Harry Mason Reid (né le 2 décembre 1939), est un homme politique américain, membre du parti démocrate et sénateur du Nevada au Congrès des États-Unis depuis 1987. De 2005 à 2007, il est le chef de l'opposition démocrate au Sénat des États-Unis avant de devenir depuis janvier 2007 le chef de la majorité démocrate à la suite du succès des démocrates aux sénatoriales de 2006.
Harry Reid est né le 2 décembre 1939 à Searchlight (Nevada), fils de Inez Orena (née Jaynes) et Harry Vincent Reid. Son école était la Basic High School d’Henderson (État du Nevada). Mike O'Callaghan, qui devint gouverneur du Nevada, fut son professeur d’histoire et coach de boxe au Henderson Boys' Club. Reid finit deux années d’études à Southern Utah State College en 1959, puis obtint son diplôme de l’université d'État de l'Utah en 1961. À Washington, il travailla comme officier de police à l’U.S. Capitol Police pendant ses études de droit à l'université George Washington. Harry Reid obtint son diplôme de droit en 1964 et revint au Nevada pour travailler comme avocat avant de se lancer dans la politique. Reid et sa femme ont cinq enfants et seize petits-enfants. L’un d’eux, Rory Reid, est « Commissioner » du comté de Clark, dans le Nevada, et un autre s’est présenté aux élections à Cottonwood Heights (Utah) comme conseiller municipal.
Reid est membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (il est mormon). Reid et sa femme, née de parents juifs, se sont convertis au mormonisme quand il était étudiant. Dans une interview au journal Daily Universe de l’université Brigham Young il a déclaré qu’il pensait « qu’il est beaucoup plus facile d’être bon membre de l’Église et démocrate qu’être bon membre de l’Église et républican. » Il a ajouté que la raison pour laquelle il est démocrate est la priorité qu’ont les démocrates à aider les autres, à l’opposé de ce qu’il considère comme un dogme républicain qui veut l’inverse. Il a fait un discours à BYU à 4 000 étudiants le 9 octobre 2007, dans lequel il a affirmé que les valeurs du Parti démocrate reflètent les valeurs mormones. Plus tard, il a dit que certains dirigeants « très conservateurs » de l’Église, dont l’ancien président Ezra Taft Benson, ont mené certains mormons sur la « mauvaise voie. »
De 1968 à 1970, Harry Reid est membre de l'assemblée législative du Nevada. De 1970 à 1974, il est lieutenant-gouverneur de l'État. De 1977 à 1981, Reid est le commissaire au jeux de l'État, un poste très exposé aux menaces en tous genres. Son épouse découvrira ainsi une bombe placée dans sa voiture. Une tentative de corruption fut tentée à son encontre par Jack Gordon (le futur mari de LaToya Jackson). Reid autorisa le FBI à enregistrer ses conversations avec Gordon pour le prendre en flagrant délit de corruption pour un montant de 12 000 dollars. En 1982, Reid est élu à la Chambre des représentants des États-Unis dans la toute nouvelle circonscription de Las Vegas et de sa région. Il est réélu facilement en 1984. En 1986, Reid est élu au Sénat des États-Unis, reprenant le siège du sénateur républicain et ancien gouverneur, Paul Laxalt.
Reid est réélu en 1992. En 1998, il est réélu difficilement contre le républicain John Ensign (élu en 2000 à l'autre siège de sénateur). En 1999, Reid devient le vice-chef de la minorité démocrate au Sénat et le bras droit du chef de cette minorité, Tom Daschle. En 2004, soutenu notamment à hauteur de 2 000 dollars par Mike Ensign, le père de John Ensign, Reid est une nouvelle fois réélu avec un score plus confortable de 61 % des voix contre 35 % au républicain Richard Ziser. Le 16 novembre 2004, Reid est élu chef de la minorité démocrate au Sénat des États-Unis pour la 109e session à la suite de la défaite électorale de Tom Daschle. Le 16 novembre 2006, Reid est élu chef de la majorité démocrate au Sénat des États-Unis pour la 110e session à la suite de la victoire des démocrates aux élections des mid-term. Le 16 novembre 2008, Reid est réélu chef de la majorité démocrate au Sénat des États-Unis pour la 111e session à la suite de la nouvelle victoire des démocrates aux élections qui ont eu lieu en même temps que l'élection présidentielle qui ont vu gagner le candidat démocrate et actuel président des États-Unis Barack Obama.
Le 4 novembre 2010, Reid est réélu Sénateur face à la républicaine Sharron Angle (affiliée au Tea Party) avec un score de 57 % des voix contre 43 % à son adversaire. Le 16 novembre 2010, Reid est réélu chef de la majorité démocrate au Sénat des États-Unis pour la 112e session. Il figure à la liste des personnalités interdites de séjour en Russie dans le cadre de la crise ukrainienne, depuis le 20 mars 2014. En matière d'avortement, la position d'Harry Reid semble ambigüe. Considéré comme pro-life (opposant à l'avortement) pour ne pas avoir apporté son soutien à l'arrêt Roe v. Wade en 2004, il a refusé explicitement d'entériner toute autre législation remettant en cause le droit à l'avortement. Il s'est aussi opposé au Patriot Act, aux réductions d'impots pour les hauts revenus proposés par le président George W. Bush, au contrôle du commerce des armes à feu mais a également voté en faveur de la guerre en Irak et pour un amendement sacralisant le drapeau américain.
Des cinq sénateurs mormons élus au Sénat des États-Unis lors du 109e congrès, Reid est le seul qui soit démocrate. Reid est aussi connu pour son franc-parler. En mai 2005, il traite le président George W. Bush de « perdant » (« loser ») par comparaison avec son père, George H. W. Bush : « Le père du bonhomme est un merveilleux être humain. Je pense que ce type est un perdant. » (« The man's father is a wonderful human being. I think this guy is a loser. »). Il a aussi colporté des propos peu plaisants sur Clarence Thomas, juge à la Cour suprême des États-Unis, ainsi que sur Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale des États-Unis. En novembre 2006, à la suite des élections de mi-mandats favorables aux démocrates, Reid fut élu pour présider le groupe démocrate majoritaire au Sénat à partir de janvier 2007.