20th Century Fox Film Corporation ou 20th Century Fox (anciennement Twentieth Century-Fox Film Corporation de 1934 à 1985) est l'une des plus grandes sociétés de production cinématographique. Elle a été créée en 1915 en tant que Fox Film, par William Fox et fusionna ensuite avec Twentieth Century Pictures, créée en 1933 par Darryl F. Zanuck (un ancien producteur de Warner Brothers) et Joseph Schenck (l'ancien président de United Artists).
Le siège du studio hollywoodien est situé à Century City, un quartier de Los Angeles à l'ouest de Beverly Hills, en Californie et jouxte un studio de production nommé Fox Studios. 20th Century Fox est une filiale du Fox Entertainment Group qui est détenu majoritairement par News Corporation, le groupe australien du milliardaire (4 Md$ en 2009 / 132e fortune mondiale), Rupert Murdoch. De 1995 à 2005, 20th Century Fox et UGC s'associent en créant le GIE UFD. Le plus grand succès cinématographique de la Fox est le film Avatar de James Cameron, dont les recettes s'élèvent à plus de 2,7 milliards de dollars depuis sa sortie en 2009. Il a devancé le film Titanic (1997) du même réalisateur, qui trônait depuis 1997 et ce après seulement 5 semaines d'exploitation. Avatar est aussi le plus grand succès domestique de la Fox, ayant encore dépassé Titanic qui avait récolté plus de 600 millions de dollars. Ce dernier reste tout de même le second plus gros succès de la Fox avec plus de 1,8 milliard de dollars de recette à travers le monde.
La Fox Film Corporation est créée en 1915 par le pionnier William Fox, par la fusion de ses deux sociétés fondées en 1913 : Greater New York Film Rental, une firme de distribution, et Fox (ou Box, suivant d'autres sources[Lesquelles ?]) Office Attractions Company, une compagnie de production. Ce regroupement entre distribution et production est un des premiers exemples d'intégration verticale. Un an auparavant, cette dernière avait distribué le dessin animé Gertie the Dinosaur de Winsor McCay.
La Fox se concentre d’abord sur l’acquisition et la construction de théâtres, la production cinématographique étant une activité secondaire de la compagnie. Les premiers studios sont installés à Fort Lee, dans le New Jersey, mais en 1917, William Fox envoie Sol M. Wurtzel à Hollywood (Californie) pour créer un nouveau studio à la côte ouest, le climat étant, là-bas, plus accueillant et favorable au tournage de nouveaux films. Avec l'introduction de technologies du son, la Fox acquiert les droits du processus sound-on-film. Dans les années 1925-1926, la Fox achète les droits sur les travaux de Freeman Harrison Owens, les droits américains du Tri-Ergon, système inventé par trois inventeurs allemands, et le travail de Theodore Case. Avec ces trois brevets, la Fox crée Movietone, connu aussi sous le nom de « Fox Movietone ». Plus tard durant cette même année, la société commence à produire des films avec des effets sonores et, l’année suivante, crée l’hebdomadaire Fox Movietone News (en), publié jusqu’en 1963. La société, ayant de plus en plus besoin d’espace, doit en 1926 acquérir 300 acres (1,2 km2) de terrain dans la campagne à l’ouest de Beverly Hills où elle construit le Movietone City, le plus grand studio de cinéma de son époque.
Lorsque Marcus Loew (fondateur de la Metro-Goldwyn-Mayer) meurt en 1927, la Fox propose à la famille Loew de racheter ses droits. En effet, Loew’s Inc. contrôlait plus de 200 théâtres et le studio de la MGM (dont les films sont actuellement distribués internationalement par la Fox). Quand la famille accepte l’offre, la fusion de la Fox et de Loew’s Inc. est alors annoncée en 1929. Mais le directeur de la MGM, Louis B. Mayer, n’ayant pas reçu de proposition de fusion, riposte. Grâce à ses appuis politiques, il appelle le ministère de la Justice à bloquer la transaction. Or, la situation prend un tour favorable pour Louis B. Mayer, quand, à l’été 1929, William Fox a un accident de voiture et perd une partie de sa fortune lors du Krach de 1929, ce qui mit un terme aux négociations.
Grevé de dettes et menacé par la faillite, William Fox voit son empire détruit et se retrouve même en prison. Fox Film, avec plus de 500 théâtres, est placé en liquidation judiciaire. Une banque est chargée de la réorganisation de l’entreprise, mais il est clair que seule une fusion peut permettre à la Fox de survivre. Les nouveaux propriétaires et le président Sidney Kent négocient avec une organisation indépendante, mais très puissante, appelée Twentieth Century Pictures au début du printemps 1935.
Twentieth Century Pictures est un studio d’Hollywood indépendant créé en 1933 par Joseph M. Schenck (ancien président de United Artists), Darryl F. Zanuck de Warner Brothers, William Goetz (en) de Fox Films et Raymond Griffith (en). Le soutien financier est apporté par Nicholas Schenck (en), frère cadet de Joseph M. Schenck et par le beau-père de Goetz, Louis B. Mayer, alors à la tête de la MGM. Les produits de Twentieth Century Pictures sont distribués par United Artists (UA), et filmés dans différents studios. Schenck est président de la 20th Century, tandis que Zanuck est nommé vice-président chargé de la production, et que Goetz est vice-président. Leur première réussite est, en 1934, La Maison des Rothschild, nommé aux oscars pour « meilleur film ». En 1935, ils produisent Les Misérables, de Victor Hugo, qui est aussi nommé pour la récompense du meilleur film.
Joe Schenck et la direction de la Fox acceptent l'offre de fusion ; Spyros Skouras, futur gérant des théâtres de la Côte Ouest de la Fox (avant d'être encore plus tard président de la nouvelle société), contribue à la réussite de cette fusion. Bien que Twentieth Century est le principal organisateur de cette fusion, elle n'est qu'un nain par rapport à la Fox. Dans cet esprit, les analystes s'attendent à ce que la nouvelle société se nomme « Fox-Twentieth Century ». Il n'en est rien puisque la société est baptisée The Twentieth Century-Fox Film Corporation (le trait d'union étant abandonné en 1985), qui débute ses activités le 31 mai 1935. Schenck devient chef de la direction, tandis que Kent reste président. Zanuck est nommé vice-président chargé de la production, remplaçant Winfield Sheehan.
Hormis de la chaîne de théâtre, Zanuck et Schenck estiment qu'il n'y a pas grand-chose de différent entre The Twentieth Century-Fox Film Corporation et United Artists. La plus grande star du studio, Will Rogers, meurt dans un accident d'avion une semaine après la fusion. La plus grande star féminine de la société, Janet Gaynor, voit sa cote de popularité plonger. Plusieurs prometteurs, dont, en tête, James Dunn et Spencer Tracy, sont renvoyés à cause de leur consommation excessive d'alcool. Zanuck engage rapidement plusieurs acteurs qui devaient amener Twentieth Century-Fox vers des sommets en quelques années : Tyrone Power, Don Ameche, Henry Fonda, Gene Tierney, Sonja Henie, et Betty Grable. Il trouve également deux nouvelles personnes pour s'occuper des finances de la Fox : Alice Faye et Shirley Temple. Grâce aux biographies populaires et aux comédies musicales, Zanuck réussit à ramener la Fox au-delà du seul de rentabilité. Avec des records de recettes pendant la Seconde Guerre mondiale, la Fox dépasse RKO, et bat même la MGM, devenant ainsi le studio tiers le plus rentable. Alors que Zanuck part durant 18 mois faire son service militaire, son partenaire William Goetz continue à faire des bénéfices élevés, en mettant notamment l'accent sur les émissions de divertissement. La plus grande star du studio durant cette période est la blonde Betty Grable.
En 1942, Spyros Skouras succède à Joseph M. Schenck comme président du studio. Avec Zanuck, qui revient en 1943, ils eurent l'intention de rendre la production de la Fox plus sérieuse[précision nécessaire]. Durant les années suivantes, grâce à Wilson, Le Mur Invisible, La Fosse aux serpents, Boomerang !, Le Fil du rasoir et à L'Héritage de la chair, Zanuck rétablit la réputation de l'entreprise avec des films plus dramatiques et adultes. La Fox se spécialise aussi dans les adaptations de livres avec Ben Ames Williams (en) ou encore Péché Mortel (1945), qui favorise l'ascension de la société. Ils développent également des comédies musicales de Broadway, y compris dans les films de Rodgers et Hammerstein à commencer par la version musicale de State Fair en 1945. Suivront aussi l'année suivante Carousel, Le Roi et moi et La Mélodie du bonheur. Ils distribuent, sans produire, Oklahoma ! avec le CinemaScope et en 1958 South Pacific.
Après la guerre, et avec l'avènement de la télévision, le public délaisse le cinéma. La Fox s'accroche à ses théâtres, jusqu'à s'en une séparer, par ordre de la cour ; ainsi sont-ils transformés en « Fox National Theaters » (Théâtres nationaux de la Fox) en 1953. Cette année-là, ils font un pari : ayant remarqué que les deux films à sensations cette année-là avait été tournés en Cinérama, (effet qui nécessite trois projecteurs pour remplir un écran géant), et en « Vision Naturelle » 3D, (technique permettant d'obtenir des effets de profondeurs en imposant des lunettes polarisées), la Fox hypothèque son studio pour acheter les droits à un studio français de projection anamorphique (donnant une illusion de profondeur dans un film), sans que des lunettes ne soient requises. Le président du studio conclut finalement un accord avec l'inventeur Henri Chrétien, laissant les autres studios de films les mains vides, et sort, en 1953, le CinémaScope avec le film La Tunique.
Le succès de La Tunique est si grand qu'en février 1953, Zanuck annonce que tous les films de la Fox seront désormais projetés en CinémaScope. Pour convaincre les exploitants des salles de cinéma à installer ce nouveau processus, la Fox accepte de les aider à défrayer les coûts de conversion (soit 25 000 $ par écran) ; et, pour ne pas que le produit ne soit délaissé, la Fox laisse tout studio rival l'utiliser. En voyant les résultats du box-office des deux films La Tunique et Comment épouser un millionnaire, la Warner Bros., Universal Pictures (alors connu sous le nom de Universal-International), Columbia Pictures et Walt Disney Pictures adoptent rapidement ce brevet.
Le CinemaScope est rapidement un succès, mais en 1956, les chiffres indiquent une baisse de son audience. Cette année-là, Darryl Zanuck annonce sa démission en tant que chef de production. Officiellement attribué à un épuisement, les rumeurs veulent que son retrait soit dû à sa femme qui l'avait menacé de divorcer après qu'elle eut découvert une soi-disant relation entre son mari et l'actrice Bella Darvi. Zanuck, quant à lui, décide d'emménager à Paris en tant que producteur indépendant. Il ne mettra plus les pieds en Californie pendant quinze ans.
Son successeur, le producteur Buddy Adler, meurt un an plus tard. Le président Spyros Skouras essaie de faire venir de nouveaux directeurs de production, mais aucun n'obtient le succès de Zanuck ; c'est pourquoi la société se retrouve en difficulté dans les années 1960. Un remake du film Cléopâtre de 1917 est commencé avec Joan Collins en tête d'affiche. Le producteur Walter Wanger décide d'offrir un million de dollars à Elizabeth Taylor si elle devient d'être la star du film, ce qu'elle accepte. Puis les coûts du film commencent à grimper, notamment à cause de sa liaison avec Richard Burton.
Entre-temps, un remake — Mon épouse favorite, de 1940 — entre en phase de production pour faire de rapides bénéfices et permettre à la Fox de « survivre ». Une comédie romantique, intitulée Something's Got to Give avec Marilyn Monroe (plus grande star de la Fox dans les années 1950) et Dean Martin, mais réalisé par un George Cukor troublé, prend du retard quotidiennement, ce qui provoque une montée en flèche de son budget. À cause du budget du film Cléopâtre, qui franchit le seuil des dix millions de dollars, la Fox vend une partie de ses bâtiments arrière (une zone maintenant appelée Fox City) à Alcoa en 1961 pour se refaire une trésorerie. Après plusieurs mois de maigres progrès, Monroe est licenciée, bien que ceci soit largement contesté.
Peu après, Skouras propose à Zanuck un film épique sur la guerre, avec un très gros budget, à propos de l'invasion des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, avec un casting phénoménal : Le Jour le plus long. Ceci offense Zanuck (demeurant à l'époque le principal actionnaire de la Fox), qui veut produire ce film depuis plusieurs années. Une fois établi le fait que le succès de Something's Got to Give reposait sur Monroe, il devient obligatoire qu'elle apparaisse dans le film ; c'est pourquoi Skouras décide de la réembaucher. Alors que le tournage doit reprendre, elle est retrouvée morte à son domicile de Los Angeles. Les quelques scènes où elle apparaissait dans le film sont alors coupées au montage pendant plus de 40 ans. Pendant ce temps, le tournage du Jour le plus long se poursuit sous la direction de Zanuck. Finalement, ce long-métrage dure plus de trois heures et est encore considéré aujourd'hui comme l'un des films les plus réussis sur la Seconde Guerre mondiale.
Lors d'une réunion du conseil d'administration, Zanuck essaie pendant plus de huit heures de convaincre les administrateurs que Skouras a mal géré l'entreprise et que lui seul peut être un bon successeur. Il est finalement nommé, puis se fait remplacer par son fils, Richard D. Zanuck. Ce nouveau groupe de gestion de l'entreprise se ressaisit du film Cléopâtre et en achève le tournage avant de fermer le studio qui l'avait réalisé et de licencier ses employés par mesure d'économie. Le studio est par la suite rouvert, grâce à des articles élogieux parus dans Fox Movietone News (en), dont le prix de vente est fortement abaissé, surtout grâce à l'immense succès de La Mélodie du bonheur, une comédie musicale de Broadway, devenue l'un des plus gros succès du box-office mondial.
La Fox produit également deux grands films de science-fiction dans les années 1960 : Le Voyage fantastique, qui a rendu célèbre Raquel Welch en 1966, et La Planète des singes qui met en vedette Charlton Heston en 1968. Zanuck demeure dans l'entreprise jusqu'en 1971, malgré plusieurs échecs entraînant des pertes de 1969 à 1971. À la suite de son expulsion, et après une période incertaine, la direction de la Fox recouvre la santé. Sous la direction de Dennis Stanfill (en), et grâce aux productions de Alan Ladd Jr., la Fox sort plusieurs films séduisant un public de plus en plus large. Avec les bénéfices, Stanfill acquiert des sites de villégiature, des usines d'embouteillage de boissons gazeuses, des cinémas en Australie et d'autres propriétés, dans le but d'avoir une réserve d'argent suffisante en cas de récession ou de crise. En 1977, la Fox produit le film le plus rentable de cette époque : Star Wars.
Avec la stabilité financière, de nouveaux propriétaires acquièrent le studio et, en 1978, le pouvoir passe aux mains des investisseurs Marc Rich et Marvin Davis. En 1985, Rich a fui les États-Unis après avoir dérobé 100 000 000 $ en impôts aux gouvernement américain, tandis que Davis a vendu la moitié des parts de la Fox détenu par Rich à News Corporation, appartenant à Rupert Murdoch. Six mois plus tard, Davis vend la moitié de ses actions à News Corp, ce qui lui donne alors un contrôle complet du studio. Pour sauver le studio, Murdoch embauche Barry Diller de Paramount Pictures. Diller apporte avec lui un plan que le conseil d'administration de Paramount avait refusé : un réseau de télévision financé par la publicité.
Afin d'obtenir l'approbation de la Federal Communications Commission pour l'achat, par la Fox, de Metromedia et des antennes locales de DuMont Television Network, Murdoch doit devenir citoyen américain. C'est chose faite en 1985 (cette année même où le trait d'union de 20th Century Fox est supprimé) et, en 1986, naît la Fox Broadcasting Company. Au cours des 20 années suivantes, le réseau et les antennes locales du groupe s'élargissent pour devenir extrêmement rentable pour News Corp. Depuis janvier 2001, la Fox est le distributeur international des films de United Artists et de la Metro-Goldwyn-Mayer et, depuis de 2006, du catalogue entier de films de ces deux sociétés. Dans les années 1980, la Fox - avec CBS - avait déjà distribué certains films de UA. La Fox distribue aussi de nombreux films indépendants.
En 2008, la Fox annonce la création d'une filiale en Asie, Fox STAR Studios, pour créer la chaîne Star TV, toujours détenue par News Corporation. La société montre aussi son intérêt pour Bollywood, où elle commence par produire là-bas quelques films, avant de s'étendre sur le marché asiatique.