Le Procès Paradine (The Paradine Case) est un film américain réalisé par Alfred Hitchcock, sorti en 1947. L'avocat Anthony Keane est chargé de la défense de Mrs. Paradine, qui est accusée d'avoir assassiné son riche mari aveugle. Fasciné par la beauté de sa cliente, il se laisse aisément persuader de son innocence, d'autant plus qu'il ne tarde pas à s'amouracher d'elle, bien que marié lui-même avec une femme présentant toutes les qualités. Le juge devant lequel se tiendront les audiences ne cache pas une certaine hostilité personnelle envers l'avocat, et la conduite du procès s'annonce rude, d'autant plus que Keane découvre à la « dernière minute » que la façade de respectabilité irréprochable de la belle Mrs. Paradine est quelque peu lézardée...
Le procès Paradine est le dernier film tourné par Hitchcock, alors sous contrat, pour Selznick, producteur légendairement interventionniste à l'origine du projet. L'attachement de Selznick pour l'adaptation de la nouvelle remonte au début des années trente. Il est à la mesure du désengagement du réalisateur dont l'attention se porte alors déjà sur son film suivant1, premier projet de la société de production Transatlantic Pictures qu'il vient de monter avec Sidney Bernstein. De fait les interventions de Selznick dépassent définitivement le cadre des interférences puisqu'il réécrira avant et pendant le tournage le scénario et remontera largement le film en gommant de nombreuses intentions du réalisateur (travellings intrusifs, regards caméra). Hicthcock n'a bien sûr pas la main sur la distribution pour laquelle il avait envisagé Laurence Olivier (Anthony Keane), Greta Garbo (Anna Paradine) et Robert Newton (André Latour).
Néanmoins, Le procès Paradine n'est pas un film perdu pour Hitchcock qui toujours à cœur d'envisager de nouveaux modes de narration et réalisation (Cf. ses premiers choix radicaux pour les deux films qu'il produit ensuite avec Transatlantic Pictures). Dans le cas présent, le réalisateur expérimente pour la partie « procès » du film la prise de vue à caméras multiples (quatre en l'occurrence), technique qui s'imposera par la suite à la télévision pour des raisons économiques, mais dont l'ambition était aussi alors de fluidifier les prises de vue (non contraintes directement par le montage) et permettre ainsi aux acteurs portés par la continuité de mieux déployer leur jeu.
Fiche technique
- Titre : Le Procès Paradine
- Titre original : The Paradine Case
- Réalisation : Alfred Hitchcock
- Scénario : James Bridie, Alma Reville (l'épouse de Hitchcock), Ben Hecht (non crédité au générique) et David O. Selznick (crédité au générique) d'après un roman de Robert Hichens
- Production : David O. Selznick
- Société de production : Vanguard Films, The Selznick Studio
- Musique : Franz Waxman et Paul Dessau (non crédité)
- Directeur de la photographie : Lee Garmes
- Direction artistique : Thomas N. Morahan
- Décors : J. McMillan Johnson
- Costumes : Travis Banton et Charles Arrico (non crédité)
- Montage : Hal C. Kern et John Faure
- Pays d’origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : noir et blanc – 35 mm – 1,37:1 – mono (Western Electric Recording)
- Genre : drame judiciaire
- Durée : 125 minutes
- Dates de sortie : États-Unis : 8 janvier 1948 (New York), France : 21 décembre 1949
Distribution
- Gregory Peck (VF : Marc Valbel) : Anthony Keane
- Ann Todd (VF : Claire Guibert) : Gay Keane
- Charles Laughton (VF : Raymond Rognoni) : Lord Thomas Horfield, juge
- Charles Coburn (VF : Jean Brochard) : Sir Simon Flaquer
- Ethel Barrymore (VF : Cécile Didier) : Lady Sophie Horfield
- Louis Jourdan (VF : Jacques Beauchey) : André Latour
- Alida Valli (VF : Paula Dehelly) : Mrs. Maddalena Anna Paradine
- Joan Tetzel : Judy Flaquer
- Leo G. Carroll: Sir Joseph
- Isobel Elsom: L'aubergiste
Et, parmi les acteurs non crédités
- Leonard Carey : Sténographe au procès
- Lumsden Hare : Un agent d'audience