Hans-Heinrich Lammers naît le 27 mai 1879 à Lublinitz en Haute Silésie.
Hans-Heinrich Lammers - Nuernberg, Germany, Dr. Hans Heinrich Lammers, Head of the Reich Chancellery and Reichminister at the Ministries Trial, 1948
Il fait ses études dans « l’école des princes » de Pless puis étudie le droit à Breslau et Heidelberg. Il effectue son service militaire d’un an puis revient au droit et est assistant à l’université. Il passe son doctorat en 1904 et grimpe les échelons dans la carrière jurudique pour se retrouver en 1912 juge à Beuthen en Haute Silésie. Le 29 avril 1913 il épouse à Gleiwitz Elfriede Tepel (1894-1945) dont il aura deux filles nées en 1914 et 1918. En 1914 il se porte volontaire et sert comme officier de réserve dans le 4è d’infanterie de Silésie. En 1917 ils est grièvement blessé, perd son oeil gauche et est de ce fait muté comme officier administratif auprès du Gouvernement Général Impérial à Varsovie (affaires financières). Fin 1920 il travaille au ministère de l’intérieur et comme spécialiste du droit, il représente l’Etat dans les procès contre les Länder. Mais ses convictions de droite le mettent en porte à faux vis-à-vis des sociaux démocrates au pouvoir et en 1928, à propos d’un artricle qu’il rédige sur la constitution, le ministre social-démocrate Severing le réprimande lourdement.
De dépit il adhère au parti nazi en 1932. Le 30 janvier 1933 Hitler le nomme secrétaire d’état et chef de la chancellerie du Reich. Lammers entre le 29 septembre 1933 dans la SS où il a rang de SS-Oberführer, puis de SS-Brigadeführer (20 avril 1935), SS-Gruppenführer (30 janvier 1938) et SS-Obergruppenführer (20 avril 1940). En 1937 il est promu « Reichsminister (ministre du Reich) et Chef de la chancellerie ». Chaque disposition législative passe par lui. Lammers organise en lien avec les autres « secrétaires » de Hitler (Bormann, Keitel, Meisner) les affaires de l’Etat. Lammers est le représentant type de la bureaucratie du troisième Reich, mais sa position extrêmement bureaucratie devient de plus en plus difficile à tenir devant l’idéologisation grandissante du régime qui créé une forme de société où un groupe de dirigeants contrôlent directement le reste de la population sans la médiation d’un appareil administratif rationnel tel que l’incarne Lammers.
Il se trouve de plus en plus en porte à faux, particulièrement devant Bormann, dont l’influence grandit de plus en plus. Les SS l’arrêtent en avril 1945, car il soutient le remplacement de Hitler par Goering. Peu avant son exécution, il est « sauvé » par les Américains et immédiatement incarcéré. Dans l’effondrement du régime, sa femme et l’une de ses filles se suicident. Les 8 et 9 avril 1946 Lammers témoigne au grand procès de Nuremberg contre les grands criminels. Il est lui-même mis en accusation au procès de la Wilhelmstrasse contre les collaborateurs des divers ministères le 11 avril 1949, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, entre autres pour participation au massacre des Juifs d’Europe. Il est condamné à 20 ans de prison. Le 16 décembre 1951 cette peine est commuée en 10 ans de prison. Il est libéré en 1954 et meurt le 4 janvier 1962 à Düsseldorf.