Yitzhak Arad (né Rudnicki) né le 11 novembre 1926 à Święciany dans la Deuxième République de Pologne (aujourd'hui en Lituanie) est un historien israélien d'origine polonaise. En
septembre 1939, alors qu'il vit à Varsovie avec sa famille, il s'enfuit avec sa sœur vers la Lituanie occupée par les Soviétiques. Ses parents, restés en Pologne, sont assassinés à Treblinka
pendant l’occupation allemande. Quand les Allemands envahissent l'URSS, il est enfermé dans le ghetto de Swieciany où il rejoint très jeune le mouvement de résistance. Il parvient à s'y enfuir
juste avant la liquidation du ghetto. Il est capturé par les Allemands et est envoyé dans un camp de travail où il nettoie les armes prises aux Soviétiques.
Après avoir réussi à voler des armes, il s'enfuit dans la forêt avec vingt-cinq autres détenus du camp en février 1943. Au bout de deux mois, les jeunes Juifs rencontrent des partisans, la
brigade Markov, avec qui ils combattent jusqu'à la libération de la Lituanie en 1944. brigadier-général dans les forces de défense d'Israël, il fut directeur de Yad Vashem de 1972 à 1993. Il est
appelé comme témoin et expert, aux procès intentés aux États-Unis contre Alexandras Lilejkis et Algimantas Dajlide qui avaient occupé des postes importants dans la police lituanienne. Yitzhak
Arad a participé à la réunion de la Commission pour l'évaluation des crimes des régimes d'occupation nazie et soviétique, où il a soulevé la question de la participation des Lituaniens à
l'extermination des juifs lituaniens.
En 1978, Yitzhak Arad publie ses mémoires, The Partisan. From the valley of death to Mount Zion. Il y parle dans la vie dans les ghettos qu'il a fréquenté, de sa vie de partisan puis sa
participation à la guerre d'indépendance d'Israël. Il se rappelle que même parmi les partisans (résistants communistes), l'antisémitisme était très important. Les Juifs n'étaient acceptés parmi
les résistants que s'ils venaient avec leur propre arme alors que les non-juifs étaient acceptés sans armes. De plus, ils devaient prouver qu'ils n'étaient pas des lâches comme les vieux clichés
antisémites le prétendaient. Mais au fur et à mesure que les groupes des partisans s'organisaient, la situation des Juifs s'était améliorée. Yitzhak Arad a publié plusieurs ouvrages importants,
notamment sur les camps d’extermination de l’action Reinhardt et une collection de documents historiques relatifs à la Shoah dans l´Union soviétique.
Alors que près de la moitié des Juifs d'Europe assassinés venaient d'Union soviétique, cet aspect de la Shoah n'a pu être étudié que récemment car les archives collectées par l'armée rouge ont
été interdites au public pendant la période soviétique ainsi que les témoignages réunis par le comité juif antifasciste. Il a fallu attendre les années 1990, pour que les fonds du comité juif
antifasciste et les archives de l'écrivain et journaliste Ilya Ehrenbourg, soient transférés à Yad Vashem où les historiens ont enfin pu les étudier. Ceci a permis la rédaction d'un ouvrage Le
livre noir inconnu, préfacé par Yitzhak Arad qui se présente de la même manière que Le Livre noir rédigé à la fin de la guerre par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman. Mais contrairement à
l'original, en partie conçu pour magnifier la résistance du peuple soviétique face aux nazis, le Livre noir inconnu montre que la collaboration avec les Allemands a été un phénomène assez répandu
non seulement dans les régions annexées par les Soviétiques en 1939 mais aussi dans les territoires anciennement soviétiques. Yitzhak Arad est aussi coéditeur d'une partie des rapports des
Einsatzgruppen en anglais et en hébreu avec Shmuel Krakowski et Shmuel Spector.
En 2007, Yitzhak Arad a été convoqué « pour crimes de guerre » par le parquet de Vilnius, soupçonné en tant que partisan d'avoir tué des civils au cours des combats qui ont opposé les partisans
les troupes lituaniennes auxiliaires des nazis. Cette accusation fait suite à une longue campagne pour transformer les Lituaniens devenus policiers auxiliaires SS en libérateurs de l'occupant
soviétique.
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Arad Yitzhak
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