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Décès de Suzanne Lefort, une des héroïnes du débarquement de Provence

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La France a perdu une de ses figures historiques en cette année de commémorations. Soixante-dix ans, presque jour pour jour, après avoir débarqué à Cavalaire le 20 août 1944, en tant qu'ambulancière, Suzanne Lefort-Rouquette est décédée le 17 août à Hyères (Var) à l'âge de 101 ans, a annoncé mercredi sa famille dans le carnet du Figaro.

 

Suzanne Lefort-Rouquette, une des héroïnes du débarquement de Provence,ici aux côtés de son mari, le général Jacques Lefort

Suzanne Lefort-Rouquette, une des héroïnes du débarquement de Provence,ici aux côtés de son mari, le général Jacques Lefort

Suzanne Rouquette, qui commandait alors le bataillon médical de la 9e division d'infanterie coloniale, a ensuite été blessée grièvement dans les Vosges fin 44 et amputée d'une jambe.

Commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre avec plusieurs citations, elle avait écrit un livre de souvenirs («Des ambulancières dans les combats de la Libération») et épousé en 1945 un capitaine d'un bataillon de choc rencontré lors du débarquement de Provence. Celui-ci deviendra le général Jacques Lefort.

Engagée à 20 ans dans l'armée française en Algérie, elle prend en charge en 1943, au sein de la première armée française du général de Lattre de Tassigny, la direction du 25e bataillon médical de la 9e division d'infanterie coloniale (DIC), avec trente conductrices et autant d'ambulancières sous ses ordres. Elle est sur la ligne de front en Corse, sur l'île d'Elbe puis prend part au débarquement de Provence.

«On aurait donné notre peau pour sauver la France»

«Les filles étaient toutes volontaires, de tous les âges et de tous les milieux. Il y avait des filles de colonel, de docteur, de colon, une repasseuse, une Juive, une Arabe. On aurait donné notre peau pour sauver la France», a-t-elle écrit.

C'est à la suite de sa grave blessure, dans les Vosges, qu'elle reçut la Légion d'honneur, couchée sur un brancard. Envoyée en convalescence à Hyères, elle y épouse Jacques Lefort en septembre 1945. Ils eurent un fils et cinq petits-enfants.

Suzanne Lefort quitta le service actif en 1947 pour suivre son mari, en Indochine, au Laos, en Algérie.

«Elle a créé des dispensaires, des léproseries», a dit à nicematin.com sa petite-fille Isabelle, en évoquant «une femme d'exception, qui n'avait pas froid aux yeux et était un modèle».

Suzanne Lefort-Rouquette fut également très active dans le milieu associatif, à l'AGPM (Association générale de prévoyance militaire), à la Croix-Rouge, à l'ANFOC (Association nationale des femmes d'officiers de carrière) et au cercle algérianiste de Toulon notamment.


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