Marcel Rigout, né le 10 mai 1928 à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne) et mort le 23 août 2014 à Limoges (Haute-Vienne), est un homme politique français, figure du communisme français.
Ouvrier, plusieurs fois député de la Haute-Vienne (1967-1968 et 1973-1988), il est l'un des quatre ministres communistes des deuxième et troisième gouvernements Mauroy, au côté de Jack Ralite, Anicet Le Pors et Charles Fiterman, et à ces deux titres est surnommé le « ministre métallo ». À la fin de sa carrière politique, il critique le conservatisme du PCF et finit par le quitter pour créer un parti dissident et local, l'ADS. Résistant en 1944, il est apprenti couvreur, puis ouvrier agricole avant de suivre une formation de tourneur sur métaux. Il commence une formation de tourneur sur métaux, puis devient permanent du Parti. A ce titre il participe à la mise à l'écart, puis à l'exclusion, de Georges Guingouin, le « préfet du maquis », ancien maire de Limoges et compagnon de la Libération, écarté pour défaut d'obéissance et d'orthodoxie en même temps que Charles Tillon et André Marty. Exclusion qui ne lui cause « aucun état d’âme. C’était l’ambiance du moment (…) le sentiment que tout ce qui pouvait faire brèche dans l’unité du Parti devait être aussitôt éradiqué».
En 1958, lors des élections législatives qui suivent l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, il est candidat dans la deuxième circonscription de la Haute-Vienne. Il obtient 35,5 % des voix au 1er tour, le candidat de droite 20 % et le candidat socialiste SFIO Jacques Boutard 39,5%. Au second tour, il échoue avec 39,6 % des suffrages contre 60,4 % à Boutard qui est élu député. En 1962,toujours dans la même circonscription, Marcel Rigout arrive en tête au 1er tour avec 41,5 % des suffrages mais est battu au second avec 47,4 % des suffrages toujours par Boutard. Il gravit ensuite les échelons à la direction nationale du PCF, et est une première fois élu député en 1967, par 59,3 % des suffrages face à un candidat gaulliste peu connu[non neutre].
Il est battu de nouveau par Boutard, qui a été exclu de la SFIO entre temps, lors du raz-de-marée gaulliste de 1968, avec une courte majorité de 767 voix (50,7 %), ce qui vaut à Jacques Boutard de siéger à l’Assemblée pour la troisième fois, Rigout faisant 49,3 %. Il récupère son siège en 1973 et devient vice-président du groupe communiste. Il est réélu en 1978 qui voit les communistes remporter les trois sièges de députés du département. Il est le seul rescapé en 1981, mais laisse son siège à son suppléant Roland Mazoin lorsqu'il est appelé au gouvernement en juin, au poste de ministre de la Formation professionnelle. Il démissionne du gouvernement à la nomination au poste de Premier ministre de Laurent Fabius. Il est le seul député communiste élu en Limousin en mars 1986, avec 41 824 voix, soit 20,87 % des suffrages pour la liste qu’il mène en Haute-Vienne. Les socialistes ayant un élu, et la droite RPR-UDF deux.
En juin 1984, à Rome, après le recul conséquent du PCF aux européennes à 11,20 % des voix, en marge d'une réunion, ses mots très durs contre Georges Marchais et l'archaïsme du parti (« homme de l'échec » et « À sa place, je me tirerais une balle dans la tête ») entraînent sa marginalisation au sein du PCF, le poussant à quitter le comité central en 1987, puis le parti en 1990, après avoir tenté de le relancer de l'intérieur en créant avec Charles Fiterman le Mouvement des Rénovateurs communistes. Il démissionne aussi de la direction de l'Écho du Centre. En 1988, il soutient la candidature de Pierre Juquin, aux élections présidentielles qui n'obtient que 2,10 % des voix au plan national ( André Lajoinie 6,76%) mais 4,05 % en Haute-vienne et 3,51 % sur l'ensemble du limousin. Cette même année, il est de nouveau candidat aux législatives dans la nouvelle circonscription de Limoges-Saint-Yrieix, et il obtint 31,4% des voix, . Il fut distancé par Jean Claude. Peyronnet, candidat socialiste pour lequel il se désista, et qui fut élu.
Après avoir quitté le Parti communiste, il crée l'ADS (Alternative démocratie socialisme en 1992, membre de la Convention pour une alternative progressiste) avec ses amis de Limoges, nombreux à avoir abandonné la fédération de la Haute-Vienne, et dirige ce parti jusqu'à son décès. À la fin de sa vie, il se rapproche de nouveau du PCF puisqu'il œuvre à la création de l'alliance Limousin Terre de gauche entre son parti, le Front de gauche et certains dissidents du Nouveau Parti anticapitaliste. Il est l'un des rares hommes politiques limousins — exception faite de Jacques Chirac et François Hollande — à avoir privilégié une carrière nationale et avoir accédé à des responsabilités gouvernementales.