Dolores del Río (de son nom complet Dolores Asúnsolo y López Negrete del Río) (3 août 1905 à Durango au Mexique - 11 avril 1983 à Newport Beach en Californie) est considérée comme l’actrice la plus représentative et la plus renommée au niveau international du cinéma mexicain.
Elle a tenu le premier rôle de films de Hollywood pendant le cinéma muet et elle fut une actrice très populaire au Mexique. Dolores del Río était la cousine de l'acteur Ramón Novarro. Sa riche famille a perdu tous ses biens pendant la révolution mexicaine. Un désir de reconstituer son style de vie confortable l'a conduite à suivre une carrière en tant qu'actrice. En 1921 à 16 ans, elle épouse Jaime Martinez del Río, le couple émigre aux États-Unis. Le mariage a fini par un divorce mais Dolorés del Río a conservé son nom d'épouse pour poursuivre une carrière en tant qu'actrice.
Elle est admirée en tant qu'une des plus belles femmes de l'écran, et sa carrière s'est épanouie jusqu'à la fin de l'époque du muet : découverte par Edwin Carewe (comme Oliver Hardy) qui veut la lancer comme un Rudolph Valentino au féminin, un sex symbol latin, c'est cependant Raoul Walsh qui lui donne son statut de star avec Au service de la gloire ; ce dernier la dirige ensuite dans deux films historiques, une adaptation de Mérimée et l'autre sur la révolution russe. Carewe n'est pas en reste avec Résurrection (en) d'après Tolstoi et le mélodrame antiraciste Ramona, remake de D. W. Griffith et premier film sonorisé de la United Artists, qui remporte un triomphe. Del Rio remplace aussi l'actrice française Renée Adorée dans une production MGM, The Trail of '98, dirigée par Clarence Brown (d'habitude associé à Greta Garbo, autre nouvelle venue étrangère qui affole Hollywood).
En 1930, elle a épousé Cedric Gibbons, un des principaux directeurs artistiques de la Metro-Goldwyn-Mayer. En 1929, Evangeline (en) de Carewe l'impose dans le cinéma parlant. Mais malgré L'Oiseau de paradis de King Vidor et Madame du Barry de William Dieterle (dont elle interprète le rôle titre), avec l'arrivée des films parlants elle est reléguée dans des rôles exotiques dans des productions secondaires, où elle croise George Sanders et John Wayne. Par ailleurs Del Rio refuse de participer au film Viva Villa ! qu'elle considère « anti-mexicain », Fay Wray prenant alors sa place. En 1934, Dolores del Río est victime de « la chasse aux sorcières » menée contre « les rouges » à Hollywood. Avec James Cagney, son compatriote et parent Ramón Novarro et Lupe Vélez (dont elle écrasait les plates bandes en tant que « bomba latina »), elle est accusée de promouvoir le communisme en Californie. Cela aura des conséquences sur sa carrière.
Elle divorce de Cedric Gibbons en 1941, et entame une relation avec Orson Welles, de dix ans son cadet, qui est tombé amoureux d'elle. Classée dans les « Box Office Poisons » avec Joan Crawford, Greta Garbo, Marlène Dietrich, Mae West et Katharine Hepburn, son amant produit et codirige pour elle Voyage au pays de la peur, dont l'échec la détermine à quitter Hollywood. Dolores Del Rio ne reviendra qu'occasionnellement pour John Ford (Dieu est mort avec Henry Fonda, Les Cheyennes) et Elvis Presley, dont elle joue la mère dans Les Rôdeurs de la plaine de Don Siegel.
Elle revient au Mexique dès 1942 et commence à tourner en espagnol, ce qui lui apporte un grand succès au Mexique et en Amérique centrale au cours des vingt années suivantes. Elle fait sa dernière apparition à l'écran au côté d'Anthony Quinn et Katy Jurado dans The Children of Sanchez. Elle est morte d'une affection hépatique à l'âge de 77 ans à Newport Beach, en Californie, et a été enterrée à Mexico au Mexique.
Filmographie
- 1925 : Joanna de Edwin Carewe
- 1926 : High Steppers de Edwin Carewe
- 1926 : Pals First de Edwin Carewe
- 1926 : Au service de la gloire (What Price Glory) de Raoul Walsh
- 1927 : Résurrection de Edwin Carewe
- 1927 : The Loves of Carmen de Raoul Walsh
- 1928 : La Piste de 98 (The Trail of '98) de Clarence Brown
- 1928 : La Danse rouge (The Red Dance) de Raoul Walsh
- 1928 : Ramona de Edwin Carewe
- 1928 : Revenge de Edwin Carewe
- 1929 : Evangeline (it) de Edwin Carewe
- 1929 : Chäteaux de Sable de Lou Tellegen
- 1930 : The Bad One de George Fitzmaurice
- 1932 : L'Oiseau de paradis (Bird of Paradise), de King Vidor
- 1933 : Carioca (Flying Down to Rio)
- 1934 : Wonder Bar de Lloyd Bacon et Busby Berkeley
- 1934 : Madame du Barry de William Dieterle
- 1935 : In Caliente de Lloyd Bacon
- 1935 : I Live for Love de Busby Berkeley
- 1936 : Le Danger d'aimer (Accused) de Thornton Freeland
- 1937 : Amour d'espionne (Lancer Spy), de Gregory Ratoff
- 1942 : Concession Internationale de Eugen Ford
- 1942 : La Danseuse de San Diego de Erle C. Kenton
- 1943 : L'Ouragan (Flor silvestre) d'Emilio Fernández
- 1943 : Voyage au pays de la peur (Journey Into Fear) de Norman Foster et Orson Welles
- 1944 : María Candelaria d'Emilio Fernández
- 1944 : Les Abandonnées de Emilio Fernández
- 1947 : Dieu est mort (The Fugitive) de John Ford
- 1947 : Double Destinée de Roberto Gavaldón
- 1947 : La Jungle en feu de Fernando de Fuentes
- 1960 : La Maison de l'amour perdu de Roberto Gavaldón
- 1960 : La Cucaracha (film, 1959) (it) de Ismael Rodriguez
- 1960 : Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star) de Don Siegel
- 1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) de John Ford
- 1967 : La Belle et le Cavalier (C'era una volta…) de Francesco Rosi
- 1978 : The Children of Sanchez de Hall Bartlett