Henri de Montfort (1889-1965) est un journaliste, historien, écrivain, résistant et patron de presse français. Henri Marie
Archambault de Montfort est né le 19 janvier 1889 à La Flèche (Sarthe). Il soutient à l’université de Poitiers en 1915 une thèse de science politique sur Condorcet et ses idées sur le suffrage
puis devient secrétaire de rédaction des comptes rendus de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est directeur du secrétariat particulier d'Alexandre Ribot (1842-1923), président du
conseil et ministre des affaires étrangères (mars-septembre 1917).
Il épouse en 1919 Annie Deguirmendjian-Shah-Vekil avec laquelle il publiera plusieurs livres. Ils auront quatre enfants : Claude, Marc, Anne-Marie et François. Spécialiste des questions de l'Est
européen, Henri de Montfort est professeur à l'Institut des hautes études internationales et au Centre d'études polonaises de Paris. De 1923 à 1932, Henri de Montfort, est envoyé spécial du
quotidien Le Temps en Pologne et dans les pays baltes. Il publie de nombreux ouvrages sur la situation politique et l’histoire des pays baltes, de la Pologne ou de la Finlande.
Dans ses ouvrages et dans les conférences qu’il réalise, Henri de Montfort s’attache à présenter l’apport des peuples baltes, souligne l’influence française dans ces pays et met en garde contre
la menace allemande. En conclusion d’un de ses livres, l’avocat Charles Dupuis, vice-directeur de l’École libre des sciences politiques, résume sa pensée de la façon suivante : « Il est évident
que réduire les armements des Puissances pacifiques alors qu’une Puissance belliqueuse ne masque pas ses projets et réclame l’égalité des armements qui aboutirait à la suprématie de la force
militaire de l’Allemagne, ce n’est pas le moyen d’assurer la paix, c’est le moyen de la compromettre. Il ne faut pas laisser, à Genève, les disciples de Machiavel exploiter les illusions de
Wilson ».
Outre les publications liées à son travail scientifique ou ses articles, Henri de Montfort signe plusieurs ouvrages avec le romancier Paul de Garros (1867-1923), qui sont pour la plupart publiés
après la disparition de Paul de Garros. Il s’agit de littérature, cultivant un genre sentimental8 publiée dans des collections populaires à petit prix comme Le Livre de Poche des éditions Jules
Tallandier. Quatre livres portent cette double signature : L’Inexplicable Crime, 1921 ; Le Fils de Don Quichotte, 1924 ; Douloureuses fiançailles, 1925 ; Reine des errants, 1933. Devenu directeur
des services de l’Institut de France, Henri de Montfort crée sous l’Occupation, La France continue un
journal clandestin de la Résistance. Le journal s’organise autour d’Henri et Annie de Montfort.
Treize numéros de La France continue paraissent entre le 10 juin 1941 et février 1942. Il accueille notamment des contributions de Raymond Burgard, Émile Coornaert, Suzanne Feingold, Marietta
Martin et Paul Petit qui en a été l’inspirateur. Le ton de ce journal est très littéraire et parfois rude. Il porte alors sans ménagement des coups virulents à Pétain. Le réseau est démantelé en février 1942, avec l’arrestation de plusieurs de ses membres comme Raymond Burgard,
Marietta Martin et Paul Petit. Henri de Montfort continue à agir dans la clandestinité. Annie de Montfort est arrêtée pour faits de Résistance en 1943 et meurt en camp de concentration. Henri de
Montfort et Suzanne Feingold font paraître Ici Paris, dans la continuité de La France continue le 13 juin 1945. Le nom de la nouvelle publication a été choisi en référence au message d’ouverture
de Radio Londres, station de la France libre basée en Angleterre : « Ici Londres, les Français parlent aux Français ».
Le professeur René Cassin est associé à la fondation de la nouvelle revue dont il est président. En guise de
maxime, Henri de Montfort choisit une phrase de Georges Clemenceau : « Dans la paix comme dans la guerre, le dernier mot appartient à ceux qui ne se rendent jamais... ». Dès 1946, Ici Paris
devient un journal populaire, sans contenu politique. Henri de Montfort épouse Suzanne Feingold, ancienne secrétaire de l'Alliance israélite universelle. Il est secrétaire général de l’Académie
internationale de science politique et d’histoire constitutionnelle, dont le siège est à l’université de la Sorbonne à Paris dans les années 1950. Il poursuit ses travaux d’historien, travaillant
notamment sur la Pologne. Son dernier livre, paru en 1966, est consacré au Massacre de Katyń, perpétré contre les officiers polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Henri de Montfort meurt le
30 décembre 1965. Il est Officier de la Légion d’honneur et Officier de la Polonia Restituta.
↧
Montfort Henri de
↧