Le comte Walter Kurt Thilo von Brockdorff-Ahlefeldt, né le 13 juillet 1887 à Perleberg et mort le 9 mai 1943 à Berlin, est un général allemand de la Seconde Guerre mondiale.
Walter von Brockdorff-Ahlefeldt appartient à une antique famille de l'aristocratie allemande du Holstein, dont les ancêtres, les Ahlefeldt et les Brockdorff, possédaient d'immenses domaines et étaient au service de la couronne du Danemark. Il est le fils d'un capitaine de l'armée prussienne, le comte Ernst von Brockdorff-Ahlefeldt (1854-1931) et de son épouse, née Elisabeth von Jagow. Walter von Brockdorff-Ahlefeldt entre en 1907 au 3ème bataillon de chasseurs du Brandebourg, à Lübben. Il devient chef de compagnie, puis capitaine d'infanterie en 1916, après avoir combattu sur le front occidental (notamment à Verdun, où il reçoit la croix de fer de 2de classe) et sur le front oriental.
Une fois démobilisé en Allemagne, il fait partie de la vieille garde allemande monarchiste qui s'oppose à la république de Weimar et il participe en 1920 au putsch de Kapp. Il est donc condamné à cinq ans de prison qu'il effectue à Hambourg, et il est libéré peu de temps après, lors d'une amnistie proclamée par Hindenburg. Il est lieutenant-colonel en 1931 et colonel en 1934. C'est d'un œil favorable qu'il voit les débuts du national-socialisme qui remettait en cause le traité de Versailles et qui avait pu abattre la république de Weimar dont Brockdorff-Ahlefeldt détestait l'impéritie. Cependant il désapprouve l'assassinat de Schleicher en 1934 et l'homicide de Bredow, ainsi que les thèses racistes du nouveau régime. C'est l'un des rares généraux allemands opposés aux thèses d'Hitler.
Brockdorff-Ahlefedt est élevé au grade de major-général le 1er avril 1937. Il est parmi ceux qui envahissent la Pologne en septembre 1939, et il est d'accord avec la politique de conquête de l'Allemagne, pour effacer l'humiliation de Versailles. Il commande ensuite le XXVIIIe corps d'armée, ce qui l'amène à conquérir aussi la France en juin 1940. Le 21 juin 1940, il est nommé à la tête du second corps d'armé formé de divisions venant du nord de l'Allemagne (Poméranie, Mecklembourg, Brandebourg, Prusse-Occidentale, Schleswig-Holstein, Oldenbourg), Il participe à l'opération Barbarossa en envahissant l'URSS. Il est nommé général d'infanterie, le 1er août 1940.
Il commande le IInd corps d'armée en URSS, lorsque ses troupes, pendant l'hiver glacial 1941-1942, sont encerclées par les armées soviétiques dans la poche de Demiansk (18 janvier-28 avril 1942), où la bataille fait rage pendant des mois. La Luftwaffe parvient à ravitailler la poche, mais ce n'est qu'en mai 1942 que l'encerclement est rompu par le lieutenant-général von Seydlitz-Kurzbach. Il est dans la réserve du Führer de l'OKH à partir de janvier 1943, car il souffre d'une maladie chronique rhumatismale et il meurt en mai 1943 à l'hôpital militaire de Zehlendorf à Berlin.
Décorations
- Iron Cross (1914) 2nd and 1st Class
- Wound Badge (1918) in Black
- Honour Cross of the World War 1914/1918
- Wehrmacht Long Service Award 4th to 1st class
- Sudetenland Medal
- Eastern Front Medal
- Demyansk Shield
- Clasp to the Iron Cross (1939), 2nd Class (19 September 1939), 1st Class (20 October 1939)
- Knight's Cross of the Iron Cross with Oak Leaves
- Knight's Cross on 15 July 1941 as General der Infanterie and commanding general of the II. Armeekorps
- 103rd Oak Leaves on 27 June 1942 as General der Infanterie and commanding general of the II. Armeekorps