«Tout cela est frais dans ma mémoire. Mes proches ont brûlé. Même leurs photos», a raconté une ancienne prisonnière du camp d'extermination d'Auschwitz en Pologne. Témoins de l'horreur et puissants du monde ont rendu un hommage vibrant aux victimes des nazis, 70 ans après la libération du camp d'extermination. Des commémorations qui n'ont pas nié les craintes face à la montée de l'antisémitisme en Europe. «Antisémites, extrémistes radicaux et fanatiques religieux» commettent de nouveau des crimes», a averti le réalisateur Steven Spielberg qui participait à ces hommages. En marge de ces commémorations, François Hollande a annoncé mardi matin des mesures pour renforcer les sanctions et lutter contre les actes antisémites. Ainsi, le Président a souhaité «généraliser la caractérisation raciste et antisémite comme circonstance aggravante d'un délit».
19h25: Bobigny aspire à devenir un lieu de mémoire
Choisie par les nazis pour sa discrétion, la gare de déportation de Bobigny est longtemps restée un terrain en friche, abandonné à un ferrailleur et aux herbes folles. Elle aspire à devenir un lieu de mémoire, à l'image de Drancy à 3 km de là.
A partir de 1942, les Juifs sont internés au camp de Drancy et déportés depuis la gare du Bourget. Mais, en raison de la présence de voyageurs, les nazis lui préfèrent, dès l'été 1943, celle de Bobigny, désaffectée et peu visible. De là, les trains rejoignent le noeud ferroviaire de Noisy-le-Sec puis la voie de l'Est, en direction du Reich. Jusqu'à leur destination finale, 53 heures plus tard.
La gare de Bobigny est donc «la dernière image qu'ils ont emportée de la France», explique Anne Bourgon, chargée de mission sur le patrimoine à la mairie. «Le choix de Bobigny correspond à un moment de reprise en main de la "solution finale" par les nazis», qui décident de «déporter également les Juifs français, avec l'aide des préfets», poursuit l'historienne. «Dès lors, il y a un souci plus grand de cacher ces départs pour les camps d'extermination.»
17h55 : Un nouveau Mémorial à Londres
Londres va accueillir un nouveau mémorial de la Shoah, a annoncé le Premier ministre britannique. Le mémorial, dont l'emplacement reste à déterminer, sera construit au côté d'un nouveau centre pédagogique afin de «commémorer et instruire» l'histoire de la Shoah et faire en sorte qu'elle ne soit «jamais oubliée», a souligné David Cameron.
17h50 : Plus d'un million de personnes ont péri dans le camp
17h47 : Une bougie en mémoire des victimes
Les chefs d'Etats et de gouvernement déposent une bougie devant les plaques commémoratives.
17h32 : Les chefs d'Etat se dirigent vers le monument aux victimes
Ce monument est situé près des chambres à gaz. La nuit est tombée, les chefs d'Etat et de gouvernement présents aux commémorations traversent les fameuses voies ferrées d'Auschwitz, qui menaient les victimes vers la mort, pour se rendre jusqu'au monument.
17h17 : Prière pour les victimes
Une prière faisant partie du rite funéraire juif est faite en hommage aux victimes. Les camps d'extermination sont cités dans cette prière. Quelque 1,1 million de personnes ont été exterminées à Auschwitz-Birkenau.
17h06 : Barack Obama souligne «le devoir de condamner la résurgence de l'antisémitisme»
«Les récentes attaques terroristes survenues à Paris nous rappellent de façon douloureuse notre devoir de condamner et de combattre la résurgence de l'antisémitisme sous toutes ses formes, que ce soit par la négation ou la banalisation de l'Holocauste», a déclaré le président américain dans un communiqué. Il a appelé la communauté internationale à faire en sorte que ce génocide «ne se reproduise plus jamais».
16h59 : Il appelle à la tolérance
«Les lieux de culte doivent être des lieux d'amour, dit-il. On ne doit pas y prêcher le crime au nom d'un Dieu. Tous les pays doivent dire que la haine est un crime [...] C'est le silence et l'indifférence du monde qui ont permis l'existence d'Auschwitz. Ne permettez pas que cela se reproduise.»
16h53 : Un survivant affirme que «les gens ont peur de porter la kippa»
Faisant référence à l'attaque du supermarché casher à Paris il y a trois semaines, ce survivant affirme que «les Juifs en Europe, une fois de plus, sont attaqués parce que juifs. Petit à petit, la démonisation des juifs revient [...] et s'est insinuée dans le discours public. On a l'impression non pas d'être en 2015 mais en 1933. Les gens ont peur de porter la kippa, à Paris, Budapest ou Berlin.» Il dénonce «une nouvelle vague d'antisémitisme».
16h48 : Vidéo de la cérémonie au Mémorial de la Shoah
L'Elysée a mis en ligne l'intervention, en vidéo, du président ce matin au Mémorial de la Shoah, à Paris.
16h28 : Le président polonais exprime «respect et reconnaissance» aux soldats soviétiques
Le président polonais Bronislaw Komorowski a exprimé mardi «respect et reconnaissance» aux soldats soviétiques qui ont libéré Auschwitz, tout en condamnant «les deux totalitarismes» nazi et soviétique. Ce camp, «c'est un lieu maudit, une plaie qui reste ouverte à jamais».
16h22 : Un de nos internautes rappelle l'existence du seul camp de concentration sur le territoire français
Notre internaute souligne : «A tous ceux qui ne peuvent aller en Pologne, il existe un camp en Alsace : le «Struthof» à visiter ! Sur ces massacres (comme pour beaucoup d'autres, le Rwanda par exemple), il y aurait probablement beaucoup à dire et à connaître, notamment pourquoi ils ont existé et perduré si longtemps sans intervention des Etats "libres"».
16h16 : Un ancien prisonnier témoigne
«Oublier ce que j'ai vécu ici, ne serait-ce qu'une seconde, est impossible. C'est ici que les Allemands accueillaient leurs «invités» pour les maltraiter. On séparait les familles, souvent à jamais. Les gardiens nous fouettaient, nous mordaient. 70 ans plus tard, cette cruauté quotidienne est toujours gravée dans mon esprit.»
«Il y avait des cavadres ambulants, cette puanteur dans l'air. Beaucoup d'entre nous sont venus ici et ont quitté le camp par les cheminées. Les pleurs déchirants des enfants séparés de leur mère... ces cris continueront à résonner dans mes oreilles.»
16h07: Valls «intraitable» face à l'antisémitisme
Le Premier ministre Manuel Valls a assuré qu'il fallait être «intraitable» sur les sanctions à opposer à l'antisémitisme et que «la loi permettra que la sanction soit beaucoup plus impitoyable car nous savons que les mots tuent».
«Que 70 ans après on crie de nouveau mort aux juifs dans les rues de Paris, que 70 ans après on tue des Français parce qu'ils sont juifs, 70 ans après que des enfants à l'école disent que leur ennemi c'est le juif, que 70 ans après malgré les témoignages et le travail de mémoire qui a été fait il y ait encore cet antisémitisme, que 70 ans après à l'antisémitisme traditionnel naisse un autre antisémitisme sur fond de misère, sur fond de haine d'Israël, sur fond de rejet de l'autre, c'est contre ça que nous devons nous rebeller», a-t-il déclaré lors des questions au gouvernement.