La Nuit des généraux (The Night of the Generals) est un film franco-britannique réalisé par Anatole Litvak et sorti en 1967. Varsovie, 12 décembre 1942. Une prostituée vient d'être sauvagement assassinée. Selon un témoin, le meurtrier serait un général de la Wehrmacht. L'enquête est confiée au major Grau. Ce dernier ne tarde pas à suspecter trois hommes : le général Kahlenberg, le général Seidlitz-Gabler et le général Tanz, un homme parfois sujet à des pulsions maniaques, mais également un héros, le général favori d'Hitler. Durant une soirée organisée par la femme du général Gabler, sa fille Ulrike est présentée à Tanz, en vue de favoriser leur mariage. Mais celle-ci tombe dans les bras de Hartmann, un caporal revenant du front russe affecté auprès de Kahlenberg.
Le major Grau est promu lieutenant-colonel à Paris, et transféré sur le champ : ordre signé par Gabler sur demande de Kahlenberg. Le 17 juillet 1944, à Paris, les trois généraux sont à nouveau dans la même ville. Grau n'a pas oublié Varsovie, et se rappelle à la mémoire de ces hommes. Kahlenberg est passé dans le camp des conspirateurs du 20 juillet, Gabler le soutient moralement. Ulrike doit arriver à Paris, mais Hartmann (qui ne l'a pas vue depuis 1942) a été chargé par Kahlenberg de conduire Tanz visiter Paris pour la journée, afin de l'occuper jusqu'au 20.
Grau fait une visite chez l'inspecteur Morand, de la police française, afin d'avoir plus de renseignements sur ses trois suspects. En échange, il fera sortir trois résistants de prison. Le cousin de Hartmann prend Ulrike en charge, et l'amène à l'hôtel où Hartmann et Tanz passeront la nuit. Durant ce temps, Kahlenberg assiste à un déjeuner chez le général von Stülpnagel, en présence des autres conjurés. Von Stülpnagel leur annonce le ralliement à leur complot du maréchal Rommel, actuellement sur le front normand. Celui-ci est blessé en revenant du front, et tombe dans le coma.
Gabler, sous tension, tient à rester neutre et à ne pas s'impliquer dans le complot. Il préfère faire profil bas, contrairement à ce que lui demande Kahlenberg : occuper Tanz pour qu'il n'interfère pas. Celui-ci visite un musée de peintures et est pris d'un malaise (probablement lié au syndrome de Stendhal) devant un tableau de van Gogh. Puis il va diner au Maxim's. De retour à l'hôtel, il demande à Hartmann de l'emmener dans un quartier pouvant stimuler autre chose que son intellect et son estomac. Il y croise une prostituée, mais la laisse en plan, et retourne s'enivrer à son hôtel, où il est victime d'une autre crise de nerfs. Le lendemain, il demande à Hartmann (qui a été obligé de passer la nuit dans sa chambre) de l'emmener voir des tableaux, les mêmes qu'il a vus la veille.
Grau rencontre à nouveau Morand, qui le prévient que Kahlenberg prépare un meurtre : celui de Hitler. Grau lui révèle qu'il connait ce complot, tout comme il connait le pseudonyme de Morand dans la Résistance ; il ne s'intéresse qu'au meurtre qui a été commis, pour que justice soit faite. Morand lui apprend donc que Gabler est coureur, que Tanz est inhumain et Kahlenberg trop occupé par le complot pour courir les filles. Grau lui donne la relaxe des trois Français ; Morand lui propose son aide une fois les Alliés arrivés à Paris.
Kahlenberg, dans la dernière réunion des comploteurs, est chargé d'arrêter Tanz et de neutraliser sa division blindée, "Nibelungen", basée à Cormeilles. Tanz, quant à lui, est retourné voir la prostituée rencontrée précédemment, et ordonne à Hartmann de l'inviter à le rejoindre ; puis le caporal les conduit chez elle. Tanz et la femme montent ; puis le général ordonne quelques minutes plus tard au caporal de monter : il vient d'assassiner la femme. Sous la menace, Tanz lui ordonne de prendre sur lui la responsabilité du meurtre, tout en lui prouvant qu'il n'a laissé que des éléments prouvant sa culpabilité. Il lui propose de disparaitre, avec la voiture et l'argent qu'il lui donne ; il lui conseille de quitter Paris. Hartmann fuit.
Durant ce temps, Ulrike est arrêtée dans un contrôle d'un cabaret que Hartmann lui a recommandé, et raccompagnée chez son père, qui ignore qu'elle est arrivée à Paris ; sa mère refuse de lui passer Hartmann lorsqu'il appelle. Morand présente le lendemain le meurtre au major Grau ; celui-ci ne pense pas que les indices, trop évidents, désignent le meurtrier. Il se rend chez Kahlenberg pour avoir des réponses : ce dernier, trop occupé par l'attentat qui doit avoir lieu d'une minute à l'autre, l'écoute à peine, mais lui indique qu'Hartmann était affecté à Tanz comme ordonnance.
Puis Kahlenberg reçoit le coup de téléphone attendu ; devant Grau, il donne ses ordres pour neutraliser la division "Nibelungen". Grau se rend au QG de la division le plus rapidement possible : il prévient Tanz que les communications sont coupées, et qu'il va être arrêté pour trahison. Lui vient pour l'arrêter pour meurtre. Au même moment, la confirmation de la survie du Führer passe à la radio. Tanz abat Grau, et le fait passer pour un traître.
En 1965, Morand, membre d'Interpol, rencontre d'anciens protagonistes de l'histoire : le cousin de Hartmann, le policier polonais ayant découvert le premier meurtre, l'adjoint de Tanz, le général Kahlenberg. Par mémoire pour le colonel Grau, il veut mettre un point final à l'histoire. Tanz a été relâché en mars, et un meurtre a été commis à nouveau. Morand se rend chez les Gabler, afin de rencontrer Ulrike : celle-ci ne voit plus ses parents, et vit dans une ferme avec son mari et son fils ; elle déclare ne pas avoir revu Hartmann.
Lors de l'anniversaire de la division "Nibelungen", Tanz est l'invité d'honneur. Morand, grâce à l'ex-général Gabler, est au courant ; il interroge Tanz et lui présente Luckner, le mari d'Ulrike. Il s'agit en fait d'Hartmann, prêt à témoigner à un procès public. Tanz se suicide alors dans la salle de réception où va être organisé le repas d'anniversaire de la division. Dès sa sortie en salles aux États-Unis, La Nuit des généraux a rencontré un accueil critique assez varié et n'obtient pas un succès commercial au box-office1, n'ayant rapporté que 2,4 millions de $ en "rentals" – il est à noter que ces chiffres se réfèrent aux prix de locations revenant aux distributeurs – toutefois, le film connaît un succès en France avec 2 050 002 entrées.
Apparitions de Raymond Gérôme dans le rôle d'un colonel, Pierre Mondy dans celui du sergent Kopatski, Nicole Courcel en propriétaire d'un bar parisien, Philippe Castelli en médecin légiste, ainsi que Georges Claisse et Pierre Tornade. La chanteuse Marianne Faithfull a passé une audition pour le rôle de Ulrike von Seydlitz-Gabler. Le personnage du général Tanz est basé sur la carrière et la vie du jeune colonel Joachim Peiper, le plus jeune officier SS à avoir obtenu ce grade.
Fiche technique
- Titre : La Nuit des généraux
- Titre original : The Night of the Generals
- Réalisation : Anatole Litvak
- Scénario : Paul Dehn et Joseph Kessel d'après les romans :
- The Wary Transgressor de James Hadley Chase (édition française La Culbute, Série Noire no 158, 1952)
- Die Nacht der Generale de Hans Hellmut Kirst (1962)
- Musique : Maurice Jarre
- Chanson : L'amour est plus jeune que la mort, interprétée par Juliette Gréco
- Musiques additionnelles :
- Alte Kameraden, marche militaire allemande composée par Carl Teike
- Tannhäuser de Richard Wagner (extrait de la marche)
- Sobre las olas, valse composée par Juventino Rosas
- Photographie : Henri Decaë
- Son : Jacques Carrère, William Robert Sivel
- Montage : Alan Osbiston
- Décors : Alexandre Trauner
- Costumes : Rosine Delamare, Jean-Claude Philippe
- Pays d'origine : France / Royaume-Uni
- Langues : anglais, espagnol, français, italien
- Période : hiver-printemps 1966
- Intérieurs : Studios de Boulogne (Boulogne-Billancourt)
- Extérieurs : Varsovie, Hambourg, Paris
- Producteurs : Anatole Litvak et Sam Spiegel
- Sociétés de production : Horizon Pictures, Filmsonor
- Société de distribution : Columbia Pictures
- Format : couleur par Technicolor – 35 mm – 2.35:1 Panavision – monophonique (Westrex Recording System)
- Genre : film de guerre, drame
- Durée : 148 minutes
- Dates de sortie : Royaume-Uni : 29 janvier 1967, États-Unis : 24 février 1967, France : 1er avril 1967
Distribution
- Peter O'Toole (VF : Jean Piat) : Général Tanz
- Philippe Noiret (VF : Lui-même) : Inspecteur Morand
- Omar Sharif (VF : Dominique Paturel) : Major Grau
- Tom Courtenay : Caporal Hartman
- Donald Pleasence : Général Kahlenberg
- Joanna Pettet : Ulrike von Seydlitz-Gabler
- Charles Gray (VF : Louis Arbessier) : Général von Seidlitz-Gabler
- Coral Browne : Eleanore von Seidlitz-Gabler
- Harry Andrews (VF : René Arrieu) : Général von Stülpnagel
- John Gregson : Colonel Sandauer
- Nigel Stock : Sergent Otto Kopkie
- Christopher Plummer (VF : Jacques Thébault) : Feld-maréchal Erwin Rommel
- Gordon Jackson (VF : William Sabatier) : Capitaine Engel
- Juliette Gréco : Juliette
- Yves Brainville : Liesowski
- Sacha Pitoëff : le docteur
- Charles Millot : Wionczek
- Nicole Courcel : Raymonde
- Véronique Vendell : Monique
- Patrick Allen : Capitaine Mannheim
- Gérard Buhr : Claus von Stauffenberg
- Michael Goodliffe : Hauser
- Pierre Mondy : Kopatski
- Pierre Tornade : agent de police (non crédité)
- Mac Ronay : garde du corps au pistolet à la fin du film (non crédité)