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Bongo Omar

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Bongo Omar Albert-Bernard, puis Omar Bongo, homme d'État gabonais (Lewai, aujourd'hui Bongoville, Haut-Ogooué, 1935-Barcelone 2009). Fils d'un cultivateur batéké, une ethnie minoritaire du sud-est du pays, il fait ses études au Congo puis son service militaire au sein de l'armée de l'Air française au Tchad, avant de devenir un agent subalterne des services secrets français. Entré au ministère des Affaires étrangères l'année de l'indépendance du Gabon, en 1961, il devient directeur de cabinet du président Léon M'Ba qui le nomme ministre de l'Information en 1966 puis vice-président de la République en mars 1967.

Après son décès en novembre 1967, A. B. Bongo lui succède à la tête de l'État. L'année suivante, il instaure un régime de parti unique, le parti démocratique gabonais (PDG). Franc-maçon depuis 1966, Albert-Bernard se convertit à l'islam en 1973, sur les conseil du colonel Muammar al-Kadhafi, et change son nom en El Hadj Omar Bongo (auquel il ajoutera, en 2003, celui de son père, Ondimba). Il engage la mise en œuvre de grands projets tels le Transgabonais mais sous son long règne, le pays, étroitement dépendant des matières premières et sous-industrialisé, ne connaît pas de véritable décollage économique et sa population ne profite guère de la manne pétrolière, réservée à l'entourage du président.

Confronté à une virulente opposition sociale et politique à la fin des années 1980, le président consent à autoriser le multipartisme (1990) et une nouvelle Constitution (1991). En habile conciliateur, il joue sur les divisions de ses opposants et, soutenu par une formation politique qui quadrille le pays, est facilement réélu en 1993 et en 2005 à l'issue d'élections contestées par l'opposition. À l'extérieur, il acquiert une réputation de vieux sage et offre sa médiation dans les crises qui secouent les deux Congos (1997 et 1998), le Tchad, la République centrafricaine, le Burundi et le Soudan.

Serviteur zélé de la « Françafrique », il a côtoyé pas moins de six présidents de la République française et entretenu un important réseau d'obligés de tous bords. Doyen des chefs d'État africains influent mais controversé, il meurt après plus de quarante ans passés au pouvoir en laissant d'immenses intérêts aux mains d'un clan désuni.


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