Faith Domergue nait à la Nouvelle Orléans le 16 Juin 1924. Elle grandit petite fille heureuse entre ses parents Adabelle et Léon Domergue. Une belle créole et un père
d’origine française qui apprendra sa langue à la petite Faith. Ce n’est que bien plus tard que notre belle héroïne apprendra qu’elle avait été adoptée par Adabelle lorsqu’elle était encore un
petit bébé et qu’elle avait déjà dix-huit mois lorsque Léon Domergue épousa Adabelle et fit de la petite Faith sa fille officielle.
Quelques année plus tard, ses parents quittent la Louisiane pour la Californie, ce que la très jeune Faith considère comme une aubaine car elle a découvert le cinéma après le théâtre et c’est
devenu sa passion. Adabelle n’étant pas de ces mères manageuses qui traînent leurs enfants prodigues jusque dans les lits des metteurs en scène, Faith se concentre sur ses études mais envoie
quand même ses photos aux départements castings de studios. Elle fait bien! Elle était encore lycéenne qu’elle a déjà un contrat chez Warner. Elle a quinze ans, elle parle plusieurs langues et
chante comme un rossignol, quel studio aurait résisté?
Mais le destin s’en mêle. Un lycéen encore boutonneux l’invite à faire une ballade dans la voiture flambant neuve que papa vient de lui offrir pour ses dix-huit ans. Ce fut le premier et dernier
parcours de l’engin qui finit à la casse. Faith passe huit mois à l’hôpital et l’on crut qu’elle resterait défigurée. Quinze jours après sa sortie, sa route croise celle de Howard Hugues qui
rachète son contrat à la Warner pour une somme fabuleuse et décide de faire de Faith Domergue à la fois une star et sa femme. Durant les trois ans que dure son apprentissage, Hugues la «prête»
pour un court rôle dans «L’esclave du souvenir» (1946) et mitonne son lancement dans «Vendetta» (1946) de Mel Ferrer.
Lorsqu’elle se rend compte de son épouvantable naïveté et de la fourberie de cet homme qu’elle aime sans doute sincèrement, son sang créole se met à bouillir dans ses veines et dans un bel
esprit, elle se rue dans le mariage avec le chef d’orchestre Teddy Stauffer. Huit mois plus tard, tout est terminé et Stauffer va faire les délices de Hedy Lamarr dans un mariage à peine plus
long que le précédent. Puis, Faith Domergue rencontre Hugo Fregonese, cinéaste portant beau et l’épouse. Ils se marient en 1947, ils vont le rester dix ans. Ils s’envolent pour l’Argentine où
vient au monde Diana, le premier janvier 1949. Plus tard un garçon suit, John Anthony.
La belle madame Fregonese revient à Hollywood, termine «Vendetta» qui ne sort qu’en 1950. Faith Domergue s’illustre dans quelques films noirs où elle est, il faut bien le dire, tout à fait
sensationnelle puis passe à la science-fiction avant de terminer dans des films d’horreur. Elle se consacre beaucoup à la télévision et apporte son concours à quelques-unes des séries les plus
prestigieuses du petit écran. Partageant son temps entre l’Argentine et Hollywood, elle ne fait hélas pas la carrière qu’elle est en droit d’espérer même si l’Angleterre et l’Italie font appel à
ses charmes et à son talent. Divorcée de Hugo Fregonese, Faith Domergue convole encore avec Paolo Cossa.
Une union sans histoires fracassantes qui la laissera veuve après trente ans d’un mariage serein. L’actrice décède à son tour le 4 Avril 1999 emportée par le cancer. Elle s’était fixée à Santa
Barbara après avoir longtemps vécu à Rome, à Genève et à Marbella. Lorsque Faith Domergue s’éteignit, l’univers du cinéma n’en fut guère bouleversé, on avait depuis longtemps oublié la «première
star créole». Le cinéma la remettra à l’honneur en 2004, lorsque son rôle sera interprété par Kelli Garner dans «The aviator» de Martin Scorsese.
Filmographie
- 1941 - Blues in the night – de Anatole Litvak avec Lloyd Nolan
- 1946 - L’esclave du souvenir / Jeune veuve ( young widow ) de Edwin L. Marin avec Louis Hayward
- Vendetta – de Mel Ferrer avec Joseph Calleia
- 1949 - L’affaire de Buenos Aires ( apenas un delincuente / hardly a criminal ) de Hugo Fregonese avec Jorge Salcedo
- 1950 - Voyage sans retour ( where danger lives / white rose for Julie ) de John Farrow avec Robert Mitchum
- 1952 - Duel / Duel sans merci ( the duel at Silver Creek / claim jumpers) de Don Siegel avec Audie Murphy
- 1953 - L’aventure est à l’Ouest ( the great Sioux uprising ) de Lloyd Bacon avec Jeff Chandler
- 1954 - This is my love – de Stuart Heisler avec Dan Duryea
- Le passage de Santa Fe ( Santa Fe passage ) de William Witney avec Rod Cameron
- Le culte du cobra ( cult of the cobra ) de Francis D. Lyon avec Marshall Thompson
- Les survivants de l’infini / Terreur sur l’univers ( this island earth / war of the planets ) de Joseph M. Newman avec Jeff Morrow
- 1955 - Le monstre vient de la mer / Le monstre surgit des mers ( it came from beneath the sea / monster from beneath the sea ) de Robert Gordon avec Kenneth Tobey
- La mort frappe à la porte ( timeslip / the atomic man ) de Ken Hughes avec Gene Nelson
- 1956 - Soho, quartier dangereux / Règlement de compte à Soho ( Soho incident / spin a dark web ) de Vernon Sewell avec Lee Patterson
- 1957 - Le ciel brûle ( il cielo brucia ) de Giuseppe Masini avec Amedeo Nazzari
- Le salaire du diable ( violent stranger / man in the shadow ) de Montgomery Tully avec Zachary Scott
- 1958 - Escorte pour l’Oregon ( escort West ) de Francis D. Lyon avec Victor Mature
- 1962 - California – de Hamil Petroff avec Jock Mahoney
- 1965 - Voyage sur la planète préhistorique ( voyage to the prehistoric planet / prehistoric planet / voyage to a prehistoric planet ) de Curtis Harrington avec Basil Rathbone
- 1967 - Track of thunder – de Joseph Kane avec Tommy Kirk
- 1968 - The gamblers – de Ron Winston avec Don Gordon
- 1969 - L’amore breve – de Romolo Scavolini avec Massimo Serato
- Perversion story ( una sull’altre / una historia perversa / una historia sull’altra / one on top of the other ) de Lucio Fulci avec Jean Sorel
- 1971 - Blood legacy / Legacy of blood – de Carl Monson avec John Carradine
- L’uomo dagli occhi di ghiaccio – de Alberto De Martino avec Victor Buono
- 1972 - So evil, my sister / Psycho sisters / The sibling – de Reginald LeBorg avec Susan Strasberg
- 1973 - Le manoir aux sept cadavres ( the house of the seven corpes / the house of seven corpses ) de John Harrison avec John Ireland