Marie-Pierre Kœnig, plus connu en France sous le nom de Pierre Kœnig, né le 10 octobre 1898 à Caen et mort le 2 septembre 1970 à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique et un militaire français, maréchal de France, compagnon de la Libération.
Issu d'une famille d'origine alsacienne, il étudie au collège Sainte-Marie puis au lycée Malherbe à Caen. Il obtient son baccalauréat et s'engage en 1917. Il sert dans le 36e régiment d'infanterie. Il est nommé aspirant en février 1918 et rejoint son unité sur le front. Décoré de la médaille militaire, il est promu sous-lieutenant le 3 septembre 1918. Après la guerre, il sert en Silésie, dans les Alpes, en Allemagne puis au Maroc, à l'état-major de la division de Marrakech. Il est capitaine dans la 13e demi-brigade de Légion étrangère quand il décide de s'engager dans la France Libre en juillet 1940.
Il participe à la tentative de ralliement de Dakar puis au ralliement du Gabon, à la campagne d'Erythrée et à celle du Levant. C'est en 1941 et lors de sa visite de la Palestine et des kibboutz que naîtra son amitié pour Israël. Le général Kœnig commande les Français libres lors de la bataille de Bir Hakeim (26 mai-11 juin 1942) puis lors de la seconde bataille d'El Alamein. Il est le général en chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) en 1944. Promu général de corps d'armée en juin 1944, il est nommé gouverneur militaire de Paris le 21 août, peu avant la libération de la ville.
Le 24 avril 1945, il prend en charge le maréchal Pétain à Vallorbe, à la frontière suisse. De juillet 1945 au 21 septembre 1949, il sera nommé Gouverneur militaire de la Zone française d'occupation en Allemagne. Optant ensuite pour la carrière parlementaire, il prend la tête d'une liste du RPF dans le Bas-Rhin, qui remporte 31 % des suffrages le 17 juin 1951 avec 94 970 voix sur 305 890 et trois sièges sur neuf. Pressenti par le groupe gaulliste (l'URAS depuis la mise en congé du RPF par le général de Gaulle) comme candidat de recours lors de l'élection présidentielle de décembre 1953, il renonce à se lancer, malgré l'accord de De Gaulle. Il est ministre de la Défense nationale et des Forces armées du 19 juin au 14 août 1954 dans le gouvernement Pierre Mendès France et du 23 février au 6 octobre 1955 dans le gouvernement Edgar Faure.
Le 2 janvier 1956, il est réélu dans le Bas-Rhin à la tête d'une liste d'Union démocratique des Républicains sociaux qui n'obtient que 7,1 % des voix, grâce à un apparentement avec le MRP et l'Union des Indépendants et paysans — apparentement majoritaire en voix. Enterré au cimetière de Montmartre, il est élevé à la dignité de maréchal de France le 16 juin 1984 à titre posthume par le président François Mitterrand, devenant ainsi le quatrième général français élevé à cette dignité depuis la Libération, après Jean de Lattre de Tassigny, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Alphonse Juin.