René Joël Simon Mayer est un homme politique français, né à Paris 8e le 4 mai 1895 et mort le 13 décembre 1972 dans le 7e arrondissement de Paris.
Membre du parti radical socialiste après la Seconde Guerre mondiale, il sera plusieurs fois ministre et président du Conseil des ministres du 8 janvier au 28 juin 1953 et succèdera le 3 juin 1955 à Jean Monnet comme président de la Haute-Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Licencié ès-lettres et en droit, il combat dans l'artillerie pendant la Première Guerre mondiale et est blessé. Il entre au Conseil d'État en 1920. Il fut homme d'affaires avant la guerre et s'était occupé d'importations de charbon allemand et de l'organisation de la SNCF en 1937. Il fut membre du conseil d'administration de cette société et fondateur d'Air France. Parallèlement, il est professeur à l'Ecole libre des Sciences politiques. Mobilisé en 1939, il dirige à Londres la mission de l'armement. Il rentre en France en mai 1940 puis passe en zone sud. En novembre-décembre 1941, il est un des membres de la conférence relative à la mise en place de l'UGIF (Union générale des israélites de France) que le régime de Vichy forçait la communauté juive à créer. Il préconise avec le professeur David Olmer une démission collective mais l'option de la coopération, soutenue par Raymond-Raoul Lambert, est préférée. René Mayer ne participera finalement pas à l'UGIF.
Il parvient à rejoindre le général Henri Giraud à Alger en 1943 qui lui confie le secrétariat aux communications. Il est maintenu dans ce poste lorsqu'il devient membre du Comité français de la Libération nationale à Alger, puis ministre des Transports et des Travaux publics du général de Gaulle le 9 septembre 1944. Après la Libération, il se présente comme candidat dans la Gironde mais n'est pas élu à la première Assemblée nationale constituante. Il devient député radical de Constantine en Algérie en 1946 et siège jusqu'en 1955. Il défend les intérêts des colons. Entre 1947 et 1952, il est plusieurs fois ministres des Finances et des Affaires économiques, de la Défense nationale et de la Justice. Il devient aussi vice-président de l'Alliance israélite universelle.
En 1950, alors ministre de la Justice, il fait libérer Xavier Vallat (ancien commissaire aux questions juives sous le régime de Vichy et qui avait été condamné à 10 ans de prison à la Libération. René Mayer est président du Conseil des ministres du 8 janvier au 28 juin 1953. Les gaullistes du RPF lui apportent leurs voix lors de son investiture. Son ministère tombe sur une demande de pouvoirs spéciaux en matière financière (71 gaullistes ont voté contre le gouvernement d'un Européen convaincu, partisan de la CED). Il demandait aux députés de lui permettre de s'attaquer aux causes permanentes de l'augmentation des dépenses publiques. Il avait résumé ses idées en une formule : « La vocation de la France est triple : européenne, atlantique et mondiale ».