publié le 12/08/2013 à 09h36
Poursuivi pour "crimes contre l'humanité", l'ancien chef de police nazi est mort avant la tenue de son procès.
Laszlo Csatary après son arrestation, le 18 juillet 2012, à Budapest, en Hongrie
Le criminel de guerre nazi Laszlo Csatary est mort à l'âge de 99 ans, dans un hôpital de Budapest (Hongrie). La
nouvelle a été annoncée lundi 12 août par son avocat. Cet ancien chef de la police nazi, qui a figuré parmi les plus recherchés au monde, a toute sa vie réussi à ne pas répondre de ses actes
pendant la seconde guerre mondiale.
1948 : condamnation par contumace
Le Hongrois Laszlo Csatary était le chef de la police du ghetto de Kosice, ville slovaque aujourd'hui mais qui
était à l’époque sous administration de la Hongrie, alliée de l'Allemagne nazie. Dans ce ghetto, 15 700 juifs ont été assassinés ou déportés vers le camp d'extermination d'Auschwitz (Pologne), entre 1941 à 1944.
Réputé pour sa cruauté, Laszlo Csatary "battait régulièrement les juifs à mains nues ou avec un fouet sans
aucune raison, sans égard pour l'âge, le sexe ou l'état de santé des détenus", selon l'office du procureur en Hongrie. Reconnu coupable de déportations vers les camps nazis ainsi que de mauvais
traitements, tortures et meurtres, il est condamné à mort par contumace en 1948 par un tribunal tchécoslovaque.
1948-2012 : une vie de fugitif
Mais Laszlo Csatary, qui a toujours nié toutes les accusations, échappe à sa sentence en se réfugiant au
Canada, où il vit comme marchand d’art sous un faux nom. Lorsque son identité est découverte, en 1995, il s'évapore à nouveau, pour retrouver la Hongrie cette fois. Ce n’est qu’en juillet
2012, alors qu’il figure en tête de la liste des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde du centre Simon-Wiesenthal, qu’il est finalement arrêté.
2012-2013 : l'attente du procès
Après son arrestation, Laszlo Csatari est assigné à résidence à son domicile à Budapest. Son procès par la
justice slovaque est retardé par plusieurs obstacles juridiques. En avril 2013, le tribunal de Kosice commue sa peine de mort en réclusion à perpétuité, la peine de mort ayant été abolie dans le
pays. Ce qui ouvrait la voie à son extradition. Poursuivi pour "crimes contre l'humanité", il devait être jugé à partir du 26 novembre.
Mais Laszlo Csatary a finalement échappé une fois de plus à la justice. "Il est mort samedi matin à l'hôpital
où il était soigné pour des maux intestinaux et a finalement contracté une pneumonie", a précisé son avocat.