Leonid (Danilovytch) Koutchma, né le 9 août 1938 à Tchaïkine dans la région de Novhorod-Siverskyï (oblast de Tchernihiv), est président d'Ukraine du 19 juillet 1994 au 23 janvier 2005.
Ingénieur, membre du Parti communiste de l'Union soviétique de 1960 à 1991, il fut Premier ministre en 1992-1993 puis président de la République de 1994 à 2005. Koutchma a démissionné du poste de Premier ministre en septembre 1993 et remporta avec succès l'élection présidentielle de 1994. Il voulait stimuler l'économie par le rétablissement des relations économiques avec la Russie et plus rapidement passer à l'économie de marché après des dizaines d'années passées sous l'économie planifiée. Il a été réélu en 1999. Certains journaux d'opposition au cours de sa présidence ont été interdits et des journalistes sont morts dans des conditions mystérieuses.
En octobre 1994, Koutchma a annoncé la réalisation de réformes économiques, y compris la réduction des subventions, la levée des contrôles des prix, la baisse des taxes, la privatisation de l'industrie et de agriculture, et des réformes financières et bancaires. Le parlement a approuvé les principaux points du plan. Le Fonds monétaire international a promis un prêt de 360 millions de dollars pour initier ses réformes. Il a été réélu en 1999 pour son second mandat. Les opposants l'ont accusé d'implication dans l'assassinat en 2000 du journaliste d'opposition Gueorgui Gongadze, ainsi que d'autres scandales, ce qu'il a toujours nié. Des critiques ont également blâmé Koutchma pour les restrictions sur la liberté de la presse. Koutchma semble avoir joué un rôle clé dans le limogeage du Conseil des ministres de l'Ukraine de Viktor Iouchtchenko par la Rada (le parlement) le 26 avril 2001.
Le Premier ministre de Koutchma à partir de 2002 jusqu'au début de janvier 2005 a été Viktor Ianoukovytch, qui deviendra quelques années plus tard président à son tour. Koutchma a signé un « traité d'amitié, de coopération et de partenariat » avec la Russie, et a approuvé une série de pourparlers avec la CEI. En outre, il évoqua la langue russe comme « l'une des langues officielles ». Il a signé un accord de partenariat spécial avec l'OTAN, et même évoqué la possibilité d'adhésion à l'Alliance atlantique. La popularité de Koutchma en Ukraine et à l'étranger a bien baissé par la suite, embourbé dans des scandales de corruption, tourné vers la Russie comme son nouvel allié, en disant que l'Ukraine avait besoin d'une politique étrangère qui équilibre les intérêts de l'Est et l'Ouest.
Le rôle de Koutchma dans la crise électorale de 2004 n'est pas entièrement clair. Après le deuxième tour le 22 novembre 2004, il est apparu que Viktor Ianoukovytch avait remporté l'élection par fraude, ce qui a provoqué la fureur de l'opposition et des observateurs indépendants, contestant les résultats et conduisant à la révolution orange. Koutchma a été invité par Ianoukovytch et Viktor Medvedtchouk (le chef du bureau présidentiel) à déclarer un état d'urgence. Il a rejeté la demande, plus tard, Viktor Ianoukovytch a accusé publiquement Koutchma d'avoir commis là une trahison. Néanmoins, Koutchma a refusé de rejeter officiellement le Premier ministre, M. Ianoukovytch, après que le Parlement a adopté une motion de censure contre le cabinet le 1er décembre 2004.
Le second mandat de Leonid Koutchma se termine le 23 janvier 2005 ; son successeur est Viktor Iouchtchenko, vainqueur de l'élection présidentielle et leader de la révolution orange. Peu après l'investiture de son successeur, et de peur d'être inculpé dans son pays pour des affaires de corruption, Koutchma quitte le pays pour Moscou. Il revient en Ukraine en 2009. Il a indiqué qu'il voterait en faveur de Viktor Ianoukovytch à l'élection présidentielle ukrainienne de 2010. Le 24 mars 2011, Leonid Koutchma est inculpé d'abus de pouvoir dans le cadre de l'enquête sur la mort du journaliste d'opposition Georgiy Gongadze. L'ancien président est accusé de longue date d'être un des responsables de cet assassinat.