Benjamin Murmelstein (9 juin 1905 à Lemberg - 27 octobre 1989 à Rome) était le Grand-rabbin de Vienne sous le nazisme puis responsable du conseil juif du camp de concentration de Theresienstadt.
En 1931, il devient rabbin de la communauté juive de Vienne. En 1933, il épouse Margaret Geyer avec qui il a un fils, Wolf, en 1936. En août 1938 est créé l'Office central pour l'émigration juive à Vienne. Il fait partie du Consistoire israélite de Vienne (Israelitische Kultusgemeinde Wien) dont il dirige le bureau émigration puis en novembre 1942, il devient membre du Conseil des Anciens des Juifs de Vienne. En 1943 Eichmann décide de créer au Camp de concentration de Theresienstadt un conseil juif (Judenrat) de trois « Anciens » dirigé par le docteur Paul Eppstein et dont fait partie Murmelstein. En septembre 1944 il dirige seul l'administration autonome juive jusqu'à la libération du camp. Le 5 mai 1945 il donne sa démission à un représentant de la Croix Rouge.
En juin 1945, il est arrêté pour faits de collaboration puis acquitté le 3 décembre 1946 devant un tribunal tchèque de Litoměřice face à l'ancien commandant du ghetto de Theresienstadt Karl Rahm. À Rome, il est embauché comme vendeur de meubles. Il est interviewé dans Shoah de Claude Lanzmann en 1975 : les rushes de cet entretien ne seront finalement pas conservés dans la version finale du film.
Mais Lanzmann monte Le dernier des injustes, sorti en 2013, avec ces séquences, entre autres pour prouver l'erreur de Hannah Arendt et du concept de la banalité du mal. Personnage controversé au sein de la Communauté juive notamment pour son accord conclu en septembre 1941 avec l'Office central pour l'émigration juive de Vienne sur les « listes de transfert pour la réinstallation », en 1989 à sa mort, le Grand-Rabbin de Rome refusa que Benjamin Murmelstein soit inhumé à côté de sa femme.