été nommé président de la BNF (Bibliothèque nationale de France) en 1994 puis, en 1997, président de la commission nationale française pour l'Unesco.

Jean Favier laisse une bibliographie impressionnante, faite de travaux spécialisés comme Les Finances pontificales à l'époque du grand schisme d'Occident (1966), Finances et fiscalité au bas Moyen Age (1971) et d'ouvrages grand public, comme Philippe Le Bel (1978), La Guerre de Cent Ans (1980), François Villon (1982), Les Grandes Découvertes (1991).

DICTIONNAIRE DE LA FRANCE MÉDIÉVALE

En 1993, il avait publié un Dictionnaire de la France médiévale, fruit de quinze ans de travail, qui permet de découvrir en près de mille pages dix siècles de notre histoire. Pour les éditions Fayard, il avait dirigé une Histoire de France en six tomes dont il avait lui-même rédigé le deuxième tome, intitulé « Le temps des principautés : de l'an mil à 1515 ». Il avait également dirigé la Revue historique de 1973 à 1997.

Parmi ses nombreux titres, Jean Favier avait été membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, président du conseil d'administration de l'Ecole normale supérieure, administrateur de l'Institut national de l'audiovisuel, président d'honneur du Conseil international des archives. Homme de radio, il avait animé sur France Inter l'émission « Question pour l'histoire ».

Ses obsèques auront lieu le 4 septembre à l'église Saint-François-Xavier, à Paris 7e, a indiqué sa famille.

Favier Jean

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Jean Favier est un médiéviste français, né le 2 avril 1932 à Paris et mort le 12 août 2014 (à 82 ans) à son domicile parisien des suites d’un cancer.

Favier Jean

Élève de l'École nationale des chartes, il y rédige une thèse intitulée Un conseiller de Philippe le Bel : Enguerrand de Marigny et en sort archiviste paléographe en 1956. Il devient membre de l'École française de Rome et obtient ensuite l'agrégation d'histoire. Il est d'abord conservateur aux Archives nationales de 1958 à 1961 avant d'être nommé professeur au lycée d'Orléans pour l'année 1961-1962. Il obtient cependant rapidement un poste d'attaché de recherche au CNRS, qu'il occupe de 1962 à 1964.

Il commence alors une carrière d'universitaire comme maître de conférences à l'université de Rennes (1964-1966), comme professeur à l'université de Rouen (1966-1969), puis à Paris, comme directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1965-1997) et professeur à l'université de Paris Sorbonne de 1969 à 1997.

Parallèlement à sa carrière d'enseignant-chercheur, il occupe des postes dans l'administration de la culture, devenant notamment directeur général des Archives de France et directeur des Archives nationales de 1975 à 1994, puis, de 1994 à 1997, président de la Bibliothèque nationale de France. Il est membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1985 et président de la Commission française pour l'UNESCO.

Il fut également directeur de la Revue historique (1973-1997). De 1992 à 1995 il dirige pour les éditions Fayard une Histoire de France en six tomes. Il rédige lui-même le second tome intitulé Le Temps des principautés. De l'an mil à 1515. Jean Favier est conservateur du château de Langeais, dans le Val de Loire. Il est conseiller de la Fondation pour l'innovation politique. Il est membre du club Le Siècle. C'est aussi un homme de radio, animant en particulier sur France Inter l'émission Question pour l'Histoire. Il était marié avec Lucie Favier.

Publications

  • « Introitus et exitus » sous Clément VII et Benoît XIII… , Istituto di paleografia dell' Università di Roma, Rome, 1957.
  • Les Archives, PUF (coll. Que sais-je ?), Paris, 1959.
  • Un conseiller de Philippe le Bel : Enguerran de Marigny, PUF, Paris, 1963.
  • Les Finances pontificales à l'époque du Grand Schisme d'Occident, 1378-1409, De Boccard, Paris, 1966.
  • De Marco Polo à Christophe Colomb, Éditions Larousse, Paris, 1968.
  • Les Contribuables parisiens à la fin de la guerre de Cent Ans, les rôles d'impôt de 1421, 1423 et 1438, Droz, Paris/Genève, 1970.
  • Paris au xve siècle, Diffusion Hachette, Paris, 1974.
  • Le Registre des compagnies françaises : 1449-1467, Imprimerie nationale, Paris, 1975.
  • Philippe le Bel, Éditions Fayard, Paris, 1978.
  • La Guerre de Cent Ans, éditions Fayard, Paris 1980. Grand Prix Gobert 1981.
  • François Villon, Éditions Fayard, Paris, 1982.
  • Une histoire de la Normandie, Ouest-France, Rennes, 1986.
  • De l'Or et des épices : naissance de l'homme d'affaires au Moyen Âge, éditions Fayard, Paris, 1987.
  • Archives nationales: quinze siècles d'histoire, Nathan, Paris, 1988.
  • Chronique de la Révolution, 1788-1799., Paris: Larousse, 1988.
  • L'Univers de Chartres, Éditions Bordas, Paris, 1988.
  • Les Grandes Découvertes : d'Alexandre à Magellan, Éditions Fayard, Paris, 1991.
  • Le Temps des principautés, Éditions Fayard, Paris, 1992, tome 2 de son Histoire de France.
  • Dictionnaire de la France médiévale, Éditions Fayard, Paris, 1993.
  • La France féodale, le Grand livre du mois, Paris, 1995.
  • La Naissance de l'État, le Grand livre du mois, Paris, 1995.
  • Paris, deux mille ans d'histoire, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1997 (Prix Nouveau Cercle Interallié 1997)
  • Charlemagne, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1999.
  • Louis XI, Éditions Fayard, Paris, 2001.
  • Les Plantagenêts : origines et destin d'un empire : XIe-XIVe siècles, Éditions Fayard, Paris, 2004.
  • Les Papes d'Avignon, Éditions Fayard, Paris, 2006.
  • Le Roi René, Éditions Fayard, 2008 (ISBN 978-2-213-63480-7)
  • Saint Onuphre un après-guerre a l'ombre d'un clocher parisien, Éditions Fayard, 2009.
  • Pierre Cauchon ou les maîtres dans la tourmente, Éditions Fayard, 2010 (ISBN 978-2-213-64261-1)
  • Le Bourgeois de Paris au Moyen Âge , Éditions Tallandier, 2012

 

La police, actrice de la libération de Paris... et de la rafle du Vel’d'Hiv'

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La commémoration du soulèvement de la police parisienne lors de la libération de Paris, il y a 70 ans, masque son rôle trouble sous l’Occupation, notamment sa participation à la rafle du Vel’d'Hiv'.

Policiers et FFI surveillent les quais de la Seine, près de la préfecture lors de la libération de Paris août 1944

Policiers et FFI surveillent les quais de la Seine, près de la préfecture lors de la libération de Paris août 1944

Les 16 et 17 juillet 1942, la police française, à la demande des Allemands, arrête 13.000 Juifs dans la capitale. Une page noire qu’elle a, encore aujourd’hui, «bien du mal à affronter», selon un haut fonctionnaire policier.

Pour autant, le rôle moteur de la police dans la libération de Paris est indéniable. Le 19 août 1944, au lendemain d’une réunion entre les trois mouvements de résistance au sein de la police, près de 3.000 policiers en civil, en grève depuis quatre jours, se positionnent devant la caserne de la Cité vers 6h00 du matin.

Ils investissent les lieux après avoir négocié avec les gendarmes mobiles qui occupent la préfecture depuis le 15 août, séquestrent le préfet de police et hissent le drapeau français.

«Les policiers ont pris tout le monde de vitesse, y compris le Comité de Libération de Paris, qui a dû s’adapter», assure l’historien Jean-Marc Berlière, auteur notamment de +Policiers français sous l’Occupation+.

Pendant une semaine, des combats acharnés contre les Allemands dans la capitale vont coûter la vie à 167 policiers. Une des salles de réception de la préfecture de police (PP) a été baptisée +salle des 167+ en leur mémoire.

Cet épisode est chaque année célébré, une commémoration qui fonctionne «un peu comme une mémoire écran, une manière d’occulter la rafle du Vel’d'Hiv'», estime Jean-Marc Berlière.

- Schizophrénie de la mémoire policière -

L’armistice signé en 1940 oblige la police française à exécuter les ordonnances de la puissance occupante. La police du gouvernement de Vichy devient ainsi un bras armée des Allemands.

Quand les Allemands ordonnent le recensement des Juifs, Vichy charge la police de les enregistrer. La PP va constituer un fichier juif «qui fait l’admiration des Allemands» par sa précision, explique-t-il.

Lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver, le nombre des personnes arrêtées est cependant bien inférieur aux attentes des Allemands «qui tablaient sur 22.000», note l’historien. Des fuites dans la police ont permis à beaucoup d’y échapper.

Libération de Paris: pourquoi ce 70e anniversaire sera unique

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HISTOIRE - Après les débarquements de Normandie et de Provence, place à Paris. La capitale célèbre à partir de ce mardi, le 70e anniversaire de sa libération. Les festivités qui s'étirent jusqu'au lundi 25 août commencent à la préfecture de police, là où le 19 août 1944 le drapeau bleu-blanc-rouge a flotté à nouveau dans le ciel parisien. Entre 2000 et 3000 policiers ont alors participé à ce qui fut le premier acte de l'insurrection parisienne.

Il y a 70 ans, le général de Gaulle défilait sur les Champs-Elysée après la libération de Paris

Il y a 70 ans, le général de Gaulle défilait sur les Champs-Elysée après la libération de Paris

C'est Manuel Valls qui présidera la cérémonie du jour. Le premier ministre, ancien ministre de l'Intérieur, a tenu à être présent alors qu'il y a dix ans, pour le soixantième anniversaire, seul le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin avait fait le déplacement dans la cour du 19 août pour rendre hommage au dizaines de fonctionnaires qui ont payé de leur vie la prise du bâtiment.

"Une page glorieuse a été écrite par des policiers, des patriotes. La cohésion, la confiance, le courage: c'est cela l'élan de la Libération. Et si les défis d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec ceux d'hier, je crois qu'il y a là un message que nous devons entendre. Ce message vaut pour chacun d'entre nous", a lancé le chef du gouvernement.

Libération de Paris: pourquoi ce 70e anniversaire sera unique

Mais cette nouveauté politique ne sera pas la seule de cette semaine de commémorations. Le HuffPost a isolé cinq éléments qui feront de ces quelques jours une semaine unique de célébrations.

1- Le premier anniversaire 100% à gauche

Depuis 1944, beaucoup de configurations politiques ont existé dans la Ve République, mais pas celle héritées des élections de 2012 et 2014. Pour la première fois, un anniversaire de la libération de Paris se fera en présence d'un président de la République, d'un premier ministre et d'une maire socialiste.

Pour le chef de l'Etat qui met le paquet sur les célébrations historiques, le moment fort aura lieu le lundi 25 août. Il prendra la parole avec Anne Hidalgo avant un spectacle son et lumière organisé sur le parvis de l'Hôtel de ville, où le général de Gaulle lançai il y a 70 ans sa phrase restée célèbre: "Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré, par lui-même, par son peuple, avec le concours désormais de la France".

 

Libération de Paris: pourquoi ce 70e anniversaire sera unique

Une fois n'est pas coutume, le premier ministre sera aussi en première ligne. En tant qu'ancien premier flic de France, Manuel Valls a choisi de s'inviter au lancement des célébrations, ce mardi, à la préfecture de police.

2- Anne Hidalgo pour rendre hommage aux femmes

On ne cesse de le répéter depuis son élection en avril dernier: Anne Hidalgo est la première femme maire de Paris. Elle est très logiquement à ce titre la première femme à présider les cérémonies d'anniversaire de la Libération de la capitale. Très en pointe dans le combat pour l'égalité homme-femme, elle aura à coeur de mettre en lumière celles qui ont oeuvré il y a 70 ans.

Cet hommage est d'autant plus attendu qu'à l'époque, leur rôle a été important mais très peu mis en avant et médiatisé. Certaines devaient séduire des militaires allemands, d'autres transportaient des armes dans les landaus; et pourtant, on en retrouve peu de traces. "J’ai cherché toutes les photos de femmes et elles sont rares. J’ai découvert qu’on n’a pas demandé leur témoignage aux résistantes. Et pourtant, quand on demande aujourd’hui aux résistants, ils assurent que les femmes étaient indispensables", rapporte à 20 Minutes Catherine Tambrun, commissaire d'une exposition photo au musée Carnavalet.

3- Le dernier anniversaire avec des acteurs de la Libération?

A la mairie de Paris, on ne le cache pas: beaucoup des acteurs de la Libération "savent bien qu'ils ne seront plus là pour le 80e anniversaire, en 2024". Cette semaine de commémorations est donc l'occasion de mettre en avant les survivants de cet épisode glorieux de la capitale: combattants de la 2e division blindée (DB) du général Leclerc issus de 22 nationalités différentes, résistants parisiens ou plus simplement encore "héros de l'ombre".

Libération de Paris: pourquoi ce 70e anniversaire sera unique

Si les égoutiers seront plus particulièrement mis à l'honneur lundi 25 août, la veille, un hommage particulier sera rendu aux combattants de la neuvième compagnie du régiment de marche du Tchad, dite la "Nueve". L'unité, composante de la 2e DB, fut la première à entrer dans Paris il y a 70 ans. Ce moment s'annonce d'autant plus émouvant qu'il se déroulera en présence du dernier de ses membres survivants, Rafael Gomez.

4- Une commémoration connectée

Pour ce 70e anniversaire, la mairie de Paris a décidé de faire miser gros sur le numérique. Outre des comptes sur les réseaux sociaux (@LiberezParis14 et /liberezparis2014) qui sont des mines d'informations, un jeu de piste pour mobile a été créé. Libérez Paris 2014 est disponible sur l'Apple Store et le Play Store. A base de reconstitutions, de QCM et de photos à géolocaliser, le joueur doit remplir des missions afin d’avancer dans leur parcours et gagner des galons de Résistants "d'agent de renseignement à compagnon de la Libération".

Par ailleurs, sur le site internet dédié aux commémorations, trois personnages fictifs tiennent un blog pour faire revivre le Paris de l'été 1944. "Ces personnages permettent par exemple de révéler un éventail de situations auxquelles les Parisiens étaient confrontés", précise la mairie de Paris. Il s'agit de Geneviève, une infirmière de 25 ans, François un mécanicien de 18 ans et Pierre un pompier de 24 ans.

5- Une course aux drapeaux

Pour se souvenir que le 19 août 1944, la préfecture de police a été le premier bâtiment de Paris à voir le drapeau tricolore flotter sur sa façade, sa direction a imaginé une course à pied, le long de la Seine, ce mardi après-midi. "Cette manifestation intitulée -Le Parcours des drapeaux- se veut à la fois une évocation et un hommage aux personnels de la préfecture de police et aux habitants de Paris qui ont libéré la capitale, et réinstallé sur plusieurs monuments emblématiques parisiens le drapeau national", précise-t-on dans l'organisation.

Entre la préfecture de police, la cathédrale Notre-Dame, la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe, 46 coureurs vont se relayer, pour porter la bannière tricolore de monument en monument. Il s'agira du premier événement ouvert à tous les Parisiens et touristes, en attendant le traditionnel bal du 25 août.


La libération de Paris, une semaine d’insurrection conclue en quelques heures

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Evénement secondaire de la Seconde Guerre mondiale du point de vue militaire, mais hautement symbolique sur le plan politique, la libération de Paris le 25 août 1944 s’est jouée en quelques heures avec l’arrivée de la 2e DB après une semaine de soulèvement.

Un soldat français avec des jeunes Parisiens le 25 août 1944 à Paris

Un soldat français avec des jeunes Parisiens le 25 août 1944 à Paris

Combats de rues de FFI mal armés et dépenaillés; chars de la division Leclerc pris d’assaut par des Parisiens ivres de joie; de Gaulle descendant les Champs-Elysées porté par une foule en liesse: ces images sont «gravées dans la mémoire collective», écrit Jean-François Muracciole dans «La libération de Paris, 19-26 août 1944» (Tallandier, 2013).

Les combats du 25 août opposèrent deux divisions alliées (30.000 hommes) - la 2e division blindée et la 4e division d’infanterie américaine - à une division allemande (20.000 hommes) faite de bric et de broc.

Dwight Eisenhower avait donné son accord fin 1943 à la prise de la capitale mais les durs combats de Normandie et les difficultés logistiques font hésiter le commandant des forces alliées en Europe. Pour Charles de Gaulle, la prise de Paris par une unité française conforterait son poids face aux alliés et son autorité politique en France, notamment sur le puissant parti communiste.

«La priorité d’Eisenhower, c’est d’aller au plus vite vers les ports du nord de l’Europe en contournant Paris car à la mi-août les Alliés ne disposent que de deux ports opérationnels (Arromanches et Cherbourg), qui peinent à alimenter les 36 divisions alliés engagées», explique à l’AFP l’historienne Christine Levisse-Touzé.

Dans ses mémoires, le général américain Omar Bradley, commandant du Ier groupe d’armées en Normandie, écrira: «Tactiquement Paris n’avait pas de signification, c’était une tache d’encre sur la carte qu’il fallait éviter».

- Grève générale -

Les Alliés ne veulent pas non plus s’engager dans une bataille de rues coûteuse en vies humaines et en destructions. Au même moment, l’insurrection de Varsovie fera plus de 200.000 morts, en majorité des civils.

Les réticences des Alliés vont tomber avec le soulèvement de la capitale. Dès le 10 août, des grèves se déclenchent à l’initiative de la CGT et du PCF. Le 13, la police parisienne, qui participait aux rafles de Juifs il y a encore quelques semaines, rejoint le mouvement.

Le 18 août, la grève générale est déclenchée. Le lendemain à l’aube, plusieurs milliers de policiers occupent la préfecture de police. La seule force organisée bascule dans la résistance qui appelle à l’insurrection.

Les premières barricades sont dressées, des embuscades montées contre les rares soldats allemands qui se risquent dans les rues. Peu à peu les bâtiments officiels tombent entre les mains de la résistance parisienne commandée par le communiste Henri Rol-Tanguy.

Dans la soirée du 19, une trêve est organisée entre le général Dietrich von Choltitz et la résistance, sous les auspices du consul de Suède Raoul Nordling. Vivement contestée par les communistes, elle est très mal respectée. Les combats reprennent le 21. Les résistants mal équipés ne peuvent prendre le dessus sur la Wehrmacht, retranchée dans ses points d’appui.

- Colonne Dronne -

Le 22 août, Leclerc, qui se trouve à 250 km à l’ouest, reçoit de Bradley le feu vert tant attendu. Il lance les 15.000 hommes et 400 chars et blindés de sa 2e DB vers Paris. La division progresse rapidement avant de rencontrer, le 24, une forte opposition allemande au sud et à l’ouest de la capitale.

Le soir, Leclerc lance la colonne du capitaine Raymond Dronne qui pénètre par la porte d’Italie et arrive vers 21h00 à l’Hôtel de Ville occupé par les FFI.

Le lendemain à l’aube, la 2e DB se rue dans la capitale par les portes d’Orléans et de Gentilly, les troupes américaines s’infiltrant par la porte d’Italie. Peu avant 15H00, Von Choltitz est fait prisonnier à l’hôtel Meurice, siège du commandement du Gross Paris. Conduit à la préfecture de police, il signe devant Leclerc et Rol-Tanguy une «convention de reddition» avant de parapher, à la gare Montparnasse, l’acte de capitulation.

Après avoir vu Leclerc, le général de Gaulle s’installe au ministère de la Guerre. Vers 19h15, au milieu d’une foule exubérante, il se rend à l’Hôtel de Ville pour saluer «Paris!, Paris outragé! Paris brisé! Paris martyrisé! Mais Paris libéré».

Les pertes des divisions sont modérées: la 2e DB a perdu 156 hommes, la 4e division américaine aucun. Mais 1.000 FFI, dont 175 policiers, et 582 civils ont été tués. Coté allemand, le bilan s’élève à 3.200 morts, selon l’historienne Christine Levisse-Touzé.

Le 26, le chef de la France Libre descend les Champs-Elysées acclamé par un million de personnes. Dans ces Mémoires de guerre, il écrira : «C’est la mer! Une foule immense où je vais ému et tranquille».

70 ans de la Libération de Paris: "C'était une explosion de joie!"

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Le 25 août 1944, ils ont vécu la libération de Paris. Soixante-dix ans après, ils se souviennent de la liesse, mais aussi des règlements de comptes.

70 ans de la Libération de Paris: "C'était une explosion de joie!"

Samedi 19 août 1944, au petit matin, Paris se réveille dans une atmosphère électrique. Cela fait quatre jours que les policiers de la Préfecture de police de Paris sont en grève. Soudain, l'étincelle prend. L'insurrection contre les occupants allemands commence. C'est le début d'une folle et tragique semaine, qui va prendre fin par la libération de la capitale, le 25 août 1944.

Paris entame donc ce mardi une semaine de festivités pour commémorer ce 70e anniversaire, marqué par la présence du Premier ministre Manuel Valls pour présider la cérémonie du jour. Annie, Eliane, Monique, Jean et Henriette étaient enfants à cette époque. Ils se souviennent de ce jour.

Annie, 17 ans à l'époque, Paris

"Le jour de la libération, les cloches ont sonné. On s'est dit "Enfin, on est libres!" C'était l'explosion de joie, le soulagement. On a beaucoup souffert pendant la guerre, on a eu faim, on a eu froid. Les jours d'avant, on était un peu terrorisés, on se demandait ce qui allait arriver. Ensuite, c'était l'euphorie, tout le monde se téléphonait, les amis, la famille."

"Avec mes parents et ma soeur Claude, nous avons remonté l'avenue Hoche jusqu'à l'Arc de Triomphe. Ça tirait des toits entre la rue de Tilsit et l'Etoile, on s'est tous allongés par terre pour éviter les balles qui volaient de partout. On a eu peur".

Eliane, 7 ans à l'époque, Paris

"Je ne me souviens pas de la Libération mais du lendemain. Paris était en liesse mais les Allemands ont lâché des bombes incendiaires au phosphore. Le 26, entre 23h00 et 23h30, j'étais au lit, couchée, on a été réveillés de suite. Mon père a attrapé mon petit frère et on est tous descendus. Je tenais de la main droite ma maman, et de la main gauche une amie de ma mère.  Soudain, il y a eu une déflagration, les bombes ont détruit l'escalier. Mon père a dû lâcher mon petit frère qu'il a retrouvé sous un fatras. L'amie de ma mère est tombée dans le vide de l'escalier, elle est morte sur le coup. Je me souviens très bien m'être retrouvée son sac à main sur mon bras et plus personne à côté. J'ai été blessée à la jambe. Ensuite on est descendus en glissant par le tube des monte-charges. On était 60 locataires, on est sortis à 19 de l'immeuble. Quand on est descendus, et bien...on n'avait plus rien".

Jean, 6 ans à l'époque, La Courneuve

"On habitait près de la route. Il y avait un défilé permanent de troupes, de camions, avec des Allemands qui fuyaient. Ils passaient sous notre fenêtre. On a vu cette débâcle mais on n'a rien vu de l'arrivée des troupes de Leclerc à Paris, jusqu'au moment où on nous a dit: "Les Français sont là!". Ça s'est répandu comme une traînée de poudre."

"Un souvenir atroce, c'est d'avoir vu des femmes tondues, avec des croix gammées peintes sur le crâne, qu'on promenait sur des chevaux de trait, parce qu'elles avaient couché vraisemblablement avec des Allemands. Ça m'avait beaucoup choqué. Ces femmes avaient l'âge de ma mère."

Monique, 5 ans à l'époque, Paris

"Mon père faisait de la résistance. Je ne sais pas exactement ce qu'il faisait mais il disparaissait souvent. On était trois enfants, livrés à nous-mêmes. Le 24, on a appris la mort de notre père. Il avait 33 ans. Je me souviens que son corps avait été placé dans une baignoire, recouverte d'une planche en bois. A côté, il y en avait d'autres. On m'a mise à l'orphelinat avec un de mes frères, à la Villette-aux-Aulnes, en Seine-et-Marne. On était tous des enfants de gens morts pour la France. Aujourd'hui, le drapeau bleu-blanc-rouge est à ma fenêtre. Je pense à tous ces hommes qui sont morts et tous les enfants qui sont restés après. Parce que ça a été difficile après".

Henriette, 23 ans à l'époque, Conflans-Sainte-Honorine

"On a vu les Allemands partir avec leurs camions. On ne s'approchait pas trop, ils étaient hargneux. Nous avions le sourire mais il ne fallait pas leur faire voir. Le lendemain, nous avons pris le train pour Paris. Tout le monde y allait, surtout les jeunes pour voir arriver les Américains et les Français, l'armée qui arrivait de Normandie. J'avais un chemisier blanc avec des petites fleurs bleu-blanc-rouge brodées sur l'encolure. Beaucoup de gens avaient des cocardes.

"La Gare Saint-Lazare était noire de monde, une foule de tous les âges qui dansait. Il y avait des orchestres improvisés un peu partout. Je n'ai jamais revu une foule pareille. Les gens s'embrassaient. Nous étions heureux, libres de marcher sur les trottoirs. Pendant l'Occupation, il fallait descendre et laisser le passage aux Allemands. Mais après l'euphorie, les règlements de comptes ont commencé, on tondait les filles en pleine rue. L'épuration c'était atroce. Il y avait des haines terribles".

Boulva Josette

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Josette Boulva, morte le 4 août 2014 à Paris à l'âge de 87 ans, est une comédienne et dramaturge française.

Boulva Josette

Comédienne

  • 2004 : Rude journée pour le sexe, de Jean Gillibert / mise en scène : Michèle Venard
  • 1993 : Le Joueur, de Carlo Goldoni / mise en scène : Jean-Claude Penchenat
  • 1988 : Tango, de Sławomir Mrożek / mise en scène : Georges Werler
  • 1988 : L'Annonce faite à Marie, de Paul Claudel / mise en scène : Jean-Pierre Rossfelder
  • 1984 : Vers Damas, d'August Strindberg / mise en scène : Jean Bollery
  • 1982 : Mère Courage et ses enfants, de Bertolt Brecht / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1982 : Ismène, d'après Yannis Ritsos / mise en scène : Henri Ronse
  • 1981 : Les Quatre Petites Filles, de Pablo Picasso / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1979 : Le Président Schreber : Fragments de délire de Jean Gillibert / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1979 : Théâtre des monologues 1, d'après Yannis Ritsos / mise en scène : Henri Ronse
  • 1979 : La Danse de mort, d'August Strindberg / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1977 : Les Bonnes, de Jean Genet / mise en scène : Henri Ronse
  • 1976 : Don Juan, mise en scène : Jean-Pierre Miquel
  • 1975 : Rodogune, de Pierre Corneille / mise en scène : Henri Ronse
  • 1974 : Les propriétaires des clés, de Milan Kundera / mise en scène : Georges Werler
  • 1973 : Penthésilée, d'après Heinrich von Kleist / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1973 : Frank V, d'après Friedrich Dürrenmatt / mise en scène : Guy Rétoré
  • 1972 : La Célestine, de Fernando de Rojas / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1972 : Cléopâtre captive, d’Étienne Jodelle / mise en scène : Henri Ronse
  • 1972 : Sainte Jeanne des abattoirs, d'après Bertolt Brecht / mise en scène : Guy Rétoré
  • 1972 : Don Juan ou l'amour de la géométrie, de Max Frisch / mise en scène : Catherine Monnot
  • 1971 : L'Opéra de quat'sous, de Bertolt Brecht / mise en scène : Guy Rétoré
  • 1967 : La sonate des spectres, d'August Strindberg / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1967 : Les Perses, d'Eschyle / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1967 : Phèdre de Jean Racine / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1964 : Roméo et Juliette, de William Shakespeare / mise en scène : Jean Gillibert
  • 1962 : La Révélation de René-Jean Clot / mise en scène : Jean-Louis Barrault
  • 1962 : L'Orestie, d'après Eschyle / mise en scène : Jean-Louis Barrault

Dramaturge

  • 1998 : 4e tournant / mise en scène : Étienne Bierry
  • 1995 : Vous descendrez à la prochaine / mise en scène : Betty Berr
  • 1987 : Ma chère Rose / mise en scène : Josette Boulva.

« La libération de Paris était un objectif politique international pour De Gaulle »

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Le 70e anniversaire de l’insurrection et de la libération de Paris est célébré jusqu’au 25 août. Une première cérémonie est organisée à la préfecture de police mardi 19 août.

Le 26 août 1944, le général de Gaulle passe en revue les troupes de la 2e division blindée du général Leclerc, place de l'Etoile, lors du défilé sur les Champs-Elysées au lendemain de la libération de Paris.

Le 26 août 1944, le général de Gaulle passe en revue les troupes de la 2e division blindée du général Leclerc, place de l'Etoile, lors du défilé sur les Champs-Elysées au lendemain de la libération de Paris.

ENTRETIEN avec Christine Levisse-Touzé, historienne, directrice du musée du maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la libération de Paris et du musée Jean Moulin*

Pour l’historienne, ces événements historiques ont contribué à faire en sorte que la France retrouve son rang parmi les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.

 La Croix : Quels étaient les enjeux de la libération de Paris en 1944 ? 

Christine Levisse-Touzé : Pour le général de Gaulle et pour les résistants, c’était un grand objectif de politique internationale. Il s’agissait de s’imposer à Paris et de faire en sorte que la France retrouve son rang parmi les vainqueurs et à la table des négociations. Ce n’est pas rien.

Cette libération impose aussi le général dans sa légitimité et comme chef du gouvernement provisoire. Si l’on se place d’un point de vue stratégique, Paris avait également une importance pour Hitler.

Il voulait que la ville soit tenue jusqu’au bout, parce que cela représentait quelque chose de fort pour lui. Pour les Américains aussi. Même si, pour des raisons d’ordre logistique et pour la progression de leurs armées, ils ont souhaité contourner Paris, ils n’envisageaient pas moins de libérer la ville à un moment ou à un autre.

C’était simplement une question de temps. À la mi-août 1944, pour eux, l’objectif était de gagner au plus vite l’est et le nord et de faire la course vers les infrastructures portuaires pour permettre l’alimentation de leurs divisions. Quand on lit les mémoires d’Eisenhower, on voit bien qu’il était important que Paris soit sauvé. Mais il parlait de début septembre.

 Le général Leclerc a-t-il forcé la main aux Américains en fonçant vers Paris avec la deuxième division blindée, le 22 août 1944 ? 

 C. L.-T. : Oui, mais il n’était pas seul. Les pressions sur les Alliés ont été multiples. Il y a eu ainsi plusieurs missions envoyées par la Résistance. Le général Leclerc a une double mission. Il est sous commandement américain, mais il a aussi une mission politique confiée depuis décembre 1943 par le général De Gaulle, qui est de libérer la capitale.

À partir du moment où ses hommes ne sont plus employés pour les opérations en cours en Normandie, après la rupture de la poche de Falaise, il lui importe de précipiter les décisions au plus vite.

D’où sa désobéissance et l’initiative très téméraire d’envoyer le détachement du commandant de Guillebon aux portes de Paris, le 21 août 1944, pour aller voir l’état des défenses allemandes. Il est rappelé à l’ordre. Mais peu importe.

Il force le cours des choses, comme De Gaulle : de retour en France le 20 août, De Gaulle est allé au PC du général Eisenhower en Normandie pour lui dire que s’il ne donnait pas la décision d’envoyer la division Leclerc à Paris, il le ferait.

 Quel a été le degré de résistance des Allemands ? 

 C. L.-T. : Les Allemands disposent de 20 000 hommes, mais qui ne sont pas tous des militaires instruits à la guerre. Il y a beaucoup d’administratifs. Même si ce sont des troupes pas toujours très organisées, elles tiennent leurs positions.

On a souvent dit qu’elles n’avaient pas très envie de se battre, mais la manière dont s’opèrent les redditions montre que leur comportement est très inégal. Ces soldats sont parfois très opiniâtres et ne respectent pas toujours les ordres de se rendre.

Il y a aussi des endroits minés, comme les centraux téléphoniques. Il y avait également des troupes en repli de Normandie ou du Sud-Ouest, qui traversaient Paris et servaient momentanément de renforts.

Il y a eu de vrais combats. Toute la place de la Concorde était un camp retranché. Les pertes de la division Leclerc ont aussi été importantes dans les combats destinés à repousser la contre-attaque allemande, du 26 au 30 août, au nord de Paris. Cela a été du corps à corps.

 Sans l’intervention de la 2e DB et d’une division américaine, l’insurrection parisienne aurait-elle pu se terminer par un massacre ? 

C. L.-T. : Je ne peux pas répondre à cette question. Je suis historienne, je ne fais pas de l’histoire-fiction. Il faut simplement rappeler que l’ordre de mobilisation du colonel Rol-Tanguy, responsable des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en Île-de-France, dit qu’il faut ouvrir la route de Paris aux Alliés et les y accueillir.

Il considère qu’il est indispensable qu’il y ait une intervention de troupes libératrices. Il apparaît aussi dans les archives que l’état-major FFI a deux craintes permanentes et fondées : celle de ne pouvoir assurer le ravitaillement de la ville, parce que Paris est au bord de la famine, et puis il y a la peur, jusqu’au bout, d’un empoisonnement de l’eau potable par les Allemands.

Propos recueillis par Pascal Charrier *Avec Dominique Veillon, directeur de recherche au CNRS, elle est commissaire de l’exposition « Le combat pour la liberté, août 1944 », ouverte jusqu’au 27 septembre à la salle Saint – Jean de l’Hôtel de ville de Paris. De 10 heures à 18 h 30, du lundi au samedi. Entrée gratuite.

Choltitz Dietrich von

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Dietrich von Choltitz, né le 9 novembre 1894 à Schloss Wiese (Silésie) et mort le 5 novembre 1966 à Baden-Baden, est un général allemand d'origine prussienne qui commanda durant la Seconde Guerre mondiale

Choltitz Dietrich vonCholtitz Dietrich von

Issue d'une famille de généraux et de fonctionnaires, Dietrich von Choltitz est envoyé en 1907 par son père à l'école des cadets de Dresde. Affecté au 107ème régiment d'infanterie en 1914, il est blessé à trois reprises durant la Première Guerre mondialeEn 1939, von Choltitz commande le bataillon du 16e régiment aéroporté et prend successivement part aux campagnes de Pologne, de Hollande, de Belgique et de Russie. Il dirige un régiment progressant de Roumanie au Dnepr pendant la campagne de 1941 puis participe au siège et à la prise de Sébastopol en Juin 1942. Nommé général de brigade le 1er février 1943, il reçoit le commandement d'un corps blindé prennant part à la contre-attaque de Erich von Manstein vers Kharkov. Il sert brièvement en Italie en 44.

En 1944, il est à la tête du 76e Panzer. Il est de fin juin 1944 au 28 Juillet 1944 chef du LXXXIVe corps d'armée en Normandie, 2e successeur du général Erich Marcks. Alors que le front allemand s'effondre à la suite de la bataille de Normandie, Dietrich von Choltitz est, le 7 août 1944, nommé gouverneur militaire de la garnison de Paris. Son quartier général est installé à l'Hôtel Meurice, somptueux palace situé face aux Tuileries. Les Allemands sont encore 20.000 à défendre la capitale. Equipés de chars alors que l'insurrection n'a aucune arme à leur opposer, ils se replient pourtant. Le gouverneur accepte le cessez-le-feu dans l'après-midi du 19 août.

Conscient que la destruction des infrastructures de Paris serait inutile, que la guerre est perdue pour son camp, et soucieux de ménager son avenir de futur prisonnier (il a déjà un lourd passé notamment vis-à-vis des batailles de Rotterdam et de Sébastopol) il gagne du temps pour pouvoir donner sa reddition à un officier allié. Le général von Choltitz a publié son témoignage en octobre 1949 dans le Figaro. Il y explique qu'il n'a pas exécuté les ordres reçus de détruire Paris parce qu'ils émanaient d'un dément. Dans une lettre adressée à une correspondante allemande adressée le 24 mai 1947, il écrit : 

"Je n'ai ni détruit ni incendié leur ville, parce que j'ai voulu épargner cette honte au peuple allemand et ne pas détruire une ville sans motif et tout particulièrement une ville comme Paris qui est le siège de toutes les cultures. Ce fut une chance pour moi que je me sois rendu chez Hitler peu auparavant, et me trouvant pour la première fois de ma vie en face de lui, je me suis rendu compte que j'avais devant moi un fou, ce qui a naturellement allégé ma conscience de soldat et je n'ai exécuté sous aucun prétexte ses ordres de destruction." Hitler, dans un accès de rage, lui aurait téléphoné en demandant si Paris brûlait (Brennt Paris ?).

Le 25 août, le général von Choltitz capitule devant le général Leclerc et le colonel Rol, commandant des FFI de l'Île-de-France, à la Préfecture de police de Paris. Fait prisonnier, Dietrich von Choltitz est relâché par les Alliés en 1947. Ses propos sont enregistrés à son insu pendant sa captivité. Il reconnait notamment avoir participé à l'extermination des juifs pendant la campagne de Russie. Il publie ses mémoires en 1950 (Un soldat parmi les soldats). Le texte décrit approximativement sa carrière - en étant remarquablement avare de noms et de dates - et élude tout ce qui contreviendrait à l'honneur traditionnel du soldat ou au mythe d'une Wermacht propre. Il meurt en novembre 1966 des suites d'une maladie à l'hôpital de Baden-Baden. Il est enterré au cimetière de Baden-Baden en présence d'officiers haut-gradés français. Baden-Baden était le quartier général des français en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale.

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