Wilhelm Stuckart naît à Wiesbaden. Il adhère en 1922 au Parti nazi, dans lequel il s'implique très tôt dans les prises de positions des nazis envers les Juifs, notamment comme co-rédacteur des lois antisémites de Nuremberg de 1935. Il représente également Wilhelm Frick, ministre de l'Intérieur, lors de la Conférence de Wannsee (20 janvier 1942), où fut formalisée la mise en œuvre de la « Solution finale de la question juive dans la sphère d'influence allemande en Europe ». L'examen minutieux des minutes de la conférence a laissé supposer que Stuckart aurait soulevé des objections quant au fait que les SS transgresseraient les lois précédemment mentionnées en mettant en œuvre la « solution finale ».
Il aurait également souligné les difficultés administratives d'un programme aussi radical, en insistant sur le fait qu'une stérilisation obligatoire aurait constitué une option préservant davantage l'esprit des lois de Nuremberg. Toutefois, le secrétaire de la Conférence, le SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich, informa Stuckart que la décision d'exterminer les juifs avait été prise par Adolf Hitler et qu'en accord avec les Führerprinzip, cette décision était au-dessus des lois. Stuckart et plusieurs autres participants de la conférence remarquèrent qu'Hitler n'avait pas donné cet ordre par écrit, conformément à l'usage pour les instructions particulièrement secrètes ou problématiques.
Stuckart exerça brièvement les fonctions de ministre de l'Intérieur du Gouvernement de Flensbourg, après la chute de Heinrich Himmler, en mai 1945. Après la guerre, Stuckart fut arrêté par les Alliés pour crimes de guerre, jugé et condamné lors du Procès des ministères. Il fut condamné à une peine de prison couverte par son incarcération préventive et libéré en avril 1949.
En dépit de son implication lourde dans les politiques nazies les plus meurtrières, son avocat put s'appuyer sur des témoignages comme ceux de son assistant Hans Globke, qui le décrivait comme un « nazi loyal », mais également préoccupé par le respect des lois, cherchant à défendre le ministère de l'Intérieur des interférences politiques directes, et modérant l'impact des lois racistes sur les « demi-juifs ». Stuckart trouva la mort en novembre 1953 près de Hanovre, dans un accident de la route. Certains ont suspecté que cet accident avait été provoqué par des personnes « chassant » les criminels de guerre nazis en liberté.