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Moubarak Mohammed Hosni

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Mohammed Hosni Moubarak, né le 4 mai 1928 est un homme d'État égyptien. Vice-président de la République arabe d'Égypte au moment de l'assassinat d'Anouar el-Sadate, il lui succède le 14 octobre 1981, après la tenue d'une élection. Hosni Moubarak reste au pouvoir jusqu'à sa démission contrainte, le 11 février 2011, conséquence de la révolution égyptienne. En juin 2012, il est condamné en première instance à la prison à perpétuité pour meurtres, mais la justice égyptienne ordonne sa libération conditionnelle en août 2013.

Moubarak Mohammed HosniMoubarak Mohammed Hosni

Mohammed Hosni Saïd Moubarak est né le 4 mai 1928 dans une localité du delta du Nil à Kafr-el-Meselha (gouvernorat de Menufeya). Après le lycée, il entre à l'Académie militaire égyptienne où il obtient un diplôme en sciences militaires. En 1950, il entre à l'Académie de l'Armée de l'air égyptienne où il obtient un diplôme en sciences de l'aviation, terminant major de sa promotion. Il progresse ensuite régulièrement dans la hiérarchie, en occupant d'abord un poste de pilote tout d'abord sur Spitfire puis successivement les postes, d'instructeur, de chef d'escadrille et enfin de commandant de base. En 1963, lors de la guerre des sables entre le Maroc et l'Algérie, l'armée marocaine le capture à la suite de la chute de son avion militaire dans le désert marocain. Cet incident révèle la participation de l'armée égyptienne à cette guerre, lors de la présidence de Nasser, dans le camp de l'Algérie.

En 1964, il est nommé à la tête de la délégation de l'armée égyptienne en URSS ou il parfait sa formation, par deux fois. Sur la base de Qant, à proximité de Bichkek (Kirghizistan), il vole sur les bombardiers Iliouchine Il-28 et Tupolev Tu-161. De 1967 à 1972, lors de la guerre d'usure entre l'Égypte et Israël, Moubarak est nommé directeur de l'Académie de l'armée d'Akhenchour et responsable du personnel de l'armée de l'air dont il devient le commandant en 1972, en même temps que ministre des affaires militaires. En octobre 1973, à la suite de la guerre du Kippour, il est à nouveau promu. En avril 1975, il devient vice-président de la République et, en 1978, il est choisi comme vice-président du Parti national démocratique (PND). À la suite de l'assassinat d'Anouar el-Sadate, Hosni Moubarak est élu président de la République le 13 octobre 1981, lors de l'élection présidentielle anticipée, et prête serment le lendemain. Il devient également président du Parti national démocratique.

Moubarak est réélu successivement en 1987, 1993 et 1999. Ses scores de réélection sont souvent supérieurs à 80 %. La validité de ces élections est discutable, sachant qu'aucun autre concurrent ne s'est présenté, de peur de représailles. Elles entérinent ainsi le régime de parti unique et, de ce fait, le président Moubarak est globalement considéré comme un dictateur. Bien que la popularité de Moubarak ait augmenté avec le temps et que son rôle de leader du monde arabe se soit solidifié dans les années 1980 et 1990, il perd graduellement le soutien populaire égyptien à partir du milieu des années 1990. Le 26 juin 1995 il échappe à une tentative d'assassinat à Addis-Abeba en Éthiopie, revendiqué par la Gamaa al-Islamiya. La performance économique du pays est gâchée par des dépenses gouvernementales jugées excessives et par un secteur public engorgé.

Moubarak s'oppose à la guerre en Irak de 2003, arguant du fait que le conflit israélo-palestinien est prioritaire. L’Égypte était pourtant membre de la coalition dans la guerre du Golfe en 1991 et le corps expéditionnaire égyptien fut parmi les premiers à se rendre au Koweït pour refouler les forces irakiennes. En juillet 2004, Moubarak nomme un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement. Le nouveau gouvernement n'est pas perçu positivement par de nombreux Égyptiens, et les conditions économiques du pays ne s'améliorent pas. Hosni Moubarak remporte la première élection présidentielle officiellement multipartite d'Égypte avec 88,5 % des voix, le vendredi 9 septembre 2005. Hosni Moubarak est souvent impliqué, lors des conflits israélo-palestiniens dans les négociations entre les deux factions. Ses positions sont généralement considérées comme pro-israéliennes. Prises de positions largement impopulaires dans le monde arabe et qui lui attirent régulièrement la condamnation de milieux religieux musulmans à l'instar de la condamnation d'une centaine d'oulémas en janvier 2009 qui le taxent d’« hérésie ».

Défiant envers le Hamas, qui, à la différence du Fatah, refuse de signer le plan de réconciliation interpalestinien négocié par l'Égypte, le régime égyptien entreprend, en janvier 2010, la construction d'une barrière métallique souterraine afin de réduire le flot des produits de contrebande acheminés par tunnels vers la bande de Gaza, dans ce que certains analystes décrivent comme l'un des éléments d'une opération plus vaste orchestrée de concert avec les États-Unis et Israël. La chute de popularité de Moubarak s'accélère avec la mise en lumière de la corruption de son fils Alaa lors d'affaires de marchés publics et de privatisations[réf. nécessaire]. Vers la fin de l'année 2000, c'est son autre fils, Gamal, qui fait l'actualité en gravissant les échelons du Parti national démocratique. Gamal réussit à intégrer une nouvelle génération de libéraux dans le parti et le gouvernement. La visibilité et l'influence de Gamal devenant toujours plus importantes, des rumeurs sont apparues selon lesquelles il serait préparé à succéder à son père à la tête de l'État. Après l’attentat d'Alexandrie, dans la nuit du 31 décembre 2010 au 1er janvier 2011, son impopularité connaît un nouveau sommet, sa dictature policière se révélant incapable de protéger les citoyens. Lors des funérailles collectives des victimes de l’attentat, ses condoléances sont refusées.

Néanmoins, Hosni Moubarak est surpris par d’importantes manifestations hostiles à son pouvoir qui éclatent en Égypte à partir du 25 janvier 2011. Ces manifestations se déroulent peu après la révolution tunisienne, dont la réussite fait tomber le « mur de la peur », qui empêchait les Égyptiens de manifester, par peur de la police. Le 28 janvier 2011, il décide de limoger le gouvernement. Les manifestants jugent cette décision insuffisante, déclarant que des élections équitables doivent être mises en place, et les gouvernements occidentaux réclament plus de liberté et de réformes économiques, politiques et sociales visant à améliorer le bien-être de la population égyptienne. Le lendemain de l'annonce de la démission de son gouvernement, il désigne le général Ahmed Chafik, chef d'état-major de l'armée de l'air, au poste de premier ministre et nomme Omar Souleiman, chef des services de renseignements, premier vice-président d'Égypte.

Le 1er février 2011, il annonce que l'Assemblée devrait retoucher la constitution (art 76 et 77) de façon à limiter le nombre de mandats présidentiels tout en affirmant qu'il irait au bout de son cinquième mandat qui expire en septembre 2011, soit près de 30 ans à la tête de l'Égypte. Projetant des réformes politiques, il affirme : « Je tiens à finir ma mission ». Et encore : « C'est sur cette terre que je vais mourir ». Ce discours est bien perçu par les Égyptiens, qui ne sont informés dans la période du 30 janvier au 2 février que par la télévision d’État (Internet ayant été coupé), et le président a su faire passer une certaine émotion. Mais l’attaque des occupants de la place Tahrir, qui a lieu en même temps que la réouverture des canaux d’information alternatifs, retourne l’opinion contre lui8. Les manifestations reprennent, avec encore plus d’ampleur. Les grèves se généralisent, ce qui conduit les généraux, qui craignent de perdre leurs revenus, à lui imposer une démission9.

Dans un dernier discours, prononcé le 10 février 2011, il annonce son intention de conserver son poste de président de la République jusqu'à la tenue d'élections libres, ainsi que le transfert de ses pouvoirs au vice-président Omar Souleiman. Ce discours provoque la fureur des manifestants, qui projettent alors de prendre le contrôle des bâtiments officiels (télévision d’État, Parlement) et de marcher sur la présidence de la République, à Héliopolis. Les militaires lui forcent alors la main, et le nouveau vice-président annonce la démission d’Hosni Moubarak. Le 11 février 2011, Hosni Moubarak quitte la capitale égyptienne pour s'installer à Charm el-Cheikh avec sa famille. Omar Souleiman annonce quelques heures plus tard que Moubarak démissionne de ses fonctions de président de la République, ce qui provoque des scènes de liesse au Caire et dans toute l'Égypte. À la suite de ces événements, en Suisse, le Conseil fédéral rend une ordonnance comprenant des mesures correctives, le gel des avoirs et des ressources économiques15, à l’encontre notamment de Hosni Moubarak et de son épouse, de ses fils et de leurs épouses, de certains anciens ministres et du frère de l’épouse de Hosni Moubarak, en tant que personnes physiques, entreprises et entités.

Les manifestations continuent au Caire pour exiger son inculpation. Le 10 avril, deux enquêtes sont ouvertes à son encontre, l’une concernant sa responsabilité dans les 864 civils tués durant la révolution égyptienne, et l’autre pour corruption. Hosni Moubarak est interrogé à partir du 12 avril. C'est pendant un interrogatoire qu'il est victime d'un malaise engendré par un infarctus, nécessitant son hospitalisation à l'hôpital international de Charm el-Cheikh. Placé en soins intensifs, il est néanmoins considéré comme mis en détention par la justice, et doit être transféré dans un hôpital du Caire contrôlé par les militaires. D’après le journal égyptien Al-Ahram, il s’agirait cependant d'une simulation, la télévision d'État évoquant elle un refus de s’alimenter. Hosni Moubarak est transféré le 16 avril dans un hôpital militaire, où sa détention est prolongée jusqu'au 15 mai, puis jusqu'au 30. La Haute cour administrative du Caire le condamne, le 28 mai, à une amende de 23,3 millions d'euros (200 millions de livres égyptiennes), pour avoir donné son accord à la coupure d'Internet et des réseaux de téléphonie mobile à partir du 28 janvier et pendant sept jours consécutifs. Cette condamnation est motivée par les pertes provoquées à l'économie, non par l'entrave aux droits d'expression des idées.

Alors que des centaines de rues, places, ponts, écoles, jardins portaient le nom d'Hosni Moubarak en Égypte, de très nombreuses débaptisations ont lieu, soit suite à des pétitions (comme les 10 000 signatures recueillies par les étudiants de l’Institut Moubarak pour le cancer de l’université de Zagazig), soit après un procès, ou simplement par action directe de la part de dirigeants, d'employés municipaux ou d'usagers de ces écoles, rues, places, jardins, ponts, etc. L’hôpital Hosni-Moubarak de Gaza est lui aussi rebaptisé Tahrir. Les chapitres des manuels scolaires concernant le régime de Moubarak sont également retirés. Son procès pour « meurtre et tentative de meurtre sur des manifestants, abus de pouvoir et de biens sociaux et atteinte aux intérêts de l'État » lors de la révolution s'ouvre le 3 août 2011. L'ancien président risque alors la peine de mort. Couché sur une civière et semblant très affaibli, il plaide « non coupable » des faits qui lui sont reprochés. Il est hospitalisé au Caire à l'issue de la première audience, lors de laquelle des heurts ont éclaté entre partisans et opposants à l'ancien président. Le 5 janvier 2012, le procureur requiert la peine de mort par pendaison à son encontre, estimant que l'ancien président ne pouvait pas ignorer les gigantesques manifestations, et donner l'ordre de tirer à vue en demandant de le condamner pour meurtre avec préméditation.

Hosni Moubarak est condamné, en première instance, à la prison à perpétuité, le 2 juin 2012. Il annonce qu'il fera appel de cette sentence. Sa santé fait alors l'objet de nombreuses spéculations ; le 20 juin suivant, des sources proches des services de sécurité égyptiens affirment qu'Hosni Moubarak a perdu connaissance et se trouve sous respiration artificielle à la suite d'une attaque cérébrale. Le 21 août 2013, la justice égyptienne ordonne sa remise en liberté conditionnelle34. Celui-ci ne peut cependant quitter le territoire égyptien et doit se tenir à disposition de la justice, puisque toujours inculpé pour avoir ordonné la mort de jeunes révolutionnaires. Marié à Suzanne Saleh Sabet (née en 1941), il est père de deux enfants, Alaa et Gamal (né en 1963). À partir de 2004, il aurait tenté d'imposer Gamal comme son successeur, ce qu'il a toujours nié. Ce désir se serait heurté aux réticences de l'armée. La controverse prend fin avec la nomination de Omar Souleiman, chef du Gihaz al-Mukhabarat al-Amma, au poste de vice-président de la République arabe d'Égypte le 29 janvier 2011 durant la Révolution égyptienne de 2011. Son petit-fils, Mohammed Alaa Moubarak, meurt à douze ans, le 19 mai 2009, dans un hôpital parisien dans lequel il a été transféré. En deuil, Hosni Moubarak ira jusqu'à annuler une visite prévue à Barack Obama mais n'assistera pas aux obsèques de son petit-fils, très ému par les circonstances.


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