Après les morts de Robin Williams et de l'icône Lauren Bacall, Hollywood perd un autre génie en la personne de Richard Attenborough.
Le réalisateur et acteur britannique est mort, a-t-on appris dimanche de l'Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma (BAFTA). Âgé de 90 ans, Lord Attenborough a tiré sa révérence à l'heure du déjeuner, a précisé son fils Michael Attenborough – ex-mari de Jane Seymour – à BBC News. Il vivait depuis plusieurs années dans une maison de retaite médicalisée et ne se déplaçait qu'en chaise roulante depuis une chute d'escaliers il y a six ans. Il avait trois enfants avec sa femme de longue date, Sheila, qu'il avait épousée à l'âge de 21 ans.
Réalisateur de films aussi cultes que primés, acteur de renom qui compte plus de 70 longs métrages dans sa filmographie, Richard Attenborough aura écrit bon nombre de pages du cinéma britannique. Personnalité très appréciée de la couronne comme des politiques (dont le travailliste David Cameron, qui s'est empressé de rendre hommage au cinéaste), engagé et cinéphile aguerri, Richard Attenborough avait devancé les Ken Loach et autres Stephen Frears en inscrivant son nom dans le genre cinéma social si cher au septième art britannique, quand bien même son style est plus comparable à celui de David Lean (Lawrence d'Arabie).
De Gandhi à Chaplin
Le point culminant de sa carrière n'est autre que le film Gandhi, où il dirige Ben Kingsley dans le rôle-titre. Une fresque retraçant la vie de l'icône indienne qui a valu à Richard Attenborough pas moins de huit Oscars, dont une statuette du meilleur réalisateur. Derrière la caméra, le metteur en scène britannique s'évertue à sublimer ses acteurs, parmi lesquels bon nombre iront remporter des récompenses historiques grâce à leurs performances. Robert Downey Jr. dans le biopic Chaplin en 1992, Denzel Washington avec Cry Freedom cinq ans plus tôt ou encore Anthony Hopkins dans Les Ombres du coeur pourront en témoigner. Des prix qui n'échappaient jamais à ce réalisateu, lequel s'est même offert un Golden Globe pour le très noir Ah Dieu ! que la guerre est jolie, sa première réalisation, parodie du patriotisme qui comptait dans sa distribution un certain John Lennon.
Devant la caméra, Attenborough excelle dans l'exercice du second rôle, avec un visage dont on se souvient. Propulsé dès 1947 par une performance remarquée dans Le Gang des tueurs (Brighton Rock), le grand public le reconnaîtra plusieurs décennies plus tard dans le costume de John Hammond, scientifique fou et businessman ambitieux dans la franchise Jurassic Park. Mais le Britannique aura également joué aux côtés de Steve McQueen dans La Grande Evasion, Shirley MacLaine dans Un amant dans le grenier, le regretté Peter O'Toole dans Rosebud ou Cate Blanchett dans Elizabeth, film historique qui s'avère être la toute dernière apparition du comédien à l'écran.
Richard Attenborough, "un prince"
Depuis l'annonce du décès de Richard Attenborough, les hommages pleuvent. L'Académie des BAFTA s'est avouée "profondément triste" alors que Mia Farrow évoque son "prince" - "l'homme le plus gentil qu'il m'ait été donné de côtoyer dans mon travail". De son côté, l'ancien James Bond, Roger Moore, se dit "extrêmement triste d'apprendre que le grand Richard Attenborough nous a quittés, un homme si merveilleux et talentueux", tandis que David Cameron fait part de sa vive émotion : "Son jeu dans Brighton Rock était brillant, sa mise en scène dans Gandhi était étonnante. Richard Attenborough était l'un des grands du cinéma", a écrit via Twitter le Premier ministre britannique.