publié le 08/01/2014 à 16h12
Soixante-dix ans après le massacre d'Oradour-sur-Glane, au cours duquel 642 personnes ont été
tuées en juin 1944, le parquet de Cologne, en Allemagne, a annoncé une nouvelle inculpation, mercredi 8 janvier.
L'homme de 88 ans est accusé du meurtre de 25 personnes et d'avoir gardé l'église du village pleine de femmes et d'enfants, qui a été brûlée par des SS en 1944
Un homme de 88 ans a été inculpé pour meurtre et complicité de meurtre lors des exactions commises par des SS
dans cette petite commune du Limousin.
Celui qui avait 19 ans au moment des faits est plus précisément accusé d'avoir, avec d'autres membres du régiment Der Führer de la division blindée SS Das Reich, dont il
faisait partie, tué 25 hommes qui avaient été abattus à la mitrailleuse dans une grange.
L'accusé nie toute responsabilité
L'accusé se serait ensuite rendu à l'église d'Oradour, où étaient regroupés plusieurs centaines de femmes et d'enfants qui ont été massacrés à l'aide d'explosifs, de grenades, d'armes
automatiques, avant que l'église soit brûlée à son tour. Il serait complice de cette tuerie, car il aurait « assuré une garde à proximité de l'église » et il y aurait peut-être même transporté du
combustible, a détaillé le tribunal de Cologne.
Face aux enquêteurs, l'homme a reconnu avoir été membre du régiment Der Führer de la division blindée SS
Das Reich qui a exécuté méthodiquement 642 civils. « Il a également reconnu s'être trouvé sur les
lieux au moment des faits, mais il a nié avoir participé au massacre », a précisé le procureur général Andreas Brendel, procureur général de l'office central chargé d'enquêter sur les crimes
nazis, qui dépend du parquet de Dortmund.
L'organisation d'un procès reste toutefois encore suspendue à la décision du tribunal de Cologne, qui a laissé jusqu'à fin mars à l'accusé pour s'y opposer. Cette procédure va encore prendre «
plusieurs semaines », a expliqué M. Brendel.
Plusieurs enquêtes réalisées en Allemagne de l'Ouest sur le massacre avaient été classées faute
de preuves. Mais la découverte par un historien d'un document de la Stasi sur ces faits avait convaincu M. Brendel d'entamer de nouvelles investigations en 2010. Cinq autres personnes soupçonnées
d'avoir pris part au massacre sont dans le viseur de la justice allemande, mais aucune autre
inculpation n'est prévue pour le moment.