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Brown Albert Eger

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Albert Eger Brown né le 13 juin 1889 à Charleston, Caroline du Sud et dédédé le 12 octobre 1984 est un général américain.

Brown Albert Eger

Albert Eger Brown est né le 13 Juin 1889 à Charleston, en Caroline du Sud. Il a étudié dans l'infanterie à West Point et est diplômé en 1912. Il sert à Vera Cruz, au Mexique en 1914. Il se bat en France lors de la Première Guerre mondiale avec la 183e Brigade de l'American Force expéditionnaire entre 1918 à 1919, il participe à Bataille de l'Aisne (1918). Il devient par la suite professeur de sciences et tactique militaire à l'Université du Dakota du Nord de 1919 à 1923. Il est diplômé à la Command and General Staff School en 1925, du War College armée en 1930 et le Naval War College en 1931. 

Il travaille au ministère de la Guerre de 1931 à 1935. Il est membre du conseil de l'infanterie de 1935 à 1938. Retourne au ministère de la Guerre de 1940 à 1941. Il devient général de brigade en Août 1941 et major-général en mai 1942. Il commande la 7e division d'infanterie légère (États-Unis) dans les îles Aléoutiennes de Mai 1942 à Juin 1943. Il devient commandant du Centre de formation de l'infanterie au camp Wheadle en 1943 puis dirige la 5e Division d'infanterie de 1943 à 1945. Après la guerre, il commande la 6e division d'infanterie (États-Unis) de Juin à Septembre 1946. Il prend sa retraite en Juin 1949. Il décéde le 12 octobre 1984.

Décorations

  • Legion of Merit
  • Bronze Star

Albright Madeleine

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Madeleine Korbel Albright, née Marie Jana Korbelová, le 15 mai 1937 à Prague (Tchécoslovaquie), est une diplomate américaine qui fut ambassadrice américaine aux Nations unies de 1993 à 1997 puis la 64e Secrétaire d'État des États-Unis (équivalent de ministre des Affaires étrangères) entre 1997 et 2001 sous le second mandat du président Bill Clinton.

Albright Madeleine

Marie Jana Korbelová est née de parents juifs, convertis au catholicisme pour échapper aux persécutions antisémites. Son père, Josef Korbel était un diplomate tchèque. Marie Jana changea de nom pour celui de « Madeleine » lors de son inscription dans une école suisse, ce prénom étant une adaptation française de "Madlenka", le surnom tchèque que lui donnait sa grand-mère. En 1939, la famille Korbel s'enfuit à Londres après l'annexion de la Bohême et de la Moravie par l'Allemagne nazie. Ses grands-parents n'eurent pas cette chance et moururent en déportation dans les camps d'Auschwitz et de Theresienstadt. Après la Seconde Guerre mondiale, la famille s'installa à Belgrade où Josef Korbel était devenu ambassadeur de Tchécoslovaquie en Yougoslavie.

En 1948, après la prise de pouvoir par les communistes à Prague, la famille s'exila aux États-Unis où Josef devint professeur en relations internationales à l'Université de Denver ; il aura ainsi Condoleezza Rice comme étudiante. Après sa scolarité en Suisse, Madeleine Korbel sortit diplômée en sciences politiques au Wellesley College dans le Massachusetts. Elle acquiert la citoyenneté américaine en 1957. Elle poursuit ses études, apprend le russe et obtient une maîtrise et un doctorat en droit public de l'université Columbia. Elle parle alors couramment l'anglais, le français, le tchèque et le russe, tout en ayant des connaissances en allemand, polonais et serbo-croate. De 1976 à 1978, elle est l'assistante parlementaire du sénateur démocrate Edmund Muskie. De 1978 à 1981, elle travaille à la Maison-Blanche dans l'équipe de Jimmy Carter et est nommée au Conseil de sécurité nationale ; C'est à ce poste qu'elle formule la politique étrangère du président Jimmy Carter.

Après la fin de la présidence Carter en 1981, elle travaille pour le "Woodrow Wilson International Center for Scholars" à la Smithsonian Institution, où elle écrit des articles sur le rôle de la presse dans les changements politiques intervenus en Pologne, au début des années 1980. Elle travaille également pour le Center for Strategic and International Studies comme spécialiste de l'URSS et de l'Europe de l'Est. Elle cofonde également un centre de réflexion, le Centre pour la politique nationale (Center for National Policy) dont elle assumera la présidence. En 1982, elle est nommée professeur d'affaires internationales à l'Université de Georgetown. En 1984, Madeleine Albright est conseillère en politique internationale de la candidate démocrate à la vice-présidence Geraldine Ferraro puis en 1988 du candidat démocrate à la présidence Michael Dukakis. À partir de 1993, date du retour des démocrates au pouvoir, elle revient au gouvernement et entre dans l'administration Clinton.

Le 9 février 1993, elle est nommée ambassadrice américaine aux Nations unies par le président Bill Clinton (avec rang au Cabinet présidentiel). À ce poste, il lui est reproché d'avoir tardé à intervenir lors du génocide au Rwanda en 1994. En 1996, lors d'une interview accordée à Lesley Stahl dans le magazine de CBS intitulé Sixty Minutes, elle déclare à propos des sanctions contre l'Irak et de la mort supposée d'un demi-million d'enfants  : « Je pense que c'est un choix très dur, mais le prix -- nous pensons que ça vaut le prix. » (« I think this is a very hard choice, but the price -- we think the price is worth it. »). Elle déclarera par la suite avoir regretté cette réponse mais maintiendra tout son soutien aux principes des sanctions commerciales internationales. Elle est nommée secrétaire d'État par le président Bill Clinton le 5 décembre 1996. Après avoir été confirmée dans cette fonction par un vote unanime du Sénat, elle fut investie comme la 64e secrétaire d'État le 23 janvier 1997.

Le 27 septembre 1996, les Talibans prennent Kaboul, la secrétaire d'État Madeleine Albright déclare alors que « c'est un pas positif » fort de son soutien politique, les fondamentalistes s'emparent dès lors du pouvoir à Kaboul. Célébrée comme la première femme secrétaire d'État et comme la femme ayant accédé à cette date au plus haut rang politique de l'histoire des États-Unis, Madeleine Albright se fait l'avocate de la démocratie, des droits de l'homme, tout en faisant la promotion de l'approche américaine sur le travail, le commerce et l'environnement. Son action est primordiale en Bosnie-Herzégovine et plus particulièrement lors de la guerre du Kosovo à l'encontre de la Serbie. En 2000, elle renouvelle sa promotion de la démocratie appelant à la création d'une « communauté de démocraties ». Néanmoins, ses détracteurs l'accusent de crimes de guerre à cause de son soutien aux sanctions internationales contre l'Irak.

Après la fin du mandat de Bill Clinton en janvier 2001, elle fut approchée par le président tchèque Václav Havel pour prendre sa succession à la présidence de la République tchèque, proposition qu'elle déclina. En 2001, Albright créa l'Albright Group, un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington, D.C.. Elle compta Coca-Cola, Merck, Dubai Ports World et Marsh & McLennan parmi ses clients. En 2003, elle accepta une place au Conseil des Directeurs du New York Stock Exchange. En 2005, Albright décida de ne pas solliciter un second mandat, suite aux conséquences du scandale Grasso, dans lequel le président du Conseil des directeurs de la NYSE, Dick Grasso, perçut pour son départ une indemnité de 187,5 millions de dollars, avec une gouvernance faible du Conseil dans lequel Albright siégeait. Professeur à l'Université de Georgetown, elle participa en janvier 2006 à une réunion à la Maison-Blanche de tous les anciens secrétaires d'État et secrétaires à la Défense pour discuter de la politique étrangère avec les membres du gouvernement de George W. Bush.

Elle préside le NDI (la branche du National Endowment for Democracy gérée par le Parti démocrate) ainsi que la fondation Truman qui accorde des bourses. Elle a, lors de l'élection présidentielle américaine de 2008, soutenu Hillary Clinton. Durant la période de transition, le président élu Barack Obama l'a chargée de le représenter à l'étranger. Madeleine Albright copréside le groupe de travail chargé d'élaborer le nouveau concept stratégique de l'Alliance atlantique. En 1959, Madeleine Albright se maria avec Joseph Medill Patterson Albright, un journaliste de Chicago, neveu d'Alicia Patterson, fondatrice du Newsday, elle-même fille du magnat de la presse Joseph Medill Patterson. Le couple eut trois filles dont des jumelles, mais divorça en 1982. Madeleine Albright a un frère qui s'appelle John. Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame.

Korbel Josef

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Josef Korbel (né Josef Körbel le 20 septembre 1909 à Kyšperk en Autriche-Hongrie - maintenant Letohrad en République tchèque -, décédé le 18 juillet 1977 à Denver, Colorado, États-Unis) était un diplomate tchécoslovaque devenu professeur d'université aux États-Unis.

Korbel Josef

Après avoir servi le gouvernement tchécoslovaque comme diplomate, il a fui l'invasion nazie de son pays en 1939 en raison de son origine juive, et malgré sa conversion au catholicisme. Il est alors devenu conseiller d'Edvard Beneš, le président tchécoslovaque exilé à Londres, jusqu'à la défaite nazie de 1945. Il est alors retourné à Prague et, à la demande du président Beneš, a servi comme ambassadeur en Yougoslavie jusqu'à la prise de pouvoir des communistes en 1948.

Ce coup d'État l'a forcé à fuir à nouveau son pays. En 1949, il obtient l'asile politique aux États-Unis où il enseigne la politique internationale à l'université de Denver. Il était le père de Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d'État des États-Unis. Il a eu comme élève Condoleezza Rice, qui fut également Secrétaire d'État.

Boies David

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David Boies (born March 11, 1941) is an American lawyer and chairman of the law firm Boies, Schiller & Flexner. He has been involved in various high-profile cases in the United States.

Boies David

Boies was born in Sycamore, Illinois, to two teachers, and raised in a farming community. He has four siblings. His first job was when he was 10 years old—a paper route with 120 customers. Boies has dyslexia and he did not learn to read until the third grade. In 1954, the family moved to California. Boies graduated from Fullerton Union High School in Fullerton, California.

Boies attended the University of Redlands, received a B.S. from Northwestern University in 1964, a law degree magna cum laude from Yale Law School in 1966 and an LL.M. from New York University School of Law 1967; he was awarded an hononary LL.D. from the University of Redlands in 2000. He currently serves on the Board of Trustees of the National Constitution Center in Philadelphia, which is a museum dedicated to the U.S. Constitution.

Boies was an attorney at Cravath, Swaine & Moore, where he started upon law school graduation in 1966 and became a partner in 1973. He left Cravath in 1997 after a major client objected to his representation of the New York Yankees even though the firm itself had found no conflict. He left the firm within 48 hours of being informed of the client's objection and created his own firm, now known as Boies, Schiller & Flexner LLP.

It is currently rated 17th in "overall prestige" and 12th among New York law firms by Vault.com, a website on legal career information. Boies was also Chief Counsel and Staff Director of the United States Senate Antitrust Subcommittee in 1978, and served as Chief Counsel and Staff Director of the United States Senate Judiciary Committee in 1979. Boies has taught courses at New York University Law School and Cardozo School of Law.

Notable cases

  • David Boies speaking about the Microsoft antitrust case at the Berkman Center for Internet & Society.
  • At Cravath, Boies assisted top litigator Thomas D. Barr in defending IBM in the 13-year antitrust cases brought by the Justice Department and many private competitors.
  • Also at Cravath, he represented the Justice Department in the United States v. Microsoft case. Boies won a "victory" at trial, and the verdict was upheld on appeal. The appellate court overturned the relief ordered (breakup of the company) back to the trial court for further proceedings. Thereafter, the George W. Bush administration settled the case. Bill Gates said Boies was "out to destroy Microsoft." In 2001, the Washington Monthly called Boies "a brilliant trial lawyer", "a latter-day Clarence Darrow," and "a mad genius" for his work on the Microsoft case.
  • Boies represented New York Yankees owner George Steinbrenner in a suit against Major League Baseball. This involved an action against all the teams. The Atlanta Braves were owned by Time Warner, a longtime Cravath client, who objected to his representation of the Yankees.
  • He defended CBS in the action brought by General William Westmoreland. The general abandoned his case during the trial.
  • Following the 2000 U.S. presidential election, he represented Vice President Al Gore in Bush v. Gore.
  • Boies defended Napster when the company was sued by the RIAA for facilitating copyright infringement.
  • In November 2003, he represented Andrew Fastow, deposed Chief Financial Officer of Enron.
  • Boies was retained by the SCO Group, during the SCO-Linux controversies, in their pursuit of alleged infringement of their rights to the Unix intellectual properties.
  • In 2006, Boies, Schiller & Flexner LLP negotiated a major settlement with The American International Group on behalf of its client, C. V. Starr, a firm controlled by Maurice R. Greenberg, the former chairman and chief executive of A.I.G.
  • Boies negotiated on behalf of American Express two of the highest civil antitrust settlements ever for an individual company: $2.25 billion from Visa, and $1.8 billion from MasterCard.
  • Boies is representing filmmaker Michael Moore regarding a Treasury Department investigation into Moore's trip to Cuba while filming for Sicko.
  • On June 24, 2009, following the California Supreme Court ruling on Strauss v. Horton, Boies joined former Solicitor General Theodore Olson, the opposing attorney in Bush v. Gore, in the lawsuit Perry v. Schwarzenegger seeking to overturn the state of California's Proposition 8 ban on gay marriage. In August 2010, the District Court judge ruled in their clients' favor, finding Proposition 8 to be unconstitutional. On June 26, 2013, the Supreme Court of the United States ruled that the proponents of Proposition 8 did not have standing to challenge the ruling, allowing the District Court judgment to stand. Same-sex marriages resumed in California on June 28, 2013.
  • Boies, Schiller & Flexner LLP assisted the government in obtaining a $155 million settlement from Medco Health Solutions related to a qui tam complaint which alleged that Medco, "systematically and intentionally switched patients' prescriptions in an effort to increase the market share for certain pharmaceutical manufacturers, and thereby increased hidden rebate payments it received from pharmaceutical manufacturers." In response to the settlement, Mr. Boies said, "I am very happy that lawyers from Boies, Schiller & Flexner were able to contribute to the litigation and settlement of this qui tam case, which will result in important changes in the way pharmacy managers do business by increasing their level of accountability to their patients. We are also very happy we could help the government recover the money it was erroneously billed by Medco, and that Medco agreed to execute a Corporate Integrity Agreement which will govern their conduct in the future."
  • On August 20, 2009 the Golden Gate Yacht Club announced that he had been retained in their ongoing dispute with Société Nautique de Genève regarding the 33rd America's Cup.
  • In March, 2010, David Boies joined the team of attorneys representing Jamie McCourt in her divorce from Los Angeles Dodgers owner Frank McCourt.
  • Boies was part of the legal team representing the National Football League in their antitrust litigation, Brady v. NFL.
  • Boies represented the National Basketball Players Association during the 2011 NBA lockout. He joined sides with Jeffrey Kessler, who opposed Boies as a representative for the players in the 2011 NFL lockout.
  • Boies was the lead counsel for Oracle Corporation in its lawsuit against Google on the use of Java (programming language) technology in the Android (operating system). The case decided that Google did not infringe on Oracle's patents.
  • In 2012, Boies represented three tobacco companies, Philip Morris USA Inc., R.J. Reynolds Tobacco Co. and Liggett Group LLC in their appeal of a $2.5 million Tampa jury verdict in the death of smoker Charlotte Douglas.
  • In late 2012, Boies defended Gary Jackson, former President of Academi, (previously known as BlackWater) in a Federal prosecution which alleges he and his co-defendants illegally hid firearm purchases from the Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives

Gore Al

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Albert Arnold Gore, Jr., plus connu sous le nom d'Al Gore, est un homme politique et homme d'affaires américain né le 31 mars 1948 à Washington (États-Unis).

Gore Al

Il est membre de la Chambre des représentants de 1977 à 1985 puis, sénateur du Tennessee de 1985 à 1993 et Vice-président des États-Unis durant la Présidence de Bill Clinton de 1993 à 2001. Il est le candidat du Parti démocrate lors de l'élection présidentielle de 2000. Bien que majoritaire en voix et en dépit des recours et contestations consécutifs au comptage des voix en Floride devant la Cour suprême, il est, en raison du mode d'élection aux États-Unis, battu par le candidat du Parti républicain, George W. Bush, majoritaire en nombre de grands électeurs. En 2007, il est colauréat, avec le GIEC, du Prix Nobel de la paix pour « leurs efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l'homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement ».

Al Gore est né le 31 mars 1948 à Washington. Son père, Albert Arnold Gore Sr., fut sénateur du Tennessee de 1952 à 1970. Il étudie au prestigieux collège St. Albans avant d'intégrer Harvard, où il partage sa chambre avec Tommy Lee Jones. Il sort diplômé en juin 1969 avec un Bachelor of Art (équivalent d'une licence). Bien qu'opposé à la guerre du Viêt Nam, il s'engage dans l'armée le 7 août de la même année pour y participer. Il est envoyé au Viêt Nam en 1971, après avoir subi un entraînement de journaliste militaire. Après son retour, il devient reporter au Tennessean et suit parallèlement des études de droit. Il commence sa carrière politique en 1976, en étant candidat à la Chambre des représentants, dans la quatrième circonscription du Tennessee. Il bat le sortant Stanley Rogers aux primaires démocrates et est élu sans opposant pour son premier poste au Congrès. Il est réélu sans discontinuité en 1978, 1980 et 1982 avec de très confortables avances. En 1984, il brigue le poste de Sénateur laissé libre par le retrait du chef de la majorité au Sénat, le républicain Howard Baker, et bat très largement son adversaire Victor Ashe.

À la Chambre des Représentants comme au Sénat, Al Gore se fait remarquer par ses connaissances très pointues dans les domaines de la défense, des nouvelles technologies et de l'environnement. Démocrate élu dans un État du Sud, il est alors relativement conservateur sur les questions de société, en se prononçant par exemple contre le droit à l'avortement. En 1988, il se présente aux primaires démocrates. Malgré une belle performance lors des primaires se tenant dans le Sud, il est finalement battu par Michael Dukakis, qui fut lui-même défait à l'élection présidentielle par le Vice-Président sortant George H. W. Bush. En 1989, le très grave accident d'automobile dont est victime son fils de six ans, Albert III, l'incite à prendre du recul par rapport à la politique. Ainsi, il refuse de se présenter aux primaires démocrates de 1992. Mais il est choisi comme colistier par le candidat démocrate Bill Clinton le 9 juillet 1992 pour l'élection présidentielle se tenant la même année. Il est élu le 3 novembre 45e Vice-Président des États-Unis, et est réélu en novembre 1996.

À la vice-présidence, il est considéré par les historiens comme l'un des vice-présidents les plus influents et les plus actifs de l'Histoire américaine. Une des principales réformes dues à Al Gore est celle de la réforme de l'État (National Performance Review), laquelle a conduit à la simplification et à la réduction des codes administratifs, ainsi qu'à la lutte contre les fraudes au sein de l'administration fédérale. Il promeut l'expression autoroutes de l'information (Information highways), comparant leur importance pour le commerce à celle des chemins de fer ou des transports routiers à d'autres époques. L'Internet existe déjà depuis plus de dix ans pour les universités et les fournisseurs militaires, mais c'est à son initiative que celui-ci atteindra directement le grand public et le commerce de détail, faisant passer au second plan les réseaux privés comme Compuserve, Prodigy ou le premier MSN.

Al Gore contribue aussi nettement à l'adoption par la Chambre des représentants de l'accord de libre-échange sur l'Alena. Lors d'un débat télévisé contre Ross Perot en 1993, il convainc l'opinion du bien-fondé de l'accord, et pousse les représentants à approuver la loi par 234 voix contre 200. Il œuvre aussi au développement d'Internet, par le biais de programmes dans les écoles et les bibliothèques. Déjà, au Sénat, il avait permis la création d'un centre de recherche sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). En 1997, il est chargé par le président Bill Clinton de suivre l'avancement des projets Y2K (passage informatique à l'an 2000) aux États-Unis. Intéressé par l'environnement et sa protection, il prend diverses mesures contre le réchauffement climatique, la déforestation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre affectant la couche d'ozone, et, lors de la signature du Traité de Kyoto, il se prononce pour la signature du traité par les États-Unis.

En 1999, Al Gore annonce sa candidature à l'élection présidentielle. Après avoir facilement battu son principal adversaire lors de la primaire démocrate, Bill Bradley (ancienne star du basket-ball et sénateur du New-Jersey), il est distancé dans les sondages par son opposant républicain, George W. Bush, alors que tous lui prédisaient une victoire facile. Le choix comme colistier de Joseph Lieberman lors de la Convention démocrate de Los Angeles et une campagne orientée plus à gauche le remettent dans la course. Le 7 novembre 2000, Al Gore obtient 550 000 voix de plus que son adversaire au niveau national, mais le système des grands électeurs rend la Floride indispensable à la victoire d'un des deux candidats. Bush, dont le frère Jeb est gouverneur de l'État, y obtient 537 voix d'avance sur Gore. Après plus d'un mois de décomptes incertains, la Cour suprême des États-Unis ordonne l'arrêt des vérifications, décidant de fait de l'élection de George W. Bush à la présidence, celui-ci obtenant officiellement 537 bulletins de plus que son adversaire, sur un total de six millions. En 2001 et 2002, deux nouveaux recomptes financés par les grands journaux américains démontrent que les résultats diffèrent selon les méthodes de recompte employées permettant à Bush soit de l'emporter avec une marge allant jusqu'à 3 000 voix d'avance soit de perdre par 3 voix contre Al Gore.

Après avoir soutenu George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001, Al Gore prend très vite ses distances avec l'administration républicaine. Ainsi, en novembre 2002, il déclare son opposition à la guerre en Irak, alors que tous les leaders démocrates soutiennent ce projet ou gardent le silence. De même, il s'oppose à la politique économique du Président Bush, et dénonce les privations de libertés contenues dans le USA PATRIOT Act. En décembre 2002, il annonce qu'il ne sera pas candidat contre George W. Bush le 2 novembre 2004, malgré les sondages le plaçant en bonne position pour les primaires démocrates. Mais, il mène toutefois campagne pour Howard Dean lors des primaires, puis pour John Kerry, le candidat démocrate. Al Gore est aujourd'hui le président et un des cofondateurs de la chaîne télévisée américaine Current TV, lancée le 1er août 2005 et destinée à un public jeune et internaute. En 2012, il revend Current TV à Al Jazeera pour un montant estimé à 400 millions de dollars. Il appartient au comité de direction d'Apple, et sert comme conseiller officieux au moteur de recherche sur Internet Google.

En 2012, Al Gore entre au temple de la renommée d'Internet, dans la catégorie des connecteurs globaux. Toujours préoccupé par les questions écologiques, il est l'acteur et l'orateur du documentaire réalisé par Davis Guggenheim, An Inconvenient Truth (Une vérité qui dérange). Présenté au Festival du film de Sundance et au Festival de Cannes de 2006, ce film montre les effets dramatiques du réchauffement climatique sur la planète. Il rencontre un grand succès public aux États-Unis pendant l'été 2006. Ce film est sorti dans les salles françaises le 11 octobre 2006, jour qu'a choisi Al Gore pour venir le présenter à Paris. Le 25 février 2007, le film est récompensé par deux Oscars : Oscar du meilleur film documentaire et Oscar de la meilleure chanson originale. Dans un jugement en octobre 2007, un juge de la Haute Cour de Londres estime que ce film est "en grande partie exact" et s'appuie sur de sérieuses recherches scientifiques, notamment celles du GIEC, mais relève neuf erreurs ou approximations contenues dans le documentaire, qu'il considère aussi comme film politique. Il a ainsi décidé que sa diffusion dans les écoles devait être accompagnée d'une notice exposant les différents points de vue sur le sujet, afin de respecter les lois demandant une expression équilibrée des idées politiques dans les écoles.

Son activité en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique lui vaut le Prix Nobel de la paix en 2007. Il va verser « 100 % » du montant de son prix à sa fondation, l'ACP (Alliance for Climate Protection). Il a par ailleurs estimé qu'il fallait mettre les mécanismes de l'économie de marché au service des questions environnementales. Al Gore reçoit son Prix Nobel à l'Oslo City Hall, le 10 décembre 2007.  Al Gore est le cofondateur et chairman de Generation Investment Management LPP, fonds d'investissements à long terme dans l'économie durable, et qui recueille des capitaux très importants d'investisseurs du monde entier et en particulier de nombreux fonds de pension américains. À sa création en 2004, Generation Investment a drainé 5 milliards de dollars américains. Al Gore s'est lancé également dans le négoce de certificats d'émissions de CO2.

Al Gore est également membre du conseil d'administration d'Apple, important actionnaire et conseiller de Google, cocréateur et président de Current TV. Son ouvrage Earth in Balance: Ecology and Human Spirit (« Sauver la planète Terre : l'Écologie et l'Esprit Humain »), publié en 1992, est un plaidoyer en faveur d'une prise de conscience au niveau gouvernemental des problèmes écologiques mondiaux. Il connaît un grand succès aux États-Unis et devient même un best-seller en Allemagne et au Royaume-Uni avec respectivement 2,5 et 1,5 million d'exemplaires vendus. En 1995, Al Gore publie Common Sense Government: Works better and costs less (Pour un gouvernement responsable : fonctionne mieux et coûte moins). Il s'agit là d'un ouvrage qui définit les grandes lignes du programme de rénovation de l'État lancé par Bill Clinton et confié à son vice-président.

En 2007, Al Gore publie un autre ouvrage The Assault on Reason (La Raison assiégée). Un livre qui évoque l'échec de la démocratie participative telle que désirée par les pères fondateurs de l'Amérique ainsi qu'une critique à l'endroit de l'administration Bush. En 2009, il publie Our Choice (Titre français Choisir, maintenant) qui traite de toutes les solutions existantes pour vaincre la crise climatique. Via la société Push Pop Press (créé par deux anciens collaborateurs de la société Apple et racheté par Facebook en 2011), il publie également son livre sur les terminaux iOS, permettant d'être précurseur dans la façon d'aborder la lecture de livre électronique. En effet la politique de Push Pop Press est de sortir une application pour chaque ouvrage à l'inverse d'Apple, qui édite des livres via une application unique, l'iBooks. Dans le livre d'Al Gore, il est possible d'interagir avec les informations lues, comme par exemple d'avoir accès à des vidéos illustrant le texte, d'avoir un commentaire audio pour chaque photographie, d'avoir la position du lieu sur une carte du monde ou d'autres informations.

Lewinsky Monica

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Monica Samille Lewinsky (23 juillet 1973 à San Francisco, Californie) est une Américaine qui défraya la chronique en 1998-1999 lorsqu'il fut rendu public qu'elle avait eu des relations sexuelles avec le président Bill Clinton lors d'un stage effectué à la Maison-Blanche. Le mensonge sous serment de Clinton à propos de cette relation conduisit à un impeachment à son encontre, procédure qui fut bloquée par le Sénat des États-Unis. 

Lewinsky Monica

Cette affaire, connue sous le nom d'« affaire Lewinsky » ou de « Monicagate » (« gate » en référence au scandale du Watergate), connut une médiatisation exceptionnelle, tant aux États-Unis qu'à l'étranger. Monica Lewinsky est née à San Francisco en 1973 et a grandi dans un milieu aisé, dans le sud de la Californie, précisément dans les quartiers huppés de Westside Brentwood et de Beverly Hills à Los Angeles dans une famille juive originaire d'Allemagne pour le père, de Lituanie pour la mère. Son père est Bernhard Lewinsky, un oncologue et sa mère, Marcia Kaye Vilensky, est une auteure ; le divorce difficile de ses parents durant les années 1987-1988 eut un effet significatif sur Monica. Son père a épousé, plus tard, sa seconde femme Barbara ; quant à sa mère, elle épousera, plus tard, R. Peter Straus, un cadre dans les médias. Alors qu'elle grandissait, sa famille a suivi l'enseignement du Temple du Sinaï à Los Angeles et Monica a également eu une éducation religieuse. Elle a fait ses études primaires à la John Thomas Dye School à Bel-Air puis elle a été à l'école de Beverly Hills, qu'elle a quitté en terminale pour terminer ses études secondaires à la Bel Air Prep (plus tard renommée Pacific Hills School) en 1991. 

Elle a poursuivi ses études à l'université de Santa Monica durant deux ans tout en étudiant l'art dramatique à la Beverly Hills High School et en travaillant dans une boutique de cravates. En 1993, elle s'est inscrite au Lewis and Clark College de Portland dans l'Oregon où elle obtient un diplôme de psychologie en 1995. Profitant d'une relation familiale, elle part à Washington DC pour effectuer un stage non rémunéré, commençant au mois de juillet 1995, dans les services de Leon Panetta, chef de cabinet de la Maison-Blanche. Elle change plus tard de fonction et obtient un poste rémunéré, à partir de décembre 1995, au Bureau des Affaires Législatives de la Maison-Blanche. Entre novembre 1995 et mars 1997, Monica Lewinsky a eu une relation intime avec le président Bill Clinton qu'elle rencontra lors d'un arrêt des activités gouvernementales aux États-Unis. Elle témoignera ultérieurement que cette relation ne consistait qu'en des fellations dans le bureau ovale ainsi que d'autres contacts sexuels mais jamais de rapport sexuel à proprement parler. 

Bill Clinton avait déjà été confronté à ce type d'allégations, notamment au sujet d'une présumée relation à long terme avec une chanteuse et ancienne employée de l'État de l'Arkansas, Gennifer Flowers et à propos d'une rencontre avec une fonctionnaire de l'Arkansas, Paula Jones (née Corbin) ; ces deux relations auraient eu lieu alors que Bill Clinton n'était encore que gouverneur de cet État. Paula Jones a intenté un procès au civil contre Bill Clinton pour harcèlement sexuel. Le nom de Monica Lewinsky apparaît pour la première fois lors de la procédure judiciaire de l'affaire Paula Jones, lorsque les avocats de celle-ci cherchant des preuves de harcèlement sexuel de la part de Bill Clinton afin d'étayer les accusations de leur cliente, la firent citer comme témoin.

En avril 1996, bien avant le déclenchement du scandale, les supérieurs de Monica Lewinsky la changèrent d'affectation en transférant son poste au Pentagone ; ces derniers avaient, en effet, remarqué que Lewinsky passait beaucoup trop de temps auprès du président Clinton. Monica Lewinsky confia à une collègue, Linda Tripp, sa relation avec le président. À partir de septembre 1997, Tripp commença à enregistrer, à l'insu de Monica, leurs conversations téléphoniques lorsque celles-ci abordaient la relation avec Bill Clinton. Monica Lewinsky se parjura en mai 1997 lors de son témoignage devant la Cour suprême dans l'affaire Paula Jones, en niant avoir eu quelque relation physique que ce fût avec Bill Clinton. En janvier 1998, après que Lewinsky eut tenté de la persuader de mentir également sous serment, Linda Tripp confia les enregistrements des conversations téléphoniques au procureur indépendant Kenneth Starr qui les ajouta aux pièces de l'enquête qu'il instruisait alors sur l'affaire Whitewater, une affaire immobilière dans laquelle étaient impliqués les époux Clinton durant leur période en Arkansas. Starr élargit ainsi son enquête en y incluant notamment le parjure de Lewinsky ainsi que d'autres éventuels, lors de son témoignage dans l'affaire Jones versus Clinton, et sa tentative de subornation de témoin.

Le motif des révélations de Linda Tripp était en rapport avec le fait qu'elle avait fait part de l'existence de ces conversations enregistrées avec Monica Lewinsky, à une agent littéraire du nom de Lucianne Goldberg. Enfin, Tripp avait réussi à convaincre Monica Lewinsky de conserver les cadeaux que Bill Clinton lui avait offerts durant leur relation et de ne pas faire nettoyer à sec ce que l'on connaîtra plus tard comme la célèbre « robe bleue ». Alors qu'il était sous serment, Bill Clinton nia avoir eu « une affaire sexuelle », des « rapports sexuels » ou « une relation sexuelle » avec Lewinsky. Le 26 janvier 1998, lors d'une conférence de presse télévisée à la Maison-Blanche, il déclara « Je n'ai pas eu de rapports sexuels avec cette femme, Mademoiselle Lewinsky ». (« I did not have sexual relations with that woman, Miss Lewinsky »). Cette phrase restera plus tard célèbre pour sa construction syntaxique avec une véracité à caractère trompeur suivant la définition donnée à « relations sexuelles ».

Le 28 juillet 1998, Monica Lewinsky, obligée de reconnaitre sa relation avec Clinton face au procureur Kenneth Starr, passe un accord provisoire avec lui afin de bénéficier d'un statut d'immunité, en échange de révélations sur ses relations avec le président américain. William Jefferson Clinton déclara également, le 21 janvier 1998, « il n'est pas de relation sexuelle, de relation sexuelle inappropriée ou une quelconque relation indécente » (« there is not a sexual relationship, an improper sexual relationship or any other kind of improper relationship ») ; déclaration qu'il défendit, le 17 août 1998, devant le jury d'accusation constitué par le procureur indépendant Kenneth Starr, comme étant la vérité en raison de l'utilisation du temps présent, présentant ainsi sa célèbre argumentation « cela dépend de ce qu'est la signification du mot « est » » (« it depends on what the meaning of the word « is » is ») ; en effet, lors de sa déclaration du 21 janvier 1998, Bill Clinton n'avait plus de relations sexuelles avec Monica Lewinsky.

Sous la pression de Kenneth Starr, qui, comme l'apprit plus tard Clinton, avait obtenu de Monica Lewinsky une robe bleue avec des traces de son sperme mises en évidence par un colorant, ainsi que du témoignage de Monica Lewinsky affirmant que le président avait introduit un étui à cigare dans son vagin, Clinton admit qu'il avait menti au peuple américain et qu'il avait eu un « contact intime inapproprié » avec Mademoiselle Lewinsky. Clinton nia avoir commis un parjure car selon lui, la définition légale de sexe oral est uniquement un rapport sexuel oral mutuel. L'insistance de Clinton à faire cette distinction souleva des critiques jusque dans son propre camp politique. Enfin, se référant à la définition de « relations sexuelles » opposées par l'accusation, lors de l'affaire Paula Jones, et acceptée par la défense et la juge Susan Webber Wright, Clinton déclara que comme certains actes ont été faits « sur » lui et non « par » lui, il ne s'était pas engagé dans des rapports sexuels. Mais le témoignage de Monica Lewinsky, devant la Commission Starr, contredit les déclarations de Clinton selon lesquelles il avait été d'une totale passivité lors de leurs rencontres. L'avocat de Clinton argumenta plus tard que différentes personnes peuvent se souvenir de mêmes évènements de manière différente.

William Jefferson Clinton et Monica Lewinsky furent appelés à comparaître devant un grand jury ; Bill Clinton témoigna via un circuit de télévision interne alors que Monica Lewinsky le fit en personne. Comme le jury lui demandait, après sa déposition, si elle avait quelque chose à déclarer, Monica Lewinsky répondit : « Je hais Linda Tripp ». Dans cette affaire, le procureur Starr semblait décidé à faire chuter le président Clinton. Une procédure d'impeachment pour parjure et obstruction de l'instruction (et sans rapport direct avec le dossier principal Whitewater) est lancée par la Chambre des représentants (la chambre basse du Congrès américain) à majorité républicaine. Le vote est considéré alors comme strictement politique avec une vive opposition entre républicains et démocrates. Beaucoup de sénateurs et de républicains rendent publique leur intention de vote avant celui-ci.

Ayant obtenu une courte majorité à la Chambre, la procédure conformément à la Constitution américaine passe alors devant le Sénat des États-Unis qui va instruire le procès. Celui-ci est présidé par le président de la Cour suprême William Rehnquist, un groupe de sénateurs républicains sert de procureurs et Clinton est défendu par Chery Mills soutenu par plusieurs autres sénateurs démocrates. C'est seulement la troisième fois dans l'histoire des États-Unis qu'une telle procédure d’impeachment est lancée contre un président en exercice et la seconde fois qu'elle arrive jusqu'à son terme devant le Sénat (en 1974, Richard Nixon avait démissionné avant). L’impeachment est finalement repoussé par les sénateurs. Pour être adopté, une majorité des deux tiers était nécessaire. L'ensemble des sénateurs démocrates ont voté contre ainsi que quelques sénateurs républicains.

Bill Clinton a cependant été poursuivi à l'issue de son mandat. L'affaire s'est rapidement soldée par une transaction entre Clinton et le procureur condamnant l'ancien président à 25 000 dollars d'amende et à la suspension de son autorisation à plaider en tant qu'avocat dans l'Arkansas pour cinq ans. L'affaire a apporté, à une période de culture populaire, la célébrité à Monica Lewinsky comme étant le centre d'une jeune génération à l'origine d'une tempête politique. En juin 1999, Ms. Magazine a publié une série d'articles de l'auteur Susan Jane Gilman, de la sexologue Susie Bright et de l'éditrice Abiola Abrams apportant le regard de trois générations de femmes pour analyser si le comportement de Monica Lewinsky avait une signification pour le féminisme. Au début de 1999, Lewinsky a refusé de signer un autographe dans un aéroport, disant « Je suis célèbre pour une raison pour laquelle il n'est pas formidable d'être reconnu ».

Le 3 mars 1999, Monica Lewinsky a été interviewée par Barbara Walters lors de l'émission 20/20 de la chaîne ABC ; le programme a été regardé par 70 millions d'Américains, ce qu'ABC a annoncé comme un record de spectateurs pour une émission d'informations, cette interview de 90 minutes a été vraiment chargée de beaucoup d'émotions et de larmes. Monica Lewinsky a déclaré a Barbara Walters a la fin de cette interview par rapport a sa relation avec Bill Clinton (« Je me suis senti comme un morceau d’ordure, je me suis senti très sale, je me suis senti utilisée et désappointée ») (« I felt like a piece of trash,I felt dirty,I felt used and disappointed »). Elle a coopéré avec l'auteur Andrew Morton pour la rédaction de sa biographie, L'Histoire de Monica, notamment sur le versant de sa relation avec Bill Clinton. Le livre a été commercialisé en mars 1999 et des extraits sont parus comme un article principal du Time. Les critiques du New York Times jugent le livre de mauvais goût et fatigant. Lewinsky gagnera environ 500 000 $ pour sa participation à ce livre auxquels s'ajoutera 1 million de $ de droits internationaux pour l'entretien avec Barbara Walters, mais Lewinsky était toujours assaillie par de fortes amendes et par un train de vie élevé. Monica Lewinsky fit une apparition dans deux sketches, dans un épisode de Saturday Night Live de la chaîne of NBC, où elle tenait un petit rôle, jouant son propre personnage, dans deux sketches parodiant sa relation avec Bill Clinton lors des seize derniers mois.

En septembre 1999, Lewinsky a pris cet intérêt plus au sérieux en commençant à vendre une ligne de sacs à mains à son nom, sous la raison sociale The Real Monica, Inc. Ceux-ci ont été vendus en ligne aussi bien que chez Henri Bendel à New York, Fred Segal en Californie ou à la Cross boutique de Londres. Lewinsky a conçu elle-même les sacs réversibles tout comme elle a voyagé fréquemment pour surveiller la qualité de leur fabrication en Louisiane. Au début des années 2000, Monica Lewinsky a commencé à apparaître dans des publicités à la télévision pour Jenny Craig, Inc., une société de conseil en perte de poids et en nutrition. Lewinsky a touché, selon le New York Times, 1 million de dollars selon un contrat qui exigeait que Lewinsky perde plus de quarante livres (18 kg) en six mois, entraînant une publicité considérable à l'époque. Lewinsky a dit que malgré son désir de retourner à une vie plus privée, elle avait besoin d'argent afin de régler les honoraires de ses avocats et qu'elle croyait au produit. Un porte-parole de Jenny Craig, Inc. a dit de Monica Lewinsky : « Elle représente une femme active et très occupée d'aujourd'hui avec un style de vie agité. Et elle a eu des problèmes de poids et a lutté contre ça pendant longtemps. Cela concerne beaucoup de femmes en Amérique. » Le choix de Monica Lewinsky comme modèle a provoqué des controverses chez Jenny Craig, Inc et certaines de ses franchises privées ont utilisé des campagnes plus anciennes. Jenny Craig, Inc a cessé de diffuser ses annonces amaigrissantes utilisant Monica en février 2000, clôturant définitivement l'engagement publicitaire en avril 2000 et ne versant que 300 000 $ à Lewinsky pour sa participation.

Aussi au début de 2000, Lewinsky déménagea à New York, vivant dans West Village, où elle devint une invitée recherchée dans la scène branchée de Manhattan. En février 2000, Lewinsky fit une apparition sur MTV dans le The Tom Green Show dans un épisode dans lequel un hôte l'invitait dans la maison de ses parents à Ottawa à la recherche de tissus pour sa nouvelle activité professionnelle. Plus tard en 2000, Lewinsky travailla comme correspondant de la chaîne britannique Channel 5 animant un show Monica's Postcards dans lequel elle parlait des tendances de la culture américaine et d'autres endroits. En mars 2002, Monica Lewinsky, plus liée par les termes de son accord avec le bureau du procureur indépendant des États-Unis (Kenneth Starr), fit une apparition dans un numéro spécial Monica en noir et blanc de la chaîne de télévision à péage HBO, dans un épisode de la série America Undercover. Dans cette série, elle répondit à des questions posées par le public présent dans le studio, sur sa vie et l'affaire de Clinton.

Monica Lewinsky fut l'invitée d'une émission de télé-réalité, Mr. Personality sur Fox en 2003. Dans cette émission, elle conseillait des jeunes concurrentes à choisir des hommes masqués. Quelques Américains ont essayé d'organiser un boycott des annonceurs sur le programme, en signe de protestation de la présence de Monica Lewinsky. Néanmoins, le spectacle a fait des débuts avec un auditoire important et le New York Times a écrit qu'« après des années d'essai à tirer profit de sa gloire en concevant des sacs à main et d'autres projets d'auto-marketing, Madame Lewinsky a enfin trouvé une niche lui convenant à la télévision. » Cependant, l'auditoire baissa progressivement les semaines suivantes et après la première saison, l'émission ne fut plus jamais rediffusée.

Lorsque l'autobiographie de Bill Clinton Ma Vie (l'autobiographie de Bill Clinton) a été publiée en 2004, Monica Lewinsky déclara dans un entretien au Daily Mail : « Il aurait pu être honnête dans le livre, mais il ne l'a pas été. Il est un révisionniste d'histoire. Il a menti. […] Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il entre dans le détail de notre relation. […] Mais s'il l'avait fait et fait honnêtement ce qui n'est pas le cas, je ne me serais pas prononcé. […] Cependant, je m'attendais plutôt, à ce qu'il revienne sur les fausses déclarations qu'il a réalisées quand il essayait de protéger son mandat présidentiel. Au lieu de cela, il a parlé de notre relation comme si j'avais tout fait pour l'avoir. J'étais le buffet et il ne pouvait pas juste résister au dessert. […] C'était une relation mutuelle, mutuelle à tous les niveaux, dès le début où elle a commencé et tout au long de sa durée. […] je n'accepte pas qu'il ait totalement profané mon caractère ».

Avant 2005, Lewinsky a constaté qu'elle ne pouvait pas échapper aux spotlights aux États-Unis, avec une vie professionnelle et privée difficile. Elle a arrêté de vendre sa ligne de sac à main et s'est installée à Londres. En décembre 2006, Lewinsky a obtenu un master de psychologie sociale à la London School of Economics. Sa thèse était intitulée À la recherche du juré impartial : une étude sur l'« effet des tierces personnes » et de la publicité d'avant-procès (In Search of the Impartial Juror: An Exploration of the Third-person effect and Pre-Trial Publicity). Elle a depuis essayé d'éviter la publicité. Monica Lewinsky a correspondu en 2009 avec l'universitaire Ken Gormley, qui écrivait une étude approfondie sur les scandales durant les mandats de Clinton ; Lewinsky maintient que Clinton a menti sous serment à propos de leur relation : « Il n'y avait aucune marge de manœuvre sur la véracité de ses déclarations parce qu'ils lui ont posé des questions détaillées et précises auxquelles il a répondu de manière mensongère. » En 2014, elle se confie à Vanity Fair, considérant avoir été la première personne humiliée mondialement sur Internet.

National Security Agency (NSA)

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La National Security Agency (NSA, « Agence nationale de la sécurité ») est un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, responsable du renseignement d'origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d'information et de traitement des données du gouvernement américain.

Quartier général de la NSA à Fort George G. Meade, Maryland, États-Unis

Quartier général de la NSA à Fort George G. Meade, Maryland, États-Unis

Le Central Security Service (CSS) est une agence qui loge dans les mêmes bureaux que la NSA et qui a été créée dans le but de coordonner les efforts des sections de cryptographie de la NSA et de l'armée américaine. La NSA/CSS est chargée de diriger les activités de cryptologie du gouvernement américain. La cryptologie, selon sa définition, comprend deux missions principales :

  • Signals Intelligence (SIGINT), c'est-à-dire le renseignement d'origine électromagnétique ;
  • Information Assurance (IA), la sécurité des systèmes de communications et de traitement des données.

En pratique, la NSA est le seul collecteur et traiteur de communications intelligence (renseignement venant de l'interception de communications), le principal (mais pas le seul) traitant de Foreign Instrumentation Signals Intelligence (FISINT), et coordonne le programme d’Electronic Intelligence (ELINT) depuis 1958. La NSA est également chargée depuis les années 1980 de la formation des services du gouvernement à l’Operations Security (OPSEC). La NSA dirige l’US Cryptologic System (USCS) qui englobe les entités du gouvernement américain chargées du SIGINT et de l'IA. En plus de la NSA, l'USCS comprend les Service Cryptologic Components (SCC, « composants cryptologiques des services », c'est-à-dire les éléments chargés du SIGINT des forces armées des États-Unis) et des milliers de personnes chargées du SIGINT dans divers commandements et unités militaires de par le monde. La NSA contrôle aussi les opérations de SIGINT de la Central Intelligence Agency (CIA) et notamment leur service conjoint de collecte clandestine de renseignement, le Special Collection Service (SCS).

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le renseignement d'origine électromagnétique (Communications Intelligence ou COMINT) joua un rôle important dans la conduite de la guerre par les États-Unis. Les « éléments cryptologiques des services » (éléments des forces armées des États-Unis chargés de l'écoute et du décryptage des communications ennemies) de l'US Army et de l'US Navy remportèrent, en coopération avec leurs homologues britanniques, de nombreux succès contre les communications japonaises et allemandes dans les opérations Magic et Ultra. Combinés à la radiogoniométrie (direction finding ou DF), l'analyse de trafic et l'exploitation du texte diffusé en clair (non chiffré), le COMINT fournit énormément de renseignements. De la guerre dériva une certaine culture marquée par :

  • la nécessité de maintenir le secret à son sujet pour que l'ennemi ne sache pas que ses codes étaient décryptés et continue à les utiliser. Cela conduisit à limiter sévèrement la circulation des informations issues du COMINT, au risque d'en tenir à l'écart ceux en ayant besoin. 
  • le besoin de concentrer d'importantes ressources humaines et matérielles pour attaquer des systèmes de chiffrage complexes. Les États-Unis et le Royaume-Uni avaient collaboré efficacement contre Enigma, mais la rivalité entre l'Army et la Navy avait conduit à une répartition séparée des tâches entre les deux services.

Peu avant la fin de la guerre, un Target Intelligence Committee (TICOM) fut chargé de déterminer quelles avaient été les performances des services cryptographiques des pays de l'Axe, et éviter que d'éventuels moyens « ne tombent en des mains non autorisées »8. Une de ses équipes trouva le personnel et le matériel d'un service allemand de décryptage qui avait réussi à intercepter les messages soviétiques de plus haut niveau transmis par un radiotélétype multiplexé dit « Russian Fish ». Ce travail allemand semble avoir formé la base des interceptions américaines ultérieures des radiotélétypes soviétiques.

Après la fin de la guerre, les services cryptologiques furent massivement démobilisés. Leurs effectifs passèrent de 37 000 au moment de la capitulation du Japon à 7 500 en décembre 1945. Les effectifs restants s'attaquèrent à de nouveaux objectifs : l'URSS, les communistes chinois, la France et la Grèce. À la mi-1946, la moitié des rapports du service cryptologique de l'US Army étaient dérivés de l'interception de communications françaises. L'US Army avait créé une section ciblant l'URSS dès février 1943, et à la fin de la guerre, plus de 100 soldats et près de 200 marins travaillaient sur les communications soviétiques. À cette époque, les Américains et les Britanniques conclurent un accord verbal de coopération sur ce projet, qui reçut le nom de code Bourbon. C'est sur cette base que fut ultérieurement construit l'accord UKUSA. À partir de 1946, les cryptologues américains et britanniques parvinrent à « casser » plusieurs systèmes de chiffrage soviétiques importants. De cette année jusqu'au début 1949, plus de 12 500 messages de l'armée russe et plus de 21 000 messages de la marine soviétique furent ainsi décryptés. Parallèlement, une opération séparée, le projet Venona, aboutit au décryptage de télégrammes chiffrés du KGB envoyés plusieurs années auparavant, révélant notamment l'existence d'espions soviétiques au sein du projet Manhattan et les « cinq de Cambridge ».

Mais ces progrès furent rapidement contrés par une série de changements dans les systèmes et procédures de chiffrage soviétiques à partir de novembre 1947 et qui culminèrent en 1948. Les systèmes soviétiques que les Américains et Britanniques décryptaient furent changés les uns après les autres. Bien que les disparitions de ces systèmes s'étalèrent sur plusieurs mois, et qu'aucune n'eut lieu en fin de semaine, les cryptanalystes américains appelèrent le désastre « Black Friday » (« vendredi noir »). Bon nombre de communications importantes passèrent par câble au lieu de la radio, déjouant les interceptions. Sur les canaux radio restant utilisés, de nouvelles machines à chiffrer furent introduites, et les procédures de sécurité furent largement améliorées. Ce fut un désastre pour le renseignement américain, auquel il fallut six ans pour commencer à récupérer le terrain perdu.

La responsabilité du « Black Friday » a souvent été attribuée par les anciens de la NSA à William Weisband, un linguiste de l'AFSA travaillant sur le problème soviétique, qui fut suspecté en 1950 par le FBI d'avoir été un agent communiste ; le FBI ne put jamais déterminer si Weisband avait passé des informations aux Soviétiques. Son cas causa une certaine paranoïa dans la profession et contribua à l'attitude très restrictive de la NSA dans la diffusion de ses informations.

En 1947, l'Army et la Navy furent rejointes par une nouvelle armée, l'Air Force, qui ne tarda pas à créer son propre service cryptologique. Pendant ces années, plusieurs forces poussèrent vers une unification des services cryptologiques : le comité du Congrès sur l'attaque de Pearl Harbor, qui recommanda en 1946 une telle unification, des cryptologues qui sentaient le besoin de concentrer leurs moyens réduits, et le secrétaire de l'armée pour des raisons financières. Après une opposition initiale de la Navy et de l'Air Force, le secrétaire à la Défense créa l'Armed Forces Security Agency (AFSA) le 20 mai 1949, et la plaça sous les ordres du Joint Chiefs of Staff (JCS).

L'AFSA fut créée en lui transférant environ 80 % du personnel des services cryptologiques de l'Army et de la Navy affectés dans la zone de Washington, limitant ces derniers au rôle de collecte du renseignement sur le terrain. Mais cette structure laissait les stations d'écoutes sous l'autorité des services cryptologiques, l'AFSA n'ayant qu'une autorité indirecte sur eux. Le service de l'Air Force, lui, parvint à rester un service quasi indépendant. La rivalité interservices conduisit à la duplication d'efforts et à l'absence de coordination. Enfin, le fait que les décisions générales de l'AFSA devaient être votées à l'unanimité des services entraîna une paralysie du système. L'AFSA fut inefficace dès le départ et n'était qu'un service cryptologique de plus, sans apporter l'unification désirée du système cryptologique américain.

À la suite du « Black Friday », l'AFSA se concentra sur l'exploitation de communications soviétiques de bas niveau non chiffrées, qui devint la principale source de renseignement sur l'URSS et connut une forte expansion. Cette expansion demandait une importante concentration sur l'URSS, au détriment des autres pays : fin 1949, plus de la moitié du personnel travaillait sur le « problème soviétique », et le nombre de personnes travaillant sur les pays d'Asie à l'AFSA était passé de 261 à 112. Lorsque la Corée du Nord déclencha la guerre de Corée en juin 1950, l'AFSA n'avait personne travaillant sur ce pays, et n'avait ni linguiste ni dictionnaire coréens. Le 24 octobre 1952, le président Harry S. Truman signe un mémorandum classifié top secret qui ordonne une réorganisation des activités d'interception des télécommunications. La NSA est formellement créée sur ordre du secrétaire de la Défense le 4 novembre 1952 par renommage de l'AFSA.

Les missions de la NSA sont définies par la National Security Council Intelligence Directive no 6, selon les besoins et ordres du directeur du renseignement national. Bien qu'elle appartienne au département de la Défense, la NSA agit pour l'ensemble de l'Intelligence Community. Contrairement à la CIA, fondée de manière très officielle, la NSA est restée très secrète, et son existence ne fut officiellement reconnue qu'en 1957. Cet épisode fit gagner à la NSA son premier surnom, « No Such Agency » (« Une telle agence n'existe pas ») par les journalistes. 

Après la Seconde Guerre mondiale, la NSA a obtenu systématiquement des principales entreprises de télégraphie (RCA global, ITT World Communications et Western Union) l'accès aux messages circulant par câble (projet Shamrock). L'interception des télécommunications se faisait au départ par le collectage des copies papier de télégrammes, puis par la remise de bandes magnétiques. Selon la commission Church du Sénat américain (1975), la NSA sélectionnait environ 150 000 messages par mois, sur un total de 6 millions de messages par mois, pour en faire un compte rendu (soit 1 message sur 40). Des milliers de messages étaient transférés à d'autres agences de renseignement pour analyse. Lew Allen, alors directeur de la NSA, reconnaissait le 8 août 1975, devant la commission Pike, que « la NSA [interceptait] systématiquement les communications internationales, les appels téléphoniques comme les messages câblés », dont « des messages adressés à des citoyens américains ou émanant d'eux ». La NSA a organisé un sabotage des systèmes de chiffrage de la compagnie suisse Crypto AG, lui permettant de lire le trafic de messages diplomatiques et militaires codés de plus de 130 pays. L'intervention de la NSA se faisait via le propriétaire-fondateur de la compagnie, Boris Hagelin, et impliquait des visites périodiques de « consultants » américains travaillant pour la NSA, dont Nora L. Mackebee.

Le Central Security Service (CSS) a été créé en 1972 pour centraliser les activités de renseignement d'origine électromagnétique de théâtre effectuées par les composantes cryptologiques des forces armées des États-Unis (Service Cryptologic Components ou SCC). Lors de cette réorganisation, les SCC étaient l'US Army Security Agency, l'US Naval Security Group et l'US Air Force Security Service. En 2012, ces SCC sont l'US Fleet Cyber Command, le Director of Intelligence de l'US Marine Corps, l'United States Army Intelligence and Security Command, l'US Air Force Intelligence, Surveillance, and Reconnaissance Agency, et le Deputy Assistant Commandant for Intelligence de l'US Coast Guard. Au sein du département du Commerce des États-Unis, l'Office of Executive Support est chargé de disséminer à des firmes clés l'information obtenue à travers les agences de renseignement américaines. La NSA, avec divers autres pays anglo-saxons, alliés dans le cadre du traité UKUSA, est à l'origine du système d'espionnage des communications Echelon. Depuis les années 1980, ce système est la principale source de renseignements de la NSA. Elle a été accusée, notamment à la suite d'un rapport de Duncan Campbell pour le Parlement européen, de s'occuper aussi d'espionnage industriel (ayant notamment fait échouer deux contrats Airbus).

Le IVe amendement de la Constitution des États-Unis et le Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA) de 1978 interdisent aux agences gouvernementales d'espionner un citoyen américain sans mandat. Cependant, il est parfois difficile de déterminer, avec un système mondial automatisé d'interception comme Echelon, si une communication est destinée ou non à un citoyen américain. Pour contourner le IVe amendement, il a souvent été dit que la NSA pourrait demander à ses alliés étrangers les renseignements désirés sur des citoyens américains, même si, en principe, ceci est aussi interdit depuis le FISA et contraire au traité UKUSA. En 1991, 12 tonnes de cocaïne appartenant au cartel de Cali sont saisies grâce à des informations fournies par la NSA. En 1994, lors des négociations du GATT entre les États-Unis et l'Union européenne, Echelon aurait été utilisé pour connaître la position des différents pays de l'Union européenne et la stratégie de la Commission européenne.

En 2005, sur ordre du président des États-Unis George W. Bush, elle a procédé à l'écoute d'une énorme quantité de conversations téléphoniques (ainsi que l'enregistrement d'informations comme la date et la durée des appels ou les numéros de téléphone impliqués), l'ordre n'étant, d'après certains, pas légalement valide. Pour la première fois, ces écoutes concernaient des appels à l'origine ou à destination des États-Unis, ce qui les rendent potentiellement illégales d'après les lois américaines.

En juin 2009, la NSA subit à nouveau une enquête du Congrès des États-Unis sur ses pratiques d'écoute électronique : elle aurait intercepté, sans surveillance ou autorisation judiciaire, plusieurs appels téléphoniques et plusieurs courriels de citoyens américains. En juillet 2009, la NSA a dévoilé le projet de construction de l'Utah Data Center, un centre de traitement de données dont le coût final est estimé à 1,6 milliard de dollars. Opérationnel depuis septembre 2013, ce centre d'interception des communications est décrit comme le plus important des États-Unis et vraisemblablement du monde.

En 1974, un livre intitulé La CIA et le culte du renseignement indique qu'elle a 24 000 employés et un budget de 1,2 milliards de dollars (5,36 milliards de dollars valeur 2011) et qu'elle est alors la seconde plus grosse agence de renseignement américaine derrière l'Air Intelligence Agency. Selon certaines estimations, le quartier général de la NSA utilise à lui seul assez d'électricité pour alimenter quatre Earth Simulators (l'ordinateur le plus puissant connu à la date du 20 septembre 2002). Son budget prévu pour 2012 était de 10,2 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards. Ce budget ne comprend pas celui des services cryptologiques des armées, de programmes communs CIA-NSA, et de possibles programmes de renseignement militaire.

En dépit du fait qu'elle soit le plus grand employeur de mathématiciens, d'informaticiens et d'électroniciens au monde, qu'elle possède un grand nombre d'ordinateurs, et un budget qui dépasse même celui de la CIA, l'agence a été remarquablement discrète jusqu'à récemment. Les effectifs de la NSA ont considérablement varié au cours de son histoire, typiquement augmentant au cours des périodes de tensions de la guerre froide et diminuant lors des périodes de détente. Ses effectifs ont diminué avec la fin de la guerre froide puis augmenté depuis les attentats du 11 septembre 2001.  La NSA évite généralement de rendre publiques des informations sur son organisation interne. La Public Law 86-36 lui permet même de ne pas être obligée à communiquer des informations non classifiées sur son organisation. À l'origine, la NSA était organisée en « lignes fonctionnelles ». En 1956, elle fut réorganisée en une structure géographique dont elle garda les grandes lignes pendant le reste de la guerre froide. Son Office of Production (PROD) était divisé en quatre divisions opérationnelles :

  • ADVA (Advanced Soviet) : décryptage de chiffres soviétiques de haut niveau
  • GENS (General Soviet) : traitement de chiffres soviétiques de moyen et bas niveau (principalement analyse de leur contenu)
  • ACOM (Asian Communist) : traitement de chiffres des pays communistes asiatiques
  • ALLO (All Others) : traitement de chiffres d'autres pays.

À la suite de la défection de Martin et Mitchell en 1960, les services de la NSA furent renommés et réorganisés. PROD devint le Directorate of Operations (direction des opérations, DO), chargé de la collecte et du traitement du SIGINT), qui était organisé en plusieurs « groupes » codés par une lettre et ayant chacun une spécialisation. Ses principaux groupes étaient :

  • A Group (bloc soviétique)
  • B Group (pays communistes asiatiques et Cuba)
  • G Group (reste du monde)

À ses côtés existaient le Directorate of Technology (DT) qui développait les nouveaux systèmes pour le DO, le Directorate of Information Systems Security chargé de protéger les communications du gouvernement américain, le Directorate of Plans, Policy and Programs qui servait d'état-major de l'agence, et le Directorate of Support Services qui s'occupait des fonctions logistiques et administratives. En 1992, à la suite de la dislocation de l'URSS, le A Group fut étendu pour couvrir toute l'Europe et l'ex-URSS, et le B Group absorba le G Group pour couvrir le reste du monde49. En 1997, une autre réorganisation eut lieu, aboutissant à la création de deux groupes dont l'un se voulait adapté aux cibles transnationales : le M Group (Office of Geopolitical and Military Production) et le W Group (Office of Global Issues and Weapons Systems).

En février 2001, la structure de la NSA subit une nouvelle réorganisation importante avec la disparition des direction existantes depuis près d'un demi-siècle, remplacées par deux directions spécialisées dans les deux missions principales de la NSA, les autres services étant centralisés sous l'autorité du directeur de la NSA ou son chef de cabinet : le Signals Intelligence Directorate (SID) et l'Information Assurance Directorate (IAD). En 2013, la NSA est décrite comme ayant cinq directions opérationnelles, trois centres opérationnels et plusieurs directions administratives :

  • Signals Intelligence Directorate (SID) chargée du renseignement d'origine électromagnétique ;
  • Information Assurance Directorate (IAD) chargée de la sécurité des systèmes d'information ;
  • Research Directorate (RD) chargée de la recherche ;
  • Technology Directorate (TD) chargée du développement ;
  • Foreign Affairs Directorate (FAD) qui supervise les interactions avec des services de renseignement étrangers ;
  • National Security Operations Center (NSOC) qui est le centre national de gestion de crise du renseignement électronique et de sécurité ;
  • NSA/CSS Threat Operations Center (NTOC) qui est le principal centre d'alerte en matière de cybersécurité ;
  • NSA/CSS Commercial Solutions Center (NCSC) établi pour gérer les interactions avec les compagnies commerciales et la recherche publique.

Le Signals Intelligence Directorate est organisé en trois entités. Le premier est le Directorate for Data Acquisition dont divers offices collectent les renseignements bruts. Le second est le Directorate for Analysis and Production qui est organisé en « lignes de produits » telles que la Counterterrorism Product Line sur le terrorisme et dont le rôle est d'analyser les renseignements bruts pour en tirer du renseignement fini. Le troisième est l'Enterprise Engagement Mission Management (E2M, anciennement appelé Directorate for Customer Relationships) qui dissémine ce dernier.

Michael S. Rogers, actuel directeur de la NSA et Richard Ledgett, directeur adjoint de la NSAMichael S. Rogers, actuel directeur de la NSA et Richard Ledgett, directeur adjoint de la NSA

Michael S. Rogers, actuel directeur de la NSA et Richard Ledgett, directeur adjoint de la NSA

Installations

Allemagne : NSA a des installations à Berlin, Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Wiesbaden, Griesheim et Bad Aibling.

États-Unis : Le quartier général de la NSA est situé depuis 1954 à Fort George G. Meade, 9800 Savage Road, Maryland, États-Unis, sur une base militaire de l'US Army à approximativement 16 kilomètres au nord-est de Washington. Elle a sa propre sortie sur l'autoroute Baltimore-Washington Parkway, indiquée par le panneau « NSA: Employees Only » (« Réservée aux employés de la NSA »).

Fort Meade est également le siège d'autres entités dont la Defense Media Activity, la Defense Informations Systems Agency, le Defense Courier Service et l'US Cyber Command. Environ 11 000 militaires, 29 000 employés civils et 6 000 membres de leurs familles y résident. L'ensemble formé par le complexe de bâtiments de la NSA à Fort Meade et les autres installations de la NSA dans l'État du Maryland est appelé NSA/CSS Washington (NSAW). En janvier 2001, 13 475 employés civils travaillaient au NSAW. Le système cryptologique américain s'organise autour de quatre centres cryptologiques principaux dits Global Net-centric Cryptologic Centers :

  • NSA/CSS Georgia (NSAG) à Fort Gordon, en Géorgie
  • NSA/CSS Texas (NSAT) ou Texas Cryptology Center (TCC) à Lackland Air Force Base, au Texas
  • NSA/CSS Hawaii (NSAH) à Kunia, à Hawaï
  • NSA/CSS Colorado (NSAC) à Buckley Air Force Base, Colorado

Ces centres traitent les communications interceptées de diverses manières, par des postes d'écoute situés à l'étranger, des satellites, ou depuis le 11 septembre des postes d'écoute à l'intérieur des États-Unis. Les données devraient être stockées dans un grand centre de traitement de données en cours de construction à Camp Williams dans l'Utah, nommé Intelligence Community Comprehensive National Cybersecurity Initiative (IC CNCI) Data Center ou Utah Data Center et qui devrait être achevé en octobre 2013. La NSA a un programme de superordinateur pour la cryptanalyse dans la Multi-Program Research Facility (MPRF) ou Building 5300 du laboratoire national d'Oak Ridge. Des Cryptologic Service Groups (CSG) sous l'autorité du directeur de la NSA servent d'interface avec les commandements militaires pour leur fournir un soutien en matière de SIGINT.

La NSA utilise ou a utilisé de nombreux moyens de collecte de renseignement : interception de communications HF à l'aide d'antennes au sol (FLR-9 « cage à éléphants »), de communications type VHF/micro-ondes depuis des avions ou des satellites-espions, écoute de câbles sous-marins à l'aide de systèmes enregistreurs déposés par des sous-marins, l'accès autorisé par des opérateurs de télécommunications à leur trafic, et des méthodes clandestines. Aux débuts de la NSA, les communications étaient dominées par les ondes HF, principalement en morse ou par radiotélétype. La propagation en haute fréquence permet des communications à grande distance malgré la présence d'obstacles ou au-delà de l'horizon. En conséquence, les signaux d'un émetteur HF peuvent être écoutés à très grande distance depuis une base sûre. Un des premiers efforts de la guerre froide fut de construire des sites d'écoute un peu partout autour de l'URSS. Les antennes utilisées étaient généralement des antennes rhombiques, connectées à des récepteurs analogiques. L'affichage de la fréquence ne fit son apparition sur les récepteurs que dans les années 1960.

En 2013, les révélations d'Edward Snowden mettent en lumière les opérations de surveillance électronique et de collecte de métadonnées menées à grande échelle sur le réseau Internet. La surveillance de citoyens américains divise la communauté légale aux États-Unis, étant jugée orwellienne par un juge de Washington et légale selon un juge de la Cour fédérale de New York. Selon un observateur, « ce nouveau rebondissement accroît la probabilité que la question de la légalité du programme de l'Agence américaine de sécurité soit, in fine, tranchée par la Cour suprême ». En février 2014, le New York Times révèle qu'un bureau d'avocats américain a été espionné alors qu'il représentait un pays étranger en litige commercial avec les États-Unis; l'opération d'espionnage a été menée par l'intermédiaire de l'Australie pour le compte de la NSA.

La NSA a aussi capté les communications des dirigeants de pays alliés, notamment Angela Merkel, François Hollande et Dilma Rousseff. Depuis février 2013, à l'aide du programme baptisé QuantumInsert, la NSA a réussi à pénétrer dans le réseau informatique gérant le câble sous-marin SEA-ME-WE 4 qui achemine les communications téléphoniques et internet depuis Marseille vers l'Afrique du Nord, les pays du Golfe et l'Asie. Le 16 janvier 2014, la société Orange, qui est une des 16 entreprises gérant ce réseau, annonce qu'elle portera plainte contre X pour des faits « d’accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données ». Belgacom, un opérateur belge de téléphonie, a également été massivement piraté, ainsi que l'ordinateur de son consultant en cryptographie, le professeur Quisquater.

À l'aide des outils dénommés Feed through, Gourmet through et Jet plow, la NSA a aussi réussi à insérer des « implants » dans les serveurs de différents constructeurs, dont Cisco, Dell et Huawei. Parmi de nombreux autres outils, on mentionne : Dropout jeep, qui permet de récupérer des informations dans un iPhone; Monkey calendar envoie par SMS la géolocalisation du téléphone sur lequel il est installé; Rage master capte les informations transmises à l'écran de l'ordinateur par câble VGA. Les ingénieurs de la NSA analysent également les rapports d'erreur automatiquement envoyés par le système d'opération Windows afin de déterminer les faiblesses spécifiques d'un ordinateur visé par le service. L'agence a aussi intercepté des ordinateurs neufs avant leur livraison pour y installer des systèmes espions.

Devant les réactions extrêmement critiques que ces pratiques d'espionnage ont suscitées dans les pays touchés, le président Obama annonce, le 17 janvier 2014, quelques mesures d'encadrement au programme de collecte de métadonnées, qui ne sera désormais possible que sur autorisation d'un juge. Il demande notamment à la NSA de cesser d'espionner les dirigeants de pays alliés. Ces mesures ne couvrent toutefois qu'une infime partie des activités de la NSA et ne mettent pas en cause le programme Bullrun, qui vise à affaiblir les technologies de chiffrement grand public. Le 18 janvier 2014, Obama précise que l'agence va « continuer à s'intéresser aux intentions des gouvernements de par le monde », mais que cela ne devrait pas inquiéter les pays alliés. Ce discours déçoit les eurodéputés, qui demandent à entendre Edward Snowden.  En juin 2014, Obama s'engage à modifier le US Privacy Act de façon à étendre aux citoyens européens le degré de protection de la vie privée dont jouissent les citoyens américains.

Pour des motifs de prévention du terrorisme, la NSA aurait espionné les flots de données chez des opérateurs mondiaux comme Google ou Yahoo. Ces allégations ont été réfutées par le directeur de la NSA, qui souligne que ce genre d'opération serait illégal. La NSA recueillerait quotidiennement quelque 55 000 photos d'individus afin de constituer une gigantesque base de données et d'affiner un logiciel de reconnaissance faciale permettant de reconnaître et d'identifier avec un certain degré de précision le visage de n'importe quel individu sur des photos ou des vidéos. La NSA finance ou a proposé de financer divers projets de recherche en matière de calculateur quantique, jusqu'à des laboratoires de l'université d'Orsay. En 2014, les révélations d'Edward Snowden confirment que la NSA cherche à construire une machine à décrypter universelle grâce à un ordinateur quantique, dont la puissance de calcul serait sans commune mesure avec les ordinateurs courants.

La NSA a aussi pour rôle la protection des informations et des systèmes d'information du gouvernement américain. Dans le cadre de sa mission de sécurisation des ordinateurs du gouvernement des États-Unis, la NSA a contribué à plusieurs logiciels libres en fournissant plusieurs patches, notamment pour Linux (Security-Enhanced Linux) et OpenBSD. À la suite de la National Strategy to Secure Cyberspace lancée en 2003, la NSA collabore avec le département de la Sécurité intérieure pour encourager la recherche et l'innovation en matière de cybersécurité. La NSA en partenariat avec la Mitre Corporation, le National Institute of Standards and Technology et des entreprises privées dont Symantec, McAfee et Intel, encourage les compagnies de technologies de l'information à utiliser les Security Content Automation Protocols (SCAP) pour automatiser l'évaluation et la gestion des vulnérabilités de systèmes. À partir de 2005, la NSA a travaillé avec Microsoft pour définir des configurations de sécurité sur Windows XP, Vista, Internet Explorer et les pare-feu Microsoft. La NSA a également aidé à définir le guide de sécurité de Windows 7.

La NSA a participé à la recherche, développement et industrialisation de nombreux secteurs liés à ses activités. Par exemple, la NSA a participé au développement du premier superordinateur imaginé par Seymour Cray en 1977 et dans les années 1980, lorsque les entreprises électroniques américaines choisiront de recourir presque exclusivement aux composants japonais alors plus compétitifs, elle décide de fabriquer elle-même, avec l'aide de National Semiconductor, les composants nécessaires à ses propres ordinateurs. En septembre 2011, la NSA a légué l'un de ces « système de base de données », Accumulo, à la fondation Apache.

Directeurs

Le directeur de l'Armed Forces Security Agency (AFSA) était le prédécesseur du directeur de la NSA entre 1949 et 1952.

  • mai 1949 - juillet 1951 : RADM Earl E. Stone (en), USN
  • juillet 1951 - novembre 1952 : LTG Ralph J. Canine, USA

Le directeur de la NSA est également chef du Central Security Service (CSS) et commandant du United States Cyber Command (USCYBERCOM), depuis leurs créations respectives en 1971 et 2010.

  • novembre 1952 – novembre 1956 : LTG Ralph J. Canine, USA
  • novembre 1956 – novembre 1960 : Lt Gen John A. Samford, USAF
  • novembre 1960 – janvier 1962 : VADM Laurence H. Frost, USN
  • janvier 1962 – juin 1965 : Lt Gen Gordon A. Blake, USAF
  • juin 1965 – août 1969 : LTG Marshall S. Carter, USA
  • août 1969 – août 1972 : VADM Noel Gayler, USN
  • août 1972 – août 1973 : Lt Gen Samuel C. Phillips USAF
  • août 1973 – juillet 1977 : Lt Gen Lew Allen USAF
  • juillet 1977 – avril 1981 : VADM Bobby Ray Inman, USN
  • avril 1981 – mai 1985 : Lt Gen Lincoln D. Faurer, USAF
  • mai 1985 – août 1988 : LTG William E. Odom, USA
  • août 1988 – mai 1992 : VADM William O. Studeman, USN
  • mai 1992 – février 1996 : VADM Mike McConnell, USN
  • février 1996 – mars 1999 : Lt Gen Kenneth A. Minihan, USAF
  • mars 1999 – avril 2005 : Lt Gen Michael V. Hayden, USAF
  • avril 2005 – mars 2014 : GAL Keith B. Alexander, USA
  • avril 2014 – aujourd'hui : ADM Michael S. Rogers, USN

Le directeur adjoint (deputy director) de la NSA est typiquement un civil de carrière.

  • août 1956 : M. Joseph H. Ream
  • octobre 1957 : Dr H. T. Engstrom
  • août 1958 : Dr Louis W. Tordella
  • avril 1974 : M. Benson K. Buffham
  • mai 1978 : M. Robert E. Drake
  • avril 1980 : Mme Ann Z. Caracristi
  • juillet 1982 : M. Robert E. Rich
  • juillet 1986 : M. Charles R. Lord
  • mars 1988 : M. Gerald R. Young
  • juillet 1990 : M. Robert L. Prestel
  • février 1994 : M. William P. Crowell
  • octobre 1997 : Mme Barbara A. McNamara
  • juin 2000 : M. William B. Black, Jr.
  • août 2006 : M. John C. Inglis
  • janvier 2014 : Richard Ledgett

Canine Ralph Julian

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Ralph Julian Canine, né en 1895 et mort en 1969, est un lieutenant général américain ayant été le premier directeur de la National Security Agency (NSA).

At right, Canine becoming the first Director of the National Security Agency (1953)

At right, Canine becoming the first Director of the National Security Agency (1953)

Ralph Canine, né en 1895 à Flora dans l'Indiana, est l'un des deux enfants d'un directeur d'école de l'Indiana. Voulant devenir docteur, Canine suivit des études de médecine à l'université Northwestern lorsque la Première Guerre mondiale l'a propulsé second lieutenant de l'United States Army. Il abandonna finalement l'idée de devenir médecin pour rester dans l'armée, occupant ainsi différents postes pendant l'entre-deux-guerres jusqu'à devenir, durant la Seconde Guerre mondiale, chef d'état major du XII Corps, qui était placé sous le commandement de 3e armée du général Patton.

En 1951, la nomination de Canine à la tête de l'Armed Forces Security Agency (AFSA), une organisation qui devait centraliser les services de cryptologie, a été une surprise notamment du fait qu'il n'avait quasiment aucune expérience du renseignement, sans compter que Canine avait expliqué qu'il aurait préféré pouvoir prendre sa retraite au lieu d'être nommé à la tête de l'agence. Finalement, Canine est resté directeur de l'AFSA jusqu'à son remplacement par la National Security Agency en 1952 dont il sera le premier directeur1. Voulant à tout prix coordonner et harmoniser les différents services de cryptologie, Canine réussit à les centraliser dans une même agence, jusqu'à se faire parfois qualifier de « Grand Unificateur ».

Il a dans le même temps institué un programme de paiement des frais de scolarité afin d'encourager les employés à aller étudier dans les institutions militaires, augmenté les effectifs tout en projetant de déménager la toute nouvelle NSA dans de nouveaux locaux. Il prend sa retraite en 1956 après 40 ans de service dans l'armée. En reconnaissance de son action à la tête de la NSA, Canine a participé à l'inauguration du nouveau quartier-général de Fort Meade en 1963 même s'il n'occupait plus le poste de directeur de l'agence. Il meurt en 1969 d'une embolie pulmonaire.

Décoration

  • Distinguished Service Medal ribbon.svg Army Distinguished Service Medal reçu pour son action durant la Seconde Guerre mondiale.
  • Distinguished Service Medal ribbon.svg Army Distinguished Service Medal reçu pour son action durant la Guerre froide.

Bronfman Samuel

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Samuel Bronfman (né à Soroki, Bessarabie dans l'Empire russe, le 27 février 1889 et décédé à Montréal le 10 juillet 1971) est un homme d'affaires et un philanthrope canadien.

 

Bronfman Samuel

Samuel Bronfman grandit dans une famille juive de huit enfants. Ses parents, Mindel et Ekiel, immigrent au Canada en 1889, d'abord en Saskatchewan, puis au Manitoba. La famille travaille en premier lieu dans le domaine du bois et se lance en 1903 dans l'hôtellerie. En 1922, Samuel Bronfman épouse Saidye Rosner, avec laquelle ils auront quatre enfants : Charles, Edgar, Minda et Phyllis. Constatant que les profits de l'entreprise familiale provenaient pour la plupart des boissons alcooliques, Samuel Bronfman met sur pied un magasin de distribution d'alcool et fonde en 1924 la Corporation des distilleurs de Montréal. Il résidera le reste de sa vie à Montréal (Westmount).

Dans ses débuts, le succès de Bronfman repose sur la vente à des consommateurs fortunés de marques telles Calvert et Dewars. En 1928, la corporation fusionne avec la firme Seagram & Son de Waterloo, en Ontario. Grâce à une habile stratégie légale, la nouvelle compagnie du nom de Seagram - reconnue pour ses whiskies - profite du contexte de la prohibition aux États-Unis entre 1919 et 1933. Seagram devient alors un distributeur international de boissons alcooliques. Au cours des années 1960, ses ventes atteignent le milliard de dollars.

En 1952, Samuel et Saidye Bronfman mettent sur pied une fondation familiale, l'une des plus importantes en matière d'octroi de bourses privées. Leur premier objectif est d'encourager l'initiative et l'esprit d'entreprise parmi les Canadiens. De plus, le couple aide généreusement l'Université McGill à construire un pavillon portant son nom. Il sera aussi un généreux donateur au Musée des beaux-arts de Montréal. En 1967, Samuel Bronfman est nommé officier de l'Ordre du Canada. Président du Congrès juif canadien de 1939 à 1962, il meurt en 1971 à l'âge de 82 ans. Samuel Bronfman est élu membre du Temple de la renommée des hommes d'affaires canadiens (Canadian Business Hall of Fame)1. Ses fils Edgar et Charles prennent la relève de Seagram.

Kvaternik Eugen Dido

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Eugen Dido Kvaternik (29 March 1910, Zagreb, Kingdom of Croatia-Slavonia – 10 March 1962, Río Cuarto) was a Croatian Ustaše General-Lieutenant and the Chief of the Ustaška nadzorna služba (UNS), Internal Security Service in the Independent State of Croatia, a Nazi puppet state during World War II. He was considered at the time the second most important person in Croatia, after Ante Pavelić.

Kvaternik with Jure Francetić and Foreign Minister Mladen Lorković (from left to right) on a bridge on the Drina, the former border to Serbia (Zvornik, April/May 1942)

Kvaternik with Jure Francetić and Foreign Minister Mladen Lorković (from left to right) on a bridge on the Drina, the former border to Serbia (Zvornik, April/May 1942)

Eugen Kvaternik was son of Slavko Kvaternik, a general in the Independent State of Croatia army and a member of the Ustaše, and Olga Frank, daughter of Josip Frank. Through his maternal grandparents he was of Jewish descent. Kvaternik instituted a regime of terror against Croatian Serbs, Jews, Gypsies and other "enemies of the State", and is believed to bear direct and primary responsibility for the atrocities committed by the Ustaše against those groups. In 1943, after a falling-out with Pavelić, the leader of the Independent State of Croatia, he and his father Slavko Kvaternik, who was the Croatian Minister of War, went into exile in Slovakia, and after the war fled to Argentina with the help of the Catholic Church.

From Argentina, Kvaternik continued in his subversive activities against Josip Broz Tito. He reorganized the Ustashe supporters and continued to publish actively, never expressing any regret for his past deeds. Yugoslavia's multiple extradition requests were all turned down, and Kvaternik was never tried. Eugen "Dido" Kvaternik died in a car crash in Río Cuarto, Argentina in 1962.

Kvaternik met his later wife Marija Cvitković in summer 1941 and married her on 10 January 1942. In October 1942 their first son Slavko Eugen was born, on 26 August 1944 their second son Davor and on 2 April 1951 their daughter Olga. Slavko later became professor for political sciences in Argentina, and Davor became Cardiologist in Boston. Olga died with her father Eugen Kvaternik in the car accident on 10 March 1962, whereas Kvaternik's wife and two sons survived.

Singer Vlado

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Vlado Singer (born; 21 October 1908 – October 1943) was an Croatian politician and member of the Ustaše movement.

Singer Vlado

Singer was born in Virovitica on 21 October 1908 to a Croatian Jewish family. Later in life he converted to Catholic faith. He believed that for Jews in Croatia the only right way is total assimilation or identification with the Croatian national identity. Singer political activities began during his studies in Zagreb at the end of the 1920s and in early 1930s. He publicly led the University of Zagreb academics organized in the society called "Kvaternik". Singer with his colleagues, Branimir Jelić, Mladen Lorković and Dido Kvaternik, believed that the former political formations were dead and that a new movement which will be in charge of the revolutionary struggle needs to be created. On 6 March 1932 Singer organized a demonstration at the University of Zagreb against the dictatorship of Alexander I of Yugoslavia. In March 1933 he started and edited nationalist paper "Naša gruda" (Our land). 

After only two published issues Singer was forced to exile in 1933. He moved to Vienna, Austria. In March 1934 he was arrested by the Austrian police at the request of the Yugoslav authorities in connection with an alleged assassination attempt of Petar Oreb against Alexander I of Yugoslavia. After six months he was released and moved to Italy. In Italy he resided in the Ustaša camps. Singer was again arrested after the assassination of Alexander I of Yugoslavia in Marseille, France. He was a commissioner of the supreme organ of Ustaša – Croatian Revolutionary Movement called "Glavni Ustaški stan" (Main Ustaša apartment) and was described as a skilled organizer. While in Italy, according to Eugen Dido Kvaternik, only Singer critically looked at Ante Pavelić's way of life, but remained loyal.

Singer returned to Zagreb in 1941 with Pavelić and other Ustaše members. In May that same year he started to lead personal department of the "Glavni Ustaški stan". In mid-June of 1941 Singer was named in charge of the Ustaše Surveillance Service (UNS) office. On 14 September 1941 members of the communist movement made diversion on Zagreb's main post office. At the Nazis request Singer was arrested as a responsible person. He was imprisoned in Jasenovac concentration camp. While in Jasenovac concentration camp Singer was detained with Vladko Maček. In October 1943, after two year imprisonment, Singer was killed in the Stara Gradiška concentration camp. Historians, writers and associates relate Singer's arrest and liquidation with his Jewish background and Vjekoslav Luburić personal intolerance towards him. Singer's liqudation was never resolved.

Binney William

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William Edward Binney, surnommé Bill Binney, est un ancien employé de la NSA connu pour avoir été un lanceur d'alerte en 2001, après avoir travaillé 30 ans au sein de l'agence. Il démissionne le 31 octobre 2001.

Binney William

Il a durement critiqué l'administration Bush. Il a été la cible d'une enquête du FBI et en particulier d'un raid sur son domicile en 2007. Bill Binney continue pendant le mandat de Barack Obama de parler, décrire et expliquer la politique de collecte de données de la NSA. Il est présent dans les médias. Lors d'une audition, il a témoigné sous serment que la NSA violait délibérément la constitution américaine.

Le 30 septembre 2013, lors d'une conférence à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse, sur le thème de la surveillance et du respect de la vie privée, il indique que Edward Snowden « a rendu service au monde entier » avec ses révélations.

Drake Thomas

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Thomas Andrews Drake, né le 22 avril 1957 en Louisiane aux États-Unis, est un ancien cadre supérieur de la National Security Agency (NSA). 

Drake Thomas

Il est principalement connu pour avoir été un lanceur d'alerte à propos de la mauvaise gestion du programme Trailblazer de modernisation de la NSA.

Klein Mark

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Mark Klein (1945) est un technicien américain d'AT&T qui a dénoncé la coopération de son ex-employeur avec la National Security Agency (NSA) dans le cadre du programme de surveillance électronique de la NSA, probablement illégal, des citoyens américains. 

Klein Mark

Aux États-Unis, sa dénonciation a fait la manchette de plusieurs importants médias américains en mai 2006. Klein a travaillé pour le compte d'AT&T pendant plus de 22 ans, avant de prendre sa retraite en 2004. En reconnaissance de ses gestes, Electronic Frontier Foundation lui a remis en 2008 un Pioneer Award. En juillet 2009, il a publié un livre relatant ses expériences après sa dénonciation.

Maizière Thomas de

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Thomas de Maizière, né le 21 janvier 1954 à Bonn, est un homme politique allemand membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).

Maizière Thomas de

Après avoir dirigé la chancellerie de Mecklembourg-Poméranie occidentale de 1994 à 1998, il prend la tête de celle du Land de Saxe jusqu'à sa nomination comme ministre régional des Finances, en 2001. L'année suivante, le nouveau ministre-président, Georg Milbradt, le désigne ministre de la Justice, puis il devient en 2004 ministre de l'Intérieur. Sa carrière fédérale commence un an plus tard, lorsqu'il devient directeur de la chancellerie fédérale, avec rang de ministre fédéral avec attributions spéciales dans la grande coalition d'Angela Merkel. À l'issue de son mandat de quatre ans, il est choisi pour occuper le poste de ministre fédéral de l'Intérieur dans la nouvelle coalition noire-jaune dirigée par Merkel. En 2011, il est désigné ministre fédéral de la Défense, mais retrouve l'Intérieur deux ans plus tard, dans la seconde grande coalition Merkel.

Après avoir suivi ses études secondaires au Aloisiuskolleg, un établissement scolaire jésuite de Bonn, il obtient son Abitur en 1972 et accomplit la même année son service militaire. Il a ensuite étudié le droit et l'histoire à Münster et Fribourg-en-Brisgau de 1974 à 1979, année où il a passé son premier diplôme juridique d'État. En 1982, il passe son second diplôme juridique d'État, puis devient, l'année suivante, collaborateur des bourgmestres-gouverneurs de Berlin Richard von Weizsäcker et Eberhard Diepgen. Il est nommé chef de division à la chancellerie régionale de Berlin en 1985 pour quatre ans, puis obtient un doctorat de droit à l'université Guillaume de Westphalie de Münster en 1986. Thomas de Maizière a par ailleurs fait partie de la délégation chargée de négocier le traité d'unification de la RFA et de la RDA.

Sa famille, originaire de Maizières-lès-Metz, a fui le roi de France après la révocation de l’édit de Nantes par laquelle, le 17 octobre 1685, Louis XIV interdit l’exercice du culte protestant. Il est le cousin de Lothar de Maizière, dernier ministre-président de la République démocratique allemande (RDA) et seul démocratiquement élu. Il est marié et père de trois enfants. En 1990, il est nommé secrétaire d'État au ministère de l'Éducation de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. À ce titre, il préside en 1993 la conférence des secrétaires d'État des ministères régionaux de l'Éducation. Promu directeur de la chancellerie régionale de 1994 à 1998, il rejoint celle du Land de Saxe en 1999, d'abord comme conseiller, puis comme directeur à partir du mois d'octobre.

Le 30 janvier 2001, suite au limogeage de Georg Milbradt, il est promu ministre régional des Finances par Kurt Biedenkopf. Il conserve ce poste jusqu'à sa nomination comme ministre régional de la Justice le 2 mai 2002 par le nouveau ministre-président, Georg Milbradt. Ce dernier le change à nouveau de poste le 11 novembre 2004 en le plaçant à la tête du ministère de l'Intérieur, dont il démissionne le 22 novembre 2005. Ce même jour, Thomas de Maizière est nommé ministre fédéral avec attributions spéciales et directeur de la chancellerie fédérale dans le cabinet fédéral de grande coalition d'Angela Merkel, dont il fait office de bras droit. Élu député fédéral au Bundestag lors des élections législatives du 27 septembre 2009, il devient ministre fédéral de l'Intérieur le 28 octobre suivant, dans la nouvelle coalition noire-jaune.

Du fait des ennuis de santé de Wolfgang Schäuble, ministre fédéral des Finances, il a représenté l'Allemagne au sommet européen du 9 mai 2010 qui a décidé la mise en place d'un fonds de secours de sept cent cinquante milliards d'euros, destiné à répondre à toute difficulté de paiement ou de financement de sa dette publique par un État membre de la zone euro. Le 2 mars 2011, il est nommé ministre fédéral de la Défense. Il remplace Karl-Theodor zu Guttenberg, qui a démissionné à cause d'un scandale de plagiat dans sa thèse de doctorat, et entre en fonction le lendemain. En mai 2013, de Maizière se trouve concerné par un scandale autour de l'achat pour près de 700 millions d'euros de drones Euro Hawk (version européenne du RQ-4 Global Hawk américain) qui ne voleront jamais du fait de défaillances structurelles. Il redevient ministre fédéral de l'Intérieur le 17 décembre 2013, lors de la formation du cabinet Merkel III, de nouveau constitué par une alliance entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates.


Milbradt Georg

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Georg Milbradt, né le 23 février 1945 à Eslohe, est un homme politique allemand membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU).

Milbradt Georg

Nommé ministre des Finances du Land de Saxe en 1990, il est limogé onze ans plus tard par le ministre-président chrétien-démocrate Kurt Biedenkopf, à qui il succède toutefois en 2002. En 2004, il échoue à maintenir la majorité absolue de la CDU au Landtag lors des élections régionales et se voit alors contraint de former une grande coalition avec les sociaux-démocrates. Il démissionne en 2008, emporté par un scandale concernant la banque publique Sachsen LB, et est remplacé par Stanislaw Tillich. Issu d'une famille originaire de Posnan, il passe son Abitur en 1964 à Dortmund, puis effectue des études supérieures de sciences économiques, droit et mathématiques à l'université de Münster, où il obtient en 1968 un diplôme d'économiste. En 1970, il devient associé de recherche à l'Institut des sciences financières de son université, avant d'accéder au grade d'assistant.

Après avoir soutenu sa thèse de doctorat en 1973, et obtenu son habilitation à diriger des recherches en 1980, il décroche la chaire de sciences financières et économiques de l'université Johannes Gutenberg de Mayence, qu'il occupe jusqu'à sa nomination comme professeur à la faculté de sciences économiques de l'université de Münster, en 1985. Il enseigne de nouveau les sciences économiques, ainsi que la politique financière, à l'université technologique de Dresde depuis décembre 2009. Il est marié avec Angelika Meethe-Milbradt, père de deux enfants et de confession catholique. Il adhère à l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) en 1973, et entre au comité directeur du parti en Saxe en 1994. Désigné vice-président régional cinq ans plus tard, il est élu président en 2001. En 2008, il cède sa place à Stanislaw Tillich.

Après avoir été responsable des finances publiques de la ville de Münster de 1983 à 1990, il devient ministre des Finances du Land de Saxe le 8 novembre 1990, après sa recréation lors de la réunification allemande. Il est élu député régional au Landtag et reconduit à son poste quatre ans plus tard. Il est débarqué par Kurt Biedenkopf le 30 janvier 2001 pour avoir ouvert le débat sur sa succession. Biedenkopf décide finalement de se retirer le 16 janvier 2002, et Georg Milbradt est investi ministre-président de Saxe par le Landtag le 18 avril suivant. Aux élections régionales du 19 septembre 2004, la CDU subit un important recul en perdant 15 points et 21 de ses 76 sièges. Une hypothétique coalition noire-jaune ne recueillant que 62 des 124 sièges de l'assemblée, il est contraint de former une grande coalition avec le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), constituée le 10 novembre. Lors de son investiture, et alors qu'il dispose de 68 sièges, il doit attendre le second tour de scrutin pour être réélu.

À la suite du scandale de la faillite de la Sachsen LB, la banque publique régionale qui a subi d'importantes pertes du fait de la crise des subprimes, il est soumis à de fortes critiques dans la mesure où il a exercé, comme ministre des Finances, la tutelle de l'établissement, et qu'il avait contracté plusieurs emprunts auprès d'elle. Il annonce alors sa volonté de démissionner le 14 avril 2008, et se voit remplacé par Stanislaw Tillich le 28 mai. Ne s'étant pas représenté aux élections régionales du 30 août 2009, il quitte le Landtag un mois plus tard et se retire alors de la vie politique.

Weizsäcker Richard von

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Richard Karl Freiherr von Weizsäcker, né le 15 avril 1920 à Stuttgart, est un homme d'État allemand membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne.

Weizsäcker Richard von

Élu député fédéral en 1969, il échoue à remporter l'élection présidentielle cinq ans plus tard. En 1979, il se présente aux élections locales à Berlin-Ouest et devient vice-président du Bundestag. Après les élections anticipées de 1981, il est investi bourgmestre-gouverneur de Berlin-Ouest. En 1984, il se représente à l'élection présidentielle et se fait élire au premier tour avec une forte majorité, grâce au soutien des sociaux-démocrates et des libéraux. Sollicitant le renouvellement de son quinquennat en 1989, il est réélu à l'unanimité. Président populaire, respecté, il réalise des interventions forte dans le débat public. Il quitte ses fonctions en 1994, après avoir achevé son mandat présidentiel.

Richard est le fils du diplomate Ernst von Weizsäcker (1882-1951) — notamment ambassadeur du Reich auprès du Saint-Siège de juin 1943 à juin 1944 — et le petit-fils de Karl von Weizsäcker (1853-1926) qui a été ministre-président du royaume de Würtemberg de 1906 à 1918. Son frère est le physicien et philosophe Carl Friedrich von Weizsäcker (1912-2007). Son enfance se déroule en grande partie à l'étranger, du fait des responsabilités de son père : il passe notamment quelques années en Suisse et au Danemark. À 17 ans, il part en Grande-Bretagne pour étudier la philosophie et l'histoire à Oxford, puis il poursuit ses études en France, à Grenoble. Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé dans la Wehrmacht et sert avec son frère Heinrich dans la 23e division d'infanterie. Il termine le conflit au grade de capitaine de réserve.

Blessé dans les combats de Prusse orientale en 1945, il est rapatrié dans sa région d'origine, où il reprend ses études d'histoire et de droit à l'université de Göttingen. En 1953, il épouse la fille adoptive d'un industriel, Marianne von Kretschmann. De ce mariage, naîtront quatre enfants. Il adhère en 1954 à l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), le parti du chancelier Konrad Adenauer. Ayant échoué à se faire investir candidat aux élections fédérales du 19 septembre 1965, il est coopté au comité directeur fédéral en 1966 et en est élu membre en mai 1967, lors du congrès fédéral de Brunswick. En 1968, il est proposé par Helmut Kohl comme candidat à l'investiture de la CDU/CSU pour l'élection présidentielle de l'année suivante. Il ne recueille cependant que 20 voix à la commission de sélection, contre 45 au ministre fédéral de la Défense Gerhard Schröder.

Aux élections fédérales du 28 septembre 1969, il se fait élire député de la Rhénanie-Palatinat au Bundestag. Environ deux ans plus tard, en mai 1971, il est choisi comme président de la commission politique de la CDU lors du congrès de Sarrebruck sur proposition du nouveau président du parti, Rainer Barzel, un poste qu'il occupe sept ans. À la suite de l'échec ds chrétiens-démocrates aux élections fédérales anticipées du 19 novembre 1972, Barzel renonce progressivement à ses fonctions dirigeantes, démissionnant le 9 mai 1973 de la présidence du groupe parlementaire. Richard von Weizsäcker se lance alors dans la course à sa succession, mais il est battu le 17 mai par Karl Carstens. Il devient alors vice-président du groupe. À l'approche de l'élection présidentielle du 15 mai 1974, il est investi comme candidat de la CDU/CSU au détriment de Hans Filbinger. Opposé au vice-chancelier libéral Walter Scheel, il recueille 498 voix, contre 530 à son adversaire, élu président fédéral dès le premier tour. Lors de la campagne pour les élections fédérales du 3 octobre 1976, il fait partie de l'équipe politique du candidat à la chancellerie, Helmut Kohl.

Réélu député fédéral de la Rhénanie-Palatinat lors du scrutin, il est choisi comme chef de file de la CDU aux élections locales du 18 mars 1979 à Berlin-Ouest. Avec un score de 44,4 % des voix, les chrétiens-démocrates obtiennent 63 sièges de députés sur 135 et ne sont ainsi pas en mesure de gouverner. Le 31 mai suivant, Richard von Weizsäcker se présente à la vice-présidence du Bundestag, en remplacement de Richard Stücklen qui succède à Karl Carstens, élu président fédéral le 23 mai. Cependant, en raison de sa qualité de député local de Berlin, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et le Parti libéral-démocrate (FDP) demandent un report du vote au 21 juin. Le jour du scrutin, l'élection se tient à bulletins secrets, contrairement à la tradition, ce qui n'empêche pas son élection par 272 voix sur 489. Le 17 décembre, il démissionne de la Chambre des députés de Berlin. Aux élections fédérales du 5 octobre 1980, il se fait élire député de Berlin, puis est reconduit à la vice-présidence du Bundestag à l'unanimité des voix.

Les divisions de la coalition SPD-FDP à Berlin-Ouest amènent à la convocation d'élections locales anticipées le 10 mai 1981. Président de la CDU locale et déjà chef de file en 1979, Richard von Weizsäcker est logiquement investi pour emmener les chrétiens-démocrates. Le score de 48 % des suffrages exprimés — le meilleur de toute l'histoire de la CDU de Berlin — permet au parti de s'adjuger 65 mandats sur 132. Fort d'une minorité représentant 49,2 % des sièges et d'une opposition divisée par l'émergence de la Liste alternative pour la démocratie et la protection de l'environnement (AL), il est investi bourgmestre-gouverneur le 11 juin à la tête d'un gouvernement minoritaire, et démissionne quatre jours plus tard du Bundestag. Le 17 mars 1983, à la suite du changement de coalition au gouvernement fédéral, il forme une coalition noire-jaune avec le FDP, garantissant ainsi une majorité de 72 députés.

Après le refus exprimé par Ernst Albrecht, Kohl lui propose de se présenter à l'élection présidentielle du 23 mai 1984. Il est investi par la CDU/CSU en novembre 1983 et reçoit le soutien du SPD et du FDP. Il démissionne de ses fonctions exécutives le 9 février 1984 et les cède à Eberhard Diepgen. Le jour du vote, il s'impose avec 832 voix sur 1 000. Président fédéral le mieux élu depuis Theodor Heuss en 1954, il prend ses fonctions le 1er juillet suivant. Réputé pour son éloquence et particulièrement respecté par l'ensemble de la classe politique allemande, il postule pour un second mandat lors de l'élection du 23 mai 1989. Il est le premier chef de l'État depuis Heinrich Lübke à se présenter à sa réélection. Il obtient 881 suffrages favorables et ne se trouve opposé à aucun adversaire, un fait unique dans l'histoire politique de l'Allemagne démocratique. Seul Joachim Gauck, en 2012, réalise un meilleur score en nombre de voix.

Durant son mandat, il élargit le champ d'intervention du président fédéral, dont les fonctions étaient alors purement représentatives. Il prend position dans le débat moral et politique, essentiellement sur des questions de société. Il se fait l'avocat d'un respect absolu des principes démocratiques, de la tolérance, de la responsabilité commune de la société et prête une attention toute particulière aux questions humanitaires et à la lutte contre la faim dans le monde. À l'issue de ses deux mandats, il laisse la place de président fédéral à Roman Herzog. Continuant à faire profiter de son expérience les instances nationales et internationales, il préside le groupe de travail indépendant chargé de préparer l'avenir de l'ONU, puis est nommé par le gouvernement rouge-vert président de la commission chargée de la réforme de la Bundeswehr ; il participe enfin aux travaux préparatoires de la Convention sur l'avenir de l'Europe.

Feinstein Dianne

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Dianne Goldman Berman Feinstein (née le 23 juin 1933 à San Francisco) est une ancienne maire de San Francisco et depuis 1992, l'un des deux sénateurs démocrates de Californie au Sénat des États-Unis. Depuis 2009, elle préside la commission du renseignement du Sénat des États-Unis.

Feinstein Dianne

Née Dianne Emiel Goldman le 23 juin 1933 à San Francisco en Californie, son père est Léon Goldman, un chirurgien nationalement reconnu. Diplômée en histoire de l'université Stanford en 1955, elle épouse Jack Berman en 1957 dont elle divorce trois ans plus tard. En 1962, peu de temps après avoir commencé une carrière politique, elle épouse le neuro-chirurgien Bertram Feinstein. En 1969, Dianne Feinstein est membre du conseil des superviseurs (Board of Supervisors) de San Francisco. En 1971 et 1975, elle tente de se faire élire maire mais est battue.

Le 27 novembre 1978, le maire de San Francisco, George Moscone et le superviseur (adjoint au maire) Harvey Milk, premier homme politique ouvertement homosexuel du pays, sont assassinés par un rival politique, l'ex-superviseur de la municipalité Dan White, opposé à l'ouverture politique et sociale du maire envers les homosexuels. Le 4 décembre 1978, par ordre de succession, Dianne Feinstein devient maire. Elle est réélue maire en 1979, survit à une procédure de destitution en 1984 et restera en fonction jusqu'en janvier 1988. Elle est la première et unique femme à avoir été élue maire de cette ville, une des plus à gauche des États-Unis.

Après la mort en 1978 de Bertram Feinstein d'un cancer du colon, Dianne Feinstein se remarie en 1980 à Richard C. Blum, un banquier qui en 1990 finance sa campagne à l'élection au poste de gouverneur de Californie. Elle est alors sévèrement battue par Pete Wilson, sénateur républicain et ancien maire de San Diego. En 1992, Dianne Feinstein est élue au Sénat des États-Unis, lors d'une élection spéciale, pour terminer le mandat de Pete Wilson dont le siège de sénateur était tenu provisoirement depuis son élection en tant que gouverneur, par John Seymour. Elle est réélue en 1994, 2000 et en 2006 (avec 60 % des voix contre 35 % au républicain Dick Mountjoy).

Avocate de la recherche sur les cellules souches à partir d'embryons humains, Feinstein est une partisane du contrôle des armes à feu, s'étant attiré les foudres de la National Rifle Association pour avoir déposé un amendement, en 1994, avec le sénateur Charles E. Schumer (dém., N.Y.) à ce sujet. Toutefois, elle possède elle-même une arme à feu soumise à un permis spécial particulièrement difficile à obtenir. Dianne Feinstein est une démocrate libérale (progressiste), parmi les plus à gauche du Sénat. Elle s'est cependant attirée les foudres de nombreux militants démocrates lorsqu'elle a soutenu par son vote la guerre en Irak et a co-sponsorisé en 2006 une nouvelle proposition de loi contre la désacralisation du drapeau américain. Elle est l'une des rédactrices du Animal Enterprise Terrorism Act de 2006.

En tant que super délégué du Parti démocrate, elle avait annoncé qu'elle soutiendrait Hillary Clinton à l'élection présidentielle de 2008. Lorsque celle-ci s'est retirée de la course à l'investiture, elle a apporté son soutien à Barack Obama. Le 20 janvier 2009, elle est la première femme à présider une cérémonie d'investiture du président des États-Unis. Avec les sénateurs Charles E. Schumer et Edward J. Markey (rép.), elle a déposé une proposition de loi visant à l'interdiction du Bisphénol A pour tout contenant de boisson.

Brennan John O.

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John O. Brennan (né le 22 septembre 1955 à North Bergen, New Jersey) est le directeur de la CIA depuis le 8 mars 2013. Il fut avant cette date conseiller du Président Barack Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste (Deputy National Security Advisor for Homeland Security and Counterterrorism et assistant to the President). 

Brennan John O.

Issu d'une famille irlando-américaine et originaire du New Jersey, il fit ses études de sciences politiques à l'Université Fordham (New York), bénéficiant alors d'un séjour d'un an à l'Université américaine du Caire, où il apprit l'arabe, ainsi qu'en Indonésie, premier pays musulman en termes de population. Il obtint ensuite un master, en 1980, à l'Université du Texas (Austin). Il aurait été profondément marqué d'une part par son éducation jésuite, d'autre part par son expérience du monde arabo-musulman. Il entre ensuite à la Central Intelligence Agency (CIA), où il fera une carrière de 25 ans. 

Il suit la formation de la direction des opérations, puis est affecté en 1981 à la direction du renseignement. Il est en poste à l'ambassade américaine de Djeddah en Arabie saoudite de 1982 à 1984. De 1984 à 1989, il tient une série de postes d'analyste au bureau des analyses du Proche Orient et de l'Asie du Sud de la direction du renseignement. Il est chargé de l'analyse du terrorisme au Counterterrorist Center (CTC, centre contre-terroriste de la CIA) entre 1990 et 1992, y compris pendant les opérations Bouclier du désert et Tempête du désert.

Après un poste de management dans le bureau des analyses du Proche Orient et de l'Asie du Sud, Brennan devient le présentateur du renseignement quotidien à la Maison-Blanche en 1994 et 1995. Il est ensuite assistant exécutif du directeur adjoint de la CIA George Tenet de 1995 à 1996. De 1996 à 1999, il est chef de station d'une « capitale majeure du Moyen-Orient », en fait chef de station à Riyad (Arabie saoudite) lors de l'attentat des tours de Khobar de 1996. Il est ensuite chef d'état-major du directeur de la CIA George Tenet de 1999 à 2001, puis directeur exécutif adjoint de la CIA de mars 2001 à mars 2003. En 2003, il fut chargé par Tenet de construire le Terrorist Threat Integration Center, prédécesseur du National Counterterrorism Center qu'il dirige par intérim de 2004 à 2005. L'administration Bush décide cependant de ne pas le nommer directeur du NCTC, en grande partie à cause de ses critiques de la guerre en Irak.

En 2005, il quitta l'agence, devenant PDG de The Analysis Corporation (2005-081) et secrétaire général de l'Intelligence and National Security Alliance, une association non-lucrative (501c-6) rassemblant des membres de l'Intelligence Community. Il défendit alors publiquement la politique de l'extraordinary rendition, mais qualifia le waterboarding de forme de torture. Il s'impliqua ensuite dans la campagne présidentielle de 2008, soutenant le candidat démocrate Barack Obama. Pressenti une première fois en 2008 pour être nommé directeur de la CIA, la nomination fut avortée en raison de commentaires passés soutenant l'usage de la torture sous l'administration Bush (les « techniques d'interrogatoire renforcées »). Brennan fut alors nommé au Conseil de sécurité nationale, fonction pour laquelle l'accord du Sénat n'est pas nécessaire. Il a son bureau au sous-sol de l'Aile Ouest de la Maison-Blanche.

Après son discours du 30 avril 2012 au Centre Woodrow Wilson, où il évoqua, outre le raid au cours duquel Oussama ben Laden fut tué, la politique américaine concernant les drones et les « assassinats ciblés » (targetted killings), Human Rights Watch regretta l'opacité de cette politique et des fonctions de Brennan, indiquant notamment: « Parce que les États-Unis traitent beaucoup des plus importantes contraintes sur l'usage de la force comme des sujets discrétionnaires plutôt que des obligations légales, l'approche américaine n'empêcherait pas les Russes de cibler un présumé militant tchétchène à New York, ou les Chinois un séparatiste Ouïghour à Washington, s'ils se disaient en guerre contre ces groupes et que les États-Unis n'arrêtaient pas ces derniers. C'est un précédent très inquiétant. »

Par la suite, Brennan est chargé de l'élaboration d'un nouveau cadre politique sur les « assassinats ciblés », et, conformément d'ailleurs aux revendications d'Human Rights Watch, prône un recentrage de la CIA sur les activités de renseignement et le transfert des activités opérationnelles (assassinats) au Pentagone. De 2008 à 2012, l'administration Obama a triplé ses attaques de drones au Pakistan (36 en 2008 et 122 en 2010). Après la tentative d'attentat de décembre 2009 du Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab sur le vol Northwest Airlines 253, la Maison-Blanche s'intéressa de plus en plus au Yémen, où Brennan essaya de mettre en place un nouveau cadre politique pour l'usage des drones. Il obtint notamment l'autorité sur ces programmes, auparavant principalement dirigés par l'amiral Michael Mullen, chef d'état-major des armées. HRW et l'ACLU demeurent cependant très critiques de ce programme, en critiquant tant l'opportunité que l'opacité.

Milk Harvey

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Harvey Bernard Milk (né le 22 mai 1930 à Woodmere, à Long Island, mort le 27 novembre 1978 à San Francisco) est un homme politique américain et un militant pour les droits civiques des homosexuels. Il a été le premier « superviseur » (poste similaire à celui de conseiller municipal) ouvertement gay de la ville de San Francisco.

Milk Harvey

Harvey Milk a été assassiné avec le maire de San Francisco, George Moscone, le 27 novembre 1978. Leur meurtrier, Dan White, a été condamné à sept ans et huit mois de prison, pour homicide involontaire. Ses défenseurs plaidèrent qu'il aurait été perturbé par une « mauvaise alimentation » ; il sera finalement libéré après cinq ans de réclusion 1. Le verdict, considéré comme trop clément par la communauté gay mais pas seulement, a provoqué un scandale dans l'opinion publique, qui a mené à des émeutes réprimées par la police de San Francisco, les « White night riots ». Harvey Bernard Milk était surnommé Glimpy dans son enfance et sa jeune adolescence. Harvey Bernard Milk est né à Woodmere, État de New York, sur Long Island le 22 mai 1930, fils de William et Minerva Karns Milk. Issu d'une famille juive, d'origine lituanienne, il est le petit-fils de Morris Milk qui avait aidé à l'édification de la première synagogue de la région. Enfant, Milk est sujet aux railleries à cause de ses grandes oreilles, de son grand nez et de ses grands pieds, il est souvent perçu comme le clown de la classe. Durant ses études, Il pratique le football américain et développe une passion pour l'opéra ; à l'adolescence, il est conscient de son homosexualité, mais garde cela secret.

Diplômé de l'Université d'Albany en 1951, il s'engage dans la marine américaine mais ne renouvelle pas son engagement malgré une carrière prometteuse terminée avec le grade de lieutenant en 1955. Milk déclarera avoir été victime d'une purge contre les homosexuels dans l'armée. Après son service dans la marine, Milk vit à Dallas, mais son origine juive lui rend difficile sa recherche d'emploi. Il finit par quitter le Texas pour aller à New York où il trouve un travail à Wall Street. Il devient également producteur de pièces de théâtre aux côtés de Tom O'Horgan : ensemble, ils produisent des pièces comme Lenny ou la comédie musicale Jesus Christ Superstar. En 1972, comme de nombreux homosexuels à l'époque, Milk déménage pour San Francisco. Il s'y installe avec son compagnon Scott Smith et y ouvre un magasin d'appareils photographiques, Castro Camera, dans le quartier gay qui deviendra peu à peu connu sous le nom du Castro. Il se distingue rapidement comme un meneur de la communauté homosexuelle, notamment à travers la création de la Castro Valley Association of Local Merchants, une association de commerçants du Castro, et en représentant le quartier lors des négociations avec la mairie.

Milk se présente à deux élections du conseil municipal en 1973 et 1975, sans succès. Il est peu à peu connu comme le « maire de Castro Street », titre dont il aime bien se targuer. À chaque campagne, il reçoit un soutien de plus en plus large de la communauté gay. Prenant acte du fort soutien dont bénéficie Milk, le maire de l'époque, George Moscone, le nomme au Comité d'appel de permis en 1976. Milk doit néanmoins quitter ce poste à peine cinq semaines plus tard pour se présenter en tant que député à l'assemblée de Californie, une élection qu'il perd face à son adversaire Art Agnos. En 1977, le mode de scrutin change : les superviseurs sont maintenant élus par district et non plus au niveau municipal. Milk est alors élu représentant du 5e district, qui inclut le quartier du Castro, et devient le premier homosexuel ouvertement déclaré comme tel à être élu dans une grande ville des États-Unis. Durant ses onze mois de mandat, il soutient un projet de loi pour les droits des homosexuels et s'oppose à la Proposition, un projet de loi du sénateur Briggs soumis à référendum qui aurait autorisé le licenciement des enseignants ouvertement homosexuels. Le thème de l'homosexualité est alors très sensible aux États-Unis, suite aux engagements et aux déclarations ouvertement homophobes de la chanteuse Anita Bryant, et aux différentes ordonnances locales prises dans plusieurs États des États-Unis pour empêcher — ou au contraire parfois pour favoriser — les discriminations liées à l'orientation sexuelle. Dans ce contexte tendu, Milk parvient malgré tout à faire passer son projet de loi et à empêcher l'adoption de la Proposition. 

Le 27 novembre 1978, Milk est assassiné avec le maire George Moscone dans la mairie par l'ancien superviseur Dan White. Milk et White avaient du mal à s'entendre, s'opposant sur de nombreux projets de loi. À l'automne 1978, faisant face aux difficultés financières de son restaurant et aux critiques concernant son rôle de superviseur, White démissionne soudainement. Immédiatement, de nombreux groupes d'intérêts économiques qui comptaient sur la présence de White à la mairie font pression sur lui pour qu'il demande le retour de sa lettre de démission, mais lorsqu'il fait sa requête, il apprend que sa démission est d'ores et déjà effective. Seul le maire a le pouvoir de rétablir White à son poste, une décision que Moscone est d'abord tenté de prendre, avant d'être convaincu par Milk et d'autres qu'il s'agit d'une mauvaise idée qui entraverait les objectifs progressistes du maire et de ses alliés. Cette version est contestée par certains militants homosexuels qui y voient une façon de tenter d'excuser le geste de White en arguant que ce sont les pressions de Milk sur Moscone qui auraient poussé White à commettre ce geste.

Le 27 novembre, alors que Moscone s'apprête à nommer un remplaçant pour le siège du 8e district, White s'habille d'un costume marron, prend son ancien revolver de service et quelques balles supplémentaires et se rend à la mairie de la ville. Une fois sur place, White pénètre dans la mairie à travers une fenêtre de sous-sol afin d'éviter le détecteur de métaux à l'entrée du bâtiment. Il monte l'escalier menant au bureau du maire et il est autorisé à voir Moscone après une courte attente. Une dispute éclate immédiatement entre les deux hommes au sujet de la nomination imminente. Moscone suggère de continuer leur conversation dans une pièce privée afin que les éclats de voix ne parviennent pas à la salle d'attente. Une fois dans la pièce, White sort son revolver et tire deux balles dans la poitrine du maire, puis deux balles dans la tête. White quitte le cabinet du maire en coup de vent, croisant la présidente du conseil des superviseurs Dianne Feinstein en chemin vers l'aile hébergeant les cabinets des superviseurs. Sur place, White trouve un prétexte pour demander une entrevue en privé avec Milk. Une fois introduit dans une salle de réunion par Milk, il se met à crier et l'abat de deux balles dans la poitrine, une dans le dos et deux autres dans la tête. White quitte ensuite la mairie sans être inquiété alors que les corps des deux victimes sont découverts.

Ce soir-là, des milliers de San-Franciscains se rassemblent à la lueur de bougies pour pleurer les deux personnalités et marchent à travers le quartier de Castro dans le district de Milk pour défiler devant la mairie. Milk avait envisagé un possible assassinat et avait enregistré plusieurs cassettes audio qui devaient être écoutées dans un tel cas. L'une d'entre elles contenait la phrase célèbre « Si une balle devait traverser mon cerveau, laissez-la briser aussi toutes les portes de placard » (« If a bullet should enter my brain, let that bullet destroy every closet door »), en référence aux homosexuels craignant de faire leur coming-out (de sortir du placard). Dan White est arrêté immédiatement après les assassinats. Son procès, qui se tient en 1979, est célèbre dans les annales judiciaires américaines pour la « défense du Twinkie » (Twinkie defense). Les avocats de White arguent que Dan White était dépressif et s'appuient notamment sur le fait que Dan White avait changé ses habitudes alimentaires, consommant plus de malbouffe (junk food). Cette défense est perçue par l'opinion publique comme l'invocation d'une consommation excessive de sucreries pour expliquer le comportement irrationnel de White. Un Twinkie est une gourmandise populaire aux États-Unis.

Le jury populaire déclare Dan White coupable d'homicide involontaire au lieu de meurtre au premier degré, malgré l'évidente préméditation des assassinats, et White est condamné à sept ans et huit mois de prison. La communauté gay de San Francisco réagit violemment à l'annonce du verdict et des émeutes éclatent, notamment dans le quartier du Civic Center. La police réprime sévèrement les violences par ce que certains dénoncèrent comme une « invasion » du quartier rose de Castro. D'autres au contraire y voient un laxisme de la part de la police n'ayant pas suffisamment protégé les biens et les personnes.  Cet épisode de l'histoire de San Francisco est appelé the White night riots — les « émeutes de la nuit White », jeu de mots avec « nuit blanche » (white night). Dan White est relâché le 6 janvier 1984. Après avoir passé cinq ans à la prison d'État de Soledad, il est amnistié et remis en liberté. Dan White se suicide le 21 octobre 1985, moins de deux ans après avoir été relâché de prison.

Harvey Milk est souvent vu comme un martyr de la cause gay. De nombreuses institutions dédiées à la communauté LGBT portent son nom, notamment à San Francisco (comme le Harvey Milk Institute et le Harvey Milk Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Democratic Club), mais aussi dans d'autres villes des États-Unis. La vie de Milk a servi de canevas à de nombreuses œuvres. En 1984, le documentaire the Times of Harvey Milk, Oscar du meilleur documentaire, retrace la vie de cet homme politique au parcours atypique. En 2004, une version DVD du film est enrichie de nombreux entretiens, notamment avec le réalisateur Rob Epstein et le neveu de Harvey, Stuart Milk. En 1979, l'écrivain Roger Peyrefitte publie son roman « Roy », dans lequel, en arrière-plan, nous est raconté le parcours de Harvey Milk, de son élection en tant que conseiller municipal, à son assassinat. Plusieurs chansons ont également été inspirées par cet assassinat, notamment « I Fought the Law » de Sonny Curtis reprise par the Clash et les Dead Kennedys, « Harvey Milk (Portrait) » (1978) de Blue Gene Tyranny, « God is a Bullet » (1989) de Concrete Blonde ou « Harvey » par Zoe Lewis.

En 1995, l'opéra Harvey Milk du compositeur Stewart Wallace et du librettiste Michael Korie est représenté au San Francisco Opera, puis enregistré sur CD en 1996. Il existe également un groupe américain de doom metal nommé Harvey Milk. En 1999, le film Execution of Justice, basé sur la pièce de théâtre du même nom écrite par Emily Mann, retrace les derniers instants de l'assassinat. Un film de Gus Van Sant, nommé simplement Harvey Milk, est sorti en décembre 2008 aux États-Unis et au Canada et en mars 2009 en France. Le 22 février 2009, Sean Penn obtient l'Oscar du meilleur acteur pour sa prestation. Dustin Lance Black est également récompensé par l'Oscar du meilleur scénario. En 2011, Safia Amor publie Harvey Milk : non à l'homophobie, un roman documentaire de jeunesse retraçant la biographie de Harvey Milk. Ce roman, publié chez Actes Sud Junior dans la collection « Ceux qui ont dit non », est accompagné de 20 pages documentaires illustrées sur le combat de la communauté homosexuelle.

Mark Leno, sénateur de Californie ouvertement gay, d'origine latino, a proposé de faire du 22 mai, jour de naissance de Harvey Milk, un jour spécial, orienté contre les discriminations à l'égard des homosexuels. Cette proposition (bill) a été votée mais son adoption s'est vu opposer le veto du gouverneur Arnold Schwarzenegger le 30 septembre 2008. Depuis, Sean Penn, fraîchement oscarisé pour son incarnation de Harvey Milk, est intervenu pour tenter de pousser le gouverneur à changer sa position. Harvey Milk a été nommé en 2009 par Barack Obama pour recevoir la plus haute distinction civile américaine, la « Médaille de la liberté ».

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