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Morin-Forestier François

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Né en 1910, fils de l’amiral Michel Morin, polytechnicien, François Morin traverse l’ensemble de la Résistance sous le pseudonyme le plus courant de « François Forestier », d'abord comme un dirigeant du mouvement de Résistance Combat, en zone nord, dès la fin de 1940, puis comme premier chef d'état-major de l'Armée Secrète, principalement à Lyon, enfin à Londres, où il dirige la "Délégation des mouvements de Résistance" voulue et créée par Henri Frenay.

François Morin est élevé chez les Jésuites de Saint-Louis de Gonzague. Il prépare l'Ecole Polytechnique à Janson-de-Sailly. Polytechnicien, licencié es sciences, il entre chez Landry & Cie, entreprise de M. Montcocol, ami du maréchal Pétain, beau-père du Dr Didier Ménétrel. Officier de réserve, interprète auprès de la 1ère division canadienne, officier de liaison du général Antoine Béthouart en Grande-Bretagne, Morin est démobilisé à Rabat le 14 août 1940.

Le 11 novembre 1940, Morin participe à Paris aux manifestations commémoratives interdites par l'occupant. En juin 1941, il est mis en contact avec Elizabeth Dussauze qui le présente à Robert Guédon. En zone Nord, il est aux côtés du Groupe du musée de l’Homme, ensuite à Combat Zone Nord, jusqu’à leur anéantissement par la Geheime Feldpolizei auquel il échappe de justesse début 1942; en février 1942, Morin passe en zone libre en compagnie d'Henri Ingrand. Survivant ainsi aux premières répressions, il prend immédiatement les fonctions de responsable militaire de « Combat ». À la fusion des mouvements de Résistance en zone Sud, fin 1942, il est désigné pour prendre les fonctions de premier chef d’état-major du général Charles Delestraint. Avec Raymond Aubrac, de Libération, il est alors de ceux qui travaillent le plus activement à la construction de l’Armée Secrète.

Tous deux sont arrêtés le 15 mars 1943, à Lyon. S’ensuivent plusieurs semaines dans la même cellule de la prison Saint-Paul, puis à l’hôpital de l’Antiquaille, avec Serge Ravanel, Maurice Kriegel-Valrimont et Raymond Hego. Le 24 mai, 10 jours après être lui-même sorti de prison grâce à l’action de sa femme, Lucie, Raymond et elle font à leur tour évader ses codétenus, dont François. Considéré comme trop exposé pour rester en France, il est exfiltré après trois mois de cavale, par avion, vers Londres où Passy lui propose de rejoindre le BCRA.

À la demande de Frenay, François décline cette offre, pour prendre la tête de la « Délégation » des mouvements de Résistance. Il peut ainsi aider à mieux faire comprendre ce qu’était la Résistance - dont il devient à la fois un porte-parole, et « un observateur privilégié » (Henri Noguères), alors même que se mettent en place les acteurs de la Libération. En mars 1944, il est chef de la délégation de Londres du Commissariat des Prisonniers, Déportés et Réfugiés dirigé par Henri Frenay. Après la guerre, et quelques missions officielles bien remplies, il reprend comme beaucoup d’autres la vie civile, avant de disparaître le 10 mai 1980.


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