Avant de se rendre aux commémorations de la libération du camp d'Auschwitz, en Pologne, François Hollande s'est adressé mardi 27 janvier, au Mémorial de la Shoah à Paris, aux « Français de confession juive ». « Votre place est ici, chez vous », a déclaré le chef de l'Etat face à une centaine de survivants des camps, dans un discours d'hommage aux 75 000 juifs de France déportés sous le régime collaborationniste de Vichy.
Le président a annoncé que le gouvernement présenterait d'« ici à la fin du mois de février un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme ». « Sécurité », « transmission » vers les jeunes générations et « régulation du numérique » seront les principes de ce plan. La Shoah « doit pouvoir être enseignée partout, sans aucune restriction ».
La hausse des actes antisémites est « depuis plusieurs années une réalité insupportable », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que le « fléau » de l'antisémitisme « conduit certains juifs à s'interroger sur leur présence en France. Vous, Français de confession juive, votre place est ici. La France est votre patrie ».
Ces déclarations interviennent alors que le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a annoncé mardi que le nombre des actes antisémites a doublé (+ 101 %) en 2014 par rapport à 2013 en France, avec même une augmentation de 130 % des actes avec violences physiques.
Selon le CRIF, qui cite des chiffres du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) s'appuyant sur des données du ministère de l'intérieur, 851 actes antisémites ont été recensés en 2014, contre 423 en 2013. « Ces actes antisémites représentent 51 % des actes racistes commis en France, alors que les juifs ne sont que moins de 1 % de la population française », a indiqué l'organisme.
« PLUS JAMAIS ÇA »
Le président prendra ensuite l'avion pour le sud de la Pologne où, soixante-dix ans après, survivants de l'Holocauste, chefs d'Etat et têtes couronnées se réunissent, à Auschwitz, pour lancer un nouveau « Plus jamais ça », sur fond de craintes de montée de l'antisémitisme en Europe.
Cet appel a retenti dès lundi, sous des formes différentes, lors de multiples rencontres de survivants, souvent nonagénaires, tenues à proximité de l'immense camp recouvert d'une épaisse couche de neige fraîche.