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Le général Aussaresses, tortionnaire assumé, inhumé en Alsace

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La Montagnepublié le 10/12/2013 à 16h09

Quelque 200 personnes, dont d'anciens soldats parachutistes et l'avocat élu député sous l'étiquette FN, Gilbert Collard, ont assisté mardi aux obsèques du général Paul Aussaresses à La Vancelle (Bas-Rhin), où ce défenseur de la torture en Algérie est mort à 95 ans, a constaté l'AFP.



Paul Aussaresses

Quelque 200 personnes, dont d'anciens soldats parachutistes et l'avocat FN Gilbert Collard, ont assisté mardi aux obsèques du général Paul Aussaresses à La Vancelle (Bas-Rhin), où ce défenseur de la torture durant la guerre d'Algérie est mort la semaine dernière à 95 ans, a constaté l'AFP. - Jack Guez/AFP

 

"Je suis là parce que j'ai de l'affection pour lui. Toute sa vie a été guidée par son amour de la France", a dit l'avocat et député à l'AFP, après avoir prononcé une allocution à sa mémoire, en l'église Saint-Louis de ce village du piémont des Vosges où résidait le général.

Le général Aussaresses, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale avant de devenir un théoricien de la torture qu'il avait appliquée durant la guerre d'Algérie, est mort le 3 décembre à l'âge de 95 ans.

En 2001, cet ancien para avait déclenché une tempête politique en admettant dans un livre avoir pratiqué en Algérie la torture, "tolérée, sinon recommandée" selon lui par les politiques.

Il avait été condamné définitivement en 2004 à 7.500 euros d'amende pour apologie de la torture, puis exclu de l'ordre de la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac.

"Il a accepté de faire le sale boulot et c'est beaucoup plus honorable d'assumer que de ce défausser. Je trouve ça courageux. Il y a des gens qui aiment leur pays jusqu'au-delà du raisonnable", a encore commenté Gilbert Collard.

L'élu a expliqué sa présence par le fait que le général Aussaresses s'était rendu à l'enterrement de son père.

"Pour certains, Aussaresses était un pourri, pour nous c'était un grand soldat", a dit de lui Michel Lavaux, 60 ans, ancien para mobilisé en Afrique, venu lui rendre hommage avec de nombreux camarades coiffés de bérets de parachutistes.

A l'issue de la cérémonie, d'anciens soldats arborant des drapeaux de l'Union nationale des parachutistes (UNP) ont formé une haie d'honneur pour laisser passer le cercueil de Paul Aussaresses recouvert d'un drapeau français, tandis que sonnaient les cloches de l'église.

Les soldats lui ont rendu un dernier salut en entonnant La Marseillaise et l'hymne militaire "Debout les paras".

Né le 7 novembre 1918 à Saint-Paul-Cap-de-Joux (Tarn), Paul Aussaresses avait été mobilisé en 1957 par le général Jacques Massu, commandant la 11e division parachutiste, pour rétablir l'ordre à Alger.

Il avait alors pris la tête de ce qu'il appelait lui-même "un escadron de la mort" qui procédait à des arrestations nocturnes, usant de la torture, et éliminait certaines des personnes arrêtées.

Paul Aussaresses était soupçonné d'avoir pendu de ses propres mains en mars 1957 le militant du FLN Larbi Ben M'Hidi.

Aux Etats-Unis, à Fort Braggs (Caroline du Nord), dans le camp des fameux Bérets Verts, il avait enseigné "les techniques de la bataille d'Alger", concernant la torture.

Aussaresses avait participé à la création du 11e Choc, bras armé du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE). En tant que chef de bataillon parachutiste, il avait aussi servi en Indochine.


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