Werner Faymann, né à Vienne le 4 mai 1960, est un homme politique autrichien membre du Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) qu'il préside.
Président des Jeunes socialistes de Vienne de 1981 à 1987, il est nommé membre de l'exécutif de la capitale fédérale autrichienne en 1994, chargé du Logement et de la Rénovation urbaine. Il renonce à ce poste en 2007, lorsqu'il devient ministre fédéral des Transports dans la grande coalition d'Alfred Gusenbauer. En juin 2008, il prend la tête du SPÖ à titre provisoire, situation confirmée en août lors d'un congrès fédéral, et signe peu après avec Gusenbauer une tribune considérée par les conservateurs comme une remise en cause de la politique européenne du pays, ce qui conduit à la dissolution de l'alliance. Il conduit alors son parti à la victoire, malgré de lourdes pertes, aux élections anticipées de 2008, et forme une nouvelle coalition avec le Parti populaire autrichien (ÖVP) de Josef Pröll, ce qui lui permet de devenir chancelier fédéral le 2 décembre. Il est reconduit dans ses fonctions cinq ans plus tard, toujours à la tête d'une grande coalition.
Après avoir obtenu son Matura à Vienne, il a accompli son service militaire, achevé en 1981. Quatre ans plus tard, il a entrepris des études supérieures de droit tout en devenant consultant pour la banque Zentralparkasse. Il met fin à son emploi et ses études en 1988, et ne détient donc aucun diplôme universitaire. Il obtient alors le poste de directeur général et président régional de l'association des locataires autrichiens et l'occupe durant six ans. Il vit aujourd'hui dans l'arrondissement de Liesing à Vienne, en compagnie de sa seconde épouse, depuis 2001, Martina Ludwig-Faymann, députée fédérale, et de ses deux filles. En 1981, il est élu président des Jeunes socialistes de Vienne. Deux ans plus tard, il organise d'ailleurs une manifestation contre la venue du pape Jean-Paul II. Il renonce à ce poste en 1987. Désigné président fédéral par intérim du Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) en juin 2008, Werner Faymann est officiellement élu à ce poste le 8 août par 98,36 % des voix, lors du 40e congrès du parti. Il prend alors la succession d'Alfred Gusenbauer.
Il entre au Landtag de Vienne, qui fait également office de conseil municipal, en 1985, et y siège jusqu'à sa nomination comme membre de l'exécutif chargé du Logement et de la Rénovation urbaine le 7 novembre 1994. Il cumule ce poste avec la présidence de diverses organismes publics. Il fait son entrée en politique fédérale le 11 janvier 2007, lorsqu'il devient ministre fédéral des Transports, de l'Innovation et de la Technologie dans la grande coalition conduite par le président du SPÖ, Alfred Gusenbauer. Le 26 juin 2008, les deux hommes signent une tribune dans le Kronen Zeitung, dans laquelle ils appellent à ce que toute modification d'un traité européen qui toucherait aux intérêts de l'Autriche soit soumise à référendum. Cette prise de position provoque l'éclatement de la coalition et la convocation d'élections anticipées le 28 septembre, pour lesquelles il est désigné tête de liste du SPÖ.
Le jour du scrutin, son parti arrive en tête avec 29,7 % des voix, soit cinq points de moins qu'au scrutin de 2006, et 58 sièges sur 183, soit une perte de dix élus. Le 9 octobre, Werner Faymann se voit chargé de former un nouveau gouvernement par le président fédéral Heinz Fischer. Il finit par reformer une grande coalition avec le Parti populaire autrichien (ÖVP) de Josef Pröll le 23 novembre. Le nouvel exécutif fédéral prête serment neuf jours plus tard, le 2 décembre 2008. Werner Faymann est soupçonné d'avoir rétribué des tabloids autrichiens de manière indirecte, leur assurant de bonnes rentrées publictaires, afin de s'assurer une couverture avantageuse de leur part.
Lors des élections législatives fédérales du 29 septembre 2013, le SPÖ remporte 26,9 % des suffrages et 52 députés sur 183. Il entame aussitôt des négociations avec l'ÖVP, désormais dirigé par Michael Spindelegger et disposant de 47 parlementaires. Celles-ci aboutissent au bout de deux mois et demi, et Faymann forme son second gouvernement fédéral le 16 décembre. Il est alors le premier social-démocrate depuis Franz Vranitzky, au pouvoir entre 1986 et 1997, à exercer un deuxième mandat.