(AFP) - En demandant un contingent international de maintien de la paix, le président ukrainien semble vouloir «détruire les accords de Minsk» conclus entre Kiev et les rebelles, a accusé jeudi l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine.
Un homme passe devant un immeuble endommagé à Uglegorsk, à 6 km au sud-ouest de Debaltseve. La prise de Debaltseve par les rebelles prorusses a fragilisé le cessez-le-feu, entré en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche
"Quand quelqu'un, au lieu de faire ce sur quoi il s'est mis d'accord, promeut un nouveau schéma, alors d'emblée, cela soulève la suspicion qu'il souhaite détruire les accords de Minsk", a-t-il lancé, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.
Ces accords "viennent juste d'être conclus (...) Si on propose tout de suite d'autres schémas, la question se pose de savoir si oui ou non, ils seront respectés", a martelé l'ambassadeur russe.
Face aux avancées des rebelles prorusses qui ont pris le contrôle mercredi de Debaltseve, verrou stratégique pour le contrôle de l'Est du pays, le président ukrainien Petro Porochenko a annoncé mercredi soir que Kiev demanderait l'envoi d'une mission policière de l'Union européenne sous mandat de l'ONU.
Le principe d'un contingent de paix international, qui surveillerait la frontière russo-ukrainienne, poreuse, et la ligne séparant l'Ukraine des territoires séparatistes, a déjà été adopté par le Conseil ukrainien de sécurité nationale et de défense, mais doit encore être voté au Parlement.
Il y a une semaine, après plus de 16 heures de négociations, le Groupe de contact sur l'Ukraine, composé de représentants de Moscou, Kiev et de l'OSCE, a signé un accord avec les rebelles séparatistes, avec comme points principaux l'instauration d'un cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes dans une zone tampon élargie.
Ce cessez-le-feu, entré en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche, a été fragilisé par la prise de Debaltseve par les rebelles prorusses, où étaient encerclés des soldats ukrainiens, évacués mercredi par Kiev, qui a abandonné la ville aux séparatistes.