Muriel Baptiste, née Yvette Baptiste le 11 juillet 1943 à Lyon et morte le 7 septembre 1995 à Paris XVIIIe, est une actrice française. Yvette Baptiste (devenue comédienne sous le nom de Muriel Baptiste) est la fille de Roger Baptiste (1915-1971) et de Mireille Renée Yvette Meunier (1922-1998).
Elle est née à la clinique 12 rue des Bourmes à Lyon. Ses parents divorcent le 22 mai 1951. D'un second mariage, la mère de Muriel mettra au monde un fils, Jérôme Gémine (1954-1991). Muriel Baptiste est d'abord élevée par sa tante puis envoyée dans des pensions en Angleterre et en France. Elle choisit à dix ans la danse et entre comme petit rat au Châtelet, mais un accident de ski à l'âge de 13 ans remet en cause cette vocation. Elle veut devenir journaliste et entre comme secrétaire à la rédaction de Paris Match, mais le métier la déçoit et elle démissionne. Devenue modèle pour des photos de mode au journal "Marie Claire", elle est remarquée par un producteur de cinéma italien. Le film envisagé ne se fera pas, mais cette expérience l'incite à devenir comédienne. Elle prend des cours chez Yves Furet.
Sa carrière commence avec la pièce de théâtre Gigi en 1964. Elle a été choisie par la propre fille de Colette, Mme De Jouvenel, parmi de nombreuses candidates. Le succès est immédiat. Elle tourne quatre films pour le cinéma dont les plus connus restent Les Sultans et les Risques du métier. Son premier film Déclic et des claques de Philippe Clair (1964) avec Annie Girardot, la cantonne dans un rôle mineur, son dernier Le Mois le plus beau (1967) avec Georges Géret, Yves Rénier et Christian Marin, connaît une carrière plus que discrète. En 1967, elle est Martine Ogier, l'ancienne élève de l'instituteur que joue Jacques Brel dans "Les risques du métier". En 1971, elle joue dans le film de Michel Mitrani, La Cavale, aux côtés de Juliet Berto, d'après le roman d'Albertine Sarrazin, mais les séquences où elle apparaît sont coupées au montage.
Ses trois plus grands succès au théâtre sont Gigi (1964-65), Zoé de Jean Marsan (1971) et Tchao avec Pierre Brasseur (1971). Muriel va devenir, pendant une dizaine d'années, une grande vedette de télé, en accumulant les feuilletons et les téléfilms. Son premier rôle sera dans "Quelle famille" en 1965 avec Danièle Evenou et Marie Marquet. Puis décroche le second rôle d'un téléfilm policier, "Plainte contre X' en 1966. Son amitié avec Renée Saint-Cyr lui permet d'obtenir la vedette de "La princesse du rail", où elle sera une petite gitane Annunciata Vidal qui dans l'avant-dernier épisode trouvera la mort par amour. Elle joue un petit rôle dans les Les Chevaliers du ciel (1967) aux côtés de Jacques Santi et Christian Marin.
Muriel joue ensuite dans d'autres téléfilms : "Par mesure de silence", "Lucide Lucile"(1967), "Le corso des tireurs"(1967). S'ensuit une traversée du désert, puis elle tourne un petit rôle dans le téléfilm "Allo Juliette" en 1969, écrit par Grosso et Modo, réalisé par Jacques Pierre, dont Danièle Evenou est la vedette. Le téléfilm ne sera diffusé sur la première chaîne ORTF que le 1er avril 1972. A la fin 1970, elle est la princesse Hélène dans "Lancelot du lac" (Diffusé Noël 1970). Ensuite elle tourne "Maigret aux assises" avec Jean Richard, "La double vie de Mlle de La faille" (Diffusé en 1974), puis un feuilleton suisse de 30 épisodes dont elle est la vedette, "Les dernières volontés de Richard Lagrange". En France, "Les dernières volontés de Richard Lagrange" sont diffusées en juillet 1972 chaque soir et chaque midi est rediffusé "La princesse du rail".
Elle connaît avec le personnage dramatique de Marguerite de Bourgogne dans Les Rois maudits, sous la direction de Claude Barma, son plus beau rôle diffusé à la Noël 1972. Suite à ce triomphe, on la retrouve sur scène au théâtre des Variétés à partir du 1er mars 1973 dans la pièce de Marcel Aymé Les quatre vérités mise en scène et jouée par René Clermont. Muriel y a pour partenaires Marthe Mercadier, Jacques Duby, Guy Pierauld, Monique Dood, Axelle Abadie, Gérard Croce, Alain Hitier, Noëlle Musard, Jean Antolinos, Francis Arnaud.
Elle ne trouve plus de rôles après 1974. Juste avant Les rois maudits, elle a joué dans La double vie de Mademoiselle de la Faille (qui sera diffusé en 1974) Après, elle figure au générique de Témoignages (1973), Le premier juré (1973), L'affaire Bernardy de Sigoyer (1974) et son ultime rôle "Sonia", dans un épisode de 15 minutes de Un curé de choc intitulé La mariée s'envole (1974). Elle tente en vain de revenir au café-théâtre à la rentrée 1977. Le projet n'aboutit pas. En janvier 1982, Muriel est la directrice d'une agence artistique, Publicom, à Paris, dans le second arrondissement près du métro 4 septembre. Cette agence ferme au bout de quelques mois seulement. Elle y reçoit des apprentis comédiens qui déposent leur CV, mais se dissimule derrière des lunettes noires. Le comédien Jean-Marc Cozic s'y rend le 14 janvier 1982 et la reconnaît. Muriel a pris beaucoup de poids, et répond à Jean-Marc Cozic qu'elle a arrêté sa carrière d'actrice pour cause de maladie. Cozic pense qu'elle a été opérée de la thyroïde.
Le 13 octobre 1991, Muriel a la douleur de perdre du sida son demi-frère Jérôme. Elle se suicide le 7 septembre 1995, à 18h à 52 ans et totalement oubliée par les médias. Le 23 mars 2010 décède le dernier compagnon de l'actrice, Charles Delberghe (né en 1919). Sa veuve (tout comme le voisinage) dément la thèse du suicide de l'ancienne compagne de son mari. Elle révèle notamment que Muriel a été reçue, bien après être tombée dans l'oubli, par le roi Hassan II qui lui offrit un kaftan. Elle témoigne cependant de la détresse de Muriel, qui souffrait d'alcoolisme. Les obsèques de Muriel eurent lieu le 27 septembre 1995 à Pantin (115e division, 3e ligne, 2e tombe, sous son vrai nom d'Yvette Baptiste). Le fait que la comédienne fut retrouvée morte seule à son domicile au bout de quatre jours fit que son corps fut transporté à l'institut médico-légal. Cela n'autorise pas pour autant à affirmer qu'il s'agit d'un suicide.
Filmographie
- 1967 : Les Risques du métier d' André Cayatte
Télévision
- 1971 : Au théâtre ce soir : Zoé de Jean Marsan, mise en scène de l'auteur, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
- 1971 : Les Enquêtes du commissaire Maigret de Marcel Cravenne, épisode : Maigret aux assises
- 1972 : Les Dernières Volontés de Richard Lagrange de Roger Burckhardt
Théâtre
- 1965 : Gigi de Colette, mise en scène Jean-Michel Rouzière, Théâtre du Palais-Royal
- 1973 : Les Quatre Vérités de Marcel Aymé, mise en scène René Clermont, Théâtre des Variétés