Quantcast
Channel: Mémoires de Guerre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Doutreleau Victoire

$
0
0

Victoire, née Jeanne Devis, est un mannequin français, née en 1934, muse du couturier Christian Dior puis d'Yves Saint Laurent.

Doutreleau Victoire

À l'âge de seize ans, elle prend des cours de dessins, souhaitant entrer aux Arts-Déco ; à la même époque, elle pose pour Louis Touchagues. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent Michel de Brunhoff pour obtenir une lettre de recommandation. Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, Christian Dior engage Jeanne immédiatement : elle débute sa carrière à l'âge de dix-huit ans dans la cabine du couturier6. Celui-ci la rebaptise « Victoire ». Elle est petite — pour un mannequin —, a une taille de guêpe, mais élégante et sensuelle, elle bouleverse les codes habituels de la haute couture. Durant ces années, elle sort le soir, notamment au Bœuf sur le toit, fréquentant Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld.

En 1954, Dior créé les premiers balconnets et la ligne « H » — appelée Busty Look par la presse anglo-saxonne — sur Victoire. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente. « Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné », dira Dior. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un défilé, l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection. Alors que jusque là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés, Victoire impose son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de Vogue, Harper's Bazaar ou Elle sous l'objectif de William Klein, d'Henry Clarke ou d'Hiro, puis Irving Penn plus tard. Elle est de tous les voyages, tous les bals pour accompagner le couturier. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à Polytechnique.

À la mort de Christian Dior, Yves Saint Laurent, arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la haute couture de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le 15 janvier 1958 et fait la couverture du numéro de Paris Match du mois de mars avec Victoire en robe de mariée, photographiés par Willy Rizzo. Un mois plus tard, c'est pour son mariage avec Roger Thérondn qu'elle porte une robe de mariée de la même collection. Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Alors qu'elle apparait de nouveau dans Paris Match, Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle devient alors « directrice des salons »6 et responsable du recrutement des mannequins : « Il dessine sa première collection qu'il présentera dans trois mois. Il est secondé par Victoire, son mannequin-vedette qui jouera un rôle important dans la direction de la maison » écrit encore Paris Match. 

Elle l'accompagne pour quelques années après la création de sa maison en 1962. Le trio complice formé par Bergé, Saint Laurent et Victoire se termine au moment de la collection printemps-été 1963 ; le couturier n'aura plus de muse fidèle et inspirante durant plusieurs années, jusqu'à l'arrivée de Danielle Luquet de Saint Germain. Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de prêt-à-porter pour enfants, alors conseillée par Karl Lagerfeld et aidée par Évelyne Prouvost. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 suite à son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau, avec qui elle aura deux enfants.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>