Jens Stoltenberg, né le 16 mars 1959 à Oslo, est un homme politique norvégien, membre du Parti travailliste norvégien (AP) et ministre d'État de mars 2000 à octobre 2001, puis du 17 octobre 2005 au 16 octobre 2013. Il est élu secrétaire général de l'OTAN le 28 mars 2014 en remplacement de Anders Fogh Rasmussen et prendra ses fonctions le 1er octobre 2014.
Les ancêtres de Jens Stoltenberg sont arrivés en Norvège au xviie siècle, en provenance du Schleswig-Holstein, alors sous domination danoise, tout comme la Norvège. Jens fréquente les hautes sphères de la politique norvégienne dès son plus jeune âge. Sa mère Karin Stoltenberg (en) était secrétaire d'État tandis que son père Thorvald Stoltenberg était l'un des hommes politiques les plus influents de Norvège, plusieurs fois ministre. Jens lui-même est marié à la diplomate Ingrid Schulerud ; ils ont deux enfants. Jens Stoltenberg poursuit ses études secondaires à l'école de la cathédrale d'Oslo. Il sort diplômé en économie de l'Université d'Oslo en 1987. Il travaille ensuite comme journaliste.
Jens Stoltenberg baigne donc très tôt dans la politique et devient le chef de l'organisation des jeunes travaillistes (Ligue des jeunes travaillistes ou Arbeidernes Ungdomsfylking) entre 1985 et 1989. Il est ensuite élu en 1990 à la tête de la branche osloïte du parti travailliste. En 1992, Stoltenberg rentre au parlement norvégien (Storting) en 1993 pour la circonscription d'Oslo. Mais la même année, pourtant soutenu par la présidente sortante du parti, il échoue à conquérir la présidence du parti travailliste face à Thorbjørn Jagland. Stoltenberg peaufine son image de « Tony Blair norvégien » en grimpant rapidement vers les ministères les plus importants : ministre de l'Industrie et de l'Energie de 1993 à 1996, puis ministre des Finances de 1996 à 1997. Le parti travailliste perd les élections en 1997 et Stoltenberg se retrouve dans l'opposition aux chrétiens-populaires.
Les travaillistes remportent les élections en mars 2000 et il accède au poste de ministre d'État. Il est très critiqué à l'intérieur de son parti pendant son mandat pour la politique libérale qu'il mène. Ses privatisations d'entreprises nationales ainsi que de services publics, sa « modernisation » du système de santé public passent mal dans l'électorat traditionnel des travaillistes. Lors des législatives du 10 septembre 2001, le parti est lourdement battu, réalisant un de ses plus faibles scores avec seulement 24 % des voix. Les travaillistes se livrent à une lutte des chefs entre Thorbjørn Jagland et Jens Stoltenberg. Ce dernier, qui représente la droite du parti, l'emporte et devient président du parti en novembre 2002.
Lors des législatives du 12 septembre 2005, il est réélu député au Storting pour la circonscription d'Oslo. La victoire de la coalition rouge-verte entre les centristes, les socialistes et les travaillistes lors de ces législatives permet à Stoltenberg de revenir au poste de ministre d'État le 17 octobre. D'après la liste arrêtée au 11 novembre 2003, il est membre du Comité d'orientation scientifique de l'association fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn, À gauche en Europe. Le 22 juillet 2011, il est directement visé par une bombe devant le bâtiment du chef de gouvernement, puis par la fusillade du rassemblement d'été des jeunes de son parti. Absent du bureau, il est rapidement mis à l'abri, et ne devait se rendre au rassemblement que le lendemain, il n'est pas touché par ces attentats. Stoltenberg et son parti sont battus lors des Élections législatives norvégiennes de 2013. Il démissionne de la présidence du parti travailliste et est remplacé par Jonas Gahr Støre, élu en juin 2014.
Jens Stoltenberg a été choisi le 28 mars 2014 pour devenir secrétaire général de l'OTAN, en remplacement du danois Anders Fogh Rasmussen, avec entre autres le soutien de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Il a été préféré au polonais Radoslaw Sikorski et au belge Pieter De Crem. Selon le commentateur norvégien Gunnar Stavrum, le choix de Stoltenberg s'expliquerait par le fait que « les grands pays de l’Otan souhaitent un secrétaire général prêt au compromis » dans le contexte de la crise de Crimée.