John Cairncross (25 juillet, 1913 – 8 octobre, 1995) fut un espion britannique connu sous les noms de code : "le Carélien", "List", pendant la Seconde Guerre mondiale. On le cite comme pouvant être le cinquième homme des Cinq de Cambridge, contrairement à ses dires. Il est le frère de l'économiste Sir Alexander Kirkland Cairncross et l'oncle de la journaliste Frances Cairncross.
Il naît à Lesmahagow, près de Glasgow. Il étudie à l'université de Glasgow, puis les langues étrangères à Trinity College de Cambridge. Il est engagé au Foreign Office et adhère au parti communiste de Grande-Bretagne en 1937. Il est ensuite affecté au service du déchiffrement à Bletchley Park et au Secret Intelligence Service (MI6). C'est à cette époque qu'il commence à fournir des documents confidentiels à l'URSS, en particulier des documents Ultra qui eurent des conséquences sur la bataille de Koursk, gagnée par les Soviétiques contre les armées du Troisième Reich.
Cairncross admet en 1951 avoir fourni des documents pendant la guerre, lorsqu'il est interrogé par les services. Il est accusé d'avoir fourni des informations sur le programme nucléaire britannique, mais aucun procès n'est intenté contre lui, ce qui donnera l'impression d'être couvert par le gouvernement de l'époque. C'est en 1990, après la guerre froide, qu'un transfuge du KGB, Oleg Gordievski, le dénonce comme le cinquième homme de Cambridge.
Cairncross récusera toute sa vie l'accusation d'être le cinquième homme et affirmera n'avoir jamais livré d'informations nuisibles à son pays, ni de secrets atomiques. Il déclare dans ses Mémoires n'avoir agi que pour aider un allié contre le régime du Troisième Reich. Il travaille ensuite à Rome pour la FAO et traduit des articles d'économie pour le bureau d'études de la Banca Nazionale del Lavoro, la Banque d'Italie et le IMI. Il prend sa retraite dans le midi de la France et meurt à l'âge de quatre-vingt-deux ans.