Récit - Le Premier ministre a lancé ce mardi une semaine de célébrations du 70e anniversaire de la Libération de la capitale.
Bernard Cazeneuve et Manuel Valls lors des cérémonies commémorant mardi le soulèvement de la préfecture de police de Paris en août 1944
Soixante-dix ans jour pour jour après le début de la Libération de Paris, la préfecture de police de Paris accueillait ce mardi la première cérémonie de commémoration d’une série qui s’achèvera lundi 25.
Dans la grande «Cour du 19 août», les espaces sont balisés. Commissaires et officiers, en uniforme foncé, se tiennent à côté des élus et des officiels. En face, les porte-drapeaux – certains s’aident d’une canne – sont à proximité des anciens combattants. Plus au centre, une petite tonnelle blanche abrite le pupitre installé pour Manuel Valls. Il est 10h45 et chacun cherche sa place, dans un brouhaha maîtrisé. Les chargés de communication s’assurent que tout soit prêt : «Serrez-vous au maximum», somme l’un d’entre eux aux nombreux journalistes parqués. Entre deux airs entonnés par la fanfare, dont une Marseillaise, les spectateurs attendent.
L’air grave, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et Anne Hidalgo s’avancent dans l’arène de bitume. Le Premier ministre, bien bronzé, et le ministre de l’Intérieur font le tour de la cour, passant en revue les troupes. Puis, accompagnés de la maire de Paris, ils déposent des gerbes de fleurs devant les monument aux morts et se recueillent quelques instants, chacun à leur tour. Après qu’ils ont tous trois traversé la cour pour venir se placer près des élus, un homme s’avance, leur fait face et entonne le «Chant des partisans». «C’est froid, c’est froid !» note une spectatrice, presque mal à l’aise de voir l’homme seul au milieu de la place vide. L’instant est solennel et le chanteur repart dans le silence. Pour beaucoup, croisés au cocktail après la cérémonie, ce moment aura été le plus fort de la matinée.
«UN MESSAGE QUE NOUS DEVONS ENTENDRE»
La star du jour est Manuel Valls – il est rare qu’un premier ministre soit présent à cette cérémonie – mais dans l’assistance, certains estiment aussi que «le spectacle est dans la salle». La présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, défaite à la municipale parisienne de mars, ne passe pas inaperçue. Quand Manuel Valls prend place au pupitre, certains photographes en profitent pour faire quelques clichés du premier rang, où elle se tient, quitte à tourner le dos au Premier ministre qui commence son discours.
Une allocution plutôt sobre et consensuelle: «L’histoire de cette maison est une histoire glorieuse», déclare Manuel Valls. Et de rappeller comment, dès le matin du 19 août 1944, des policiers insurgés ont refusé de prendre leur poste, marquant le début de la Libération de Paris. «Les policiers n’ont écouté que leur cœur et leur conscience», ajoute-t-il. Entre le 19 et le 25 août 1944, 167 fonctionnaires sont tombés pour la France.
L’Histoire a même inspiré au Premier ministre un message pour aujourd’hui : «Face à l’adversité, un peuple, s’il sait se rassembler, peut reprendre en main son destin.» Il précise : «Même si les défis d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux d’hier, il y a là un message que nous devons entendre.»